Dawlish
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Dawlish
Bonjour à tous,
Je m'appelle Jocelyn, j'ai 24 ans, je vis en Valais (Suisse) et je me sens complètement perdu dans ce monde que je ne comprend pas (ou que je comprend peut-être trop ?).
Je n'ai pas eu une enfance très agréable. Abusé sexuellement à l'âge de 8 ans, j'en ai été traumatisé pendant de longues années. J'ai haïs les hommes, perdu foi en l'humanité et me suis énormément replié sur moi-même. J'ai très vite développé mon côté solitaire et indépendant. J'étais un bon élève à l'école, j'apprenais vite et j'avais de bonnes notes. Mais qu'est-ce que je m'ennuyais ! Je n'ai jamais compris ce système d'éducation et j'en ai voulu à la terre entière de vouloir me formater au standard de la société. La jalousie des autres gamins m'a également beaucoup fait baver. J'étais le souffre douleur de plusieurs petits merdeux et j'ai pris pas mal de coup dur. Je me sentais seul, bizarre, étranger de tous mes autres camarades.
A l'adolescence, j'ai souffert d'une toute autre forme de violence. Une violence interne, un combat intérieur difficile à canaliser. Je détestais toujours autant les hommes, mais pourtant, je me sentais sexuellement attiré par eux. Je n'ai toujours trainé qu'avec des filles, dont je me sentais beaucoup plus proche et avec qui j'avais plus de facilité à communiquer. J'avais peur des hommes, eux qui m'ont tant fait de mal. Je me dégoutais moi-même de ressentir ces choses pour eux, alors accepter mon homosexualité... ce n'était pas d'actualité !
Quand j'ai terminé l'école obligatoire, je me suis lancé dans un apprentissage bancaire, que j'ai brillamment terminé. Mais au terme de ces trois années d'apprentissage, je me suis rendu compte que ma place n'était pas faite pour rester assis derrière un bureau. C'est alors qu'est venu cette question crucial : qu'est-ce que je pourrai bien faire de ma vie ?
Je suis partit une année aux Etats-Unis en tant que garçon au pair. J'avais besoin d'une pause dans ma vie, de me retrouver face à moi-même et de réfléchir à ma vie. Ce fut une expérience incroyablement enrichissante et j'ai énormément gagné en maturité. J'ai également eu mon premier petit copain officiel, un français également au pair dans ma région. Et à mon retour en Suisse, j'ai fais mon coming-out et tout mon entourage l'a bien pris. Je me suis senti libéré d'un poids et je pensais que dorénavant, je pourrai vivre ma vie en tout sérénité car j'avais mis à nu ce qui faisait de moi une personne pour le moins étrange.
Il fallait bien que je me remette en scelle dans le monde du travail. Ne voulant pas retourner dans le domaine bancaire et n'ayant aucune envie de repasser 3 ans derrière les bancs de l'école, j'ai fais une formation de croupier professionnel à Lyon pendant 3 mois. J'ai ensuite bossé pendant une année dans un club de poker privé en Suisse. Tout avait si bien commencé ; je suis très vite devenu un élément puissant dans leur entreprise et mon patron s'est beaucoup déchargé sur moi. Jusqu'au point de me traiter comme une sous-merde. D'arriver à me faire sentir comme une sous-merde. Une nuit, j'ai eu un ras-le-bol général de la vie et j'ai fugué de la Suisse pendant 2 semaines, sans prévenir personne. Evidemment, à mon retour, j'ai posé ma démission suite à une énième dispute avec mon patron. Je le détestais, je le déteste encore maintenant, malgré le fait qu'il m'a ouvert la voie sur la connaissance de moi-même. Un jour, il m'avait dis que j'étais un zèbre, en me donnant quelques explications de ce qu'était la Zèbritude. Je m'étais pas mal reconnu en ces personnes, tout comme je m'étais pas mal reconnu quelques années plus tôt dans les symptômes d'autiste ou de psychopathe. Bref, je n'ai pas fait plus attention.
Quelques temps après, j'ai trouvé par chance une place d'auxiliaire remplaçant dans une crèche. J'aimais bien ce job, le contact avec les enfants m'ayant toujours plu. Et ça me permettait de continuer de vivre dans mon chez-moi, de payer mes factures et mon loyer. Un jour, on m'a remis le livre "Trop intelligent pour être heureux" de Jeanne Siaud-Facchin. Et ce fut le début de la révélation. Ou le début d'un milliard et demi de questions. J'ai donc fais le rapprochement de la Zèbritude avec les surdoués, mais c'était tout simplement impossible que j'en sois un. Je ne pouvais pas le croire. Et pourtant, plus j'en apprenais sur le haut potentiel, plus je me sentais décontenancé. Pendant près d'une année, je n'avais en tête que cette question : "Suis-je surdoué" ? Ce fut une longue année, très difficile psychologiquement parlant.
Et puis la vie vous rattrape. Je ne gagnais plus suffisamment ma vie pour garder mon indépendance et j'ai du retourner vivre chez mes parents. Ce ne fut pas évident, mais ça m'a néanmoins beaucoup aidé. J'en enfin pu expliquer mes doutes quant à ma surdouance à mes parents, mais ils ne l'ont pas vraiment bien pris. Du moins, je pense qu'il ne comprenait pas pourquoi je cherchais sans cesse à trouver un problème à ma vie, une excuse à ma personnalité. Je ne me suis pas vraiment senti soutenu, mais j'ai quand même franchi le pas et pris rendez-vous avec une psychologue pour passer un bilan psychologique.
Et voila, mars 2016, le diagnostique tombe. Je suis haut potentiel. J'ai eu l'impression que ma vie entière fut une mascarade. Je me suis senti soulagé, mais j'étais également en colère. En colère que personne n'ai remarqué ma différence plus tôt. En colère d'avoir survolé ma vie. J'étais bien décidé à me reprendre un main et d'exploiter les talents de mon nouveau statut.
Et pourtant, presqu'une année plus tard, j'ai l'impression d'être toujours au même point de départ. Je me sens toujours autant étrange et incompris. Mes relations sociales sont au plus mauvaises, je n'ai presque plus la force de sortir de chez moi pour voir du monde. Je travaille depuis 9 mois dans une escape room, ce jeu d'évasion grandeur nature où les équipes doivent résoudre un tas d'énigme pour au final réussir à s'échapper de la pièce. J'étais très enthousiaste quant à ce nouveau job, mais voila, j'ai perdu la passion et la motivation des premiers mois et j'ai de plus en plus de mal à comprendre et à me faire comprendre de mes nouveaux patrons.
Je commence gentiment à désespérer. J'ai l'impression que je ne trouverai jamais ma place dans cette société, que je suis condamné à vivre une vie qui ne me ressemble pas et je dépéris chaque jour un peu plus. J'ai consulté plusieurs conseillers en orientation, j'ai passé plusieurs test, je me suis documenté sur un nombre incalculable de métiers différents, mais rien n'a l'air de correspondre à mes attentes. Je suis totalement figé. Je n'ai pas de centre d'intérêt flagrant qui pourrait m'aiguiller sur un métier.
Alors oui, j'adore la lecture et l'écriture, je peux dévorer des dizaines de livres par mois et pondre des paroles de chansons, des poèmes, des documents sur un certain sujet. Je rêve d'être un écrivain. De profiter de ma vie dans mon petit chez-moi, seul, d'écrire mon roman de science-fiction et de pouvoir vivre de cette passion. Mais bon, il faut écrire pour devenir écrivain, et j'avoue me laisser trop facilement déconcentrer lorsque je m'y mets. Et de toute façon, comme me le disent mon entourage, ce n'est pas un métier et rares sont les personnes à pouvoir en vivre.
Ha ouais quand même ! Je ne pensais pas écrire autant pour une présentation, mais ça m'a fait du bien de pouvoir mettre par écrit mes expériences et mon parcours de vie. Je suis venu ici dans l'espoir de rencontrer des personnes ayant les mêmes difficultés que moi, de pouvoir trouver des réponses à mes questions et de me retrouver dans une communauté qui me ressemble.
Et peut-être que je trouverais mon sexy barbu millionnaire et surdoué sur ce forum ? Pourquoi pas, l'espoir fait vire
Au plaisir de vous lire,
Dawlish
Je m'appelle Jocelyn, j'ai 24 ans, je vis en Valais (Suisse) et je me sens complètement perdu dans ce monde que je ne comprend pas (ou que je comprend peut-être trop ?).
Je n'ai pas eu une enfance très agréable. Abusé sexuellement à l'âge de 8 ans, j'en ai été traumatisé pendant de longues années. J'ai haïs les hommes, perdu foi en l'humanité et me suis énormément replié sur moi-même. J'ai très vite développé mon côté solitaire et indépendant. J'étais un bon élève à l'école, j'apprenais vite et j'avais de bonnes notes. Mais qu'est-ce que je m'ennuyais ! Je n'ai jamais compris ce système d'éducation et j'en ai voulu à la terre entière de vouloir me formater au standard de la société. La jalousie des autres gamins m'a également beaucoup fait baver. J'étais le souffre douleur de plusieurs petits merdeux et j'ai pris pas mal de coup dur. Je me sentais seul, bizarre, étranger de tous mes autres camarades.
A l'adolescence, j'ai souffert d'une toute autre forme de violence. Une violence interne, un combat intérieur difficile à canaliser. Je détestais toujours autant les hommes, mais pourtant, je me sentais sexuellement attiré par eux. Je n'ai toujours trainé qu'avec des filles, dont je me sentais beaucoup plus proche et avec qui j'avais plus de facilité à communiquer. J'avais peur des hommes, eux qui m'ont tant fait de mal. Je me dégoutais moi-même de ressentir ces choses pour eux, alors accepter mon homosexualité... ce n'était pas d'actualité !
Quand j'ai terminé l'école obligatoire, je me suis lancé dans un apprentissage bancaire, que j'ai brillamment terminé. Mais au terme de ces trois années d'apprentissage, je me suis rendu compte que ma place n'était pas faite pour rester assis derrière un bureau. C'est alors qu'est venu cette question crucial : qu'est-ce que je pourrai bien faire de ma vie ?
Je suis partit une année aux Etats-Unis en tant que garçon au pair. J'avais besoin d'une pause dans ma vie, de me retrouver face à moi-même et de réfléchir à ma vie. Ce fut une expérience incroyablement enrichissante et j'ai énormément gagné en maturité. J'ai également eu mon premier petit copain officiel, un français également au pair dans ma région. Et à mon retour en Suisse, j'ai fais mon coming-out et tout mon entourage l'a bien pris. Je me suis senti libéré d'un poids et je pensais que dorénavant, je pourrai vivre ma vie en tout sérénité car j'avais mis à nu ce qui faisait de moi une personne pour le moins étrange.
Il fallait bien que je me remette en scelle dans le monde du travail. Ne voulant pas retourner dans le domaine bancaire et n'ayant aucune envie de repasser 3 ans derrière les bancs de l'école, j'ai fais une formation de croupier professionnel à Lyon pendant 3 mois. J'ai ensuite bossé pendant une année dans un club de poker privé en Suisse. Tout avait si bien commencé ; je suis très vite devenu un élément puissant dans leur entreprise et mon patron s'est beaucoup déchargé sur moi. Jusqu'au point de me traiter comme une sous-merde. D'arriver à me faire sentir comme une sous-merde. Une nuit, j'ai eu un ras-le-bol général de la vie et j'ai fugué de la Suisse pendant 2 semaines, sans prévenir personne. Evidemment, à mon retour, j'ai posé ma démission suite à une énième dispute avec mon patron. Je le détestais, je le déteste encore maintenant, malgré le fait qu'il m'a ouvert la voie sur la connaissance de moi-même. Un jour, il m'avait dis que j'étais un zèbre, en me donnant quelques explications de ce qu'était la Zèbritude. Je m'étais pas mal reconnu en ces personnes, tout comme je m'étais pas mal reconnu quelques années plus tôt dans les symptômes d'autiste ou de psychopathe. Bref, je n'ai pas fait plus attention.
Quelques temps après, j'ai trouvé par chance une place d'auxiliaire remplaçant dans une crèche. J'aimais bien ce job, le contact avec les enfants m'ayant toujours plu. Et ça me permettait de continuer de vivre dans mon chez-moi, de payer mes factures et mon loyer. Un jour, on m'a remis le livre "Trop intelligent pour être heureux" de Jeanne Siaud-Facchin. Et ce fut le début de la révélation. Ou le début d'un milliard et demi de questions. J'ai donc fais le rapprochement de la Zèbritude avec les surdoués, mais c'était tout simplement impossible que j'en sois un. Je ne pouvais pas le croire. Et pourtant, plus j'en apprenais sur le haut potentiel, plus je me sentais décontenancé. Pendant près d'une année, je n'avais en tête que cette question : "Suis-je surdoué" ? Ce fut une longue année, très difficile psychologiquement parlant.
Et puis la vie vous rattrape. Je ne gagnais plus suffisamment ma vie pour garder mon indépendance et j'ai du retourner vivre chez mes parents. Ce ne fut pas évident, mais ça m'a néanmoins beaucoup aidé. J'en enfin pu expliquer mes doutes quant à ma surdouance à mes parents, mais ils ne l'ont pas vraiment bien pris. Du moins, je pense qu'il ne comprenait pas pourquoi je cherchais sans cesse à trouver un problème à ma vie, une excuse à ma personnalité. Je ne me suis pas vraiment senti soutenu, mais j'ai quand même franchi le pas et pris rendez-vous avec une psychologue pour passer un bilan psychologique.
Et voila, mars 2016, le diagnostique tombe. Je suis haut potentiel. J'ai eu l'impression que ma vie entière fut une mascarade. Je me suis senti soulagé, mais j'étais également en colère. En colère que personne n'ai remarqué ma différence plus tôt. En colère d'avoir survolé ma vie. J'étais bien décidé à me reprendre un main et d'exploiter les talents de mon nouveau statut.
Et pourtant, presqu'une année plus tard, j'ai l'impression d'être toujours au même point de départ. Je me sens toujours autant étrange et incompris. Mes relations sociales sont au plus mauvaises, je n'ai presque plus la force de sortir de chez moi pour voir du monde. Je travaille depuis 9 mois dans une escape room, ce jeu d'évasion grandeur nature où les équipes doivent résoudre un tas d'énigme pour au final réussir à s'échapper de la pièce. J'étais très enthousiaste quant à ce nouveau job, mais voila, j'ai perdu la passion et la motivation des premiers mois et j'ai de plus en plus de mal à comprendre et à me faire comprendre de mes nouveaux patrons.
Je commence gentiment à désespérer. J'ai l'impression que je ne trouverai jamais ma place dans cette société, que je suis condamné à vivre une vie qui ne me ressemble pas et je dépéris chaque jour un peu plus. J'ai consulté plusieurs conseillers en orientation, j'ai passé plusieurs test, je me suis documenté sur un nombre incalculable de métiers différents, mais rien n'a l'air de correspondre à mes attentes. Je suis totalement figé. Je n'ai pas de centre d'intérêt flagrant qui pourrait m'aiguiller sur un métier.
Alors oui, j'adore la lecture et l'écriture, je peux dévorer des dizaines de livres par mois et pondre des paroles de chansons, des poèmes, des documents sur un certain sujet. Je rêve d'être un écrivain. De profiter de ma vie dans mon petit chez-moi, seul, d'écrire mon roman de science-fiction et de pouvoir vivre de cette passion. Mais bon, il faut écrire pour devenir écrivain, et j'avoue me laisser trop facilement déconcentrer lorsque je m'y mets. Et de toute façon, comme me le disent mon entourage, ce n'est pas un métier et rares sont les personnes à pouvoir en vivre.
Ha ouais quand même ! Je ne pensais pas écrire autant pour une présentation, mais ça m'a fait du bien de pouvoir mettre par écrit mes expériences et mon parcours de vie. Je suis venu ici dans l'espoir de rencontrer des personnes ayant les mêmes difficultés que moi, de pouvoir trouver des réponses à mes questions et de me retrouver dans une communauté qui me ressemble.
Et peut-être que je trouverais mon sexy barbu millionnaire et surdoué sur ce forum ? Pourquoi pas, l'espoir fait vire
Au plaisir de vous lire,
Dawlish
Dawlish- Messages : 1
Date d'inscription : 18/03/2016
Age : 32
Localisation : Valais, Suisse
Re: Dawlish
Quelle présentation!
J'y ai lu force, douceur, faiblesse,colère, tout il y a tout ou presque.
Tu sembles arriver avec un gros paquet lourd à poser, je pense que tu es au bon endroit ici.
Je te souhaite de belles rencontres.
Bienvenue.
Vive.
J'y ai lu force, douceur, faiblesse,colère, tout il y a tout ou presque.
Tu sembles arriver avec un gros paquet lourd à poser, je pense que tu es au bon endroit ici.
Je te souhaite de belles rencontres.
Bienvenue.
Vive.
Invité- Invité
Re: Dawlish
Bienvenue !
Et bon courage .
Et bon courage .
Yoda300- Messages : 1254
Date d'inscription : 12/06/2016
Age : 51
Localisation : Haute-Garonne
Re: Dawlish
Bienvenue et j'espère que tu feras de belles rencontres !
_________________
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Pour plus d'infos cliquez là -> Appel tigres XXX Règles de courtoisie XXX pour les nouveaux XXX C'est quoi les Tigres ? <-
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