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Message par Soren Sam 1 Aoû 2015 - 13:10

Sonate mémorielle pour basson et violoncelle
Souvenir à découper suivant les pointillés avec un scalpel a travers la nuit
Marie était une fille inspirée qui jouait de la harpe, s adonnait a la peinture et a la sculpture et qui fumait de temps a autres ces cigarettes aux clous de girofles
Blonde , les yeux verts , cheveux courts Le style bohémien a fréquenter assidûment les escaliers mégalithiques du Sacré Cœur , toujours dans ses poches de quoi rêver, peindre ou écrire Anyway Out of This World !
Elle avait transformée ce petit coin des bords de Seine , en atelier , ou guidées par les mains et les chevelures ciselées des saules pleureurs centenaires, le temps avait été désossé en entrailles d aquarelles.

Elles éventrait dans son élan créateur et sa fièvre ses tubes de gouaches tel des carpes koi hystériques et sauvages qui giclaient de sa palette en bois.
Il avait pris l habitude de la croiser souvent le mercredi près de cette vieille abbatiale en ruine du 11éme siècle
C était au départ par accident puis par attraction et enfin par fascination
Chaque fois qu'il lui parlait il sentait que l univers pouvait se fendre en 2 sous le coup de ses pinceaux.
Elle semblait avoir appris a coloriser et transfigurer les particules élémentaires en d'étranges objets dénués d obligation de sens et de direction Elle lui parlait souvent de la nécessité de figer les possibles de l éternité, c était la seule façon de comprendre vraiment l art
L art n est rendu vrai que par l interaction entre le possible et le réel , de cette collision organique né le symbolisme

Avec elle le néant prenait des formes, les particules insonores résonnaient de ses chants, les forces invisibles se mouvaient d elles mêmes, le temps saignait en de sublimes compositions de chair et de muscles torsadés Au bord du chaos, de la folie et de l indistinction, le possible en équilibre vacille entre deux élans contraires.
Un jour elle était venue le voir en larmes Ses yeux verts brisés et ses joues rougies par du mauvais sang Il sentait dans sa voix aux habitudes si douce , une rage et un fureur inouïe , qui se glissait en des mots courts et secs
Elle était atteint d une neuropathie optique aiguë qui allait rapidement sous quelques mois la rendre aveugle
La nouvelle allait la foudroyer la laissant dans une inconsolable et injuste amertume Celle de ne plus pouvoir créer de choses et des objets depuis son expérience sensible du réel , de ne plus donner sens et réalité au néant par le biais de son instinct créatif sublime et résolument déconstructionnisme Pire que la mort , une condamnation a rien
Le seul outil qui lui permettait de vivre cette réalité allait cesser d émettre et la plonger de manière complète dans l obscurité du vide neuro frontal.
L art qui captait ses forces allait lui enlever le droit de les appréhender Il avait essayer de la consoler , de trouver les mots , mais il était désarmé devant la réalité du gouffre abyssal qui allait les séparer
Elle ne voulait plus le voir et ils s’étaient quittés , navrés et impuissant face au destin
Des années plus tard, il l avait recroisé au hasard , c’était un jour de pluie d octobre

Elle marchait avec une canne et un chien d aveugle
Le temps avait fait son office, son office funèbre
Le temps avait ses vitrifié ses yeux
Il était passé a coté d elle a éloignement respectable pour l observer
Elle s arrêta a distance d épaule Elle l appela par son prénom ; elle l avait reconnu
Le destin lui avait fournis d autres outils pour qu’elle puisse reconnaître ce monde Sous le parapluie son visage figée le transperça de part en part
Elle le tenait par ses mots d intensité démentiels Il avait eu peur pour la première fois , de cette fille transformée en créature étrange…. Marie Medusa , lui parla et lui expliqua comment voir dans la nuit et les secrets du Néant...
Une paire d années avait passée Il s était retrouvé avec cette fille , avec qui il s était rapidement convenue d une nuit d amour sans promesse
C’était une relation rapidement alcoolisé, avec quelques fantaisies en tout genre , excessives en tout point comme il avait l habitude de procéder
Quand l aube avait éclairée la chambre de ce dimanche matin Il vit surmontant les courbes des bras et des seins de cette inconnue, au delà de sa chevelure blonde dépareillé par l agitation nocturne Au-delà du fait qu il n avait rien a dire et plus rien a faire que de fumer ce cigarillos Il vit le visage rond de
Marie , encore vitrifié par la pluie d octobre ....Medusa
Soren
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