Guérir l'autisme et autre TED

Parmi les nombreux mythes autour des neurosciences il en existe un qui semble même être partagé par les professionnels de santé, celui de la possibilité de guérir de l’autisme.

Or depuis que l’on a commencé a étudié l’autisme sur le plan neurologique (INCLURE RÉFÉRENCES) il s’est avéré que l’autisme est un trouble du développement neurobiologique il ne s’agit donc pas d’un comportement qui est acquis a la suite d’un traumatisme psychologique ou autres problèmes médicaux, il s’agit d’un développement différent de la norme et il ne serait peut être pas considéré éthique de tenter de remodeler le cerveau des autistes afin de faire disparaître le trouble, car un autiste né autiste et se développe avec cette singularité, ça serait un peu comme vous retirer ce qui fait de vous ce que vous êtes.

Néanmoins il est possible de prendre en considération les problématiques de la personne autiste et de l’aider à mettre en place des stratégies de compensations, qui peut être considéré a tort comme une régression ou une disparition du trouble, alors qu’il ne s’agit que de compensation tel un gaucher qui devient ambidextre afin de s’adapter aux outils conçus pour des droitiers.

La compensation n’est pas une résilience, un autiste ne va pas réapprendre une aptitude, mais va simplement trouver un autre moyen d’obtenir un résultat similaire à celui d’avoir naturellement cette aptitude.
Cette compensation ne peut pas à la fois être qualitative et quantitative, les efforts à fournir étant plus importants (un enfant dysgraphique peut écrire très proprement, mais très lentement), le problème étant que l’on vit dans une société qui nous demande d’être productifs et de conserver le même niveau de qualité et de rendement sur de très longues périodes.
On peut donc en conclure que même si les symptômes de l’autisme peuvent finir par passer inaperçue ils restent néanmoins handicapants, on considère donc cela comme un handicap invisible et comme tous les handicaps invisibles le fait de l’expliquer a ses pairs relève de l’impossible, imaginez une personne détentrice d’un Master 2 en droit vous annoncer qu’elle a commencé a parlé correctement qu’à partir de l’âge de 8 ans, qu’elle savait déjà bien lire a 5 ans et qu’elle n’a jamais vraiment su écrire.

Le profile est peu crédible, mais je n’exagère qu’à peine. La vie d’une personne autiste est axée autour de la compensation des lacunes et des centres d’intérêt plus ou moins importants et plus ou moins restreins et ce sont généralement les centres d’intérêt qui vont pousser un autiste a améliorer ses compétences conversationnelles et/ou sociales.  
L’autisme est un trouble complexe avec des profils variés que l’on commence tout juste a appréhendé dont les différentes formes sont maintenant qualifiées de Trouble du Spectre Autistique (DSM-V), certains d’entre nous peuvent même présenter un TSA sans le savoir, car la définition longtemps en vigueur de l’autisme infantile de Leo Kanner n’était basée que sur la triade autistique (F84.0 CIM-10) et celle du syndrome d’Asperger de Hans Asperger (F84.5 CIM-10), qui sont en résumé :  

• Troubles qualitatifs de la communication verbale et non verbale (pas de retard d’apparition du langage pour Asperger),
  
• Altérations qualitatives des interactions sociales,
  
• Comportements présentant des activités et des centres d’intérêt restreints, stéréotypés et répétitifs.

Les troubles de la communication non verbale peuvent passer inaperçue et ceux de la communication verbale être prit pour de la dysphasie, le manque d’interaction social peut être mit sur le compte d’un problème relationnel avec la mère et le dernier point de la triade peut être mis sur le compte du haut potentiel, sans preuves ni démenti le doute peut subsister assez longtemps pour qu’une personne pressentant un TSA devienne adulte sans qu’aucun vrai diagnostique ne soit posé, voir que les TSA ne soient jamais évoqués par les professionnels de santé.

Bien que la prévalence de l’autisme ne soit pas réellement établie il y a potentiellement plus de 100 000 adultes en France qui ont un TSA sans le savoir, ils connaissent sûrement leurs différences, mais sans savoir qu’il s’agit de TSA.
Selon moi l’importance du diagnostique ne réside pas seulement dans la prise en charge thérapeutique des caractéristiques des TSA, mais plus dans la considération de ce trouble par le personnel soignant qui peut être mit en difficulté face a des personnes qui ont des difficultés a décrire comment ils se sentent et peuvent avoir une nociception particulière, un médecin généraliste aillant connaissance du diagnostique pourra plus aisément prendre en charge ses patients atteints de TSA en suivant les recommandations de la Haute Autorité de Santé, même si celui-ci na pas suivit de formation particulière sur les TSA.

l’Handicape « invisible » des « autistes » est bel et bien réelle, au même titre que l’errance de diagnostique et l’importance de celui-ci, le fait que le Syndrome d’Asperger soit un diagnostic de complaisance pour tous les malades imaginaires est un mythe (les tests comme ceux de l’ADOS module 4 sont suffisamment discriminant), l’autisme qui se guéri relève quant a lui de la science-fiction a l’heur ou j’écris.

PS : Ceci n’est pas une tentative de vulgarisation ni un coup de gueule, juste le regard d’un mec lambda qui est peut être concerné par le sujet (mais n'y connais rien) et qui souhaitais partager son point de vue sans rentrer dans les détails et sans formalités, vous êtes d’ailleurs parfaitement libres de le lyncher, de corriger ses erreurs et d’apporter votre propre point de vue, mais attention la lapidation est interdite  

PS2 : Oui je sais le titre est putaclic, mais ce n'est pas de ma faute j'ai eu un accident de poussette

Mise à part les psychanalystes, je doute que beaucoup de monde ai déjà envisagé de soigner "l'autisme" ?
On parle souvent d'accompagnement pour réduire les problèmes d'adaptation, ou pour permettre aux autistes de s'adapter, mais je crois que personne n'a jamais parlé de soigner l'autisme.
Tu penses à "qui" en particulier ? (ce n'est pas une critique ton message est bien écrit et bien utile je trouve).

Quand je dit soigner l'autisme je parle plus de croyances urbaine que ca se soigne et du côté des professionnels l'espoir de pouvoir jouer sur le métabolisme voir le cerveau pour "corriger" les troubles.

J'étais tombé sur des articles de recherches assez sérieux sur le sujet de la guérison (je grince des dents) je n'ai pas les liens mais tout le monde s'accordera pour dire qu'il parait plus simple de prévenir l'autisme plutôt que de guérir et niveau bénéfice/risques les interventions neurologiques restent plutôt limite (car oui le metabolysme ne fait pas tout, il reste le cerveau)

En tout cas sur le web on trouve ce genre de choses :
« J'ai guéri seule mon fils de l'autisme » - le Parisien
Le mystère des enfants qui guérissent de l'autisme | Slate.fr
« On peut guérir de l'autisme ! » (Dr Tinus Smits) – par Laurent Glauzy

Mais il y a des choses un peu plus terre a terre comme : Guérir : non! Progresser : oui! - Participate Autisme

PS : quand je dit autisme c'est TSA mais un vulgarisé, ca ne veux pas dire que j'ignore le SA mais généralement tout le monde pense a Leo Kanner, quand un NT parle d'asperger il s'agit généralement d'une insulte pour couronner le tout

Ok, je comprends mieux

Kalthu a écrit:(ce n'est pas une critique ton message est bien écrit et bien utile je trouve).

Merci, je n'ai pas l'habitude que l'on me dise ça, d'ailleurs j'ai apporté 3 corrections; Une de mise en page, une inversion de mot et un accent en trop.
En plus pour être honnête quand j'écris sur un sujet ce n'est pas dans le but d'être utile et facile a lire, c'est juste pour moi, quand j'en ai envie (besoin ?).
J'écris que très rarement et encore moins sur des sujets assez conséquents en dehors de mon domaine qui est l'informatique et entrepreneuriat, donc j'apprécie vraiment que tu dise que c'est "bien écrit et bien utile". Vraiment !

Le titre m'a fait penser à un article... donc je vous le partage : http://blogs.lexpress.fr/think-and-do/2014/10/06/neurodiversite-point-de-vue-du-president-de-vaincre-lautisme/

Son point de vue n'est pas vraiment le tien par contre, puisque lui, il dit :

"Ne pas parler de guérison, ne pas parler de maladie [à propos de l'autisme] revient aujourd’hui, à nos yeux, à condamner les personnes atteintes d’autisme à un état définitif. Ceci pourrait anéantir la lutte contre cette maladie dans les domaines de la recherche, des traitements, de la prise en charge et de l’éducation. (...) Nous sommes convaincus qu’il faut parler de « maladie » multifactorielle comportant des composantes génétiques et neurologiques qui génèrent un handicap cognitif sévère, dont toutes les causes ne sont pas encore découvertes. Ce qui appelle au développement de programmes de recherche avec les moyens nécessaires pour découvrir les causes et les nouveaux traitements pour lutter contre cette maladie."

PS : Tu as oublié un ] après quote="Kalthu" dans ton précédent message ^^

Qu'il n'y ait pas de psychothérapie pour transformer un autiste en non-autiste, la plupart des thérapeutes l'ont sans doute compris. Mais, s'il y avait une intervention de type thérapie génique, la question se pose : peut-on modifier une personne qui s'est construite avec une certaine personnalité en une autre, plus conforme à la normalité ?

Je ne fait pas de politique et je m'y refuse, je ne suis pas un pro-neurodiversité ni un pro-traitement, je soulève juste un point qui est aussi donné dans l'article "Il est vrai qu’aujourd’hui il n y a aucune guérison des TSA".

C'est pour ca que je parle de SF car bien souvent la réalité rattrape la fiction, en suite quand je parle d'étique il s'agit simplement de benefices/risques il est claire que si l'on peut donner l'autonomie a des autistes non verbaux qui sont incapable de compenser je vote oui, sous réserve que l'on soit certains que |BENEFICE > RISQUE| mais c'est aux chercheurs de répondre a cela, je leur fait confiance, on ne trépane plus les patients en HP et ce qui me reste d'empathie n’accepterais pas, même pour la science qu'une génération d'autiste soit victimes de mal traitance, l'histoire n'est pas bien glorieuse sur ces sujets la

Qu'il n'y ait pas de psychothérapie pour transformer un autiste en non-autiste, la plupart des thérapeutes l'ont sans doute compris. Mais, s'il y avait une intervention de type thérapie génique, la question se pose : peut-on modifier une personne qui s'est construite avec une certaine personnalité en une autre, plus conforme à la normalité ?

La thérapie genique je ne suis pas certains que cela puisse être efficace dans le traitement de l'autisme, peut être pour la partie métabolique, pour la prévention ca peut marcher mais il faut agir vite en tout cas on y arrivera un jour a GATTACA l'étique étant une chose qui est très variable, ce qui ne l'est pas aujourd'hui le sera demain ...

Merci Hugues, c'est un beau résumé du TSA que tu nous a écrit. J'adhère complètement.

Les personnes avec un syndrome asperger sont considérées comme handicapées seulement parce que notre monde ne leur est pas adapté. Nous dans leur monde nous sommes aussi handicapés... Vouloir prévenir l'autisme comme si c'etait une tare, quel dommage... C'est peut-être nous mes tares au fond

Dis pas ça, y en a trop qui le pense déjà (être des tares).

L'argument reste que la plupart des autistes sont déficients et que l'on aimerai bien soigner la déficience... après, de là à soigner l'autisme au passage... il y a un pont que beaucoup aimeraient franchir...

Dans tous les cas avant de parler de thérapie il faut bien comprendre qu’il y a un diagnostique différentiel a faire entre Trouble schizo-affectif, Trouble du spectre autistique et dysphasie, tout en sachant que le haut potentiel n’exclut ni ne confirme aucun des troubles susmentionnés, vu qu’une simple observation sans connaissance de l’historique ne permet pas de clairement les discriminer, les symptômes de l’autisme pouvant être confondu avec de la schizophrénie et ceux de la dysphasie étant globalement présent dans l’autisme il faut être très prudent quand on essaye de poser l’un des deux diagnostique et penser aux troubles du spectre autistique avant de les confirmer.

Or à ce jour, ce n’est pas toujours le cas vu que les médecins sont souvent très mal informés à ce sujet et ne lisent pas tous les rapports de la HAS.

Peut-on, doit-on guérir une vision du monde ?
Si oui, laquelle ?
Pas évident que ce soit la vision "autiste"...
D'ailleurs, la vision DSV du monde est-elle judicieuse ? Ne faudrait-il pas aussi la guérir ?

Kalthu a écrit:Mise à part les psychanalystes, je doute que beaucoup de monde ai déjà envisagé de soigner "l'autisme" ?

Bah… y a ma sœur. Et je t'assure qu'elle n'est pas psychanalyste. ^^

Elle fait ça comment ?

Kalthu a écrit:Elle fait ça comment ?

En privant ses gosses de gluten, lactose et sucres. Résultat : ils sont tous SU-PER calmes ! Et elle perd ses cheveux. (toute la famille est au régime, autiste ou pas…)

C'est le régime GAPS.

On dirait une variante du syndrome de Münchhausen par procuration.

y a mois aussi qui aime a penser que l'on peut le faire en essayant de remettre ca flore intestinal en route, en enlevant gluten lactose, produit fermenter,et sans sucre, en consomment des prébiotique, (topinambour, chicoré, ail, curcuma,...) mais ces un peut difficile a tenir

Apparemment, beaucoup d'autistes auraient des problèmes intestinaux. Cela dit, abattre des gosses en les privant d'énergie (je pense aux sucres...), je ne vois pas vraiment comment ça peut les aider.

La dame qui promeut le régime GAPS à un diplôme douteux, son mari est dans le commerce de compléments alimentaires et elle s'enrichit bien sur le dos de familles choquées par le diagnostique. Elle prétend aussi pouvoir guérir la schizophrénie, la bipolarité, les TDA/H et tous les dys-, ce qui est absurde. Scientifiquement, nombre de ses arguments ont été démontés. On attend toujours les preuves de l'efficacité de son régime, comme les preuves de l'autisme de son fils.

Suivez le régime si vous voulez mais ne vous fermez pas aux discours des spécialistes. Il n'y a pas de complot, juste des gens qui font des recherches, qui trouvent des trucs, qui n'en trouvent pas et d'autres qui se font du fric en clamant qu'ils peuvent tout guérir.

Si malgré tout l'idée vous séduit, réfléchissez juste un instant à la possibilité d'un échec de ces méthodes et à ce que ça fera à la famille dans son ensemble d'avoir finalement un enfant autiste — et donc potentiellement sans filtre — qui en veut à ses parents d'avoir toujours considéré que sa personnalité, une grande part de son identité, est une maladie au même titre que… la grippe ? Le cancer ?

Il me semble très imprudent de se fier a ces discours au risque du bien-être de son enfant.

le sucre c'est vraiment pas le meilleur carburant.
si tu te renseigne un peut sur l'intestin notre 2eme ou 3em cerveau, une prolifération de flore pathogène fabrique des neurotoxine entraine de nombreux trouble, le sucre, gluten et lactose favorise ce déséquilibre.
j'aurai préférer enfant être privée de sucre plustot que bourré d'antibiotiques et autre antihistaminique, anti diarrhée et autres produis de l'industrie pharmaceutique ..........parce que eux aussi sont de beau empoisoneur