Que deviennent-elles ?
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Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
Curieux que ton topic reste ainsi sans réponse... Peut-être est-ce dû au fait que la notion même de maltraitance infantile est à préciser ? Car j'allais initialement répondre à ta question en m'excusant de mon illégitimité présumée, songeant que je n'étais pas concerné. Puis, étrangement, je commence à m'interroger : est-ce que le fait de ne pas avoir été choyé, de ne pas avoir été rassuré d'un "je t'aime" parental ou bien seulement pris dans des bras réconfortants fait de nous un enfant maltraité ?
Où commence la maltraitance ? En sachant que la violence psychique est toujours pire que la violence physique... Et que la violence morale commence probablement, dans le prisme filial, là où l'affection parentale n'est pas manifeste. Eh oui, tout simplement.
En attendant une éventuelle précision de cette donnée, je vais me contenter de répondre, assez banalement, que le devenir de ces enfants HP maltraités dépendra logiquement de leur capacité intrinsèque à la résilience ; et que celle-ci dépendra encore du degré d'intensité de la maltraitance. On parle alors savamment d'idiosyncrasie, cette personnalité psychique propre à chaque individu, sorte de sensibilité particulière de réagir d'une manière personnelle à l'influence d'agents extérieurs.
J'aime ainsi dire que la fameuse sentence nietzschéenne : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » est indexée à l'idiosyncrasie, qui fera que les individus exposés au trauma (coup porté) engendreront ou non un traumatisme (réaction affective pathologique au coup porté). Ainsi, chez certains individus dont l'idiosyncrasie les portera à la meurtrissure, on observera plutôt ce que l'écrivain Laurent Mauvignier explique, pour contrer Nietzsche : « Ce qui ne me tue pas me fait du mal pour rien. »
Les deux possibilités restent donc vraies ; elles ne s'excluent pas.
Le fait que nous parlions là d'enfants surdoués peut dès lors radicaliser ce phénomène participant de l'idiosyncrasie, exacerbée chez le HP, qui risque donc de précipiter le jeune maltraité dans les affres de la dépression et de comportements plus extrêmes (suicidaires), asociaux (isolement), défaillants (dysfonctionnement professionnels et autres crises dans le processus intégratif) et compulsifs (addictions diverses) que la moyenne.
Mais j'imagine que, toujours selon le degré de résilience et la nature idiosyncrasique, ces jeunes violentés pourront transcender leur enfance saccagée, de manière à s'appuyer sur cette injustice originelle pour se déployer et guérir malgré tout, dans un souci viscéral de réparation et un esprit revanchard de bon aloi. Pour ça, le concept judaïque du Tikkoun Olam est intéressant à examiner. Je te laisse développer le spoiler ci-dessous si le cœur t'en dit :
Où commence la maltraitance ? En sachant que la violence psychique est toujours pire que la violence physique... Et que la violence morale commence probablement, dans le prisme filial, là où l'affection parentale n'est pas manifeste. Eh oui, tout simplement.
En attendant une éventuelle précision de cette donnée, je vais me contenter de répondre, assez banalement, que le devenir de ces enfants HP maltraités dépendra logiquement de leur capacité intrinsèque à la résilience ; et que celle-ci dépendra encore du degré d'intensité de la maltraitance. On parle alors savamment d'idiosyncrasie, cette personnalité psychique propre à chaque individu, sorte de sensibilité particulière de réagir d'une manière personnelle à l'influence d'agents extérieurs.
J'aime ainsi dire que la fameuse sentence nietzschéenne : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » est indexée à l'idiosyncrasie, qui fera que les individus exposés au trauma (coup porté) engendreront ou non un traumatisme (réaction affective pathologique au coup porté). Ainsi, chez certains individus dont l'idiosyncrasie les portera à la meurtrissure, on observera plutôt ce que l'écrivain Laurent Mauvignier explique, pour contrer Nietzsche : « Ce qui ne me tue pas me fait du mal pour rien. »
Les deux possibilités restent donc vraies ; elles ne s'excluent pas.
Le fait que nous parlions là d'enfants surdoués peut dès lors radicaliser ce phénomène participant de l'idiosyncrasie, exacerbée chez le HP, qui risque donc de précipiter le jeune maltraité dans les affres de la dépression et de comportements plus extrêmes (suicidaires), asociaux (isolement), défaillants (dysfonctionnement professionnels et autres crises dans le processus intégratif) et compulsifs (addictions diverses) que la moyenne.
Mais j'imagine que, toujours selon le degré de résilience et la nature idiosyncrasique, ces jeunes violentés pourront transcender leur enfance saccagée, de manière à s'appuyer sur cette injustice originelle pour se déployer et guérir malgré tout, dans un souci viscéral de réparation et un esprit revanchard de bon aloi. Pour ça, le concept judaïque du Tikkoun Olam est intéressant à examiner. Je te laisse développer le spoiler ci-dessous si le cœur t'en dit :
- Tikkoun Olam:
- Tikkoun Olam (ou tikkun olam, en hébreu): concept issu du judaïsme souvent employé dans la tradition kabbalistique et messianique, qui signifie tout à la fois réparation, restitution et rédemption, et qui recouvre en grande partie, et entre autres, la conception juive de la justice sociale.
Emmanuel Levinas ne cite guère Isaac Louria, mais la pensée lourianique occupe une place importante dans sa philosophie : « L’Infini se produit en renonçant à l’envahissement d’une totalité dans une contraction laissant une place à l’être séparé. Ainsi, se dessinent des relations qui se frayent une voie en dehors de l’être. Un infini qui ne se ferme pas circulairement sur lui-même, mais qui se retire de l’étendue ontologique pour laisser une place à un être séparé, existe divinement». Le « visage », tel que l’a conçu Louria, imprègne profondément l’œuvre de Levinas.
Bernard-Henri Lévy donne au concept de tikkoun et à l’œuvre de Louria une audience remarquable : « Non plus sauver le monde. Encore moins le recommencer. Mais juste le réparer, à la façon dont on répare les vases brisés. Il est très beau, ce mot de réparation. Il est modeste. Il est sage. Mais il est aussi vertigineux. C’était celui d’Isaac Louria, bien sûr », écrit Lévy. « Il ne dit plus, ce concept de réparation, la nostalgie d’un corps plein ou d’une pureté perdue, il ne rêve plus d’un vase d’avant la brisure ou d’un vase dont on hallucinerait qu’il n’a jamais été brisé. Il ne véhicule rien qui ressemble à de l’eschatologie ou de la théodicée. Il nous parle du présent. Du présent seulement. De ce présent dont un autre grand Juif [Marcel Proust] a dit qu’il est juste un instant que l’on a su et pu sauver. Et dont il aurait pu dire qu’il est la seule réponse à la mauvaise prophétie de Nietzsche sur le bel avenir du Mal ». (Source : Wikipédia)
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Que deviennent-elles ?
Si je peux donner une réponse tout aussi "générale" que la question :
Les enfants maltraité à potentiels, les enfants à potentiels maltraités ou les deux à la fois... la logique voudrait qu'ils deviennent des adultes soit :
- brisés, dépressifs et dans l'incompréhension ;
- sinon aussi forts qu'ils ont été blessé, agissant avec un pragmatisme cruel et réaliste, avec équilibre ou avec une violence relative à vous savez quoi.
Parenthèse personnelle : je parle du deuxième cas en connaissance de cause.
Les enfants maltraité à potentiels, les enfants à potentiels maltraités ou les deux à la fois... la logique voudrait qu'ils deviennent des adultes soit :
- brisés, dépressifs et dans l'incompréhension ;
- sinon aussi forts qu'ils ont été blessé, agissant avec un pragmatisme cruel et réaliste, avec équilibre ou avec une violence relative à vous savez quoi.
Parenthèse personnelle : je parle du deuxième cas en connaissance de cause.
Nigiro- Messages : 93
Date d'inscription : 01/03/2017
Localisation : derrière toi :)
Re: Que deviennent-elles ?
il y a la maltraitance physique et la maltraitance psychologique
que deviennent ces personnes à l'âge adulte ?
des survivants
qui en plus parfois nt quand même réussi à développer leur surdon
mais le prix à payer est exorbitant et le plus souvent mal compris ou nié par les autres qui ne peuvent pas comprendre
la maltraitance a des effets retards aussi
que deviennent ces personnes à l'âge adulte ?
des survivants
qui en plus parfois nt quand même réussi à développer leur surdon
mais le prix à payer est exorbitant et le plus souvent mal compris ou nié par les autres qui ne peuvent pas comprendre
la maltraitance a des effets retards aussi
Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
dans le film will développe son surdon quand même et de manière positive, cela arrive aussi et fort heureusement
Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
Après la lecture de ton sujet je ne me suis pas sentie concernée. Puis après réflexion, je me suis rappelée que je connais quelqu'un qui, pendant son enfance, a été maltraité physiquement et moralement, et qui est certainement surdoué.
Comment a-t-il vécu son enfance ? Très mal, scarifications, tentative de suicide, dépression, comportement marginal. Mais aujourd'hui il va bien, il a réussit à se reconstruire, malgré quelques séquelles (manque de confiance en soi et en les autres, agoraphobie, peur du regard des autres, peu expressif émotionnellement).
Je pense que l'avenir d'un enfant maltraité, qu'il soit surdoué ou pas, dépend de plusieurs facteurs : l'environnement familial (s'il reçoit du soutien de ses proches, s'il a une image parentale ou autre à qui se rattacher), l'environnement social (les amis, le lieu de vie, la pauvreté/richesse) la force mentale (la capacité à se reconstruire mentalement avec peu de troubles et pathologies), la volonté d'y arriver, etc..
J'espère avoir pu t'éclairer dans ta quête !
Comment a-t-il vécu son enfance ? Très mal, scarifications, tentative de suicide, dépression, comportement marginal. Mais aujourd'hui il va bien, il a réussit à se reconstruire, malgré quelques séquelles (manque de confiance en soi et en les autres, agoraphobie, peur du regard des autres, peu expressif émotionnellement).
Je pense que l'avenir d'un enfant maltraité, qu'il soit surdoué ou pas, dépend de plusieurs facteurs : l'environnement familial (s'il reçoit du soutien de ses proches, s'il a une image parentale ou autre à qui se rattacher), l'environnement social (les amis, le lieu de vie, la pauvreté/richesse) la force mentale (la capacité à se reconstruire mentalement avec peu de troubles et pathologies), la volonté d'y arriver, etc..
J'espère avoir pu t'éclairer dans ta quête !
Zèbracorne- Messages : 149
Date d'inscription : 16/03/2017
Age : 29
Localisation : Au pays des merveilles
Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
Carrément clair !
En absence d'une étude objective, d'un sondage, etc, je ne pourrais donner que mon avis très très subjectif :
Je pense que certains cas pourraient malgré tout, s'en tirer, et vivre tout à fait normalement, et être beaucoup plus fort qu'on ne l'imagine . Mais j'imagine que la plupart finissent "à la rue", psychiquement parlant. voire littéralement, à la rue.
Les souffrances peuvent devenir des atouts, et peuvent parfois servir à se contruire, plutot qu'à se détruire.
Dans un cas extrême d'isolement, l'enfant peut , je suppose, garder sa personnalité et sa force. Le monde intérieur d'un enfant est très puissant, et la clé pour que ce monde prenne le dessus sur le reste, c'est sa conviction intérieure d'exister, sa volonté de savoir qui il est.
En absence d'une étude objective, d'un sondage, etc, je ne pourrais donner que mon avis très très subjectif :
Je pense que certains cas pourraient malgré tout, s'en tirer, et vivre tout à fait normalement, et être beaucoup plus fort qu'on ne l'imagine . Mais j'imagine que la plupart finissent "à la rue", psychiquement parlant. voire littéralement, à la rue.
Les souffrances peuvent devenir des atouts, et peuvent parfois servir à se contruire, plutot qu'à se détruire.
Dans un cas extrême d'isolement, l'enfant peut , je suppose, garder sa personnalité et sa force. Le monde intérieur d'un enfant est très puissant, et la clé pour que ce monde prenne le dessus sur le reste, c'est sa conviction intérieure d'exister, sa volonté de savoir qui il est.
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
Je regrette, mon avis ne sera pas utile, car je ne l'ai pas vécu personnellement.
J'ai juste croisé le regards d'enfants dans cette situation, et j'ai compris qu'il y avait une énorme énergie latente.
A mon sens, le facteur déterminant est plutot lié à l'identité, à l'affirmation.
Mon cas personnel est complètement inutile pour ta question : j'ai eu une enfance catastrophique à l'école, mais heureuse avec ma famille. Mais j'ai nettement perçu le seuil à franchir, qui fait la différence entre quelqu'un qui s'affirme, qui sait qui il est, et quelqu'un de lâche, qui n'assume pas d'exister.
Plus la vie est difficile, plus ça me conforte dans l'idée que la vie n'est qu'un jeu. La règle est de jouer, de grandir, de s'épanouir, et de répondre à nos rêves. Entre temps, on peut s'égarer, oublier qui on est , au fond de soi, mais il est toujours possible d'y revenir
PS : pourquoi ce post ?
Si je me sens concerné, c'est parce que je reprends mes études pour être éducateur spé , prof, ou psychologue pour enfant.
Chacun traine ses casseroles, et chacun développe des outils pour mieux vivre avec , etc.
Je suis outré par la façon dont les enfants sont élevés, partout dans le monde, outré par l'éducation coercitive, et je ne permettrait pas que mes élèves subissent ce même traumatisme.
J'ai juste croisé le regards d'enfants dans cette situation, et j'ai compris qu'il y avait une énorme énergie latente.
A mon sens, le facteur déterminant est plutot lié à l'identité, à l'affirmation.
Mon cas personnel est complètement inutile pour ta question : j'ai eu une enfance catastrophique à l'école, mais heureuse avec ma famille. Mais j'ai nettement perçu le seuil à franchir, qui fait la différence entre quelqu'un qui s'affirme, qui sait qui il est, et quelqu'un de lâche, qui n'assume pas d'exister.
Plus la vie est difficile, plus ça me conforte dans l'idée que la vie n'est qu'un jeu. La règle est de jouer, de grandir, de s'épanouir, et de répondre à nos rêves. Entre temps, on peut s'égarer, oublier qui on est , au fond de soi, mais il est toujours possible d'y revenir
PS : pourquoi ce post ?
Si je me sens concerné, c'est parce que je reprends mes études pour être éducateur spé , prof, ou psychologue pour enfant.
Chacun traine ses casseroles, et chacun développe des outils pour mieux vivre avec , etc.
Je suis outré par la façon dont les enfants sont élevés, partout dans le monde, outré par l'éducation coercitive, et je ne permettrait pas que mes élèves subissent ce même traumatisme.
Dernière édition par -Benoit- le Jeu 4 Mai 2017 - 19:29, édité 1 fois
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Invité- Invité
Re: Que deviennent-elles ?
le parcours de chacun est particulier je pense, il est fait d'abandons en ce qui me concerne, pas d'interdiction, ou interdiction de fait par manques de moyens financiers et temporels , des oppositions parfois fortes et des instrumentalisations aussi , j'ai une famille compliquée dont les besoins ont toujours été vastes
j'ai été gommé au service commun, disons le ainsi, ce n'est pas une maltraitance physique mais psychologique
je n'ai pas souffert d'un repli forcé puisque j'ai décidé moi même de ce repli, paradoxalement je suis très sociable, mais je suis fondamentalement seul
mon surdon m'a sauvé dans de nombreuses occasions, c'est ce que je suis, curieux de tout, sans cesse, je n'avais pas accès à beaucoup de chose gamin mais cela s'est accéléré avec le temps , ce qui explique sans doute ma boulimie depuis des années, je veux ratrapper le temps perdu
si j'avais eut une famille plus classique je serai certainement devenu connu et nettement plus brillant que ce que je ne suis
le potentiel a été taggé en somme, par moment je me dis que ce parcours est nécessaire pour faire émerger un brol plus tard, je me posais encore la question ce matin
tant qu'on n'est pas mort tout est possible en somme
j'ai été gommé au service commun, disons le ainsi, ce n'est pas une maltraitance physique mais psychologique
je n'ai pas souffert d'un repli forcé puisque j'ai décidé moi même de ce repli, paradoxalement je suis très sociable, mais je suis fondamentalement seul
mon surdon m'a sauvé dans de nombreuses occasions, c'est ce que je suis, curieux de tout, sans cesse, je n'avais pas accès à beaucoup de chose gamin mais cela s'est accéléré avec le temps , ce qui explique sans doute ma boulimie depuis des années, je veux ratrapper le temps perdu
si j'avais eut une famille plus classique je serai certainement devenu connu et nettement plus brillant que ce que je ne suis
le potentiel a été taggé en somme, par moment je me dis que ce parcours est nécessaire pour faire émerger un brol plus tard, je me posais encore la question ce matin
tant qu'on n'est pas mort tout est possible en somme
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