Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
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Guillaume1984
Pieyre
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Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Je vous convie à un voyage dans le temps au 4ème siècle avant J.-C. en -391 dans la petite république de Rome qui va affronter un de ses plus grands périls.
Ce poème sera divisé en quatre épisodes. Voici le premier.
Épisode I
Le soleil se levait sur le forum désert.
Dans le ciel bleu pâle seul le vol des piverts
Semblait accompagner le pas vif des esclaves
Et un patricien qui traînait sa laticlave.
Camille le noble vêtu comme un civil
S'était levé avant que se lève la ville.
Sa nuit près de sa femme avait été mauvaise,
Ses angoisses comme sur son âme une braise.
Alors que s'estompaient les brumes du matin,
Un vieil haruspice qui lisait les destins
Mettait sur son étal ses bêtes encagées
Qu'il allait sacrifier aux futurs présagés.
Camille s'approcha de l'homme mystérieux,
Sale, infirme, comme délaissé par les dieux.
Il lui manquait un œil, l'autre injecté de sang
Fixait le patricien d'un regard incessant.
" Ô noble patricien, je vois à ton visage
Que ce jour inconnu nécessite un présage.
Pourquoi es-tu ici, tôt, avec les esclaves,
À marcher au forum ton âme inquiète et grave ?
Laisse-moi éventrer un de mes animaux.
Je te dirai le jour et quels seront ses maux.
L'Olympe me parle quand je lis les entrailles.
Je suis vieux, je vois mal, mais mon don est sans faille. "
Il prit un lapin blanc au regard apeuré.
Sa lame s'approcha et sembla l'effleurer,
Mais le poil du lapin s'imbiba de son sang
Et il mourut sans bruit, sur l'étal, frémissant.
" Ce lapin affamé a ses entrailles pleines.
Ta passion pour l'or ne sera jamais sereine.
Tu veux et tu voudras, tu as la faim d'un roi,
Mais ceux qui t'accusent auront besoin de toi. "
Camille déposa une pièce d'argent
Sur l'étal du devin d'un geste négligent.
Ses pensées paraissaient déjà être lointaines
Alors qu'il allait vers sa fortune incertaine.
Quelques heures plus tard, aux portes du Sénat,
Devant les colonnes peintes en incarnat,
Camille redoutait son imminente audience
Avec appréhension et avec impatience.
" Ainsi se révèle la majesté de Rome,
Si fière, si puissante, qu'elle écrase les hommes
Qui lui ménageraient leur sang et leur sueur
Car Rome s'abreuve de nos vies et nos pleurs. "
Un esclave arriva pour conduire Camille
Qui, tourmenté, priait les dieux de sa famille
Vers le puissant sénat et vers les sénateurs
Qui avaient débattu depuis déjà des heures.
La patricien entra, le silence était lourd.
Camille n'entendait que le bruissement sourd
Des Romains, dans la rue, vendant leurs marchandises,
Des fruits, de la laine, du vin, des friandises.
" Te voilà devant nous, Marcus Furius Camille,
Patricien honorable et de bonne famille.
Le Sénat a jugé, pour nous tu es coupable.
Tu voles du butin, ta faim est indomptable.
Tu oublies Apollon, tu oublies les soldats.
En gardant l'or pour toi tu sors de ton mandat.
Le Sénat a choisi, tu seras en exil.
Tu as jusqu'à demain pour sortir de la ville. "
Camille silencieux accepta sa sentence.
Il avait espéré du Sénat sa clémence.
Il sortit sans un mot, fier mais aussi meurtri
D'être ce citoyen haï par sa patrie.
Un sénateur courut et vint à l'exilé.
" Autant que toi, ami, mon cœur est mutilé.
Je pense à ton exil comme un décès pour Rome. "
Camille se souvint du devin du forum.
" Il sera un jour où s'abattra le malheur.
Il y aura pour moi des égards et des pleurs.
Le Sénat d'aujourd'hui pleurera mon exil,
Car je serai le seul à le sauver du péril. "
Ce poème sera divisé en quatre épisodes. Voici le premier.
Épisode I
Le soleil se levait sur le forum désert.
Dans le ciel bleu pâle seul le vol des piverts
Semblait accompagner le pas vif des esclaves
Et un patricien qui traînait sa laticlave.
Camille le noble vêtu comme un civil
S'était levé avant que se lève la ville.
Sa nuit près de sa femme avait été mauvaise,
Ses angoisses comme sur son âme une braise.
Alors que s'estompaient les brumes du matin,
Un vieil haruspice qui lisait les destins
Mettait sur son étal ses bêtes encagées
Qu'il allait sacrifier aux futurs présagés.
Camille s'approcha de l'homme mystérieux,
Sale, infirme, comme délaissé par les dieux.
Il lui manquait un œil, l'autre injecté de sang
Fixait le patricien d'un regard incessant.
" Ô noble patricien, je vois à ton visage
Que ce jour inconnu nécessite un présage.
Pourquoi es-tu ici, tôt, avec les esclaves,
À marcher au forum ton âme inquiète et grave ?
Laisse-moi éventrer un de mes animaux.
Je te dirai le jour et quels seront ses maux.
L'Olympe me parle quand je lis les entrailles.
Je suis vieux, je vois mal, mais mon don est sans faille. "
Il prit un lapin blanc au regard apeuré.
Sa lame s'approcha et sembla l'effleurer,
Mais le poil du lapin s'imbiba de son sang
Et il mourut sans bruit, sur l'étal, frémissant.
" Ce lapin affamé a ses entrailles pleines.
Ta passion pour l'or ne sera jamais sereine.
Tu veux et tu voudras, tu as la faim d'un roi,
Mais ceux qui t'accusent auront besoin de toi. "
Camille déposa une pièce d'argent
Sur l'étal du devin d'un geste négligent.
Ses pensées paraissaient déjà être lointaines
Alors qu'il allait vers sa fortune incertaine.
Quelques heures plus tard, aux portes du Sénat,
Devant les colonnes peintes en incarnat,
Camille redoutait son imminente audience
Avec appréhension et avec impatience.
" Ainsi se révèle la majesté de Rome,
Si fière, si puissante, qu'elle écrase les hommes
Qui lui ménageraient leur sang et leur sueur
Car Rome s'abreuve de nos vies et nos pleurs. "
Un esclave arriva pour conduire Camille
Qui, tourmenté, priait les dieux de sa famille
Vers le puissant sénat et vers les sénateurs
Qui avaient débattu depuis déjà des heures.
La patricien entra, le silence était lourd.
Camille n'entendait que le bruissement sourd
Des Romains, dans la rue, vendant leurs marchandises,
Des fruits, de la laine, du vin, des friandises.
" Te voilà devant nous, Marcus Furius Camille,
Patricien honorable et de bonne famille.
Le Sénat a jugé, pour nous tu es coupable.
Tu voles du butin, ta faim est indomptable.
Tu oublies Apollon, tu oublies les soldats.
En gardant l'or pour toi tu sors de ton mandat.
Le Sénat a choisi, tu seras en exil.
Tu as jusqu'à demain pour sortir de la ville. "
Camille silencieux accepta sa sentence.
Il avait espéré du Sénat sa clémence.
Il sortit sans un mot, fier mais aussi meurtri
D'être ce citoyen haï par sa patrie.
Un sénateur courut et vint à l'exilé.
" Autant que toi, ami, mon cœur est mutilé.
Je pense à ton exil comme un décès pour Rome. "
Camille se souvint du devin du forum.
" Il sera un jour où s'abattra le malheur.
Il y aura pour moi des égards et des pleurs.
Le Sénat d'aujourd'hui pleurera mon exil,
Car je serai le seul à le sauver du péril. "
Dernière édition par Verticordia le Mer 25 Mai 2016 - 20:43, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Superbe poème ! On se prend facilement au jeu de l'empathie en le lisant !
Bravo !
Bravo !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Oui, magnifique !
Je t'encourage à poursuivre dans cette voie. Et je t'encourage aussi à écrire sur des thèmes actuels. Le présent aussi peut être digne de ton écriture.
Je t'encourage à poursuivre dans cette voie. Et je t'encourage aussi à écrire sur des thèmes actuels. Le présent aussi peut être digne de ton écriture.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Merci pour vos commentaires et votre soutien. C'est très apprécié !
Après l'exil de Camille, la République romaine fait face au désastre de la bataille de la rivière Allia.
Episode 2
Un genou dans la boue, Marcus le triari
Reprenait ses forces qui lui semblaient taries.
L'armure était pesante et le glaive était lourd,
Près de lui, pas un bruit, seul un vacarme sourd.
Les cavaliers gaulois déferlaient sur la via.
Il entendit au loin un soldat qui cria :
" Gaulois, épargne-moi ! Je ne peux plus me battre. "
Et Marcus entendit une lance s'abattre.
Il dénoua le cordon de son casque fêlé
Qui l'avait protégé dans la brève mêlée,
Mais le sang et la sueur coulaient sur son visage.
Il l'ôta et il vit ce triste paysage.
Les Gaulois qui restaient achevaient les blessés,
Leurs lances s'enfonçant en des gestes pressés.
Parfois un long râle, parfois un faible cri,
Ces Romains recevaient pour tombe la prairie.
Il sentit sur son pied une lasse caresse.
Allongé sur le sol, il vit avec tristesse
Titus son compagnon la bouche ensanglantée
Qui disait d'une voix faible et épouvantée :
" Pars loin d'ici, Marcus, seule rôde la mort,
Tu nous as survécu car tu es le plus fort.
Les dieux nous délaissent, fuis leur malédiction,
Tu auras tout le temps de geindre d'affliction.
- Je resterai ici, mon destin est le tien.
Tous mes frères sont morts et je ne sais combien
Ceux qui ont survécu pour rapporter à Rome
Aux veuves affligées qu'elles ont perdu leur homme. "
Il regardait Marcus, son visage était pâle.
Plus une parole, seul un pénible râle,
Une lame cassée et plantée dans son foie,
Il étreignit Marcus une dernière fois.
Sa main sur son torse, Marcus versa des larmes.
Ils avaient combattu et partagé les armes.
Déjà hauts dans l'azur et guettant leur festin
Les corbeaux survolaient ceux au mortel destin.
Les barbares au loin riaient de leur victoire,
D'une bague d'argent ou d'un collier d'ivoire.
Les Gaulois torturaient ceux au seuil de la mort
Qui luttaient pour leur vie dans un futile effort.
Ils tranchaient un poignet ou étêtaient un corps,
Des plaintes s'entendaient, certains vivaient encore.
Humilié il ne put réprimer sa colère
De voir le sang romain abreuver la rivière.
Marcus se releva, il avait des vertiges.
Il piétinait son casque et ses longues rémiges.
Les Gaulois le virent, fatigué, chancelant.
S'appuyant sur sa lance il était pantelant.
Quatre Gaulois vinrent vers Marcus vulnérable.
En sang, sale et en sueur, il était misérable.
Les Gaulois s'approchant riaient déjà d'avance,
Mais Marcus empoigna tranquillement sa lance.
" Si je succombe ici, ce geste est mon dernier.
Je ne serai pas seul à pourrir au charnier. "
La lance de Marcus transperça un Gaulois
Qui tomba lourdement, stupéfait, pris d'effroi.
Les trois contemplèrent l'ardeur du rescapé
Et ils firent reluire au soleil leurs épées.
Marcus les attendait, sa volonté brisée,
Se voyant déjà mort et aux champs élysées.
Mais un noble gaulois qui chevauchait près d'eux
Aux balafres rouges sur son visage hideux
Vint se placer entre Marcus et les Gaulois,
Planta sa lance au sol et jeta son pavois.
Il alla vers Marcus et lui dit en latin :
" Tu t'opposes à nous depuis tôt ce matin.
Même devant la mort ton courage est sans faille.
Une armée comme toi ravirait la bataille.
Pars à Rome, guerrier, annonce la nouvelle.
Ces terres sont nôtres, vos destinées cruelles,
Nous marcherons aussi car entre nous et Rome,
Que des champs désertés, il n'y a plus un homme. "
Péniblement Marcus monta sur le cheval.
Il toisa un instant son généreux rival
Et partit au galop, son âme sans espoir,
Vers Rome qu'il pensait ne plus jamais revoir.
Après l'exil de Camille, la République romaine fait face au désastre de la bataille de la rivière Allia.
Episode 2
Un genou dans la boue, Marcus le triari
Reprenait ses forces qui lui semblaient taries.
L'armure était pesante et le glaive était lourd,
Près de lui, pas un bruit, seul un vacarme sourd.
Les cavaliers gaulois déferlaient sur la via.
Il entendit au loin un soldat qui cria :
" Gaulois, épargne-moi ! Je ne peux plus me battre. "
Et Marcus entendit une lance s'abattre.
Il dénoua le cordon de son casque fêlé
Qui l'avait protégé dans la brève mêlée,
Mais le sang et la sueur coulaient sur son visage.
Il l'ôta et il vit ce triste paysage.
Les Gaulois qui restaient achevaient les blessés,
Leurs lances s'enfonçant en des gestes pressés.
Parfois un long râle, parfois un faible cri,
Ces Romains recevaient pour tombe la prairie.
Il sentit sur son pied une lasse caresse.
Allongé sur le sol, il vit avec tristesse
Titus son compagnon la bouche ensanglantée
Qui disait d'une voix faible et épouvantée :
" Pars loin d'ici, Marcus, seule rôde la mort,
Tu nous as survécu car tu es le plus fort.
Les dieux nous délaissent, fuis leur malédiction,
Tu auras tout le temps de geindre d'affliction.
- Je resterai ici, mon destin est le tien.
Tous mes frères sont morts et je ne sais combien
Ceux qui ont survécu pour rapporter à Rome
Aux veuves affligées qu'elles ont perdu leur homme. "
Il regardait Marcus, son visage était pâle.
Plus une parole, seul un pénible râle,
Une lame cassée et plantée dans son foie,
Il étreignit Marcus une dernière fois.
Sa main sur son torse, Marcus versa des larmes.
Ils avaient combattu et partagé les armes.
Déjà hauts dans l'azur et guettant leur festin
Les corbeaux survolaient ceux au mortel destin.
Les barbares au loin riaient de leur victoire,
D'une bague d'argent ou d'un collier d'ivoire.
Les Gaulois torturaient ceux au seuil de la mort
Qui luttaient pour leur vie dans un futile effort.
Ils tranchaient un poignet ou étêtaient un corps,
Des plaintes s'entendaient, certains vivaient encore.
Humilié il ne put réprimer sa colère
De voir le sang romain abreuver la rivière.
Marcus se releva, il avait des vertiges.
Il piétinait son casque et ses longues rémiges.
Les Gaulois le virent, fatigué, chancelant.
S'appuyant sur sa lance il était pantelant.
Quatre Gaulois vinrent vers Marcus vulnérable.
En sang, sale et en sueur, il était misérable.
Les Gaulois s'approchant riaient déjà d'avance,
Mais Marcus empoigna tranquillement sa lance.
" Si je succombe ici, ce geste est mon dernier.
Je ne serai pas seul à pourrir au charnier. "
La lance de Marcus transperça un Gaulois
Qui tomba lourdement, stupéfait, pris d'effroi.
Les trois contemplèrent l'ardeur du rescapé
Et ils firent reluire au soleil leurs épées.
Marcus les attendait, sa volonté brisée,
Se voyant déjà mort et aux champs élysées.
Mais un noble gaulois qui chevauchait près d'eux
Aux balafres rouges sur son visage hideux
Vint se placer entre Marcus et les Gaulois,
Planta sa lance au sol et jeta son pavois.
Il alla vers Marcus et lui dit en latin :
" Tu t'opposes à nous depuis tôt ce matin.
Même devant la mort ton courage est sans faille.
Une armée comme toi ravirait la bataille.
Pars à Rome, guerrier, annonce la nouvelle.
Ces terres sont nôtres, vos destinées cruelles,
Nous marcherons aussi car entre nous et Rome,
Que des champs désertés, il n'y a plus un homme. "
Péniblement Marcus monta sur le cheval.
Il toisa un instant son généreux rival
Et partit au galop, son âme sans espoir,
Vers Rome qu'il pensait ne plus jamais revoir.
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Un travail/loisir toujours aussi appréciable !
Vivement la suite !!
Vivement la suite !!
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Magnifique Voilà un vrai poète en ce forum !
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Oui, c'est ce que je pense aussi. Maintenant, pour ne pas être complètement dans la louange, il me faut remarquer quelques E à la césure de l'hémistiche qui ne correspondent pas à la règle classique.
Dernière édition par Pieyre le Sam 24 Oct 2015 - 16:54, édité 1 fois
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Les règles de la versification se sont assouplies ! Alors tout dépend sous quel angle on envisage la métrique : veut-on faire comme les premiers poètes qui faisaient des vers, ou comme les plus récents ? D'ailleurs, Verticordia étant lui-même poète, qui plus est dans le monde moderne, il peut bien se permettre les libertés qu'il voudrait. Je n'analyse pas ses poèmes du reste ; je les ressens.
Dernière édition par Guillaume1984 le Mar 22 Déc 2015 - 4:24, édité 1 fois
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Je suis d'accord sur le principe.
Il n'empêche, quand je lis :
« Reprenait ses forces qui lui semblaient taries. »
Eh bien, ce que je ressens, c'est une gêne.
Il n'empêche, quand je lis :
« Reprenait ses forces qui lui semblaient taries. »
Eh bien, ce que je ressens, c'est une gêne.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
ça c'est de l'épique Verticordia !
J'aime !
et je relirai tout ça à tête reposé et froide ...
des soucis de versification je lis ? qui que quoi ???
j'arrive !
J'aime !
et je relirai tout ça à tête reposé et froide ...
des soucis de versification je lis ? qui que quoi ???
j'arrive !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Merci pour votre fidélité et vos commentaires ! C'est très encourageant ! Désolé pour l'attente, j'ai été très occupé IRL avec la fac. Voici le troisième épisode !
Après avoir été vaincus à l'Allia, les derniers Romains se réfugient dans la citadelle du Capitole, dernier rempart de l'invasion gauloise.
Episode 3
Un autre jour mourait sur Rome la vaincue.
Elle se consumait, la ville avait vécu.
Le soleil, les nuages, sereins et mélangés,
Se mariaient dans le ciel en un rose orangé.
Sur l'enceinte en pierre, triste et songeur, Marcus
Voyait brûler au loin le temple de Vénus,
Les prêtresses violées, les offrandes pillées.
Son cœur s'était ému, il avait vacillé.
Sur l'aqueduc ruiné, le vent soufflait les cendres
Sur Rome qui avait cessé de se défendre.
L'eau ne s'écoulait plus et seule une boue bistre
S'épandait sur le sol, lente, épaisse et sinistre.
La ville avait perdu ses clameurs habituelles,
Sa joie matinale, seul le bruit perpétuel
De Gaulois qui battaient bruyamment les rues vides
Pour saisir et violer des esclaves numides.
Le soleil se couchait, Rome brillait encore
De ses tisons ardents qui dévoraient les morts.
Faiblement s'entendait une lointaine plainte
Sur Rome qui brûlait, mais qui s'était éteinte.
" De Rome où j'ai vécu seule vit la mémoire,
Vaincue elle se meurt sous un nuage de moire
Où se sont consumé et nos maisons brûlées
Et nos vies sacrifiées aux lames maculées. "
Lucius le sénateur à la toge noircie,
Au noble visage défait par le souci,
Vint auprès de Marcus, sa main sur son épaule,
Contemplant un instant les guerriers de la Gaule.
" Toi, Marcus le brave, tu reviens de l'Allia.
Tu as vu les Gaulois déferler sur la via,
Les corps de nos soldats pillés dans la défaite.
Tu vois ici brûler Rome depuis son faîte.
- Ma vie éphémère est entachée par le deuil.
Vous voyez des toges, je vois de blancs linceuls.
Je suis encore en vie, j'en ressens des remords,
Je n'ai plus de destin, oublié par la mort.
- Les dieux t'ont préservé parmi nous les mortels
Et sois confiant qu'un jour nous geindrons sur ta stèle.
Tu protèges nos murs et tu plains nos malheurs,
Le jour tu la défends et le soir tu la pleures.
Ce soir le Capitole est notre dernier lieu,
Notre enceinte sacrée où résident les dieux.
La disette accable pendant notre long siège,
Mais je crois encore que les dieux nous protègent.
Viens, Marcus le brave, viens, apaise ta peine.
Contemple la Lune, cette nuit elle est pleine.
Que sa pâle beauté abreuve ton sommeil,
Rome est à défendre quand poindra le soleil."
Les heures passèrent, la lune solitaire
Éclairait la cité qui finit par se taire.
Les brasiers de Rome, tel le ciel étoilé,
Faisaient luire ce que la nuit avait voilé.
Marcus, exténué, dormait avec l'armure
Et il se réveillait pour un bruit, un murmure.
Les jours, les nuits, passaient, il ne les comptait plus,
Depuis qu'il se battait avec les siens reclus.
" Marcus, réveille-toi, va empoigner ton arme,
Au temple de Junon s'entend un grand vacarme.
Comme moi entends-tu les cris des oies sacrées ?
Ce sont les barbares qui viennent massacrer. "
Marcus suivit Lucius, avec la garnison,
" Ces oiseaux ne peuvent s'agiter sans raison. "
Et ils discernèrent des ombres inconnues,
Des Gaulois en armes, sur le mur parvenus.
Les soldats hurlèrent, vers eux ils s'élancèrent,
Les sénateurs aussi, ils saisirent des pierres.
Marcus le guerrier fut prompt à s'élancer,
Pour Rome désolée qui hantait ses pensées.
Il lança sa hasta et dégaina son glaive.
Sa lame scintillait, il l'abattit sans trêve.
La rage lui prenait, sa haine était mauvaise
Et les premiers Gaulois tombaient de la falaise.
Les Romains assiégés lançaient leurs traits, leurs pierres,
Les barbares chutaient ou s’agrippaient aux lierres.
Les sénateurs avaient ôté leurs laticlaves,
Âprement ils luttaient auprès de leurs esclaves.
Le glaive de Marcus finit par s'émousser,
Enfin le calme vint, les Gaulois repoussés.
Leurs armes délaissées, dans la noirceur ténues,
Furent rejetées d'où elles étaient venus.
Marcus reprit son souffle avec la garnison.
Des Romains s'agitaient au temple de Junon.
Il s'approcha et vit parmi les sénateurs
Lucius, la main levée et le visage en pleurs :
" Cette nuit les Gaulois ont gravi la muraille
Et ils y reviendront pour une autre bataille.
Demain j'irai à eux et j'en suis convaincu,
Notre or négociera notre sort de vaincus. "
Après avoir été vaincus à l'Allia, les derniers Romains se réfugient dans la citadelle du Capitole, dernier rempart de l'invasion gauloise.
Episode 3
Un autre jour mourait sur Rome la vaincue.
Elle se consumait, la ville avait vécu.
Le soleil, les nuages, sereins et mélangés,
Se mariaient dans le ciel en un rose orangé.
Sur l'enceinte en pierre, triste et songeur, Marcus
Voyait brûler au loin le temple de Vénus,
Les prêtresses violées, les offrandes pillées.
Son cœur s'était ému, il avait vacillé.
Sur l'aqueduc ruiné, le vent soufflait les cendres
Sur Rome qui avait cessé de se défendre.
L'eau ne s'écoulait plus et seule une boue bistre
S'épandait sur le sol, lente, épaisse et sinistre.
La ville avait perdu ses clameurs habituelles,
Sa joie matinale, seul le bruit perpétuel
De Gaulois qui battaient bruyamment les rues vides
Pour saisir et violer des esclaves numides.
Le soleil se couchait, Rome brillait encore
De ses tisons ardents qui dévoraient les morts.
Faiblement s'entendait une lointaine plainte
Sur Rome qui brûlait, mais qui s'était éteinte.
" De Rome où j'ai vécu seule vit la mémoire,
Vaincue elle se meurt sous un nuage de moire
Où se sont consumé et nos maisons brûlées
Et nos vies sacrifiées aux lames maculées. "
Lucius le sénateur à la toge noircie,
Au noble visage défait par le souci,
Vint auprès de Marcus, sa main sur son épaule,
Contemplant un instant les guerriers de la Gaule.
" Toi, Marcus le brave, tu reviens de l'Allia.
Tu as vu les Gaulois déferler sur la via,
Les corps de nos soldats pillés dans la défaite.
Tu vois ici brûler Rome depuis son faîte.
- Ma vie éphémère est entachée par le deuil.
Vous voyez des toges, je vois de blancs linceuls.
Je suis encore en vie, j'en ressens des remords,
Je n'ai plus de destin, oublié par la mort.
- Les dieux t'ont préservé parmi nous les mortels
Et sois confiant qu'un jour nous geindrons sur ta stèle.
Tu protèges nos murs et tu plains nos malheurs,
Le jour tu la défends et le soir tu la pleures.
Ce soir le Capitole est notre dernier lieu,
Notre enceinte sacrée où résident les dieux.
La disette accable pendant notre long siège,
Mais je crois encore que les dieux nous protègent.
Viens, Marcus le brave, viens, apaise ta peine.
Contemple la Lune, cette nuit elle est pleine.
Que sa pâle beauté abreuve ton sommeil,
Rome est à défendre quand poindra le soleil."
Les heures passèrent, la lune solitaire
Éclairait la cité qui finit par se taire.
Les brasiers de Rome, tel le ciel étoilé,
Faisaient luire ce que la nuit avait voilé.
Marcus, exténué, dormait avec l'armure
Et il se réveillait pour un bruit, un murmure.
Les jours, les nuits, passaient, il ne les comptait plus,
Depuis qu'il se battait avec les siens reclus.
" Marcus, réveille-toi, va empoigner ton arme,
Au temple de Junon s'entend un grand vacarme.
Comme moi entends-tu les cris des oies sacrées ?
Ce sont les barbares qui viennent massacrer. "
Marcus suivit Lucius, avec la garnison,
" Ces oiseaux ne peuvent s'agiter sans raison. "
Et ils discernèrent des ombres inconnues,
Des Gaulois en armes, sur le mur parvenus.
Les soldats hurlèrent, vers eux ils s'élancèrent,
Les sénateurs aussi, ils saisirent des pierres.
Marcus le guerrier fut prompt à s'élancer,
Pour Rome désolée qui hantait ses pensées.
Il lança sa hasta et dégaina son glaive.
Sa lame scintillait, il l'abattit sans trêve.
La rage lui prenait, sa haine était mauvaise
Et les premiers Gaulois tombaient de la falaise.
Les Romains assiégés lançaient leurs traits, leurs pierres,
Les barbares chutaient ou s’agrippaient aux lierres.
Les sénateurs avaient ôté leurs laticlaves,
Âprement ils luttaient auprès de leurs esclaves.
Le glaive de Marcus finit par s'émousser,
Enfin le calme vint, les Gaulois repoussés.
Leurs armes délaissées, dans la noirceur ténues,
Furent rejetées d'où elles étaient venus.
Marcus reprit son souffle avec la garnison.
Des Romains s'agitaient au temple de Junon.
Il s'approcha et vit parmi les sénateurs
Lucius, la main levée et le visage en pleurs :
" Cette nuit les Gaulois ont gravi la muraille
Et ils y reviendront pour une autre bataille.
Demain j'irai à eux et j'en suis convaincu,
Notre or négociera notre sort de vaincus. "
Dernière édition par Verticordia le Dim 6 Déc 2015 - 20:36, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
C'est toujours magnifique, mais il y a me semble-t-il quelques petits accrocs aux règles de la métrique classique.
Bon, je passe sur les E à l'hémistiche (sinon pour le vers 49), mais il y a aussi :
Vers 12 — S'épandait sur le sol lente, épaisse et sinistre.
Ne faudrait-il pas une virgule après « sol » ?
Vers 17 — Le soleil se couchait et Rome brillait encore
Ça fait 13 syllabes, à moins de signaler le fait en écrivant « Rom' ».
Vers 22 — Vaincue elle se meurt sous un nuage de moire.
Ça fait 13 syllabes aussi.
Vers 51 — Les incendies de Rome, tel le ciel étoilé,
Ça fait 13 syllabes, si l'on compte le E à l'hémistiche.
C'est tout, et encore bravo pour l'ensemble !
Bon, je passe sur les E à l'hémistiche (sinon pour le vers 49), mais il y a aussi :
Vers 12 — S'épandait sur le sol lente, épaisse et sinistre.
Ne faudrait-il pas une virgule après « sol » ?
Vers 17 — Le soleil se couchait et Rome brillait encore
Ça fait 13 syllabes, à moins de signaler le fait en écrivant « Rom' ».
Vers 22 — Vaincue elle se meurt sous un nuage de moire.
Ça fait 13 syllabes aussi.
Vers 51 — Les incendies de Rome, tel le ciel étoilé,
Ça fait 13 syllabes, si l'on compte le E à l'hémistiche.
C'est tout, et encore bravo pour l'ensemble !
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Oui quelques petites erreurs dans le décompte des pieds. C'est corrigé, merci !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Comme je te l'ai déjà dit, il y a quelque chose de cinématographique dans tes longs poèmes en vers. J'aime beaucoup !
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Chapeau bas : C'est une merveille ainsi qu'un réel bonheur de te lire.
Bonne continuation : Tu as toutes les qualités requises pour poursuivre dans cette voie.
Mc Nulty- Messages : 31
Date d'inscription : 20/03/2016
Age : 39
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
C'est tres prenant.
Cependant, je vais etre tres critique sur certaines choses.
Pas la metrique, car c'est pas tant un probleme (sauf si tu cherchais a faire du classico-classique classicien), mais plus sur la forme generale.
Ca manque de poesie je trouve. Ou alors ca a plus de tronche lu a voix haute.
Une chose vraiment horrible et recurrente, c'est le "Et" en debut de vers (ou pas), qui sert juste a avoir une metrique correcte, mais qui ne cree pas de figure rythmique avec le reste.
En etant plus severe, je dirais meme que c'est de la prose avec des rimes.
Ce vers :
Mais sinon c'est tres tres bien. C'est juste que je ne ressens aucune dimension poetique dans le texte, par moment ca y est, on croit que c'est parti, mais ca retombe trois vers plus loin en prose. Apres je n'ai peut-etre pas la culture poetique suffisante pour l'apprecier, mais quoi qu'il en soit tes (beaux) poemes ne font pas chavirer mon coeur de profane.
Cependant, je vais etre tres critique sur certaines choses.
Pas la metrique, car c'est pas tant un probleme (sauf si tu cherchais a faire du classico-classique classicien), mais plus sur la forme generale.
Ca manque de poesie je trouve. Ou alors ca a plus de tronche lu a voix haute.
Une chose vraiment horrible et recurrente, c'est le "Et" en debut de vers (ou pas), qui sert juste a avoir une metrique correcte, mais qui ne cree pas de figure rythmique avec le reste.
En etant plus severe, je dirais meme que c'est de la prose avec des rimes.
Ce vers :
Est un crime. .Et un patricien qui traînait sa laticlave.
Mais sinon c'est tres tres bien. C'est juste que je ne ressens aucune dimension poetique dans le texte, par moment ca y est, on croit que c'est parti, mais ca retombe trois vers plus loin en prose. Apres je n'ai peut-etre pas la culture poetique suffisante pour l'apprecier, mais quoi qu'il en soit tes (beaux) poemes ne font pas chavirer mon coeur de profane.
Dans le meme "genre", que tu connais surement, mais qui est poetique.VH le beau gosse a écrit:
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre :
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Dernière édition par Panaeo le Dim 27 Mar 2016 - 12:47, édité 1 fois
Panaeo- Messages : 214
Date d'inscription : 23/11/2015
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Merci, c'est vraiment tres beaux et ilustratif...je viendrais me poser et reposer la de temps en temps.
La poesie est un jardin que je ne veux pietiné.
La poesie est un jardin que je ne veux pietiné.
RupertDrop- Messages : 651
Date d'inscription : 23/02/2016
Age : 42
Localisation : Saint Raphaël
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
A tous, je n'ai pas encore terminé le quatrième et dernier épisode. Il est en cours d'écriture, mais avec la fac je suis débordé et je vous demande d'être un peu patients.
A Franzattila et gwennaël : merci pour les encouragements, ça fait toujours plaisir !
A Panaeo : je rejoins tout à fait ta critique et j'admets que mes poèmes relèvent davantage de l'histoire (et de l'Histoire) que de la poésie. Les états d'âmes sont laissés à mes personnages et ne sont jamais les miens (quoique certaines angoisses viennent d'abord de moi avant d'être apposé aux personnages).
Cette forme de narration est volontaire et assumée. Je m'explique : dans la tradition grecque, le poème est chanté et il narre une histoire. Ainsi l’Iliade et l'Odyssée d'Homère sont des poèmes épiques (à l'époque on distinguait l'épique, le tragique et le comique). En écrivant des poèmes sur l'Antiquité, j'ai voulu reprendre la forme de cette époque. Si tu me permets l'expression, j'ai voulu faire du neuf avec du vieux, dépoussiérer cette forme ancienne et particulière de poésie. Je dois admettre que la poésie comme nous la connaissons (à partir du 15-16ème siècle et surtout avec les romantiques), ne m'intéresse guère, que j'écris selon mon bon plaisir et que je cherche une certaine originalité dans les projets littéraires.
Pour ce qui est des petits mots qui ne semblent pas avoir leur place, il est très difficile d'écrire des alexandrins et on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a !
A Franzattila et gwennaël : merci pour les encouragements, ça fait toujours plaisir !
A Panaeo : je rejoins tout à fait ta critique et j'admets que mes poèmes relèvent davantage de l'histoire (et de l'Histoire) que de la poésie. Les états d'âmes sont laissés à mes personnages et ne sont jamais les miens (quoique certaines angoisses viennent d'abord de moi avant d'être apposé aux personnages).
Cette forme de narration est volontaire et assumée. Je m'explique : dans la tradition grecque, le poème est chanté et il narre une histoire. Ainsi l’Iliade et l'Odyssée d'Homère sont des poèmes épiques (à l'époque on distinguait l'épique, le tragique et le comique). En écrivant des poèmes sur l'Antiquité, j'ai voulu reprendre la forme de cette époque. Si tu me permets l'expression, j'ai voulu faire du neuf avec du vieux, dépoussiérer cette forme ancienne et particulière de poésie. Je dois admettre que la poésie comme nous la connaissons (à partir du 15-16ème siècle et surtout avec les romantiques), ne m'intéresse guère, que j'écris selon mon bon plaisir et que je cherche une certaine originalité dans les projets littéraires.
Pour ce qui est des petits mots qui ne semblent pas avoir leur place, il est très difficile d'écrire des alexandrins et on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Je vous remercie de votre patience. Voici le dernier épisode !
Acculés par la famine et la mort, les Romains décident de négocier leur liberté avec les Gaulois.
Le sac de Rome 4
Le Sénat baignait dans la lueur de l'aurore
Qui brillait sur le marbre et sur les pièces d'or,
Les bijoux des veuves et les bagues des nobles
Pour payer aux Gaulois leurs rapines ignobles.
Les patriciens avaient déserté le forum.
Ils payaient au poids d'or la destinée de Rome
Et ils abandonnaient leur or et leurs bijoux,
Alors que les larmes ondoyaient sur leurs joues.
Lucius se tenait en face des Gaulois.
L'or de sa famille n'était plus à ses doigts.
Et il les caressait, se sentait dénudé
Par ce destin cruel qu'il n'a pu éluder.
À ses côtés, Marcus qui avait tout perdu,
De rage et de tristesse il était éperdu.
Seulement lui restait son armure fendue
Fidèle à lui quand la mort s'était répandue.
L'armure avait vécu cinquante années de guerre.
Marcus l'avait reçu de son défunt grand-père,
Lui aussi un soldat, lorsqu'il était un homme,
Sans jamais douter de sa loyauté pour Rome.
Les Gaulois déposaient leurs poids sur la balance
Et pressaient les Romains en agitant leurs lances.
Un noble s'indigna et il tira sa dague :
" Tes poids sont truqués ! Rends-moi mon or et mes bagues ! "
Brennus plein de mépris envers les rescapés
Avec les poids de plomb y jeta son épée :
" Ceux-ci seront mes poids et malheur aux vaincus,
Voici la victoire comme je l'ai vécue ! "
Les nobles allèrent vers ses gardes du corps
Et ils les frappèrent, insouciants de leur sort,
Les Gaulois excédés, les Romains téméraires.
Un patricien cria et tous se séparèrent.
Le corps seul de Lucius au centre du Sénat
Sur le marbre allongé et sa toge incarnat,
Marcus courut à lui, il le prit dans ses bras,
Lucius se laissa choir et il lui murmura :
" Ainsi mes yeux sont clos, je vois l'éternité
Et mon souffle s'apaise, il n'est plus agité.
La mort nous embrasse, Marcus, comme une mère,
Elle nous console de nos vies éphémères.
Ici bas, parmi vous, mon voyage s'achève,
Ma vie n'aura été qu'une lutte sans trêve.
Mais nous nous reverrons, et je pars rassuré,
Mon âme est sereine comme un ciel azuré.
- Pourquoi l'amour a-t-il la semence du deuil ?
Pourquoi le cœur voit-il demain avec orgueil ?
Je t'ai aimé, Lucius, et te l'ai-je assez dit ?
La souffrance m'assaille et me laisse interdit. "
Marcus serra Lucius, le blottit contre lui,
Ses larmes sur ses joues comme une triste pluie.
Tous regardaient Marcus, tous étaient silencieux,
Tous savaient le chagrin du destin capricieux.
Une clameur monta depuis les rues désertes
Et surprit les Gaulois, leurs regards en alerte.
Des Romains ouvrirent les portes du Sénat,
Camille vînt vêtu d'une toge grenat.
" Romains, mais que vois-je, nous, descendants de Troie,
Nous qui avons brisé les chaînes de nos rois,
Nous voilà condamnés à payer notre sort,
À vos yeux votre honneur s'achète avec de l'or ? "
Camille renversa l'imposante balance,
Le Sénat effaré en un pesant silence.
Les pièces d'or roulaient jusqu'aux pieds des barbares
Et au sol s'épandaient les bagues, les tiares.
" Chef, toi et tes hommes, quittez Rome ruinée.
Rassemble tes troupes, ces Gaulois avinés
Du viol de nos femmes, de l'or de nos ancêtres.
Pars, Gaulois, nous n'avons que les dieux comme maîtres. "
Brennus, le chef gaulois, sans dire une parole,
Ôta ses bagues d'or pour les jeter au sol,
Se leva du siège d'où parlaient les Consuls
Et sortit du Sénat laissant son or, ses tulles.
Camille s'approcha près du corps étendu,
Auprès de Lucius que Marcus avait perdu.
Camille déposa son manteau sur le mort
Et consola Marcus qui pleurait sur son corps.
" Je ressens ta douleur, le deuil hante mon âme
Et mon cœur se gonfle de colère et de blâmes.
Le destin et la mort marchent main dans la main,
À nous de les suivre comme de vrais Romains.
Relève-toi, soldat, cesse de pleurer Rome.
Rejoins les rescapés et les quatre mille hommes
Qui sous ses murailles attendent leur vengeance
Et font luire au soleil leurs gladii et leurs lances. "
*******
Le ciel était grisâtre et annonçait la pluie.
Le cheval de Marcus battait le sol d'ennui.
Les parfums d'herbe fraîche et des frêles lavandes
Montaient jusqu'à Marcus qui mangeait des amandes.
" Voilà une douceur qui m'a longtemps manqué. "
Dit-il sa main passant sur son torse efflanqué.
Aux côtés de Camille, il était silencieux
Et regardait au loin les lourds et sombres cieux.
Marcus avait rejoint la garde de Camille.
Les sabots des chevaux piétinaient les brindilles
Et elles craquetaient comme un feu paresseux.
Camille contemplait les Gaulois tumultueux.
Les casques étaient coiffés d'une rouge crinière.
Marcus portait le sien qui fit toutes les guerres,
Avec ses rémiges d'un rare oiseau de proie
Comme ceux que portaient les vieux héros de Troie.
Camille s'élança sur la plaine fertile
Et galopa devant les Romains immobiles
Suivis des Samnites, des Sabins et des Marses
Déployés sur les flancs en une foule éparse.
Leurs clameurs viriles suivirent les chevaux.
Tous brandissaient leur arme aux barbares rivaux,
Tous les hommes savaient que ce jour était leur,
Tous savaient qu'aujourd'hui cesserait leur malheur.
" Fiers guerriers nous sommes devant notre destin.
Les freux et les corbeaux y feront leur festin
Et vous serez ici, dès que le jour se couche,
À dénombrer les morts, leurs corps réjouir les mouches.
N'allez pas vous battre pour vous ou pour les dieux
Mais battez-vous pour que vos enfants vivent vieux,
Battez-vous ici pour l'amour de vos épouses
Pour leur rire joyeux, leur étreinte jalouse.
Guerriers à vos côtés je lève mon épée,
Ce jour béni des dieux sera notre épopée.
Marchez d'un pas hardi, frappez avec confiance,
Les Gaulois périront par le fer de nos lances. "
Au galop Camille rejoignit les Samnites
Qui avaient fait venir leur infanterie d'élite
De Caudium, d'Allifae, des tribus des montagnes,
Qui marchaient maintenant dans la vaste campagne.
Ils lançaient aux Gaulois des hurlements obscènes.
Ils portaient fièrement leur bouclier hellène
Et leurs casques de bronze aux longues et rouges plumes
Comme Marcus aussi en avait la coutume.
Les tribus samnites détestaient les Romains
Mais ils devaient combattre ou attendre demain
Et savoir les Gaulois aux murs de leurs cités,
Seuls et désemparés contre l'adversité.
Puis montèrent les cris et le son des carnyx
Au loin où reluisaient des armures d'onyx
Qui étaient revêtues par les nobles gaulois
Et témoignaient à tous leur rang et leurs exploits.
Les Gaulois chargèrent, leur cri rauque et sauvage
Vibrait dans la plaine comme l'écho d'un orage.
Aux cris des centurions une pluie de pilums
Tomba sur les Gaulois et transperça les hommes.
La terre tremblait un peu, le temps semblait sans fin
Jusqu'à ce que les fers se heurtèrent enfin.
La mêlée commençait, en celte et en latin,
Les Romains déjà prêts depuis tôt le matin.
Les vieux druides gaulois hurlaient des airs guerriers,
Invoquaient leurs esprits et leurs dieux meurtriers.
Les barbares voulaient déborder les Romains
Et les terroriser par leurs cris inhumains.
" Rabo ! Rabo ! " criait avec ces mots antiques
La colère d'un peuple, de hordes fanatiques.
Les Gaulois s'écrasaient contre les boucliers
Avec la violence d'un troupeau de béliers.
Des guerriers étaient nus, pour montrer leur courage,
Et ils défiaient la mort, leurs chants étaient sans âge.
Certains étaient blessés, ils s'effondraient par terre
Et avant de mourir soufflaient une prière.
Les lames fendillaient le cuir des boucliers.
La mêlée s'étalaient, ils étaient des milliers,
Les Romains résistaient, immuables piliers,
Et Brennus envoya charger ses cavaliers.
Leurs boucliers ornés désignaient leurs tribus
Et l'or qui scintillait les injustes tributs
Qui avaient dépouillé les familles romaines
Qui leur vouaient maintenant une inlassable haine.
Les chevaux chargèrent les lames et les lances.
Les nobles étaient beaux mais manquaient d'expérience,
Leurs sabots piétinaient la boue gorgée de sang.
Les Romains massacraient ces Gaulois de haut rang.
Les cris de la mêlée venaient jusqu'à Camille
Qui pria un instant les dieux de sa famille.
Il contempla le ciel où volaient les corneilles
Et sa cavalerie aux crinières vermeilles.
" Voici notre moment, les hommes se fatiguent.
Fâcheux pour les Gaulois, car ce peuple m'intrigue.
Vois ces errants, Marcus, qui délaissent leurs dieux
Et leurs forêts sacrées pour combattre en ces lieux.
Viens, tourne ta bride, ces chevaux du Latium
Portent sur leurs selles les equites de Rome.
Laissons ces jeunes fils venger leurs mères violées,
La mort de ces Gaulois pourra les consoler. "
Camille et ses gardes, avec les equites,
Contournèrent le pré pour gagner en vitesse,
Et Marcus, éreinté, se sentait pourtant leste
Alors qu'il parcourait les verdures agrestes.
Enfin se rapprochaient les bruits de la mêlée.
Les Gaulois entendaient et semblaient s'affoler,
Épuisés et surpris, du galop des chevaux
Et d'être, malheureux, cernés par leurs rivaux.
Les equites frappaient, Marcus brisa sa lance
Au travers d'un prince, sans aucune clémence,
Qu'il savait coupable des viols de patriciennes.
Le prince exécuté, la justice était sienne.
Le choc fut terrible, dans un dernier effort
Les Romains avançaient et piétinaient les morts.
Les nobles à cheval délaissèrent leurs rangs,
Leurs boucliers fendus et tachés par le sang.
Des barbares défaits monta un grand vacarme :
Ils suivaient les nobles, certains lâchaient leurs armes.
Les Romains victorieux rompaient leurs manipules
Et ils les pourchassaient aux ordres des consuls.
Marcus sur son cheval contemplait la déroute.
Des sombres nuages tombaient de grosses gouttes.
L'orage enfin tonna et inonda la plaine.
Camille s'approcha, sa voix était sereine.
De sa selle Marcus lui dit : " Tout est fini.
Aujourd'hui nous avons défait notre ennemi. "
Camille répondit : " Non, Marcus, tout débute.
Rome la meurtrie doit renaître de sa chute. "
Acculés par la famine et la mort, les Romains décident de négocier leur liberté avec les Gaulois.
Le sac de Rome 4
Le Sénat baignait dans la lueur de l'aurore
Qui brillait sur le marbre et sur les pièces d'or,
Les bijoux des veuves et les bagues des nobles
Pour payer aux Gaulois leurs rapines ignobles.
Les patriciens avaient déserté le forum.
Ils payaient au poids d'or la destinée de Rome
Et ils abandonnaient leur or et leurs bijoux,
Alors que les larmes ondoyaient sur leurs joues.
Lucius se tenait en face des Gaulois.
L'or de sa famille n'était plus à ses doigts.
Et il les caressait, se sentait dénudé
Par ce destin cruel qu'il n'a pu éluder.
À ses côtés, Marcus qui avait tout perdu,
De rage et de tristesse il était éperdu.
Seulement lui restait son armure fendue
Fidèle à lui quand la mort s'était répandue.
L'armure avait vécu cinquante années de guerre.
Marcus l'avait reçu de son défunt grand-père,
Lui aussi un soldat, lorsqu'il était un homme,
Sans jamais douter de sa loyauté pour Rome.
Les Gaulois déposaient leurs poids sur la balance
Et pressaient les Romains en agitant leurs lances.
Un noble s'indigna et il tira sa dague :
" Tes poids sont truqués ! Rends-moi mon or et mes bagues ! "
Brennus plein de mépris envers les rescapés
Avec les poids de plomb y jeta son épée :
" Ceux-ci seront mes poids et malheur aux vaincus,
Voici la victoire comme je l'ai vécue ! "
Les nobles allèrent vers ses gardes du corps
Et ils les frappèrent, insouciants de leur sort,
Les Gaulois excédés, les Romains téméraires.
Un patricien cria et tous se séparèrent.
Le corps seul de Lucius au centre du Sénat
Sur le marbre allongé et sa toge incarnat,
Marcus courut à lui, il le prit dans ses bras,
Lucius se laissa choir et il lui murmura :
" Ainsi mes yeux sont clos, je vois l'éternité
Et mon souffle s'apaise, il n'est plus agité.
La mort nous embrasse, Marcus, comme une mère,
Elle nous console de nos vies éphémères.
Ici bas, parmi vous, mon voyage s'achève,
Ma vie n'aura été qu'une lutte sans trêve.
Mais nous nous reverrons, et je pars rassuré,
Mon âme est sereine comme un ciel azuré.
- Pourquoi l'amour a-t-il la semence du deuil ?
Pourquoi le cœur voit-il demain avec orgueil ?
Je t'ai aimé, Lucius, et te l'ai-je assez dit ?
La souffrance m'assaille et me laisse interdit. "
Marcus serra Lucius, le blottit contre lui,
Ses larmes sur ses joues comme une triste pluie.
Tous regardaient Marcus, tous étaient silencieux,
Tous savaient le chagrin du destin capricieux.
Une clameur monta depuis les rues désertes
Et surprit les Gaulois, leurs regards en alerte.
Des Romains ouvrirent les portes du Sénat,
Camille vînt vêtu d'une toge grenat.
" Romains, mais que vois-je, nous, descendants de Troie,
Nous qui avons brisé les chaînes de nos rois,
Nous voilà condamnés à payer notre sort,
À vos yeux votre honneur s'achète avec de l'or ? "
Camille renversa l'imposante balance,
Le Sénat effaré en un pesant silence.
Les pièces d'or roulaient jusqu'aux pieds des barbares
Et au sol s'épandaient les bagues, les tiares.
" Chef, toi et tes hommes, quittez Rome ruinée.
Rassemble tes troupes, ces Gaulois avinés
Du viol de nos femmes, de l'or de nos ancêtres.
Pars, Gaulois, nous n'avons que les dieux comme maîtres. "
Brennus, le chef gaulois, sans dire une parole,
Ôta ses bagues d'or pour les jeter au sol,
Se leva du siège d'où parlaient les Consuls
Et sortit du Sénat laissant son or, ses tulles.
Camille s'approcha près du corps étendu,
Auprès de Lucius que Marcus avait perdu.
Camille déposa son manteau sur le mort
Et consola Marcus qui pleurait sur son corps.
" Je ressens ta douleur, le deuil hante mon âme
Et mon cœur se gonfle de colère et de blâmes.
Le destin et la mort marchent main dans la main,
À nous de les suivre comme de vrais Romains.
Relève-toi, soldat, cesse de pleurer Rome.
Rejoins les rescapés et les quatre mille hommes
Qui sous ses murailles attendent leur vengeance
Et font luire au soleil leurs gladii et leurs lances. "
*******
Le ciel était grisâtre et annonçait la pluie.
Le cheval de Marcus battait le sol d'ennui.
Les parfums d'herbe fraîche et des frêles lavandes
Montaient jusqu'à Marcus qui mangeait des amandes.
" Voilà une douceur qui m'a longtemps manqué. "
Dit-il sa main passant sur son torse efflanqué.
Aux côtés de Camille, il était silencieux
Et regardait au loin les lourds et sombres cieux.
Marcus avait rejoint la garde de Camille.
Les sabots des chevaux piétinaient les brindilles
Et elles craquetaient comme un feu paresseux.
Camille contemplait les Gaulois tumultueux.
Les casques étaient coiffés d'une rouge crinière.
Marcus portait le sien qui fit toutes les guerres,
Avec ses rémiges d'un rare oiseau de proie
Comme ceux que portaient les vieux héros de Troie.
Camille s'élança sur la plaine fertile
Et galopa devant les Romains immobiles
Suivis des Samnites, des Sabins et des Marses
Déployés sur les flancs en une foule éparse.
Leurs clameurs viriles suivirent les chevaux.
Tous brandissaient leur arme aux barbares rivaux,
Tous les hommes savaient que ce jour était leur,
Tous savaient qu'aujourd'hui cesserait leur malheur.
" Fiers guerriers nous sommes devant notre destin.
Les freux et les corbeaux y feront leur festin
Et vous serez ici, dès que le jour se couche,
À dénombrer les morts, leurs corps réjouir les mouches.
N'allez pas vous battre pour vous ou pour les dieux
Mais battez-vous pour que vos enfants vivent vieux,
Battez-vous ici pour l'amour de vos épouses
Pour leur rire joyeux, leur étreinte jalouse.
Guerriers à vos côtés je lève mon épée,
Ce jour béni des dieux sera notre épopée.
Marchez d'un pas hardi, frappez avec confiance,
Les Gaulois périront par le fer de nos lances. "
Au galop Camille rejoignit les Samnites
Qui avaient fait venir leur infanterie d'élite
De Caudium, d'Allifae, des tribus des montagnes,
Qui marchaient maintenant dans la vaste campagne.
Ils lançaient aux Gaulois des hurlements obscènes.
Ils portaient fièrement leur bouclier hellène
Et leurs casques de bronze aux longues et rouges plumes
Comme Marcus aussi en avait la coutume.
Les tribus samnites détestaient les Romains
Mais ils devaient combattre ou attendre demain
Et savoir les Gaulois aux murs de leurs cités,
Seuls et désemparés contre l'adversité.
Puis montèrent les cris et le son des carnyx
Au loin où reluisaient des armures d'onyx
Qui étaient revêtues par les nobles gaulois
Et témoignaient à tous leur rang et leurs exploits.
Les Gaulois chargèrent, leur cri rauque et sauvage
Vibrait dans la plaine comme l'écho d'un orage.
Aux cris des centurions une pluie de pilums
Tomba sur les Gaulois et transperça les hommes.
La terre tremblait un peu, le temps semblait sans fin
Jusqu'à ce que les fers se heurtèrent enfin.
La mêlée commençait, en celte et en latin,
Les Romains déjà prêts depuis tôt le matin.
Les vieux druides gaulois hurlaient des airs guerriers,
Invoquaient leurs esprits et leurs dieux meurtriers.
Les barbares voulaient déborder les Romains
Et les terroriser par leurs cris inhumains.
" Rabo ! Rabo ! " criait avec ces mots antiques
La colère d'un peuple, de hordes fanatiques.
Les Gaulois s'écrasaient contre les boucliers
Avec la violence d'un troupeau de béliers.
Des guerriers étaient nus, pour montrer leur courage,
Et ils défiaient la mort, leurs chants étaient sans âge.
Certains étaient blessés, ils s'effondraient par terre
Et avant de mourir soufflaient une prière.
Les lames fendillaient le cuir des boucliers.
La mêlée s'étalaient, ils étaient des milliers,
Les Romains résistaient, immuables piliers,
Et Brennus envoya charger ses cavaliers.
Leurs boucliers ornés désignaient leurs tribus
Et l'or qui scintillait les injustes tributs
Qui avaient dépouillé les familles romaines
Qui leur vouaient maintenant une inlassable haine.
Les chevaux chargèrent les lames et les lances.
Les nobles étaient beaux mais manquaient d'expérience,
Leurs sabots piétinaient la boue gorgée de sang.
Les Romains massacraient ces Gaulois de haut rang.
Les cris de la mêlée venaient jusqu'à Camille
Qui pria un instant les dieux de sa famille.
Il contempla le ciel où volaient les corneilles
Et sa cavalerie aux crinières vermeilles.
" Voici notre moment, les hommes se fatiguent.
Fâcheux pour les Gaulois, car ce peuple m'intrigue.
Vois ces errants, Marcus, qui délaissent leurs dieux
Et leurs forêts sacrées pour combattre en ces lieux.
Viens, tourne ta bride, ces chevaux du Latium
Portent sur leurs selles les equites de Rome.
Laissons ces jeunes fils venger leurs mères violées,
La mort de ces Gaulois pourra les consoler. "
Camille et ses gardes, avec les equites,
Contournèrent le pré pour gagner en vitesse,
Et Marcus, éreinté, se sentait pourtant leste
Alors qu'il parcourait les verdures agrestes.
Enfin se rapprochaient les bruits de la mêlée.
Les Gaulois entendaient et semblaient s'affoler,
Épuisés et surpris, du galop des chevaux
Et d'être, malheureux, cernés par leurs rivaux.
Les equites frappaient, Marcus brisa sa lance
Au travers d'un prince, sans aucune clémence,
Qu'il savait coupable des viols de patriciennes.
Le prince exécuté, la justice était sienne.
Le choc fut terrible, dans un dernier effort
Les Romains avançaient et piétinaient les morts.
Les nobles à cheval délaissèrent leurs rangs,
Leurs boucliers fendus et tachés par le sang.
Des barbares défaits monta un grand vacarme :
Ils suivaient les nobles, certains lâchaient leurs armes.
Les Romains victorieux rompaient leurs manipules
Et ils les pourchassaient aux ordres des consuls.
Marcus sur son cheval contemplait la déroute.
Des sombres nuages tombaient de grosses gouttes.
L'orage enfin tonna et inonda la plaine.
Camille s'approcha, sa voix était sereine.
De sa selle Marcus lui dit : " Tout est fini.
Aujourd'hui nous avons défait notre ennemi. "
Camille répondit : " Non, Marcus, tout débute.
Rome la meurtrie doit renaître de sa chute. "
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Bravo !
Excellent !
Excellent !
Saumon_Sucré- Messages : 30
Date d'inscription : 24/02/2016
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
C'est à la fois musical et visuel,
Pas de ruptures, ni de syncopes.
La vie bat dans chaque vers
Chaque vers donne vie et... mort
Bref un vrai régal
Chapeau !
Pas de ruptures, ni de syncopes.
La vie bat dans chaque vers
Chaque vers donne vie et... mort
Bref un vrai régal
Chapeau !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Merci pour votre feedback ! C'est très important pour moi.
Ce projet m'a pris des mois et d'innombrables heures. Je tiens à dire que j'ai fait beaucoup de recherche historique pour rendre ce poème aussi épique qu'historiquement exact.
J'espère qu'un jour je pourrais vous annoncer que j'ai publié mon recueil de poésie !
Ce projet m'a pris des mois et d'innombrables heures. Je tiens à dire que j'ai fait beaucoup de recherche historique pour rendre ce poème aussi épique qu'historiquement exact.
J'espère qu'un jour je pourrais vous annoncer que j'ai publié mon recueil de poésie !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
La tendance actuelle n'est pas à ce type de poésie; tu dois le savoir. Mais, si tu es décalé à ce point, il est possible que cela tranche, et c'est souvent utile pour être remarqué.
Alors, bon courage !
Alors, bon courage !
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Gonzalo M. TAvares a toutefois publié un roman en vers intitulé "un voyage en Inde" aux editions Viviane Hamy qui a obtenu la faveur des critiques et du public.
Apres : qui ne tente rien n'a rien comme il est dit.
Apres : qui ne tente rien n'a rien comme il est dit.
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Oui, en effet, ma poésie est très différente de ce qui se fait et se publie ces temps-ci. Mais avant tout le plaisir d'écrire, l'exaltation de la création et le partage avec l'entourage immédiat sont ce qui est recherché. Le reste, comme l'édition, est secondaire.
Et Pieyre, peut-être, que cette poésie inhabituelle me servira davantage qu'elle ne me desservira. Espérons-le !
Et Pieyre, peut-être, que cette poésie inhabituelle me servira davantage qu'elle ne me desservira. Espérons-le !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Bravo, j'ai véritablement eu l'impression de faire un bond dans le temps j'ai eu des frissons. Très beau, tu as du talent
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Moi, je préfère ta poésie, verticordia, au slam bidon qui circule actuellement !
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Y a les deux formes de l'épique dans ce poème. L'épique flamboyant, qui enflamme l'esprit, et l'épique plus solennel, grave, limite barbant à certains moments. Ça me fait vraiment penser aux vieilles épopées grecques ou des conneries comme ça, dans la forme, mais avec un poil trop d'académisme dedans, style les premiers poèmes de Rimbaud qui voulait montrer qu'il avait bien fait toutes ses recherches etc
En bref je valide, c'est un boulot que je qualifierais d'honnête et méritant - à défaut d'être transcendant
En bref je valide, c'est un boulot que je qualifierais d'honnête et méritant - à défaut d'être transcendant
Invité- Invité
Re: Poème : Rome saccagée par les Gaulois (nouvel épisode 4/4)
Je tiens à tous vous remercier pour votre support et l'intérêt porté pour ce projet poétique.
D'ici quelques jours, je vous promets un nouveau projet historique à partager !
D'ici quelques jours, je vous promets un nouveau projet historique à partager !
Invité- Invité
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