Plusieurs vies / Plusieurs êtres
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Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Au gré des rencontres, des changements professionnels, des déménagements chacun mène plusieurs vies.
C'est assez différent en ce qui me concerne.
Sur une durée importante, avatar faisant foi, j'ai connu plusieurs Fata, chacun très distinct des précédents. "Une série de métamorphoses" serait un bon intitulé pour décrire mon existence.
Le point commun de tout cela c'est, me semble t-il, une lente montée vers la lucidité.
Enfant plein d'ennui, décalé, original et douloureux. Ado gravement tourmenté, dépressif, maladif, marginal, détraqué. Jeune adulte alcoolisé et hashishisé, puis rêveur ésotérique, hippie, new-age, hypersensible, psychédélique - folie douce - puis chrétien converti, investissant le ciel - lectures surdouées des évangiles - puis père marchant cette fois au feeling, plein d'intuitions et de "toucher", spontanément psychologue, puis musicien discipliné, essayant de créer de l'évasion, des grands espaces naturels et oniriques, hélas ensuite retour de la dépression, puis surdoué (découverte), puis devenu rationnel, pondéré, logique et depuis quelques temps quelque chose de nouveau, d'hyper carré, calme, plus froid, réfléchi, efficace, lucide, méthodique et émotionnellement beaucoup plus indifférent.
Je n'ai voulu aucune de ces transformations que j'évoque ici, et qui sont très marquées (si ce n'est la conversion que j'ai voulue, mais qui m'a complètement dépassé). Je n'ai pas "travaillé" à la moindre de ces mutations, elles ont toutes été spontanées et imprévues...
Je suis en ce moment précis, à moi-même méconnaissable ! C'est assez angoissant d'ailleurs parce que je revisite et détricote tout ce qui a précédé ! Sans savoir où cela mènera !
je m'aperçois que je deviens vraiment depuis quatre ans l'inverse de ce que j'aspirais à être plus jeune...
Ce billet s'adresse plutôt aux ainés du lieu qui pourraient confirmer ou infirmer ce phénomène, juste pour savoir si je ne suis pas encore plus bizarre que je ne le pensais...
Luc si tu m'entends...
C'est assez différent en ce qui me concerne.
Sur une durée importante, avatar faisant foi, j'ai connu plusieurs Fata, chacun très distinct des précédents. "Une série de métamorphoses" serait un bon intitulé pour décrire mon existence.
Le point commun de tout cela c'est, me semble t-il, une lente montée vers la lucidité.
Enfant plein d'ennui, décalé, original et douloureux. Ado gravement tourmenté, dépressif, maladif, marginal, détraqué. Jeune adulte alcoolisé et hashishisé, puis rêveur ésotérique, hippie, new-age, hypersensible, psychédélique - folie douce - puis chrétien converti, investissant le ciel - lectures surdouées des évangiles - puis père marchant cette fois au feeling, plein d'intuitions et de "toucher", spontanément psychologue, puis musicien discipliné, essayant de créer de l'évasion, des grands espaces naturels et oniriques, hélas ensuite retour de la dépression, puis surdoué (découverte), puis devenu rationnel, pondéré, logique et depuis quelques temps quelque chose de nouveau, d'hyper carré, calme, plus froid, réfléchi, efficace, lucide, méthodique et émotionnellement beaucoup plus indifférent.
Je n'ai voulu aucune de ces transformations que j'évoque ici, et qui sont très marquées (si ce n'est la conversion que j'ai voulue, mais qui m'a complètement dépassé). Je n'ai pas "travaillé" à la moindre de ces mutations, elles ont toutes été spontanées et imprévues...
Je suis en ce moment précis, à moi-même méconnaissable ! C'est assez angoissant d'ailleurs parce que je revisite et détricote tout ce qui a précédé ! Sans savoir où cela mènera !
je m'aperçois que je deviens vraiment depuis quatre ans l'inverse de ce que j'aspirais à être plus jeune...
Ce billet s'adresse plutôt aux ainés du lieu qui pourraient confirmer ou infirmer ce phénomène, juste pour savoir si je ne suis pas encore plus bizarre que je ne le pensais...
Luc si tu m'entends...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Je me demande si l'on ne pourrait pas ressortir la distinction entre profil complexe et profil laminaire à ce sujet, même si elle n'est pas très bien établie scientifiquement. Le profil laminaire évoluerait doucement, en modulant les directions déjà prises, de façon quantitative, alors que le profil complexe serait au départ plus instable, ce qui le rendrait plus susceptible de sauts qualitatifs.
Mais on pourrait aussi parler de compensation : plus on a été contraint dans son développement, plus on connaîtrait une alternance de telles phases dans sa vie. Cela rendrait compte du fait que les phases soient bien marquées, chaque transition correspondant à une prise de conscience qui s'apparenterait à une cocotte-minute libérant d'un coup les tensions accumulées.
Mais on pourrait aussi parler de compensation : plus on a été contraint dans son développement, plus on connaîtrait une alternance de telles phases dans sa vie. Cela rendrait compte du fait que les phases soient bien marquées, chaque transition correspondant à une prise de conscience qui s'apparenterait à une cocotte-minute libérant d'un coup les tensions accumulées.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Je te "capte" Fata, car j'ai moi-même le sentiment de ces vies multiples.
Mais pas tout-à-fait de ces êtres ....
Ce qui me permet de ne pas me sentir "plusieurs", c'est, à chaque étape de vie, d'aller au coeur de moi-même ; j'y trouve un noyau dur, un fondement.
Quand je me perds, je retourne à ce noyau dur, là où je sens que c'est moi.
Comme un oignon en fait ; il y a des couches superposées, mais là, tout au fond, il y a le centre.
Mais pas tout-à-fait de ces êtres ....
Ce qui me permet de ne pas me sentir "plusieurs", c'est, à chaque étape de vie, d'aller au coeur de moi-même ; j'y trouve un noyau dur, un fondement.
Quand je me perds, je retourne à ce noyau dur, là où je sens que c'est moi.
Comme un oignon en fait ; il y a des couches superposées, mais là, tout au fond, il y a le centre.
Dame Seli- Messages : 543
Date d'inscription : 09/08/2015
Age : 57
Localisation : Normandie
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Pieyre, tu as des articles à ce sujet ?
@ Dame Seli: C'est pour cela qu'il existe une "secte de l'oignon"...
@ Dame Seli: C'est pour cela qu'il existe une "secte de l'oignon"...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Pieyre a écrit:Je me demande si l'on ne pourrait pas ressortir la distinction entre profil complexe et profil laminaire à ce sujet, même si elle n'est pas très bien établie scientifiquement. Le profil laminaire évoluerait doucement, en modulant les directions déjà prises, de façon quantitative, alors que le profil complexe serait au départ plus instable, ce qui le rendrait plus susceptible de sauts qualitatifs.
Mais on pourrait aussi parler de compensation : plus on a été contraint dans son développement, plus on connaîtrait une alternance de telles phases dans sa vie. Cela rendrait compte du fait que les phases soient bien marquées, chaque transition correspondant à une prise de conscience qui s'apparenterait à une cocotte-minute libérant d'un coup les tensions accumulées.
Invité- Invité
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Merci Nath !
Tiens, d'ailleurs j'avais oublié de répondre à Fata...
Bon, sur la distinction entre laminaire et complexe, il y a principalement l'article de Fanny Nusbaum : Les deux formes d'expression du haut potentiel chez l'enfant, dont il a été débattu ici-même dans deux sujets : Les deux formes d'expression du haut potentiel chez l'enfant : HPI-C / HPI-L et Complexe ou laminaire, comment savoir ?
Et puis, plus récemment, il y a cette étude de chercheurs de Lyon : Les enfants précoces ont-ils un cerveau différent ?
Quant à la compensation, c'est une simple conjecture de ma part.
Tiens, d'ailleurs j'avais oublié de répondre à Fata...
Bon, sur la distinction entre laminaire et complexe, il y a principalement l'article de Fanny Nusbaum : Les deux formes d'expression du haut potentiel chez l'enfant, dont il a été débattu ici-même dans deux sujets : Les deux formes d'expression du haut potentiel chez l'enfant : HPI-C / HPI-L et Complexe ou laminaire, comment savoir ?
Et puis, plus récemment, il y a cette étude de chercheurs de Lyon : Les enfants précoces ont-ils un cerveau différent ?
Quant à la compensation, c'est une simple conjecture de ma part.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Plusieurs vies / Plusieurs êtres
Décohérence quantique : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9coh%C3%A9rence
Peut-être capillotracté.. mais :
Je pense que l'individu est, qu'il en soit conscient ou non, en permanence en lien avec son environnement, que cela soit au niveau atomique comme au niveau spirituel et intellectuel. Et que l'échange d'information (dans ma tête information = énergie) est inhérent à la constitution de toute chose. Ainsi, il se pourrait que ces innombrables stimuli provoquent une suite de décohérences, faisant ainsi varier l'état et donnant corps à cette superposition de personnages...
Ce qui pourrait aussi expliquer nombre de perceptions, de conceptions, de ressentis autrement inexplicables rationnellement...
Peut-être capillotracté.. mais :
Je pense que l'individu est, qu'il en soit conscient ou non, en permanence en lien avec son environnement, que cela soit au niveau atomique comme au niveau spirituel et intellectuel. Et que l'échange d'information (dans ma tête information = énergie) est inhérent à la constitution de toute chose. Ainsi, il se pourrait que ces innombrables stimuli provoquent une suite de décohérences, faisant ainsi varier l'état et donnant corps à cette superposition de personnages...
Ce qui pourrait aussi expliquer nombre de perceptions, de conceptions, de ressentis autrement inexplicables rationnellement...
Quelle relation y a-t-il entre le "problème difficile" de la philosophie de l'esprit (D.J. Chalmers), c'est-à-dire l'émergence de la conscience, et le principal problème d'interprétation de la mécanique quantique, popularisé par le "paradoxe du chat de Schrödinger"? Cette relation est depuis longtemps au cœur d'un débat d'autant plus passionné qu'il reste sans issue. Les uns (de E. Wigner à R. Penrose) pensent qu'il existe un rapport organique entre les deux problèmes, mais restent divisés et peu convaincants dès qu'il s'agit de dire en quoi il consiste. Les autres (de K. Popper à P. Churchland) tendent à minimiser tout rapport de ce genre, mais doivent reconnaître qu'aucune question fondamentale soulevée par la théorie-cadre des sciences physiques ne saurait demeurer sans conséquence sur le projet "physicaliste" dans les sciences de l'esprit. – Le premier but du présent ouvrage est d'identifier la raison d'une telle impasse, en la reconduisant à un préjugé que les protagonistes du débat partagent à leur corps défendant. La plupart d'entre eux admettent tacitement que le mode descriptif d'utilisation du langage est applicable partout, que n'importe quel terme peut être désolidarisé des circonstances et traité comme objet de description, et que corrélativement le schéma sujet-objet de la théorie de la connaissance est universel. C'est ce préjugé qui conduit à traiter la conscience ou les qualia comme des quasi-objets (ou comme des quasi-propriétés d'objets), et à considérer l'"état quantique" comme un attribut d'objet. C'est sous son régime qu'est formulé le problème de l'émergence du quasi-objet conscience à partir de l'objet cerveau, et qu'est avancé le paradoxe d'un chat imaginaire dont l'"attribut" surprenant consiste à être mi-mort mi-vif. Or, justement, si le "problème difficile" de la philosophie de l'esprit et le problème de la mesure de la mesure en mécanique quantique ont un point commun, c'est celui d'impliquer des termes non désolidarisables des circonstances, et de mettre ainsi localement en échec le paradigme de la théorie de la connaissance. L'un comme l'autre manifeste la caractéristique d'imbrication des moyens d'exploration dans le milieu exploré. La conscience n'est pas quelque chose qu'on puisse détacher du fait d'être vécue, et le phénomène en physique microscopique n'est pas quelque chose qu'on puisse détacher du contexte expérimental dans lequel il se manifeste. Les deux problèmes sont donc rendus insolubles par l'inadaptation du cadre épistémologique qui sous-tend leur énoncé. Les propositions de solution les plus plausibles, comme la décohérence pour le paradoxe du chat de Schrödinger, voient elles-mêmes leur sens rendu illisible par ce cadre épistémologique. – Dans Physique et philosophie de l'esprit, une dissolution commune des deux problèmes est recherchée à travers une conception élargie du langage (incluant les enseignements de Wittgenstein et ceux de la pragmatique linguistique contemporaine), et à travers une méthodologie élargie des sciences (alliant des moments descriptifs et des moments participatifs, des procédés de caractérisation objective et des procédés de coordination intersubjective). L'isomorphisme des difficultés rencontrées en philosophie de l'esprit et en philosophie de la physique est mis à profit pour obtenir un éclairage mutuel et une évaluation alternée des solutions proposées.
Invité- Invité
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