Inhibition de l'action ?
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bepo
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Inhibition de l'action ?
Dès qu'il s'agit "d'agir"- faire les courses, la cuisine, aller à un rendez-vous, monter en voiture (des choses très banales qu'on peut confier à un simplet, je n'en n'ai jamais fais d'autres...) je sens un vide et un souffle de désespoir.
Mon ennui est tel que je compte mes pas, essaie de faire des photos avec mon cerveau (sic) et me hâte pour fuir cette angoisse qui monte. Je ne PEUX pas "faire" sans flipper. Prendre un bus, recevoir quelqu'un, mettre un plat au four sont des perspectives qui me pétrifient. Savoir que j'ai un RV le samedi me mine dès le lundi...
L'action est la pire source de vide, de détresse et de désolation que je connaisse.
A l'inverse, je m'assied, j'écris, je pense, je bricole MES délires, et là, parfois (parfois seulement) j'ai l'impression de piloter une Rolls, c'est facile et fluide. Mis à part que c'est absolument non-stop...Je tartine de la "créativité" à longueur de journée...Tout le reste me déglingue. Même de devoir faire une chose qui me PLAIT me rebute si je dois arrêter de bidouiller mes délires !
Henri Laborit (plus ou moins inventeur des antidépresseurs) estimait que l'angoisse nait de l'inhibition (psychologique) de l'action.
Sans aller jusqu'à mon niveau d'incapacité dans ce domaine, j'aimerais assez savoir si vous avez entendu parler de ce genre de phénomène.
Mon ennui est tel que je compte mes pas, essaie de faire des photos avec mon cerveau (sic) et me hâte pour fuir cette angoisse qui monte. Je ne PEUX pas "faire" sans flipper. Prendre un bus, recevoir quelqu'un, mettre un plat au four sont des perspectives qui me pétrifient. Savoir que j'ai un RV le samedi me mine dès le lundi...
L'action est la pire source de vide, de détresse et de désolation que je connaisse.
A l'inverse, je m'assied, j'écris, je pense, je bricole MES délires, et là, parfois (parfois seulement) j'ai l'impression de piloter une Rolls, c'est facile et fluide. Mis à part que c'est absolument non-stop...Je tartine de la "créativité" à longueur de journée...Tout le reste me déglingue. Même de devoir faire une chose qui me PLAIT me rebute si je dois arrêter de bidouiller mes délires !
Henri Laborit (plus ou moins inventeur des antidépresseurs) estimait que l'angoisse nait de l'inhibition (psychologique) de l'action.
Sans aller jusqu'à mon niveau d'incapacité dans ce domaine, j'aimerais assez savoir si vous avez entendu parler de ce genre de phénomène.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Fata, je sais pas si mon témoignage pourra t'aider, mais j'ai moi-même eu de gros problèmes par rapport à l'action et durant ma psychanalyse, j'ai énormément travaillé sur les blocages qui m'empêchaient d'agir.
Car j'étais prise dans une sorte de cercle vicieux: étant en perpétuelle dévalorisation et ayant un gros manque de confiance en moi (ajouté à de la phobie sociale), je me sentais incapable de faire certaines actions (en particulier celles qui m'inscrivaient dans la réalité du monde social).
Or, ces blocages m'empêchant d'agir, ils m'empêchaient aussi de réaliser mes désirs, et donc cela créait en moi toujours plus de frustration, d'angoisse et de désespoir, tout en amplifiant mon sentiment de ne pas être capable, de ne "rien valoir", etc. >> un vrai cercle vicieux !!
Heureusement, je suis peu à peu sortie de ce cercle vicieux, en réussissant petit à petit à effectuer des actions (grâce à l'aide de ma psychanalyste) qui, lorsque je les menais à bien, me permettaient de me sentir capable et ayant de la valeur. Et j'ai ainsi réussi à passer du cercle vicieux au cercle vertueux !
Mais évidemment, ça ne s'est pas fait d'un seul coup... ça m'a demandé du travail... et ça a pris plusieurs années !
Aujourd'hui, il m'arrive encore parfois d'être bloquée pour certaines actions, mais je parviens beaucoup plus facilement qu'avant à me sortir de ces blocages...
Mais je sais que le passage à l'action, lorsque cette action s'inscrit dans le rapport à l'autre et/ou à la société, restera un de mes points faibles toute ma vie.
Car même si tout ce travail que j'ai fait en psychanalyse a énormément porté ses fruits et que les succès des diverses actions que j'ai entreprises ces dernières années m'ont prouvé que j'étais capable, que j'avais de la valeur, des qualités, etc., entre mon hyper émotivité et ma tendance à toujours tout anticiper et à me faire une montagne d'un "rien", je tombe facilement dans les blocages...
Car ce n'est pas de l'action elle-même que j'ai peur, mais de la REPRÉSENTATION que je m'en fais.
Et vu que je suis une championne pour les représentations mentales, je deviens vite ma pire ennemie !
Car j'étais prise dans une sorte de cercle vicieux: étant en perpétuelle dévalorisation et ayant un gros manque de confiance en moi (ajouté à de la phobie sociale), je me sentais incapable de faire certaines actions (en particulier celles qui m'inscrivaient dans la réalité du monde social).
Or, ces blocages m'empêchant d'agir, ils m'empêchaient aussi de réaliser mes désirs, et donc cela créait en moi toujours plus de frustration, d'angoisse et de désespoir, tout en amplifiant mon sentiment de ne pas être capable, de ne "rien valoir", etc. >> un vrai cercle vicieux !!
Heureusement, je suis peu à peu sortie de ce cercle vicieux, en réussissant petit à petit à effectuer des actions (grâce à l'aide de ma psychanalyste) qui, lorsque je les menais à bien, me permettaient de me sentir capable et ayant de la valeur. Et j'ai ainsi réussi à passer du cercle vicieux au cercle vertueux !
Mais évidemment, ça ne s'est pas fait d'un seul coup... ça m'a demandé du travail... et ça a pris plusieurs années !
Aujourd'hui, il m'arrive encore parfois d'être bloquée pour certaines actions, mais je parviens beaucoup plus facilement qu'avant à me sortir de ces blocages...
Mais je sais que le passage à l'action, lorsque cette action s'inscrit dans le rapport à l'autre et/ou à la société, restera un de mes points faibles toute ma vie.
Car même si tout ce travail que j'ai fait en psychanalyse a énormément porté ses fruits et que les succès des diverses actions que j'ai entreprises ces dernières années m'ont prouvé que j'étais capable, que j'avais de la valeur, des qualités, etc., entre mon hyper émotivité et ma tendance à toujours tout anticiper et à me faire une montagne d'un "rien", je tombe facilement dans les blocages...
Car ce n'est pas de l'action elle-même que j'ai peur, mais de la REPRÉSENTATION que je m'en fais.
Et vu que je suis une championne pour les représentations mentales, je deviens vite ma pire ennemie !
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Inhibition de l'action ?
Pas faux...Je prends note. Merci.Bliss a écrit:
Car ce n'est pas de l'action elle-même que j'ai peur, mais de la REPRÉSENTATION que je m'en fais.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
[mode chieuse On] Je ne supporte pas cette expression. Elle a été mise à la mode par la série Kaamelott (que j'adore, du reste) il y a de ça un ou deux ans, et depuis tout le monde l'utilise !! Mais je pense qu'avant même d'être un simple effet de mode, elle est la traduction d'un certain nihilisme qui envahit peut à peu notre société... Pourquoi les gens ne disent pas tout simplement "c'est vrai" ou "tu as raison", au lieu de dire ces mesquins "c'est pas faux" ou "t'as pas tort" ?? A croire que ça leur arracherait la langue de donner explicitement raison à l'autre, je sais pas ! [mode chieuse Off]Fata Morgana a écrit:Pas faux
Désolée Fata, mais là sans le savoir, tu me donnais l'occasion de passer ce coup de gueule que je réfrénais depuis longtemps, alors c'était trop tentant !
Voilà... ça va mieux maintenant...
En tous cas, chui contente d'avoir pu t'aider un peu à y voir plus clair
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Inhibition de l'action ?
[Mode chieur] L'expression existait avant Kaamelott. De plus pour tout dire, ta réponse répond EN PARTIE aux questions que je me pose. Ce n'est pas faux, mais ce n'est peut-être pas toute la vérité. [Fin du mode chieur]
Étant tout nouveau converti à la douance (sic) je me demandais si ce problème était plus saillant ici qu'ailleurs. Pour autant qu'il y ait quelque chose à détecter, j'ai été détecté fort tard dans ma vie - il y a en tout et pour tout 3 mois, ce qui sur une période de 53 ans est relativement court. Je cherche encore mes marques et des critères de discernement pour faire la part des choses: Ce que je dois accepter, et ce que je peux corriger. En réalité, en matière de zébritude, je n'y connais encore pas grand-chose...
Étant tout nouveau converti à la douance (sic) je me demandais si ce problème était plus saillant ici qu'ailleurs. Pour autant qu'il y ait quelque chose à détecter, j'ai été détecté fort tard dans ma vie - il y a en tout et pour tout 3 mois, ce qui sur une période de 53 ans est relativement court. Je cherche encore mes marques et des critères de discernement pour faire la part des choses: Ce que je dois accepter, et ce que je peux corriger. En réalité, en matière de zébritude, je n'y connais encore pas grand-chose...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Ce renvoie aussi franchement au manque de confiance.
(j'aime pas non plus ne pas pouvoir évaluer l'appréciation dans une réponse, voire même parfois pas du tout, sauf quand ca va au point ou je deteste aussi la possibilité que la réponse soit trop claire dans un certain sens.. )
(j'aime pas non plus ne pas pouvoir évaluer l'appréciation dans une réponse, voire même parfois pas du tout, sauf quand ca va au point ou je deteste aussi la possibilité que la réponse soit trop claire dans un certain sens.. )
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: Inhibition de l'action ?
Bein oui, le manque de confiance en soi, c'est justement ce que j'ai expliqué dans mon 1er post
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Inhibition de l'action ?
Oui lol, on fait tous ca : le petit dico illustré, on parle d'un truc et on passe tout de suite a l'illustration !!
C'est ça la pensée visuelle ?
C'est ça la pensée visuelle ?
, comment se fait-il qu'ayant tous des raisons plus ou moins objectives de se considérer concerné par la douance, on veuille s'y connaitre ??? Ca me fait l'effet du cordonnier qui dirait ne pas s'y connaître, confronté a un traité de cordonnerie.En réalité, en matière de zébritude, je n'y connais encore pas grand-chose...
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: Inhibition de l'action ?
Je ne sais pas si on a peur des araignées parce qu'on n'a pas confiance en elles...qwerty a écrit:Ce renvoie aussi franchement au manque de confiance.
D'autre part objectivement, l'action ne m'apporte strictement rien ! Je fais des tas de trucs intéressants et rigolos, je suis parfois hypnotisé par mes pensées, ce qui fait que la vie en noir et blanc du dehors me gave à un point pas possible.
C'est comme si le monde et moi n'avions plus rien à nous dire. j'ai tourné les talons, et je crois que tout ce que je lui demande, c'est qu'il me fiche la paix.
Comme je psychanalyse tous les psys auxquels j'ai à faire, j'ai du mal à faire autre chose QU'OBÉIR sans aucune conviction.
De plus le contact avec mes dissemblables n'est pas source de satisfaction. J'ai l'œil ou autre chose, mais ça se passe souvent très mal.
La remarque de Bliss sur "c'est pas faux" illustre assez le fonctionnement des choses: J'ignore quand il faut être ceci ou cela, dire comme çi ou comme ça, et du coup, à force de vouloir répondre à toutes les attentes en vain, je laisse tomber et envoie tout c...
Bref, on dirait que l'associalité chez moi est un fait de nature.
Donc si d'autres manifestent ce penchant pour la fuite sociale et la mise à distance prudente de ses contemporains, je me sentirais, sur ce point là aussi, moins seul.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Parce que le bon cordonnier estime ne jamais en savoir assez ?qwerty a écrit: comment se fait-il qu'ayant tous des raisons plus ou moins objectives de se considérer concerné par la douance, on veuille s'y connaitre ???
Et puis on est pas tout seuls. Autour de nous, 7 milliards de personnes (moins 2% environ) fonctionnent autrement...
En fait je recherche des témoignages similaires le cas échéant. Le reste, je m'en occupe.
EDIT: Je suis fatigué de faire pleurer des gens sans le vouloir parce que je suis trop sincère...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
EDIT:[quote]firme tu peux te sentir moins seul Fata morgana. Sauf que la solitude ne se partage justement que difficilement
sinon
Cela dit je crois qu'on a peur des araignées notamment parce qu'on a pas confiance en elles, et pas confiance en soi pour s'en défendre ou rsister a la piqure. La confiance en soi naît de la confiance en l'autre. Reste a savoir si une fois née elle ait besoin de revitalisation ou pas, et a quel niveau (massage cardiaque ou défibrillation électrique)
Je déraille Fatigue
]
Y'a un lien aussi avec l'acceptation de la frustration.
Les actions sociales sont pleines d'imprévus.
Difficile de garder son objectif bille en tête, les imprévus seront peut être agréables ou pas, mais l'objectif initial assurément modifié.
Après pour les actions toutes bêtes, y'a peut être contamination depuis des objectif ayant plus d'importance. Comme si le noyau de l'estime de soi était touché et pas seulement ses diverticules.
A moins que ce soit simplement une balance/bénéfices risques défavorable. La plus part des petits actes sociaux laissent présager des bénéfices faibles (vie courante) pour une prise de risques potentiellement importante.
(...)
sinon
Je voulais dire confiance en soi.Je ne sais pas si on a peur des araignées parce qu'on n'a pas confiance en elles...
Cela dit je crois qu'on a peur des araignées notamment parce qu'on a pas confiance en elles, et pas confiance en soi pour s'en défendre ou rsister a la piqure. La confiance en soi naît de la confiance en l'autre. Reste a savoir si une fois née elle ait besoin de revitalisation ou pas, et a quel niveau (massage cardiaque ou défibrillation électrique)
J'ai pas compris le lienJe suis fatigué de faire pleurer des gens sans le vouloir parce que je suis trop sincère...
]
Y'a un lien aussi avec l'acceptation de la frustration.
Les actions sociales sont pleines d'imprévus.
Difficile de garder son objectif bille en tête, les imprévus seront peut être agréables ou pas, mais l'objectif initial assurément modifié.
Après pour les actions toutes bêtes, y'a peut être contamination depuis des objectif ayant plus d'importance. Comme si le noyau de l'estime de soi était touché et pas seulement ses diverticules.
A moins que ce soit simplement une balance/bénéfices risques défavorable. La plus part des petits actes sociaux laissent présager des bénéfices faibles (vie courante) pour une prise de risques potentiellement importante.
(...)
Dernière édition par qwerty le Lun 9 Mai 2011 - 21:29, édité 1 fois
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: Inhibition de l'action ?
Edit: là en plus c'est un forum, on cherche encore plus a interpreter un mot de travers. Peu de lien avec le réel, ou là la discordance entre emotion affichée physiquement, le ton et les mots se percutent.
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: Inhibition de l'action ?
Pour ce qui est de l'inhibition de l'action, je ne sais pas si chez moi elle est due à une paresse chronique (là, il y aurait matière à creuser. Le suis-je réellement ? Ou l'ai-je admis, le suis-je devenu parce qu'on le l'a (très) souvent répété ?) ou à une angoisse.
Lorsqu'il s'agit d'aller faire des courses, la cuisine ou même la vaisselle il m'est très difficile de me lancer. D'ailleurs, j'ai tendance à m'aider de musique dans ces cas là.
En fait, j'ai l'impression que si je suis capable d'imaginer l'action avec précision, si je la vois ou la sais possible, si je peux me projeter la scène avant de la jouer, j'aurais tendance à la dédaigner, la retarder, l'éviter.
Mais c'est vrai qu'à la lecture du post de Bliss, je me dit que cette histoire de représentation de l'action semble assez pertinente.
Pour ce qui est de la fuite sociale et l'évitement de ses contemporains, c'est par période.
J'ai alterné et alterne encore entre recherche de relations sociales et replis stratégiques.
Là en ce moment c'est replis, enfin, un peu moins depuis que je foule le sol de la savane. Mais ça reste facilement maîtrisable, je me connecte quand je veux, je me déconnecte quand je veux.
Lorsqu'il s'agit d'aller faire des courses, la cuisine ou même la vaisselle il m'est très difficile de me lancer. D'ailleurs, j'ai tendance à m'aider de musique dans ces cas là.
En fait, j'ai l'impression que si je suis capable d'imaginer l'action avec précision, si je la vois ou la sais possible, si je peux me projeter la scène avant de la jouer, j'aurais tendance à la dédaigner, la retarder, l'éviter.
Mais c'est vrai qu'à la lecture du post de Bliss, je me dit que cette histoire de représentation de l'action semble assez pertinente.
Pour ce qui est de la fuite sociale et l'évitement de ses contemporains, c'est par période.
J'ai alterné et alterne encore entre recherche de relations sociales et replis stratégiques.
Là en ce moment c'est replis, enfin, un peu moins depuis que je foule le sol de la savane. Mais ça reste facilement maîtrisable, je me connecte quand je veux, je me déconnecte quand je veux.
FunkyKyu- Messages : 1111
Date d'inscription : 23/04/2011
Localisation : Sur un caillou flottant
Re: Inhibition de l'action ?
Sur la base de quoi faire confiance ?La confiance en soi naît de la confiance en l'autre.
L'autre option m'intéresse moins...
Je me déconnecte quand je veux...
Il n'y a pas que la confiance en soi (je me connais et sais de quoi je suis capable) ou la représentation qu'on se fait. Il y a le fait qu'on sent qu'on va être déçu. Non par les évènements, ça on s'en fiche, mais par le fait que (dans mon cas) les tentatives de dialogues tombent à plat. Sans parler de l'humour...Je n'arrive pas à croire que les gens puissent être dépourvus de pudeur à ce point qu'ils en laissent voir autant sur eux ! C'est indécent de se laisser cerner comme ça...Et puis en plus, je sens les brutes. Les types avec des chiens. Avec des uniformes, avec des rolex. Mauvaises vibes de partout. Enfin bref, pas chez moi quoi...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
idem
je n'ai pas d'énergie, pas de volonté, et j'angoisse facilement.
probablement dù à l'idée que tout ne mène à rien, je me force à vivre.
blazé du monde.
toujours déçu de ceux que je rencontre...
je n'ai pas d'énergie, pas de volonté, et j'angoisse facilement.
probablement dù à l'idée que tout ne mène à rien, je me force à vivre.
blazé du monde.
toujours déçu de ceux que je rencontre...
Re: Inhibition de l'action ?
Ce n'est pas tout à fait la même chose. Je ne dis pas que je déprime, juste que je n'aime pas "l'action".Wise a écrit:idem
je n'ai pas d'énergie, pas de volonté, et j'angoisse facilement.
probablement dù à l'idée que tout ne mène à rien, je me force à vivre.
blazé du monde.
toujours déçu de ceux que je rencontre...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Eux n'en voient souvent pas autant, donc ils laissent voir ce qu'ils pensent qu'on voit.Je n'arrive pas à croire que les gens puissent être dépourvus de pudeur à ce point qu'ils en laissent voir autant sur eux !
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
Age : 48
Localisation : Finistère sud
Re: Inhibition de l'action ?
Je le sais bien. C'était sous-entendu.Lanza a écrit:Eux n'en voient souvent pas autant, donc ils laissent voir ce qu'ils pensent qu'on voit.Je n'arrive pas à croire que les gens puissent être dépourvus de pudeur à ce point qu'ils en laissent voir autant sur eux !
je décrivais plutôt MES réactions, telle que celle d'être gêné par cette transparence.
Vous connaissez cette histoire: Un philosophe Grec disait que pour rattraper une tortue, il fallait franchir la moitié de la distance qui nous sépare d'elle. Puis la moitié de cette moitié, puis encore la moitié, et ainsi de suite, donc on ne peut pas rattraper la tortue. Pour moi, ces moitiés sont remplies de pensées; pendant que tout le monde vaque, je réfléchis à ce que je vois, puis réfléchis à ce à quoi je réfléchis, et ainsi de suite, ce qui fait que je ne suis pas là, dans l'action. Ensuite, quand je dois interagir, c'est un peu comme si on me réveillait brutalement, on perce ma bulle...Et c'est très agaçant.
J'ai l'impression que l'action me désunit comme des pièces de puzzle qu'on mélange.
Vous connaissez cette histoire: Un philosophe Grec disait que pour rattraper une tortue, il fallait franchir la moitié de la distance qui nous sépare d'elle. Puis la moitié de cette moitié, puis encore la moitié, et ainsi de suite, donc on ne peut pas rattraper la tortue. Pour moi, ces moitiés sont remplies de pensées; pendant que tout le monde vaque, je réfléchis à ce que je vois, puis réfléchis à ce à quoi je réfléchis, et ainsi de suite, ce qui fait que je ne suis pas là, dans l'action. Ensuite, quand je dois interagir, c'est un peu comme si on me réveillait brutalement, on perce ma bulle...Et c'est très agaçant.
J'ai l'impression que l'action me désunit comme des pièces de puzzle qu'on mélange.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Tu n'a peut-être pas encore digéré ta différence tout simplement, et tu attends encore des autres qu'ils ne soient pas ces êtres "impurs" () et transparents qu'ils ne cesseront pourtant jamais d'être ?
J'étais moi-même totalement inhibée et asociale, souffrant d'une estime de moi désastreuse, tétanisée par la vie et tellement morcelée, prisonnière de mes pensées, jusqu'à ce que je décide de faire le ménage intérieur et que je reconstruise ma propre représentation de moi-même, ce qui a entraîné tout naturellement et sans autre effort (mais celui-là était un vrai combat, déjà) une inversion de tout mon mode d'être et d'agir.
Aujourd'hui j'adore faire justement et je trouve un sens (relatif mais bien réel) à chacun de mes actes : profiter, jouir,... Pcq dans n'importe quelle action, même la plus triviale (faire les courses, la vaisselle...) je peux trouver du plaisir (remplir le frigo de bonnes choses à préparer puis à manger et partager, trouver la casserole dont j'ai besoin au moment où, propre et à sa place). Ca à l'air con, mais il y a bcp plus d'événements de ce type dans la vie et à moins de rêver une vie qui n'existe pas, je préfère voir ce qu'elle a de bon à m'offrir le temps qu'il m'est donné d'en profiter.
Ce qui me tétanisait le plus, je crois, à l'époque où j'avais peur de moi-même et de la vie en général, c'était l'idée bizarre que toute action et tout événement était irréversible, ce qui conférait un sentiment dramatique voire catastrophique à chaque pas... Il faut dire aussi que j'imaginais tjs le pire. Donc quoi que je fasse ça devait forcément mal se finir. C'est une question de vue de l'esprit. Je suis aujourd'hui convaincue de l'inverse : rien n'est irréversible à part la mort, donc tout est possible, donc il y aura forcément des émotions positives bonnes à prendre quoi que je fasse, donc... Maintenant que je me sens unie et recentrée, je peux agir : je crois que ce n'est pas l'action qui désunit, c'est la désunion qui empêche l'action.
Carpe diem
J'étais moi-même totalement inhibée et asociale, souffrant d'une estime de moi désastreuse, tétanisée par la vie et tellement morcelée, prisonnière de mes pensées, jusqu'à ce que je décide de faire le ménage intérieur et que je reconstruise ma propre représentation de moi-même, ce qui a entraîné tout naturellement et sans autre effort (mais celui-là était un vrai combat, déjà) une inversion de tout mon mode d'être et d'agir.
Aujourd'hui j'adore faire justement et je trouve un sens (relatif mais bien réel) à chacun de mes actes : profiter, jouir,... Pcq dans n'importe quelle action, même la plus triviale (faire les courses, la vaisselle...) je peux trouver du plaisir (remplir le frigo de bonnes choses à préparer puis à manger et partager, trouver la casserole dont j'ai besoin au moment où, propre et à sa place). Ca à l'air con, mais il y a bcp plus d'événements de ce type dans la vie et à moins de rêver une vie qui n'existe pas, je préfère voir ce qu'elle a de bon à m'offrir le temps qu'il m'est donné d'en profiter.
Ce qui me tétanisait le plus, je crois, à l'époque où j'avais peur de moi-même et de la vie en général, c'était l'idée bizarre que toute action et tout événement était irréversible, ce qui conférait un sentiment dramatique voire catastrophique à chaque pas... Il faut dire aussi que j'imaginais tjs le pire. Donc quoi que je fasse ça devait forcément mal se finir. C'est une question de vue de l'esprit. Je suis aujourd'hui convaincue de l'inverse : rien n'est irréversible à part la mort, donc tout est possible, donc il y aura forcément des émotions positives bonnes à prendre quoi que je fasse, donc... Maintenant que je me sens unie et recentrée, je peux agir : je crois que ce n'est pas l'action qui désunit, c'est la désunion qui empêche l'action.
Carpe diem
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Inhibition de l'action ?
C'est intéressant, ça, merci. Je vais creuser.Nat a écrit:l'idée bizarre que toute action et tout événement était irréversible
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
Age : 48
Localisation : Finistère sud
Re: Inhibition de l'action ?
En lisant, je réalise des faits. Ainsi supposons que je doive faire la vaisselle. Et bien au moment où je me lève de mon écriture, pan, une idée me chope, et je dois la noter immédiatement, donc je me remets à écrire. Ce tiraillement est gérable quand ce n'est qu'une question de vaisselle, mais quand c'est pour "faire du social" c'est à dire interagir avec d'autres (hormis avec mon épouse qui elle a tout compris) la pression entre ce que je fais et "ce que j'ai à faire" (!) ne cesse de monter jusqu'au moment où je deviens nerveux, agressif, et finalement impoli. L'étape suivante est la rupture franche: je reviens à mon "travail" et laisse les autres en plan. J'étais comme ça à l'école. j'étais comme ça adolescent, et j'ai toujours été comme ça.
Cet hiver nous avons passés le nouvel an avec une dizaine d'amis dans une ferme isolée dans la région de Vallon pont D'arc. je me suis mis à l'écart de toutes sortes de manières, en me tenant physiquement à l'écart du groupe avec un écouteur sur les oreilles, du papier et un stylo sous les yeux. Au moment des repas j'étais littéralement hyperactif et ai assommé les autres à coup "d'érudition". Finalement ce ratage a été pour moi l'occasion de chercher ce qui m'arrivait, et finalement, je suis arrivé sur zébra.
Bref...
"Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n'est rien d'autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible.
Pour lui un effleurement est un choc, un son est un bruit, une infortune est une tragédie, une joie devient extase, l'ami un amoureux, l'amoureux est un dieu, et l'erreur est la fin de tout.
Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l'impérieuse nécéssité de créer, et encore créer- au point que sans la possibilité de créer de la musique, de le poésie, des livres, des édifices, ou n'importe quoi d'autre qui ai du sens, il n'a plus de raison d'être.
Il doit créer, il doit déverser de la création.
Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n'est pas vraiment vivant à moins qu'il ne soit entrain de créer."
Pearl Buck.
Je ne connais pas de texte où je me retrouve mieux.
Je redoute par exemple la période qui précède la mort, parce que je ne pourrais peut-être plus "travailler". La mort elle-même, je m'en fous !
C'est dire s'il est difficile de m'inviter à des distractions - par quoi j'entends toute activité autre que la création qui me trotte dans la tête !
Cependant, j'ai envie de progresser. Je sais que les relations sociales sont bonnes et nécessaires, mais pour réussir à vaincre cette résistance spontanée, je ne sais pas quoi faire.
C'est aussi la peur de rater un truc essentiel... Cet hiver nous avons passés le nouvel an avec une dizaine d'amis dans une ferme isolée dans la région de Vallon pont D'arc. je me suis mis à l'écart de toutes sortes de manières, en me tenant physiquement à l'écart du groupe avec un écouteur sur les oreilles, du papier et un stylo sous les yeux. Au moment des repas j'étais littéralement hyperactif et ai assommé les autres à coup "d'érudition". Finalement ce ratage a été pour moi l'occasion de chercher ce qui m'arrivait, et finalement, je suis arrivé sur zébra.
Bref...
"Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n'est rien d'autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible.
Pour lui un effleurement est un choc, un son est un bruit, une infortune est une tragédie, une joie devient extase, l'ami un amoureux, l'amoureux est un dieu, et l'erreur est la fin de tout.
Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l'impérieuse nécéssité de créer, et encore créer- au point que sans la possibilité de créer de la musique, de le poésie, des livres, des édifices, ou n'importe quoi d'autre qui ai du sens, il n'a plus de raison d'être.
Il doit créer, il doit déverser de la création.
Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n'est pas vraiment vivant à moins qu'il ne soit entrain de créer."
Pearl Buck.
Je ne connais pas de texte où je me retrouve mieux.
Je redoute par exemple la période qui précède la mort, parce que je ne pourrais peut-être plus "travailler". La mort elle-même, je m'en fous !
C'est dire s'il est difficile de m'inviter à des distractions - par quoi j'entends toute activité autre que la création qui me trotte dans la tête !
Cependant, j'ai envie de progresser. Je sais que les relations sociales sont bonnes et nécessaires, mais pour réussir à vaincre cette résistance spontanée, je ne sais pas quoi faire.
Une de mes devises est: "ne faîtes jamais rien d'irréversible, ne fermez jamais toutes les portes derrière vous". C'est en effet un des éléments de ce tout.
Les dames comprendront ça, mais il est difficile de sourire en accouchant !
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 10 Mai 2011 - 11:32, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Welcome Lanza ;-)
Je vais développer d'ailleurs, pcq je crois que ça a trait à la douance : avant ma pensée avait pour moi plus de réalité que la réalité concrète. C'était mon monde, dans lequel je m'étais réfugiée (mais qui n'était pas forcément un abri pcq ma pensée pouvait m'être hostile). Ca signifie que si j'imaginais le pire (ce qui était induit par mon histoire, disons), les émotions que cette idée du pire suscitait en moi étaient plus fortes et plus réelles que ce qui se passait réellement. Il ne me servait donc à rien d'agir : c'était tjs moche. Et c'est ça qui était irréversible : la souffrance que j'avais moi-même créée en moi. En ce sens, ma pensée pouvait créer la réalité.
Maintenant je sais pour l'avoir observer très souvent, qu'on crée ce qu'on craint. Et qu'en réalité la pensée est vraiment la plus forte : tu peux vivre n'importe quel événement de n'importe quelle façon, selon le regard que tu y portes. Pour ça il faut accepter l'idée de souffrir, mais aussi l'idée de ne pas souffrir. C'est ce qui me semble le plus difficile à intégrer pour un HP. Pcq'il y a une souffrance intrinsèque liée au fonctionnement propre aux HP. C'est elle qui n'est pas inéluctable. Toujours présente mais pas prégnante.
@Fata : pourquoi veux-tu te forcer, si tu te suffis à toi-même? Ca c'est une question de priorité : penser à soi et son fourmillement intérieur ou se tourner vers les autres. Mais on se tourne vers les autres quand on a le sentiment de pouvoir y trouver quelque chose : un échange, un partage, une émotion ou une réflexion communes... Alors le choix devient simple. Et puis il y aussi moyen d'être à l'intérieur de soi ET avec les autres (suffit de pouvoir suivre plusieurs conversations à la fois ;-))
Je vais développer d'ailleurs, pcq je crois que ça a trait à la douance : avant ma pensée avait pour moi plus de réalité que la réalité concrète. C'était mon monde, dans lequel je m'étais réfugiée (mais qui n'était pas forcément un abri pcq ma pensée pouvait m'être hostile). Ca signifie que si j'imaginais le pire (ce qui était induit par mon histoire, disons), les émotions que cette idée du pire suscitait en moi étaient plus fortes et plus réelles que ce qui se passait réellement. Il ne me servait donc à rien d'agir : c'était tjs moche. Et c'est ça qui était irréversible : la souffrance que j'avais moi-même créée en moi. En ce sens, ma pensée pouvait créer la réalité.
Maintenant je sais pour l'avoir observer très souvent, qu'on crée ce qu'on craint. Et qu'en réalité la pensée est vraiment la plus forte : tu peux vivre n'importe quel événement de n'importe quelle façon, selon le regard que tu y portes. Pour ça il faut accepter l'idée de souffrir, mais aussi l'idée de ne pas souffrir. C'est ce qui me semble le plus difficile à intégrer pour un HP. Pcq'il y a une souffrance intrinsèque liée au fonctionnement propre aux HP. C'est elle qui n'est pas inéluctable. Toujours présente mais pas prégnante.
@Fata : pourquoi veux-tu te forcer, si tu te suffis à toi-même? Ca c'est une question de priorité : penser à soi et son fourmillement intérieur ou se tourner vers les autres. Mais on se tourne vers les autres quand on a le sentiment de pouvoir y trouver quelque chose : un échange, un partage, une émotion ou une réflexion communes... Alors le choix devient simple. Et puis il y aussi moyen d'être à l'intérieur de soi ET avec les autres (suffit de pouvoir suivre plusieurs conversations à la fois ;-))
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
avant ma pensée avait pour moi plus de réalité que la réalité concrète
Ça oui ! Par contre je n'ai plus le coté dépressif du tout.
La difficulté quand on est là sans être là, ce n'est pas soi, c'est que les autres le sentent...Je peux me tromper, mais il me semble dans ces moments-là qu'il y a quelque chose de l'ordre du reproche chez eux. Ça me renvoie ma différence. ( Ça peut être un ressenti très personnel et privé, mais c'est là.)
Je dis tout le temps: Pourquoi suis-je obligé d'aller dans le monde des autres alors qu'eux ne viennent jamais dans le mien ?
Suivre plusieurs conversations à la fois c'est pénible quand aucune ne t'intéresse...Ils commencent à parler et ce coté déjà vu/su/connu se surimpose; je pense aux fêtes de famille. Ce n'est pas que je ne les aime pas, c'est que je ne sais pas faire et être comme eux...J'en reviens toujours blessé.
Je l'ai dis, je suis novice en matière de zébrisme. Je cherche mes marques. En quelques semaines ici, beaucoup de chose se sont décoincées parce que je sais que j'ai désormais une identité et que je ne suis pas "fou" (°|°) . Mais mon entourage - mes proches m'adorent - aimerait que je participe plus à la vie sociale, et ça me terrifie !
Je me trouve illégitime pour donner un point de vue.
Mais là je réalise un truc. Lors des conversations, les gens se placent au niveau des faits bruts. Je ne m'expliqu(ais)e pas comment ils ne continuent pas sur leur lancée pour passer du niveau des faits au niveau du symbolique. Je passe d'une idée à l'autre jusqu'aux dimensions disons mythologiques ou archétypiques/archétypales, c'est un penchant permanent qui date de toujours. (Ça se fait comme un éclair, et pas toujours à un niveau vraiment conscient). Du coup je vois tout le monde qui tourne en rond et je ne sais plus quoi dire...
Surtout qu'il n'y a pas le choix...Et puis il y aussi moyen d'être à l'intérieur de soi ET avec les autres (suffit de pouvoir suivre plusieurs conversations à la fois ;-))
Question: comment être différent sans se sentir coupable ?
"Avant" quoi ?avant ma pensée avait pour moi plus de réalité que la réalité concrète
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Ha, je te comprends trop bien, que crois-tu que je viens faire sur ce forum?
Dis-toi que tu as déjà une grande chance d'avoir une femme (et des proches) qui te comprend et ne fait pas partie de ceux qui te reprochent d'être ailleurs ou de chercher midi à quatorze heures!
Les autres...bah, ils passent. Puis maintenant tu peux comprendre que s'ils ne viennent pas à toi ce n'est pas pcq'ils ne veulent pas, c'est qu'ils ne peuvent pas. Qd on réalise ça c'est plus facile de rentrer dans leur monde, juste pour leur tenir compagnie... si on les aime par ailleurs. C'est ce que disait Lanza un peu plus haut.
Mais tu parlais d'inhibition de l'action et il me semble que c'est un peu à côté de l'inhibition sociale, non ?
Dis-toi que tu as déjà une grande chance d'avoir une femme (et des proches) qui te comprend et ne fait pas partie de ceux qui te reprochent d'être ailleurs ou de chercher midi à quatorze heures!
Les autres...bah, ils passent. Puis maintenant tu peux comprendre que s'ils ne viennent pas à toi ce n'est pas pcq'ils ne veulent pas, c'est qu'ils ne peuvent pas. Qd on réalise ça c'est plus facile de rentrer dans leur monde, juste pour leur tenir compagnie... si on les aime par ailleurs. C'est ce que disait Lanza un peu plus haut.
Mais tu parlais d'inhibition de l'action et il me semble que c'est un peu à côté de l'inhibition sociale, non ?
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Tu veux dire connexe ou différent ?Nat a écrit:
Mais tu parlais d'inhibition de l'action et il me semble que c'est un peu à côté de l'inhibition sociale, non ?
Pour moi en tout cas, ce ne sont que les applications différentes d'une identique difficulté. En réalité je cherche à différencier ce qui serait pathologique de ce qui ne l'est (?) pas.
Bon, j'ai fais des progrès. il y a deux jours je suis allé m'acheter deux croissants !
C'est ce que je fais et ils n'y voient que du feu. Parfois ma chérie me dit : "tu as été super, attentif, présent" et parfois donc, ça m'étonne pas mal vu que j'ai galéré comme un malade pour être ce qui me parait tout simplement poli. Il y a de nombreuses années de cela, je n'y allais pas mollo avec l'herbe qui rend nigaud Je me souviens qu'alors, ce que j'adorais, quand tout le monde était vautré, c'était SERVIR ! Je faisais plein de trucs, du thé, la popote, du rangement, plein de trucs. Comme si pour moi, pour faire quelque chose de normal, il me fallait être camé ! Une désinhibition ça s'appelle...Ce qui me renvoie au fil.Qd on réalise ça c'est plus facile de rentrer dans leur monde, juste pour leur tenir compagnie...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Fata Morgana a écrit: Question: comment être différent sans se sentir coupable ?"Avant" quoi ?avant ma pensée avait pour moi plus de réalité que la réalité concrète
J'ai cessé de me sentir coupable quand j'ai cessé d'attendre, de moi, des autres... Quand l'idée de ce que j'étais, mais aussi ce que les autres pouvaient être, a cessé d'être un dogme personnel (on y revient ;-))
Avant quoi? Avant ça, justement Depuis que je n'attends plus rien (de précis je veux dire, ce qui ouvre les perspectives), je peux faire la différence entre les faits et ce que je ressens. Ca me permet d'agir en toute conscience de moi et des autres. Et de ne plus culpabiliser. Je suis toujours responsable de mes actes, mais plus coupable, en tout cas pas d'être ce que je suis. Et j'adore aller vers les autres, c'est devenu naturel alors qu'avant
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Bien sûr, c'est connexe. Et la came permet effectivement de sortir de soi-même mais à terme elle coupe du monde extérieur, pour ce que j'en connais. Tandis qu'une bonne petite révolution intérieure et tout se remet en place que moi je dis
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Nat a écrit:Bien sûr, c'est connexe. Et la came permet effectivement de sortir de soi-même mais à terme elle coupe du monde extérieur, pour ce que j'en connais. Tandis qu'une bonne petite révolution intérieure et tout se remet en place que moi je dis
Je suis d'accord avec toi. Mais socialement parlant, je suis quand même bien enterré...La rue me fait flipper, les gens me font flipper, les rapports humains me font flipper et simplement aller faire des courses est un véritable bizutage. A part ça, ma foi, tout va bien.
En fait, aller vers les autres implique en somme de "suspendre" ce qu'on est.
Cela dit pendant ce temps le "travail" n'avance pas...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Je crois que c'est une illusion : en s'enterrant, on contrôle et on croit que le "travail", comme tu dis, avance mieux, alors qu'en émergeant de sa propre pensée, et en acceptant l'inconnu, le "travail" devient bcp plus riche pcq'on s'ouvre à l'infini des possibles.
En sortant de toi-même tu ne suspends pas ce que tu es, tu en suspends l'idée pour te réaliser en vrai. En se confrontant on peut bcp mieux revenir à soi-même d'ailleurs qu'en tournant en rond dans sa propre pensée, non ?
En sortant de toi-même tu ne suspends pas ce que tu es, tu en suspends l'idée pour te réaliser en vrai. En se confrontant on peut bcp mieux revenir à soi-même d'ailleurs qu'en tournant en rond dans sa propre pensée, non ?
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Nat a écrit:Je crois que c'est une illusion : en s'enterrant, on contrôle et on croit que le "travail", comme tu dis, avance mieux, alors qu'en émergeant de sa propre pensée, et en acceptant l'inconnu, le "travail" devient bcp plus riche pcq'on s'ouvre à l'infini des possibles.
En sortant de toi-même tu ne suspends pas ce que tu es, tu en suspends l'idée pour te réaliser en vrai. En se confrontant on peut bcp mieux revenir à soi-même d'ailleurs qu'en tournant en rond dans sa propre pensée, non ?
Dans certains cas, mais pas systématiquement, me dis-je.
J'ai pondu un truc sur mon fil ce matin qui est assez (pour une fois) représentatif de ce "travail". L'autre est présent comme interlocuteur. Finalement écrire, c'est le moyen (enfin un moyen) que j'ai trouvé pour parler aux autres les yeux dans les yeux (ce qui dans mon cas n'est pas physiquement une chose aisée... )
Mais j'avoue que parfois je désespère que tout ça puisse servir à quelque chose, comme nous rapprocher par exemple. Je me suis aperçu que de tous les types de "neuro-atypiques" que j'ai pu étudier jusque là - dépressif, anxieux, borderline, bipolaire, mélancolique, (identités dont ON m'a affublé, pas seulement moi.) etc, la seule qui colle sur tous les points, c'est l'étiquette surdoué. Suis-je surdoué ? Sais pas. Mais depuis que j'étudie les surdoués, je me rends compte que si je veux me comprendre, le fait est que je dois me regarder COMME un surdoué, parce que c'est la seule définition qui résume parfaitement l'ensemble de mes particularités... Donc "surdoué" est un clé pour moi, pas une finalité. Du reste je n'ai jamais autant progressé en une vie qu'en trois mois ici ! J'y vois un lien causal.
Mais est-ce pour autant la cause de tout ? Bref, des questions qui doivent passer ici pour classiques, mais qu'on ne peut pas ne pas se poser.
j'ajoute que je ne défendais pas le fait d'être enterré, mais que je le constatais.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Si tu veux chercher la cause de tout, tu ne dois pas t'arrêter à la case HP mais lire aussi tout ce qui se dit et s'écit sur les questions de l'inné et de l'acquis concernant la douance, puis t'interroger sur le sens de ta vie, te demander si Dieu existe, etc. toutes choses que tu as certainement l'habitude de faire, et pas seulement depuis que tu t'intéresses à la question HP
Pour moi, HP ce n'est ni une cause, ni une finalité : c'est un fait, qui me différencie du citoyen lambda que je croise sur mon chemin et qui explique certaines difficultés de communication et une vision du monde qui n'est pas forcément transmissible. Rien de plus, rien de moins. Mais c'est déjà bcp. Ca me permet notamment d'éviter certains conflits qui ne manquaient jamais d'arriver quand ma façon particulière de gérer mes émotions s'exprimait.
"j'ajoute que je ne défendais pas le fait d'être enterré, mais que je le constatais." Au temps pour moi, j'avais compris que tu trouvais ennuyeux de te "suspendre" pcq ça empêchait le "travail" d'avancer.
Pour moi, HP ce n'est ni une cause, ni une finalité : c'est un fait, qui me différencie du citoyen lambda que je croise sur mon chemin et qui explique certaines difficultés de communication et une vision du monde qui n'est pas forcément transmissible. Rien de plus, rien de moins. Mais c'est déjà bcp. Ca me permet notamment d'éviter certains conflits qui ne manquaient jamais d'arriver quand ma façon particulière de gérer mes émotions s'exprimait.
"j'ajoute que je ne défendais pas le fait d'être enterré, mais que je le constatais." Au temps pour moi, j'avais compris que tu trouvais ennuyeux de te "suspendre" pcq ça empêchait le "travail" d'avancer.
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Oui. Enfin ce peut être la cause de pas mal de choses quand même, comme par exemple la difficulté à se faire comprendre, laquelle cause un déphasage profondément préjudiciable à tout un tas de choses...Il semblerait que mes parents effrayés par ce que j'étais et qui ne correspondait pas à leurs espoirs aient employés des manières sujettes à controverse pour me contraindre à devenir ce que je ne puis pas être...Nat a écrit:
Pour moi, HP ce n'est ni une cause
Du coup la fêlure s'est peut-être agrandie. Quant à la finalité, j'ai crée un fil (comme les autres très actif ) qui pose cette problématique, elle aussi controversée = intéressante, sous certains aspects.
Un jour un homme a dit ceci:
" Nous avons tous la conscience d'être arrivé à un certain point de notre vie. La mystique commence avec la conscience que ce point se situe sur une ligne". Je suis donc sur cette ligne invité à faire un nouveau pas.
Il va bien falloir que je me bouge pour aborder, sous le jour de cette lumière nouvelle qui m'échoit, les relations sociales d'une façon nouvelle elle aussi. D'où ma douleur. (Ne serait-ce que pour faire plaisir à mon épouse. )
Je... Non, pas maintenant...C'est un fait...
"Quant on vous dit "c'est un fait" ça veut dire: croyez". De mémoire, Paul Valéry.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
On vit dans une société qui ne supporte pas les moutons noirs, ce n'est pas pour ça que le mouton noir est la cause du problème! Si tes parents ont voulu faire de toi ce que tu n'étais pas, c'est leur comportement la cause de ce que tu as vécu, pas le fait que tu étais HP, qui n'est qu'une cause indirecte...
Je dirais surtout que se savoir HP n'est pas la solution à tous les problèmes. Ce qui aide, c'est d'accepter d'être ce qu'on est. HP ou pas d'ailleurs. Et ne pas se forcer à faire des choses dans lesquelles on ne retire aucun plaisir pour répondre aux attentes d'autrui. Sauf si le plaisir de l'autre devient son propre plaisir. Ca s'appelle l'amour ;-)
Alors plus de douleur.
Remplace "fait" par "état" si tu préfères ;-)
Je dirais surtout que se savoir HP n'est pas la solution à tous les problèmes. Ce qui aide, c'est d'accepter d'être ce qu'on est. HP ou pas d'ailleurs. Et ne pas se forcer à faire des choses dans lesquelles on ne retire aucun plaisir pour répondre aux attentes d'autrui. Sauf si le plaisir de l'autre devient son propre plaisir. Ca s'appelle l'amour ;-)
Alors plus de douleur.
Remplace "fait" par "état" si tu préfères ;-)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
C'est le serpent qui se mord la queue...Nat a écrit:Si tes parents ont voulu faire de toi ce que tu n'étais pas, c'est leur comportement la cause de ce que tu as vécu, pas le fait que tu étais HP, qui n'est qu'une cause indirecte...
Être soi-même et aimer je connais. Disons que là il me vient tant de liens que je ne sais plus par où commencer, ce qui est en réalité l'un de mes problèmes majeurs. Au point que j'en écris, pour mettre à plat ce qui n'est pas du tout plat dans ma tête.
Le problème de l'amour, c'est quand il n'est pas pris pour tel. Ce qui en fait la meilleure et la pire des choses.
Savoir ce qui est la cause de quoi est secondaire finalement, par contre, là, j'irais bien à la bibliothèque, mais j'ose pas !
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
J'ai retrouvé ta citation : "On vous dit quelquefois: Ceci est un fait. Inclinez-vous devant le fait. C’est dire: Croyez. Croyez, car l’homme ici n’est pas intervenu, et ce sont les choses mêmes qui parlent. C’est un fait.
Mais un fait, précisément, est ce qui s'oppose au nécessaire, il est contingent, c'est ce qui arrive et aurait pu être autre qu'il est, c'est le fruit d'une élaboration intellectuelle... Donc pas d'accord avec Valéry. Ce qui est compliqué dans le fait d'être HP, ce n'est pas soi, ce sont les autres. On ne se définit jamais que par rapport aux autres et les HP n'y échappent pas : ils n'existent en tant que catégorie que par opposition aux non HP. Si tout le monde était HP il y aurait sans doute moins de problèmes liés à l'image de soi (mais bcp d'autres par contre, 6 milliards d'individus pas d'accord et qui l'affirment ;-)
Quant au serpent qui se mange la queue : non. Tes parents auraient pu t'accepter comme tu es. HP ou pas. Ils sont bien responsables d'avoir lutté contre ta différence, parce que si tu ne pouvais pas ne pas être HP (partons du principe que tu l'es de façon avérée), puisque tu es ce que tu es, même si tu aurais pu ne pas être ce que tu es (avec d'autres gènes, etc.) eux pouvaient l'accepter ou pas.
Quand tu en as marre tu le dis hein? Ou tu vas à la bibliothèque ;-) (Je me gave moi-même parfois)
Mais un fait, précisément, est ce qui s'oppose au nécessaire, il est contingent, c'est ce qui arrive et aurait pu être autre qu'il est, c'est le fruit d'une élaboration intellectuelle... Donc pas d'accord avec Valéry. Ce qui est compliqué dans le fait d'être HP, ce n'est pas soi, ce sont les autres. On ne se définit jamais que par rapport aux autres et les HP n'y échappent pas : ils n'existent en tant que catégorie que par opposition aux non HP. Si tout le monde était HP il y aurait sans doute moins de problèmes liés à l'image de soi (mais bcp d'autres par contre, 6 milliards d'individus pas d'accord et qui l'affirment ;-)
Quant au serpent qui se mange la queue : non. Tes parents auraient pu t'accepter comme tu es. HP ou pas. Ils sont bien responsables d'avoir lutté contre ta différence, parce que si tu ne pouvais pas ne pas être HP (partons du principe que tu l'es de façon avérée), puisque tu es ce que tu es, même si tu aurais pu ne pas être ce que tu es (avec d'autres gènes, etc.) eux pouvaient l'accepter ou pas.
Quand tu en as marre tu le dis hein? Ou tu vas à la bibliothèque ;-) (Je me gave moi-même parfois)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Nat a écrit:J'ai retrouvé ta citation : "On vous dit quelquefois: Ceci est un fait. Inclinez-vous devant le fait. C’est dire: Croyez. Croyez, car l’homme ici n’est pas intervenu, et ce sont les choses mêmes qui parlent. C’est un fait.
Mais un fait, précisément, est ce qui s'oppose au nécessaire, il est contingent, c'est ce qui arrive et aurait pu être autre qu'il est, c'est le fruit d'une élaboration intellectuelle... Donc pas d'accord avec Valéry. Ce qui est compliqué dans le fait d'être HP, ce n'est pas soi, ce sont les autres. On ne se définit jamais que par rapport aux autres et les HP n'y échappent pas : ils n'existent en tant que catégorie que par opposition aux non HP. Si tout le monde était HP il y aurait sans doute moins de problèmes liés à l'image de soi (mais bcp d'autres par contre, 6 milliards d'individus pas d'accord et qui l'affirment ;-)
Quant au serpent qui se mange la queue : non. Tes parents auraient pu t'accepter comme tu es. HP ou pas. Ils sont bien responsables d'avoir lutté contre ta différence, parce que si tu ne pouvais pas ne pas être HP (partons du principe que tu l'es de façon avérée), puisque tu es ce que tu es, même si tu aurais pu ne pas être ce que tu es (avec d'autres gènes, etc.) eux pouvaient l'accepter ou pas.
Quand tu en as marre tu le dis hein? Ou tu vas à la bibliothèque ;-) (Je me gave moi-même parfois)
Inutile de revenir sur le FAIT que les faits ont une ou plusieurs causes. Et justement, mes parents ont réagi comme ils l''ont fait, parce que traumatisés par la guerre, en particulier ma mère, ils ne pouvaient pas non plus être autrement...Ils ne pouvaient accepter de devoir élever une personne naïve et sans défense dans un monde dont ils avaient enduré la brutalité. Ils voulaient "m'armer pour l'avenir".
Soi/Les autres ? Ce qui est difficile, c'est les deux ensemble. Je suis dans mon regard rentré et je discerne les micros comportements de tel entrain de raconter une réussite professionnelle ou un voyage. Il est nu ou presque à mes yeux. Je perçois (du moins il me semble) les tenants et aboutissants, sa fierté, sa verve, son excitation, mais son voyage, je m'en fous. Fatalement on attendra de moi une réponse: " Un voyage, tout dépend si celui qui revient est identique à celui qui part, sinon, ça ne sert à rien."
D'où de légères tensions... On me demandait de m'ébaubir et d'admirer, caramba, encore raté...
C'est une assez bonne illustration de la façon dont les choses se passe(aient ?)nt assez souvent pour que chacun me regarde comme le professeur Tournesol du coin...
Je n'ai pas la clé de bien des implicites qui régissent la communication, du coup la communication est en déphasage.
La bibliothèque donc. Je prévois mon petit sac, mon petit stylo et mon petit papier, je n'oublie pas mes clés, ma carte, je suis propret, je me lance. j'ai mon air déterminé de celui qui sait où il va (pour la direction, ça va encore) Les gens (!) sont assis aux terrasses des bars DÉ-TEN-DUS ! C'est à dire qu'être là ne leur pose pas de problème métaphysique. Paf. Un troupeau de gamins visite pile à ce moment la bibliothèque, charmants et pipelettes. Résolument je pose mon sac sur une table, j'assure...mais mon chewing gum me colle aux dents ! Où sont les toilettes ? Juste à coté de l'accueil ! Donc je prends un livre, dit bonjour au revoir sans ouvrir la bouche et file avec mon sac en ayant perdu toute mon assurance. Je prends cette rue-là parce que dans l'autre on me connait. Malheureusement ça pue ! Je jette mon chewing gum, qui se colle sous ma chaussure...J'en passe et des meilleures...1/4 d'heure de vie sociale ! Vite, mon Pc !!!
Edit: psSoi/Les autres ? Ce qui est difficile, c'est les deux ensemble. Je suis dans mon regard rentré et je discerne les micros comportements de tel entrain de raconter une réussite professionnelle ou un voyage. Il est nu ou presque à mes yeux. Je perçois (du moins il me semble) les tenants et aboutissants, sa fierté, sa verve, son excitation, mais son voyage, je m'en fous. Fatalement on attendra de moi une réponse: " Un voyage, tout dépend si celui qui revient est identique à celui qui part, sinon, ça ne sert à rien."
D'où de légères tensions... On me demandait de m'ébaubir et d'admirer, caramba, encore raté...
C'est une assez bonne illustration de la façon dont les choses se passe(aient ?)nt assez souvent pour que chacun me regarde comme le professeur Tournesol du coin...
Je n'ai pas la clé de bien des implicites qui régissent la communication, du coup la communication est en déphasage.
La bibliothèque donc. Je prévois mon petit sac, mon petit stylo et mon petit papier, je n'oublie pas mes clés, ma carte, je suis propret, je me lance. j'ai mon air déterminé de celui qui sait où il va (pour la direction, ça va encore) Les gens (!) sont assis aux terrasses des bars DÉ-TEN-DUS ! C'est à dire qu'être là ne leur pose pas de problème métaphysique. Paf. Un troupeau de gamins visite pile à ce moment la bibliothèque, charmants et pipelettes. Résolument je pose mon sac sur une table, j'assure...mais mon chewing gum me colle aux dents ! Où sont les toilettes ? Juste à coté de l'accueil ! Donc je prends un livre, dit bonjour au revoir sans ouvrir la bouche et file avec mon sac en ayant perdu toute mon assurance. Je prends cette rue-là parce que dans l'autre on me connait. Malheureusement ça pue ! Je jette mon chewing gum, qui se colle sous ma chaussure...J'en passe et des meilleures...1/4 d'heure de vie sociale ! Vite, mon Pc !!!
Ah oui, le livre que j'ai pris je crois que je l'ai déjà lu...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Fata, loin de moi l'idée de dénigrer tes parents ou dire qu'ils sont coupables. D'ailleurs parlons plutôt dans l'absolu, pcq "on avait dit pas les parents" ;-)
Je veux juste dire qu'être HP n'est pas un choix, mais que dans le chef de bcp de parents (et enseignants, etc.), qui croient bien faire (si si, même quand on bastonne ou humilie pour que l'enfant rentre dans le rang, on lui dit souvent que c'est pour son bien, ce qui est évidemment un mensonge éhonté) c'est comme si l'enfant HP le faisait exprès et avait la possibilité d'être différent, ce que je trouve très grave en termes de déni et de construction de soi par la suite...
Mais ce n'est pas propre à tous les HP. Certains ont des parents qui font d'autres choix. M'est idée qu'ils doivent moins écumer les cabinets de psy et savent apprécier une bonne histoire de voyage quand ils en entendent une ;-) Je blaaaaaague!
Je veux juste dire qu'être HP n'est pas un choix, mais que dans le chef de bcp de parents (et enseignants, etc.), qui croient bien faire (si si, même quand on bastonne ou humilie pour que l'enfant rentre dans le rang, on lui dit souvent que c'est pour son bien, ce qui est évidemment un mensonge éhonté) c'est comme si l'enfant HP le faisait exprès et avait la possibilité d'être différent, ce que je trouve très grave en termes de déni et de construction de soi par la suite...
Mais ce n'est pas propre à tous les HP. Certains ont des parents qui font d'autres choix. M'est idée qu'ils doivent moins écumer les cabinets de psy et savent apprécier une bonne histoire de voyage quand ils en entendent une ;-) Je blaaaaaague!
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
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Re: Inhibition de l'action ?
C'est grave. Comme faire rouler une pierre sous ses pieds en montagne et la faire tomber sur la tête d'un type en-dessous...Je veux dire, qu'est-ce qui peut préparer les gens à une telle problématique ? C'était il y a longtemps, en un temps où détection zéro, JSF zéro, et De Gaulle/Pompidou. Là l'intelligent poursuit et réussit ses études, c'est un logicien organisé. L'autre est un boulet. Un raté. N'importe qui comprendrait qu'être raté dans un monde raté c'est être réussi, mais essaye de le leur dire...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Même maintenant on n'est pas encore rendu hein! Faut sortir des jugements de valeur, réussi/raté, plus/moins, mieux/moins bien, ... Juste accepter et faire accepter la différence. J'espère pour toi que tu ne te considères pas comme le raté dont tu parles, parce que même si moins par moins ça donne plus, j'ai du mal à envisager que ça marche vraiment dans ce cas-ci : pour moi le monde est parfait ;-)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Leibnitz...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Re: Inhibition de l'action ?
Hi hi, paraît qu'il était précoce ;-)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Inhibition de l'action ?
Ben oui...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Inhibition de l'action ?
Merci Fata et Nat pour votre discussion, c'était très intéressant à lire
Et Nat je tenais à te dire que j'aime beaucoup la façon dont tu formules les choses, je me retrouve dans beaucoup de trucs que tu décris et ça m'aide à y voir plus clair dans mes propres ressentis
Et Nat je tenais à te dire que j'aime beaucoup la façon dont tu formules les choses, je me retrouve dans beaucoup de trucs que tu décris et ça m'aide à y voir plus clair dans mes propres ressentis
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Inhibition de l'action ?
Cool tant mieux!
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
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Re: Inhibition de l'action ?
Ce que je retiens: Si toi Nat, qui es intervenue majoritairement sur ce fil, as trouvé la SOLUTION à ce problème, par diverses réponses, c'est que le problème s'est posé. Or ma question de départ était de savoir si cette asocialité que je vis était partagée, et le fait est là: elle l'est.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
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Re: Inhibition de l'action ?
Ben oui... A lire ce forum, ça à l'air même plutôt la norme ici
Mais ce n'est pas inéluctable
Mais ce n'est pas inéluctable
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
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Re: Inhibition de l'action ?
Oui, mais moi, je fais ma petite enquête.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Oups, j'espère que je ne t'ai pas plombé ton fil avec mes gros sabots pcq je voulais juste témoigner que "oui, moi aussi" puis un mot en entraînant un autre
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
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Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Inhibition de l'action ?
Nat a écrit:Oups, j'espère que je ne t'ai pas plombé ton fil avec mes gros sabots pcq je voulais juste témoigner que "oui, moi aussi" puis un mot en entraînant un autre
Tu rigoles ? Sans vouloir t'instru-mentaliser outre mesure, ça m'intéresse de délinéer des repères qui m'aident à assumer mon fonctionnement et à enraciner certaines prises de conscience à son sujet.
Je suppose d'ailleurs que chacun apporte à ces problématiques les réponses qui lui conviennent - tout n'étant certes pas inné - mais au fond, cette étude comparative que je fais entre ce que je suis et ce que vous êtes (la formule me gène, ce qui est significatif... je me sens fondé à dire plutôt "ce que NOUS sommes") permet d'y voir plus clair. Jusqu'à il y a peu, je n'étais qu'un type mené par le bout du nez par sa "maladie" (auquel personne n'a apporté de diagnostic précis pendant toutes ces années) et le fait de voir une issue me soulage. Cela dit, ce n'est pas parce qu'on est surdoué qu'on est à l'abri de problèmes pathologiques causés ou non par nos particularités. L'inadaptation sociale a été mon pain quotidien pendant des décennies (fusse aux yeux des autres) du coup si il s'avère qu'elle a une autre explication qu'une forme non répertoriée de "folie" je l'avoue, ça m'arrange.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Inhibition de l'action ?
Pour ma part je ne crois pas qu'il faille considérer que c'est significatif de quoi que ce soit.cette étude comparative que je fais entre ce que je suis et ce que vous êtes (la formule me gène, ce qui est significatif.
C'est se connaître.
Point besoin d'accepter ou non une appartenance a un groupe pour avoir une idée de ce que l'on est.
Certes si les différences sont trop importante, ce n'est plus des différences perceptibles. Ce que je veux dire c'est qu'une différence est beaucoup plus facilement perçue par rapport aux points communs. Si la différence est trop profonde, le procédé de comparaison devient plus ardu, voire sans signification.
Donc je ne sais pas si le nous était plus approprié...
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
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