Besoin d'avis sur ma potentielle douance

Bonjour à toutes et à tous,

Je viens à vous pour solliciter vos lumières et avis. Cela fait quelques mois que j'hésite à passer un test pour enfin savoir si je suis zèbre ou non (le doute, la peur du résultat, le manque de moyens, de contacts... ). Alors avant de le passer, j'aimerais savoir ce que vous en pensez. Je vais essayer à travers ce post de développer les principaux traits et caractéristiques de ma personnalité, pour vous laisser juger au mieux. Bien sûr, je suis conscient que seul un avis de professionnel me donnera la réponse, ce serait juste pour avoir le ressenti de personnes qui le sont et qui savent qu'elles le sont. Alors voilà :

Je me suis toujours senti assez différent. Jusqu'au lycée, je n'ai jamais vraiment eu besoin de travailler et les bonnes notes suivaient. Au primaire et au collège, j'ai beaucoup souffert de l'insulte (qui n'en est pas une) "intello", si bien que je me suis bridé, je me suis arrêté de participer à chaque cours et ai laissé les autres répondre à ma place. Cela a fait que je me suis éteint (le terme est peut être un peu fort, mais c'est l'idée) et maintenant que je suis à l'université, les choses n'ont pas changé : je ne participe plus.

L'acceptation de mon atypie s'est faite progressivement, à partir du moment où j'ai rencontré des personnes zèbres qui me ressemblaient beaucoup plus que la majorité des gens que j'avais pu rencontrer jusque-là. Ces deux personnes sont devenues mes meilleurs amis. Je pense également avoir dans mon entourage beaucoup de zèbres qui s'ignorent.

Je suis très différent de mes parents et de ma soeur, dans tous les domaines. Nous n'avons pas les mêmes centres d'intérêt, pas les mêmes goûts, pas les mêmes activités, pas la même philosophie et le même rapport au monde, et des valeurs parfois différentes voire contraires. Lorsque l'on est un grand admirateur du travail de Pierre Bourdieu comme je peux l'être, on a du mal à comprendre comment on peut être si différent de sa propre famille, cette dernière étant sensée nous avoir prodigué une éducation proche de la propre sienne. Pourtant, j'ai l'impression de m'être construit seul.   Il est important de préciser qu'aucun drame familial ou problème particulier n'est venu émailler ma construction individuelle, je me suis construit seul sans déclic ou traumatisme particulier et pas par esprit de rébellion.

Sauver le monde a toujours été mon objectif de vie, malgré le fait que cet objectif a revêtu des formes différentes : sauver le monde via la beauté transcendante de l'Art, sauver le monde à petite échelle via la psychologie ou la psychiatrie, sauver le monde de l'ignorance via les postes de professeur de collège, lycée ou université, sauver le monde à l'échelle globale via la politique et les institutions internationales. En 2002, lorsque Le Pen s'est qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle, j'aurais apparemment dit à ma grand mère "Je serai président de la France, un jour" (j'avais 5 ans, et cette envie ne m'a pas vraiment quitté). Les concepts d'éthique et de justice sont ce qui guide mon action dans tous les cas de figure qui se présentent à moi. Toute inégalité ou injustice me meurtrit profondément. De plus, je choisis les gens que je laisse approcher de mon intimité et de ma vie uniquement en jaugeant leur profondeur d'esprit (et un peu, aussi, je l'avoue, leur vivacité d'esprit).

Lorsque j'ai une discussion avec quelqu'un, je suis très attentif au fait de parler objectivement, en sortant très régulièrement des études, des concepts et des chiffres pour étayer mes propos. Je suis également très sensible à parler au niveau global (trop global pour beaucoup de gens), et pas au niveau particulier ou au niveau de je-ne-sais-quelle exception mineure et/ou subjective qui viendrait contredire mes arguments et stopper l'élan de ma pensée.

Je suis un grand solitaire. Sortir en soirée ou autre ne présente que peu d'intérêts à mes yeux. Les futilités qui fusent pour l'essentiel des sujets de conversations ne m'intéressent pas et pire, m'épuisent. De toute façon, je suis bien trop inadapté socialement pour apprécier la vie en groupe. La seule chose qui me pousse à sortir de chez moi est le fait d'avoir des conversations philosophiques, politiques ou sociologiques passionnantes, avec des gens passionnants. Le reste du temps, je reste chez moi à lire, à regarder des reportages, à écrire, à m'instruire qu'elle que soit la manière et à apprendre le violon seul. Pour autant je ne suis pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier de "casanier". J'aime également me ressourcer en nature ou devant la beauté resplendissante de l'architecture de certaines villes. J'aime aller au musée, j'aime voir des films d'auteur au cinéma, je vais à des opéras et des concerts quand je le peux.

Je m'intéresse (en gros) à l'anthropologie, à l'histoire, à la sociologie, à la psychologie, aux sciences cognitives, à la science politique et à la philosophie. Je lis presque exclusivement des livres de grands penseurs (en ce moment je suis sur "Ainsi parlait Zarathoustra" de Nietzsche, si quelqu'un connait   ). J'écoute presque exclusivement de la musique classique (Mozart et Vivaldi étant peut être les êtres humains que j'admire le plus dans l'Histoire de l'Humanité), mais également du classique contemporain (Zimmer, Newton-Howard, Einaudi...), du rap conscient (Kery James, Scylla...), et du "spoken word" (Fauve).

Je terminerai avec quelques traits qui illustrent peut être l'hyperstimulabilité dont les zèbres sont sujets. J'ai les oreilles très sensibles, tous les bruits stridents ou venant de l'extérieur m'oppressent et me font mal. J'ai le palet très fin et une saveur peut déclencher un océan de joie dans mon coeur. Je suis plus sensible que tous les gens que je connais concernant la chaleur, le vent ou le froid. Enfin, j'ai très facilement des frissons lorsque l'on me touche ou m'effleure la peau.



Voilà, je suis conscient que tout cela n'est que trop maigre pour juger avec exactitude de ma zébrure ou non, et que seuls un test et un avis médical pourront trancher cette question. Je sais aussi que tous les zèbres sont différents, et qu'il n'y a pas vraiment de profil-type. Mais je nourris malgré tout l'espoir que cela vous interpelle, et que vous puissiez peut être vous reconnaitre dans certains traits que je viens de développer. J'ai pris la liberté d'insérer un petit sondage pour que ceux qui ont la flemme ou pas le temps de poster une réponse puissent quand même faire entendre leur voix, mais je préfèrerais plutôt, dans l'absolu, vous lire.

Merci à tous ceux qui ont eu le courage de lire ce post jusqu'au bout, et au plaisir de vous lire !