Votre corps est-il un sanctuaire?

Je vais expliquer le titre qui pourrait paraître un peu énigmatique...

J'ai remarqué au cours de mes pérégrinations intérieures que je considère mon corps comme quelque chose d'extrêmement fragile, cassable, friable, quelque chose à protéger.... C'est pourquoi je ne suis quasiment jamais blessé, que je me protège constamment, que j'évite tout contact physique aussi... Oui parce que protéger son corps inlassablement, c'est vachement bien pour rester en bonne santé, être bien dans sa peau etc, mais c'est aussi très handicapant. Je deviens paranoïaque, le moindre contact avec autrui me fait peur, et spécialement quand ce sont les autres qui viennent vers moi. quand ce sont des personnes que je connais depuis très longtemps ou que j'aime profondément, ça ne me dérange pas, mais dès qu'on sort de ce très petit cercle (excluant mon père pour vous dire), je fuis, je me protège, je riposte, je suis comme un chat qui feule quand on le touche je sors les griffes. Parce que je vois le mal partout peut être, ou parce que c'est plus profond ou que sais-je, le fait est que prendre les transports en commun est un vrai calvaire (je vous laisse imaginer pourquoi), dire bonjour à l'école, etc etc... Enfin tout ce qui inclus un contact physique quelconque m'horripile. 

je voulais savoir ce que vous en pensiez... Savoir si j'était le seul à protéger jusqu'à l'extrême mon corps... Et je cherches aussi à me débarrasser de cette incroyable paranoïa du contact. Si vous avez des idées, des conseils ou simplement un témoignage, je prends. Et avec plaisir.

PidiPiou, un oiseau qui évite les plumes d'autrui...

J'évite les comportements extrêmes. Habituellement, l'optimum se trouve ailleurs.

Pidipiou a écrit:je voulais savoir ce que vous en pensiez... Savoir si j'était le seul à protéger jusqu'à l'extrême mon corps...

Non t'es pas le seul!

J'ai toujours eu horreur de faire la bise, tenir la main de mes camarades d'école, les sports de lutte, judo, les hugs à l'américaine j'en parle même pas...
ça me fait penser également que je ne supporte pas le plâtre ou le ciment sec sur mes mains, j'adore la mécanique mais avec des gants.

En dehors d'un contexte amoureux/sexuel j'ai un rapport au corps de l'autre très particulier.
La bonne nouvelle c'est que à l'inverse lorsque tu arrives à  accueillir "l'autre" tu en profites pleinement.

@Hop!

Ouais \o/ Un autre comme moi

Bah en fait quand je le fait, je me retiens de vomir à la tête de la personne en face de moi et je remet bien vite mes mains dans mes poches :3 
Ouais moi c'est le carton, je déteste ça. Peu importe ce qu'on en fait ça me fait des frissons très désagréable et j'ai la très fâcheuse envie de faire profiter mes camarades de mon repas....

Ouais, bah avec mes amies on se fait régulièrement des câlins et c'est une autre façon de se dire "je t'aime" entre nous ^^ (et c'est vrai que ça me recharge extraordinairement bien)

Ce qui m'insupporte c'est de toucher la nourriture.

Je suis mere de famille, c'est genant.

De plus, le contact de l'autre me derange, pas tant de faire la bise (c'est moi qui fait sinon j'esquive), ça je m'y suis faite, mais je ne supporte pas que l'on me touche, qu'une personne non expressement autorisée franchisse les limites de mon intimite. Ainsi je ne tolere pas qu'on me prenne la main, que l'on me touche la joue ou autre, le plus que je puisse supporter c'est l'avant bras, et encore tout dépend qui !

Après, l'histoire des microbes tout ça, je m'en fiche un peu, y en a partout partout.

@Zebrasca

Moi, il y a peu d'aliments qui ne me donnent pas envie de vomir quand je les cuisinent... Ce qui est bien dommage (notamment les légumes, ça me fait une excuse pour ne pas en manger :3)...

Oui, pour moi c'est pareil, que je touche les autres (ce qui arrive rarement) ne me dérange pas trop mais que les autres me touchent. Surtout quand je connais ces personnes à moitié, je déteste ça et je leur répond souvent "arrête de me toucher." et ça n'aide pas dans mon insertion sociale u.u

Des microbes? C'est de la paranoïa que de s'inquiéter des microbes, on vit avec depuis qu'on est nés et on en est pas mort...

Oui mais bcp sont phobiques des microbes.

Pour ce qui est quand on me touche, je peux devenir tres agressive et vulgaire, mdr.

Et je me fous de l'insertion sociale dans ce cas car les autres n'ont pas a s’immiscer dans mon espace.

Mais tu es jeune, je comprends que cela te pose encore des problemes.

Moi je ne crois pas avoir peur des microbes, je m'en protège efficacement parce que je l'ai toujours fait mais je n'en ai pas peur. j'ai la chance de très peu tomber malade donc ça ne m'inquiète pas outre-mesure ^^

Moi, je deviens peureux et anxieux. Les gens disent souvent que je me transforme en une forme d'oiseau craintif. je regarde partout, je passe en mode satellite, je vois tout, je sens tout et j'analyse tout, je géolocalise toutes les personnes autour de moi, je fait des statistiques déterminant qui va me toucher etc etc... Je deviens un peu fou...

Bah, l'insertion sociale a un avantage : rester bizarre mais pas en décalage. Être inséré c'est pour moi une façon de dire accepté. 

Oh, je pense que dans ma tête, je suis malheureusement plus si jeune que ça...

[quote="PidiPiou"
Bah, l'insertion sociale a un avantage : rester bizarre mais pas en décalage. [/quote]

Tiens, c'est marrant, je vis ça à l'inverse moi : je ne pense plus trop paraître bizarre, mais je me sens en décalage ...

@Dame Seli

Bah, en fait, je sais que je suis bizarre, parce que je suis comme ça. Et donc si je m'insère socialement c'est pour pouvoir être bizarre. Ça ne m'empêche pas de me sentir parfois en décalage mais jamais très longtemps, les gens sont décalés parce que moins bizarre mais ça veut pas dire qu'ils ne m'aiment pas, voire ils m'aiment justement parce que je suis bizarre ^^

Pour ma part je vois deux choses bien distinctes dans ton message pidipiou. D'une part le fait de protéger son corps des "agressions" physiques humaines extérieures, d'autre part le protéger du dedans (blessures, bouffe...) pour s'en faire un allié précieux.

Voici ce que justement j'ai posté il y a 3 jours sur mon sujet de présentation:

Ce soir j'ai expliqué à un ami ma sensation du moment, une acuité incroyable de mon enveloppe corporelle, à savoir tous les tendons, les muscles. C'est difficile à expliquer, j'ai l'impression d'être en très grande forme (et de fait je le suis), et rien que lorsque je monte une volée de marches, j'ai la nette impression de sentir jouer tout ce petit monde avec une facilité déconcertante sous ma peau. je me sens super souple, alerte, droit, bref c'est la super grande classe quoi ! J'ai l'impression de m'habiter en entier

Concernant l'autre partie, il y a eu un changement assez radical à un moment de ma vie, il y a quelques années, qui devait être latent, et est apparu lorsque tous les éléments se sont mis en place.

Je fus longtemps assez méfiant des gestes et contacts physiques de mes concitoyens, tout en sentant que j'en avais besoin, puisque j'aimais ça dans un cadre familial, que nous avions été élevés comme ça.

Et il y a quelques années, à la lecture d'un article du monde, expliquant sous plein d'aspects les bienfaits du contact physiques dans la facilitation des relations sociales, quelles qu'elles soient, j'ai décidé de tester par moi-même, et je suis devenu mon propre sujet d'étude. Du jour au lendemain ou presque, je me suis mis à utiliser le contact physique comme un prolongement de l'état d'échange, ce qu'il est véritablement, et à observer les changements chez mes interlocuteurs.

En septembre passé j'ai commencé l'impro théâtrale, et là sans contact physique c'est impossible, ça m'a permis de bien voir les limites de chacun, les distances à respecter pour que la personne se sente bien dans son échange, ce qu'on peut faire ou non.

J'ai un besoin très important de ces contacts physiques, mais je ne considère en aucun cas que c'est une agression d'une quelconque manière. Au contraire. Mes limites sont très élevées, et personne jusqu'à présent ne m'a choqué avec un contact que j'aurais jugé indélicat. l'inverse est par contre vrai, et lorsque je constate une gêne, je pose carrément la question, comme ça c'est clair.

Oui, c'est à peu près ça... 

Je déteste le toucher d'autrui mais j'accepte celui de mes ami(e)s, en fait je n'aime le toucher d'autrui que quand il m'apporte quelque chose... Un câlin pour me réconforter, parce que ça fait longtemps qu'on s'est pas vus, mon chat qui me monte dessus... Ça ça me fait du bien alors j'aime ça. Le reste je déteste ça. Surtout les bises et poignées de main... Ça participe à la grande mascarade de notre société... par exemple, il y a peu j'ai été à un mariage de la famille de la copine de mon père (c'est vous dire si j'apprécie cette branche de ma "famille") et j'ai été obligé (merci papa) de serrer la main de tout le monde, de faire la bise, de dire bonjour en souriant... mais j'avais qu'une envie : leur dire "j'men branle de ton nom je te reverrais jamais..." Mais j'ai pas le droit... Alors je les laisse me toucher.

Deuxièmement, je protège énormément mon corps des agressions de notre environnement, je respire une bouffée d'air sur deux dans la rue, je fume pas (évidemment), je ne bois pas (oui j'suis jeune mais si vous saviez le nombre de fois où l'on m'a proposé du vin ou de l'alcool...), je ne prends aucun médicament, je vérifie la composition des trucs dans mon assiettes, quand je met mes lentilles je fais très attention aux mesures d'hygiènes... Je suis un peu parano mais je me dis qu'on est jamais trop prudent.

Moi, j'arrive pas à toucher les gens... parce que je décalque ma vision du corps sur la leur. Et je me trompe souvent....