facteur G
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Stauk
julien456
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facteur G
Bonjour,
j'ai cherché un peu sur internet ce que signifiait "le facteur g" dans un test de qi (terme souvent employé), mais je n'ai pas vraiment compris? les épreuves chargées en "facteur G" comme par exemple celles des indices verbaux sont plus représentatives du qi que celles faiblement chargées?
merci
j'ai cherché un peu sur internet ce que signifiait "le facteur g" dans un test de qi (terme souvent employé), mais je n'ai pas vraiment compris? les épreuves chargées en "facteur G" comme par exemple celles des indices verbaux sont plus représentatives du qi que celles faiblement chargées?
merci
julien456- Messages : 55
Date d'inscription : 26/06/2016
Re: facteur G
Le facteur G c'est l'hypothèse d'une valeur associée aux individus, qu'il serait possible de disposer sur une échelle linéaire. De ce que j'en ai compris.
Un peu comme aux échecs avec le système Elo, mais en moins scientifique et mathématiquement bien fondé, si tu veux.
Un peu comme aux échecs avec le système Elo, mais en moins scientifique et mathématiquement bien fondé, si tu veux.
Re: facteur G
oui je vois à peu près comment fonctionne le système Elo, genre on est à peu près sur que quelqu'un classé 2200 au système elo est un maître aux échecs (mis à part si il triche avec un ordinateur^^), de même par exemple pour une épreuve fortement chargée en facteur g comme similitude ou information, si quelqu'un réussit ces deux épreuves avec par exemple 16 et 17 on est à peu près sur que cette personne a un qi supérieur. En revanche pour une épreuve bien moins chargée comme par exemple un test de code ou de complément d'image, on est beaucoup moins sur qu'une personne qui obtiendrait 16 et 17 à ces deux épreuves ait un qi très supérieur sur l'ensemble du test?
julien456- Messages : 55
Date d'inscription : 26/06/2016
Re: facteur G
julien456 a écrit:oui je vois à peu près comment fonctionne le système Elo, genre on est à peu près sur que quelqu'un classé 2200 au système elo est un maître aux échecs (mis à part si il triche avec un ordinateur^^), de même par exemple pour une épreuve fortement chargée en facteur g comme similitude ou information, si quelqu'un réussit ces deux épreuves avec par exemple 16 et 17 on est à peu près sur que cette personne a un qi supérieur. En revanche pour une épreuve bien moins chargée comme par exemple un test de code ou de complément d'image, on est beaucoup moins sur qu'une personne qui obtiendrait 16 et 17 à ces deux épreuves ait un qi très supérieur sur l'ensemble du test?
Du coup ce serait le facteur G qui serait supérieur, et non le QI ...
Enfin la grosse différence, c'est que dans le système Elo, la différence de niveau représente quelque chose de concret : la probabilité de victoire lors d'un match entre les deux joueurs.
Aucune idée de ce que peut bien représenter concrètement le "facteur G" certainement pas l'intelligence en ce qui me concerne, n'en déplaise à la plaquette publicitaire.
Re: facteur G
Tout dépend si il y'a une pondération ou non plus ou moins forte selon l'importance du facteur g qui intervient dans le calcul du Qi à la fin du test, dans ce cas là il y'aurait une corrélation positive entre facteur g et qi.
julien456- Messages : 55
Date d'inscription : 26/06/2016
Re: facteur G
Vous n'y êtes pas du tout. Le facteur g est une conception de l'intelligence qui postule l'existence d'un seul facteur qui regrouperait et expliquerait toutes les manifestations possibles de l'intelligence. C'est la plus ancienne conception de l'intelligence qui dit que en gros, si on est mauvais, on est mauvais partout ou inversement.
Présentement, les échelles de Wechsler sont largement inspirées de la théorie du facteur g, mais admet néanmoins une conception multifactorielle de l'intelligence (dit modèle hiérarchique). Il y a d'abord le facteur g, déterminant la plus grande part d' « intelligenge », puis ce facteur g est divisé en facteurs spécifiques (dits facteurs de second ordre, les quatre indices), et enfin ces indices sont eux-mêmes décomposés en différentes tâches, c'est-à-dire le test à proprement parler (facteurs de premier ordre).
Présentement, les échelles de Wechsler sont largement inspirées de la théorie du facteur g, mais admet néanmoins une conception multifactorielle de l'intelligence (dit modèle hiérarchique). Il y a d'abord le facteur g, déterminant la plus grande part d' « intelligenge », puis ce facteur g est divisé en facteurs spécifiques (dits facteurs de second ordre, les quatre indices), et enfin ces indices sont eux-mêmes décomposés en différentes tâches, c'est-à-dire le test à proprement parler (facteurs de premier ordre).
Bec.Bunsen- Messages : 12
Date d'inscription : 23/08/2016
Re: facteur G
Ok merci je comprends mieux, genre un test qui aurait un facteur g imaginaire car impossible de 1 prédirait si réussite une réussite absolue dans les autres tests et vice versa.
julien456- Messages : 55
Date d'inscription : 26/06/2016
Re: facteur G
C'est un peu comme si le facteur G permettait à la fois d'être champion aux échecs, au backgammon, au go, au tennis, au football, en mathématiques, en poésie, en musique, en peinture, en sculpture, en architecture, etc etc.
Ca suppose qu'il existe un moyen objectif de comparer deux productions (dans n'importe quel domaine donc). Et à ce moment là on peut appliquer la théorie Elo ou n'importe quel autre principe de classement.
Mouais .. pourquoi pas après tout. Bon naturellement ils ne sont pas donné la peine de vérifier la cohérence du modèle, mais on ne va pas leur en valoir pour ça.
Ca suppose qu'il existe un moyen objectif de comparer deux productions (dans n'importe quel domaine donc). Et à ce moment là on peut appliquer la théorie Elo ou n'importe quel autre principe de classement.
Mouais .. pourquoi pas après tout. Bon naturellement ils ne sont pas donné la peine de vérifier la cohérence du modèle, mais on ne va pas leur en valoir pour ça.
Re: facteur G
Donc Beethoven, incapable de faire une multiplication à deux chiffres (c'est dans ses papiers, on a mal pour lui...) mais capable de composer ses quatuors à cordes, ses symphonies, sa Missa Solemnis, ses sonates et j'en passe, il avait pas de facteur g (contrairement à Mozart), mais un facteur x.
CQFD.
CQFD.
Sun Simiao- Messages : 735
Date d'inscription : 04/08/2016
Localisation : ici
Re: facteur G
Sun Simiao a écrit:il avait pas de facteur g (contrairement à Mozart)
Tout le monde a un facteur G, par hypothèse. Sinon le concept s'écroule.
Re: facteur G
Personne n'a de facteur g, ce n'est pas quelque chose qui s'attribue à des personnes ou non... C'est une conception du fonctionnement de l'intelligence beaucoup plus générale, qui ne prédit absolument pas si on est bon ou mauvais. Tout ce que le facteur g dit, c'est que les différentes aptitudes mentales (mathématiques, littérature, logique, mémoire, etc...) corrèlent fortement entre elles car elles sont régies par une même « énergie mentale » (l'expression est de Spearman). Rien à voir avec un quelconque classement Elo ou je ne sais quoi car le facteur g n'est pas quelque chose qui se distribue plus ou moins selon les individus. Les psychologues qui défendent cette théorie partent du principe que l'intelligence fonctionne ainsi et de manière identique pour tous le monde.
Quant à Beethoven, s'il ne savait pas calculer de multiplications, c'est très probablement parce qu'il n'avait jamais appris...
Quant à Beethoven, s'il ne savait pas calculer de multiplications, c'est très probablement parce qu'il n'avait jamais appris...
Bec.Bunsen- Messages : 12
Date d'inscription : 23/08/2016
Re: facteur G
En gros, l'énergie mentale, c'est la libido, ou le qi, ou le prana...
Sauf qu'on néglige complètement la construction psychique, que les centres d'intérêts sont reliés à celle-ci, et les inhibitions, les stimulations et leurs absences, les enjeux psychiques, etc... bref, toute la vie.
(Oui l'éducation et l'instruction de Beethoven ont été chaotiques, mais aussi les chiffres, les maths et les sciences n'ont jamais été son truc.)
Sauf qu'on néglige complètement la construction psychique, que les centres d'intérêts sont reliés à celle-ci, et les inhibitions, les stimulations et leurs absences, les enjeux psychiques, etc... bref, toute la vie.
(Oui l'éducation et l'instruction de Beethoven ont été chaotiques, mais aussi les chiffres, les maths et les sciences n'ont jamais été son truc.)
Sun Simiao- Messages : 735
Date d'inscription : 04/08/2016
Localisation : ici
Re: facteur G
Oui je suis parfaitement d'accord avec toi, la théorie du facteur g a de très nombreuses limites. C'est d'ailleurs pour toutes ces apories conceptuelles que les modèles les plus en vogue actuellement sont des modèles plus souples comme les modèles hiérarchiques.
Pour que la théorie du facteur g fonctionne à 100%, il faudrait théoriquement que l'intégralité du contenu du test mesure uniquement l'intelligence pure. Or ça n'est pas le cas : le résultat à un test de QI est dépendant de nombreux autres facteurs comme l'origine sociale, le niveau d'éveil, etc... Autant d'éléments connexes qui viennent perturber les résultats qu'on ne peut donc incomber entièrement à l'intelligence.
Pour que la théorie du facteur g fonctionne à 100%, il faudrait théoriquement que l'intégralité du contenu du test mesure uniquement l'intelligence pure. Or ça n'est pas le cas : le résultat à un test de QI est dépendant de nombreux autres facteurs comme l'origine sociale, le niveau d'éveil, etc... Autant d'éléments connexes qui viennent perturber les résultats qu'on ne peut donc incomber entièrement à l'intelligence.
Bec.Bunsen- Messages : 12
Date d'inscription : 23/08/2016
Re: facteur G
Si vous voulez en savoir plus sur les théories de l'intelligence et la place de ce fameux facteur g, je vous recommande ce texte de Jacques Lautrey, très clair :
Lautrey, J. (2006). L’approche différentielle de l’intelligence. In Lautrey, J. (Ed.), Psychologie du développement et psychologie différentielle. Paris : PUF. http://jacques.lautrey.com/docs/pdf2_L_approche_differentielle_de_l_intelligence.pdf
En plus résumé :
Gauvrit, N. (2010). La structure de l’intelligence. Facteur g ou pas facteur g ? Science et pseudo-sciences, (289). http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1303
Enfin, en ce qui concerne le sens à donner au facteur g, son interprétation comme recouvrant une réalité biologique ou un simple effet statistique :
Ramus, F. (2012, avril). L’intelligence humaine, dans tous ses états. Cerveau & Psycho, (L’essentiel n°9), 4‑8. http://www.lscp.net/persons/ramus/docs/C&P12intelligence.pdf
Lautrey, J. (2006). L’approche différentielle de l’intelligence. In Lautrey, J. (Ed.), Psychologie du développement et psychologie différentielle. Paris : PUF. http://jacques.lautrey.com/docs/pdf2_L_approche_differentielle_de_l_intelligence.pdf
En plus résumé :
Gauvrit, N. (2010). La structure de l’intelligence. Facteur g ou pas facteur g ? Science et pseudo-sciences, (289). http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1303
Enfin, en ce qui concerne le sens à donner au facteur g, son interprétation comme recouvrant une réalité biologique ou un simple effet statistique :
Ramus, F. (2012, avril). L’intelligence humaine, dans tous ses états. Cerveau & Psycho, (L’essentiel n°9), 4‑8. http://www.lscp.net/persons/ramus/docs/C&P12intelligence.pdf
Gigi- Messages : 935
Date d'inscription : 08/10/2009
Age : 52
Re: facteur G
@Gigi, merci pour toutes ces références, je n'ai plus trop le courage de lire autant qu'avant sur le sujet, tu saurais nous résumer tout ça en quelques phrases ?
Re: facteur G
Mais qu'est-ce que l'intelligence pure ??
Est-ce la capacité de comprendre quelque chose intellectuellement ? Ou la capacité de l'intégrer et de le faire sien ?
Cette capacité demandant du temps, comment l'évaluer ? C'est impossible avec un court test !
La nature même de ce qu'on est capable de comprendre et/ou d'intégrer facilement et rapidement est différente selon les individus, et dépend de leurs centres d'intérêts, de leur éducation, de leurs savoir-faire... (il est amusant de voir les difficultés de beaucoup d'intellectuels à pratiquer des activités physiques, de gérer son corps en mouvement dans l'espace au milieu d'autres par exemple...).
L'intelligence serait-elle la capacité créative ? La capacité créative s'appuie sur ce qui justement a été profondément intégré, et pas seulement compris, est-elle le sommet de l'intelligence ? Mais selon ce que les individus ont eu la possibilité d'assimiler, qui dépend de l'éducation, du contexte, de la formation psychique et de l'héritage des parents (qui éduquent), cette capacité est donc différente... sans qu'on puisse l'attribuer à la nature innée des individus en question.
Un individu ne passe-t-il pas nécessairement d'abord par la phase d'assimilation avant de réellement créer ? Les capacités d'assimilation de nouvelles données n'est-elle pas réduite dans une période de la vie où l'activité est devenue essentiellement créative, les capacités d'apprentissage plus ou moins restreintes à son domaine d'élection, ou en lien avec celui-ci ?
Quel sens donne-t-on à l'intelligence, si l'on considère que l'on peut être très intelligent tout en ayant des relations sociales et humaines médiocres ?
Est-on réellement très intelligent si l'on meurt à 50 ans d'un cancer dû à une hygiène de vie désastreuse ?
Est-on réellement intelligent lorsqu'on ne peut garder des plantes en bonne santé chez soi ?
Est-on intelligent lorsque dans une situation de danger extrême, on perd son sang-froid, aggravant le péril pour soi et pour ses proches ?
Est-on vraiment intelligent lorsqu'on refuse de voir des réalités déplaisantes par idéalisme et impossibilité à admettre le réel et composer avec, quitte à faire périr toute sa famille, sacrifier ses amis ou ses concitoyens ?
Peut-on être intelligent et accepter la souffrance animale en consommant de la viande d'élevage industriel ?
Peut-on être très intelligent et incapable d'éduquer convenablement un enfant ?
Est-on vraiment intelligent lorsqu'on est incapable de jouir de la vie ?
Et qu'est donc l'intelligence impure ?
Est-ce la capacité de comprendre quelque chose intellectuellement ? Ou la capacité de l'intégrer et de le faire sien ?
Cette capacité demandant du temps, comment l'évaluer ? C'est impossible avec un court test !
La nature même de ce qu'on est capable de comprendre et/ou d'intégrer facilement et rapidement est différente selon les individus, et dépend de leurs centres d'intérêts, de leur éducation, de leurs savoir-faire... (il est amusant de voir les difficultés de beaucoup d'intellectuels à pratiquer des activités physiques, de gérer son corps en mouvement dans l'espace au milieu d'autres par exemple...).
L'intelligence serait-elle la capacité créative ? La capacité créative s'appuie sur ce qui justement a été profondément intégré, et pas seulement compris, est-elle le sommet de l'intelligence ? Mais selon ce que les individus ont eu la possibilité d'assimiler, qui dépend de l'éducation, du contexte, de la formation psychique et de l'héritage des parents (qui éduquent), cette capacité est donc différente... sans qu'on puisse l'attribuer à la nature innée des individus en question.
Un individu ne passe-t-il pas nécessairement d'abord par la phase d'assimilation avant de réellement créer ? Les capacités d'assimilation de nouvelles données n'est-elle pas réduite dans une période de la vie où l'activité est devenue essentiellement créative, les capacités d'apprentissage plus ou moins restreintes à son domaine d'élection, ou en lien avec celui-ci ?
Quel sens donne-t-on à l'intelligence, si l'on considère que l'on peut être très intelligent tout en ayant des relations sociales et humaines médiocres ?
Est-on réellement très intelligent si l'on meurt à 50 ans d'un cancer dû à une hygiène de vie désastreuse ?
Est-on réellement intelligent lorsqu'on ne peut garder des plantes en bonne santé chez soi ?
Est-on intelligent lorsque dans une situation de danger extrême, on perd son sang-froid, aggravant le péril pour soi et pour ses proches ?
Est-on vraiment intelligent lorsqu'on refuse de voir des réalités déplaisantes par idéalisme et impossibilité à admettre le réel et composer avec, quitte à faire périr toute sa famille, sacrifier ses amis ou ses concitoyens ?
Peut-on être intelligent et accepter la souffrance animale en consommant de la viande d'élevage industriel ?
Peut-on être très intelligent et incapable d'éduquer convenablement un enfant ?
Est-on vraiment intelligent lorsqu'on est incapable de jouir de la vie ?
Et qu'est donc l'intelligence impure ?
Sun Simiao- Messages : 735
Date d'inscription : 04/08/2016
Localisation : ici
Re: facteur G
julien456 a écrit:
j'ai cherché un peu sur internet ce que signifiait "le facteur g" dans un test de qi (terme souvent employé), mais je n'ai pas vraiment compris? les épreuves chargées en "facteur G" comme par exemple celles des indices verbaux sont plus représentatives du qi que celles faiblement chargées?
La notion de facteur g remonte aux travaux de Spearman au début du XXème siècle : il avait observé l'existence d'un lien entre les résultats des individus sur diverses tâches d'intelligence ou de perception. On le résume souvent en disant que c'est le constat que les personnes qui obtiennent de bonnes notes à certains tests on tendance à obtenir de bonnes notes à tous les tests (et réciproquement). Mathématiquement, c'est l'existence d'une corrélation entre les résultats à tous les tests.
A partir de ce constat, on est tentés de se demander, comme Spearman : ces résultats sont-ils révélateurs d'une propriété du système cognitif, qui rendrait celui-ci plus ou moins efficace sur toutes les tâches ? Cette propriété est appelée intelligence générale, facteur g pour les intimes.
Dit autrement, le facteur g, c'est la part de variation commune à tous les tests, une variable latente qui influencerait le résultat de toutes les tâches. Variable latente car elle n'est pas mesurable directement, mais uniquement par le biais de son influence sur les performances à diverses tâches.
Cette influence n'est pas la même pour toutes les tâches. Plus la performance sur une tâche est déterminée par le facteur g, plus ont dit qu'elle est saturée en facteur g. La saturation en facteur g d'une épreuve, c'est donc une mesure du poids du facteur g dans la variation des performances à cette épreuve, par rapport à l'influence de facteurs plus spécifiques (mais néanmoins communs à plusieurs tâches, comme par exemple la perception visuo-spatiale) et par des capacités propres uniquement à la tâche.
Je ne dirais donc pas que les épreuves saturées en facteur g sont "plus représentatives du qi", mais que le score obtenu à ces épreuves est plus influencé par le facteur g / QIT que par des capacités plus spécifiques.
Pour mieux se rendre compte, voici un graphe sur lequel sont représentées, en couleur, les parts de variance expliquées par chaque facteur (la part de variance s'obtient en élevant le coefficient de corrélation (sur les flèches) au carré. Une corrélation de 0,5 entre A et B signifie que A explique 25% de la variance de B) :
- en bleu la part du facteur g
- en rose/vert/jaune/turquoise la part propre à la compréhension verbale (d.CV), au raisonnement perceptif (d.RP), à la mémoire de travail (d.RP) et à la vitesse de traitement (d.VT)
- en gris foncé la part spécifique à chaque tâche (noms des subtests à droite)
- en gris clair, la part d'erreur
(Source : http://my.ilstu.edu/~wjschne/AssessingPsyche/AssessingPsycheSoftware.html. J'ai traduit les énoncés en français, mais les données sont américaines.)
On voit que le subtest vocabulaire est le plus saturé en facteur g : plus de la moitié (52%) de la variance expliquée par le facteur g, et seulement 27% par les compétences en compréhension verbale.
En revanche, code et symboles ne sont influencés qu'à 30% par le facteur g, et à 33% par les capacités en vitesse de traitement. Barrage est encore moins marqué par le facteur g.
Données françaises issues du modèle retenu dans le manuel de la WAIS-IV :
Gigi- Messages : 935
Date d'inscription : 08/10/2009
Age : 52
Re: facteur G
@Gigi
J'ai feuilleté un peu les référence plus haut, j'ai beaucoup de mal à ne pas mordre ma ceinture en lisant (tellement les implicites me mettent hors de moi) : et pourtant, pourtant c'est tellement plus travaillé que des nombreuses chose qu'on peut lire sur ce forum .. que j'aurais presque envie de reprendre tes documents, et de demander à la modération de les mettre en sticky quelque part pour les nouveaux venus ... (d'ailleurs je le ferait peut être).
Pour revenir à cette notion de "jugement" dans le mot "intelligence", et sur le biais que ça entraîne au niveau des avancées dans la compréhension des comportements humains (je prefère parler de comportemnet plutôt que d'intelligence, car l'intelligence à un moment doit bien se réduire à une forme comportementale pour être apréhender en tant que fait objectif), je pense que mon problème, c'est que j'ai le sentiment qu'il y a des biais partout. En particulier dans la collecte des informations de base, mais aussi bien sûr dans leur diffusion.
Et quand je lis des documents, même ceux que tu fournis ici, et dont la lecture me semble fortement conseillé à tous ceux qui veulent passer un test de QI, ou qui se sentent de près ou de loin concerné par le sujet de la douance, je suis mal à l'aise, car je ressens des implicites qui n'ont rien à voir avec la volonté de faire progresser la connaissance, et tout à voir avec le besoin de structurer hierarchiquement la société.
Supposons qu'on désire faire avancer la science de l'étude des comportements, et en particulier qu'on souhaite s'intéresser à des mesures de performances ... comment procéder ?
L'idée de Binet d'étudier les enfants, me semble vraiment être une base solide : il est de notoriété publique, et chacun peut le vérifier à la maison, que les enfants se développent petit à petit, et dans des ordres différents, pour acquérir un ensemble de comportements qui sont tellement diffusés parmi la population adulte, qu'on peut affirmer que chacun fini par y accéder.
S'intéresser à la mesure des comportements humains, si la volonté était là, aurait du donc produire de montagne de données sur comment les enfants se développent, et des montagnes des données sur les aspects normatifs et moyens (mono dimensionnel, oubien multidimensionnel) de ces acquisitions.
Les données pertinentes existent t'elles ?
Soit ces montagnes de données collectées à propos des enfants n'existent pas (pas de montagne de données permettant de savoir comment et dans quel ordre en enfant acquière ses capacités d'adulte), soit c'est le cas, mais c'est suffisament discret pour que je ne puisse pas m'en rendre compte : dans l'une comme dans l'autre hypothèse, ça met en évidence de mon point de vue un effet de biais massif : une volonté d'ignorer le fait objectif, pour aller spontanément vers une subjectivité commode et non dérangeante.
Je crois sincère que la raison pour laquelle la connaissance objective avance si lentement, c'est que les gens, les chercheurs ont peur : ils ont peur d'être remis en cause dans leur identité hiérarchique. Existe t'il un moyen de mettre en évidence ce phénomène dont je postule ici l'existence ? Existe t'il une expérience "psycho-sociologique" qu'on peut mettre en place pour tester cette hypothèse ? Ne devrait-ce pas faire partie de l'étude des comportements humains que de faire des hypothèses sur les biais possibles et de mettre en avant les mécanismes par lesquels ces biais sont renforcés ou diminués ?
Hypothèse du biais de protection hiérarchique
Je n'ai pas vraiment de doute que je si j'avais accès à toutes les expériences de socio-psychologie déjà menée, je trouverais des arguments pour renforcer mon impression que ce biais "protection de l'identité hierarchique" est susceptible d'exister. Le grand public connait les expériences de milgrame, on connait aussi les expériences qui montrer que les perceptions sont affectés par les attentes supposées du groupe, on connait également l'influence que peut avoir sur le comportement le simple visionnage d'une vidéo (ou le témoins de la modification de comportement est la propension à aider une personne qu'on bouscule à ramasser les papiers qu'elle a fait tomber), tout ça montre une chose que chacun sait déjà : nous ne sommes pas bien équiper pour exercer une collecte objective de donnée, nous ne sommes pas bien équipe pour être conscience de ce qu'on fait, et des raisons pour lesquelles on le fait.
Le chercheur qui veut faire avancer la connaissance (car je suis convaincu que ça existe ! Si si), se doit donc d'être toujours attentif, et le premier travail avant de pouvoir étudier "intelligence", serait déjà d'étudier l'humain qui se penche sur le problème "intelligence", de comprendre ses modalités de réactions sinon de façon individuelle, du moins de manière statistique. Une fois qu'on en serait là, on serait équipé de grilles de compensations, des comportements de précautions qui idéalement offrirait des contournement vis à vis des biais cognitifs les plus courrant.
Pour moi qui ne suis pas chercheur, qui n'ai pas accès à un environnement où je pourrais tester mes compatriotes pour en dégager objectivement des mécanismes, je dis à l'aide de mes quelques observation personnelle, que le biais qui me semble le plus grossier dans la volonté d'explorer "intelligence" est le biais hiérarchique. Le mot "intelligence" est imprégné de statut social, et le statut social est lié à la place dans une grande hiérarchie. Les gens intelligents sont naturellement en haut, et les gens non intelligents, sont naturellement en bas. Ainsi donc une personne qui connait sa place hiérarchique, ne se déclarera jamais "intellligente" si cette place est en bas, même si elle obtient le maximum à test. De même une personne qui connait sa place et qui est en haut, ne se déclarera jamais "bête", même si elle a des scores particulièrement proche du handicap mental.
Chacun est naturellement a sa juste place, il existe bien sûr des mouvements, mais si on veut que les choses restent stables, il est nécessaire que toute investigation d'un élément potentiellement hiérarchisant tel que "intelligence" soit un minimum compatable avec la pyramide des statuts sociaux déjà en place : sinon on risque le chaos.
Conclusion en admettant l'existence du phénomène supposé
Le choix de s'intéresser scientifiquement à l' "intelligence" de façon directe ne peut pas être un bon choix concernant l'avancée de la collecte de connaissances sur ce que nous somme : le mot même, par sa fonction sociale majeure, contraint à l'existence de biais particulièrement forts et insidieux. Pour s'intéresser rationnellement à "intelligence", il est absolument nécessaire de contourner la difficulté : par exemple en collectant des données sur les fait observables de catégories "comportement humain" ou encore "développement de l'enfant". Là on peut commencer à aborder la question avec objectivité, juste du fait d'un choix des mots qui évitent d'entrer en collusion avec des phénomènes de biais psychologiques inconscients majeurs.
J'ai feuilleté un peu les référence plus haut, j'ai beaucoup de mal à ne pas mordre ma ceinture en lisant (tellement les implicites me mettent hors de moi) : et pourtant, pourtant c'est tellement plus travaillé que des nombreuses chose qu'on peut lire sur ce forum .. que j'aurais presque envie de reprendre tes documents, et de demander à la modération de les mettre en sticky quelque part pour les nouveaux venus ... (d'ailleurs je le ferait peut être).
Pour revenir à cette notion de "jugement" dans le mot "intelligence", et sur le biais que ça entraîne au niveau des avancées dans la compréhension des comportements humains (je prefère parler de comportemnet plutôt que d'intelligence, car l'intelligence à un moment doit bien se réduire à une forme comportementale pour être apréhender en tant que fait objectif), je pense que mon problème, c'est que j'ai le sentiment qu'il y a des biais partout. En particulier dans la collecte des informations de base, mais aussi bien sûr dans leur diffusion.
Et quand je lis des documents, même ceux que tu fournis ici, et dont la lecture me semble fortement conseillé à tous ceux qui veulent passer un test de QI, ou qui se sentent de près ou de loin concerné par le sujet de la douance, je suis mal à l'aise, car je ressens des implicites qui n'ont rien à voir avec la volonté de faire progresser la connaissance, et tout à voir avec le besoin de structurer hierarchiquement la société.
Supposons qu'on désire faire avancer la science de l'étude des comportements, et en particulier qu'on souhaite s'intéresser à des mesures de performances ... comment procéder ?
L'idée de Binet d'étudier les enfants, me semble vraiment être une base solide : il est de notoriété publique, et chacun peut le vérifier à la maison, que les enfants se développent petit à petit, et dans des ordres différents, pour acquérir un ensemble de comportements qui sont tellement diffusés parmi la population adulte, qu'on peut affirmer que chacun fini par y accéder.
S'intéresser à la mesure des comportements humains, si la volonté était là, aurait du donc produire de montagne de données sur comment les enfants se développent, et des montagnes des données sur les aspects normatifs et moyens (mono dimensionnel, oubien multidimensionnel) de ces acquisitions.
Les données pertinentes existent t'elles ?
Soit ces montagnes de données collectées à propos des enfants n'existent pas (pas de montagne de données permettant de savoir comment et dans quel ordre en enfant acquière ses capacités d'adulte), soit c'est le cas, mais c'est suffisament discret pour que je ne puisse pas m'en rendre compte : dans l'une comme dans l'autre hypothèse, ça met en évidence de mon point de vue un effet de biais massif : une volonté d'ignorer le fait objectif, pour aller spontanément vers une subjectivité commode et non dérangeante.
Je crois sincère que la raison pour laquelle la connaissance objective avance si lentement, c'est que les gens, les chercheurs ont peur : ils ont peur d'être remis en cause dans leur identité hiérarchique. Existe t'il un moyen de mettre en évidence ce phénomène dont je postule ici l'existence ? Existe t'il une expérience "psycho-sociologique" qu'on peut mettre en place pour tester cette hypothèse ? Ne devrait-ce pas faire partie de l'étude des comportements humains que de faire des hypothèses sur les biais possibles et de mettre en avant les mécanismes par lesquels ces biais sont renforcés ou diminués ?
Hypothèse du biais de protection hiérarchique
Je n'ai pas vraiment de doute que je si j'avais accès à toutes les expériences de socio-psychologie déjà menée, je trouverais des arguments pour renforcer mon impression que ce biais "protection de l'identité hierarchique" est susceptible d'exister. Le grand public connait les expériences de milgrame, on connait aussi les expériences qui montrer que les perceptions sont affectés par les attentes supposées du groupe, on connait également l'influence que peut avoir sur le comportement le simple visionnage d'une vidéo (ou le témoins de la modification de comportement est la propension à aider une personne qu'on bouscule à ramasser les papiers qu'elle a fait tomber), tout ça montre une chose que chacun sait déjà : nous ne sommes pas bien équiper pour exercer une collecte objective de donnée, nous ne sommes pas bien équipe pour être conscience de ce qu'on fait, et des raisons pour lesquelles on le fait.
Le chercheur qui veut faire avancer la connaissance (car je suis convaincu que ça existe ! Si si), se doit donc d'être toujours attentif, et le premier travail avant de pouvoir étudier "intelligence", serait déjà d'étudier l'humain qui se penche sur le problème "intelligence", de comprendre ses modalités de réactions sinon de façon individuelle, du moins de manière statistique. Une fois qu'on en serait là, on serait équipé de grilles de compensations, des comportements de précautions qui idéalement offrirait des contournement vis à vis des biais cognitifs les plus courrant.
Pour moi qui ne suis pas chercheur, qui n'ai pas accès à un environnement où je pourrais tester mes compatriotes pour en dégager objectivement des mécanismes, je dis à l'aide de mes quelques observation personnelle, que le biais qui me semble le plus grossier dans la volonté d'explorer "intelligence" est le biais hiérarchique. Le mot "intelligence" est imprégné de statut social, et le statut social est lié à la place dans une grande hiérarchie. Les gens intelligents sont naturellement en haut, et les gens non intelligents, sont naturellement en bas. Ainsi donc une personne qui connait sa place hiérarchique, ne se déclarera jamais "intellligente" si cette place est en bas, même si elle obtient le maximum à test. De même une personne qui connait sa place et qui est en haut, ne se déclarera jamais "bête", même si elle a des scores particulièrement proche du handicap mental.
Chacun est naturellement a sa juste place, il existe bien sûr des mouvements, mais si on veut que les choses restent stables, il est nécessaire que toute investigation d'un élément potentiellement hiérarchisant tel que "intelligence" soit un minimum compatable avec la pyramide des statuts sociaux déjà en place : sinon on risque le chaos.
Conclusion en admettant l'existence du phénomène supposé
Le choix de s'intéresser scientifiquement à l' "intelligence" de façon directe ne peut pas être un bon choix concernant l'avancée de la collecte de connaissances sur ce que nous somme : le mot même, par sa fonction sociale majeure, contraint à l'existence de biais particulièrement forts et insidieux. Pour s'intéresser rationnellement à "intelligence", il est absolument nécessaire de contourner la difficulté : par exemple en collectant des données sur les fait observables de catégories "comportement humain" ou encore "développement de l'enfant". Là on peut commencer à aborder la question avec objectivité, juste du fait d'un choix des mots qui évitent d'entrer en collusion avec des phénomènes de biais psychologiques inconscients majeurs.
Re: facteur G
@ Stauk : décidément, j'aime toujours autant te lire ;-)
Pour corroborer les propos de Stauk :
Quel est au juste le phénomène observable objectivement, extérieur au test de QI, qui permet d'établir une corrélation entre l' "intelligence" et le résultat des tests ?
A l'origine de la création des tests, il me semble que c'était les résultats scolaires, non ?
Binet and Co ont établi un test qui permettait de valider le postulat suivant :
bons résultats scolaires → intelligence supérieure, difficultés scolaires → déficience.
La corrélation entre réussite scolaire/ durée des études et statut socio-professionnel (hors période de crise économique, lol) étant je crois assez claire, on peut en conclure que le postulat sur lequel est fondé le test de QI, c'est que l'échelle sociale est proportionnelle au niveau d'intelligence.
Depuis, il semble qu'on ait affiné, perfectionné les tests, mais à quel moment a-t-on remis en cause ce postulat ? Quand est-ce que la recherche en est sortie pour aller voir si on ne trouvait pas de l'intelligence ailleurs que dans le cadre très étroit de la ligne droite scolarité > profession ?
Ah, bah oui, pas facile, faudrait trouver un autre aspect objectivable sur lequel s'appuyer pour établir des tests...
Apparemment, la corrélation existe toujours (j'ai vu passer sur ce forum des stats concernant le rapport QI/ niveau d'études et type d'études), et d'en conclure benoîtement que c'est la preuve que les gens qui font des études sup sont + « intelligents »… C'est pas un peu prendre le problème à l'envers ?
Parallèlement, aujourd'hui, on nous dit que le test permet de détecter des surdoués en échec scolaire, plein même, 30%, tout ça.
Donc on parle désormais de « potentiel » (à faire des études).
Super, mais alors je repose ma première question ?
Je pars un peu en biais par rapport à la problématique soulevée par Stauk, mais pour revenir dans le droit chemin : maintenir ses avantages quand on est avantagé, bousculer le statu-quo quand on ne l'est pas, c'est une constante de la motivation humaine, même inconsciente. A quelle catégorie appartiennent les chercheurs, peut-on être à la fois juge et parti ?
Ça doit demander une sacrée dose de rigueur morale et intellectuelle, doublée d'une solide conscience de soi !
Quand je vois la mauvaise foi qui fleurit à tous les coins de forum depuis le début, des réponses à l'expression « jugement de valeur » qui comparent la mesure de l'intelligence à celle d'une distance ou d'une surface, ou font mine de ne pas comprendre le sens de « valeur » ici, comme si on ne vivait pas dans une société dont les pouvoirs (financiers, par exemple) sont hiérarchisés sur les critères intellectuels correspondant aux études, je me dis que la volonté d'objectivité chez les chercheurs, c'est pas gagné…
Pour corroborer les propos de Stauk :
Quel est au juste le phénomène observable objectivement, extérieur au test de QI, qui permet d'établir une corrélation entre l' "intelligence" et le résultat des tests ?
A l'origine de la création des tests, il me semble que c'était les résultats scolaires, non ?
Binet and Co ont établi un test qui permettait de valider le postulat suivant :
bons résultats scolaires → intelligence supérieure, difficultés scolaires → déficience.
La corrélation entre réussite scolaire/ durée des études et statut socio-professionnel (hors période de crise économique, lol) étant je crois assez claire, on peut en conclure que le postulat sur lequel est fondé le test de QI, c'est que l'échelle sociale est proportionnelle au niveau d'intelligence.
Depuis, il semble qu'on ait affiné, perfectionné les tests, mais à quel moment a-t-on remis en cause ce postulat ? Quand est-ce que la recherche en est sortie pour aller voir si on ne trouvait pas de l'intelligence ailleurs que dans le cadre très étroit de la ligne droite scolarité > profession ?
Ah, bah oui, pas facile, faudrait trouver un autre aspect objectivable sur lequel s'appuyer pour établir des tests...
Apparemment, la corrélation existe toujours (j'ai vu passer sur ce forum des stats concernant le rapport QI/ niveau d'études et type d'études), et d'en conclure benoîtement que c'est la preuve que les gens qui font des études sup sont + « intelligents »… C'est pas un peu prendre le problème à l'envers ?
Parallèlement, aujourd'hui, on nous dit que le test permet de détecter des surdoués en échec scolaire, plein même, 30%, tout ça.
Donc on parle désormais de « potentiel » (à faire des études).
Super, mais alors je repose ma première question ?
Je pars un peu en biais par rapport à la problématique soulevée par Stauk, mais pour revenir dans le droit chemin : maintenir ses avantages quand on est avantagé, bousculer le statu-quo quand on ne l'est pas, c'est une constante de la motivation humaine, même inconsciente. A quelle catégorie appartiennent les chercheurs, peut-on être à la fois juge et parti ?
Ça doit demander une sacrée dose de rigueur morale et intellectuelle, doublée d'une solide conscience de soi !
Quand je vois la mauvaise foi qui fleurit à tous les coins de forum depuis le début, des réponses à l'expression « jugement de valeur » qui comparent la mesure de l'intelligence à celle d'une distance ou d'une surface, ou font mine de ne pas comprendre le sens de « valeur » ici, comme si on ne vivait pas dans une société dont les pouvoirs (financiers, par exemple) sont hiérarchisés sur les critères intellectuels correspondant aux études, je me dis que la volonté d'objectivité chez les chercheurs, c'est pas gagné…
François Pignon- Messages : 6
Date d'inscription : 13/01/2016
Re: facteur G
Mais prend-on en compte l'influence de la météo, de la pression, de l'environnement électro-magnétique, des astres au moment où la personne passe le test ? A-t-on mesuré l'influence de la génétique, de l'alimentation à court et long terme du sujet testé, de son sommeil, de son activité physique, de sa santé depuis la naissance, la qualité de son environnement physique et humain, l'influence de la solitude, du fait d'avoir un animal de compagnie ? Comment prend-on en compte les facteurs de l'éducation, du milieu social, de la qualité de l'enseignement scolaire, du temps passé avec une télé allumée pendant la prime enfance, puis regardée, du temps passé à jouer à des jeux vidéos, devant un ordinateur, à lire, à écouter de la musique, l'influence sur les résultats des activités physiques, artistiques, ou autres ? De l'état émotionnel présent et passé, des croyances notamment sur sa valeur et ses aptitudes ? Des attentes des parents, de la culture d'origine de ceux-ci et des types de savoir-faire valorisés dans celle-ci ?
Tout cela perturbe à coup sûr la mesure de l'intelligence pure
L'intelligence ne peut pas se définir, des capacités peuvent se mesurer, mais elles dépendent d'une telle multitude de facteurs que ce qu'on appelle don ou potentiel pour éviter le terme d'intelligence, disparaît à son tour en tant que chose en soit.
"Tout ce qui relève du monde phénoménal des causes et des conséquences est fondamentalement vide", nous dit le bouddhisme. Voilà qui mérite réflexion.
Tout cela perturbe à coup sûr la mesure de l'intelligence pure
L'intelligence ne peut pas se définir, des capacités peuvent se mesurer, mais elles dépendent d'une telle multitude de facteurs que ce qu'on appelle don ou potentiel pour éviter le terme d'intelligence, disparaît à son tour en tant que chose en soit.
"Tout ce qui relève du monde phénoménal des causes et des conséquences est fondamentalement vide", nous dit le bouddhisme. Voilà qui mérite réflexion.
Dernière édition par Sun Simiao le Lun 12 Sep 2016 - 22:13, édité 3 fois
Sun Simiao- Messages : 735
Date d'inscription : 04/08/2016
Localisation : ici
Re: facteur G
Mon médecin, oui, mais la médecine, c'est pas scientifique...Mais prend-on en compte l'influence de la météo, de la pression, de l'environnement électro-magnétique,des astres au moment où la personne passe le test? A-t-on mesuré l'influence de l'alimentation à court et long terme du sujet testé, de son sommeil, de son activité physique, de sa santé depuis la naissance, la qualité de son environnement physique et humain, l'influence de la solitude, du fait d'avoir un animal de compagnie ?
François Pignon- Messages : 6
Date d'inscription : 13/01/2016
Re: facteur G
Stauk,
D'abord une petite suggestion : est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de créer un fil dédié aux questions que tu abordes ici et dans l'autre fil où il a été question des mésusages de la notion d'intelligence, et d'y demander le déplacement de ces messages ?
Quelques éléments pour alimenter tes réflexions :
Place de la notion d'intelligence dans la recherche, et "mesure" de l'intelligence
Un article scientifique, malheureusement un peu ancien, rédigé par un groupe scientifique pour remettre les pendules à l'heure sur la recherche en matière d'intelligence, ce qu'on sait ou pas, dans l'idée d'éviter les dérives d'utilisation du concept ou de productions scientifiques par les médias ou les politiques :
Neisser, U., Boodoo, G., Bouchard Jr., T. J., Wade, A., Brody, N., Ceci, S. J., … Urbina, S. (1996). Intelligence: Knowns and unknowns. American Psychologist, 51(2), 77‑101. http://differentialclub.wdfiles.com/local--files/definitions-structure-and-measurement/Intelligence-Knowns-and-unknowns.pdf
Biais
La question des biais est très étudiée en psychologie, et de nombreux biais ont été mis en évidence.
Certains d'entre eux s'appliquent aux chercheurs, et la formation à la recherche inclut donc souvent une mise en garde contre ces biais.
La méthode scientifique est en grande partie conçue pour limiter les biais et permettre une validation ou une infirmation rigoureuse des hypothèses.
Il n'en reste pas moins des biais et des sources d'erreur, mis à jour notamment lorsque des chercheurs ne parviennent pas à répliquer les résultats d'une autre équipe.
Développement des enfants
Le domaine de la psychologie qui s'intéresse au développement des enfants est la psychologie du développement.
Une figure historique dans ce domaine est Jean Piaget, qui a étudié le développement cognitif des enfants et a produit un corpus important.
Des théories plus récentes sont dites néo-piagétiennes.
Une autre figure historique du domaine est Lev Vygotski
De nous jours, en France, quelqu'un comme Olivier Houdé travaille sur ce sujet.
Hypothèse du biais de protection hiérarchique
Cette hypothèse m'a fait penser à la théorie de la justification du système. Ci-dessous un résumé d'un article plus long qui présente cette théorie et la critique :
D'abord une petite suggestion : est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de créer un fil dédié aux questions que tu abordes ici et dans l'autre fil où il a été question des mésusages de la notion d'intelligence, et d'y demander le déplacement de ces messages ?
Quelques éléments pour alimenter tes réflexions :
Place de la notion d'intelligence dans la recherche, et "mesure" de l'intelligence
C'est exactement la situation actuelle en sciences cognitives : on étudie les différentes fonctions cognitives.Stauk a écrit:Pour s'intéresser rationnellement à "intelligence", il est absolument nécessaire de contourner la difficulté : par exemple en collectant des données sur les fait observables de catégories "comportement humain" ou encore "développement de l'enfant".
Un article scientifique, malheureusement un peu ancien, rédigé par un groupe scientifique pour remettre les pendules à l'heure sur la recherche en matière d'intelligence, ce qu'on sait ou pas, dans l'idée d'éviter les dérives d'utilisation du concept ou de productions scientifiques par les médias ou les politiques :
Neisser, U., Boodoo, G., Bouchard Jr., T. J., Wade, A., Brody, N., Ceci, S. J., … Urbina, S. (1996). Intelligence: Knowns and unknowns. American Psychologist, 51(2), 77‑101. http://differentialclub.wdfiles.com/local--files/definitions-structure-and-measurement/Intelligence-Knowns-and-unknowns.pdf
- Résumé:
- Presents findings of a task force established by the American Psychological Association to report on the issues of what is known and unknown about intelligence. Significant conceptualizations of intelligence are reviewed, including the psychometric approach, theories of multiple forms of intelligence, cultural variations, theories of developmental progressions, and biological approaches. The meaning of intelligence test scores, what they predict, and how well they predict intelligence is discussed. Genetic factors and intelligence, focusing on individual differences, conventional IQ tests, and other tests intended to measure cognitive ability, are described. Environmental factors such as social and biological variables are discussed, and sex and ethnic group differences are addressed. Recommendations for future research are presented.
Biais
La question des biais est très étudiée en psychologie, et de nombreux biais ont été mis en évidence.
Certains d'entre eux s'appliquent aux chercheurs, et la formation à la recherche inclut donc souvent une mise en garde contre ces biais.
La méthode scientifique est en grande partie conçue pour limiter les biais et permettre une validation ou une infirmation rigoureuse des hypothèses.
Il n'en reste pas moins des biais et des sources d'erreur, mis à jour notamment lorsque des chercheurs ne parviennent pas à répliquer les résultats d'une autre équipe.
Développement des enfants
Le domaine de la psychologie qui s'intéresse au développement des enfants est la psychologie du développement.
Une figure historique dans ce domaine est Jean Piaget, qui a étudié le développement cognitif des enfants et a produit un corpus important.
Des théories plus récentes sont dites néo-piagétiennes.
Une autre figure historique du domaine est Lev Vygotski
De nous jours, en France, quelqu'un comme Olivier Houdé travaille sur ce sujet.
Hypothèse du biais de protection hiérarchique
Cette hypothèse m'a fait penser à la théorie de la justification du système. Ci-dessous un résumé d'un article plus long qui présente cette théorie et la critique :
- Théorie de la justification du système:
La théorie de la justification du système, élaborée par Jost, part du constat suivant : alors que le monde dans lequel nous vivons est marqué par de fortes injustices, nous constatons qu'il se perpétue. Ce statu quo s'observe à plusieurs niveaux : élections, niveau de contestation active de l'organisation sociale...
Jost observe ce qu'il tient pour un paradoxe : assez souvent, les individus du bas de la pyramide sociale (ceux qui sont désavantagés par l'organisation sociale) soutiennent plus fortement l'organisation sociale telle qu'elle existe, que les individus mieux positionnés dans l'échelle sociale. Comment comprendre ce résultat ? Jost s'appuie alors sur le mécanisme de la dissonance idéologique. Pour réduire la dissonance idéologique qu'ils peuvent éprouver (ma situation personnelle est difficile, et je peux en partie l'expliquer par l'injustice de la société), les individus pourraient choisir de réduire cette dissonance en modifiant leur croyance (le système n'est pas vraiment injuste, mais ce sont les individus qui composent mon groupe de défavorisés qui le méritent bien...). Cette stratégie serait d'autant plus accessible que ces individus délaisseraient d'autres stratégies (manifestation, action collective nécessitant une cohésion de groupe et une stratégie de défense de ses intérêts...). Jost poursuit son raisonnement : si le système d'injustice se perpétue, c'est bien sûr parce que ceux (les favorisés) qui en profitent le soutiennent, mais aussi parce que ceux qui en pâtissent ne le contestent pas, voire même le soutiennent.
Plusieurs critiques ont été faites à cette théorie :
- La contestation et la critique de l'organisation sociale existent bel et bien. L'actualité nous l'enseigne quotidiennement. Dans ce cadre, la TJS n'est pas opérante : comment peut-elle rendre compte des manifestations, des grèves ? C'est d'abord en ce sens qu'elle n'est pas une théorie de la contestation et de l'innovation sociales.
- Cette théorie fait reposer, en grande partie, la perpétuation du système producteur d'injustice sur le "consentement" de ceux qui sont "victimes" de ce même système. Ce raisonnement tend à rendre les victimes responsables de leur sort, en psychologisant leur propre subordination. On peut aussi s'interroger : l'organisation sociale se perpétue-t-elle parce que les moins favorisés ne la contestent pas, ou bien parce d'autres acteurs (en position de force économique et politique) font en sorte qu'elle n'évolue pas ?
- Comment appréhender théoriquement le fait que les mouvements de contestation sociale sont la plupart du temps, portés non par les groupes les plus défavorisés mais par des groupes intermédiaires (étudiants, classes moyennes) ? Elcheroth avance une idée : dans des contextes difficiles et menaçants, ce sont les groupes intermédiaires qui critiquent le plus le fonctionnement du système pour 2 raisons. D'une part car dans cette situation difficile, ils se sentent menacés de relégation, et donc tendent à vouloir rétablir le bon fonctionnement des principes de justice du système (à noter qu'ils ne critiquent pas les règles du système, mais leur non application, ou mauvaise application). D'autre part, car ces moments de crise aiguisent, dans ces classes intermédiaires, la normativité de certains principes d'attachement aux institutions garantes de l'organisation sociale (Elcheroth parle de la distinctivité qui permet à ces catégories sociales de se distinguer symboliquement en affichant leur attachement à ces principes fondateurs).
Gigi- Messages : 935
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