le sourdoué malheureux

c'est quoi pour vous un surdoué malheureux ?

pour ma part, il m'est souvent posé cette question car on me trouve négative bien souvent...

Si tu cherches bien, il y a déjà plusieurs fils qui traitent du sujet. Explore !

Difficile question, line.

Je dirai d'une manière générale que le bonheur est l'intégration progressive de nos zones d'ombre et de lumière. Il y a les petits bonheurs qui nous enchantent, nous valorisent et nous contruisent.

En tant que zèbre, je suis profondément touchée et malheureuse- donc de manière décuplée- quand je vois ou vis une injustice, quand je me sens incomprise dans ma personne avec ses réactions zébresques par quelqu'un qui n'écoute pas ce que je me tue à lui dire en réponse à ses questions.

Le décalage quand il a des conséquences sur des relations importantes me rend malheureuse et m'épuise.

ah oui merci augenblick ; je viens d'en trouver un d'ailleurs... je suis souvent à côté de la plaque...

Bonjour Line,

je comprends bien ce que tu veux dire, je pense que notre décalage et notre acuité y sont pour beaucoup.
C'est notre lucidité qui nous rend triste parfois, souvent même (enfin là je parle pour moi, je ne veux pas en faire une généralité...)

Un surdoué qui ne sait pas ce qui cloche chez lui et qui en souffre ?

Je pense qu'il y a une multitude de situations où un surdoué est malheureux. Mais un surdoué intrinsèquement malheureux est simplement celui qui ne se sait pas surdoué, qui ne s'assume pas, qui n'assume pas sa différence, ou qui ne sait pas la mettre en valeur pour être dans la création plutôt que dans un questionnement stérile et anxiogène.

Bref, un surdoué qui n'aime pas qui il est.

Comme toute personne, ne pas s'aimer est source de tristesse, mais comme le surdoué est objectivement différent et qu'il le sait, les compliments glissent sur lui. Et comme il est hypersensible, il est très malheureux et pas simplement un peu déprimé.

ou un comme moi, qui ne trouve pas de raison d'être heureux dans la vie.

Je suis malheureux parceque je n'ai plus de rêves, d'illusions, de croyances positives, d'attentes...
il est possible que je sois incapable de voir le positif, pouvez vous me dire pourquoi vous vous êtes heureux, quels sont les éléments positifs dans votre vie ?

pour ma part, le psy me demande souvent si je suis malheureuse... je lui réponds que non bien évidemment car j'ai tout matériellement, mais intérieurement je me sens vide surtout en ce moment. j'ai du mal à faire mes demandes auprès des autres, j'ai pas les explications que j'attends, je ne me sents pas appréciée à ma juste valeur... tant d'injustices biensure, incomprise,et puis surtout j'ai beaucoup de mal à communiquer... je tourne en rond et je ne vais pas bien du tout ; en quête d'identité ou en quête de reconnaissance, je suis entrein de travailler la dessus avec mon psychiatre.

Pensez vous qu'un surdoué puisse être heureux ?... Moi cela me semble impossible, j'ai l'impression que l'essence même de ce que nous sommes rend impossible de vivre le bonheur de manière durable. je ne dis pas qu'on est destiné à être dépressifs, loin de là... mais que crises intérieures et angoisses sont malheureusement une partie du "package".

Cela n'empêche pas de ressentir des joies très profondes et intenses... mais dans mon cas (qui est sans doute loin d'être généralisable) elles sont souvent suivies d'une rechute, aussi brêve qu'intense... et puis ça remonte...

Heureusement se connaitre permet de ne pas "paniquer" lors d'une bouffée d'angoisse (en ce qui me concerne, le problème principal, plus que les blessures des autres et l'ennui en société dont j'ai à peu près appris à me blinder), de se dire que la vie rebondit rapidement... Mais un bonheur continu et régulier... je n'ai plus trop d'espoir... et après tout cela n'est peut-être pas plus mal, les moments difficiles permettent d'apprécier d'autant intensément les moments heureux et font le sel de l'existence...

Ed a écrit:

Cela n'empêche pas de ressentir des joies très profondes et intenses... mais dans mon cas (qui est sans doute loin d'être généralisable) elles sont souvent suivies d'une rechute, aussi brêve qu'intense... et puis ça remonte...

Oui, l'humeur est souvent très variable. Il y a aussi un ennui insidieux, difficile à combler, qui donne l'impression de ne jamais connaître le bonheur absolu, possible conséquence d'un déficit affectif et d'une pensée qui "va trop au fond des choses".

Ahh ne me paaaaarle pas d'ennui !! c'est terrible!

Là je pense que l'on touche à un sujet limite pathologique: le besoin d'activité, de stimulation, de sensation fortes... moi ça m'entraine dans une "fuite en avant", à la recherche de "toujours plus", toujours plus intense... mais bon je me rends compte du coté dangereux d'un tel comportement, alors j'essaie de m'épanouir dans des activités intellectuelles et en relation avec mes études et mon boulot pour que cette recherche de sensation soit profitable et non pas destructive... mais j'ai toujours beaucoup de mal à rester sur un même sujet très longtemps !

Pour les anglophiles (malheureusement pas disponible en français), je recommande vivement ce bouquin Living with Intensity.
(en attendant que sophie75 nous écrive un beau livre en français sur le sujet .

Très bonne introduction de la théorie de la "désintégration positive" de Dabrowski par de grands spécialistes américains de la surdouance.
On trouve aussi du contenu sur le sujet (toujours en anglais) en cherchant "positive disintegration" sur le WEB (article de Wikipédia en anglais pas mal comme intro).
Pour moi, la théorie répond (ou du moins promet des réponses à trouver) à la plupart des questions existentielles posées ci-dessus.
Sa découverte a été pour moi aussi importante que celle de ma surdouance en promettant un sens à la vie (je finissais à avoir des doutes comme tous ceux évoqués dans ce post) et en présentant tous les questionnements et phases négatives que vous décrivez comme des éléments très positifs sur le chemin de la construction de l'identité et du bonheur.

Merci Ilowan, I'll check it out !!

j'arrive pas à être satisfaite de quoi que ce soit en ce moment, et ça me mine terriblement ; j'ai souvent le sentiment de ne pas être à ma place à la maison, avec les autres, je ne me sents bien à nulle part, je suis pas bien avec moi même ; bref j'ai pas ma place ici bas ; c'est terrible de dire ça... mais depuis tant d'années je vis dans l'ambiguité de ma personnalité et que ce soit à l'école ou ma famille, on ne m'a jamais considéré telle que je suis ; je suis en cours d'analyse avec le psy, c'est un travail de long haleine apparement

Effectivement, je connais bien ça.
quelque chose qui me fait du bien : le fait que des personnes m'aiment et me le montrent (j'y mets du mien aussi pour le leur montrer évidament, ça fonctionne dans les 2 sens).
l'amour, la solidarité et le soutient affectif !
c'est le plus important.

moi je manque de soutien affectif justement, je manque de reconnaissance de ce que je suis et puis je n'arrive plus avoir de l'amour pour les autres alors que d'habitude j'ai beaucoup de compassions... je crois que je replonge dans les méandres de la dépression car ça allait bien y a un mois

Il faut d'abord donner pour recevoir.

Je vais vers les gens, je leur montre que je me soucie d'eux, je leur fais des compliments, je les écoute, je les réconforte, de bonne humeur et avec le sourrire. Ils le prennent tous bien.

les "non-surdoué" ne sont-ils pas malheureux? la tristesse affecte tous les être humains. accepte ce que tu est, aime le et trouve ta voie !

lit ce topic que jai personnellement trouvé très intéressant

http://zebrascrossing.forumactif.org/t1411-le-zebre-est-un-menteur

oui merci ! je viens d'en lire un peu , très interessant effectivement

Moi j'ai peur d'arriver jusqu'au bout de mes rêves...J'entends par là que je ne serais pas quoi faire après? Par essence, un bonheur trop long devient stérile pour moi et redevient ennui. Heureusement ou non, j'en suis encore très loin.

Ce qui se dit beaucoup Outre-Atlantique c'est que le monde n'est que le miroir de nos actions. Si les gens sont distants avec nous c'est que nous le sommes avec eux. Et c'est vrai que quand on réfléchit deux secondes on s'en rend compte !
Et finalement c'est facile de voir qu'un changement de comportement, même minime (un sourire, etc.), produit beaucoup de résultats.

Mais bon c'est vrai qu'au final le surdoué malheureux est miné par la distance entre lui et les autres, et qu'il a du mal à être de bonne humeur... D'où un cercle vicieux d'éloignement.

Pug.

"Peur d'arriver jusqu'au bout de mes rêves"... alors là je te rassures NoName, j'avais à peu près les mêmes craintes il y encore un certain temps, mais plus je me connais et j'accepte mes différences plus je découvre de nouveaux domaines à explorer, qu'ils soient humains, géographiques ou intellectuels, et pour lesquels une vie entière ne suffirait pas pour les maitriser complètement. même s'il est loin d'être évident de réussir à affronter sa différence et de "tracer sa route"...

Je te rejoins tout à fais sur le bonheur long et stérile qui se transformerais en ennui... mais n'est-ce pas le déséquilibre permanent qui permet la remise en question et puis la recherche d'énergie nécessaire pour aller plus loin, permettant d'atteindre de nouveaux niveaux de développement personnel (plus facile à dire qu'à faire j'en conviens... mais si on arrive à diminuer le niveau de déprime ressentie entre chaque crise je pense qu'on est sur la bonne voie)... à ce sujet très bonne suggestion d'Ilowan, plus haut, sur la théorie de la désintégration positive développée par Dabrowski.

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Bonjour Wise, si tu te sens mal, en down, n'hésite pas à appeler ton médecin traitant (pas cher et pris en charge par la sécurité sociale/CMU), et si tu as des idées vraiment très sombres, je me permets de te recommander cette ligne d'écoute :
http://www.suicide-ecoute.fr/

J'espère ne pas être indélicate ou déplacée.

wise : moi aussi je me sens vraiment vide... et puis ce désert interminable que je hais... mais on peut toujours s'accrocher à une simple petite chose qui permet de tenir encore ici bas ; alors prenons courage tous ensemble, c'est vrai la vie est dure, mais soyons fort !

Le gars au bout du fil sera plus intelligent que moi ?

à qui faire confiance dans ce monde qui s'écroule ?

Et ton médecin Wise? Il te connaît mieux que le gars au bout du fil. Si tu as besoin d'une oreille psy et surdouée, on peut te donner des adresses.
Je ne pense pas que ce soit une question de naïveté mais de plaisir. Tu ne trouves plus de plaisir à vivre, mais c'est parce que tu t'es embourbé dans un marais. Donne nous l'occasion de te désembourber, je t'assure que tu peux t'en sortir.
Il n'y a aucune naïveté dans mon message, je pèse tous mes mots.

je ne pense pas qu'on puisse être vraiment et pleinement heureux mais plutôt que l'on peut vivre d'intenses moments de bonheur et que plus on en vit et plus on se sent proche de l'état que l'on appelle communément "être heureux".
A l'inverse, on peut aussi vivre d'intenses moments difficiles, malheureux, et plus on en vit souvent et moins on peut être heureux et plus on peut se demander si ça vaut la peine de continuer à vivre.

Du coup, je me dis qu'il faut aller à la conquête de ces moments de bonheur, car ils n'arrivent pas toujours tout seuls. La vie ne peut pas être entièrement noire comme elle ne peut pas être entièrement rose... J'essaye toujours de me raccrocher à tout ce qui est rose, mais parfois c'est très difficile...

bah, j'en ai vu des psys, ils sont tous impuissants.

"plaisir de vivre" ? c'est une blague ?
zut, d'apres toi c'est anormal de ne pas apprécier la vie. moi j'ai globalement souffert 25 ans, le bonheur je l'ai cherché partout...

Pour l'instant la mienne a toujours été noire, je n'ai jamais vu de "rose".
Peux tu m'expliquer "tout" ce qui est rose ?
merci

Quand on est aimé et que c'est réciproque et je parle de tous les amours. En fait, ça ne peut être qu'un avis subjectif, on ne trouve pas tous le bonheur au même endroit. Est ce que tu as vu un psy spécialisé dans la douance?

"Je n'ai plus de rêves. plus d'illusions. plus d'attentes."
Très difficile de s'en sortir effectivement.
Ca sape y compris l'énergie qui permet de profiter des petits plaisirs vitaux.
Tout semble vain et stérile.
A chaque fois ca m'évoque une partie de poker ou une série de mains perdues fait adopter aux joueurs un comportement timoré et inquiet. Ils s'accrochent alors à leur pécule qui par définition est destiné à s'effriter inexorablement par l'entremise des mises obligatoires. Et là je suppose qu'au poker aussi il doit être très difficile de redevenir conquérant. Et surtout un conquérant raisonnable qui ne mise pas tout dans une main perdue d'avance.
Fort heureusement même si la vie ressemble à s'y méprendre a une partie de poker, y'a pas toujours que des adversaires et/ou les retournements de situation sont toujours possibles.

... ça fait un bon moment que je n'étais pas revenu sur le forum et, actuellement en pleine déprime, je tombe sur ce sujet...

C'est justement ce qui me tourmente en ce moment. Pour ma part, je passe toujours par des phases de "tout" où "rien". Effectivement, parfois je suis pleine d'entrain, positive, je dirais même euphorique! Dans ces phases, je me dis que je vais réussir à m'intégrer dans cette société, réussir à vivre comme les autres... Malheureusement, ma bonne volonté n'y fait rien, peu de temps après ça retombe et je rentre dans la phase inverse (comme actuellement!). Et ça fait 33 ans que ça dure!!!
Je fais le bilan ( malgrès moi!) les gens qui m'entourent me semblent vides, sans intérêts... Leurs préoccupations me paraissent futiles, sans fondement... J'observe tout ces "moutons de panurge" et ça me déprime. Je me sens vide à mon tour, seule, je m'ennuie et me renferme dans cette prison qu'est ma tête. Je tente souvent de faire de nouvelles connaissances mais j'en fait vite le tour et m'ennuie, c'est drôle au début et ensuite monotone....
J'ai eu des périodes de bonheur dans ma vie mais ce bonheur est aussi intense qu'est la descente qui suit!

La solitude et le désert affectif dans lequel j'évolue me fait terriblement souffrir mais moins que la confrontation au monde... C'est un sérieux handicap dans le domaine professionnel et demain je vais devoir sortir de chez moi pour passer un oral pour valider mes acquis professionnel, c'est l'horreur! Tout mon entourage me dit que je vais réussir sans problème mais je me sens nul et manque de confiance! Bouhhh!

J'ai un rêve, gagner au loto pour pouvoir rester chez moi et passer mon temps à lire, écrire, dessiner..... Pensées très négatives, je vous l'accorde! Je suis au bout du rouleau et j'ai l'impression d'être complètement folle!

Bref..... C'est quoi le bonheur? être heureux c'est juste un état, c'est ponctuel, c'est une douce caresse qui m'effleure de temps à autre et me donne l'envie, le courage d'avancer, de trouver des solutions pour sortir de ma bulle et d'affronter ce monde anxiogène....

... Mélancolie lâche moi!!!!