La flemme de réfléchir

Salut,

J'aimerais vous poser une question: est-ce qu'il vous arrive / est arrivé (pour des périodes moyennes ou longues) de ne plus avoir envie de réfléchir/penser/apprendre? De perdre cette "curiosité intellectuelle", si caractéristique des zèbres.

Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai été induit en erreur en apprenant quelque chose. Autant de fois d'ailleurs que j'ai perdu goût pour toutes les activités qui nécessitent l'utilisation plus "poussée" du cerveau.

Avant je me faisait des marathons d'auteurs (Freud, Asimov, Camu ...etc), mais maintenant je n'ai plus envie de lire des ouvrages classiques, de m'intéresser à la culture, de me creuser la tête sur un problème, de faire des débats, de faire un travail de fond, ...etc. C'est devenu sans intérêt pour moi. Je passe mon temps à jouer ou à regarder des séries télévisées stupides.

Je pose la question, parce que je viens de rentrer à l'université et cette flemme est très ennuyante, surtout puisque mes camarades de classes sont pour la plupart zèbres, et que j'ai vraiment l'air d'un con.

Merci d'avance pour toute réponse

Tu es rentré à l'université et tes camarades sont des zèbres? Dans quel lieu béni te trouves-tu? Dis moi vite le nom de cet eldorado (dans mon établissement, c'est le désert)

La fatigue intellectuelle peut être le signe d'une dépression. Ou bien ce que tu étudies ne t'intéresse pas (pourquoi les sciences humaines et pas les sciences dures par exemple). Ou bien tu ne sais pas pourquoi tu devrais le faire (pas de projet personnel ou professionnel, pas de challenge). Ou bien ce n'est pas assez difficile pour toi, tu dois alors gagner en exigence dans ton travail et te fixer des buts ambitieux et des échéances pour te forcer à t'y mettre dans un premier temps. Ou bien tu penses sans cesse à un autre sujet très préoccupant (un problème perso, une ambition artistique, le sport, que sais je) et ça t'empêche de t'ouvrir à un autre domaine, faudrait donc le régler.

Ou bien tu as besoin d'une pause, d'un changement d'air, ton cerveau et ton corps décompresse. Les activités alternatives (jeux, sport, voyages) pendant quelques semaines peuvent être bénéfiques.

Fais attention que ton état ne cache pas une maladie (physique).

Ce lieu magique se nomme la faculté de philosophie .

Dans ce que tu me dis, le truc qui colle c'est le manque de projets, au sens large ou même juste professionnels (un jour j'aimerais conduire une péniche, un autre, j'aimerais être éthicien, et un autre fermier...). Je n'imaginais pas que cela puisse avoir une incidence avec ma paresse.
Le changement d'air, je l'ai fait l'année dernière en voyageant; pas d'évolution significative.

Je ne crois pas pouvoir trouver le sens/d'objectifs de (ma) vie avant la fin de mes études, cependant. C'est ennuyant...

Merci pour l'aide :-).

Moi aussi je suis en faculté de philosophie mais j'ai pas ce plaisir...

Effectivement, si tu ne sais pas pourquoi tu y es inscrit, ce que tu y cherches, tu peux difficilement te motiver. Continues de chercher ta voie, j'espère que tu trouveras une vraie passion et que tu pourras la suivre. Sinon, il faudra choisir selon tes priorités : besoin d'un challenge intellectuel (sciences), d'un confort matériel et d'une renommée sociale (commerce, droit, politique, finances) , de créativité (arts,recherche), d'être utile (humanitaire) etc...

Quand je suis comme toi, c'est que j'ai un problème de cohérence de vie ou un souci d'amour propre.

Je me suis abrutie de jeu pendant longtemps le soir en trainant pour aller me coucher, en déprimant le matin pour aller bosser.
Parce que je savais que certaines choses importantes dans ma vie ne collaient pas, mais j'avais peur de m'arrêter dessus.
Ça se traduit physiquement par une espèce de boule au plexus, qui me plombe. J'aurais envie, mais .. en fait, bof.. je ferais ça plus tard.
Et en fait je ne le faisais pas non plus plus tard, parce que... boaf. Fatiguée.

Pas facile de s'arrêter de fuir et de faire le point sur soi, sur sa vie. Pourquoi j'ai cette boule là... Qu'est ce qui se passe en moi.
Mais y a tellement de jeux possibles sur le net, des choses qui prennent pas la tête, des séries tout çaaa...
Pis y a pas d'urgence hein... autant procrastiner.

comment as tu résolu ces problèmes bimbang ?

Ben à un moment, j'ai été piégée.
L'année dernière, au moment des vacances, j'ai été acculée devant le problème. Les vacances représentaient le moment où j'aurais dû être cohérente et heureuse de vivre, vu qu'officiellement, et dans ma tête, c'était le boulot le souci. J'ai encore fait une pirouette, mais j'ai vu le gros souci de près. Une grosse dépression qui couvait. Du coup, j'ai pris le temps de la réflexion un peu plus, et un ami m'a aidé beaucoup. On a discuté beaucoup sur skype. Il a un peu joué le rôle du confident/psy et on a mis en évidence certaines choses qui coinçaient chez moi. Mon manque de confiance, le manque d'égo. Mes particularités propres.

Dans ma recherche, je suis tombée sur le livre "je pense trop" qui m'correspondait bien, et mon ami a mis un mot sur mon coté atypique : hypersensibilité. Petit à petit, je m'explore, je m'oblige à aller à chaque fois un peu plus loin, plus au fond des choses. Je me dis que les maux de bide sont là comme une sonnette d'alarme, et qu'il faut s'arrêter dessus.

Mais j'comprends qu'on n'ait pas du tout envie de l'faire. Je reprends parfois mes anciennes habitudes et je fuis encore un peu.

J'édite parce qu'il manque un bout ^^

Depuis, j'ai retrouvé du plaisir à faire des choses. Le plaisir d'écrire, de m'émerveiller devant des choses nouvelles...
Je pense être sur la bonne voie. A suivre ^^

Je pense que ce sont des phases dans la vie ou on est perdu... il manque un morceau du puzzle et c'est à toi de trouver lequel, en te questionnent bien, sur ce que tu veux, ce que tu aimes et ce que tu es. (pour moi c'est comme une énigme et personne n'a de solution exacte et préconçu)
Après tu retrouves l’étincelle d'un seul coup mais le principal c'est d'apprendre à bien se connaitre et s'écouter