Présentation de Yuushi

Détection et collège précoce

Donc, je m'appelle Tommy, j'ai 20 ans et actuellement je suis en 1ère année de Psychologie à Montpellier. Mais avant tout ça j'ai vécu pas mal de choses..

Pour moi tout a vraiment commencé lorsque j'ai passé un test de QI à 5 ans. Je passerais vite sur les détails mais j'avais des facilités, je trouvais que les maternelles étaient des bébés et j'avais une grande soif d'apprendre. Mes parents qui ont remarqué ça assez vite se sont beaucoup renseignés et ont décidé de tout faire pour que je ne sois pas « perdu ».
Je suis donc passé au CP en plein milieu de ma grande section.

Concernant ma primaire.. Contrairement à beaucoup de personnes je n'ai pas été en difficulté, que ça soit scolaire ou autre. Je me suis tapé évidemment des répliques au début du style « t'as sauté une classe alors 629 * 1380, ça fait combien ? » mais globalement j'ai eu des amis, j'ai plus ou moins réussi mon adaptation et je peux m'estimer heureux de ça ^^

C'est alors que mes parents m'ont placé dans un collège spécialisé pour enfants précoces, à l'Immaculée Conception à Aubenas. Là-bas j'y ai effectué ce qu'on appelle un « parcours en 3 ans » en internat qui m'a fait sauter la 5ème. J'y ai passé de bonnes années et pour le coup je sais pas trop si on peut parler d'adaptation étant donné que j'étais entouré.. de personnes comme moi ^^ Y compris dans l'enseignement du coup.

Adaptation et conformisme

Vient alors le lycée où j'étais dans un autre établissement mais toujours en internat, à Aix en Provence, dans un lycée privée qui a de très bons résultats. Ma mère notamment voulait que j'aille là-bas car elle se doutait – même si ce n'était pas un lycée spécialisé du tout – que ça me conviendrait, que je rencontrerais d'autres personnes comme moi etc.
Et.. C'est plutôt vrai ! J'ai passé de très bonnes années lycées aussi, j'ai pourtant redoublé ma 1ère S mais j'en suis très content car ça m'a permis de mieux rebondir.

4 ans au lycée donc ou je peux un peu plus parler d'adaptation cette fois, c'est quelque chose que j'ai énormément réfléchi en Terminale avec l'apport de la philosophie ou j'ai réalisé que j'avais ce que j'appelle une « sphère publique » et une « sphère privée » et que ça me faisait souffrir mine de rien de voir que personne ne comprenait ni ne partageait cette sphère privée.
Mais globalement, j'en retire énormément de positif, c'est là ou j'ai fait mes premiers pas dans « le vrai monde », le premier chagrin d'amour, les premiers enjeux etc.
C'est durant mes années lycées aussi que j'ai vraiment construit ma personnalité, quelqu'un de plus lucide, d'analyste qui va énormément réfléchir sur lui même et sur autrui, j'ai aidé je ne sais combien de personnes en Terminale à aller mieux ^^

Mais, sur le coup je ne me posais pas vraiment de question, fin c'était des amis j'essayais de les aider c'était naturel. Et pourtant je savais ce que j'étais, comment je fonctionnais, mais j'ai toujours refusé d'en parler.. Surtout au lycée, je continue d'ailleurs à ne pas aimer le mot de surdoué, je me considère pas vraiment comme tel, en tout cas pas comme on le sous-entend. Et quelque part, oui, l'adaptation était la meilleure des manières. En fait ce que je voulais créer à cette époque, et ce que je pensais réussir à faire c'était ce que j'appelle un « jardin privé » (l'inspiration vient de Candide:3). Avoir des centaines d'amis, de relations, ça ne m'intéresse pas, ce qui m'intéresse c'est d'avoir des personnes que je vais comprendre et qui vont me comprendre, de sorte à ce qu'on soit un peu tous liés comme une osmose en fait.

Échec et Remise en Question

J'en viens maintenant au post bac qui m'a énormément changé là aussi. Ayant fait un parcours S et ayant toujours réclamé depuis petit que je voulais faire de la chimie je suis parti un peu sous l'impulsion de mes parents en Prépa Physique Chimie, je me suis dit au pire ça marche pas je vais en fac. Et étrangement j'ai réussi la première année.. Difficilement certes mais sans bosser énormément, avec mes facilités j'ai réussi. Pourtant niveau affectif ce n'était pas l'année la plus remplie, j'ai rencontré énormément de personnes très imbues d'elles-mêmes, qui se moquaient des autres, qui ne partageaient pas les cours, les exercices etc. Mais sur le coup je n'ai pas agi. Parce que je me suis dit on est en prépa, c'est normal, c'est la loi de la jungle, il faut que tu t'en foutes des autres et que tu avances vers ton but, sinon tu vas vivre un échec. Je dialoguais bien avec les personnes de ma classe pourtant, alors je me sens toujours un peu mal quand je dis ça car j'ai jamais eu trop de problèmes sur ça là ou beaucoup en ont eu.
Vous allez me dire tant mieux et vous aurez raison mais bon ^^
Seulement je savais que ça n'allait pas durer, les personnes en prépa sont là pour réussir les concours, un point c'est tout, je le voyais, fin plus même, je le sentais.
La deuxième année a été un échec total pour moi par contre. Mes facilités avaient atteintes leurs limites, comme lors de ma 1ère S, en plus de cela j'avais des professeurs contre moi, très intolérants, comme on peut l'imaginer d'une prépa en soi, qui rabaissent plus l'élève au lieu de le tirer vers le haut. Toutes les prépas ne sont pas comme ça (je l'espère!) mais en tout cas c'est mon parcours.

Je me suis donc redirigé vers une 2ème année de Licence de Chimie histoire de bien reprendre à 0 et de repartir sur des bons rails, le système de fac me rendant plus libre je me suis dit ça sera parfait. Seulement voilà, l'année commence, je galère à trouver un logement, finalement j'obtiens une chambre dans une cité U et je commence l'année une semaine et demi après. Rien de bien grave mais je m'aperçois que c'est pas totalement ce que j'imaginais. Beaucoup de personnes voire quasiment tout le monde se connaissait de la première année, et le système de CM fait que c'est très difficile de s'intégrer, d'aller voir l'autre etc.
Il y avait bien les quelques TD ou des fois je m'intégrais bien avec les travaux en groupe mais ça a été très laborieux.. En plus de cela j'ai retrouvé une ambiance très lourde, très pesante que j'ai ressenti pire qu'en prépa. Alors je n'aime pas du tout généraliser mais encore une fois je parle de mon parcours ^^

Sur les 3 années post-bac que j'ai eu, en Prépa Physique Chimie et en Fac de Chimie donc j'ai vraiment vu à travers les profs, et même les élèves une sorte de.. Condescendance.. Que si tu sais pas qu'une cétone avec un acide carboxylique ça fait tel truc t'es une merde. Que si t'es en échec c'est FORCEMENT parce que tu travailles pas assez, il n'y avait jamais de recherche au 2ème, au 3ème plan. Ça ne cherchait que les résultats. Et durant les 3 premiers mois j'y arrivais moyennement voire pas du tout alors que j'avais les connaissances de la prépa. Parce que je n'arrivais plus à réfléchir sur les exercices, sur le cours que l'on me donnait.

Enfin, en fin novembre il est arrivé quelque chose qui a modifié ma vie et la modifiera à tout jamais, mon père est décédé. Ça a été assez brutal puisque c'est quelque chose dont on s'y attendait pas. A vrai dire depuis ce jour (vers novembre 2015 donc) beaucoup de problèmes arrivent sur ma famille qu'ils soient mineurs ou majeurs ^^'
Au niveau du deuil, on le fait comme on peut évidemment et sur ce point j'(on)arrive à avancer, mais la loi de Murphy n'a jamais été aussi vraie depuis en tout cas ^^

En soi, mon année, j'allais forcément la rater « à cause » de ça, mais je peux pas tout mettre dessus puisque je n'y arrivais pas déjà avant. Mais je ne voulais pas dire à mes parents que ce n'était pas ma voie, que je ne me sentais plus bien. Par peur de les décevoir eux qui ont tout fait pour moi mais rien que pour moi, je ne voulais pas sentir cette sensation d'échec. C'était si bien pour moi de prendre un domaine, de se dire « je veux faire ça » et de ne jamais redoubler, ne jamais se réorienter, c'est ce que je voulais vivre.
Depuis la mort de mon père, j'ai décidé de prendre les choses plus en main justement, même si je suis encore très très loin d'avoir confiance en moi. J'ai réfléchi à ce que j'étais, aux moments de ma vie ou je me suis le mieux senti, ce que j'avais besoin. Et je me suis rendu compte que les sciences humaines étaient ce qui m'intéressaient en fait, puisque si je voulais faire de la chimie c'était aussi dans un but humanitaire. Sauf que lorsque t'es en terminale on te parle des sciences dures et on n'évoque pas du tout les sciences humaines.

Ma mère était pas d'accord au départ, ma famille entière ne l'était pas en fait, par rapport aux débouchés, à un choix que j'aurais effectué trop vite suite au décès de mon père etc. Et ça se comprends. Mais d'un coup, c'est devenu logique pour moi, j'avais ce besoin vital de comprendre les autres et je repensais aux moments ou j'aidais en Terminale, ou j'analysais tout le temps mais je me suis jamais dit qu'il y avait un «parcours » pour ça.

Me voilà donc en 1ère année de Psychologie ou je repars « à zéro ». Et clairement, même s'il y a tout est loin d'être rose, je me sens clairement plus à ma place, je ressens bien la tolérance à travers ce parcours.

Maintenant que mon parcours est plus ou moins posé, je vais énoncer ce que je ressens particulièrement cette année.
Alors je ne sais pas si c'est le fait d'être en psychologie ou si c'est un condensé de tout plein de choses :p Mais depuis le début de l'année même si j'en prends vraiment conscience que depuis quelques jours j'ai cette hypersensibilité qui me submerge.

Déjà, il y a le fait que quasiment toutes les personnes que j'ai croisé dans mon passé (donc primaire, collège etc.) ne me parlent plus, dont des zèbres aussi ! C'est quelque chose qui m'a fait énormément de mal puisque, je trouve ça si rare d'avoir quelqu'un qui te comprend que lorsque tu l'as.. J'ai du mal à voir qu'est-ce qui peut faire que tu ne garde plus contact..
Fin j'ai du mal à voir et à la fois j'imagine bien, notamment une amie qui est rentrée dans le moule justement, pour ma part de plus en plus je pense que c'est bien de s'unir et que même si on est peu (zèbres ou non en fait) bah si la cohésion est solide peu importe ce que les autres peuvent penser finalement. Et j'imagine que pour certains cette pression est trop lourde, trop forte.

Puis, même si je n'ai jamais rejeté mon côté zèbre, je n'ai jamais voulu en parler comme je l'ai dit, à un point ou j'oubliais presque que si j'agis de tel façon c'est parce que je suis né ainsi. J'ai notamment fait la rencontre de plusieurs personnes cette année et ça m'a « fasciné » cette faculté que j'avais de comprendre l'autre très rapidement en fait. (Alors j'aime vraiment pas du tout dire ça parce que j'ai toujours l'impression de me vanter, ou de dire que je comprends tout et tout le temps alors que pas du tout ^^) Mais notamment chez une personne, et ça a été très déroutant cette année, parce que même si je sais que ce n'est pas ce qu'il faut faire j'avais comme envie de « rattraper le temps perdu ». Parce que peu importe les personnes que je rencontre, en soi ils n'auront pas vécu avec moi mes 20 premières années de ma vie, il y a des contre exemple à ce que je vais dire bien sûr mais une personne que tu rencontres depuis peu a moins de « valeur » qu'un ami d'il y a 15 ans.

Et je sais que du coup j'ai eu une tendance à vouloir faire avancer les choses trop vite, ajouté au fait que beaucoup de personnes m'ont lâchées ces dernières années. Comme je l'ai dit quand tu sens qu'une personne pense comme toi, à un point ou tu ressens ses émotions et que tu pourrais presque parler à sa place, il y a comme une envie en moi de faire avancer les choses.

Donc, me voilà, depuis quelques jours à me replonger dans les articles de zèbres, surdoués etc.
Globalement, je peux pas dire que je vais mal, j'ai notamment retrouvé une filière qui me plaisait, et puis quand je lis des histoires de zèbres, il y a tellement pire que mon cas qu'il est difficile pour moi de dire ça.

Surtout qu'à travers ma modeste expérience j'ai énormément appris à savoir comment gérer mes émotions (fin en apparence surtout), ma sphère publique/privée, à relativiser, savoir profiter des petites choses etc. :p
Mais il est vrai que depuis quelques jours je me suis vraiment dit qu'il était difficile, et plus que ce que je pensais – moi qui pourtant me suis bien adapté etc. - à trouver ne serait-ce qu'une personne qui te comprenne.
Comme si.. J'avais la sensation de comprendre les autres, de les analyser, de les faire aller mieux pour certains, que je connaissais la nature des liens qui nous tissent les uns les autres. Mais qu'en retour il n'y a rien, que certains me lâchent etc.
Encore une fois j'aime pas dire ça car ça revient à généraliser et en soi je suis très optimiste, je me dis toujours que y'aura un moment ou je rencontrerais des personnes fidèles qui penseront à toi quand tu vas mal comme un "vrai" ami, que malgré les embrouilles, le noyau solide qui unit l'amitié est plus fort que le reste.

Évidemment, tout cela est très complexe, je ne peux de toute façon pas forcer à m'aimer (je ne parle qu'en terme d'amitié forte là encore!) et je suis très loin d'être parfait. Je m'en veux toujours énormément quand je dis des trucs comme ça car j'ai l'impression d'être très égocentrique, que j'avais qu'à me taire, à attendre que les choses se fassent naturellement au lieu de vouloir accélérer les choses, de pas trop montrer à la personne que je la comprends car après elle se sent trop observée ou oppressée etc. Et je n'attends jamais à ce qu'on me rende autant que je donne mais c'est vrai que des fois le déséquilibre est trop fort.

Du coup et je vais enfin arriver à une conclusion :p, il est vrai que depuis quelques jours, j'ai ce sentiment de détachement à nouveau, de voir les choses d'en haut, pas dans le sens je suis en haut/divin et vous êtes en bas/simples mortels pas du tout XD mais plutôt comme si j'étais en haut d'une montagne à regarder les autres en bas, et que j'y étais le seul à me poser toutes ces questions là, à y réfléchir et à comprendre les autres, à ressentir leurs émotions. Et avoir cette pensée qui bouge en permanence dans ma tête, alors que la majorité ne se prennent pas le tête pour ça. Et donc, logiquement de cette peur d'en parler à autrui, de nouveau de rentrer dans cette adaptation. La peur également de paraître trop sérieux car je trouve ça important de parler de sujets comme ça, de comment on réfléchit, on agit envers l'autre etc. (Tout autant que de rigoler un bon coup bien sûr !) Mais en face j'ai plutôt des remarques du "tu te prends trop la tête, tu agis un point c'est tout".

Sauf que depuis la mort de mon père, j'ai réalisé que je ne voulais plus enfermer cette part de moi, parce que.. Parce que c'est moi tout simplement ! Et que j'en suis très fier mine de rien malgré tout ce qu'elle peut faire subir. Je me suis donc dit qu'il existait sans doute un forum de zèbres puisqu'internet est un magnifique moyen pour se regrouper après tout !  Et voilà donc la raison de ma venue ^^
C'est un peu déroutant pour moi quand même puisque j'ai plus l'habitude de d'abord montrer ma sphère publique avant de voir à qui je peux partager ma sphère privée alors que là ça serait plus l'inverse finalement ^^