Une prise de conscience destabilisante ?
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Fata Morgana
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Une prise de conscience destabilisante ?
Je n'avais jamais envisagé l'hypothèse que je puisse être "surdoué", bien au contraire. J'expliquais mon mal-être par le vocabulaire classique de la dépression endogène et mettais sur le compte d'une confusion et de l'effet de prises de médicaments massives qui leur serait consécutive, les difficultés relationnelles aigües qui sont les miennes. Ainsi ignorant, j'étais contraint de donner du sens à mes difficultés, en cherchant sans cesse le véritable noyau de mon identité. Tout était là: différence, flashs arborescents, pensée constante, ennui au contact d'autrui, goûts éclectiques et "scanning" compulsif, comportements atypiques et solitude protectrice, etc. Dans cet univers assez clos je m'étais construit une quête et un univers intellectuel, une symbolique, qui me permettait de produire un type de littérature qui me convenait et me donnait une substance et un phylum humain précis. Or, il y a quelques semaines la découverte de ce "surdon" a totalement blackboulé toutes mes perspectives, au point qu'ayant le sentiment d'avoir reçu une réponse -la première et seule cohérente et crédible à ce jour -je n'ai plus la moindre motivation pour continuer à créer comme je le faisais, le moteur de cette créativité, la recherche d'identité, étant devenu presque totalement obsolète.
Je me sens donc dans une espèce d'entre-deux humain et social, dans lequel le passé change d'âme et où l'avenir ne paraît pas encore. Flottant et incapable pour le moment de me mobiliser en vue de la créativité qui me soutenait auparavant, je me sens comme égaré dans un désert. J'ai confiance dans le fait qu'un chemin s'ouvrira d'une manière ou d'une autre devant moi, mais cette transition est pour le moment très destabilisante.
Quelqu'un de vous a t-il vécu et dépassé ce stade ?
Je me sens donc dans une espèce d'entre-deux humain et social, dans lequel le passé change d'âme et où l'avenir ne paraît pas encore. Flottant et incapable pour le moment de me mobiliser en vue de la créativité qui me soutenait auparavant, je me sens comme égaré dans un désert. J'ai confiance dans le fait qu'un chemin s'ouvrira d'une manière ou d'une autre devant moi, mais cette transition est pour le moment très destabilisante.
Quelqu'un de vous a t-il vécu et dépassé ce stade ?
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Ce que je trouve percutant dans ton texte, c'est que tu parles de cette période de transition comme quelque chose de destabilisant, qui te fait te sentir comme "égaré dans un désert". Mais tu ne dis pas que c'est désagréable. Et je trouve que si ça ne l'est effectivement pas, c'est déjà un bon point.
En fait, je me demande même si tu ne trouve pas cette position agréable, bien que destabilisante? Voire agréable, parce que destabilisante?
Je sens que ta tête se questionne, mais ton coeur n'a pas tellement l'air troublé. (C'est juste un avis, je suis peut être à côté de la plaque )
Pour répondre maintenant à la question, je crois que ma créativité s'en est trouvé décuplée. La raison :
pensant que j'étais comme tout le monde, je m'appliquais les conseils de prudence de tout le monde : "ne fais pas trop d'activités à la fois, tu ne vas pas réussir à toutes les faire bien".
J'ai donc commencé par une activité.
Mais ma boulimie créative m'a fait en prendre une seconde contre l'avis commun. Voyant que j'y arrivais j'en ai pris une troisième, et ainsi de suite. J'arrivais à tout concilier, à tirer mon épingle du jeu dans chacun de ces activités, au grand étonnement de mon entourage qui ne se l'expliquait pas.
La prise de conscience de ma douance m'a permis de ne plus craindre cette boulimie créative mais au contraire, de lui donner libre cours. De l'écouter, la respecter, et de comprendre que les conseils de prudence qui s'appliquent à tous ne s'appliquent pas à moi. Si les autres ne peuvent pas avoir 2 activités artistiques différentes sous peine de s'éparpiller et de n'en réussir aucune, moi je peux non seulement réussir les deux, mais en plus utiliser ce que j'ai appris dans l'une pour sublimer ce que je fais dans l'autre.
Ceci est rendu possible dans la mesure ou ma différence n'était pas le moteur de ma créativité.
Dans ton cas, je me demande si c'est bien la différence qui était le moteur de ta créativité? Parce que tu es toujours différent.
En fait, je n'arrive pas à déceler en quoi le fait de te savoir surdoué a pu altérer cette unviers que tu t'étais créé? peut être parce que je ne sais pas les composantes de cet univers? mais comme c'est de l'ordre de l'intime, je n'oserai pas te poser la question (mais si tu veux en parler, je suis toute ouïe )
En fait, je me demande même si tu ne trouve pas cette position agréable, bien que destabilisante? Voire agréable, parce que destabilisante?
Je sens que ta tête se questionne, mais ton coeur n'a pas tellement l'air troublé. (C'est juste un avis, je suis peut être à côté de la plaque )
Pour répondre maintenant à la question, je crois que ma créativité s'en est trouvé décuplée. La raison :
pensant que j'étais comme tout le monde, je m'appliquais les conseils de prudence de tout le monde : "ne fais pas trop d'activités à la fois, tu ne vas pas réussir à toutes les faire bien".
J'ai donc commencé par une activité.
Mais ma boulimie créative m'a fait en prendre une seconde contre l'avis commun. Voyant que j'y arrivais j'en ai pris une troisième, et ainsi de suite. J'arrivais à tout concilier, à tirer mon épingle du jeu dans chacun de ces activités, au grand étonnement de mon entourage qui ne se l'expliquait pas.
La prise de conscience de ma douance m'a permis de ne plus craindre cette boulimie créative mais au contraire, de lui donner libre cours. De l'écouter, la respecter, et de comprendre que les conseils de prudence qui s'appliquent à tous ne s'appliquent pas à moi. Si les autres ne peuvent pas avoir 2 activités artistiques différentes sous peine de s'éparpiller et de n'en réussir aucune, moi je peux non seulement réussir les deux, mais en plus utiliser ce que j'ai appris dans l'une pour sublimer ce que je fais dans l'autre.
Ceci est rendu possible dans la mesure ou ma différence n'était pas le moteur de ma créativité.
Dans ton cas, je me demande si c'est bien la différence qui était le moteur de ta créativité? Parce que tu es toujours différent.
En fait, je n'arrive pas à déceler en quoi le fait de te savoir surdoué a pu altérer cette unviers que tu t'étais créé? peut être parce que je ne sais pas les composantes de cet univers? mais comme c'est de l'ordre de l'intime, je n'oserai pas te poser la question (mais si tu veux en parler, je suis toute ouïe )
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
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Localisation : Ile de France
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
En réalité, c'est plus simple que ça.
Je créais dans l'idée de rejoindre les autres. Mais l'idée brusquement apparue que ma différence était bien une différence intrinsèque rend ce projet caduque. Pour le moment, je suis démobilisé ou démotivé par le fait de me dire que ça ne sert à rien. Soit les gens trouveront ça pénible, parce qu'ils ne se sentiront pas vraiment concernés, soit ils ne comprendront que la surface des choses en en ratant le cœur. J'ai observé ça, tu écris une IDÉE, et ils analysent la musicalité de la phrase !
Être perdu dans un désert n'est pas forcément agréable...
J'ai soudain l'impression de ne plus avoir de public. Je ne peux pas traduire mieux ce que je ressens.Je créais dans l'idée de rejoindre les autres. Mais l'idée brusquement apparue que ma différence était bien une différence intrinsèque rend ce projet caduque. Pour le moment, je suis démobilisé ou démotivé par le fait de me dire que ça ne sert à rien. Soit les gens trouveront ça pénible, parce qu'ils ne se sentiront pas vraiment concernés, soit ils ne comprendront que la surface des choses en en ratant le cœur. J'ai observé ça, tu écris une IDÉE, et ils analysent la musicalité de la phrase !
Être perdu dans un désert n'est pas forcément agréable...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
B!- Messages : 1898
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Fata Morgana a écrit:En réalité, c'est plus simple que ça.J'ai soudain l'impression de ne plus avoir de public. Je ne peux pas traduire mieux ce que je ressens.
Je créais dans l'idée de rejoindre les autres. Mais l'idée brusquement apparue que ma différence était bien une différence intrinsèque rend ce projet caduque. Pour le moment, je suis démobilisé ou démotivé par le fait de me dire que ça ne sert à rien. Soit les gens trouveront ça pénible, parce qu'ils ne se sentiront pas vraiment concernés, soit ils ne comprendront que la surface des choses en en ratant le cœur. J'ai observé ça, tu écris une IDÉE, et ils analysent la musicalité de la phrase !
Être perdu dans un désert n'est pas forcément agréable...
Je me retrouve énormément dans ce que tu écris Fata surtout :
"J'ai observé ça, tu écris une IDÉE, et ils analysent la musicalité de la phrase ! "
Cela me parle beaucoup et résonne douloureusement même.
Bochra,
La prochaine fois que nous verrons, accepterais tu que l'on en parle, que tu m'en dises plus sur ta manière de faire.
Avant de savoir, j'écrivais beaucoup. Des romans. Ils maturaient paisiblement dans ma tête. Mes personnages pouvaient virevolter dans mon petit cerveau sans jamais se croiser. je menais ainsi 4 ou 5 projets différents.
Ca tenait en éveil tous mes sens et parfois me gardait éveillé tard dans la nuit, je n'étais jamais ni fatigué ni lassé... j'étais galvanisé, je ne pensais qu'à ça et ne réussissais "à vivre que grâce à mes personnages"
Aujourd'hui, je sens que quelque chose est "éteint", j'en suis triste, je m'en veux presque, mes personnages se meurrent. Je ne retrouve plus ce plaisir, ces instants où le chant d'un oiseau déclenchait une idée, puis une autre, où l'odeur d'un batonnet d'encens me rendait euphorique et m'expédiait à l'autre bout du monde, tout en gérant mes lessives, mon ménage et le pliage de mes caleçons et chaussettes...
Tout ça n'est plus....
Alors je ne dis pas que cela ne reviendra pas, non, je sais que cela reviendra un jour mais quand et sous quelle forme ?
C'est comme si en sachant, je ne savais plus...
Ces moments de grâce inexplicable et magique me manquent tant ...
Ganesh- Messages : 172
Date d'inscription : 08/03/2011
Localisation : Paris
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
je pourrai te le dire, avec plaisir
En ce qui concerne les romans, il m'arrivait de les faire vivre du début à la fin dans ma tête, plusieurs en parallèles, de commencer à les écrire et d'arréter par pure flemme.
Je n'ai pas souvent fini un roman. Du coup je suis passée au format "nouvelle" qui réunit le plus de conditions favorables à mon type d'écriture, de patience, d'imagination. ça m'oblige à faire un concentré de mes histoires, et ça me permet de toutes les écrire, jusqu'au bout.
De plus, contrairement au roman, la nouvelle ne pardonne pas l'erreur. C'est comme en poésie : chaque mot doit être à sa place. C'est du travail d'orfèvre, et ce défi me convient bien finalement.
@ Fata : tu dis que tu te rends compte que ton projet d'écriture ne sert à rien parce que les autres ne te comprennent pas quand tu écris.
cela part du principe que tu écris pour les autres et non pour toi.
pourquoi ne pas juste écrire pour toi? et à ce moment là, ça ne servira pas à rien je pense.
En ce qui concerne les romans, il m'arrivait de les faire vivre du début à la fin dans ma tête, plusieurs en parallèles, de commencer à les écrire et d'arréter par pure flemme.
Je n'ai pas souvent fini un roman. Du coup je suis passée au format "nouvelle" qui réunit le plus de conditions favorables à mon type d'écriture, de patience, d'imagination. ça m'oblige à faire un concentré de mes histoires, et ça me permet de toutes les écrire, jusqu'au bout.
De plus, contrairement au roman, la nouvelle ne pardonne pas l'erreur. C'est comme en poésie : chaque mot doit être à sa place. C'est du travail d'orfèvre, et ce défi me convient bien finalement.
@ Fata : tu dis que tu te rends compte que ton projet d'écriture ne sert à rien parce que les autres ne te comprennent pas quand tu écris.
cela part du principe que tu écris pour les autres et non pour toi.
pourquoi ne pas juste écrire pour toi? et à ce moment là, ça ne servira pas à rien je pense.
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Bochra a écrit:
@ Fata : tu dis que tu te rends compte que ton projet d'écriture ne sert à rien parce que les autres ne te comprennent pas quand tu écris.
cela part du principe que tu écris pour les autres et non pour toi.
pourquoi ne pas juste écrire pour toi? et à ce moment là, ça ne servira pas à rien je pense.
Comme je suis l'auteur, je sais ce que je vais écrire. Par conséquent écrire POUR MOI n'a aucun sens...
Non j'écris pour les autres (et non au moyen des autres) car écrire sert à communiquer et communiquer implique des interlocuteurs. Je veux PARTAGER certains émerveillements, certaines joies, certaines perceptions. Sans cela je me demande bien à quoi peut servir l'écriture, et l'art en général ! Je ne suis pas narcissique au point de m'envoyer du courrier ! Non, j'aime avoir des amis, et plutôt que communiquer, je chercher même à communier dans la beauté. Et communier tout seul, c'est tarte...
J'écris pour changer le monde !!! Pas pour tuer le temps.
Non j'écris pour les autres (et non au moyen des autres) car écrire sert à communiquer et communiquer implique des interlocuteurs. Je veux PARTAGER certains émerveillements, certaines joies, certaines perceptions. Sans cela je me demande bien à quoi peut servir l'écriture, et l'art en général ! Je ne suis pas narcissique au point de m'envoyer du courrier ! Non, j'aime avoir des amis, et plutôt que communiquer, je chercher même à communier dans la beauté. Et communier tout seul, c'est tarte...
J'écris pour changer le monde !!! Pas pour tuer le temps.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je comprends.
En fait, j'ai une approche différente, car quand j'écris, ou quand je créé au sens large, j'ai comme le sentiment de me mettre au monde, de naître à nouveau.
Par conséquent, qu'il y ait des spectateurs ou non à ma "renaissance", ça ne pèse pas beaucoup dans ma balance. Ce n'est pas du narcissisme non plus je pense.
C'est juste que nos buts sont différents
En fait, j'ai une approche différente, car quand j'écris, ou quand je créé au sens large, j'ai comme le sentiment de me mettre au monde, de naître à nouveau.
Par conséquent, qu'il y ait des spectateurs ou non à ma "renaissance", ça ne pèse pas beaucoup dans ma balance. Ce n'est pas du narcissisme non plus je pense.
C'est juste que nos buts sont différents
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je crée une bonbonnière en espérant que tout le monde soit bien dedans.
Pourquoi cette exception de "bonbonnière" de ne pas vouloir du M avant le B ?
Pourquoi cette exception de "bonbonnière" de ne pas vouloir du M avant le B ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
comme dans bonbon je pense?
pour se rappeler que "Bon" a un sens même pris séparément?
pour se rappeler que "Bon" a un sens même pris séparément?
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Quand il n'y a que des exceptions, il n'y a plus d'exceptions.
J'en profite pour remercier tout le monde de ces innombrables réponses...
J'en profite pour remercier tout le monde de ces innombrables réponses...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
bon puisque tu veux qu'on remplisse un peu....Fata Morgana a écrit:J'en profite pour remercier tout le monde de ces innombrables réponses...
(moi pas vraiment créatif...) j'aurais pensé que le besoin de création pouvait répondre à différents "impératifs":
- créer au sens strict: construire, assembler, combiner...
- exprimer qqch (au sens étymologique du terme "faire sortir sous la pression"), pour l'expurger, s'en décharger
- dire qqch pour provoquer l'interrogation, le dialogue chez les autres
- peut-être d'autres ?
tu penses avoir uniquement le 3ème impératif ?
Zardoz- Messages : 144
Date d'inscription : 07/03/2011
Localisation : IdF
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Et nous, ne sommes nous pas ton public depuis quelque temps ?Fata Morgana a écrit:J'ai soudain l'impression de ne plus avoir de public. Je ne peux pas traduire mieux ce que je ressens.
La créativité.. plus de motivation ? Et que fais tu sur ce forum si ce n'est créer ? Tu nous abreuve de ta créativité (m'en voulez pas s'il se barre pour créer dans son coin ), alors oui ce n'est plus une expulsion de ton être mais une introspection mais cette créativité est toujours là, la direction qu'elle prend temporairement, est différente mais lié au changement de ta prise de conscience... non ?
Lorsque j'écris, j'arrive très rapidement à un point où il je suis incapable de prévoir ce que je vais écrire hormis le respect de la logique de l'univers et la trame globale (sur ce point pas toujours), mais pas les actions, situations et dénouements je n'en ai pas la moindre idée...Fata Morgana a écrit:Comme je suis l'auteur, je sais ce que je vais écrire. Par conséquent écrire POUR MOI n'a aucun sens...
Et puis pourquoi n'écrirais tu pas pour toi ? Tu serais peut-être surpris de ce que tu as à te dire, petit cachotier
ledruide- Messages : 87
Date d'inscription : 01/03/2011
Age : 48
Localisation : Une plage au sud des landes, posé sur un caillou, j'attends mon recyclage en information pure
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
[quote="ledruide"]
En partie... Je reste, tout de même, sur mon quant à moi. D'autre part prêcher un convaincu n'a pas tellement d'intérêt.
Fata Morgana a écrit:J'ai soudain l'impression de ne plus avoir de public. Je ne peux pas traduire mieux ce que je ressens.
Et nous, ne sommes nous pas ton public depuis quelque temps ?
En partie... Je reste, tout de même, sur mon quant à moi. D'autre part prêcher un convaincu n'a pas tellement d'intérêt.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Bonjour,
Au delà de l'empathie, plusieurs choses me marquent dans cet échange et dans ce que tu écris.
Comme je suis l'auteur, je sais ce que je vais écrire. Par conséquent écrire POUR MOI n'a aucun sens...
"Avant", tu étais aussi l'auteur, tu savais aussi ce que tu allais écrire. Cela n'a pas changé.
Crée-t-on pour les autres seulement ?
Pour soi-même, n'y a-t-il pas (aussi) cette envie, profonde, intrinsèque, essentielle, de sortir de soi, de partager qui l'on est, de créer et emmener hors de soi, rendre public dans le plus noble sens, faire passer dans le réel, et plus dans l'idéel de sa propre pensée ?
Je créais dans l'idée de rejoindre les autres. Mais l'idée brusquement apparue que ma différence était bien une différence intrinsèque rend ce projet caduque.
Tu étais déjà différent "avant", tu te sentais ainsi, tu le dis dans le début de ton post. C'est la raison de cette différence qui a changé.
Mais, pour "les autres", tu étais qui tu es aujourd'hui. Mêmes bras, mêmes jambes, même tête, même coeur, déjà "différent".
Et peut-être le même besoin d'avoir un pont avec toi.
Le pont que tu avais créé était devenu solide.
Mais en te définissant par les autres.
Pourtant, et peut-être même plus encore, tu te sais différent de ces "autres".
Un pont n'est-il justement pas construit pour faire rejoindre deux espaces différents...
Je n'ai aucun espoir que ces quelques lignes te touchent. En effet, elles ne font que suivre les réactions que tu as déjà eu. Tes réponses ferment d'ailleurs autant de portes que tu en ouvres ou que les zèbres qui t'on répondu ont tenté d'ouvrir. Ce n'est pas un reproche (pas une miette, vraiment), mais c'est assez lisible dans tes réponses.
Ce qui est le plus frappant pour moi, c'est que tu décris le départ d'une base connue, une raison connue "je créais pour rejoindre les autres", bien qu'intrinsèquement fragile.
Et ce départ de cette base connue, couplée à l'absence de base d'arrivée amène ... l'errance.
Bye bye le cocon rassurant de la raison trouvée. Quitte à s'oublier un peu et mettre les autres avant soi.
L'errance a ceci de particulier qu'elle nous remet au centre. Obligatoirement.
Et qu'elle n'est pas un voyage vers quelque chose, mais vers nous-même, re-défini, ou simplement défini.
Exit "les autres".
Et tu dis cette errance avec justesse : "je sais que cela reviendra un jour mais quand et sous quelle forme ?"
Ca reviendra de toi, en toi. Pas des autres.
Cette errance est aussi un moment de mue.
Mais pour qu'il y ait mue, re-définition, il faut abandonner une peau. Et les certitudes collées dessus. Et ça re-mue.
Mais n'est-ce pas un processus nécessaire pour laisser la place à autre chose, peut-être à une autre créativité, elle même redéfinie par une nouvelle "raison d'être" ?
Et la tristesse est L'émotion par excellence qui permet cela.
Pour le partage, je te livre ici quelques mots de Gabrielle Roth, créatrice de la Danse des 5 Rythmes.
“La tristesse vous branche donc sur ce qu’il y a de plus vulnérable en vous et sur les premières attaches affectives de votre vie qui constituent la trame de votre expérience. La tristesse est une énergie de relâchement, un orage qui laisse sortir la tension et nettoie l’air. C’est une danse qui dissout, une vibration chaotique au niveau des cellules. C’est une émotion cathartique et guérissante qui est essentielle pour que votre être reste fluide et capable de répondre. La tristesse est le médium de transformation qui nous permet de mettre notre rigidité et nos désirs de sécurité, de stabilité et d’assurance en harmonie avec le caractère inéluctable du changement et notre besoin de croissance. Le défi est d’accepter le fait que notre vulnérabilité est inévitable et de faire nôtre la tristesse quand elle se présente, tout en la considérant comme un lâcher prise qui permet de vivre sainement le changement.”
...
“La tristesse indique notre besoin de nous départir d’une attache. C’est une manifestation qui vient du coeur, garante de guérison. Et si nous apprenons à chanter notre tristesse, nous découvrirons bien assez tôt que lorsqu’on l’exprime, la joie fait inévitablement son apparition. Quand la vie nous déçoit et va à l’encontre de nos plus chers souhaits, la tristesse est la seule réponse adéquate, car son énergie purifiante donne libre cours au reste de nos émotions.”
J'ai pensé que ces mots pourraient, peut-être t'apporter quelque chose.
Ou pas.
Cependant... aurais-je dû les garder pour moi ?
Au delà de l'empathie, plusieurs choses me marquent dans cet échange et dans ce que tu écris.
Comme je suis l'auteur, je sais ce que je vais écrire. Par conséquent écrire POUR MOI n'a aucun sens...
"Avant", tu étais aussi l'auteur, tu savais aussi ce que tu allais écrire. Cela n'a pas changé.
Crée-t-on pour les autres seulement ?
Pour soi-même, n'y a-t-il pas (aussi) cette envie, profonde, intrinsèque, essentielle, de sortir de soi, de partager qui l'on est, de créer et emmener hors de soi, rendre public dans le plus noble sens, faire passer dans le réel, et plus dans l'idéel de sa propre pensée ?
Je créais dans l'idée de rejoindre les autres. Mais l'idée brusquement apparue que ma différence était bien une différence intrinsèque rend ce projet caduque.
Tu étais déjà différent "avant", tu te sentais ainsi, tu le dis dans le début de ton post. C'est la raison de cette différence qui a changé.
Mais, pour "les autres", tu étais qui tu es aujourd'hui. Mêmes bras, mêmes jambes, même tête, même coeur, déjà "différent".
Et peut-être le même besoin d'avoir un pont avec toi.
Le pont que tu avais créé était devenu solide.
Mais en te définissant par les autres.
Pourtant, et peut-être même plus encore, tu te sais différent de ces "autres".
Un pont n'est-il justement pas construit pour faire rejoindre deux espaces différents...
Je n'ai aucun espoir que ces quelques lignes te touchent. En effet, elles ne font que suivre les réactions que tu as déjà eu. Tes réponses ferment d'ailleurs autant de portes que tu en ouvres ou que les zèbres qui t'on répondu ont tenté d'ouvrir. Ce n'est pas un reproche (pas une miette, vraiment), mais c'est assez lisible dans tes réponses.
Ce qui est le plus frappant pour moi, c'est que tu décris le départ d'une base connue, une raison connue "je créais pour rejoindre les autres", bien qu'intrinsèquement fragile.
Et ce départ de cette base connue, couplée à l'absence de base d'arrivée amène ... l'errance.
Bye bye le cocon rassurant de la raison trouvée. Quitte à s'oublier un peu et mettre les autres avant soi.
L'errance a ceci de particulier qu'elle nous remet au centre. Obligatoirement.
Et qu'elle n'est pas un voyage vers quelque chose, mais vers nous-même, re-défini, ou simplement défini.
Exit "les autres".
Et tu dis cette errance avec justesse : "je sais que cela reviendra un jour mais quand et sous quelle forme ?"
Ca reviendra de toi, en toi. Pas des autres.
Cette errance est aussi un moment de mue.
Mais pour qu'il y ait mue, re-définition, il faut abandonner une peau. Et les certitudes collées dessus. Et ça re-mue.
Mais n'est-ce pas un processus nécessaire pour laisser la place à autre chose, peut-être à une autre créativité, elle même redéfinie par une nouvelle "raison d'être" ?
Et la tristesse est L'émotion par excellence qui permet cela.
Pour le partage, je te livre ici quelques mots de Gabrielle Roth, créatrice de la Danse des 5 Rythmes.
“La tristesse vous branche donc sur ce qu’il y a de plus vulnérable en vous et sur les premières attaches affectives de votre vie qui constituent la trame de votre expérience. La tristesse est une énergie de relâchement, un orage qui laisse sortir la tension et nettoie l’air. C’est une danse qui dissout, une vibration chaotique au niveau des cellules. C’est une émotion cathartique et guérissante qui est essentielle pour que votre être reste fluide et capable de répondre. La tristesse est le médium de transformation qui nous permet de mettre notre rigidité et nos désirs de sécurité, de stabilité et d’assurance en harmonie avec le caractère inéluctable du changement et notre besoin de croissance. Le défi est d’accepter le fait que notre vulnérabilité est inévitable et de faire nôtre la tristesse quand elle se présente, tout en la considérant comme un lâcher prise qui permet de vivre sainement le changement.”
...
“La tristesse indique notre besoin de nous départir d’une attache. C’est une manifestation qui vient du coeur, garante de guérison. Et si nous apprenons à chanter notre tristesse, nous découvrirons bien assez tôt que lorsqu’on l’exprime, la joie fait inévitablement son apparition. Quand la vie nous déçoit et va à l’encontre de nos plus chers souhaits, la tristesse est la seule réponse adéquate, car son énergie purifiante donne libre cours au reste de nos émotions.”
J'ai pensé que ces mots pourraient, peut-être t'apporter quelque chose.
Ou pas.
Cependant... aurais-je dû les garder pour moi ?
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Pour soi-même, n'y a-t-il pas (aussi) cette envie, profonde, intrinsèque, essentielle, de sortir de soi, de partager qui l'on est, de créer et emmener hors de soi, rendre public dans le plus noble sens, faire passer dans le réel, et plus dans l'idéel de sa propre pensée ?
Pour soi-même et partager ce n'est pas exactement la même chose...
Ben oui mais je croyais que j'étais malade et que donc je finirais par guérir...
Tu étais déjà différent "avant", tu te sentais ainsi, tu le dis dans le début de ton post. C'est la raison de cette différence qui a changé.
Ca reviendra de toi, en toi. Pas des autres.
Oui mais mon problème n'est pas de RECEVOIR des autres, mais de pouvoir donner.
J'ai un message, mais pas de récipiendaire.
Quant à la tristesse...
Si ce n'est adopter une fois de plus la solitude, je ne vois pas d'issue. Avant je ne la comprenais pas, maintenant j'en connais la cause. Mais le diagnostic (diagnose= voir à travers) et la guérison ne sont pas des synonymes.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Oui mais mon problème n'est pas de RECEVOIR des autres, mais de pouvoir donner.
J'ai un message, mais pas de récipiendaire.
Voilà deux phrases qui me semblent contradictoires, soit l'une avec l'autre soit au regard de ce que tu écrivais plus haut.
Mais ce n'est pas cela qui me marque le plus.
C'est pas une liste à la Prévert, mais tu donnes des raisons multiples à ton malaise :
- "je n'ai plus de récipiendaire" (tu les as tous interrogés ?)
- je ne sais plus pourquoi j'écris maintenant que je sais que ma différence est irréductible (mais tu dis aussi que tu sais que tu trouveras une autre raison, reste à accepter le temps d'errance, qui n'est pas pour autant simple)
- je ne peux plus donner, conséquence de "je ne sais plus pourquoi" si j'ai bien compris
Penses-tu qu'il existe quelqu'un qui soit heureux de créer sans pour autant qu'il ait un public ?
Quelles seraient ses raisons (si ce personnage quasi-chimérique existe bien entendu) ?
J'ai relu tous tes posts sur ce fil et j'ai une interrogation : Peux-tu préciser, en cherchant à être très synthétique, donc essentiel, la raison de ton malaise ?
Et bien entendu que le diagnostic est différent de la guérison.
Autant que maladie est différent de symptôme.
J'ai un message, mais pas de récipiendaire.
Voilà deux phrases qui me semblent contradictoires, soit l'une avec l'autre soit au regard de ce que tu écrivais plus haut.
Mais ce n'est pas cela qui me marque le plus.
C'est pas une liste à la Prévert, mais tu donnes des raisons multiples à ton malaise :
- "je n'ai plus de récipiendaire" (tu les as tous interrogés ?)
- je ne sais plus pourquoi j'écris maintenant que je sais que ma différence est irréductible (mais tu dis aussi que tu sais que tu trouveras une autre raison, reste à accepter le temps d'errance, qui n'est pas pour autant simple)
- je ne peux plus donner, conséquence de "je ne sais plus pourquoi" si j'ai bien compris
Penses-tu qu'il existe quelqu'un qui soit heureux de créer sans pour autant qu'il ait un public ?
Quelles seraient ses raisons (si ce personnage quasi-chimérique existe bien entendu) ?
J'ai relu tous tes posts sur ce fil et j'ai une interrogation : Peux-tu préciser, en cherchant à être très synthétique, donc essentiel, la raison de ton malaise ?
Et bien entendu que le diagnostic est différent de la guérison.
Autant que maladie est différent de symptôme.
Dernière édition par Passeur le Jeu 24 Mar 2011, 17:32, édité 1 fois (Raison : Les deux dernières phrases du post de Fata Morgana ne s'affichaient pas quand j'ai posté la première réponse...)
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
J'aime écrire, mais je n'ai pas de retour. J'en déduis que 1) c'est illisible, 2) les gens n'y comprennent rien, 3)
qu'ils s'en foutent. Ça contribue assez largement à ma solitude. Mon coté bisounours est mal perçu...
qu'ils s'en foutent. Ça contribue assez largement à ma solitude. Mon coté bisounours est mal perçu...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je suis surpris de voir que ce que tu écris là me semble éloigné de l'intitulé de ton post. Mais merci de ta sincérité. Je ne sais pas si j'aurais la même...
Tu sembles donner une causalité unique à non-retour et non-intérêt/non-qualité. Peut-il exister une personne ayant apprécié ce que tu écris mais n'osant pas te le dire ?
Par ailleurs, la question porte en partie sur la place qu'ont les autres dans ton plaisir d'écrire.
La réponse se situe donc aussi sur la place que tu t'accordes dans ton plaisir d'écrire.
Et la notion de reconnaissance, de validation, via les autres.
Est-on plus soi-même quand ce sont les autres qui nous définissent ?
"qu'ils s'en foutent" : oh... mais de quoi exactement ? de ce que tu as écrit ? de te faire un retour ? de l'importance que tu donnes à leur retour ? Comme tu le dis car tu aimes la précision des mots : ce n'est pas là même chose.
Dans notre échange, et toujours sur la précision des mots et des idées, nous avions :
guérison <> diagnostic (ouhlaaa, que j'en suis sûr de celle-là)
maladie <> symptôme (même si la causalité est un peu plus directe)
Un jour quelqu'un m'a dit : "tu n'es pas ce que tu fais". Il a développé, j'ai pris une grosse claque.
J'ajoute donc : être <> faire
Qu'en penses-tu ?
Tu sembles donner une causalité unique à non-retour et non-intérêt/non-qualité. Peut-il exister une personne ayant apprécié ce que tu écris mais n'osant pas te le dire ?
Par ailleurs, la question porte en partie sur la place qu'ont les autres dans ton plaisir d'écrire.
La réponse se situe donc aussi sur la place que tu t'accordes dans ton plaisir d'écrire.
Et la notion de reconnaissance, de validation, via les autres.
Est-on plus soi-même quand ce sont les autres qui nous définissent ?
"qu'ils s'en foutent" : oh... mais de quoi exactement ? de ce que tu as écrit ? de te faire un retour ? de l'importance que tu donnes à leur retour ? Comme tu le dis car tu aimes la précision des mots : ce n'est pas là même chose.
Dans notre échange, et toujours sur la précision des mots et des idées, nous avions :
guérison <> diagnostic (ouhlaaa, que j'en suis sûr de celle-là)
maladie <> symptôme (même si la causalité est un peu plus directe)
Un jour quelqu'un m'a dit : "tu n'es pas ce que tu fais". Il a développé, j'ai pris une grosse claque.
J'ajoute donc : être <> faire
Qu'en penses-tu ?
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je pense que c'est à la fois plus simple et plus compliqué. Ici, sur ce forum, il y a toutes sortes de personnes, très différentes. Personnellement, je suis assez "mystique", j'aime et ai toujours aimé les questions métaphysiques. Ça me caractérise assez bien, et ça n'est ni mieux ni moins bien que ce que d'autres font de leur talent. Mais cette caractéristique a des exigences propres qui touchent à la communication. Il ne s'agit pas tant de dire que de SE dire, par exemple. j'ai un ami extraordinaire qui a demandé un jour non pas qu'est-ce que la vérité, mais qu'est-ce que la FONCTION de la vérité dans un échange. Ça m'a ouvert des horizons immenses sur les réalités de la communication et des erreurs que j'y vois, qui loin de permettre le dialogue, le bloque. Je te dis cela pour t'aider à situer OÙ se situe pour moi le questionnement.
L'autre aspect, c'est que mon challenge dans la vie, c'est le bonheur. Je désire la plénitude de l'intuition. Sur ce chemin j'ai découvert pas mal de choses que j'aimerais donner. Mais les gens sont plus prompts à "donner" qu'à recevoir...
A entendre à mots couverts...
L'autre aspect, c'est que mon challenge dans la vie, c'est le bonheur. Je désire la plénitude de l'intuition. Sur ce chemin j'ai découvert pas mal de choses que j'aimerais donner. Mais les gens sont plus prompts à "donner" qu'à recevoir...
A entendre à mots couverts...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je viens de lire le fil de présentation de Pandore.
Et j ai été frappé par son commentaire sur tes écrits...
Aurais-tu plus de récipiendaires que tu ne l'imagines ?
Par ailleurs et sur ton dernier post sur ce fil ci, a la fin je le suis dit "et.?"
Il me manque un lien entre ce post là et ce que j ai écrit. Plus encore entre ce post là et tes précédents dans ce fil.
Et sur ta dernière phrase, j ai aimé les guillemets sur donner.
Cependant, créer n'est ce pas aussi donner (sans guillemets cette fois ci) ? Donner a voir, a lire, a entendre.
Et j ai été frappé par son commentaire sur tes écrits...
Aurais-tu plus de récipiendaires que tu ne l'imagines ?
Par ailleurs et sur ton dernier post sur ce fil ci, a la fin je le suis dit "et.?"
Il me manque un lien entre ce post là et ce que j ai écrit. Plus encore entre ce post là et tes précédents dans ce fil.
Et sur ta dernière phrase, j ai aimé les guillemets sur donner.
Cependant, créer n'est ce pas aussi donner (sans guillemets cette fois ci) ? Donner a voir, a lire, a entendre.
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
N'empêche que si je dis que je suis destabilisé je le suis, et je ne vois pas pourquoi je dirais le contraire...
Que par la suite les choses se remettent en place c'est très probable, mais le changement de perspective, là, pour le moment, me rend hésitant et incertain.
Que par la suite les choses se remettent en place c'est très probable, mais le changement de perspective, là, pour le moment, me rend hésitant et incertain.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
J'ai l'impression de t'avoir froissé sur quelque chose... mais je ne comprends pas quoi. Désolé si c'est le cas. Loin de moi l'idée de nier ton propos, initial ou suivant.
Ce que m'évoque cette déstabilisation est l'errance que j'ai évoqué. Qui est à la fois difficile à vivre, puisqu'un voyage sans but et potentiellement sans fin, mais à mes yeux un voyage nécessaire avant de se re-trouver.
Voilà tout...
Allez, doucement, je
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Oui ce que tu écris me gène, (mais ne me froisse pas) parce qu'il faut raisonner et découper et numéroter des tas de choses et mener des enquêtes et compartimenter des choses QUE JE NE PEUX PAS VOIR COMME DÉTACHÉES. Tu essaie de me faire comprendre, ou croire, une chose, je le vois bien, mais je ne la RESSENS pas ! Alors ça me fait souffrir. Chaque mot n'est pour moi que la partie visible, le signe ténu d'un tout verbal dont l'énoncé se ramifie à l'infini. Alors je discrimine à peu près pour être compris à peu près, mais c'est un compromis que je ne peux tenir longtemps. On peut être apprécié, mais pour de mauvaises raisons ! je ramasse ma pensée (qui est de toute façon informulée, comme un instinct) pour en délinéer une partie communicable. Mais les images que ces mots sont supposés rendre sont si riches et indicibles que je sens de la trahison dès que je les exprime, une défiguration. J'écris uniquement pour ne pas perdre totalement le contact avec les autres, malgré l'envie que j'en ai, ici comme ailleurs, parce que je porte en moi des choses, des images, des "mind maps" illustrées telles que la configuration linéaire du langage ne peut pas les rendre.
L'outil de l'analyse est le scalpel. Si quelqu'un a du temps à perdre et cherche à me comprendre, qu'il essaie le sourire...Je ne t'en veux pas, mais le MODE de discussion que tu utilises me met mal à l'aise, car il ne me correspond pas. je ne suis pas un logicien, et ne veux surtout pas le devenir. . (vivant dans un monde logique -en apparence- j'ai le sentiment de vivre dans une poubelle !) Je ne suis pas sûr d'être intelligent ! Je ne sais pas ce que ce mot signifie. J'ai la plupart du temps la tête dans un brouhaha d'ennui et d'impulsions retombantes, mais dans mon estomac autrement plus que dans ma caboche, il y a comme des "visions", et c'est de cette manière-là que je "pense". Le reste m'est, au fond, égal.
J'ai mis ça dans ma présentation ce matin. Ce langage là est celui avec lequel je suis à l'aise. Tout le reste, c'est un effort de socialisation. Socialisation dont je ne vois pas toujours très bien l'intérêt d'ailleurs...
Donc si tu veux en savoir plus, lis.
J'ai mis ça dans ma présentation ce matin. Ce langage là est celui avec lequel je suis à l'aise. Tout le reste, c'est un effort de socialisation. Socialisation dont je ne vois pas toujours très bien l'intérêt d'ailleurs...
Donc si tu veux en savoir plus, lis.
*
Plus on est nombreux, moins on est une personne.
*
Nous entourons notre esprit d'un petit brouillard pour tenir à distance les pensées de la baraque à frites.
*
Je me vois dans une chambre isolée. Dans une rue vide. A l'écart à cause de l'incessant complot de ma pensée.
*
Les gens à l'aise au verbe haut sont des blessures. Ils tirent comme des sourds sur les cordes de ma harpe.
*
Quand ça devient des mots, c'est que c'est fini.
*
Le clair-obscur est idéal.
*
Je n'ai pas d'abord besoin d'amis. Il faudrait pour cela que je trouve au préalable une vie.
*
Seul face à la mer. Ainsi seulement c'est la mer.
*
Seul face aux étoiles, enfant de tous les mondes.
*
Je vois un arbre -l'entité souveraine et initiatique-. Au-dessus les étoiles avec lesquelles il conciliabule, dans l'herbe des vers-luisants, et plus loin à droite une frondaison au-delà de laquelle se tient Dieu. Je franchirais ces ombres vers la fin de ma vie, c'est ainsi que je saurais.
*
Parfois je me dis que mon intelligence est comparable à un vin très ancien et pourpre qui ne révèle que dans la nuit sa teinte.
*
Je suis tombé d'Eden avec dans ma poitrine un éclat de je ne sais quelle clarté. Et je le cherche en toi et je le cherche en vous.
*
Ouvrez-moi la clairière d'émeraude, là où babille le ruisseau de saphir avec son chant de harpes et de clochettes. Ouvrez-moi l'enfance et l'alacrité d'un temps où le monde n'étais pas voué au cambouis.
*
Je ne suis pas ceci , je ne suis pas de là. Ce nom me va mal et mon corps m'est étranger. je suis l'enveloppe d'un être qui s'envole dès que je l'approche.
*
Je ne peux pas communiquer ces mystères qui murmurent en moi. Je suis initié, mais sans l'avoir cherché, j'ai vu, su et compris. Je suis celui qu'on voit là-bas seul tout le jour assis sur la lande et qui cherche à comprendre dans sa langue les suggestions du vent.
*
Ils ont noms et nombre. Et lieux, particularités. Goûts et couleurs. Pays, passé, projets. Apprenez-moi à naître.
*
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Constantia- Messages : 1187
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Constantia a écrit:
Mais encore ?
Fata Morgana- Messages : 20818
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Age : 67
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
"Si quelqu'un a du temps à perdre et cherche à me comprendre, qu'il essaie le sourire..."
Constantia- Messages : 1187
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Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
Je fais une anamnèse en remontant vers mon passé sur zébra. Pas mal ce texte. Mais tout a changé. Je ne suis plus sûr d'avoir à écrire et de pouvoir encore écrire de cette manière...6 Mois...Purée que de franchissements quand même...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
.
Dernière édition par Mjöllnir le Sam 07 Avr 2012, 18:29, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
L
a fonction d'un texte est bien celle-là: de permettre aux lecteurs de s'en emparer pour nourrir leurs propres réflexions. Jai, je n'ai pas à commenter ton vécu, mais force est de constater que ma vie comme la tienne semblait reposer sur un nombre impressionnant de malentendus...Je ne peux même plus aujourd'hui haïr "les autres" de façon justifiée ! Et ce n'est pas sans importance de comprendre qu'ils ne sont pas haïssables, mais juste tels qu'ils sont.
Réellement je ne regarde pas trop en arrière. je n'ai guère de regrets de quitter mes oripeaux de loser fulgurant pour me sentir accepté (par moi-même compris) dans ce nouveau milieu qui se dit surdoué. Tant pis pour les béquilles dont j'étais si fier ! Fini le syndrome du héros souffrant ! Je suis pierre, j'ai des qualités de synthèse intellectuelle que tous n'ont pas, mais surtout, je ne suis PLUS seul. Ou du moins, je sais quel solitaire je suis ! Je n'échangerais pas un baril de "surdoué" contre trois barils de ce que j'étais. Des sources se tarissent ? tant mieux ! je tourne résolument la page et me dis à moi-même: "bonjour toi, tu m'as l'air en forme en ce moment !"
Et puis bénies soient les rencontres ! Franchement mieux vaut de trop rares rencontres comme celles d'hier par exemple que des confrontations fréquentes avec des gens qui jouaient sadiquement de mes failles...
j'en suis même à quitter les derniers lambeaux de nostalgie !
Bon, l'explication que le destin m'a fourni pour donner un sens à une vie détraquée n'était pas prévue, mais sincèrement, je m'en satisfait.
Proverbe chinois: " Je me plaignais de ne pas avoir de chaussures, et j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds". Ce "mal" pour moi est vraiment moindre. Même s'il y a des aspects maladifs (ennui, anxiété, fatigue, incompréhensions encore, émotions envahissantes) tout cela a un sens, cela me fait une histoire. Grâce à cela, je peux me dire désormais: "J'ai vécu" !
Mon poème Jai sera plus court:
"Laissez-moi vous narrer la résurrection d'un mort de peur !"
Réellement je ne regarde pas trop en arrière. je n'ai guère de regrets de quitter mes oripeaux de loser fulgurant pour me sentir accepté (par moi-même compris) dans ce nouveau milieu qui se dit surdoué. Tant pis pour les béquilles dont j'étais si fier ! Fini le syndrome du héros souffrant ! Je suis pierre, j'ai des qualités de synthèse intellectuelle que tous n'ont pas, mais surtout, je ne suis PLUS seul. Ou du moins, je sais quel solitaire je suis ! Je n'échangerais pas un baril de "surdoué" contre trois barils de ce que j'étais. Des sources se tarissent ? tant mieux ! je tourne résolument la page et me dis à moi-même: "bonjour toi, tu m'as l'air en forme en ce moment !"
Et puis bénies soient les rencontres ! Franchement mieux vaut de trop rares rencontres comme celles d'hier par exemple que des confrontations fréquentes avec des gens qui jouaient sadiquement de mes failles...
j'en suis même à quitter les derniers lambeaux de nostalgie !
Bon, l'explication que le destin m'a fourni pour donner un sens à une vie détraquée n'était pas prévue, mais sincèrement, je m'en satisfait.
Proverbe chinois: " Je me plaignais de ne pas avoir de chaussures, et j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds". Ce "mal" pour moi est vraiment moindre. Même s'il y a des aspects maladifs (ennui, anxiété, fatigue, incompréhensions encore, émotions envahissantes) tout cela a un sens, cela me fait une histoire. Grâce à cela, je peux me dire désormais: "J'ai vécu" !
Mon poème Jai sera plus court:
"Laissez-moi vous narrer la résurrection d'un mort de peur !"
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Une prise de conscience destabilisante ?
.
Dernière édition par Mjöllnir le Sam 07 Avr 2012, 18:31, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Une prise de conscience destabilisante ?
me demandant même si les gens qui m'entouraient ne s'étaient pas ligués entre eux pour SE FAIRE UN DEVOIR DE ME PRENDRE POUR UN CON EN NE VOULANT PAS COMPRENDRE !
Tu en as bavé Jai...Mais combien moi-même j'entends ces mots qui viennent éclairer ce que je porte aussi, les crises de nerf: "mais ils le font exprès ! Ils ne comprennent rien, ils ne voient donc pas que..."
Je suis protégé Jai, je ne travaille pas, je ne me suis pas coltiné au minimum huit heures par jour un exil en terre étrangère, par contre, je suis allé de mon coté et cela a sans doute agrandi la déchirure...
"ILS" (Quelle est cette entité ?) sont innocents, nous ne sommes pas coupables. Je vois combien tu penses ton adaptation, combien tu travailles. Un travail que je ne fais pas autant que toi. J'ai inconsciemment, en me mettant à l'écart, diminué les frictions au maximum, je ne les supportais plus, j'avais un trop lourd passif, je devais lécher mes plaies à l'écart. Toute une vie passée au fond à guérir d'une mauvaise enfance.
Je suis protégé Jai, je ne travaille pas, je ne me suis pas coltiné au minimum huit heures par jour un exil en terre étrangère, par contre, je suis allé de mon coté et cela a sans doute agrandi la déchirure...
"ILS" (Quelle est cette entité ?) sont innocents, nous ne sommes pas coupables. Je vois combien tu penses ton adaptation, combien tu travailles. Un travail que je ne fais pas autant que toi. J'ai inconsciemment, en me mettant à l'écart, diminué les frictions au maximum, je ne les supportais plus, j'avais un trop lourd passif, je devais lécher mes plaies à l'écart. Toute une vie passée au fond à guérir d'une mauvaise enfance.
Fata Morgana- Messages : 20818
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