Lueur lueur

Régulièrement, quand je passe dans les grandes gares, ou dans le métro, j'ai l'impression d'être totalement déconnecté du reste du monde... Habituellement je passe avec de la musique sur les oreilles, je me concentre là dessus, mais parfois j'oublie le casque.....

Je me sens naviguer au milieu de visages sans âmes.. J'avais un profond sentiment de malaise maintenant, mais maintenant j'ai l'impression que je cherche à capter une étincelle au milieu de ces regards éteints....

Plus attentif, je n'en ressens que plus fort l'isolement.... J'aimerai savoir si les gens que je croise ont des pensées similaires aux miennes... Le monsieur assis ce matin contre les portes vélos de la gare du nord, buvant son café, la cigarette à la main... Ses yeux parcourent la foule, mais ne semblent pas accrocher... Je plonge mon regard dans le siens, mais je ne vois rien... Pareil en traversant la rue, des dizaines d'yeux, dans lesquels je regarde, confronté à un mur.....

Je crois qu'une fois ou deux ces trois dernières années j'ai du croiser une étincelle.... mais si fugace que je n'en suis pas sur encore......

Je ne me prend pas pour quelqu'un de supérieur, ne vous trompez pas... J'aimerai pouvoir comprendre les autres, j'aimerai ne pas essayer de penser à ce qu'ils pensent...

Et des fois, je croise un clochard qui parle tout seul, philosophant à sa manière, avec son langage... Et je me dis: et si c'était moi...... Et puis le gouffre: si c'était vraiment moi, en train de rêver ma vie actuelle ?

Et puis non, mais je me demande comment il en est arrivé là... Si moi j'en serai capable ? De me laisser glisser jusqu'à l'oubli de soi

Et je me fais bousculer, et je cherche de nouveau les regards..... Et c'est aussi vide que les yeux du clochard dans son monde, et ça m'effraie parfois....

pffff

c'est un des bonheurs des non zèbres, de ne pas avoir cette obsession...
est-ce typique des zèbres d'être tant...troublé par les autres ? cette question perpétuelle de savoir qui est l'autre, de vouloir les comprendre pourquoi ils ne fonctionnent pas pareil alors que l'apparence est la même, se demander ce qui traverse leur esprit, se dire que peut être eux se posent la même question ?
mais parmi mes quelques amis, tous non zèbres sauf un (je lui ai jamais demandé d'ailleurs comment il gérait cette différence), tout semble être tellement simple, peu de questions dans ce genre, ils trouveraient même cette question absurde et sans sens...
(en ce moment d'ailleurs passe à l'a télé au loin de ma pièce un bout de camille saint saens)

Je me dis des fois que c'est pas possible de ne pas se poser de question... On a tous notre petite existence, mais au milieu de tout ça, de l'univers, on a bien tous conscience du peu que l'on est, et en même temps de la chance formidable qu'on a d'en être conscient... Comment on peut dérouler ses journées sans penser à tout ça... Et si tout le monde y pense un peu dans sa journée, comment cela se fait il que les gens soient si loin des autres........ "Si loin, si proche", ça prend son sens finalement !

Tout a l'heure j'étais au park avec un amis on avait la même discussion. Qu'est ce qui se passe dans leurs têtes? A quoi il pense quand il marche dans le rue ? Et j'me demander aussi comment on pouvait pas penser a ce genre de question...Rien quand regardent le ciel j'ai des milliards de questions pourquoi j'ai l'impression qu'ils en ont rien a foutre ?

Ahah, combien de fois ce genre de questions a pu traverser ma tête .. et y déposer un peu de tristesse d'ailleurs, puisqu'on ne pourra jamais savoir.
C'est vrai que ça accentue encore cette sensation de solitude et d'isolement.
Le simple fait de poser les yeux sur une personne, sur le ciel, où même n'importe quoi d'autre déclenche une avalanche de questions..

A mon avis, (presque) tout le monde se pose des questions de ce genre, sauf qu'ils se les posent une fois. C'est un peu comme s'ils vivaient leur vie à un rythme "normal" on va dire, et que soudain, le cours du temps était perturbé par ce genre de questions, mais il redevient habituel après .. Ils n'ont pas l'air d'être trop troublés. Cette existence monotone prévaut sur le reste. Enfin peut être que je me trompe, mais c'est ce que je ressens à leur contact

c'est marrant, je ne pensais pas que cette question interpellait tellement de gens... c'est vrai que, si l'on y réfléchit, c'est assez triste comme situation. En fait mes réflexions m'avaient poussé à une hypothèse semblable à celle de Sa Majesté ( bien joué le pseudo, en fait ) : ils ont des lueurs à qui s'allument occasionnellement et qui se meurent tout aussi vite. Cependant reste encore une question: a quoi peut-on bien penser quand on a le regard éteint??? J'ai essayé d' " éteindre " mon regard comme ça mais visiblement ( au vu des réactions en fait ) je me dis que je n'y suis pas encore...

c'est marrant mais en fait, ce concept de lueur à finalement un coté un peu enfantin, du coup: plaisir ( voire besoin ) de découvrir, volonté de rentrer en contact avec les gens qui nous entourent et tout ça... c'est un peu le concept non? maintenant voilà