La conclusion.
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La conclusion.
Encore une fois me revoilà, pour ceux qui ont suivi tous mes sujets. J'esquisse un vrai sourire pour une fois à l'approche de ces lignes. Par où commencer...
Pour ceux qui ont suivi toutes mes publications, j'imagine que vous vous êtes bien rendu compte que quelque chose n'allait pas, peut être imperceptiblement. Pour les autres, je vais vous raconter ma petite histoire.
J'ai 19 ans aujourd'hui, et ce soir je souri, parce que j'en arrive à la conclusion d'une très longue réflexion, très très longue introspection, qui a duré un peu plus de deux ans. J'espère que ça donnera un peu d'espoir à tous les dépressifs fiévreux qui hantent ce forum, et dont je faisais parti il n'y a encore pas si longtemps.
Voici cette histoire.
Je vais commencer par mon premier témoignage sur ce site. J'étais ravi d'y poster mon premier sujet. J'y parlais de la découverte de ma douance, du soulagement que ça avait entrainé, mais du doute de l'hétérogénéité de mes tests, et de la "dyspraxie" que m'avait diagnostiqué ma psy. On m'a souhaité la bienvenue, et j'étais content de pouvoir m'exprimer anonymement, et de poster mes états d'âmes. Bon, à cette période, dans les eaux de Juin de cette année, j'étais hanté par le doute d'être un peu fêlé.
Ma psy m'avait dans les mêmes temps orienté vers une médecine qui a pour vertu de soulager l'esprit en soignant la posture (ben oui, parce que dépression ça veut dire stress, et stress veut dire mauvaise posture, en très gros, mais c'est ça l'idée. On se tient moins bien quand on est stressé, c'est prouvé). La posturologie.
Du coup, j'me suis pas laissé aller dans mes peurs, et grâce à un suivi psychologique j'ai pu être rassuré sur ces peurs, et laisser un peu de côté la peur d'être schyzophrène.
J'étais complètement obnubilé par cette idée, et là par contre, j'ai un peu agi comme un fou sur le forum, en postant un véritable plaidoyer de cette médecine. J'ai pas eu de réponses sur ce post, et ça m'a un peu frustré je vous l'avoue.
Donc j'ai encore insisté cette fois, en repostant un commentaire sur mon sujet "découverte de ma douance". Et là, pour la première fois, j'ai eu des retours négatifs là dessus. Négatifs, pas tant que ça, mais peut être juste d'autres points de vues. Des points de vues de l'autre côté de la barrière, un peu comme si des Hobbits essayaient de raisonner un Orc qui se sent mal (visualisez la frontière marquée entre Mordor et Comté, sacré différence n'est-ce pas? :p).
Enfin bref, on m'a dit, surtout sur les troubles dys, que c'était vraiment simple de diagnostiquer des personnes à partir d'une liste (quelqu'un en particulier dont je ne me souviens pas du pseudo, mais je te remercie, car tes paroles ont eu un raisonnement dans ma tête, qui n'a pas été immédiat, je te l'accorde haha) et que les pathologies étaient souvent plus conséquences que facteurs.
S'en est suivi un petit temps d'absence en dehors du forum, j'ai commencé mon traitement, lunettes, semelles, et du coup ça m'a un peu occupé l'esprit.
J'ai pas suivi le traitement trop longtemps, pendant 3 semaines à tout cassé. Je faisais mes exercices tous les soirs, portait mes lunettes etc...
Ça m'a permis de me resociabiliser un peu (un petit effet placebo et le tour est joué). J'ai eu les réactions de mes amis.
Et puis le soir de mes 19 ans, rechute dépressive un peu plus forte que les autres. Agoraphobie terrible, incapable de profiter.
Je discute avec un de mes meilleurs amis qui me dit cash "Mais pour moi gros, les lunettes, les semelles tout ça, t'en as pas besoin. C'est dans ta tête".
Je l'écoute, j'y pense, et puis je décide de laisser ça aussi de côté. Mauvaise pioche, mais alors si c'est dans ma tête, qu'est-ce qui cloche?
Le stress, l'angoisse, sans aucun doute. Mes solutions pour lutter contre ça, et plus précisément le cannabis. Pas trop bon bail quand ça va pas fort.
Je raccourci bien sûr, ça a été une réflexion de longue haleine, qui a commencé en Février de l'année de mes 17 ans, et qui s'est atténué progressivement, au cours de deux longues et très douloureuses années.
Celle-là elle est pour les dépressifs.
Ceux qui le sentent au fond d'eux, la peur, la fatigue, la merde. Pour vous tout spécialement je vous donne un message: l'Espoir meurt en dernier.
Sachez-le avant un accès de douleur, tellement difficile à encaisser, que la boule au ventre remonte au cerveau, et la seule pensée possible c'est un profond sentiment de désespoir qui donne des idées noires.
Vous laissez pas aller, c'est long mais y'a toujours une solution.
Enfin bref, je continue. J'ai voulu mettre des idées concrètes sur ce qui s'était passé. Le cannabis, la posturologie, la zébritude...j'pense que tout ça c'était surtout le moyen de trouver une solution facile, une étiquette. Surtout, ne pas me responsabiliser. Parce que moi je donnais tout pour essayer de faire en sorte que les choses aillent mieux. J'ai énormément omis de parler de mes relations familiales. Grosse erreur.
Enfin, jusqu'à y'a pas si longtemps.
Un soir, ou j'avais regardé des vidéos de Raymonde Hazan, je suis tombé sur une vidéo de "Une psy à la maison" où elle parlait du futur des enfants issus d'une relation "Pervers narcissique/parent qui démissionne".
Boom, je m'identifie. Ça y'est, mon père est pervers narcissique. Même types de réactions, très humaines (merci à vous).
Non, mon père n'est pas pervers narcissique, et je ris, mais je ris en disant ça, tellement que la solution était sous mes yeux.
Et ça, j'en ai jamais parlé, parce que je pouvais pas le responsabiliser. Parce que je l'ai dédouané, parce que mon frère et ma soeur m'ont dit de le ménager.
Parce que mon père, ça fait 10 ans qu'il travaille de nuit.
Voilà, c'est la conclusion. Je ne suis pas responsable de ses humeurs, bien que j'en sois terriblement affecté. Je ne suis pas responsable du stress de son quotidien, de la qualité de son sommeil, de son agressivité, de l'aspect progressif de l'affaissement de son humeur. De ses yeux rouges, de sa posture, lui aussi.
Je n'en dirai pas plus, parce que le reste m'appartient, mais en tout cas j'ai quelques idées, et pour une fois, j'ai des projets. Mes projets.
Des projets concrets. Et puis, c'est bientôt la fin, on a tous tenu bon. Mon père prend sa retraite en Mars.
C'est sûrement aussi la conclusion de ma présence sur ce forum. Je ne pense pas avoir à mettre une étiquette sur ce que je suis, aussi différent soit-il. Nous le sommes tous, différent. Donc je pense également mettre l'étiquette "surdoué" de côté, et juste laisser ma personnalité guider mes pas. Avec mes émotions casi exaltées etc... Ça m'est égal, j'ai déjà vécu l'enfer.
Je ne vous dis pas Adieu, mais peut être à bientôt pour de nouvelles aventures, mes nouvelles aventures.
Je vous dis, à tout ceux qui ont pris 5 min de leur temps pour m'apporter leur avis, un grand merci du fond du coeur. Ces 5 petites minutes ont trotté dans ma tête, et dans son espace-temps, ont pris une importance bien plus grande que 5 petits minutes. Je vous dis merci.
À tous les autres, qui m'ont lu d'un oeil attentif ou distrait, j'espère, par le partage de mon chemin, avoir pu vous aider à trouver le vôtre. À vous je vous dis, bonne chance pour la suite.
Et enfin, à tout ceux qui ont pu ressentir ce que j'ai ressenti. Je ne peux pas faire le chemin à votre place, mais sachez que je vous comprends. Je comprends votre souffrance, votre peur, votre douleur, de ne même pas croire en vous-même. Mais j'ai foi en vous.
Enfin, je vous dis à tous, peut être à bientôt...avec plein d'espoir pour la suite.
Je ne voulais pas le marquer, mais j'ai le coeur tellement plein d'allégresse (teintée d'une douleur minime) que je me dois de le faire.
Je vous aime, tous autant que vous êtes. Adolescentes/ts avec des boutons, adultes qui mènent une vie bien rangée etc...vous êtes la multitude qui crée ce monde. Et je vous aime juste pour ça, parce que vous exister. Et que grâce à ça, les possibilités sont infinies. Je vous aime d'être.
À bientôt
Pour ceux qui ont suivi toutes mes publications, j'imagine que vous vous êtes bien rendu compte que quelque chose n'allait pas, peut être imperceptiblement. Pour les autres, je vais vous raconter ma petite histoire.
J'ai 19 ans aujourd'hui, et ce soir je souri, parce que j'en arrive à la conclusion d'une très longue réflexion, très très longue introspection, qui a duré un peu plus de deux ans. J'espère que ça donnera un peu d'espoir à tous les dépressifs fiévreux qui hantent ce forum, et dont je faisais parti il n'y a encore pas si longtemps.
Voici cette histoire.
Je vais commencer par mon premier témoignage sur ce site. J'étais ravi d'y poster mon premier sujet. J'y parlais de la découverte de ma douance, du soulagement que ça avait entrainé, mais du doute de l'hétérogénéité de mes tests, et de la "dyspraxie" que m'avait diagnostiqué ma psy. On m'a souhaité la bienvenue, et j'étais content de pouvoir m'exprimer anonymement, et de poster mes états d'âmes. Bon, à cette période, dans les eaux de Juin de cette année, j'étais hanté par le doute d'être un peu fêlé.
Ma psy m'avait dans les mêmes temps orienté vers une médecine qui a pour vertu de soulager l'esprit en soignant la posture (ben oui, parce que dépression ça veut dire stress, et stress veut dire mauvaise posture, en très gros, mais c'est ça l'idée. On se tient moins bien quand on est stressé, c'est prouvé). La posturologie.
Du coup, j'me suis pas laissé aller dans mes peurs, et grâce à un suivi psychologique j'ai pu être rassuré sur ces peurs, et laisser un peu de côté la peur d'être schyzophrène.
J'étais complètement obnubilé par cette idée, et là par contre, j'ai un peu agi comme un fou sur le forum, en postant un véritable plaidoyer de cette médecine. J'ai pas eu de réponses sur ce post, et ça m'a un peu frustré je vous l'avoue.
Donc j'ai encore insisté cette fois, en repostant un commentaire sur mon sujet "découverte de ma douance". Et là, pour la première fois, j'ai eu des retours négatifs là dessus. Négatifs, pas tant que ça, mais peut être juste d'autres points de vues. Des points de vues de l'autre côté de la barrière, un peu comme si des Hobbits essayaient de raisonner un Orc qui se sent mal (visualisez la frontière marquée entre Mordor et Comté, sacré différence n'est-ce pas? :p).
Enfin bref, on m'a dit, surtout sur les troubles dys, que c'était vraiment simple de diagnostiquer des personnes à partir d'une liste (quelqu'un en particulier dont je ne me souviens pas du pseudo, mais je te remercie, car tes paroles ont eu un raisonnement dans ma tête, qui n'a pas été immédiat, je te l'accorde haha) et que les pathologies étaient souvent plus conséquences que facteurs.
S'en est suivi un petit temps d'absence en dehors du forum, j'ai commencé mon traitement, lunettes, semelles, et du coup ça m'a un peu occupé l'esprit.
J'ai pas suivi le traitement trop longtemps, pendant 3 semaines à tout cassé. Je faisais mes exercices tous les soirs, portait mes lunettes etc...
Ça m'a permis de me resociabiliser un peu (un petit effet placebo et le tour est joué). J'ai eu les réactions de mes amis.
Et puis le soir de mes 19 ans, rechute dépressive un peu plus forte que les autres. Agoraphobie terrible, incapable de profiter.
Je discute avec un de mes meilleurs amis qui me dit cash "Mais pour moi gros, les lunettes, les semelles tout ça, t'en as pas besoin. C'est dans ta tête".
Je l'écoute, j'y pense, et puis je décide de laisser ça aussi de côté. Mauvaise pioche, mais alors si c'est dans ma tête, qu'est-ce qui cloche?
Le stress, l'angoisse, sans aucun doute. Mes solutions pour lutter contre ça, et plus précisément le cannabis. Pas trop bon bail quand ça va pas fort.
Je raccourci bien sûr, ça a été une réflexion de longue haleine, qui a commencé en Février de l'année de mes 17 ans, et qui s'est atténué progressivement, au cours de deux longues et très douloureuses années.
Celle-là elle est pour les dépressifs.
Ceux qui le sentent au fond d'eux, la peur, la fatigue, la merde. Pour vous tout spécialement je vous donne un message: l'Espoir meurt en dernier.
Sachez-le avant un accès de douleur, tellement difficile à encaisser, que la boule au ventre remonte au cerveau, et la seule pensée possible c'est un profond sentiment de désespoir qui donne des idées noires.
Vous laissez pas aller, c'est long mais y'a toujours une solution.
Enfin bref, je continue. J'ai voulu mettre des idées concrètes sur ce qui s'était passé. Le cannabis, la posturologie, la zébritude...j'pense que tout ça c'était surtout le moyen de trouver une solution facile, une étiquette. Surtout, ne pas me responsabiliser. Parce que moi je donnais tout pour essayer de faire en sorte que les choses aillent mieux. J'ai énormément omis de parler de mes relations familiales. Grosse erreur.
Enfin, jusqu'à y'a pas si longtemps.
Un soir, ou j'avais regardé des vidéos de Raymonde Hazan, je suis tombé sur une vidéo de "Une psy à la maison" où elle parlait du futur des enfants issus d'une relation "Pervers narcissique/parent qui démissionne".
Boom, je m'identifie. Ça y'est, mon père est pervers narcissique. Même types de réactions, très humaines (merci à vous).
Non, mon père n'est pas pervers narcissique, et je ris, mais je ris en disant ça, tellement que la solution était sous mes yeux.
Et ça, j'en ai jamais parlé, parce que je pouvais pas le responsabiliser. Parce que je l'ai dédouané, parce que mon frère et ma soeur m'ont dit de le ménager.
Parce que mon père, ça fait 10 ans qu'il travaille de nuit.
Voilà, c'est la conclusion. Je ne suis pas responsable de ses humeurs, bien que j'en sois terriblement affecté. Je ne suis pas responsable du stress de son quotidien, de la qualité de son sommeil, de son agressivité, de l'aspect progressif de l'affaissement de son humeur. De ses yeux rouges, de sa posture, lui aussi.
Je n'en dirai pas plus, parce que le reste m'appartient, mais en tout cas j'ai quelques idées, et pour une fois, j'ai des projets. Mes projets.
Des projets concrets. Et puis, c'est bientôt la fin, on a tous tenu bon. Mon père prend sa retraite en Mars.
C'est sûrement aussi la conclusion de ma présence sur ce forum. Je ne pense pas avoir à mettre une étiquette sur ce que je suis, aussi différent soit-il. Nous le sommes tous, différent. Donc je pense également mettre l'étiquette "surdoué" de côté, et juste laisser ma personnalité guider mes pas. Avec mes émotions casi exaltées etc... Ça m'est égal, j'ai déjà vécu l'enfer.
Je ne vous dis pas Adieu, mais peut être à bientôt pour de nouvelles aventures, mes nouvelles aventures.
Je vous dis, à tout ceux qui ont pris 5 min de leur temps pour m'apporter leur avis, un grand merci du fond du coeur. Ces 5 petites minutes ont trotté dans ma tête, et dans son espace-temps, ont pris une importance bien plus grande que 5 petits minutes. Je vous dis merci.
À tous les autres, qui m'ont lu d'un oeil attentif ou distrait, j'espère, par le partage de mon chemin, avoir pu vous aider à trouver le vôtre. À vous je vous dis, bonne chance pour la suite.
Et enfin, à tout ceux qui ont pu ressentir ce que j'ai ressenti. Je ne peux pas faire le chemin à votre place, mais sachez que je vous comprends. Je comprends votre souffrance, votre peur, votre douleur, de ne même pas croire en vous-même. Mais j'ai foi en vous.
Enfin, je vous dis à tous, peut être à bientôt...avec plein d'espoir pour la suite.
Je ne voulais pas le marquer, mais j'ai le coeur tellement plein d'allégresse (teintée d'une douleur minime) que je me dois de le faire.
Je vous aime, tous autant que vous êtes. Adolescentes/ts avec des boutons, adultes qui mènent une vie bien rangée etc...vous êtes la multitude qui crée ce monde. Et je vous aime juste pour ça, parce que vous exister. Et que grâce à ça, les possibilités sont infinies. Je vous aime d'être.
À bientôt
Rose Noire (Georgio)- Messages : 117
Date d'inscription : 04/01/2016
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Re: La conclusion.
Touchant
perenico- Messages : 389
Date d'inscription : 14/11/2016
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