Trop grand

Bonjour à tous!

Petite angoisse en cette fin de journée. Avez-vous déjà eu la sensation que tout autour de vous était trop immense pour pouvoir tout appréhender, tout apprendre, tout retenir (si la sensation vous échappe allez sur le portail Wikipédia en physique et demandez vous par quoi commencer ^^).

J'ai l'impression que mon cerveau va exploser à force de générer idées et projets que je ne réalise pas, que je commence puis abandonne, auxquels je m'accroche Dieu seul sait pourquoi. Je suis un peu fatiguée de moi.
Je voudrais tout faire, non, je dois tout faire! Je ne suis à la hauteur de rien, je voudrais développer en moi tous les sentiments, les principes que j'admire (politesse, charité, courage, tenue, volonté, curiosité, confiance, culture ...) et ces qualités me font défaut. Je voudrais reconnaitre une musique classique aux premières notes, jouer du piano, parler Russe et programmer. Je voudrais faire de la photo, de la peinture, tout savoir de l'empire byzantin. Je suis tellement lasse !

Par quoi commencer ? Comment ne rien oublier ? Comment arriver à un idéal de comportement et de culture ? Pourquoi certains y arrivent et pas moi ?

Merci de m'avoir lue,

Marion

Avez-vous déjà eu la sensation que tout autour de vous...

Oui, Marion, à chaque minute...

Très souvent Marion.
Le sentiment d'être une poussière face à l'immensité à accomplir.
La conscience insoutenable que je suis mortelle et que le temps file trop vite.
La frustation de ne pas pouvoir vivre toutes ces vies, toutes ces envies....

Marion a écrit:Pourquoi certains y arrivent et pas moi ?

Y sont-ils vraiment arrivés, d'une part ?

Et va savoir, tu es sûrement déjà parvenue à mener à bien des projets qui feraient probablement envie à ces "certains" dont tu parles. On désire ce que l'on ne possède pas, et ce désir existe parfois au détriment de la conscience des biens et de la richesse que l'on possède déjà. Tu as dans tes mains de grandes richesses, de belles réussites, aussi minimes soient-elles. Mais ton problème, que nous partageons parce que zébres tout comme toi, c'est que tu vois plus loin que le bout de ton nez. Le nombrilisme nous fait parfois défaut. Mais pour une fois, sois fière de tes acquis !

Touché - coulé

Oui, Marion, tous les jours... Et si, oh combien rarement, j'arrive parfois, enfin, à "faire quelque chose", et bien la satisfaction obtenue (t) est de très très courte durée (t+1 seconde) tant l'imperfection du résultat me saute immédiatement aux yeux. Cela n'aide, bien évidement, pas à essayer de mener de nouvelles idées/projets à leur terme (et à avoir confiance en soi)

Mais cela n'arrête pas plus la machine à penser

Alors... Ben alors rien, j'en suis là aussi (encore là, devrais-je dire à mon âge).

J'ai mis du temps à comprendre ce que voulais dire le mot "volonté", je pensais au départ que c'était réussir ce que l'on veut du premier coup ( par exemple, j'ai la volonté de faire un régime, je ne faillis pas, j'atteins le poids désiré et je le garde). Finalement je pense que la volonté c'est vouloir se relever chaque fois que l'on tombe pour recommencer.

Donc d'abord je me plains, ensuite je ferais preuve de volonté. J'ai envie de travailler dur pour créer un monde dans lequel je serais à l'aise. Seulement quelquefois, ça me parait agaçant d'essayer de construire à l'encontre de ce qui existe.

J'ai un jeu qui consiste à aborder toute personne avec qui j'ai une interaction (agent de la Ratp, boulanger ...) avec l'objectif qu'il soit tout sourire au moment où je la quitte (on joue comme on peut, et vu ce qui suit c'est peut-être et surtout une manière de me protéger), donc j'aborde mon postier, avec mon billet en main me donnant droit à un paquet inconnu.
Je crois l'avoir abordé avec les formes, toujours est il qu'il me répond sèchement et comme à une imbécile qui désire lui faire perdre du temps "que c'est écrit madame sur le papier que vous ne pouvez le chercher que demain".
Je réalise avec déception que c'est effectivement le cas, puis je prends conscience du ton employé, rajoutant l'échec à la déception, et pour finir en beauté, je sors un pitoyable "vous pourriez être poli !" en poussant la porte.

J'étais fatiguée et déçue mais personne ne m'a aidée à prendre les choses dignement. Je suppose que s'il m'a parlé de cette manière, c'est justement parce que lui même était fatigué et avait été déçu, mais est-ce que ça voudrait dire que c'est toujours à moi de faire l'effort ?

Ce que je raconte est injuste. Il y a des gens qui mettent la joie et le sublime partout où ils passent, mais je suppose qu'on devrait appeler ces gens là des lions, et qu'ils constituent 5% de la population. Je propose qu'il fasse un forum.

Trêve de plaisanterie, je sais que c'est possible, et contrairement à ce que je dis, la dignité est ce à quoi aspire les gens. C'est surement difficile parce que tout projet est une immense roue qu'on met en branle, et il faut qu'elle ait atteint un peu d'inertie avant de rouler toute seule. Ok, c'est peut-être moi que j'essaie de convaincre.

Merci pour vos réponses, bon courage dans vos errements.

Marion

Morgane a écrit:

Avez-vous déjà eu la sensation que tout autour de vous...

Oui, Marion, à chaque minute...

Oui Marion, à chaque second....

en permanence....

Rhaaaa on jurerait que je l'ai écrit... et pourtant, je n'arrivais pas à mettre de mots sur cette sensation. Trop grand. Oui.
Je voudrais vivre toutes ces vies et pourtant, au final, je n'en vie aucunes!
Oui, bien sûr, les autres diront que c'est ridicule: j'ai une vie bien plus remplie et mouvementée que la plupart des gens, je sais beaucoup de chose, j'arrive à faire pleins de trucs... mais c'est tellement rien. Je ne suis que très rarement satisfaite car je vois toujours la chose suivante et, franchement, ça me décourage. Alors, je ne fais plus rien. Ou alors, des trucs insignifiants... Et l'envie me ronge. Toujours.

Pour ce qui est de ton jeu... Il n'y aurait pas une Amélie Poulain cachée en toi?

J'ai un gros faible pour tout ce qui est synthèses, vues d'ensemble, résumés d'un sujet.

Parce que quand on est une petite fourmi sur la Terre, elle peut paraître impossible à explorer et c'est démotivant. Mais quand on commence par être un astronaute qui voit l'ensemble de la sphère, qui peut tout embrasser d'un seul regard, c'est rassurant/satisfaisant et ça donne envie de tout aller voir de plus près.
Et puis ça facilite l'organisation mémorielle des connaissance : ça permet de tout positionner mentalement dans un espace commun, dans une représentation visuo-tacto-spatiale unique, où tout est relié et relatif. (Humm... beaucoup de "tout" dans ce paragraphe... )

Je rêve d'une encyclopédie mutante, mélange entre Google Earth et Wikipédia, avec la fonction zoom qui permet d'obtenir des synthèses de niveaux différents sur le moindre sujet.

J'en rêve tellement que j'ai souvent envie de la créer.

Mais la tâche me paraît trop grande, et je manque de volonté.

AAAAAaaaaaahhhhhhh synthèse, tableaux..... hummm

Mieux que des patisseries ! Miam.

Et les cartes heuristiques / mindmaps !

Tiens, si on faisait une carte heuristique du zèbre ?

Gigi a écrit:Mieux que des patisseries ! Miam.

Et les cartes heuristiques / mindmaps !

Tiens, si on faisait une carte heuristique du zèbre ?

bon courage

Euh ... c'est quoi une "carte heuristique / mindmap" ???

Heu... Laëtitia t'as le droit de cliquer pour voir, hein

Pardon, j'ai découvert ce forum récemment et je n'avais pas vu que je pouvais cliquer
Chose positive, maintenant je le sais (que je peux cliquer et ce qu'est une carte heuristique)

Ben voilà une journée qui se termine en feu d'artifice!!!










T'inquiète pas Laëtitia, y a rien de dramatique

Moi j'ai rien compris...
Naturellement: c'est un mélange texte/schéma et, allez savoir pourquoi (si vous pouviez me le dire) dans ce temps là, j'y arrive pas!
C'est idiot, mais comme ça... comme si mon esprit ne savait pas sur quoi se concentrer!
Enfin, je crois comprendre que c'est une façon de classer... mais pourquoi de cette façon?

Je pense qu'on peut considérer qu'il s'agit juste... d'exemples? Le principe général de base étant celui de l'arborescence

arborescence ! arborescence ! Fait attention à ce que tu dis toi

Moi aussi je comprends ce que tu veux dire par "torp grand" et en plus, ça s'ajoute au fait que j'ai l'impression de n'avoir pas le temps. On veut faire plein de trucs, mais le temps semble manquer.
Ce qui est paradoxal, car quand j'ai le temps, eh ben je fais pas grand chose de spécial, je bloque et du coup ça me culpabilise...

Idem pour moi, et à contrario quand j'arrive à avoir du temps je fais pas grand chose ou alors après (quand j'ai moins de temps) je me dis que j'aurais pu faire ci ou ça, mais que je l'ai pas fait... et c''est un peu le serpent qui se mord là queue

Exactement !

tu as bien traduis ce que je ressens ! (et bien d'autres je suppose !)

Je suis pareille.
Là, par exemple, j'aurais des trucs à faire et du temps pour le faire. Mais au lieu de ça, je glandouille sur internet.
Ah, "procrastination" quand tu nous tiens !!!

ben oui,
d'ailleurs, qu'est-ce qu'on fiche là à discuter alors qu'on a sûrement des milliards de choses importantes à faire ????!!!!!
(genre réfléchir à comment "sauver le monde" ??)

Hyone a écrit:Ce qui est paradoxal, car quand j'ai le temps, eh ben je fais pas grand chose de spécial, je bloque et du coup ça me culpabilise...

Oui, c'est ça... Pour tout de sorte de raison, mais aussi parce que je me dis que ça ne sert à rien de commencer car je ne suis pas exactement dans l'état d'esprit et d'organisation nécessaire, je n'ai pas toutes mes idées en place, pas tous les plans ou liste ou schéma ou autre (alors je fais des listes, des piles, des plans -dans ma tête- et autre)... mais en réalité, ce ne serait pas que j'ai peur?

Alors là, peur de quoi? De ne pas être à la hauteur ou, justement, d'être à la hauteur?
Peur d'être grande? De partir vers trop grand? De me perdre dans l'immensité de mes capacités?
Et là je me trouve prétentieuse, mais je crois que c'est ça....

Oui, je crois que c'est un genre de peur, et en même temps une histoire de se complaire dans l'inaction peut-être. On se met des barrières pour nous prouver qu'on est finalement pas si doués que ça, à quoi ça mènerait...
Tout est une question de peur de prendre ce risque, de montrer nos capacités, de vivre pleinement.
Que nous sommes compliqués !!!

C'est ça que je ne comprend pas: pourquoi aurais-je peur de vivre pleinement?
Parce que je le faisais quand j'étais petite et que j'ai eu très mal quand je me suis rendu compte de la réaction des autres?

Peut-être que finalement la vie nous effraie, je crois qu'on a peur d'être heureux, comme si on n'avait pas le droit, et on préfère se plaindre aussi je crois !! (mais pas q les zèbres, hein, tout le monde je crois !)
C'est notre aspect Calimero
Oui, je crois que c'est vraiment la peur d'être heureux. On aime être insatisfaits.

sinon on s'ennuierait

nan, parce que le bonheur se paye cher

parce que quand on le tient on a peur de le perdre

parce qu'on n'a pas envie d'en prendre la responsabilité

parce qu'on est trop logiques pour s'en sentir dignes alors que d'autres n'y ont pas droit

ou que sais-je.

un mélange de tout ça en fait. Mais c'est vrai qu'il y a ce côté où on se dit qu'on n'est pas dignes d'être heureux, q c'est trop beau pour nous

Je ne crois pas ne pas être digne d'être heureuse... Pourquoi n'y aurais-je pas le droit?
Non, ça c'est autre chose... Je crois que je mérite plus que certains de l'être.

Par contre, oui, je crois que le bonheur me fait peur.
Premièrement, atteindre un seuil de béatitude c'est trop haut, trop immense... trop grand!
Et puis, on en tombe. Toujours.
Je préfère tomber de bas, ça fait moins mal à l'arrivée.

J'ai aussi peur de terminer ce que j'entreprends: j'ai peur des fins.
D'ailleurs, depuis que je suis minuscule je ne finis rien... même pas mes assiettes (sauf les desserts!).
Savoir qu'il m'en reste me rassure.

Je n'aime pas ce qui disparaît, ce qui se termine.
Quand je vois qqchose de beau, quand je vis qqchose de bien, j'ai un inconfort en même temps que ce bonheur: je ne pourrai pas retenir ce feeling, il va s'évaporer. Alors, je prend des photos quand ce sont des objets, des oeuvres que je ne peux pas ramener avec moi... Ça me rassure: la chose ne pourra disparaître, j'ai un contrôle Mais quand ce sont des moments, dur dur de me laisser apprécier réellement la chose SAUF si je sais que ça va se reproduire...

En fait, c'est une question de contrôle du TROP GRAND?