Pourquoi ce serait moi l'anormal?
4 participants
Page 1 sur 1
Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Salut amis
Etant aspie, mais mes particularités mentales n'étant pas toutes liées à cet handicap, j'ai discuté avec des gens et j'en ai conclu que dans l'opinion de mes proches, moi et les autres autistes nous sommes des déviants même si ils ne me le disent pas directement et ceux qui forment l'écrasante majorité des normaux (les personnes typiques) sont dans la vérité
Alors moi cela ne m'angoisse pas du tout d'être anormal et que tout le monde le sache, mais il est des choses que je ne pourrais jamais ignorer à cause de mon vécu, je vais établir une liste de caractéristiques qui forment la psychologie 1)des normaux 2) des asperger et zèbres (je ne crois pas être zèbre mais je me sens très solidaire des zèbres car eux et les asperger dont je fais partie sont passés par des difficultés similaires)
1)Les normaux
Ils acceptent la laideur de cette sociabilité insidieuse et sourde qui se manifeste a chaque instant de la vie moderne voire l'apprécient et en tout cas s'y adaptent toujours même si ils peuvent la critiquer à la marge.
2)Les aspies et zebres
Ils sont dégoutés par la mesquinerie ambiante dans les rapports sociaux avec les normaux, ils ne peuvent pas s'y adapter et même si ils pouvaient cela les révulse
et là je vais recentrer un peu le truc sur mon expérience personnelle, je n'aime pas l'environnement urbain, je vis dans une petite baraque depuis toujours au bord d'une rivière quelque part entre le Jura et les Pyrénées (c'est vaste mais ça donne une idée) et je comprend pas qu'on puisse vivre au milieu du béton
Alors je vous pose la question, suis-je anormal, moi qui refuse en bloc l'urbanisation qui est un processus qui amène la mort lente du règne vivant, moi qui refuse le grégarisme avec ce qu'il implique d'abjection et de vilenie?
Et l'individu lambda, est il normal parce qu'il peut s'adapter à tout même au pire? Est-ce finalement une qualité de s'adapter au monde actuel quand on fait un zoom
et qu'on voit le bazar en détail?
Est-ce qu'il vaut mieux être qualifié d'ermite replié sur soi-même quand bien même ce serait exagéré même si la figure de l'ermite me plaît, ou devenir l'image d'un certain philosophe milliardaire d'un quartier branché qui à accepté toute la chienlit jusqu'à la boulimie?
Voila désolé d'être un peu prosaïque dans mon expression mais il commence à se faire tard,
Merci d'avance pour vos réponses
Etant aspie, mais mes particularités mentales n'étant pas toutes liées à cet handicap, j'ai discuté avec des gens et j'en ai conclu que dans l'opinion de mes proches, moi et les autres autistes nous sommes des déviants même si ils ne me le disent pas directement et ceux qui forment l'écrasante majorité des normaux (les personnes typiques) sont dans la vérité
Alors moi cela ne m'angoisse pas du tout d'être anormal et que tout le monde le sache, mais il est des choses que je ne pourrais jamais ignorer à cause de mon vécu, je vais établir une liste de caractéristiques qui forment la psychologie 1)des normaux 2) des asperger et zèbres (je ne crois pas être zèbre mais je me sens très solidaire des zèbres car eux et les asperger dont je fais partie sont passés par des difficultés similaires)
1)Les normaux
Ils acceptent la laideur de cette sociabilité insidieuse et sourde qui se manifeste a chaque instant de la vie moderne voire l'apprécient et en tout cas s'y adaptent toujours même si ils peuvent la critiquer à la marge.
2)Les aspies et zebres
Ils sont dégoutés par la mesquinerie ambiante dans les rapports sociaux avec les normaux, ils ne peuvent pas s'y adapter et même si ils pouvaient cela les révulse
et là je vais recentrer un peu le truc sur mon expérience personnelle, je n'aime pas l'environnement urbain, je vis dans une petite baraque depuis toujours au bord d'une rivière quelque part entre le Jura et les Pyrénées (c'est vaste mais ça donne une idée) et je comprend pas qu'on puisse vivre au milieu du béton
Alors je vous pose la question, suis-je anormal, moi qui refuse en bloc l'urbanisation qui est un processus qui amène la mort lente du règne vivant, moi qui refuse le grégarisme avec ce qu'il implique d'abjection et de vilenie?
Et l'individu lambda, est il normal parce qu'il peut s'adapter à tout même au pire? Est-ce finalement une qualité de s'adapter au monde actuel quand on fait un zoom
et qu'on voit le bazar en détail?
Est-ce qu'il vaut mieux être qualifié d'ermite replié sur soi-même quand bien même ce serait exagéré même si la figure de l'ermite me plaît, ou devenir l'image d'un certain philosophe milliardaire d'un quartier branché qui à accepté toute la chienlit jusqu'à la boulimie?
Voila désolé d'être un peu prosaïque dans mon expression mais il commence à se faire tard,
Merci d'avance pour vos réponses
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Norme : état habituel, régulier, conforme à la majorité des cas ; modèle courant ou moyenne dégagée statistiquement et qui représente les caractéristiques humaines d'une espèce.
Anormal (péj.): qui est contraire à la norme et de ce fait provoque la surprise, l'inquiétude ou la réprobation.
Voilà, tu n'es pas dans la norme, conforme à la majorité des cas. Donc tu es anormal. Il est dommage que le terme anormal soit tellement péjoratif, mais c'est un peu normal finalement puisque la norme finit par devenir une évidence pour la majorité, alors qu'elle n'est que le reflet des présupposés, des choix d'une société (ou d'un ensemble socio-culturel). Il faut bien s'y accrocher pour se nourrir de certitudes, et déprécier tout ce qui la rend relative, sinon on ne peut pas en faire une vérité.
Peut-être faudrait-il penser le terme comme a-normal, qui devient plus objectif : qui n'est pas dans la norme, point. C'est un fait. Un ensemble de caractéristiques. On n'est pas obligé d'y accoler des valeurs éthiques ou morales, parce que ce n'est pas le fait d'être dans la norme ou pas qui est éthique, moral, rassurant ou consternant. C'est ce qu'on fait, les actions quotidiennes, enfin on ne va pas ouvrir le débat sur ce qu'est la morale et l'éthique, ce qu'il est bon ou normal de faire, comment il faut vivre et pourquoi.
Il me semble qu'on ne peut pas ne pas se poser la question de notre positionnement, notre façon de vivre, nos choix quotidiens (plus ou moins conscients d'ailleurs) par rapport à ce que nous percevons comme des normes, ou ce qui nous est présenté comme normal, bon, souhaitable. Mais on peut toujours faire des choix, plus ou moins éclairés.
Si tu n'aimes pas vivre en ville, dans le béton, et que tu organises ta vie en conséquence, que peut-on trouver à y redire ? Tout le monde ne peut pas vivre en ville, ne serait-ce que d'un point de vue statistique, sans compter des raisons économiques essentielles.
Oui, on peut s'adapter à tout, même au pire. Mais on peut se poser la question de savoir si c'est ce qu'on veut, ou pas. Et là, c'est une question à la fois personnelle et collective, mais chacun peut y répondre pour lui-même. Ermite ou milliardaire, chacun voit ce qu'il veut faire, ermite est meilleur d'un point de vue de l'empreinte écologique et de l'autonomie personnelle, mais quant à savoir qui est le meilleur philosophe, qui est le plus proche de la vérité, voilà qui nous mènerait fort loin
Bref, fait ce que doit, advienne que pourra me semble être une bonne philosophie à adopter pour soi-même, peu importe ce que la norme en dit. Il faut se dégager des comparaisons et des stigmatisations des normaux ou non-zèbres, l'a-normal n'est pas forcément où l'on croit.
On peut choisir aussi le para-normal, en marge de la norme, de la normalité. En marge, ce n'est pas forcément contre, en opposition ou collé à. C'est à côté, pas forcément très loin, avec peut-être un peu plus de latitude pour se rapprocher ou s'éloigner en fonction des moments ou des besoins propres.
Pour la psychologie des normaux et des zèbres et aspies, méfions-nous des simplifications, prémices de normes et d'opposition systématique entre le bon et le mauvais. Les traits que tu traces sont trop grossiers pour être fins, ou pour le dire autrement trop brossés à la hache pour rendre compte de ce qui est vécu individuellement, d'expériences plus subtiles. Il y a aussi des normes dans les sous-groupes, dans l'underground, enfin dès que plusieurs êtres sociaux se rassemblent selon des critères plus ou moins objectifs, ils créent des normes pour pouvoir fonctionner un minimum sur des accords tacites, sinon, ça devient l'embrouille permanente. On ne peut pas tout remettre en cause tout le temps non plus, ça deviendrait fatigant et pas forcément très satisfaisant sinon utile.
Heureusement que la mesquinerie existe, voilà une une source d'étonnement et de fous rires inépuisables, nous ne pouvons que remercier les mesquins de nous apporter à leur insu tant de joie quotidienne, grâce leur soit rendue.
Car tout est avant tout question de regard, et de la façon dont on choisit de se placer dans l'espace des relations inter-humaines pour adopter un point de vue différent, ou même plusieurs points de vue, pour comparer et se dire que finalement, tout ça est assez relatif. Ce qui compte, c'est ce qu'on choisit pour soi et ce qu'on veut comme type de relation avec les autres qui ne sont pas nous, par définition.
Anormal (péj.): qui est contraire à la norme et de ce fait provoque la surprise, l'inquiétude ou la réprobation.
Voilà, tu n'es pas dans la norme, conforme à la majorité des cas. Donc tu es anormal. Il est dommage que le terme anormal soit tellement péjoratif, mais c'est un peu normal finalement puisque la norme finit par devenir une évidence pour la majorité, alors qu'elle n'est que le reflet des présupposés, des choix d'une société (ou d'un ensemble socio-culturel). Il faut bien s'y accrocher pour se nourrir de certitudes, et déprécier tout ce qui la rend relative, sinon on ne peut pas en faire une vérité.
Peut-être faudrait-il penser le terme comme a-normal, qui devient plus objectif : qui n'est pas dans la norme, point. C'est un fait. Un ensemble de caractéristiques. On n'est pas obligé d'y accoler des valeurs éthiques ou morales, parce que ce n'est pas le fait d'être dans la norme ou pas qui est éthique, moral, rassurant ou consternant. C'est ce qu'on fait, les actions quotidiennes, enfin on ne va pas ouvrir le débat sur ce qu'est la morale et l'éthique, ce qu'il est bon ou normal de faire, comment il faut vivre et pourquoi.
Il me semble qu'on ne peut pas ne pas se poser la question de notre positionnement, notre façon de vivre, nos choix quotidiens (plus ou moins conscients d'ailleurs) par rapport à ce que nous percevons comme des normes, ou ce qui nous est présenté comme normal, bon, souhaitable. Mais on peut toujours faire des choix, plus ou moins éclairés.
Si tu n'aimes pas vivre en ville, dans le béton, et que tu organises ta vie en conséquence, que peut-on trouver à y redire ? Tout le monde ne peut pas vivre en ville, ne serait-ce que d'un point de vue statistique, sans compter des raisons économiques essentielles.
Oui, on peut s'adapter à tout, même au pire. Mais on peut se poser la question de savoir si c'est ce qu'on veut, ou pas. Et là, c'est une question à la fois personnelle et collective, mais chacun peut y répondre pour lui-même. Ermite ou milliardaire, chacun voit ce qu'il veut faire, ermite est meilleur d'un point de vue de l'empreinte écologique et de l'autonomie personnelle, mais quant à savoir qui est le meilleur philosophe, qui est le plus proche de la vérité, voilà qui nous mènerait fort loin
Bref, fait ce que doit, advienne que pourra me semble être une bonne philosophie à adopter pour soi-même, peu importe ce que la norme en dit. Il faut se dégager des comparaisons et des stigmatisations des normaux ou non-zèbres, l'a-normal n'est pas forcément où l'on croit.
On peut choisir aussi le para-normal, en marge de la norme, de la normalité. En marge, ce n'est pas forcément contre, en opposition ou collé à. C'est à côté, pas forcément très loin, avec peut-être un peu plus de latitude pour se rapprocher ou s'éloigner en fonction des moments ou des besoins propres.
Pour la psychologie des normaux et des zèbres et aspies, méfions-nous des simplifications, prémices de normes et d'opposition systématique entre le bon et le mauvais. Les traits que tu traces sont trop grossiers pour être fins, ou pour le dire autrement trop brossés à la hache pour rendre compte de ce qui est vécu individuellement, d'expériences plus subtiles. Il y a aussi des normes dans les sous-groupes, dans l'underground, enfin dès que plusieurs êtres sociaux se rassemblent selon des critères plus ou moins objectifs, ils créent des normes pour pouvoir fonctionner un minimum sur des accords tacites, sinon, ça devient l'embrouille permanente. On ne peut pas tout remettre en cause tout le temps non plus, ça deviendrait fatigant et pas forcément très satisfaisant sinon utile.
Heureusement que la mesquinerie existe, voilà une une source d'étonnement et de fous rires inépuisables, nous ne pouvons que remercier les mesquins de nous apporter à leur insu tant de joie quotidienne, grâce leur soit rendue.
Car tout est avant tout question de regard, et de la façon dont on choisit de se placer dans l'espace des relations inter-humaines pour adopter un point de vue différent, ou même plusieurs points de vue, pour comparer et se dire que finalement, tout ça est assez relatif. Ce qui compte, c'est ce qu'on choisit pour soi et ce qu'on veut comme type de relation avec les autres qui ne sont pas nous, par définition.
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Tout dépend de ce qu'on appelle 'normal'.
Si on prend la définition: "ce qui est dans la norme", être normal c'est faire partie de la majorité, peu-importe si le comportement de cette majorité est absolument irrationnel et néfaste.
Tu ne fais pas partie de cette majorité, tu es donc anormal, point final, circulez y'a rien à voir.
Si on prend ce que le mot 'normal' nous évoque, c'est à dire le mot dans le sens où on l'utilise dans le langage courant, et non pas sa définition, alors être normal est (pour moi en tout cas) avoir un comportement cohérent, logique, sincère, honnête.
Quand je dis "c'est pas normal", ça veut dire "si les choses étaient bien faites, ça ne se déroulerait pas comme ça", et non pas "ça ne correspond pas à ce qui est attendu par la majorité".
Les neurotypiques ont beau représenter 98% de la population, ils sont pour moi globalement anormaux (il y a quelques exceptions bien-sûr)..
Quant à toi, je ne te connais pas, mais d'après ce que tu écris ici, tu m'évoques quelqu'un de parfaitement normal, beaucoup plus normal en tout cas que tous ces gens qui te considèrent comme un déviant
Si on prend la définition: "ce qui est dans la norme", être normal c'est faire partie de la majorité, peu-importe si le comportement de cette majorité est absolument irrationnel et néfaste.
Tu ne fais pas partie de cette majorité, tu es donc anormal, point final, circulez y'a rien à voir.
Si on prend ce que le mot 'normal' nous évoque, c'est à dire le mot dans le sens où on l'utilise dans le langage courant, et non pas sa définition, alors être normal est (pour moi en tout cas) avoir un comportement cohérent, logique, sincère, honnête.
Quand je dis "c'est pas normal", ça veut dire "si les choses étaient bien faites, ça ne se déroulerait pas comme ça", et non pas "ça ne correspond pas à ce qui est attendu par la majorité".
Les neurotypiques ont beau représenter 98% de la population, ils sont pour moi globalement anormaux (il y a quelques exceptions bien-sûr)..
Quant à toi, je ne te connais pas, mais d'après ce que tu écris ici, tu m'évoques quelqu'un de parfaitement normal, beaucoup plus normal en tout cas que tous ces gens qui te considèrent comme un déviant
Asperzebre- Messages : 2355
Date d'inscription : 10/05/2016
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
J'allais dire quelque chose similaire à ce que inkakurrpa a raconté (mais en moins intéressant lol)
Finalement, la norme c'est juste la répartition en courve de Gauss, anormal t'es tout à droite ou tout à gauche.
C'est pas bien c'est pas mal, c'est juste ainsi.
ça devient un souci le jour où une personne mal intentionnée a décidé de s'en servir pour faire du mal...
"Ils sont dégoutés par la mesquinerie ambiante dans les rapports sociaux avec les normaux, ils ne peuvent pas s'y adapter et même si ils pouvaient cela les révulse"
Pas tous les zèbres, c'est plus compliqué que ça, je pense. Pour les autres pareil d'ailleurs...
A un moment, on se pose la question : est-ce que je suis prêt à payer le prix de la solitude à refuser la noirceur des gens?
Si ton besoin social est trop important, tu peux passer outre, je pense.
Ou tu peux choisir de comprendre les gens en face et pourquoi elles agissent ainsi.
Souvent, ya quelques caisses qui expliquent les comportements déviants. ça te fait comprendre, pas excuser. et ça limite un peu la noirceur de la vie. Enfin pour des gens comme moi, en tout cas.
Finalement, la norme c'est juste la répartition en courve de Gauss, anormal t'es tout à droite ou tout à gauche.
C'est pas bien c'est pas mal, c'est juste ainsi.
ça devient un souci le jour où une personne mal intentionnée a décidé de s'en servir pour faire du mal...
"Ils sont dégoutés par la mesquinerie ambiante dans les rapports sociaux avec les normaux, ils ne peuvent pas s'y adapter et même si ils pouvaient cela les révulse"
Pas tous les zèbres, c'est plus compliqué que ça, je pense. Pour les autres pareil d'ailleurs...
A un moment, on se pose la question : est-ce que je suis prêt à payer le prix de la solitude à refuser la noirceur des gens?
Si ton besoin social est trop important, tu peux passer outre, je pense.
Ou tu peux choisir de comprendre les gens en face et pourquoi elles agissent ainsi.
Souvent, ya quelques caisses qui expliquent les comportements déviants. ça te fait comprendre, pas excuser. et ça limite un peu la noirceur de la vie. Enfin pour des gens comme moi, en tout cas.
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
@Alpha Phoenix : je comprends assez bien ce que tu peux ressentir, il me semble aussi -de mémoire- que tu es très jeune, tes propos sont ceux d'une personne "en début de réflexion". Ce n'est absolument pas péjoratif ! Simplement tu va être amené, au fil de tes expériences et du temps qui passe, a voir les choses de manière moins "radicale".
Je plussoie l'excellent post de Inkakkurpa et la réponse de Chuna56. Il y a beaucoup à méditer la-dedans, je t'y encourage
Je plussoie l'excellent post de Inkakkurpa et la réponse de Chuna56. Il y a beaucoup à méditer la-dedans, je t'y encourage
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Quelle bouffée d'oxygène PUR que de lire ça!
Jk7- Messages : 169
Date d'inscription : 20/04/2014
Age : 37
Localisation : France
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Pourquoi ce serait toi l'anormal ?
Dans cette phrase, j'entend qu'on te rejette - parce qu'il y a "toi" et par conséquent les autres.
La considération se traduit par "se serait" et le jugement par "anormal".
La peur elle, camouflée par l’agressivité se traduit par le "pourquoi".
Je te propose de voir ta question sous un angle un peu différent. J'ai l'impression que tu te considère toi même comme anormal, c'est à dire, si on prend ce mot au sens littéral, que tu te considère en dehors des normes.
La question des normes est récurrente chez les personnes qui ont peur de se faire rejeter par la société, et par les autres en terme plus général. Ce que je comprend dans ce que tu as écrit, c'est que tu as peur de te faire rejeter par les autres, tu as peur de leurs jugements ("anormal") et de leurs considérations et oppressions ("c'est toi") qui les amènent à te rejeter ("c'est toi qui est anormal, pas nous").
Si une question doit bien t'être venue à l'esprit, c'est "ont-ils raison", ce qui t'amène, avec d'autres motivations, à écrire ce post.
Je vais te dire une bonne chose. Les normes sont des règles et des limites malléables et en constante évolution, si bien que tu peux considérer n'importe qui (et donc tout le monde) comme anormal. Ainsi, tu peux en arriver à te dire ceci : si tous le monde est anormal, alors personne le l'est, et les normes n'existent donc pas. Pourtant, même en te disant cela, ton sentiment d'anormalité doit être encore présent. Cela vient du fait que "les autres" te jugent. Quand ils disent "anormal", entends "tu as un comportement dont je n'ai pas l'habitude". Quand ils te disent "c'est toi", entends "je te rejette".
La question "Pourquoi ce serait moi l'anormal" se traduit donc par "Pourquoi me rejettent-ils quand j'ai un comportement dont ils n'ont pas l'habitude". Or, la réponse est dans la question : parce que tu as un comportement dont ils n'ont pas l'habitude.
Le problème ne vient donc pas de toi, mais des autres. Ce n'est pas toi qui a un problème, mais les personnes qui te rejettent pour qui tu es, au nom de leurs "normes". C'est complètement injuste et arbitraire. Aussi, je te conseille de t'éloigner de ces personnes autant que possible - et si tu es dans l'impossibilité de le faire (parce que ce sont des collègues de travail ou famille etc..), alors sois fort, et dis toi que ces gens qui te rejettent ne méritent pas ton attention, que ces gens doivent être bien malheureux de s'isoler ainsi du monde. Car quand on rejette ainsi d'autres personnes, on se met à l'écart du reste de l'humanité.
Dans cette phrase, j'entend qu'on te rejette - parce qu'il y a "toi" et par conséquent les autres.
La considération se traduit par "se serait" et le jugement par "anormal".
La peur elle, camouflée par l’agressivité se traduit par le "pourquoi".
Je te propose de voir ta question sous un angle un peu différent. J'ai l'impression que tu te considère toi même comme anormal, c'est à dire, si on prend ce mot au sens littéral, que tu te considère en dehors des normes.
La question des normes est récurrente chez les personnes qui ont peur de se faire rejeter par la société, et par les autres en terme plus général. Ce que je comprend dans ce que tu as écrit, c'est que tu as peur de te faire rejeter par les autres, tu as peur de leurs jugements ("anormal") et de leurs considérations et oppressions ("c'est toi") qui les amènent à te rejeter ("c'est toi qui est anormal, pas nous").
Si une question doit bien t'être venue à l'esprit, c'est "ont-ils raison", ce qui t'amène, avec d'autres motivations, à écrire ce post.
Je vais te dire une bonne chose. Les normes sont des règles et des limites malléables et en constante évolution, si bien que tu peux considérer n'importe qui (et donc tout le monde) comme anormal. Ainsi, tu peux en arriver à te dire ceci : si tous le monde est anormal, alors personne le l'est, et les normes n'existent donc pas. Pourtant, même en te disant cela, ton sentiment d'anormalité doit être encore présent. Cela vient du fait que "les autres" te jugent. Quand ils disent "anormal", entends "tu as un comportement dont je n'ai pas l'habitude". Quand ils te disent "c'est toi", entends "je te rejette".
La question "Pourquoi ce serait moi l'anormal" se traduit donc par "Pourquoi me rejettent-ils quand j'ai un comportement dont ils n'ont pas l'habitude". Or, la réponse est dans la question : parce que tu as un comportement dont ils n'ont pas l'habitude.
Le problème ne vient donc pas de toi, mais des autres. Ce n'est pas toi qui a un problème, mais les personnes qui te rejettent pour qui tu es, au nom de leurs "normes". C'est complètement injuste et arbitraire. Aussi, je te conseille de t'éloigner de ces personnes autant que possible - et si tu es dans l'impossibilité de le faire (parce que ce sont des collègues de travail ou famille etc..), alors sois fort, et dis toi que ces gens qui te rejettent ne méritent pas ton attention, que ces gens doivent être bien malheureux de s'isoler ainsi du monde. Car quand on rejette ainsi d'autres personnes, on se met à l'écart du reste de l'humanité.
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
On peut contester les normes, mais certaines sont nécessaires. Aussi il faudrait distinguer entre celles qu'on aimerait voir modifier et celles qu'on aimerait voir supprimer.
Ainsi, dans le train, il y a une norme de largeur des sièges, qui correspond à une norme de corpulence des gens. On pourrait diminuer cette largeur, ce qui permettrait de réduire le nombre de voitures du train, donc le prix du billet, ou alors de permettre aux personnes maigres d'avoir une place assise les jours de grande affluence. On pourrait aussi augmenter cette largeur, avec l'effet inverse, notamment un avantage pour les personnes obèses.
Dans ce cas, refuser la norme correspondrait à supprimer les sièges et à accepter que tout le monde soit entassé comme du bétail.
Ainsi, dans le train, il y a une norme de largeur des sièges, qui correspond à une norme de corpulence des gens. On pourrait diminuer cette largeur, ce qui permettrait de réduire le nombre de voitures du train, donc le prix du billet, ou alors de permettre aux personnes maigres d'avoir une place assise les jours de grande affluence. On pourrait aussi augmenter cette largeur, avec l'effet inverse, notamment un avantage pour les personnes obèses.
Dans ce cas, refuser la norme correspondrait à supprimer les sièges et à accepter que tout le monde soit entassé comme du bétail.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Je suis d'accord. Je voyais le mot norme comme n'étant pas physique dans mon précédant message. Bien sûr qu'avec l'image des sièges, les ingénieurs se trouvent obligés de faire des statistiques pour que leurs créations conviennent à un maximum de personnes. Nous pouvons faire des normes sur tout ce qui est physique : la tailles des pattes de grenouilles, des seaux de plages ou des journaux. Je parlais des normes de comportement. Celles-ci sont très difficile à tenir. Car autant, les pattes de grenouille ne changent pas de façon équivoque, autant la façon de s'habiller (de se comporter, - c'est le même registre) est totalement malléable. Il suffit de comparer l'antiquité et l'époque contemporaine pour s'en rendre compte. La taille des pattes de grenouilles, entre l'époque antique et contemporaine n'a pas changé, comme la taille des fesses des êtres humains. C'est en ce sens que je disais qu'il n'y avait pas de normes. Vois-tu ce que je veux dire ?
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
S'il s'agit de comprendre, je réponds : oui. Mais, s'il s'agit d'être d'accord, je réponds : oui et non. Oui, parce que, pour ce qui est de l'ordre du comportement, nous avons une marge de tolérance beaucoup plus grande; mais non, parce qu'il y aura toujours des cas où l'inconvénient pour la majorité prédomine sur l'avantage pour les cas marginaux.
C'est le cas à l'école : on tente d'accepter des élèves ayant divers handicaps dans les classes normales (c'est-à-dire qu'on étend la norme d'acceptation), mais il y a sans doute des limites (certes en France nous sommes en retard, mais dans aucun pays on n'accepte tout le monde).
C'est le cas à l'école : on tente d'accepter des élèves ayant divers handicaps dans les classes normales (c'est-à-dire qu'on étend la norme d'acceptation), mais il y a sans doute des limites (certes en France nous sommes en retard, mais dans aucun pays on n'accepte tout le monde).
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Pour le cas du handicap, c'est physique encore une fois - ou physiologique qui est toujours de l'ordre du physique.
Si te donne à mon explication le mot "culture", est-ce que tu arrives à mieux saisir mon propos ?
Si te donne à mon explication le mot "culture", est-ce que tu arrives à mieux saisir mon propos ?
Invité- Invité
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
La distinction entre nature et culture est difficile à établir. Je dirais que ce qui est purement culturel, c'est contingent ou conventionnel. Aussi on peut se demander : faut-il changer la norme ou bien, dans certains cadres, l'imposer ?
Si, dans une classe, un enfant est dyslexique, c'est naturel et culturel, mais sans doute surtout naturel. On va en tenir compte pour le noter. S'il est turbulent, c'est naturel et culturel, mais peut-être surtout culturel. Doit-on tolérer qu'il perturbe la classe ? Ou ne doit-on pas au contraire lui imposer une norme de comportement, même si c'est contraignant pour lui ?
Si, dans une classe, un enfant est dyslexique, c'est naturel et culturel, mais sans doute surtout naturel. On va en tenir compte pour le noter. S'il est turbulent, c'est naturel et culturel, mais peut-être surtout culturel. Doit-on tolérer qu'il perturbe la classe ? Ou ne doit-on pas au contraire lui imposer une norme de comportement, même si c'est contraignant pour lui ?
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Pourquoi ce serait moi l'anormal?
Je pourrai t'écrire durant des heures sur la nature et la culture, et tu verrais que la frontière entre les deux n'est pas si indistincte. Pour te donner les grandes lignes, et pour faire court, je dirai que la nature est ce qui relève du primaire, et la culture ce qui relève de l'humain.
"faut-il changer la norme ou bien, dans certains cadres, l'imposer ?"
Changer la norme n'est pas un devoir. L'imposer, dans le sens qu'une personne nous l'impose non - car elle nous ait imposée par nous même et par les autres, et les autres par eux même et nous ; les normes d'une société ~ une culture.
Ce qu'il faudrait imposer ce sont des lois. Si dans une certaine société la norme est de tuer son prochain, il est évident que cette société ne vivra pas longtemps.
Pour répondre à ta première phrase du second paragraphe, je vais prendre l'exemple des couverts de table et faire référence à un certain Merleau-Ponty. Ce qui est naturel dans l'acte de manger avec des couverts, c'est manger. Ce qui est culturel c'est d'utiliser des couverts. Le mélange entre nature et culture est si bien fait, comme de la menthe et de l'eau, que nous n'en distinguons plus les deux, de l'eau à menthe nous n'en distinguons pas les particules.
D'accord. Sans regarder le doigt au lieu de la Lune, je vais essayer de répondre à tes questions du mieux que je le peux.
Dans la dyslexie, nous pouvons rajouter une certaine forme de jugement à partir de critères donnés - donc une norme fixe car naturelle, mais néanmoins culturelle. C'est le même cas que le verre à la menthe. La menthe c'est la dyslexie, et l'eau tout ce qui constitue une personne sauf la dyslexie. Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas d'eau dans ce verre à la menthe (certains le fond ce qui donne des adjectifs comme "monstre"), ni distinguer ce qu'il y a en plus autrement que par ses effets (la couleur verte / la difficulté scolaire). Par ces effets ont décide de nommer ce verre, "menthe à l'eau" au lieu de "eau". Malgré tout cela, on ne peut distinguer ici la culture de la nature, et la nature de la culture.
Ce que tu appelles une norme de comportement, j'appelle ça des règles de bienséance entre personnes (sans utiliser de vocabulaire fixe ou de nom propre pour désigner une chose - les termes que j'emplois sont uniquement destiné à ta compréhension).
Est-ce que c'est toujours aussi flou ? Voudrai-tu que nous en parlions en mp ? J'ai un peu l'impression que occupons toute la place.
"faut-il changer la norme ou bien, dans certains cadres, l'imposer ?"
Changer la norme n'est pas un devoir. L'imposer, dans le sens qu'une personne nous l'impose non - car elle nous ait imposée par nous même et par les autres, et les autres par eux même et nous ; les normes d'une société ~ une culture.
Ce qu'il faudrait imposer ce sont des lois. Si dans une certaine société la norme est de tuer son prochain, il est évident que cette société ne vivra pas longtemps.
Pour répondre à ta première phrase du second paragraphe, je vais prendre l'exemple des couverts de table et faire référence à un certain Merleau-Ponty. Ce qui est naturel dans l'acte de manger avec des couverts, c'est manger. Ce qui est culturel c'est d'utiliser des couverts. Le mélange entre nature et culture est si bien fait, comme de la menthe et de l'eau, que nous n'en distinguons plus les deux, de l'eau à menthe nous n'en distinguons pas les particules.
D'accord. Sans regarder le doigt au lieu de la Lune, je vais essayer de répondre à tes questions du mieux que je le peux.
Dans la dyslexie, nous pouvons rajouter une certaine forme de jugement à partir de critères donnés - donc une norme fixe car naturelle, mais néanmoins culturelle. C'est le même cas que le verre à la menthe. La menthe c'est la dyslexie, et l'eau tout ce qui constitue une personne sauf la dyslexie. Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas d'eau dans ce verre à la menthe (certains le fond ce qui donne des adjectifs comme "monstre"), ni distinguer ce qu'il y a en plus autrement que par ses effets (la couleur verte / la difficulté scolaire). Par ces effets ont décide de nommer ce verre, "menthe à l'eau" au lieu de "eau". Malgré tout cela, on ne peut distinguer ici la culture de la nature, et la nature de la culture.
Ce que tu appelles une norme de comportement, j'appelle ça des règles de bienséance entre personnes (sans utiliser de vocabulaire fixe ou de nom propre pour désigner une chose - les termes que j'emplois sont uniquement destiné à ta compréhension).
Est-ce que c'est toujours aussi flou ? Voudrai-tu que nous en parlions en mp ? J'ai un peu l'impression que occupons toute la place.
Invité- Invité
Sujets similaires
» Pourquoi JSF serait une lecture ok pour les adultes,mais souvent out pour l'enfant?
» Pourquoi Patate ?
» Toulouse - les autres samedis (1er, 3e et 4e)
» M'enfin serait-ce ça LA réponse ???
» Je ne pensais pas que ça serait si difficile
» Pourquoi Patate ?
» Toulouse - les autres samedis (1er, 3e et 4e)
» M'enfin serait-ce ça LA réponse ???
» Je ne pensais pas que ça serait si difficile
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum