Pensée d'un jour...

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Message par Lokamar Jeu 22 Oct 2015 - 11:20

Je fais partie de ces gens qui ont besoins d’écrire. Je n’ai pas besoin de réfléchir quand j’écris, les mots coulent et mes doigts agissent naturellement, les mots se bousculent tel un tsunami qui menace de tout emporté si ils ne sortent pas. Depuis que mon fils à commencer à développer plusieurs symptômes, mon esprit réagit et c’est foutrement agaçant. On a tendance à savoir beaucoup de choses, mais voyez-vous le véritable défit ne se situe pas dans le savoir mais dans l’acception de ce savoir. Et là est tout l’enjeu pour moi.

Ça a commencé quand je suis tombé sur le livre « Je pense trop » de Christelle Petitcollin à la Fnac. Au départ je pensais que ce livre contenait des exercices de canalisation de la pensée, histoire d’être moins dispersé. J’ai fait ma vie et cela étant on m’a toujours dit que je réfléchissais trop, alors je me suis dit pourquoi pas trouver quelque chose qui puissent me donner de quoi réfléchir moins. La claque fut phénoménale. Je m’en souviens encore, il était tard, après l’avoir dévoré, je l’ai jeté nerveusement sur le bureau comme si ce maigre bouquin pouvait me bruler la main. Au bout de quelques secondes les larmes sont venues naturellement. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autres ? J’ai fait quelques recherches sur le sujet après quelques jours et puis j’ai « oublié ». Je ne suis pas testé et ça me semble toujours peu probable. Tant qu’on n’a pas de certitude ou encore tant qu’on n’a pas passé de test, il y a toujours cette idée que ce n’est pas le cas, alors pourquoi se prendre la tête ? Je pensais que je l’avais accepté, prétentieux que j’étais. Que c’était comme ça et à quoi bon y réfléchir plus. C’est sa Maitresse de Moyenne Section qui à commencer à nous alerter sur certains comportements typiques et nous voilà partit pour le tester. C’est un reflet de ce que j’étais étant petit, ce garçon émotionnellement instable qui avait du mal en groupe. Et cela fait ressurgir ce raz de marée émotionnel que j’avais mis dans ma boite de Pandore. Il est évident que j’ai tendance à tout contenir mais je fonctionne comme ça pour l’instant. Mon esprit se rebiffe face à mes incertitudes et mes doutes, il grogne me donnant migraine et picotements parcourant ma peau. Mes sens gagnent en acuité et mon cerveau va trop vite, je deviens maladroit parce que je ne peux pas suivre ma perception, je fais tomber les choses, je me fais mal. C’est presque risible et je n’aime pas cette sensation de faiblesse. Ça montre ce décalage qui m’agite à la perfection. Je sens ce léger battement de mon environnement qui perd de sa couleur pour devenir noir et blanc teinté de gris. Reflet de mon état intérieur. Ça va passer parce que je vais me reprendre en main, c’est juste que ça me donne envie d’hurler. Je repasse ma vie dans cette boucle nouvellement créé qui m’offre des perspectives plus profondes. Je revois ce petit garçon, moi à l’âge de mon fils, voulant déjà conquérir le monde en le comprenant. Cette obsession de comprendre le monde, de la saisir dans ma main pour le ressentir. Cela à donner des résultats. Ce qui est presque risible c’est que les larmes remontent de temps en temps. Certains de mes proches ne comprennent pas pourquoi ce sujet peut m’agiter autant. Je crois que dans le fond on passe notre vie à chercher qui l’on est et ce qu’on doit faire, on passe notre vie à chercher la définition qui nous corresponds et en soit c’est une belle quête. Dans le fond je ne peux pas craquer parce que mes devoirs et mes responsabilités ne me le permettent pas, mais parfois, de rares fois j’aimerais être « normal » ne pensant plus, ne ressentant plus le monde et les gens avec cette acuité qui vous dévore. Plus vous ressentez plus vous voulez ressentir. J’ai envie de revoir ce petit garçon que j’étais et lui dire : « Prends garde à toi, tu vas vivre des choses difficiles. » Je ne peux pas et ne le pourrait jamais, c’est juste que cette idée me fait sourire.

Au-delà de ça, je reste fier de mon accomplissement j’ai une femme merveilleuse et deux beaux enfants. Simplement parfois lorsqu’émotionnellement j’implose, j’entre dans ma bulle et prends de la distance, il est évident que j’ai pas mal à bosser là-dessus. Bref, je m’arrête là. J’avais juste besoin de me confier quelque part. Je crois que quel que soit notre âge, quel que soit notre horizon, le besoin d’établir des connexions et de se confier à des personnes qui peuvent nous comprendre demeure quoiqu’il arrive. Faut vraiment que j’arrête. Merci de m’avoir lu.

Lokamar

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