C'est si dur?

Voilà ma question : c'est si dur la vie? En étant rayé ou pas?

Bonsoir,

mon inscription et ma présentation étant très récentes, j'avais envie de discuter un peu de mon problème, avant de trop aller voir ailleurs dans les posts parce que déjà que je me détruis la vie seul avec mon problème, me connaissant, si je vais lire ailleurs, je vais jamais m'en sortir...

Alors, qu'est-ce que je suis? D'après les psys que j'ai vu (3) je serais un tout petit zèbrounet... On m'a même dit en arrivant ici Bienvenue chez toi, wow le choc... J'ai lu des ouvrages sur la douance, la zébritude, et c'est vrai que quand je l'ai lu, je m'y suis beaucoup retrouvé. Mais est-ce que c'est ça, où juste un caractère semblable? Parce que les gars, si je m'écoute, j'en suis l'inverse. Je me sens inférieur à tout le monde, pour moi tout le monde est plus intelligent que moi, tout le monde est plus intéressant que moi, plus beau que moi, moins égoïste que moi...

Je sais pas par où commencer, parce que c'est tout un parcours tout ça... Déjà gamin je sais que j'étais un peu plus intelligent (lol le paradoxe avec ce que j'ai dit au dessus, mais c'est vrai...) parce que j'étais toujours en avance sur tout, à l'école. J'ai écrit avant les autres, lu avant les autres, ne faisais jamais de fautes d'orthographes, tout ça, ça a été très rapide. En grandissant, quand j'ai commencé à apprendre l'anglais donc en CM1, c'est sorti comme si c'était naturel pour moi... Evidemment ce n'est pas ma langue maternelle, je fais des fautes et beaucoup encore, mais pour le niveau scolaire de la 6ème à la terminale, j'ai toujours été au dessus de 15 en anglais... Au bac j'ai eu 20, et je n'ai jamais, je dis bien jamais, eu a étudier cette matière... Comme pour l'orthographe en français quand j'écris, tout me vient instinctivement. Les seules matières où j'ai échoué à l'école sont celles ou je n'aimais pas mes profs (confer l'espagnol, les maths, la physique). J'ai un caractère de merde, j'étais arrogant et extrêmement insolent alors ça n'aidait en rien pour l'école... Mais j'ai jamais eu de soucis au niveau des notes... Seulement au comportement. Pourquoi le comportement? Je me rappelle vaguement que, déjà à cette époque, je me sentais à côté de la plaque. J'avais cette sensation, que dès qu'on me regardait, j'étais la cible de toutes les moqueries qui pouvaient exister, j'avais l'impression d'être regardé sans arrêt, la peur sur moi qu'on vienne me parler, m'agresser... Tout le temps. Et ça n'est jamais arrivé bien sûr... J'avais des amis pourtant, et tout allait bien. Mais c'était juste le début, là, le collège quoi.
Du côté de mes parents, sans arrêt je me faisais "basher" parce que je n'avais par exemple "que" 16, au lieu d'avoir 19,20. J'exagère peut-être à cause de la rancoeur que j'en ai gardé, mais ce que j'ai retenu de mes parents, ma famille : tu peux faire mieux, c'est nul, c'est pas assez, tu réussiras jamais dans ta vie, tu ne feras rien si tu ne travailles pas.. Forcément je travaillais pas, pour moi c'était trop facile parce que j'avais bien écouté en classe, et je révisais pas et ne faisais pas mes exos. Bah je travaillais pas, donc au bout d'un temps certains trucs qui m'intéressaient pas ou que je jugeais pas important me sortaient de la tête, et j'avais pas 20 à cause de ça, surement... A côté de ça, depuis l'enfance, la relation avec mes parents n'était que matérielle... Pas de bisou de bonne nuit, pas de câlins, pas de je t'aime, rien de tout ça. Juste des "on t'a acheté ça pour te faire plaisir". Je veux dire, je m'en plaignais pas, mais aujourd'hui, ce manque d'affection est présent et je suis certain qu'il vient de là... Je ne dis pas qu'ils ne m'aiment pas, parce que maintenant je vois bien que oui, mais... c'est dur aujourd'hui.

A la fin du collège, 3ème, la où je pense que ma dépression a vraiment commencé, je suis sorti avec une fille (je le souligne car je suis gay.... lol) à distance. Et ça a été extrêmement destructeur.
Au début, c'était génial. C'était la classe, j'avais une copine belle, certes je la voyais pas, mais.. Elle me comprenait sur tout, sur cette intelligence, ce sentiment d'être mis à l'écart par tout le monde dans notre collège, ces passages de "déprime" ou on avait envie de pleurer pour rien, on était juste mal sans raison... Je ne l'ai jamais vue de ma vie, et on s'est séparés au bout d'à peu près 7-8 mois de relation a distance très très violemment. J'ai coupé contact parce que j'en avais marre, que je pensais qu'elle s'en foutait de moi, irait voir ailleurs, m'insultait (wtf? on était les mêmes. maintenant je le sais, on aurait continué, on se serait vus etc..) et voilà, premier échec. Au début, aucune réaction je m'en tapais le coquillard complètement, mais au bout d'une semaine, de deux semaines... j'ai sombré. Et je pense que ma grosse dépression a pu commencer donc à ce moment là : je me suis rendu compte que personne ne m'aimait (à son tour, elle ne me répondait plus. je rentrais en seconde, je connaissais personne et ma classe était EXTRÊMEMENT superficielle...). C'était des soirs, des nuits entières à pleurer en écoutant ma playlist "ehm" sur spotify (alias playlist full musiques de dépressif, lol), à me lever, aller vers mon évier et mon ciseau, je voulais me scarifier, me tuer, changer de vie, que tout ça parte. Les moqueries, la solitude, les pleurs, l'incompréhension de mes proches (qui me disaient simplement que j'étais "taré" ou "que je me renfermais sur mes jeux vidéos"). Les idées de suicide et de scarification m'encourageaient, j'ai menti à certains de mes amis qui me restaient en leur disant que j'allais me suicider, je répondais plus pendant des jours et des jours pour voir leur réaction... et là, encore aujourd'hui, parce que depuis le début du paragraphe otut ce que je ressens je le ressens au moment-même ou j'écris. Je me sens comme un monstre, d'avoir fait ça, je me sens comme un monstre de vouloir être remarqué, je me sens comme un monstre de ne pas me fondre dans la masse...

J'ai découvert mon homosexualité peu à peu. Je dis bien seulement découvert, je ne l'accepte aucunement.. J'ai vécu 2/3 fois des attouchements sexuels d'une personne qui m'était extrêmement proche... Et ça m'a provoqué un dégoût pour... les autres homos. C'est génial hein...?
Ma classe de seconde s'est mal passée, je foutais rien, les seuls amis que j'avais m'ont énormément influencé : je voulais faire comme tout le monde, être à la mode, faire comme eux -> sécher, fumer, faire le con. J'ai failli être exclu et je me suis réveillé, je me suis dit... je fous quoi là...? Cette dépression qui ne me quittait pas faisait un peu les 400 coups dans ma tête, je sais pas comment expliquer. Genre, pour moi, ma vie, mon humeur, c'est une courbe qui est au bas du diagramme. Mes périodes sombres? Elles sont hors tableau, c'est là que je situe ma dépression. Donc, pour moi, la vie c'est une ligne droite qui est située dans le MALHEUR (en bas du tableau) et mes périodes sombres ou je pense à la mort, ma mort, mon inutilité... c'est inclassable et ça part hors tableau... Et le plus haut du tableau, c'est le neutre. Je juge ne jamais avoir été heureux dans ma vie à proprement parler. Jamais. Avec mon ex, la fille, c'était juste... Passable. C'était neutre. A ce moment là, qui était critique au niveau de mon mal-être, j'ai pris mes couilles à deux mains et j'en ai parlé à ma mère. Des attouchements (pas de mon homosexualité) et de mon mal-être. Réaction : "bah si tu te sens pas bien va voir un psy". Ok. Rien de plus...
Je l'ai écoutée. La psy : "ça va?" moi : "bof... normal quoi" Psy : "45€ svp". Ok. J'ai changé de psy. Elle, elle m'a dit que j'étais surdoué, dans le sens pathologique du terme, et elle m'a fait lire un livre dessus. Quand je l'ai lu, je suis tombé sur le cul, et j'ai arrêté de la voir... Déjà qu'on me collait l'étiquette "PD" sur le front, je voulais pas une autre étiquette psychologique, en plus.

POUR MOI, dans ma tête : tout ce qui est psychologique, psychiatrique, est réducteur. L'homosexualité est réductrice, quand je vois les autres homos trop extravagants je précise, ils me dégoutent. Wow, qu'est-ce que j'espère ne pas être comme ça. Non, je n'accepte pas mon homosexualité, je n'accepte pas, sûrement, ma douance, même si au final on m'a juste dit que je l'étais et que j'ai rien testé. Vous savez, limite, j'aurais préféré être un de ces mecs baraqué pas intelligent mais qui a la côte parce qu'on le reconnaît, parce qu'on le voit, parce qu'on l'aime, parce qu'il est beau, parce qu'il est lui. Même une de ces filles creuse qui rit pour rien qu'on entend jusqu'à l'autre bout de la fac, juste parce qu'elle est normale, et qu'elle est reconnue aussi.

C'était pour situer, tout ça. Aujourd'hui.... j'ai des discussions horribles, mais horribles avec mes proches (je parle de mes amis, ou mes potentiels petit copains). "Je ne sers à rien", "Si je mourrais personne le remarquerait", "Personne m'aime", "Je suis moche", "tout le monde me jauge, me juge.", "je suis une merde", "l'amour n'existe pas et n'existera jamais, je ne trouverai jamais quelqu'un de bien", "je préfererais mourir" (alors que pas du tout, j'ai trop peur de mourir et de rater quelque chose..)... Enfin je suis sûr que vous voyez tout le délire qui se passe dans ma tête, rien qu'avec ça. J'ai omis beaucoup de chose cependant..

Mes relations homosexuelles : je l'ai expliqué sur un post, c'est un schéma à 2/3 temps : la passion extrême, l'amour, je donnerai tout -> je me lasse, je me fais chier, je fais plus rien je deviens passif, je ne propose plus rien, deviens un peu agressif et me renferme sur moi même -> je pousse l'autre à bout jusqu'à ce qu'il me quitte pour me faire passer pour la victime... Et de vous dire ça, j'en ai les tripes saisies, parce que j'ai peur d'être un sociopathe, quelqu'un de mauvais, j'ai peur de jamais être capable d'aimer correctement, d'être aimé correctement... Beaucoup de garçons m'ont aimé, mais je veux me suis arrêté à leur physique qui ne me plaisait pas et je ne suis pas allé chercher plus loin... S'en suit une semaine ou deux de battement, et je me remet à la recherche via applis, sites... en vain, parce que là dessus que des cons qui pensent à baiser. Des fois, ça arrive de trouver des gens sympas pas forcément sur des applis, mais sur internet genre twitter ou facebook ou des jeux... Mais dans ces cas là je m'attache à une vitesse mais faramineuse et je peux rien y faire, et je souffre parce qu'en face ça marche pas comme ça... Et la vie réelle me direz-vous? Sortir?

Impossible. J'ai peur des autres, je suis paranoïaque, je ne sors que pour aller à la fac. J'ai développé des phobies en lien avec le public : émétophobie, parfois agoraphobe, j'ai peur d'être bloqué entre deux personnes (par exemple en amphi je me met toujours près d'une sortie, jamais au milieu d'un rang...). J'ai peur que les autres me fassent du mal physiquement, j'ai peur de leur regard. Je suis jaloux de tous les gens que je vois car ils sont beau, en couple, à la mode. Et que moi, bah je suis simplement moi. Je suis passé de quelqu'un qu'on disait généreux, souriant, à renfermé, triste, vide. Je ne me vois pas dans un miroir, je ne me plais pas. Je suis maigre et petit, je suis brun, j'ai les yeux bleus, mais c'est tout ce que j'ai. Je suis pd, en plus de ça, probablement psychologiquement défaillant à cause de X ou X trucs... Je ne suis pas aussi négatif en temps normal, mais c'est comme ça que ça sort je suis désolé, j'avais besoin d'en parler et de le dire... Je ne suis pas ce que ma famille aurait voulu : mon père sportif aurait voulu que je le soit aussi, il me fait clairement comprendre que mes cousins sont mieux que moi, je suis le seul à porter mon nom de famille après mon père et je pourrais sûrement jamais fonder de famille, j'ai grandi selon le terrible schéma sociétaire : il faut avoir une belle femme, trois enfants et une grande maison à la campagne. Et JE VEUX CE SCHÉMA POUR MA VIE, mais je ne l'aurais pas. Et j'en souffre, mais tellement, mais tellement tous les jours... J'ai trois soeurs qui ne semblent pas me comprendre...

J'ai plein de projets en tête, puis quand je me rappelle tout ça... tout tombe à l'eau, je suis une merde capable de rien. Je veux être capable de ne plus avoir peur de la mort pour mettre fin à tout ça, je veux pouvoir mettre mon cerveau en mode OFF pour que tout s'arrête... Tout cet "overthinking" tous les jours me tue. Je pense à une chose, qui m'emmène à une autre, et comme je suis exclusivement pessimiste et négatif, ça me bute. Ma dépression, ma solitude, tout me bouffe de l'intérieur et je n'en peux plus. Je pensais voir des psys pour une dépression, au final ça serait parce que je suis plus "intelligent" que les autres? Pourtant j'ai l'impression d'en être tout l'inverse.

Je ne m'attends pas forcément à des retours vu le gros texte dépourvu de positivité et de sens pour vous, non seulement c'est un appel à l'aide mais c'est aussi une sorte de témoignage pour moi de dire ce que je ressens et ce que j'ai vécu, outre mes lettres de suicides qui traînent au fond de mon bureau qui ne me serviront probablement jamais...

Qu'est-ce que c'est que ça? C'est une vie? Franchement, j'en ai marre, I'm done, je sais pas comment le dire. Mais ça, ces pensées, elles ne viennent que quand je suis seul. Enfin, elles me rongent* que quand je suis seul. C'est toujours là, juste en veille. Je veux que tout parte. Il y a deux musiques qui résument très bien la situation : c'est Teen Idle de Marina and the Diamonds (évidemment) et How Soon is Now de The Smiths (Asleep d'eux aussi). Il y en a d'autres, comme Trouble de Halsey... Il y en a tellement. Mais les principales.

Si vous avez lu je vous offre ça : parce que vous le méritez vous avez été courageux je crois... Vous avez le choix, cookie, gateau, banane, bonbon à la cerise, enfin tout ce que je vous voulez je vous le donne (vraiment hein!) Pis si y'a des trucs pas clairs, ou qui semblent paradoxaux : je suis paradoxal...