Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
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Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
Je suis en train de m'attacher démesurément à quelqu'un parce qu'il m'apporte ce que mes parents n'ont jamais su me transmettre. Pour faire court, de la confiance en moi.
Le cocktail gagnant :
- un père renfermé, incapable de manifester de l'affection, méfiant de tout, rétrograde.
- une mère affectueuse et aimante mais perpétuellement inquiète.
- une enfance très isolée de "premier de la classe", passée dans le cocon familial.
- une première expérience hors du cocon familial à 20 ans, en école d'ingénieur, qui s'est avérée traumatisante, par inexpérience des relations sociales. Je crois que mes parents ne m'ont pas donné assez d'armes. Toute mon éducation a été basée sur la réussite scolaire.
- peu de vraies relations sociales avant l'âge de 25 ans.
Au final, qu'est-ce que tout cela donne ? Un déficit affectif profond.
Et puis un jour, j'arrive tant bien que mal à m'installer professionnellement, parce que malgré toutes mes difficultés relationnelles le bagage intellectuel est là.
Au travail, je rencontre un collègue exceptionnel, parce qu'il comble parfaitement tout mes manques. Il me valorise. Il m'accompagne. Il compte sur moi. Il me donne confiance en mes moyens.
Épanouissement.
Ouverture sur le monde.
Reconnaissance éternelle.
Quelques mois passé sur mon petit nuage.
Et puis un jour, je commence à me poser des questions. Je me rends compte que je ne peux plus me passer de lui. Que ses humeurs sont mes humeurs. Que son sourire est le mien. Que chacune de ses paroles touche. Quelle suite donner à tout ça ?
Mais ce collègue de travail, il est marié et père de famille. Il a une vie riche et bien remplie. Il ne peut pas passer sa vie à me sourire. Et quand il ne le fait pas le vide est immense.
Je commence à avoir peur de pénétrer par effraction dans sa vie, de le faire fuir.
Ça devient progressivement très douloureux. Les angoisses, les peurs, la tristesse s'installent. Prennent progressivement le pas sur les rêves.
Est-ce que cette histoire vous parle ? Avez-vous déjà vécu ce genre de situation ?
Il paraît que chaque enfant recherche un modèle paternel tôt ou tard.
Alors, recherche désespérée d'un modèle parental ? Amour ? Obsession ?
J'aimerais avancer. Vivre pour moi. Quitter la dépendance. Arriver à le considérer comme un ami. Comprendre.
La vie est dure, mais belle
Le cocktail gagnant :
- un père renfermé, incapable de manifester de l'affection, méfiant de tout, rétrograde.
- une mère affectueuse et aimante mais perpétuellement inquiète.
- une enfance très isolée de "premier de la classe", passée dans le cocon familial.
- une première expérience hors du cocon familial à 20 ans, en école d'ingénieur, qui s'est avérée traumatisante, par inexpérience des relations sociales. Je crois que mes parents ne m'ont pas donné assez d'armes. Toute mon éducation a été basée sur la réussite scolaire.
- peu de vraies relations sociales avant l'âge de 25 ans.
Au final, qu'est-ce que tout cela donne ? Un déficit affectif profond.
Et puis un jour, j'arrive tant bien que mal à m'installer professionnellement, parce que malgré toutes mes difficultés relationnelles le bagage intellectuel est là.
Au travail, je rencontre un collègue exceptionnel, parce qu'il comble parfaitement tout mes manques. Il me valorise. Il m'accompagne. Il compte sur moi. Il me donne confiance en mes moyens.
Épanouissement.
Ouverture sur le monde.
Reconnaissance éternelle.
Quelques mois passé sur mon petit nuage.
Et puis un jour, je commence à me poser des questions. Je me rends compte que je ne peux plus me passer de lui. Que ses humeurs sont mes humeurs. Que son sourire est le mien. Que chacune de ses paroles touche. Quelle suite donner à tout ça ?
Mais ce collègue de travail, il est marié et père de famille. Il a une vie riche et bien remplie. Il ne peut pas passer sa vie à me sourire. Et quand il ne le fait pas le vide est immense.
Je commence à avoir peur de pénétrer par effraction dans sa vie, de le faire fuir.
Ça devient progressivement très douloureux. Les angoisses, les peurs, la tristesse s'installent. Prennent progressivement le pas sur les rêves.
Est-ce que cette histoire vous parle ? Avez-vous déjà vécu ce genre de situation ?
Il paraît que chaque enfant recherche un modèle paternel tôt ou tard.
Alors, recherche désespérée d'un modèle parental ? Amour ? Obsession ?
J'aimerais avancer. Vivre pour moi. Quitter la dépendance. Arriver à le considérer comme un ami. Comprendre.
La vie est dure, mais belle
Totoromantique- Messages : 16
Date d'inscription : 28/06/2015
Age : 37
Localisation : Poitiers
Re: Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
Alors, recherche désespérée d'un modèle parental ? Amour ? Obsession ?
Il est courant qu'on s'attache à la personne qui comble nos besoins. Surtout quand ces besoins ont été si longtemps non satisfaits.
Je me dis que la vie place parfois, sur notre chemin, les personnes dont nous avons besoin à ces moments-là pour avancer.
J'ai ainsi rencontré, dans un pays étranger, une expatriée, de même profession que moi, et qui a pris soin par des petites attentions de la nouvelle venue que j''étais et qui était si mal loin de sa famille...
J'ai aussi rencontré une personne qui m'a redonné confiance en moi et en ma propre valeur, qui me disait que j'étais capable de réussir tout ce que j'entreprendrais, qui m'a confié des tâches importantes et difficiles, et ce au moment où mon estime de soi était au plus bas...
Et c'est vrai qu'on s'attache fortement à ces personnes qui nous "nourrissent" d'une' certaine manière, mais j'ai appris qu'il faut savoir les "laisser partir" au sens symbolique du terme. C'est-à-dire accepter de couper ce cordon ombilical parce que l'accouchement, l'accouchement de nous-mêmes a eu lieu. Accepter de faire évoluer la relation afin qu'elle devienne de type horizontale, de pair à pair. Un nouveau type de relation dans laquelle nous aussi on apporte à celui/celle qui nous a tant donné, ne serait-ce que lui apporter de l'amitié. Et lui apporter aussi l'espace dont il a besoin, la distance d'avec nous dont il a besoin, pour qu'il/elle continue à être épanoui et à être celui qu'il est : une personne capable d'apporter aux autres.
Le plus important est de réussir à garder ce que l'on nous a apporté, de l'entretenir, de se souvenir, de bâtir dessus afin de pouvoir mieux avancer. Ne pas laisser s'échapper cette image valorisante de nous, cette confiance en nous, cette estime de nous qui nous ont été redonnées. Des personnes viendront qui voudront casser, même involontairement, ce qui nous a été donné. Des situations se produiront qui ébranleront nos nouvelles fondations. Il faut garder ce qui nous a été donné comme un précieux trésor, et l'utiliser comme un élan qui nous propulse dans les batailles de la vie.
Tout-à-fait d'accord avec toi !La vie est dure, mais belle
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
Merci fleurblanche, ta réponse me touche énormément.
Elle me rassure, me conforte aussi, car ma raison me dicte précisément d'avancer dans cette direction.
J'aimerais lui rendre la confiance qu'il m'a apportée en construisant une amitié solide et équilibrée. Ce serait une preuve que je peux utiliser cette confiance nouvelle. Mais pour l'instant, je ne trouve pas de distance compatible à nos équilibres respectifs. Si je vais trop loin, je transgresse ses limites ; si pas assez, je manque et me fragilise. Sans doute me faut-il combler ces manques autre part.
Elle me rassure, me conforte aussi, car ma raison me dicte précisément d'avancer dans cette direction.
Que cette phrase est belle.fleurblanche a écrit:Je me dis que la vie place parfois, sur notre chemin, les personnes dont nous avons besoin à ces moments-là pour avancer.
Le plus dur est ici pour moi. L'horizontalité est tellement difficile à concevoir au quotidien quand on se sent en "dette". Quand on nous a offert un nouveau regard sur la vie, tout ce qu'on pourrait apporter en échange paraît bien mince. La hiérarchie professionnelle complique beaucoup les choses aussi.fleurblanche a écrit:Accepter de faire évoluer la relation afin qu'elle devienne de type horizontale, de pair à pair. Un nouveau type de relation dans laquelle nous aussi on apporte à celui/celle qui nous a tant donné, ne serait-ce que lui apporter de l'amitié.
J'aimerais lui rendre la confiance qu'il m'a apportée en construisant une amitié solide et équilibrée. Ce serait une preuve que je peux utiliser cette confiance nouvelle. Mais pour l'instant, je ne trouve pas de distance compatible à nos équilibres respectifs. Si je vais trop loin, je transgresse ses limites ; si pas assez, je manque et me fragilise. Sans doute me faut-il combler ces manques autre part.
C'est mon voeu le plus cher.fleurblanche a écrit:Et lui apporter aussi l'espace dont il a besoin, la distance d'avec nous dont il a besoin, pour qu'il/elle continue à être épanoui et à être celui qu'il est : une personne capable d'apporter aux autres.
Totoromantique- Messages : 16
Date d'inscription : 28/06/2015
Age : 37
Localisation : Poitiers
Re: Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
Le réflexe naturel serait de se servir de l’expérience du cocon familial pour en faire un autre avec cette nouvelle relation sécurisante et la naissance d'un sentiment confus d'amour débutant. Mais le bon sens dirait que c'est peut-être pas le chemin à prendre.
Slafka- Messages : 288
Date d'inscription : 25/06/2015
Localisation : Paris
Re: Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
On ressent effectivement une grande reconnaissance, inépuisable, envers eux. Comme une dette qu’on se sent incapable de rembourser, et ce sentiment peut être lourd à porter. C’est comme quand quelqu’un nous sauve la vie, et qu’à moins de faire de même avec lui, on se sente pour toujours redevable d’une dette d’un prix immense.Totoromantique a écrit:Le plus dur est ici pour moi. L'horizontalité est tellement difficile à concevoir au quotidien quand on se sent en "dette". Quand on nous a offert un nouveau regard sur la vie, tout ce qu'on pourrait apporter en échange paraît bien mince. La hiérarchie professionnelle complique beaucoup les choses aussi.
Je me dis que le "but" n’est peut-être pas de forcément rembourser à la personne en question. Peut-être, par-exemple, qu’en partageant ici, sur ce fil, ou IRL avec d’autres, ce que j’ai reçu et ce que j’ai appris, je rembourse en transférant à d’autres le cadeau que j’ai reçu. Et peut-être aussi, n’a-t-on tout simplement pas à rembourser, parce qu’il y aura toujours des personnes pour aider d’autres personnes à se relever et que c’est ainsi qu’est faite la vie, tout simplement. Ne pas se sentir redevable au point de se sentir mal
Je vois ça comme les liens d’attachement entre l’enfant et la mère. A un moment donné, si la mère nourrissait directement son enfant, il faut forcément effectuer le sevrage, afin que l’enfant puisse "aller de l’avant" en quelque sorte.Totoromantique a écrit:Mais pour l'instant, je ne trouve pas de distance compatible à nos équilibres respectifs. Si je vais trop loin, je transgresse ses limites ; si pas assez, je manque et me fragilise. Sans doute me faut-il combler ces manques autre part.
Peut-être que quand c’est si difficile pour nous de couper le cordon avec celui qui nous a fait "naître", celui qui nous as aidé à devenir une nouvelle personne en nous apportant ce qui nous manquait, chercher une aide extérieure est la chose à faire…
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Quand l'absence de modèle parental perturbe les relations d'adulte
C'est vrai. Apprendre à accueillir ce qui nous est donné avec gratitude, et laisser vivre en nous ce qui nous a été offert. Ne pas l'étouffer dans l'oeuf en se mettant un poids de dette trop important. Et quand l'occasion se présente, diriger vers d'autres personnes la "lumière" reçue pour la transmettre, la faire vivre, la faire rayonner.fleurblanche a écrit:Je me dis que le "but" n’est peut-être pas de forcément rembourser à la personne en question. Peut-être, par-exemple, qu’en partageant ici, sur ce fil, ou IRL avec d’autres, ce que j’ai reçu et ce que j’ai appris, je rembourse en transférant à d’autres le cadeau que j’ai reçu. Et peut-être aussi, n’a-t-on tout simplement pas à rembourser, parce qu’il y aura toujours des personnes pour aider d’autres personnes à se relever et que c’est ainsi qu’est faite la vie, tout simplement.
Ma psy dit que je lutte trop contre mes émotions et que si je vois en quelqu'un un nouveau papa-maman-grand frère-modèle de vie pourquoi ne pas en profiter au max ?Totoromantique a écrit:Peut-être que quand c’est si difficile pour nous de couper le cordon avec celui qui nous a fait "naître", celui qui nous as aidé à devenir une nouvelle personne en nous apportant ce qui nous manquait, chercher une aide extérieure est la chose à faire…
Totoromantique- Messages : 16
Date d'inscription : 28/06/2015
Age : 37
Localisation : Poitiers
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