Travaïe ?!?

Le monde du travail nous pousse à nous projeter vers "demain". Or je tiens ce mécanisme - entre autres - pour pervers.
La sérénité (immanence...) étant mon but et non l'accomplissement selon les critères édictés par la société dans laquelle nous évoluons, à vous qui êtes bien placés pour répondre à cela (si, si !! ^^) la question est :

Il y a travail et travail. Le type qui bosse dans un univers abiotique à des tâches répétitives ou dispersant la concentration est aliéné et mentalement agressé. Le jardinier qui plante un pommier , l'entretient, le taille, le soigne et finit par récolter des pommes a une relation CULTURELLE avec le fruit de son travail. Le pommier et lui s'enrichissent mutuellement. Et là c'est différent.

Moralité , mangez des pommes !

lol DoomGopher : Vade retro avec tes pommes !! ^^

Non, en fait c'est moins simple que ça (si seulement !)

Via le travail, on se projette dans l'avenir (comment faire autrement ?). De fait, on est sous la coupe de cet espace temps créé.
Je ne peux me résoudre à entrer dans ce processus, c'est la même réaction que pour entrer dans une eau froide : un orteil et houlà non !! demi-tour.

Bref, le défi proposé par le temps me file la nausée et j'ai l'impression de m'embarquer dans un engrenage malsain empêchant toute distanciation, tout lâcher-prise. Qui plus est, cela m'oblige à mettre les mains dans le cambouis d'une société dont je n'approuve pas le mode de fonctionnement.
Avant, je procrastinais. Maintenant, je tourne carrément le dos !

Donc, il me faut trouver d'autres motivations pour contourner cet "obstacle"... D'où :

Faut-il réellement travailler ? Et pourquoi ?!?

Non, mais ça me parait mieux de travailler que de pomper!!!
Travailler ou pomper ce n'est jamais perdre son temps juste l'occuper a l'instant présent.

Pourquoi :

Serendipity a écrit:
Via le travail, on se projette dans l'avenir (comment faire autrement ?).

?

Pompe avec soin ajourd'hui, si tu ne vas pas pomper demain, un autre Shadok pompera a ta place!!!!

Oups ! l'avatar Shadock n'est peut-être pas un bon plan !... M'enfin merci quand même

alcachufas a écrit:
Pourquoi :

Serendipity a écrit:
Via le travail, on se projette dans l'avenir (comment faire autrement ?).

?

Tu exerces un métier où les résultats n'ont pas d'échéance ? N'as-tu aucune contrainte de temps ? Si oui, dis-moi vite ce que tu fais !! ^^

.

Et sur le salaire à vie :

http://www.actuchomage.org/2011021914312/L-actualite-du-site/zoom-sur-le-salaire-a-vie.html

T-REX a écrit:Il doit bosser dans le public... c'est certain
C'était comme ça quand j'étais prof,mais on se fait ch...


Tu peux travailler dans le cadre de ton accomplissement personnel.

Je viens prendre une coach, zèbre spécialisée dans les profils atypiques... (adresse via mp à ceux que cela intéresse). Je veux être prête dans ma tête avant de démarcher auprès d'organismes tels CCI et autres. Pas envie de me faire peur en les effrayant ! (lol)

Particule, merci ++ pour les vidéos et liens (à manger !!!). Je vais étudier tout cela

Serendipity a écrit:Tu exerces un métier où les résultats n'ont pas d'échéance ? N'as-tu aucune contrainte de temps ? Si oui, dis-moi vite ce que tu fais !! ^^

Je suis automaticien récemment promu ingénieur d'étude ( ), et actuellement je rédige des documents de conception pour des usines de PVC en chine donc chaque erreur ou retard dans mon travail a un cout certain!!!
Je suis en CDD, et mon boss s'inquiète un peu que je ne veuille pas signer de CDI!!! Mais j'avoue que j'ai la chance de travailler dans un domaine qui ne connait pas le chomage; et en même temps j'aimerai changer de métier...

Si je meurs demain ma boite, mon projet ne vont pas s'arrêter pour autant alors pourquoi me tuer au travail??? Ca ne veut pas dire que je ne m'implique pas au travail juste que j'ai appris a relativiser . Après si chacun perçoit sont univers a sa façon, il n'y a pas qu'une façon de voir le monde.

Ok, je comprends mieux. Tu es actif, as l'habitude d'un rythme... Plus une belle promotion toute neuve (félicitation !).

Je viens de changer de mode de vie (adieu ville pour campagne), ce qui est une autre façon en effet un autre univers, un positionnement par rapport au monde différent. Avec pour but initial de monter ma structure. La solitude face aux responsabilités envisagées est quelque peu angoissante. Plus, actuellement, la liberté de ne rien faire dans un cadre reposant, c'est... piégeant ! (sourire)

Serendipity a écrit:Tu es actif, as l'habitude d'un rythme...

ha bin non , urbain depuis 2 ans (avant je faisais des chantiers a l'international donc SDF, mais camp de base a la campagne), j'ai claqué un démission sauvage l'année dernière puis quelque mois de glandouille a chercher ce que je veux vraiment faire et puis en attendant de trouver 5 mois que je suis dans ma boite actuel en interim et CDD.

Je comprend que tu puisses être angoisser,

Serendipity a écrit:
Je viens prendre une coach, zèbre spécialisée dans les profils atypiques... (adresse via mp à ceux que cela intéresse). Je veux être prête dans ma tête avant de démarcher auprès d'organismes tels CCI et autres.

ça me parait positif, tu avances, voit le bon coté des choses

Parcours intéressant que le tien. La variété aide à ne pas s'enliser dans un ronron qui ensuque

Angoissée oui. J'en ai récemment discuté avec un ami qui travaille à Pôle Emploi, il n'a rien compris... (sourire) Du coup, ses réactions m'ont fait comprendre que je devais maîtriser cette insécurité avant de rencontrer d'autres interlocuteurs.

Et avancer ? On n'est pas faits pour stagner ! Sinon, autant aller dormir. ^^



Particule, avec Christophe Dejours et "l'humanité au travail", tu as vraiment tapé dans le mile. "inscrire le travail dans la perspective d'honorer la vie", "l'homme se nie lui-même, c'est ça la réalité aujourd'hui du travail"... convictions partagées. Et en plus, petit clic sur la vidéo pour écouter les suivantes et qui s'inscrit dans la continuité ? Bourdieu !...
Encore merci !!

Serendipity a écrit:

Faut-il réellement travailler ? Et pourquoi ?!?
(hein ! dites, pourquoi ?)

Ben, déjà, à moins d'être millionnaire ou de vivre dans une caravane : pour se loger, manger et payer l'électricité.
Accessoirement, pouvoir faire chauffer la carte bleue dans les librairies et autres activités culturelles chères à nos coeurs (ciné, musées, sorties...).
(Accessoirement, acheter des bibliothèques pour ranger lesdits livres... cela va devenir urgent chez moi, ça commence encore à s'empiler dans tous les coins)

Ensuite, parce que ça permet de rencontrer des gens, des vrais, des bien lourds et des fois attachants.

Mais comme je suppose que la question était : faut-il opter pour le CDI bien chiant qu'on garde pendant 20 ans... je répondrai non. Je vois pas l'intérêt, mais alors pas du tout. Changer de boulot régulièrement, ça fait rencontrer de nouvelles têtes, changer de "toi-je-t'aime-pas-mais-je-sais-pas-pourquoi", de chef qui t'a pris pour sa tête de turc et de machine à café. Accessoirement, de pote de pause-clope et des deux ou trois collègues qui te racontent leur vie sans que tu leur aies rien demandé, mais que tu écoutes pour ne pas être impoli... au moins distraitement... Changer de boulot régulièrement, pour changer d'activité... Au bout de 6 mois, j'ai fait le tour d'un job, et 6 mois plus tard, ayant creusé jusqu'au fond, j'opte pour un autre. Mon CV est rempli de démissions et d'activités diverses (alors que je n'ai que 23 ans, je ne mets même plus tous mes boulots).

Nan nan, moi j'aime bien travailler. Mais pas trop longtemps la même chose, sinon ça me gave. Au début, c'est un challenge parce que je suis nulle (ouais, même faire des frites à McDo c'est pas évident !). Ensuite, c'est un challenge contre moi-même pour voir tous les trucs du métier. Et enfin c'est routinier, et là il est temps que je change...

Suis-je un alien , ou il y en a d'autres comme moi ?

@ Cæruleum :
J'en suis : ton fonctionnement me parle même si mes emplois ont duré plus longtemps mais en gros c'est ça.
Sans parler de ceux que j'ai été obligée de quitter pour des prétextes fallacieux.
(la raison officielle n'ayant rien à voir avec la vraie raison mais bon...)

Seulement, l'âge avançant et les réalités économiques du quotidien fait qu'on aspire à trouver un emploi pas trop ennuyeux et surtout que l'on puisse garder pour assurer les fins de mois... C'est là que l'affaire se complique...

Je partage assez l'avis de Cæruleum, il faut bien travailler pour se nourrir, le corps comme l'esprit. Mais face à la vulgarité du monde du travail, j'ai vraiment souvent envie de changer de métier, de collègues, d'environnement moi aussi. J'ai récemment décidé de m'installer à mon compte, après la liquidation judiciaire de la dernière boîte où je travaillais.

Je me dis souvent que le travail en lui-même n'est pas le plus pénible pourtant, mais bien les collègues, l'environnement humain qui fait que même là où l'on s'attendrait à un peu de recherche, on ne trouve que le goût pour le fric le plus vulgairement gagné, l'étalage de ce qu'on en fait, etc. Enfin pardon je dérive, mais c'est que dans tous mes métiers, de vigile à employé de web agency en passant par livreur, ce sont toujours mes collègues qui m'ont le plus saoulé, alors que le travail en lui-même, s'il ne me plaisait pas plus que ça, je trouvait des moyens de le rendre intéressant.

Je trouve qu'il est équilibrant d'avoir quelques comptes à rendre à la société en échange de ce qu'elle nous fournit tant en matière de stimuli (musique, bouquins, cinéma, bandes dessinées etc) que de matériel (Ordinateurs, instruments de musique, feuilles, crayons etc).

Pour moi le travail est le principal de ces comptes à rendre, avec ce qu'il peut impliquer de sacrifices en matière de temps, voire d'ennui. (Il faut bien payer le plombier, la bouffe, le liquide vaisselle, les transports en commun/l'essence et la concierge.)
Ce n'est pas forcément évident lorsqu'on a du mal à échanger avec les autres, à supporter leurs a-priori, à se plier à l'exigence systématique d'efficacité au détriment de l'originalité, de l'innovation, de la vision à long-terme, etc, etc.

Mais en changeant fréquemment de tâches, en prenant beaucoup d'initiatives pour élargir son champ de compétences, on peut y trouver une forme de plaisir.

Pour moi, une partie du bonheur provient de l'effort, une partie de l'effort est constituée par ce qui nous permet de vivre et participer de façon formelle à la société, à savoir le travail, donc le travail faisant partie du bonheur, il vaut mieux travailler.
(QUEL PLAISIR de profiter de ce livre, parce que j'ai gagné les sous nécessaires pour m'enrichir avec)

Après ce sont des visions réductrices évidemment, des lignes rédigées spontanément sans trop formaliser ou prendre toutes les précautions de langage nécessaires ; il y a plein de petits bonheurs directement à disposition, entre l'odeur de pierre mousseuse qui règne près du pont lorsqu'on rentre chez soi le soir, le leitmotiv obsédant d'une musique - quoique, le dernier jeu de mot moisi du voisin ...

Mais pour moi, le travail a cette utilité essentielle que de faire sentir à la société qu'on est connecté à elle, qu'on est ouvert à l'échange avec elle, et comme nous sommes des êtres de partage, l'échange fait partie de notre équilibre. Donc le travail contribue à notre équilibre.
Toutefois ces dires ne se valent pas pour ceux qui ne sont pas en mesure de travailler, pour une raison ou pour une autre, et qui doivent compter sur les autres. Ils se valent, à mon sens, pour les valides.

Caeruleum : C'est vrai qu'il est agréable de changer fréquemment de boulot. Par contre, ce qui me paraît souvent insurmontable, ce sont les démarches intermédiaires. Donc souvent une fois que j'en ai trouvé un, je le garde jusqu'à être fired pour une raison, ou une autre, et après je tâche de ne plus faire le même.

Par exemple pour trouver un petit boulot étudiant d'assistant administratif, il a fallu que je fasse le tour de 40 agences d'interim, que je les rappelle chaque jour. Il m'a fallu passer deux entretiens. Il a ensuite fallu que je négocie l'utilité de ma place pour rester plus d'un mois et poursuivre. Le défi était intéresssant à résoudre : tenir un job niveau bac + 2 sans avoir la formation nécessaire. Mais même comme ça, la boîte a changé de proprio, et ils ont viré tous les intérimaires.
C'était un entraînement très intéressant, pour comprendre les rouages de la sociabilité, comment se faire un réseau, etc.

Le plus "flexible", ce sont les cours de soutien, un petit entretien téléphonique, une petite négo de salaire et c'est parti ! En plus on a le gamin seul à seul, sermonné par sa mère, en face des deux trous, et pas trop besoin de s'encombrer d'une carriole de discipline, on peut rentrer dans le vif du sujet.
Plutôt sympathique, comme job, de TRANSMETTRE, utiliser une façon globale de voir les choses pour faire un petit schéma explicatif facile à comprendre. Souvent les élèves ne savent ni ce qu'ils font exactement, ni pourquoi, et du coup ils ont du mal à saisir l'utilité de leurs exercices. Un petit débrief là-dessus et ça se développe.

Pourquoi travailler?

La réponse la plus évidente, mais pas la plus vraie forcément, est que j'ai besoin de manger et de me nourrir et que mes loisirs, auxquels je tiens, ne sont pas gratuits.

Par ailleurs, ni avant ni après juste ailleurs, il y a le fait que j'aime être occupée à faire un truc qui me semble plaisant/utile (et les deux, c'est mieux).

Ailleurs encore, il y a le fait que je crois à mon système économique et que j'y participe en travaillant, tant dans la forme (mon salaire fait marcher l'économie) que dans le fond (je travaille dans le social). Il me fait me sentir "mieux" humaine.

Il est clair que certaines tâches demandées sont conditionnées par le temps mais ce temps n'est pas toujours mon ennemi. Il m'aide à me gérer aussi, quand j'attends une réponse, j'aime savoir qu'il y a x jours de délais... Si j'aime ça pour moi, je ne peux décemment pas retirer aux autres cette possibilité de maitrise de leur vie. Donc, même quand ca m'ennuie, je m'y soumets. En râlant.

Et je pense qu'il y a des métiers où le temps est moins prépondérant. Je me dirige vers une reconversion dans la psychothérapie et mon temps sera alors celui de chacun de mes patients, celui dont ils ont besoin pour avancer selon leur propre tempo.

Devant l'apologie unanime du travail, j'ai envie de faire l'apologie de la glandouille mais pffff.... trop fatiguant!!!

le dernier de alex rattrape un peu le reste dans le sens qu'il rétablit grace à cela un meilleur 'juste milieu'.

je remercie les donneurs de liens et les écrivains pour ce topic fort intéressant.

au final, (attendez je regarde au cas ou ..) oui, qui aime son travail ?
qui n'est pas tenté comme moi de se mettre au chomage ..
perso on m'a assez sucé le sang donc j'ai baissé les bras pour 'repos et recentrage fort nécessaire'.
le meilleur, les meilleurs ? : mes jobs 'seuls' ou à gérer seul, a mon compte en infographie ou a ramasser des plantes ( cueuillettes).
il manque les bons collègues,hips; mon idéal pourrait être du multi indépendant mais apparemment on ne peut monter que une seule autoentreprise, c'est dommage cela.grr.

je cherche des idées de poste hors norme en fait, voila mon but du moment...
pour monter en meme temps une boite et ne pas travailler toujours aux memes heures.(pas de blocages terre à terre)

la motivation est notre force, mais je la cherche