Fifrelin
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Re: Fifrelin
Retrouver ici, ce poème qui me fut familier, voilà qui fit ma joie ce matin au dépens de tes peines. Tous les matins je dois recomposer un homme.
Tu chantes dans la langue de chez moi, j'en ai des souvenirs mais ne la parle plus. Impossible de rebrousser chemin, pas même à tire-d'aile, le chemin du retour est au-devant de moi.
Je ne serai pas venu pour rien, car j'ai trouvé tes mots.
Tu chantes dans la langue de chez moi, j'en ai des souvenirs mais ne la parle plus. Impossible de rebrousser chemin, pas même à tire-d'aile, le chemin du retour est au-devant de moi.
Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu’il murmure encore.
——————J. Supervielle
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu’il murmure encore.
——————J. Supervielle
Je ne serai pas venu pour rien, car j'ai trouvé tes mots.
SangFroid- Messages : 120
Date d'inscription : 30/06/2018
Re: Fifrelin
Merci pour ce message
Pour moi, il est établi que la poésie permet d'interroger le monde en hissant un pavillon, le sien et celui de ses semblables, et de se reconnaître entre pairs : "Regardez comment j'existe ! Tiens, toi aussi ?".
Bonne continuation à toi !
Pour moi, il est établi que la poésie permet d'interroger le monde en hissant un pavillon, le sien et celui de ses semblables, et de se reconnaître entre pairs : "Regardez comment j'existe ! Tiens, toi aussi ?".
Bonne continuation à toi !
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
oui la poésie une manière de voir le monde et les autres aussi , une capacité de se détacher des contingences et de savoir apprécier l'existant, une délicatesse, une pudeur quelque part, tout autant qu'un émerveillement ou une expression de sentiments et de ressentis
oh objets inanimés avez vous donc une âme , me vient
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? de Alphonse de Lamartine"
on imagine alphonse dans un lieu de vie où les objets ne changent pas, sont là depuis une éternité à tel point qu'on finit par leur vouer une sorte de présence , une sorte de dialogue enfin
ce monde manque de poésie probablement, trop pris dans une course folle vers de nouvelles chimères
sublimation de l'existant au lieu de tenter de le modifier
la poésie pour moi c'est être le long de la route et regarder le monde passer
oh objets inanimés avez vous donc une âme , me vient
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? de Alphonse de Lamartine"
on imagine alphonse dans un lieu de vie où les objets ne changent pas, sont là depuis une éternité à tel point qu'on finit par leur vouer une sorte de présence , une sorte de dialogue enfin
ce monde manque de poésie probablement, trop pris dans une course folle vers de nouvelles chimères
sublimation de l'existant au lieu de tenter de le modifier
la poésie pour moi c'est être le long de la route et regarder le monde passer
Invité- Invité
Re: Fifrelin
C'est amusant, Fifrelin, tes mots cette fois sonnent comme des adieux.
J'ai si peu la force de me lier que tu n'as pas à craindre mon approche.
D'île à île, il n'y a qu'une possibilité : de dangereux sauts, où l'on risque plus que ses pieds. Cela donne un éternel va-et-vient bondissant, fait de hasards et de ridicules ; car il arrive qu'ils soient deux à sauter en même temps l'un vers l'autre, si bien qu'ils ne se rencontrent qu'en l'air, et qu'après ce pénible échange, ils se retrouvent tout aussi loin — l'un de l'autre — qu'auparavant.
Notes sur la mélodie des choses ○ R. M. Rilke
J'ai si peu la force de me lier que tu n'as pas à craindre mon approche.
D'île à île, il n'y a qu'une possibilité : de dangereux sauts, où l'on risque plus que ses pieds. Cela donne un éternel va-et-vient bondissant, fait de hasards et de ridicules ; car il arrive qu'ils soient deux à sauter en même temps l'un vers l'autre, si bien qu'ils ne se rencontrent qu'en l'air, et qu'après ce pénible échange, ils se retrouvent tout aussi loin — l'un de l'autre — qu'auparavant.
Notes sur la mélodie des choses ○ R. M. Rilke
Dernière édition par SangFroid le Ven 06 Juil 2018, 12:17, édité 1 fois
SangFroid- Messages : 120
Date d'inscription : 30/06/2018
Re: Fifrelin
alfred :
Pourquoi, s'il est loisible aussi bien d'habiter le temps
de sa vie comme un laurier, un peu plus sombre que tous
les autres verts, avec de petites vagues sur le bord
de chaque feuille (tel un sourire du vent) – : pourquoi
faut-il donc être homme – et, fuyant le destin,
ne brûler que pour le destin ?
Oh ! non pas à cause du bonheur,
cette faveur fugitive d'une défaite prochaine.
Non par curiosité, ou pour former le cœur,
qui dans le laurier serait aussi...
Mais parce qu'être ici, c'est beaucoup, et que toute chose d'ici,
semble-t-il, a besoin de nous, cet éphémère qui
étrangement nous appelle. Nous, les plus éphémères. Une fois
chaque chose, une fois seulement. Une fois et pas plus. Et nous aussi
une fois. Jamais une autre. Mais cette
seule fois l'avoir été, même si ce n'est qu'une fois :
avoir été terrestre, semble-t-il, est irrévocable.
R-M Rilke, Elegies de Duino.
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
@Zeb Mackay : le poète peut aussi marcher, Rimbaud, Cendrars, mais il reste légèrement en retrait, et marche à une autre allure, la sienne, pas celle du monde lancé à toute allure.
Pour ma part, c'est Apollinaire qui parle ma langue :
Pour ma part, c'est Apollinaire qui parle ma langue :
Guillaume Apollinaire a écrit: Clotilde
L’anémone et l’ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l’amour et le dédain
Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra
Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs cheveux
Passe il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Invité- Invité
Re: Fifrelin
Et moi qui cite sans nommer l'auteur, comme si tout le monde avait son nez dans le même livre que moi.
Peut-être que les morts sont sans rancune, mais Rilke ne se jette pas, de cette façon, tel un billet anonyme.
Je rectifie.
Peut-être que les morts sont sans rancune, mais Rilke ne se jette pas, de cette façon, tel un billet anonyme.
Je rectifie.
SangFroid- Messages : 120
Date d'inscription : 30/06/2018
Re: Fifrelin
Sang froid : Notes sur la mélodie des choses est un merveilleux petit recueil, très profond.
Darlène : Apollinaire est un de mes poètes préférés, et surtout pour Alcools (oui, Poèmes à Lou, par exemple, est beaucoup plus banal).
Darlène : Apollinaire est un de mes poètes préférés, et surtout pour Alcools (oui, Poèmes à Lou, par exemple, est beaucoup plus banal).
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Que le ciel azuré ne vire au mauve
Penser ou passer à autre chose
Vaudrait mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above
Radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre cœur est mis à sang et à feu
Que le ciel azuré ne vire au mauve
Penser ou passer à autre chose
Vaudrait mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above
Radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre cœur est mis à sang et à feu
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Fifrelin : fragment de semelle n°15 :
Invictus, William Ernest Henley
tmtc Nelson.
Invictus, William Ernest Henley
Invictus
Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of fate
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.
Dans les ténèbres qui m'enserrent
Noires comme un puits où l'on se noie
Je rends grâce aux dieux, quels qu'ils soient
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances
Je n'ai ni gémi ni pleuré
Meurtri par cette existence
Je suis debout, bien que blessé.
En ce lieu de colère et de pleurs
Se profile l'ombre de la Mort
Je ne sais ce que me réserve le sort
Mais je suis, et je resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin
Nombreux, les châtiments infâmes
Je suis le maître de mon destin
Je suis le capitaine de mon âme.
tmtc Nelson.
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Depuis quelque temps je le sens
Un son nouveau courir sur ma peau
Un son nouveau courir sur ma peau
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
facétie :
Paul Fort - La grenouille Bleue
Nous vous prions à genoux, bon forestier, dites-nous-le! à quoi reconnaît-on chez vous la fameuse grenuoille bleue?
à ce que les autres sont vertes? à ce qu'elle est pesante? alerte?
à ce qu'elle fuit les canards? ou se balance aux nénuphars?
à ce que sa voix est perlée? à ce qu'elle porte une houppe?
à ce qu'elle rêve par troupe? en ménage? ou bien isolée?
Ayant réfléchi trs longtemps et reluquant un vague étang, le bonhomme nous dit : Eh mais, à ce qu'on ne la voit jamais.
Tu mentais, forestier. Aussi ma joie éclate ! Ce matin je l'ai vue : un vrai saphir à pattes ! Complice du beau temps, amante du ciel pur, elle était verte, mais réfléchissait l'azur.
Paul Fort - La grenouille Bleue
Nous vous prions à genoux, bon forestier, dites-nous-le! à quoi reconnaît-on chez vous la fameuse grenuoille bleue?
à ce que les autres sont vertes? à ce qu'elle est pesante? alerte?
à ce qu'elle fuit les canards? ou se balance aux nénuphars?
à ce que sa voix est perlée? à ce qu'elle porte une houppe?
à ce qu'elle rêve par troupe? en ménage? ou bien isolée?
Ayant réfléchi trs longtemps et reluquant un vague étang, le bonhomme nous dit : Eh mais, à ce qu'on ne la voit jamais.
Tu mentais, forestier. Aussi ma joie éclate ! Ce matin je l'ai vue : un vrai saphir à pattes ! Complice du beau temps, amante du ciel pur, elle était verte, mais réfléchissait l'azur.
Invité- Invité
Re: Fifrelin
C'est très joli, Beautymist !
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Fifrelin : fragment de semelle n°16 :
Beautiful Losers, Leonard Cohen - Extrait - Interpretation personnelle
https://soundcloud.com/user-460904786/beautiful-losers-les-perdants-magnifiques-leonard-cohen-extrait
Beautiful Losers, Leonard Cohen - Extrait - Interpretation personnelle
https://soundcloud.com/user-460904786/beautiful-losers-les-perdants-magnifiques-leonard-cohen-extrait
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Bouh !
Je dois.
Poster des.
Nou
Veaux Fragments de
Semelles.
Comme celui de Carsina.
Je dois.
Poster des.
Nou
Veaux Fragments de
Semelles.
Comme celui de Carsina.
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Fifrelin
Fifrelin : fragment de semelle n°17 :
Il mio Carso, Scipio Slataper - Carsina
Il mio Carso, Scipio Slataper - Carsina
Je vivrai seul, là-haut sur le Carso.
Peut-être trouverai-je ma véritable Vila : Carsina - Elle n'était pas censée mourir. Elle croyait que je n'étais que force et bonté. Je ne suis pas fort. J'ai besoin d'aimer comme tous les hommes. Je veux la vie pleine, complète, avec sa boue et ses fleurs. Je ne suis pas dévoué à la mort. J'aime la chair saine, pleine de sang et de prospérité. Je veux du bien à ma propre chair.
Carsina sera droite et aura les cheveux un peu résineux comme les touffes des genévriers printaniers. Les dents blanches et acérées, pour mordre. Assez souple devant la vie pour se renverser d'un rire écarlate la tête en bas sous mon étreinte. Il sera beau nous réveiller aux premières lueurs de l'aube et voir les petites feuilles naissantes, et la blancheur du ciel à travers elles.
S'embrasser dans la rosée. Carsina, tant que durera ta jeunesse, je vivrai là-haut seul avec toi.
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
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