Premiers pas dans la savane !
+4
Kadjagoogoo
soto²
Wosh
Hortense Blue
8 participants
Page 1 sur 1
Premiers pas dans la savane !
Bonjour à tous,
Cela fait maintenant quelques temps que j'hésite à vous rejoindre, que je me glisse furtivement en observatrice au fil de vos paysages quand le sujet m'interpelle, de loin, discrète, avec mes rayures invisibles. Aujourd'hui, j'ai pris la décision de rejoindre la savane, de prendre le risque de venir à vous, avec mes bagages un peu lourds, avec ma sincérité et la singularité de mes rayures...Car ce risque n'en est peut être pas un finalement ? Si je pouvais rencontrer des personnes bienveillantes et passionnées, créatrices d'idées neuves et de partages, une joyeuse tribu dans laquelle se sentir enfin à sa place, normal, rien de plus, rien de moins ? Alors ce serait définitivement un risque que je suis prête à prendre.
Je viens d'avoir 30 ans et suis originaire de Grenoble, au beau milieu des montagnes, mais depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours eu une attirance profonde pour la mer. C'est peut-être lié à mon amour inconditionnel pour la Bretagne (et sa gastronomie...Kouign amann forever), cher pays de mes ancêtres, où j'ai fait mes premiers pas à l'âge de 12 mois. Enfant, je me découvrais un intérêt particulier pour le règne animal, et plus précisément, une passion dévorante pour les mammifères marins. Je lisais beaucoup, collectionnais images et figurines, retenais toutes ces informations, ces noms latins, avec beaucoup d'enthousiasme. Je rêvais d'être une grande océanographe qui, comme mon héros de l'époque, le Commandant Cousteau, parcourerait les mers et les océans du globe à la recherche de nouvelles espèces fantastiques !
Je suis rentrée à l'école à l'âge de 3 ans, mais en seconde année de maternelle j'ai commencé à me lasser du découpage et des gommettes, je voulais rejoindre la classe d'après pour participer à d'autres exercices plus passionnants ! Suite à la consultation d'une psychologue scolaire (probablement pour un test mais je ne m'en souviens pas), je change alors de section. Ouf, je me sens mieux quand-même.
Le reste de ma scolarité en primaire se déroule plutôt pas mal, malgré une grosse hypersensibilité et une forte tendance à la rêverie inopinée quand le sujet ne m'intéresse pas. On fait avec, tant que l'instit ne met pas trop de rouge sur mes copies.
Au collège, premier avis de tempête : rejet social, timidité, peur du jugement, premiers petits problèmes de santé qui m'amènent à une exploration médicale classée sans suite pour l'heure.
Puis au lycée, c'est l'ouragan dévastateur : décès de mon père. J'ai alors 16 ans et mon monde s'écroule totalement, je tente alors de mettre fin à ces jours qui ont un goût d'injustice profonde. Mes tentatives se transforment en échecs, qui laissent place à une profonde dépression et un conflit familial intense. Je suis aux abonnés absents du lycée, en conflit permanent avec l'autorité des adultes. Je me sens dans une souffrance absolue dont personne ne comprend les rouages. Je frôle l'hospitalisation psy. C'est injuste : je ne suis pas folle, je souffre juste d'incompréhension !
Je passe finalement 5 ans au lycée, bloquée sur la filière scientifique pour ne pas perdre mes objectifs, mais la prophétie que me lançait mon père ''De toute façon, t'auras jamais ton BAC'' finit par se réaliser.
Mes rêves d'exploratrice sont brisés. Et moi avec.
Je passe sous silence la paire d'années sombres qui a suivi ; partie d'une volonté de synthétiser je me rends compte que je vous fais une biographie ! Désolée, j'essaie de me soigner mais je ne sais pas faire court :/
Cela fait maintenant quelques temps que j'hésite à vous rejoindre, que je me glisse furtivement en observatrice au fil de vos paysages quand le sujet m'interpelle, de loin, discrète, avec mes rayures invisibles. Aujourd'hui, j'ai pris la décision de rejoindre la savane, de prendre le risque de venir à vous, avec mes bagages un peu lourds, avec ma sincérité et la singularité de mes rayures...Car ce risque n'en est peut être pas un finalement ? Si je pouvais rencontrer des personnes bienveillantes et passionnées, créatrices d'idées neuves et de partages, une joyeuse tribu dans laquelle se sentir enfin à sa place, normal, rien de plus, rien de moins ? Alors ce serait définitivement un risque que je suis prête à prendre.
Je viens d'avoir 30 ans et suis originaire de Grenoble, au beau milieu des montagnes, mais depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours eu une attirance profonde pour la mer. C'est peut-être lié à mon amour inconditionnel pour la Bretagne (et sa gastronomie...Kouign amann forever), cher pays de mes ancêtres, où j'ai fait mes premiers pas à l'âge de 12 mois. Enfant, je me découvrais un intérêt particulier pour le règne animal, et plus précisément, une passion dévorante pour les mammifères marins. Je lisais beaucoup, collectionnais images et figurines, retenais toutes ces informations, ces noms latins, avec beaucoup d'enthousiasme. Je rêvais d'être une grande océanographe qui, comme mon héros de l'époque, le Commandant Cousteau, parcourerait les mers et les océans du globe à la recherche de nouvelles espèces fantastiques !
Je suis rentrée à l'école à l'âge de 3 ans, mais en seconde année de maternelle j'ai commencé à me lasser du découpage et des gommettes, je voulais rejoindre la classe d'après pour participer à d'autres exercices plus passionnants ! Suite à la consultation d'une psychologue scolaire (probablement pour un test mais je ne m'en souviens pas), je change alors de section. Ouf, je me sens mieux quand-même.
Le reste de ma scolarité en primaire se déroule plutôt pas mal, malgré une grosse hypersensibilité et une forte tendance à la rêverie inopinée quand le sujet ne m'intéresse pas. On fait avec, tant que l'instit ne met pas trop de rouge sur mes copies.
Au collège, premier avis de tempête : rejet social, timidité, peur du jugement, premiers petits problèmes de santé qui m'amènent à une exploration médicale classée sans suite pour l'heure.
Puis au lycée, c'est l'ouragan dévastateur : décès de mon père. J'ai alors 16 ans et mon monde s'écroule totalement, je tente alors de mettre fin à ces jours qui ont un goût d'injustice profonde. Mes tentatives se transforment en échecs, qui laissent place à une profonde dépression et un conflit familial intense. Je suis aux abonnés absents du lycée, en conflit permanent avec l'autorité des adultes. Je me sens dans une souffrance absolue dont personne ne comprend les rouages. Je frôle l'hospitalisation psy. C'est injuste : je ne suis pas folle, je souffre juste d'incompréhension !
Je passe finalement 5 ans au lycée, bloquée sur la filière scientifique pour ne pas perdre mes objectifs, mais la prophétie que me lançait mon père ''De toute façon, t'auras jamais ton BAC'' finit par se réaliser.
Mes rêves d'exploratrice sont brisés. Et moi avec.
Je passe sous silence la paire d'années sombres qui a suivi ; partie d'une volonté de synthétiser je me rends compte que je vous fais une biographie ! Désolée, j'essaie de me soigner mais je ne sais pas faire court :/
Dernière édition par Hortense Blue le Ven 28 Avr 2017 - 18:40, édité 1 fois
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
À 21 ans, je me rends compte que je ne suis pas si nulle, j'intègre un cursus dans les Arts Appliqués et pendant 3 ans je m'éclate totalement ! J'avais déjà enfant une passion pour le dessin, et là je me sens enfin dans une voie qui correspond à ma personnalité, où la différence est cultivée comme une richesse, où le cadre est un support plutôt qu'une restriction.
Enfin, à 23 ans je rencontre celui qui partage ma vie aujourd'hui, qui m'accepte avec mes différences, mes défauts, mes bobos partout, mes chagrins et mon humour parfois douteux ;-)
Je traverse toujours des difficultés, morales ou physiques (je vous en parlerai probablement plus tard), mais c'est quand-même chouette de pouvoir être vraiment soi-même face à l'autre !
Concernant ma zebritude, elle a été diagnostiquée officiellement assez récemment : il y a 2 ans, suite à la lecture d'un article dans lequel je me suis reconnue profondément, j'ai commencé à mener quelques investigations, j'ai notamment assisté à une conférence de JSF qui m'a beaucoup marquée. J'ai passé le test il y a 1 an, en étant bien sûr persuadée d'être plus bête que la moyenne. Verdict : je suis un zèbre, je ne suis pas folle, et je ne suis pas seule !
Alors me voilà, ici et maintenant, avec mes rayures et ma sincérité.
Merci aux courageux de m'avoir lue jusqu'au bout :-)
Au plaisir de vous lire
Enfin, à 23 ans je rencontre celui qui partage ma vie aujourd'hui, qui m'accepte avec mes différences, mes défauts, mes bobos partout, mes chagrins et mon humour parfois douteux ;-)
Je traverse toujours des difficultés, morales ou physiques (je vous en parlerai probablement plus tard), mais c'est quand-même chouette de pouvoir être vraiment soi-même face à l'autre !
Concernant ma zebritude, elle a été diagnostiquée officiellement assez récemment : il y a 2 ans, suite à la lecture d'un article dans lequel je me suis reconnue profondément, j'ai commencé à mener quelques investigations, j'ai notamment assisté à une conférence de JSF qui m'a beaucoup marquée. J'ai passé le test il y a 1 an, en étant bien sûr persuadée d'être plus bête que la moyenne. Verdict : je suis un zèbre, je ne suis pas folle, et je ne suis pas seule !
Alors me voilà, ici et maintenant, avec mes rayures et ma sincérité.
Merci aux courageux de m'avoir lue jusqu'au bout :-)
Au plaisir de vous lire
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
bonjour et bienvenue
cool présentation :-) vive la Bretagne et le roi Arthur
cool présentation :-) vive la Bretagne et le roi Arthur
Invité- Invité
Re: Premiers pas dans la savane !
Complètement d'accord truth, merci pour ton accueil ! Zébré et bretonnant ? ;-)
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Salut,
j'ai, moi aussi, perdu un parent à mes 16 ans, tout comme toi.
Et j'ai, par la suite, été là, sans être là durant mes années lycées.
j'ai, moi aussi, perdu un parent à mes 16 ans, tout comme toi.
Et j'ai, par la suite, été là, sans être là durant mes années lycées.
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Re: Premiers pas dans la savane !
Salut Wosh,
Je suis désolée de l'apprendre... Se contruire quand son monde s'écroule, pas si simple !
Mais nos vécus sont aussi nos richesses...et probablement, si ces drames n'étaient pas arrivés, nous ne serions pas au même endroit, au même moment. Je me dis que la vie c'est aussi toutes ces trajectoires fragiles et précieuses régies par ce que certains appellent le hasard
J'espère qu'aujourd'hui tu te sens un peu mieux, plus "présent" ?
Je suis désolée de l'apprendre... Se contruire quand son monde s'écroule, pas si simple !
Mais nos vécus sont aussi nos richesses...et probablement, si ces drames n'étaient pas arrivés, nous ne serions pas au même endroit, au même moment. Je me dis que la vie c'est aussi toutes ces trajectoires fragiles et précieuses régies par ce que certains appellent le hasard
J'espère qu'aujourd'hui tu te sens un peu mieux, plus "présent" ?
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Hortense Blue a écrit:Zébré et bretonnant ? ;-)
Non j'y suis jamais allé ^^
j'ai beaucoup regardé kaamelott ces derniers jours et je connais quelqu'un là bas :-)
Invité- Invité
Re: Premiers pas dans la savane !
truth a écrit:Hortense Blue a écrit:Zébré et bretonnant ? ;-)
Non j'y suis jamais allé ^^
j'ai beaucoup regardé kaamelott ces derniers jours et je connais quelqu'un là bas :-)
Haha Kaamelott, oui vu comme ça !
Tu te doutes bien que je ne suis pas très objective sur la question, mais si tu connais quelqu'un là-bas, je ne peux que te conseiller d'y faire vite un saut. Une région bien sauvage encore, avec de belles plages presque désertes où il ne pleut que sur les c**s
Et puis les crêpes, c'est quand même sacrément bon.
Je ne t'ai pas demandé mais tu es de quelle région ?
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Hortense Blue a écrit:Salut Wosh,
Je suis désolée de l'apprendre... Se construire quand son monde s'écroule, pas si simple !
Mais nos vécus sont aussi nos richesses...et probablement, si ces drames n'étaient pas arrivés, nous ne serions pas au même endroit, au même moment. Je me dis que la vie c'est aussi toutes ces trajectoires fragiles et précieuses régies par ce que certains appellent le hasard
J'espère qu'aujourd'hui tu te sens un peu mieux, plus "présent" ?
"Présent", pas vraiment non, tout le temps dans mon monde.
Mais ça avance, avec le retour des beaux jours je fais pas mal d'activités et ça aide beaucoup, l'entretien du corp aide l'esprit.
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Re: Premiers pas dans la savane !
Wosh a écrit:Hortense Blue a écrit:Salut Wosh,
Je suis désolée de l'apprendre... Se construire quand son monde s'écroule, pas si simple !
Mais nos vécus sont aussi nos richesses...et probablement, si ces drames n'étaient pas arrivés, nous ne serions pas au même endroit, au même moment. Je me dis que la vie c'est aussi toutes ces trajectoires fragiles et précieuses régies par ce que certains appellent le hasard
J'espère qu'aujourd'hui tu te sens un peu mieux, plus "présent" ?
"Présent", pas vraiment non, tout le temps dans mon monde.
Mais ça avance, avec le retour des beaux jours je fais pas mal d'activités et ça aide beaucoup, l'entretien du corp aide l'esprit.
Oui, avec les beaux jours ça va toujours mieux.
Et puis tu as un super bouquin sur ta table de chevet en ce moment, d'après ce que j'ai cru comprendre (JSF)
Ce livre m'a vraiment apporté beaucoup aussi ! La larme à l'oeil souvent, quand on se reconnait parfaitement dans le portrait...
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Hortense Blue a écrit:Wosh a écrit:Hortense Blue a écrit:Salut Wosh,
Je suis désolée de l'apprendre... Se construire quand son monde s'écroule, pas si simple !
Mais nos vécus sont aussi nos richesses...et probablement, si ces drames n'étaient pas arrivés, nous ne serions pas au même endroit, au même moment. Je me dis que la vie c'est aussi toutes ces trajectoires fragiles et précieuses régies par ce que certains appellent le hasard
J'espère qu'aujourd'hui tu te sens un peu mieux, plus "présent" ?
"Présent", pas vraiment non, tout le temps dans mon monde.
Mais ça avance, avec le retour des beaux jours je fais pas mal d'activités et ça aide beaucoup, l'entretien du corp aide l'esprit.
Oui, avec les beaux jours ça va toujours mieux.
Et puis tu as un super bouquin sur ta table de chevet en ce moment, d'après ce que j'ai cru comprendre (JSF)
Ce livre m'a vraiment apporté beaucoup aussi ! La larme à l'oeil souvent, quand on se reconnait parfaitement dans le portrait...
yup ;(
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Re: Premiers pas dans la savane !
Hortense je retiens le conseil ^^ je suis de Bruxelles :-)
Invité- Invité
Re: Premiers pas dans la savane !
Bonjour Hortense Blue, bienvenue et merci pour ta présentation détaillée, cela permet de mieux te comprendre !
Je n'ai aucun doute que tu trouve sur le forum des personnes avec qui échanger et partager tes centres d'intérêts. Bonne ballade !
Je n'ai aucun doute que tu trouve sur le forum des personnes avec qui échanger et partager tes centres d'intérêts. Bonne ballade !
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Premiers pas dans la savane !
Bienvenue dans la savane, Hortense !
Quelques mois avant d'en finir avec l'Académie, mon prof de français (ma meilleure matière ! ) avait jeté ce féroce anathème sur moi : "Vous êtes un fumiste. Les gens comme vous, on les connaît : vous serez chômeur toute votre vie !..." Il était hyper convaincant dans sa vindicte véhémente, ulcéré parce que j'avais manifestement bâclé mon exposé sur Jean-Baptiste Poquelin (alias Molière, je le sais parfaitement, depuis - traumatisme ! ). Il a asséné cela devant toute la classe, et j'ai réalisé plus tard - trop tard - que j'avais probablement embrassé la carrière dans la fonction publique pour démentir sa prophétie péremptoire. Et effectivement, a contrario de ce que ce monsieur avait prédit, je n'ai jamais connu un seul jour de chômage. Mais c'est tellement injuste de figer quelqu'un, de le réduire dans l'un ou l'autre des pronostics, aussi odieux de décider arbitrairement qu'on aura tel ou telle réussite, qu'on sera un perdant ou un gagnant. Faudrait déjà expliquer aux gosses que les "derniers seront les premiers" et qu'un gagnant, c'est con comme un héros.
Bref, je suis heureux de voir que, si ton père avait raison de croire que le bac te poserait problème, c'était sans compter le précieux cadeau que ce scénario pessimiste serait pour toi.
Je me sens en empathie avec toi. Et pas seulement parce que je n'ai jamais eu (passé) "mon" bac - qui ne risquait pas d'être mien, avec ma déscolarisation précoce.Hortense Blue a écrit:Puis au lycée, c'est l'ouragan dévastateur : décès de mon père. J'ai alors 16 ans et mon monde s'écroule totalement, je tente alors de mettre fin à ces jours qui ont un goût d'injustice profonde. Mes tentatives se transforment en échecs, qui laissent place à une profonde dépression et un conflit familial intense. Je suis aux abonnés absents du lycée, en conflit permanent avec l'autorité des adultes. Je me sens dans une souffrance absolue dont personne ne comprend les rouages. Je frôle l'hospitalisation psy. C'est injuste : je ne suis pas folle, je souffre juste d'incompréhension !
Je passe finalement 5 ans au lycée, bloquée sur la filière scientifique pour ne pas perdre mes objectifs, mais la prophétie que me lançait mon père ''De toute façon, t'auras jamais ton BAC'' finit par se réaliser.
Mes rêves d'exploratrice sont brisés. Et moi avec.
Quelques mois avant d'en finir avec l'Académie, mon prof de français (ma meilleure matière ! ) avait jeté ce féroce anathème sur moi : "Vous êtes un fumiste. Les gens comme vous, on les connaît : vous serez chômeur toute votre vie !..." Il était hyper convaincant dans sa vindicte véhémente, ulcéré parce que j'avais manifestement bâclé mon exposé sur Jean-Baptiste Poquelin (alias Molière, je le sais parfaitement, depuis - traumatisme ! ). Il a asséné cela devant toute la classe, et j'ai réalisé plus tard - trop tard - que j'avais probablement embrassé la carrière dans la fonction publique pour démentir sa prophétie péremptoire. Et effectivement, a contrario de ce que ce monsieur avait prédit, je n'ai jamais connu un seul jour de chômage. Mais c'est tellement injuste de figer quelqu'un, de le réduire dans l'un ou l'autre des pronostics, aussi odieux de décider arbitrairement qu'on aura tel ou telle réussite, qu'on sera un perdant ou un gagnant. Faudrait déjà expliquer aux gosses que les "derniers seront les premiers" et qu'un gagnant, c'est con comme un héros.
Bref, je suis heureux de voir que, si ton père avait raison de croire que le bac te poserait problème, c'était sans compter le précieux cadeau que ce scénario pessimiste serait pour toi.
Dommage que cette autocensure par trop scrupuleuse !Hortense Blue a écrit:Je passe sous silence la paire d'années sombres qui a suivi ; partie d'une volonté de synthétiser je me rends compte que je vous fais une biographie ! Désolée, j'essaie de me soigner mais je ne sais pas faire court :/
J'espère que tu nous feras profiter de cette réjouissante passion pour le dessin, que nous partageons donc !Hortense Blue a écrit:À 21 ans, je me rends compte que je ne suis pas si nulle, j'intègre un cursus dans les Arts Appliqués et pendant 3 ans je m'éclate totalement ! J'avais déjà enfant une passion pour le dessin, et là je me sens enfin dans une voie qui correspond à ma personnalité, où la différence est cultivée comme une richesse, où le cadre est un support plutôt qu'une restriction.
J'aime bien la façon avec laquelle tu évoques la nature généreuse et tolérante de l'amour de ton compagnon ; elle rejoint une chose que j'aime à dire : on ne nous aime jamais aussi bien que lorsqu'on nous aime malgré nous, en dépit de nous, à cause de nous.Hortense Blue a écrit:Enfin, à 23 ans je rencontre celui qui partage ma vie aujourd'hui, qui m'accepte avec mes différences, mes défauts, mes bobos partout, mes chagrins et mon humour parfois douteux ;-)
Vivement le suite de ton récit autobiographique, donc !Hortense Blue a écrit:Je traverse toujours des difficultés, morales ou physiques (je vous en parlerai probablement plus tard), mais c'est quand-même chouette de pouvoir être vraiment soi-même face à l'autre !
Cela m'étonne toujours un peu lorsque les zèbres expriment, très majoritairement, cette idée de se sentir plus bête que la moyenne. Je me dis que, si l'on sonde son intériorité, et que l'on compare avec l'évidente matité de la personnalité des neurotypiques, tellement plus classiques et ternes, on devrait saisir sans équivoque sa propre brillance... Je suis ravi pour toi qu'elle puisse enfin t'apparaître, en tout cas.Hortense Blue a écrit:J'ai passé le test il y a 1 an, en étant bien sûr persuadée d'être plus bête que la moyenne. Verdict : je suis un zèbre, je ne suis pas folle, et je ne suis pas seule !
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Premiers pas dans la savane !
@kadjagoogoo bien belle réponse !
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Re: Premiers pas dans la savane !
Bonjour, bienvenue sur Zebrascrossing !!!!!!!!!!!!!!!
Tom Riddle- Messages : 58
Date d'inscription : 15/02/2017
Re: Premiers pas dans la savane !
Oh, merci ! Tu as apparemment davantage apprécié mon intervention que notre hôte, qui n'a toujours pas réagi. Mais peut-être que mon témoignage l'aura indisposée, de façon assez prévisible : mon style, mêlant volontiers commentaire circonstancié à des anecdotes personnelles, est assez atypique, j'avoue ! Mais je suis infoutu de participer autrement à ce forum.Wosh a écrit:@kadjagoogoo bien belle réponse !
Et j'assume totalement, en fait.
Au plaisir de te croiser à une rando zébrée avec le groupe lyonnais, Wosh, si tu peux être des nôtres prochainement !
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Premiers pas dans la savane !
Kadjagoogoo a écrit:Oh, merci ! Tu as apparemment davantage apprécié mon intervention que notre hôte, qui n'a toujours pas réagi. Mais peut-être que mon témoignage l'aura indisposée, de façon assez prévisible : mon style, mêlant volontiers commentaire circonstancié à des anecdotes personnelles, est assez atypique, j'avoue ! Mais je suis infoutu de participer autrement à ce forum.Wosh a écrit:@kadjagoogoo bien belle réponse !
Et j'assume totalement, en fait.
Au plaisir de te croiser à une rando zébrée avec le groupe lyonnais, Wosh, si tu peux être des nôtres prochainement !
Ouais, j'espère que ça se fera.
Je suis plus motivé que jamais à faire du sport en tout cas!
Et rencontrer du monde du forum est cool.
Organisez quelque chose entre Grenoble et Lyon et vous serez presque sûr que j'en serai.
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Merci à tous et toutes mes excuses pour ma réponse tardive
Bonjour à tous,
Me voici de retour après un week end et un début de semaine un peu chargés !
Merci beaucoup à soto2 et Tom Riddle pour votre accueil chaleureux, et bien que je n'aime pas faire de favoritisme, un plus grand merci encore à Kadjagoogoo pour ton long message qui m'a beaucoup touchée
Je suis désolée que mon silence ai été mal interprêté, mais il ne s'agit pas de malaise ou de gène, au contraire Kadjagoogoo, j'ai beaucoup apprécié ton empathie à l'égard de mon histoire, et j'avais justement envie de prendre le temps de répondre de manière qualitative, d'où le petit différé, j'espère que tu voudras bien me pardonner ? Effectivement je vois que nous semblons avoir quelques points communs !
Je suis tout a fait d'accord avec ce que tu mets en lumière concernant l'éducation à l'école à laquelle je me suis aussi maintes fois heurtée, certains professeurs (ou adultes influents du moins) tout puissants qui se veulent être prophètes de notre avenir, avec leurs critiques non constructives et suspicieuses, qui altèrent le lien fragile entre l'enfant et l'institution. Il me parait clair que ce moule scolaire étriqué dans lequel on cherche à nous faire rentrer par tous les moyens n'est pas adapté à tous, qu'importe le QI. C'est, à mon sens, une grosse machine à formater qui digère ou recrache ceux qui ne rentrent pas dans les cases, ceux qui dérangent car ils mettent face à une réalité pour laquelle on ne trouve pas la solution.
On nous a asséné des discours moralisateurs depuis notre plus tendre enfance dans le but de nous faire aller le plus loin possible dans le cursus, on nous a sommé d'avoir notre brevet, puis notre BAC, puis de continuer en études supérieures même sans but, juste pour "ouvrir des portes"... Mais à quel moment on nous a expliqué pourquoi, je veux dire "pour quoi" réellement ? À quel moment on s'est intéressé à nous en tant qu'individu et non pas en tant que collectivité, voire troupeau ? À quel moment on nous a donné l'autorisation d'être "sensible", "différent" ou d'avancer à une autre vitesse ? Il y aurait tant de choses à dire sur ce fameux "système", qui court-circuite tant de destins...Mais je m'égare...
Je suis ravie de voir que la vie nous permet, parfois quelques années plus tard, de faire un pied de nez à ceux qui nous ont mal jaugés Et j'en profite pour te féliciter de n'avoir jamais pointé chez Pôle Emploi (je ne peux malheureusement pas en dire autant, avec la crise qui sévit dans le domaine de la communication, d'où mon travail de reconversion actuel). À ce propos @Kadjagoogoo : que fais-tu dans la vie ?
Pour ce qui est de la période autocensurée, j'ai cru bon de faire une petite ellipse étant donné ma présentation qui s'étendait déjà sur deux posts
Mais en gros, suite au décès de mon père, beaucoup de ceux que je croyais être des amis m'ont tourné le dos...forcément la détresse et la souffrance, ça ne fait pas rêver grand monde donc j'ai décidé de m'affranchir de tout ça, j'ai rencontré de nouvelles personnes qui avaient aussi des souffrances, j'ai commencé à fumer, à faire des expériences pas forcément très salutaires...À la maison, j'étais en conflit permanent avec l'autorité de ma mère, nous avions des échanges très violents, nous n'arrivions plus à communiquer et je me sentais incomprise... Au lycée, les rares fois où je faisais acte de présence étaient parfois de vrais échecs, j'étais devenue extrêmement susceptible et impulsive, et je pouvais partir en claquant la porte si j'avais estimée injuste une critique du professeur. Jusqu'à ce qu'on me fasse gentiment comprendre qu'il serait de bon ton que je "démissionne" de l'établissement. L'année d'après, pour ma seconde terminale, j'ai intégré un autre lycée, mais je ne me sentais alors plus en phase avec les camarades de mon âge...J'avais déménagé et habitais alors seule. Après l'échec finalement attendu de mon BAC, j'ai eu une phase de laisser-aller, entre état dépressif et flou total concernant l'avenir, et comme le disait ma psy de l'époque, une conduite "ordalique" : je remettais ma vie entre les mains du destin, vivant au jour le jour, au gré des rencontres sur ma route, et du hasard des choses, quitte à prendre des risques.
Voilà pour la paire d'années sombres que je ne détaillerai pas plus car il faut bien cultiver un jardin secret - je dois avouer aussi ressentir une certaine gène à parler de ce passage douloureux
J'ai toujours l'appréhension du mauvais jugement des autres, et dans la vie réelle je suis extrêmement discrète sur mon passé pour éviter les déceptions (je préfère écouter les confidences des autres et je crois que je suis plus habile à ce jeu là) ; se confier ici me fait un double effet assez étrange : d'un côté je m'autorise à partager de manière positive, puis vient le moment du soupçon de culpabilité, du style "est-ce que je ne me suis pas trop livrée ?" qui est assez dérangeant...est-ce que quelqu'un ressent ça aussi ici ?
J'imagine que cela vient aussi du fait que j'ai beaucoup parlé de moi mais que je ne connais pas grand chose de vous tous finalement ! Alors je serais ravie d'en apprendre un peu plus, Kadjagoogoo mais aussi soto2, Tom Riddle, Wosh, truth ? Qui êtes vous ? Où vivez-vous ? Qu'est-ce qui vous anime dans la vie ? Quel est votre parcours, votre métier ? Avez-vous des enfants ? Quelle musique écoutez-vous ? (liste non exhaustive)
Au plaisir de vous lire
Me voici de retour après un week end et un début de semaine un peu chargés !
Merci beaucoup à soto2 et Tom Riddle pour votre accueil chaleureux, et bien que je n'aime pas faire de favoritisme, un plus grand merci encore à Kadjagoogoo pour ton long message qui m'a beaucoup touchée
Kadjagoogoo a écrit:Oh, merci ! Tu as apparemment davantage apprécié mon intervention que notre hôte, qui n'a toujours pas réagi. Mais peut-être que mon témoignage l'aura indisposée, de façon assez prévisible : mon style, mêlant volontiers commentaire circonstancié à des anecdotes personnelles, est assez atypique, j'avoue ! Mais je suis infoutu de participer autrement à ce forum.Wosh a écrit:@kadjagoogoo bien belle réponse !
Et j'assume totalement, en fait.
Au plaisir de te croiser à une rando zébrée avec le groupe lyonnais, Wosh, si tu peux être des nôtres prochainement !
Je suis désolée que mon silence ai été mal interprêté, mais il ne s'agit pas de malaise ou de gène, au contraire Kadjagoogoo, j'ai beaucoup apprécié ton empathie à l'égard de mon histoire, et j'avais justement envie de prendre le temps de répondre de manière qualitative, d'où le petit différé, j'espère que tu voudras bien me pardonner ? Effectivement je vois que nous semblons avoir quelques points communs !
Je suis tout a fait d'accord avec ce que tu mets en lumière concernant l'éducation à l'école à laquelle je me suis aussi maintes fois heurtée, certains professeurs (ou adultes influents du moins) tout puissants qui se veulent être prophètes de notre avenir, avec leurs critiques non constructives et suspicieuses, qui altèrent le lien fragile entre l'enfant et l'institution. Il me parait clair que ce moule scolaire étriqué dans lequel on cherche à nous faire rentrer par tous les moyens n'est pas adapté à tous, qu'importe le QI. C'est, à mon sens, une grosse machine à formater qui digère ou recrache ceux qui ne rentrent pas dans les cases, ceux qui dérangent car ils mettent face à une réalité pour laquelle on ne trouve pas la solution.
On nous a asséné des discours moralisateurs depuis notre plus tendre enfance dans le but de nous faire aller le plus loin possible dans le cursus, on nous a sommé d'avoir notre brevet, puis notre BAC, puis de continuer en études supérieures même sans but, juste pour "ouvrir des portes"... Mais à quel moment on nous a expliqué pourquoi, je veux dire "pour quoi" réellement ? À quel moment on s'est intéressé à nous en tant qu'individu et non pas en tant que collectivité, voire troupeau ? À quel moment on nous a donné l'autorisation d'être "sensible", "différent" ou d'avancer à une autre vitesse ? Il y aurait tant de choses à dire sur ce fameux "système", qui court-circuite tant de destins...Mais je m'égare...
Je suis ravie de voir que la vie nous permet, parfois quelques années plus tard, de faire un pied de nez à ceux qui nous ont mal jaugés Et j'en profite pour te féliciter de n'avoir jamais pointé chez Pôle Emploi (je ne peux malheureusement pas en dire autant, avec la crise qui sévit dans le domaine de la communication, d'où mon travail de reconversion actuel). À ce propos @Kadjagoogoo : que fais-tu dans la vie ?
Pour ce qui est de la période autocensurée, j'ai cru bon de faire une petite ellipse étant donné ma présentation qui s'étendait déjà sur deux posts
Mais en gros, suite au décès de mon père, beaucoup de ceux que je croyais être des amis m'ont tourné le dos...forcément la détresse et la souffrance, ça ne fait pas rêver grand monde donc j'ai décidé de m'affranchir de tout ça, j'ai rencontré de nouvelles personnes qui avaient aussi des souffrances, j'ai commencé à fumer, à faire des expériences pas forcément très salutaires...À la maison, j'étais en conflit permanent avec l'autorité de ma mère, nous avions des échanges très violents, nous n'arrivions plus à communiquer et je me sentais incomprise... Au lycée, les rares fois où je faisais acte de présence étaient parfois de vrais échecs, j'étais devenue extrêmement susceptible et impulsive, et je pouvais partir en claquant la porte si j'avais estimée injuste une critique du professeur. Jusqu'à ce qu'on me fasse gentiment comprendre qu'il serait de bon ton que je "démissionne" de l'établissement. L'année d'après, pour ma seconde terminale, j'ai intégré un autre lycée, mais je ne me sentais alors plus en phase avec les camarades de mon âge...J'avais déménagé et habitais alors seule. Après l'échec finalement attendu de mon BAC, j'ai eu une phase de laisser-aller, entre état dépressif et flou total concernant l'avenir, et comme le disait ma psy de l'époque, une conduite "ordalique" : je remettais ma vie entre les mains du destin, vivant au jour le jour, au gré des rencontres sur ma route, et du hasard des choses, quitte à prendre des risques.
Voilà pour la paire d'années sombres que je ne détaillerai pas plus car il faut bien cultiver un jardin secret - je dois avouer aussi ressentir une certaine gène à parler de ce passage douloureux
J'ai toujours l'appréhension du mauvais jugement des autres, et dans la vie réelle je suis extrêmement discrète sur mon passé pour éviter les déceptions (je préfère écouter les confidences des autres et je crois que je suis plus habile à ce jeu là) ; se confier ici me fait un double effet assez étrange : d'un côté je m'autorise à partager de manière positive, puis vient le moment du soupçon de culpabilité, du style "est-ce que je ne me suis pas trop livrée ?" qui est assez dérangeant...est-ce que quelqu'un ressent ça aussi ici ?
J'imagine que cela vient aussi du fait que j'ai beaucoup parlé de moi mais que je ne connais pas grand chose de vous tous finalement ! Alors je serais ravie d'en apprendre un peu plus, Kadjagoogoo mais aussi soto2, Tom Riddle, Wosh, truth ? Qui êtes vous ? Où vivez-vous ? Qu'est-ce qui vous anime dans la vie ? Quel est votre parcours, votre métier ? Avez-vous des enfants ? Quelle musique écoutez-vous ? (liste non exhaustive)
Au plaisir de vous lire
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Salut,
je t'invite à venir lire ce que j'ai rajouté sur ma présentation dans le forum.
Tu peux aussi "checker" mon profil https://open.spotify.com/user/beta38 pour une idée sur mes goûts musicaux.
je t'invite à venir lire ce que j'ai rajouté sur ma présentation dans le forum.
Tu peux aussi "checker" mon profil https://open.spotify.com/user/beta38 pour une idée sur mes goûts musicaux.
Wosh- Messages : 92
Date d'inscription : 26/04/2017
Age : 32
Localisation : Grenoble
Re: Premiers pas dans la savane !
Bonjour Hortense
Enfin, re-bonjour, je viens de te répondre sur ma présentation et j'avais promis de passer par ici. Je peux squatter aussi?
Je pense que ce forum est un bon endroit pour se livrer un peu plus que ce dont on a l'habitude: je n'ai pas perçu pour le moment de volonté de juger, plutôt une ouverture et une bienveillance assez généralisées. Cela reste malgré tout courageux d'aborder ainsi des périodes difficiles de son passé, donc merci de la confiance que tu nous accordes.
Je te rejoins sur ce que tu dis, en réponse à Kadjagoogoo, le système scolaire actuel me semble aussi bien rigide et standardisé pour laisser les sensibilités et différences s'exprimer et s'épanouir. En tout cas c'est ce que j'en ai retenu. Je comprends très bien qu'il est difficile de créer et d'organiser un système à l'échelle d'un état qui soit suffisamment souple pour prendre en compte les particularités de chacun... mais clairement, quelque chose ne va pas.
Et pourtant, contrairement à vous deux, j'en ai passé du temps sur les bancs de l'école, du lycée, de la fac... Une longue suite de déceptions, et au final un sentiment de n'avoir pas retenu grand chose de mon parcours.
Enfin, re-bonjour, je viens de te répondre sur ma présentation et j'avais promis de passer par ici. Je peux squatter aussi?
Je pense que ce forum est un bon endroit pour se livrer un peu plus que ce dont on a l'habitude: je n'ai pas perçu pour le moment de volonté de juger, plutôt une ouverture et une bienveillance assez généralisées. Cela reste malgré tout courageux d'aborder ainsi des périodes difficiles de son passé, donc merci de la confiance que tu nous accordes.
Je te rejoins sur ce que tu dis, en réponse à Kadjagoogoo, le système scolaire actuel me semble aussi bien rigide et standardisé pour laisser les sensibilités et différences s'exprimer et s'épanouir. En tout cas c'est ce que j'en ai retenu. Je comprends très bien qu'il est difficile de créer et d'organiser un système à l'échelle d'un état qui soit suffisamment souple pour prendre en compte les particularités de chacun... mais clairement, quelque chose ne va pas.
Et pourtant, contrairement à vous deux, j'en ai passé du temps sur les bancs de l'école, du lycée, de la fac... Une longue suite de déceptions, et au final un sentiment de n'avoir pas retenu grand chose de mon parcours.
StillWaters- Messages : 10
Date d'inscription : 20/04/2017
Age : 42
Localisation : Sud
Re: Premiers pas dans la savane !
Malgré tout les pronostics défavorables, et avec une réelle volonté de les satisfaire en ne faisant rien, j'ai eu mon bac du premier coup !
J'aime bien ta couleur !
J'aime bien ta couleur !
Invité- Invité
Re: Premiers pas dans la savane !
Wosh a écrit:Salut,
je t'invite à venir lire ce que j'ai rajouté sur ma présentation dans le forum.
Tu peux aussi "checker" mon profil https://open.spotify.com/user/beta38 pour une idée sur mes goûts musicaux.
Salut Wosh, ça marche je ne manquerai pas de venir faire un tour sur ton profil pour voir tout ça
StillWaters a écrit:
Bonjour Hortense
Enfin, re-bonjour, je viens de te répondre sur ma présentation et j'avais promis de passer par ici. Je peux squatter aussi? Smile
Je pense que ce forum est un bon endroit pour se livrer un peu plus que ce dont on a l'habitude: je n'ai pas perçu pour le moment de volonté de juger, plutôt une ouverture et une bienveillance assez généralisées. Cela reste malgré tout courageux d'aborder ainsi des périodes difficiles de son passé, donc merci de la confiance que tu nous accordes.
Je te rejoins sur ce que tu dis, en réponse à Kadjagoogoo, le système scolaire actuel me semble aussi bien rigide et standardisé pour laisser les sensibilités et différences s'exprimer et s'épanouir. En tout cas c'est ce que j'en ai retenu. Je comprends très bien qu'il est difficile de créer et d'organiser un système à l'échelle d'un état qui soit suffisamment souple pour prendre en compte les particularités de chacun... mais clairement, quelque chose ne va pas.
Et pourtant, contrairement à vous deux, j'en ai passé du temps sur les bancs de l'école, du lycée, de la fac... Une longue suite de déceptions, et au final un sentiment de n'avoir pas retenu grand chose de mon parcours. Shocked
Avec plaisir StillWaters ! Sois le bienvenu ici aussi, plus on est de
Merci pour ta bienveillance, cela me rassure !
Concernant l'école, je crois que cela dépend de tellement de facteurs malheureusement...je m'interroge d'ailleurs par rapport aux méthodes alternatives type Montessori, Céline Alvarez and co, ça te parle ? Je ne m'y connais pas trop mais il me semble qu'il y a des idées intéressantes...
Mystère Blue a écrit:
Malgré tout les pronostics défavorables, et avec une réelle volonté de les satisfaire en ne faisant rien, j'ai eu mon bac du premier coup ! Dent pétée
J'aime bien ta couleur ! Wink
Hé bien figure toi que j'aime beaucoup la tienne aussi Mystère Blue, comme c'est étrange
Au passage félicitations pour ton BAC ! De mon côté j'ai bien tenté de dessiner sur mes copies pour les amadouer, mais rien à faire je n'ai pas eu ton talent
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
À mon niveau ce n'est pas du talent, mais du cul bordé de nouilles !
Invité- Invité
Re: Premiers pas dans la savane !
Bonjour Hortense,
Et merci pour ce retour toujours aussi en verve et motivé dans l'exercice du récit autobiographique inconfortable (j'y reviendrai plus bas).
Je n'ai donc absolument rien à te pardonner ; au contraire : il me faut te remercier d'avoir confirmer là la bonne impression initiale que tu nous as faite, en renchérissant dans l'effort de nous dire ta vérité, ton sentiment à vif sur ces années angoissantes qui t'ont forgée, mieux que n'aurait pu le faire le confort lénifiant d'une trajectoire lisse et dénuée d'accrocs, de rages et de désespoirs. Je citais encore récemment mon cher moraliste roumain, qui postulait ainsi l'annulation par la délivrance : « Une âme ne s'agrandit et ne périt que par la quantité d'insupportable qu'elle assume. » — E. M. Cioran
Apparemment, tu n'as pas péri sous le fardeau de ces vicissitudes ; c'est donc que tu es probablement en train de grandir, oui. Alice Miller, qui théorisa le drame de l’enfant doué, écrivait :
« Il est quasi miraculeux de voir que, derrière les faux-semblants, le déni, l’aliénation à soi, tant de nous-même a pu survivre et vient au jour une fois que nous avons trouvé l’accès à nos sentiments. Mais vivre sa propre vérité nous permet à un niveau adulte, de retrouver notre propre monde affectif – sans paradis – mais avec la capacité de sentir et de vivre nos émotions, qui nous rendra notre élan vital, et nous aidera à nous repérer. […] C'est seulement après la libération que le soi commence à s'exprimer, à croître et à développer sa créativité. […] Ce tenace, destructeur et infondé sentiment de culpabilité. […] Ce ne sont pas seulement les beaux et bons sentiments qui font que nous sommes vivants, qui apportent de la profondeur à notre existence. Mais souvent, au contraire, ces sentiments inconfortables, inconvenants, que nous préférons éviter : la honte, l'envie, la jalousie, le désarroi, la rage, le chagrin, le sentiment d'impuissance. »
Pour t'encourager à ne plus freiner ce désir d'expier par la mise en récit (thérapeutique) et censurer en toi ce besoin de purgation par la parole libérée, je vais prolonger ici ma propre désinhibition avec le partage d'un autre traumatisme scolaire :
Au collège, où je redoublais ma 5ème, je découvrais avec grand plaisir la fiche de lecture. J'avais eu du flair en choisissant Les Aventures du baron de Münchhausen (parce que j'avais adoré le film de Terry Gilliam, adapté du récit romancé des exploits de ce mercenaire baroque devenus l'un des héros les plus populaires de la littérature allemande). Ce fut une véritable sinécure de coucher sur le papier mes impressions délicieuses au contact de ces aventures rocambolesques, et de rendre compte de mon analyse. J'étais pour une fois assez confiant dans l'attente de ma note.
Vint enfin le jour fatidique de la remise des notes. La prof de français distribue successivement toutes les copies, et je ne vois pas arriver la mienne. Elle prend alors un ton solennel : « J'ai un problème avec la dernière copie... [La mienne, donc] Je suis partagée. De deux choses l'une : soit vous avez recopié cette fiche quelque part, et cela mérite évidemment un 0/20 [Je précise que nous étions là en 1991, et que c'était plutôt galère pour télécharger une fiche de lecture préexistante...] ; soit ce travail impeccable est bien le vôtre, et dans ce cas là il mérite logiquement 20/20. N'ayant pas réussi à me décider, j'ai opté pour le compromis : vous avez 10/20. »
A l'époque, j'étais plus timide et plus fébrile qu'aujourd'hui, moins vindicatif et moins informé, hélas, sans quoi je me serais vigoureusement défendu, pour exiger, face à ce jugement inique, la même indulgence qui prévaut dans les tribunaux, où le doute profite toujours à l'accusé. Ici, la présomption d'innocence n'a pas marché, et la nature suspicieuse de cette prof, indisposée par l'excellence qu'elle déplorait là – car elle lui compliquait la routine, manifestement peu habituée à voir passer des devoirs irréprochables – l'aura fait se décider pour la pire issue à son dilemme. Car sa décision-sanction a eu des conséquences. Pas pour elle, naturellement ; mais pour moi, dont le rapport – déjà passablement épineux – à l'école et, plus important, à la lecture, fut alors brisé, durablement rompu en même temps que la confiance dans le corps enseignant, irrémédiablement perdue. Je n'ai en effet plus lu un bouquin intégralement avant la seconde – où L'Étranger de Camus, concis et cinglant, répara quelque peu les dégâts d'antan, pour me réconcilier avec cette activité si dangereuse : lire.
Rien de définitif ni de totalement gâché dans ma pratique culturelle, mais des années perdues dans la défiance butée après cet incident cuisant, que je n'ai donc jamais oublié – la prof, quant à elle, a dû dormir sur ses deux oreilles, à l'antipode de se douter du saccage relatif à son arbitraire choix, et serait consternée de me voir raconter cette dérisoire anecdote ici, un quart de siècle plus tard. Si le trauma (coup porté) fut peut-être anodin et certainement sans intention mauvaise délibérée, la précision de mon récit signe le traumatisme (persistance de la perception affective du coup porté).
Et si j'insiste pour vous rapporter ce témoignage, ce n'est pas tant pour accabler Madame S. (hypermnésie qui me fait me souvenir de son patronyme à consonance italienne ; et de son visage, de sa voix voilée, de cette vulgarité lasse qu'ils dégageaient), cette pauvre prof qui pensait faire équitablement son job. Non, si j'en parle, c'est que ma scolarité n'a finalement guère survécu à ce moment-là, quand j'y pense. J'ai passé mon brevet quasiment sous assistance respiratoire (le toubib, bien embarrassé, avait parlé d'une coqueluche tardive, à défaut de pouvoir comprendre pourquoi je perdais ainsi le souffle sur le chemin de l'école et gênais les cours par mes irrépressibles quintes de toux sèches). Et dès l'année suivante, l'embellie du roman de Camus ne fut qu'un feu de paille. Assez symptomatiquement, je ne me souviens avec acuité que de sa fin : ce magistral monologue révolté d'un homme mutique qui libérait enfin là sa parole inhibée pour dire sa vérité et son mépris exacerbé de l'hypocrisie sociétale. A cette époque, je n'avais pas beaucoup parlé, moi non plus. Peut-être que la lecture, depuis devenue une pratique amie, délivrée du crible académique et autres objectifs chiffrés, m'a épargné d'avoir à basculer dans la criminalité ou le suicide. Elle n'a pas empêché la dépression chronique et les passions tristes, mais comme on l'a vu plus haut (Cioran et Miller), c'est tant pis, tant mieux.
La lecture (définitivement apprivoisée grâce à ma passion post-adolescente pour Stephen King) m'aura en tout cas permis de devenir bibliothécaire durant vingt ans ! Voilà pour répondre à ta question.
Deux ou trois commentaires à ajouter à ces propos pleins de sagacité, pour exprimer ce que je reproche en priorité au système scolaire tel qu'il est conçu et envisagé par chez-nous :
Idéalement, l'école ne devrait pas rassasier mais donner faim. Et je crois qu'elle travaille hélas d'une part à épuiser la curiosité intellectuelle des plus « normaux », qui cessent traditionnellement tout apprentissage significatif après la période où ils sont contractuellement invité à se gaver méthodiquement de matières ; et d'autre part, elle a ce pouvoir délétère de sevrer prématurément le jeune (sur)doué, qui se verra souvent découragé - « arrête de faire ton intéressant ! » - et écœuré par un enseignement et des approches rédhibitoires. En effet, comment expliquer qu'on parvienne systématiquement à dégoûter la majorité des élèves de domaines aussi potentiellement plaisants et/ou intéressants que les mathématiques, la physique ou le latin, par exemple, vers lesquels je suis naturellement revenu plus tard, par le truchement de professeurs officieux, en marge de toute ambition professionnelle ou prétention à un quelconque diplôme ?
Il semblerait que l'école échoue à nous apprendre à apprendre, ou plus exactement à nous communiquer le désir d'apprendre – d'apprendre après l'âge officiel de l'apprentissage, s'entend. Et nous observons que ce sont souvent les laissés-pour-compte qui continueront à aimer apprendre, à s'exposer massivement au savoir, à cultiver cette inclination pour la découverte et à accuser ce tropisme vers la connaissance (à l'instar de celui des tournesols vers le soleil). On peut presque parler de résilience à ce niveau, quand on sait dans quelle adversité le développement de la curiosité intellectuelle de certaines enfants précoces est martyrisés par des enseignants dépassés et maltraitants par leur incapacité à porter un regard valorisant sur cet appétit exponentiel qui fera d'eux, idéalement, des ogres réservant leur voracité à la culture – quand d'autres la réservent à la spéculation boursières et autres joyeusetés.
Je repense à cette jeune maman visiblement paniquée, venue chercher la documentation ad hoc à la bibliothèque, un jour où j'officiais dans le secteur dédié à la psychologie, et avec qui j'avais pris le risque de m'exposer en lui expliquant que j'étais avisé sur la question. Son malaise s'en est trouvé immédiatement calmé, et elle a pu m'expliquer – avec un évident désir de le faire, ce soulagement que l'on peut connaître face à un interlocuteur « qui sait » – que son fils de 8 ans venait d'être diagnostiqué « précoce », ce qui allait enfin pouvoir leur permettre d'avancer, en dépassant l'étiquette dégradante de l' « enfant turbulent » (TDAH – Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) qu'on lui avait collé jusqu'alors. Sa maîtresse, ignorante et impuissante face à ce phénomène, l'avait en effet confiné, depuis des mois, au fond de la classe, son bureau tourné face au mur (!), pour l'isoler de ses petits camarades qu'il « perturbait » en répondant systématiquement aux questions posées à la classe. Le gamin vivait manifestement mal cet ostracisme, qui lui avait faire implorer sa mère : « Maman, y a une bête dans ma tête ; faut la tuer... »
La guerre contre soi... J'ai cet espoir : les enfants précoces d'aujourd'hui, mieux recensés, mieux détectés que jadis (on n'en parlait guère à mon époque, si peu vigilante et réactive en la matière) et mieux accompagnés par un corps médical et enseignant plus éclairés sur la question, ils la gagneront plus sûrement, cette guerre, que ceux des générations précédentes qui devaient la mener seuls, avec son cortège de suicides et autres auto-sabotages (auto-mutilations symboliques).
Je termine mon interminable réquisitoire contre l'Institution avec cette image qui parlera mieux qu'un long discours :
[Traduction : L'examinateur : « Pour une juste sélection, tous doivent passer strictement le même examen : grimper à l'arbre, SVP ! » ; Einstein : « Il y a potentiellement un génie en chacun. Mais si vous jugez un poisson à son aptitude à grimper à un arbre, il passera sa vie entière dans la croyance qu'il est stupide. »]
Amusant comme certaines bénédictions apparentes s'avèrent finalement être d'insidieuses malédictions (un usager de la bibliothèque m'a permis de le comprendre, jadis, alors que je croyais lui clouer le bec en objectant l'avantage prééminent de la sécurité de l'emploi face à son attaque en règle des fonctionnaires : « Quoi !? Bosser toute ma vie pour un même employeur !? Nan mais vous rigoler !? Jamais de la vie ! » Ma conviction niaise avait alors vacillé...). Et comme, à l'inverse, certaines malédictions apparentes seront en fin de compte appréhendées comme de réelles bénédictions. La douance, par exemple. Combien de fois m'a-t-on reproché d'être « trop sensible », « trop peu confiant », « trop impulsif », « trop distrait », « trop rêveur », « trop dispersé », « trop loufoque » (ma prof d'histoire-géo, la même année de collège que mon odieux 10/20 ; elle m'avait même balancé une énorme baffe à l'arrière du crâne, comme pour me faire bien comprendre que ma tête détraquée était juste bonne à ça), bref : trop tout ce qui est caractéristique du haut-potentiel, duquel je m'étais défier, avec lequel je m'étais fâcher, comme on prendre grippe un handicap, une malformation, une tare congénitale. Une amie proche m'a même dit que ma mémoire d'éléphant mettait « mal à l'aise les gens », pour m'inviter diplomatiquement à garder pour moi mes partages susceptibles d'indisposer ceux qui préfèrent oublier le(ur) passé.
Mais aujourd'hui, personne ne me fera plus douter de la nature miraculeuse et bénéfique de cette singularité qui nous réunit là, dans cette savane où nous léchons nos plaies et réhabilitons nos zébrures.
Si tu as eu la patience de me lire jusqu'ici (bien aimable !), tu seras récompensée par une question – enfin ! -, Hortense : puis-je savoir depuis quel domaine exactement de la communication te reconvertis-tu (actuellement ?) ? Et vers quel autre domaine, donc ?
Le récit finalement consenti que tu nous offres là me permet de comprendre que nous avons décidément beaucoup en commun – d'où, certainement, cette prolixité que j'ai là, sur ton topic de présentation, alors même que – tu vas rire – je m'étais promis, cette nuit-même, de réduire drastiquement le format de mes posts, LOL ! J'ai d'ailleurs paradoxalement pondu ce roman en écoutant en boucle l'album Haïkus de Pascal Bouaziz (ça, c'est pour répondre à ta question sur mes goûts musicaux ! Une sympathique question que je te retourne, bien évidemment), le principe même de ces courts poèmes japonais minimalistes étant censé m'inspirer un style plus ramassé et succinct. Mais le laconisme attendra donc ! (Mais j'ai bon espoir : juste avant de poster cette missive babylonienne sur ton fil, j'ai posté deux très brefs messages sur d'autres fils, ouf ! Le signe indien serait-il enfin vaincu !? Huhu )
Nos affinités de vécu et de sensibilité se déploient donc autour de ces thèmes : la rupture brutale avec le groupe amical ; le sentiment d'étrangeté parmi nos congénères (camarades de classe), qui ne sont donc pas nos « semblables » ; la désertion successive des sphères scolaire et professionnelle ; défiance à l'autorité parentale (ta mère, mon père ; une défiance qui aura trouvé sa réitération plus tardive face à ma direction) ; les institutions d’État (l'école pour toi ; la fonction publique pour moi) qui se lassent de nous, nous poussent vers la sortie, nous éjectent inexorablement...
Ta psy a effectivement employé l'expression idoine pour qualifier ta conduite de l'époque. Je connais bien cette logique ordalique, qui recoupe quelque part mon mysticisme : après tout, ce sont là deux formes de croyances diffuses dans l'idée que la vérité procède d'un geste audacieux, excessif, déraisonnable et désespéré – car se tourner vers une réponse spirituelle, c'est bien tout cela, n'est-ce pas. J'aime le panache morbide que l'ordalie requiert par essence.
J'ai noté autrefois ce précepte de Georges Hyvernaud, que je médite régulièrement comme un mémorandum : « Laisser aux hommes, comme aux choses, ou aux bêtes, leur opacité, leur résistance au regard et à l'intellect. » Pour te dire que je comprends et respecte entièrement ton souhait de préserver une légitime opacité, un mystère bien compréhensible sur certains pans de ton existence peut-être encore lancinants malgré la distance temporelle qui te sépare d'eux. Par contre :
Je suis mal placé pour te détourner de l'effort de te livrer comme tu as commencé à le faire de façon si concluante et intéressante, car je suis précisément l'un de ceux qui, sur ce forum, se livre le plus volontiers, le plus copieusement et impudiquement. Je ne sais pas me censurer lorsque je sens que ce mouvement de la verbalisation et de la mise en récit s'imposent en promettant d'être gratifiantes et même potentiellement salutaires.
Pour te répondre à mon sujet : je n'ai pas d'enfant. C'est, je crois, la dernière question à laquelle je n'avais pas répondu – le reste est soit explicite, soit saisissable en filigrane de cette logorrhée que j'assume très difficilement, a posteriori. Comme quoi, tu vois, moi aussi j'ai des scrupules après coup, après m'être ainsi livré dans des proportions et des dispositions hors-normes. Mais je le fais tout de même, tu vois ! Et je le fais plus volontiers ici, sur un topic de présentation, où le ton est traditionnellement plus libre et les dérives et autres débauches impudiques sont mieux tolérées encore.
Je comprends parfaitement qu'il faille du temps pour répondre – regarde ce délai dans ma réponse (à croire que j'ai fait aussi long et quasi-exhaustif pour compenser celui-ci, huhu !). Aussi, prends tout ton temps pour commenter éventuellement ceci, si le cœur t'en dit, si tu trouves par chance matière à résonance : je serai ravi de recevoir un écho de ta part, encore une fois. N'hésite pas à privilégier la communication par MP si tu la trouvais plus indiquée, pour ménager ta pudeur et ta réserve naturelle – ta légitime réticence à l'étalage public.
Et merci pour ce retour toujours aussi en verve et motivé dans l'exercice du récit autobiographique inconfortable (j'y reviendrai plus bas).
Je ne voulais pas de te culpabiliser, Hortense, désolé ; mais seulement te dire que j'attendais de tes nouvelles, un écho. Parce que j'ai sincèrement apprécié le ton frais, naturel et authentique qui semble te caractériser, et que j'espère que tu prendras durablement goût à cette dynamique propre au forum : on peut venir s'y confier, s'y raconter, s'y soulager, s'y délester d'un trop-plein qui peut aller jusqu'à nous ronger s'il n'est pas périodiquement évacué. On connaît tous plus ou moins cela, par ici, tu sais.Hortense Blue a écrit:bien que je n'aime pas faire de favoritisme, un plus grand merci encore à Kadjagoogoo pour ton long message qui m'a beaucoup touchée
[...]
Je suis désolée que mon silence ai été mal interprêté, mais il ne s'agit pas de malaise ou de gène, au contraire Kadjagoogoo, j'ai beaucoup apprécié ton empathie à l'égard de mon histoire, et j'avais justement envie de prendre le temps de répondre de manière qualitative, d'où le petit différé, j'espère que tu voudras bien me pardonner ? Effectivement je vois que nous semblons avoir quelques points communs !
Je n'ai donc absolument rien à te pardonner ; au contraire : il me faut te remercier d'avoir confirmer là la bonne impression initiale que tu nous as faite, en renchérissant dans l'effort de nous dire ta vérité, ton sentiment à vif sur ces années angoissantes qui t'ont forgée, mieux que n'aurait pu le faire le confort lénifiant d'une trajectoire lisse et dénuée d'accrocs, de rages et de désespoirs. Je citais encore récemment mon cher moraliste roumain, qui postulait ainsi l'annulation par la délivrance : « Une âme ne s'agrandit et ne périt que par la quantité d'insupportable qu'elle assume. » — E. M. Cioran
Apparemment, tu n'as pas péri sous le fardeau de ces vicissitudes ; c'est donc que tu es probablement en train de grandir, oui. Alice Miller, qui théorisa le drame de l’enfant doué, écrivait :
« Il est quasi miraculeux de voir que, derrière les faux-semblants, le déni, l’aliénation à soi, tant de nous-même a pu survivre et vient au jour une fois que nous avons trouvé l’accès à nos sentiments. Mais vivre sa propre vérité nous permet à un niveau adulte, de retrouver notre propre monde affectif – sans paradis – mais avec la capacité de sentir et de vivre nos émotions, qui nous rendra notre élan vital, et nous aidera à nous repérer. […] C'est seulement après la libération que le soi commence à s'exprimer, à croître et à développer sa créativité. […] Ce tenace, destructeur et infondé sentiment de culpabilité. […] Ce ne sont pas seulement les beaux et bons sentiments qui font que nous sommes vivants, qui apportent de la profondeur à notre existence. Mais souvent, au contraire, ces sentiments inconfortables, inconvenants, que nous préférons éviter : la honte, l'envie, la jalousie, le désarroi, la rage, le chagrin, le sentiment d'impuissance. »
Pour t'encourager à ne plus freiner ce désir d'expier par la mise en récit (thérapeutique) et censurer en toi ce besoin de purgation par la parole libérée, je vais prolonger ici ma propre désinhibition avec le partage d'un autre traumatisme scolaire :
Au collège, où je redoublais ma 5ème, je découvrais avec grand plaisir la fiche de lecture. J'avais eu du flair en choisissant Les Aventures du baron de Münchhausen (parce que j'avais adoré le film de Terry Gilliam, adapté du récit romancé des exploits de ce mercenaire baroque devenus l'un des héros les plus populaires de la littérature allemande). Ce fut une véritable sinécure de coucher sur le papier mes impressions délicieuses au contact de ces aventures rocambolesques, et de rendre compte de mon analyse. J'étais pour une fois assez confiant dans l'attente de ma note.
Vint enfin le jour fatidique de la remise des notes. La prof de français distribue successivement toutes les copies, et je ne vois pas arriver la mienne. Elle prend alors un ton solennel : « J'ai un problème avec la dernière copie... [La mienne, donc] Je suis partagée. De deux choses l'une : soit vous avez recopié cette fiche quelque part, et cela mérite évidemment un 0/20 [Je précise que nous étions là en 1991, et que c'était plutôt galère pour télécharger une fiche de lecture préexistante...] ; soit ce travail impeccable est bien le vôtre, et dans ce cas là il mérite logiquement 20/20. N'ayant pas réussi à me décider, j'ai opté pour le compromis : vous avez 10/20. »
A l'époque, j'étais plus timide et plus fébrile qu'aujourd'hui, moins vindicatif et moins informé, hélas, sans quoi je me serais vigoureusement défendu, pour exiger, face à ce jugement inique, la même indulgence qui prévaut dans les tribunaux, où le doute profite toujours à l'accusé. Ici, la présomption d'innocence n'a pas marché, et la nature suspicieuse de cette prof, indisposée par l'excellence qu'elle déplorait là – car elle lui compliquait la routine, manifestement peu habituée à voir passer des devoirs irréprochables – l'aura fait se décider pour la pire issue à son dilemme. Car sa décision-sanction a eu des conséquences. Pas pour elle, naturellement ; mais pour moi, dont le rapport – déjà passablement épineux – à l'école et, plus important, à la lecture, fut alors brisé, durablement rompu en même temps que la confiance dans le corps enseignant, irrémédiablement perdue. Je n'ai en effet plus lu un bouquin intégralement avant la seconde – où L'Étranger de Camus, concis et cinglant, répara quelque peu les dégâts d'antan, pour me réconcilier avec cette activité si dangereuse : lire.
Rien de définitif ni de totalement gâché dans ma pratique culturelle, mais des années perdues dans la défiance butée après cet incident cuisant, que je n'ai donc jamais oublié – la prof, quant à elle, a dû dormir sur ses deux oreilles, à l'antipode de se douter du saccage relatif à son arbitraire choix, et serait consternée de me voir raconter cette dérisoire anecdote ici, un quart de siècle plus tard. Si le trauma (coup porté) fut peut-être anodin et certainement sans intention mauvaise délibérée, la précision de mon récit signe le traumatisme (persistance de la perception affective du coup porté).
Et si j'insiste pour vous rapporter ce témoignage, ce n'est pas tant pour accabler Madame S. (hypermnésie qui me fait me souvenir de son patronyme à consonance italienne ; et de son visage, de sa voix voilée, de cette vulgarité lasse qu'ils dégageaient), cette pauvre prof qui pensait faire équitablement son job. Non, si j'en parle, c'est que ma scolarité n'a finalement guère survécu à ce moment-là, quand j'y pense. J'ai passé mon brevet quasiment sous assistance respiratoire (le toubib, bien embarrassé, avait parlé d'une coqueluche tardive, à défaut de pouvoir comprendre pourquoi je perdais ainsi le souffle sur le chemin de l'école et gênais les cours par mes irrépressibles quintes de toux sèches). Et dès l'année suivante, l'embellie du roman de Camus ne fut qu'un feu de paille. Assez symptomatiquement, je ne me souviens avec acuité que de sa fin : ce magistral monologue révolté d'un homme mutique qui libérait enfin là sa parole inhibée pour dire sa vérité et son mépris exacerbé de l'hypocrisie sociétale. A cette époque, je n'avais pas beaucoup parlé, moi non plus. Peut-être que la lecture, depuis devenue une pratique amie, délivrée du crible académique et autres objectifs chiffrés, m'a épargné d'avoir à basculer dans la criminalité ou le suicide. Elle n'a pas empêché la dépression chronique et les passions tristes, mais comme on l'a vu plus haut (Cioran et Miller), c'est tant pis, tant mieux.
La lecture (définitivement apprivoisée grâce à ma passion post-adolescente pour Stephen King) m'aura en tout cas permis de devenir bibliothécaire durant vingt ans ! Voilà pour répondre à ta question.
Il me semble pas que tu t'égares – au contraire : ce faisceau d'indignation(s) est cohérent et bien légitime, et je ne peux qu'y adhérer.Hortense Blue a écrit:Il me parait clair que ce moule scolaire étriqué dans lequel on cherche à nous faire rentrer par tous les moyens n'est pas adapté à tous, qu'importe le QI. C'est, à mon sens, une grosse machine à formater qui digère ou recrache ceux qui ne rentrent pas dans les cases, ceux qui dérangent car ils mettent face à une réalité pour laquelle on ne trouve pas la solution. On nous a asséné des discours moralisateurs depuis notre plus tendre enfance dans le but de nous faire aller le plus loin possible dans le cursus, on nous a sommé d'avoir notre brevet, puis notre BAC, puis de continuer en études supérieures même sans but, juste pour "ouvrir des portes"... Mais à quel moment on nous a expliqué pourquoi, je veux dire "pour quoi" réellement ? À quel moment on s'est intéressé à nous en tant qu'individu et non pas en tant que collectivité, voire troupeau ? À quel moment on nous a donné l'autorisation d'être "sensible", "différent" ou d'avancer à une autre vitesse ? Il y aurait tant de choses à dire sur ce fameux "système", qui court-circuite tant de destins...Mais je m'égare...
Deux ou trois commentaires à ajouter à ces propos pleins de sagacité, pour exprimer ce que je reproche en priorité au système scolaire tel qu'il est conçu et envisagé par chez-nous :
Idéalement, l'école ne devrait pas rassasier mais donner faim. Et je crois qu'elle travaille hélas d'une part à épuiser la curiosité intellectuelle des plus « normaux », qui cessent traditionnellement tout apprentissage significatif après la période où ils sont contractuellement invité à se gaver méthodiquement de matières ; et d'autre part, elle a ce pouvoir délétère de sevrer prématurément le jeune (sur)doué, qui se verra souvent découragé - « arrête de faire ton intéressant ! » - et écœuré par un enseignement et des approches rédhibitoires. En effet, comment expliquer qu'on parvienne systématiquement à dégoûter la majorité des élèves de domaines aussi potentiellement plaisants et/ou intéressants que les mathématiques, la physique ou le latin, par exemple, vers lesquels je suis naturellement revenu plus tard, par le truchement de professeurs officieux, en marge de toute ambition professionnelle ou prétention à un quelconque diplôme ?
Il semblerait que l'école échoue à nous apprendre à apprendre, ou plus exactement à nous communiquer le désir d'apprendre – d'apprendre après l'âge officiel de l'apprentissage, s'entend. Et nous observons que ce sont souvent les laissés-pour-compte qui continueront à aimer apprendre, à s'exposer massivement au savoir, à cultiver cette inclination pour la découverte et à accuser ce tropisme vers la connaissance (à l'instar de celui des tournesols vers le soleil). On peut presque parler de résilience à ce niveau, quand on sait dans quelle adversité le développement de la curiosité intellectuelle de certaines enfants précoces est martyrisés par des enseignants dépassés et maltraitants par leur incapacité à porter un regard valorisant sur cet appétit exponentiel qui fera d'eux, idéalement, des ogres réservant leur voracité à la culture – quand d'autres la réservent à la spéculation boursières et autres joyeusetés.
Je repense à cette jeune maman visiblement paniquée, venue chercher la documentation ad hoc à la bibliothèque, un jour où j'officiais dans le secteur dédié à la psychologie, et avec qui j'avais pris le risque de m'exposer en lui expliquant que j'étais avisé sur la question. Son malaise s'en est trouvé immédiatement calmé, et elle a pu m'expliquer – avec un évident désir de le faire, ce soulagement que l'on peut connaître face à un interlocuteur « qui sait » – que son fils de 8 ans venait d'être diagnostiqué « précoce », ce qui allait enfin pouvoir leur permettre d'avancer, en dépassant l'étiquette dégradante de l' « enfant turbulent » (TDAH – Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) qu'on lui avait collé jusqu'alors. Sa maîtresse, ignorante et impuissante face à ce phénomène, l'avait en effet confiné, depuis des mois, au fond de la classe, son bureau tourné face au mur (!), pour l'isoler de ses petits camarades qu'il « perturbait » en répondant systématiquement aux questions posées à la classe. Le gamin vivait manifestement mal cet ostracisme, qui lui avait faire implorer sa mère : « Maman, y a une bête dans ma tête ; faut la tuer... »
La guerre contre soi... J'ai cet espoir : les enfants précoces d'aujourd'hui, mieux recensés, mieux détectés que jadis (on n'en parlait guère à mon époque, si peu vigilante et réactive en la matière) et mieux accompagnés par un corps médical et enseignant plus éclairés sur la question, ils la gagneront plus sûrement, cette guerre, que ceux des générations précédentes qui devaient la mener seuls, avec son cortège de suicides et autres auto-sabotages (auto-mutilations symboliques).
Je termine mon interminable réquisitoire contre l'Institution avec cette image qui parlera mieux qu'un long discours :
[Traduction : L'examinateur : « Pour une juste sélection, tous doivent passer strictement le même examen : grimper à l'arbre, SVP ! » ; Einstein : « Il y a potentiellement un génie en chacun. Mais si vous jugez un poisson à son aptitude à grimper à un arbre, il passera sa vie entière dans la croyance qu'il est stupide. »]
Pas de malentendu, surtout : je ne tire aucun mérite de ne pas avoir connu le chômage. Déjà, si je ne l'ai pas connu et ne pourrait pas le connaître, c'est mon statut spécifique qui le veut : même en cas de révocation (licenciement pour faute grave ou lourde), je ne toucherai pas le chômage, n'ayant logiquement jamais cotisé à cet effet. Mais sache que je ne me réjouis plus de cette sécurité de l'emploi que j'avais initialement envisagé comme une bénédiction et qui m’apparaît désormais comme une réelle malédiction, en cela qu'elle est une prison de verre, depuis que j'ai compris que la fonction publique, institution si normative, rognait ma créativité et ne souffrait pas les profils dans mon genre, dont la sensibilité (empreinte d'idéalisme) est indésirable – ma hiérarchie déplore mes « états d'âme » incompatibles avec ma fonction, et s'emploie d'ailleurs activement à me faire reconnaître définitivement inapte à mes fonctions. Donc, je vais probablement bientôt connaître le Pôle Emploi, finalement ! Mais sans passer par la case allocations chômage, et après avoir infirmé pendant un quart de siècle la prophétie de mon contempteur de prof.Hortense Blue a écrit:Je suis ravie de voir que la vie nous permet, parfois quelques années plus tard, de faire un pied de nez à ceux qui nous ont mal jaugés Et j'en profite pour te féliciter de n'avoir jamais pointé chez Pôle Emploi (je ne peux malheureusement pas en dire autant, avec la crise qui sévit dans le domaine de la communication, d'où mon travail de reconversion actuel).
Amusant comme certaines bénédictions apparentes s'avèrent finalement être d'insidieuses malédictions (un usager de la bibliothèque m'a permis de le comprendre, jadis, alors que je croyais lui clouer le bec en objectant l'avantage prééminent de la sécurité de l'emploi face à son attaque en règle des fonctionnaires : « Quoi !? Bosser toute ma vie pour un même employeur !? Nan mais vous rigoler !? Jamais de la vie ! » Ma conviction niaise avait alors vacillé...). Et comme, à l'inverse, certaines malédictions apparentes seront en fin de compte appréhendées comme de réelles bénédictions. La douance, par exemple. Combien de fois m'a-t-on reproché d'être « trop sensible », « trop peu confiant », « trop impulsif », « trop distrait », « trop rêveur », « trop dispersé », « trop loufoque » (ma prof d'histoire-géo, la même année de collège que mon odieux 10/20 ; elle m'avait même balancé une énorme baffe à l'arrière du crâne, comme pour me faire bien comprendre que ma tête détraquée était juste bonne à ça), bref : trop tout ce qui est caractéristique du haut-potentiel, duquel je m'étais défier, avec lequel je m'étais fâcher, comme on prendre grippe un handicap, une malformation, une tare congénitale. Une amie proche m'a même dit que ma mémoire d'éléphant mettait « mal à l'aise les gens », pour m'inviter diplomatiquement à garder pour moi mes partages susceptibles d'indisposer ceux qui préfèrent oublier le(ur) passé.
Mais aujourd'hui, personne ne me fera plus douter de la nature miraculeuse et bénéfique de cette singularité qui nous réunit là, dans cette savane où nous léchons nos plaies et réhabilitons nos zébrures.
Si tu as eu la patience de me lire jusqu'ici (bien aimable !), tu seras récompensée par une question – enfin ! -, Hortense : puis-je savoir depuis quel domaine exactement de la communication te reconvertis-tu (actuellement ?) ? Et vers quel autre domaine, donc ?
Hortense Blue a écrit:suite au décès de mon père, beaucoup de ceux que je croyais être des amis m'ont tourné le dos...forcément la détresse et la souffrance, ça ne fait pas rêver grand monde donc j'ai décidé de m'affranchir de tout ça, j'ai rencontré de nouvelles personnes qui avaient aussi des souffrances, j'ai commencé à fumer, à faire des expériences pas forcément très salutaires...À la maison, j'étais en conflit permanent avec l'autorité de ma mère, nous avions des échanges très violents, nous n'arrivions plus à communiquer et je me sentais incomprise... Au lycée, les rares fois où je faisais acte de présence étaient parfois de vrais échecs, j'étais devenue extrêmement susceptible et impulsive, et je pouvais partir en claquant la porte si j'avais estimée injuste une critique du professeur. Jusqu'à ce qu'on me fasse gentiment comprendre qu'il serait de bon ton que je "démissionne" de l'établissement. L'année d'après, pour ma seconde terminale, j'ai intégré un autre lycée, mais je ne me sentais alors plus en phase avec les camarades de mon âge...J'avais déménagé et habitais alors seule.
Le récit finalement consenti que tu nous offres là me permet de comprendre que nous avons décidément beaucoup en commun – d'où, certainement, cette prolixité que j'ai là, sur ton topic de présentation, alors même que – tu vas rire – je m'étais promis, cette nuit-même, de réduire drastiquement le format de mes posts, LOL ! J'ai d'ailleurs paradoxalement pondu ce roman en écoutant en boucle l'album Haïkus de Pascal Bouaziz (ça, c'est pour répondre à ta question sur mes goûts musicaux ! Une sympathique question que je te retourne, bien évidemment), le principe même de ces courts poèmes japonais minimalistes étant censé m'inspirer un style plus ramassé et succinct. Mais le laconisme attendra donc ! (Mais j'ai bon espoir : juste avant de poster cette missive babylonienne sur ton fil, j'ai posté deux très brefs messages sur d'autres fils, ouf ! Le signe indien serait-il enfin vaincu !? Huhu )
Nos affinités de vécu et de sensibilité se déploient donc autour de ces thèmes : la rupture brutale avec le groupe amical ; le sentiment d'étrangeté parmi nos congénères (camarades de classe), qui ne sont donc pas nos « semblables » ; la désertion successive des sphères scolaire et professionnelle ; défiance à l'autorité parentale (ta mère, mon père ; une défiance qui aura trouvé sa réitération plus tardive face à ma direction) ; les institutions d’État (l'école pour toi ; la fonction publique pour moi) qui se lassent de nous, nous poussent vers la sortie, nous éjectent inexorablement...
Hortense Blue a écrit:Après l'échec finalement attendu de mon BAC, j'ai eu une phase de laisser-aller, entre état dépressif et flou total concernant l'avenir, et comme le disait ma psy de l'époque, une conduite "ordalique" : je remettais ma vie entre les mains du destin, vivant au jour le jour, au gré des rencontres sur ma route, et du hasard des choses, quitte à prendre des risques.
Ta psy a effectivement employé l'expression idoine pour qualifier ta conduite de l'époque. Je connais bien cette logique ordalique, qui recoupe quelque part mon mysticisme : après tout, ce sont là deux formes de croyances diffuses dans l'idée que la vérité procède d'un geste audacieux, excessif, déraisonnable et désespéré – car se tourner vers une réponse spirituelle, c'est bien tout cela, n'est-ce pas. J'aime le panache morbide que l'ordalie requiert par essence.
Hortense Blue a écrit:Voilà pour la paire d'années sombres que je ne détaillerai pas plus car il faut bien cultiver un jardin secret - je dois avouer aussi ressentir une certaine gène à parler de ce passage douloureux
J'ai noté autrefois ce précepte de Georges Hyvernaud, que je médite régulièrement comme un mémorandum : « Laisser aux hommes, comme aux choses, ou aux bêtes, leur opacité, leur résistance au regard et à l'intellect. » Pour te dire que je comprends et respecte entièrement ton souhait de préserver une légitime opacité, un mystère bien compréhensible sur certains pans de ton existence peut-être encore lancinants malgré la distance temporelle qui te sépare d'eux. Par contre :
Si ta réticence est liée à cette crainte d'être (mal) jugée, tu peux immédiatement t'en défaire, je crois, car je n'ai jamais vu, ici, quelqu'un avoir à regretter de s'être épanchée et racontée avec ce parti-pris sensible et émouvant qui est clairement le tien. En outre, l'anonymat qui nous est permis dans cet agora est précieuse, pour nous décomplexer et nous ôter toute crainte d'être jugé et condamné de façon impactante. Et enfin, s'il fallait une dernière raison de ne pas redouter l'exercice d'extérioriser, de catharsis, de grand déballage impudique, il suffit de comprendre ce que dit, si justement, la citation d'Artaud que j'étrenne là en guise de signature : on ne peut pas faire meilleure publicité à la confession publique qu'avec ce rappel élémentaire de l'innocuité fondamentale de toute condamnation proféré à l'encontre d'une projection de soi – et jamais de soi, car « Je est un autre » (Rimbaud), et « Je dis "je" en sachant que ce n'est pas moi. » (Beckett).Hortense Blue a écrit:J'ai toujours l'appréhension du mauvais jugement des autres, et dans la vie réelle je suis extrêmement discrète sur mon passé pour éviter les déceptions (je préfère écouter les confidences des autres et je crois que je suis plus habile à ce jeu là) ; se confier ici me fait un double effet assez étrange : d'un côté je m'autorise à partager de manière positive, puis vient le moment du soupçon de culpabilité, du style "est-ce que je ne me suis pas trop livrée ?" qui est assez dérangeant...est-ce que quelqu'un ressent ça aussi ici ?
Je suis mal placé pour te détourner de l'effort de te livrer comme tu as commencé à le faire de façon si concluante et intéressante, car je suis précisément l'un de ceux qui, sur ce forum, se livre le plus volontiers, le plus copieusement et impudiquement. Je ne sais pas me censurer lorsque je sens que ce mouvement de la verbalisation et de la mise en récit s'imposent en promettant d'être gratifiantes et même potentiellement salutaires.
Pas sûr que tu apprennes grand-chose de Tom Riddle, qui est vraisemblablement le compte de secours/rechange d'un(e) autre membre (j'ai ma petite idée à ce niveau ! )Hortense Blue a écrit:J'imagine que cela vient aussi du fait que j'ai beaucoup parlé de moi mais que je ne connais pas grand chose de vous tous finalement ! Alors je serais ravie d'en apprendre un peu plus, Kadjagoogoo mais aussi soto2, Tom Riddle, Wosh, truth ? Qui êtes vous ? Où vivez-vous ? Qu'est-ce qui vous anime dans la vie ? Quel est votre parcours, votre métier ? Avez-vous des enfants ? Quelle musique écoutez-vous ? (liste non exhaustive)
Pour te répondre à mon sujet : je n'ai pas d'enfant. C'est, je crois, la dernière question à laquelle je n'avais pas répondu – le reste est soit explicite, soit saisissable en filigrane de cette logorrhée que j'assume très difficilement, a posteriori. Comme quoi, tu vois, moi aussi j'ai des scrupules après coup, après m'être ainsi livré dans des proportions et des dispositions hors-normes. Mais je le fais tout de même, tu vois ! Et je le fais plus volontiers ici, sur un topic de présentation, où le ton est traditionnellement plus libre et les dérives et autres débauches impudiques sont mieux tolérées encore.
Je comprends parfaitement qu'il faille du temps pour répondre – regarde ce délai dans ma réponse (à croire que j'ai fait aussi long et quasi-exhaustif pour compenser celui-ci, huhu !). Aussi, prends tout ton temps pour commenter éventuellement ceci, si le cœur t'en dit, si tu trouves par chance matière à résonance : je serai ravi de recevoir un écho de ta part, encore une fois. N'hésite pas à privilégier la communication par MP si tu la trouvais plus indiquée, pour ménager ta pudeur et ta réserve naturelle – ta légitime réticence à l'étalage public.
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Premiers pas dans la savane !
Bienvenue !
Yoda300- Messages : 1254
Date d'inscription : 12/06/2016
Age : 51
Localisation : Haute-Garonne
Re: Premiers pas dans la savane !
Bonjour Hortense blue, bienvenue dans la savane,
Je trouve ta présentation très touchante. Je me retrouve dans certains de tes errements... c'est bizarre mais ça me fait du bien de lire que d'autres ont pu être touchés durablement par des professeurs "maladroits", dixit les nonhp. J'ai appris à me construire en me pensant "anormale". Maintenant j'apprends à faire le chemin inverse d'une certaine manière.
Je suis aussi en reconversion et aussi dans la com', avec plaisir pour partager avec toi sur le sujet si tu en as envie?
A bientôt!
Je trouve ta présentation très touchante. Je me retrouve dans certains de tes errements... c'est bizarre mais ça me fait du bien de lire que d'autres ont pu être touchés durablement par des professeurs "maladroits", dixit les nonhp. J'ai appris à me construire en me pensant "anormale". Maintenant j'apprends à faire le chemin inverse d'une certaine manière.
Je suis aussi en reconversion et aussi dans la com', avec plaisir pour partager avec toi sur le sujet si tu en as envie?
A bientôt!
sankookai- Messages : 55
Date d'inscription : 06/05/2017
Re: Premiers pas dans la savane !
Bien le bonjour à toi Kadjagoogoo !
Je réponds effectivement avec plusieurs jours de décalage, j'ai du mal à répondre aux très longs messages car cela me demande beaucoup de temps et de concentration, que je n'ai pas toujours à disposition (NB : je crois qu'il va falloir faire plus court la prochaine fois d'autant plus que je ne voudrais pas que d'autres zèbres se sentent gênés de venir interrompre une conversation privée Cela dit, merci de partager tes expériences dans cette présentation, j'apprécie !
J'espère aussi tout comme toi que les petits zèbres de demain s'en sortiront plus aisément que ceux d'hier ; quant à aujourd'hui, je ne crois pas que l'information soit encore suffisante, et je constate beaucoup de personnes qui se croient "fins psychologues" alors qu'en réalité ils court-circuitent le diagnostic et /ou font parfois beaucoup de dégâts (je pense notamment aux zèbres non reconnus et étiquettés pathologiques)
Je réponds effectivement avec plusieurs jours de décalage, j'ai du mal à répondre aux très longs messages car cela me demande beaucoup de temps et de concentration, que je n'ai pas toujours à disposition (NB : je crois qu'il va falloir faire plus court la prochaine fois d'autant plus que je ne voudrais pas que d'autres zèbres se sentent gênés de venir interrompre une conversation privée Cela dit, merci de partager tes expériences dans cette présentation, j'apprécie !
Absolument atterant personne n'avait pu te défendre à l'époque ?Kadjagoogoo a écrit:
Vint enfin le jour fatidique de la remise des notes. La prof de français distribue successivement toutes les copies, et je ne vois pas arriver la mienne. Elle prend alors un ton solennel : « J'ai un problème avec la dernière copie... [La mienne, donc] Je suis partagée. De deux choses l'une : soit vous avez recopié cette fiche quelque part, et cela mérite évidemment un 0/20 [Je précise que nous étions là en 1991, et que c'était plutôt galère pour télécharger une fiche de lecture préexistante...] ; soit ce travail impeccable est bien le vôtre, et dans ce cas là il mérite logiquement 20/20. N'ayant pas réussi à me décider, j'ai opté pour le compromis : vous avez 10/20. »
Merci pour cette digression édifiante ! Ce roman m'avait moi aussi marquée par le contraste abrupt de ses deux phases. Ton récit fait remonter aussi malheureusement beaucoup d'injustices et un énorme manque de tact de la part de cette Madame S. qui aurait peut-être mérité de recevoir une lettre de remerciements anonyme de la part d'un de ses anciens élèves pour lui confier ô combien elle a pu marquer sa scolarité et plus encore, signé "un bibliothécaire à rayures" par exemple...Kadjagoogoo a écrit:
Je n'ai en effet plus lu un bouquin intégralement avant la seconde – où L'Étranger de Camus, concis et cinglant, répara quelque peu les dégâts d'antan, pour me réconcilier avec cette activité si dangereuse : lire.
Rien de définitif ni de totalement gâché dans ma pratique culturelle, mais des années perdues dans la défiance butée après cet incident cuisant, que je n'ai donc jamais oublié – la prof, quant à elle, a dû dormir sur ses deux oreilles, à l'antipode de se douter du saccage relatif à son arbitraire choix, et serait consternée de me voir raconter cette dérisoire anecdote ici, un quart de siècle plus tard. Si le trauma (coup porté) fut peut-être anodin et certainement sans intention mauvaise délibérée, la précision de mon récit signe le traumatisme (persistance de la perception affective du coup porté).
Et si j'insiste pour vous rapporter ce témoignage, ce n'est pas tant pour accabler Madame S. (hypermnésie qui me fait me souvenir de son patronyme à consonance italienne ; et de son visage, de sa voix voilée, de cette vulgarité lasse qu'ils dégageaient), cette pauvre prof qui pensait faire équitablement son job. Non, si j'en parle, c'est que ma scolarité n'a finalement guère survécu à ce moment-là, quand j'y pense. J'ai passé mon brevet quasiment sous assistance respiratoire (le toubib, bien embarrassé, avait parlé d'une coqueluche tardive, à défaut de pouvoir comprendre pourquoi je perdais ainsi le souffle sur le chemin de l'école et gênais les cours par mes irrépressibles quintes de toux sèches). Et dès l'année suivante, l'embellie du roman de Camus ne fut qu'un feu de paille. Assez symptomatiquement, je ne me souviens avec acuité que de sa fin : ce magistral monologue révolté d'un homme mutique qui libérait enfin là sa parole inhibée pour dire sa vérité et son mépris exacerbé de l'hypocrisie sociétale. A cette époque, je n'avais pas beaucoup parlé, moi non plus. Peut-être que la lecture, depuis devenue une pratique amie, délivrée du crible académique et autres objectifs chiffrés, m'a épargné d'avoir à basculer dans la criminalité ou le suicide. Elle n'a pas empêché la dépression chronique et les passions tristes, mais comme on l'a vu plus haut (Cioran et Miller), c'est tant pis, tant mieux.
La lecture (définitivement apprivoisée grâce à ma passion post-adolescente pour Stephen King) m'aura en tout cas permis de devenir bibliothécaire durant vingt ans ! Voilà pour répondre à ta question.
Absolument, tu l'as dis dans cette première phrase, l'école devrait être un support bienveillant, et non un moule qui formate et décourage les plus vaillants.Kadjagoogoo a écrit:
Idéalement, l'école ne devrait pas rassasier mais donner faim. Et je crois qu'elle travaille hélas d'une part à épuiser la curiosité intellectuelle des plus « normaux », qui cessent traditionnellement tout apprentissage significatif après la période où ils sont contractuellement invité à se gaver méthodiquement de matières ; et d'autre part, elle a ce pouvoir délétère de sevrer prématurément le jeune (sur)doué, qui se verra souvent découragé - « arrête de faire ton intéressant ! » - et écœuré par un enseignement et des approches rédhibitoires.
Ignoble !!!Kadjagoogoo a écrit:
Sa maîtresse, ignorante et impuissante face à ce phénomène, l'avait en effet confiné, depuis des mois, au fond de la classe, son bureau tourné face au mur (!), pour l'isoler de ses petits camarades qu'il « perturbait » en répondant systématiquement aux questions posées à la classe. Le gamin vivait manifestement mal cet ostracisme, qui lui avait faire implorer sa mère : « Maman, y a une bête dans ma tête ; faut la tuer... »
La guerre contre soi... J'ai cet espoir : les enfants précoces d'aujourd'hui, mieux recensés, mieux détectés que jadis (on n'en parlait guère à mon époque, si peu vigilante et réactive en la matière) et mieux accompagnés par un corps médical et enseignant plus éclairés sur la question, ils la gagneront plus sûrement, cette guerre, que ceux des générations précédentes qui devaient la mener seuls, avec son cortège de suicides et autres auto-sabotages (auto-mutilations symboliques).
J'espère aussi tout comme toi que les petits zèbres de demain s'en sortiront plus aisément que ceux d'hier ; quant à aujourd'hui, je ne crois pas que l'information soit encore suffisante, et je constate beaucoup de personnes qui se croient "fins psychologues" alors qu'en réalité ils court-circuitent le diagnostic et /ou font parfois beaucoup de dégâts (je pense notamment aux zèbres non reconnus et étiquettés pathologiques)
C'est étrange quand-même...En étant salarié même dans le public, si le départ n'est pas à ton initiative tu devrais avoir une indemnisation (tout dépend du régime bien-sûr, certaines institutions cotisent à Pôle Emploi et tout est géré par eux par la suite, ou alors c'est l'institution qui t'indemnise directement, mais tu devrais normalement avoir une solution il me semble ?)Kadjagoogoo a écrit:
Pas de malentendu, surtout : je ne tire aucun mérite de ne pas avoir connu le chômage. Déjà, si je ne l'ai pas connu et ne pourrait pas le connaître, c'est mon statut spécifique qui le veut : même en cas de révocation (licenciement pour faute grave ou lourde), je ne toucherai pas le chômage, n'ayant logiquement jamais cotisé à cet effet.
J'étais dans le graphisme et je me tourne vers l'événementiel pour répondre à ta question, mais je préfère rester vague sur le sujet.Kadjagoogoo a écrit:
Hortense : puis-je savoir depuis quel domaine exactement de la communication te reconvertis-tu (actuellement ?) ? Et vers quel autre domaine, donc ?
Hahaha C'est bien, tes efforts finiront par payer j'imagine : "qui a la volonté a la force" il parait ! Je ne connais pas Pascal Bouaziz mais j'écouterais à l'occasion. De mon côté, j'ai des goûts assez variés mais mon identité musicale reste très rock on va dire mais j'aime aussi Charles Trenet par moment, IAM à d'autres, et parfois un petit son plus electroniqueKadjagoogoo a écrit:
J'ai d'ailleurs paradoxalement pondu ce roman en écoutant en boucle l'album Haïkus de Pascal Bouaziz (ça, c'est pour répondre à ta question sur mes goûts musicaux ! Une sympathique question que je te retourne, bien évidemment), le principe même de ces courts poèmes japonais minimalistes étant censé m'inspirer un style plus ramassé et succinct. Mais le laconisme attendra donc ! (Mais j'ai bon espoir : juste avant de poster cette missive babylonienne sur ton fil, j'ai posté deux très brefs messages sur d'autres fils, ouf ! Le signe indien serait-il enfin vaincu !? Huhu )
Tu as raison, c'est vrai, mais il faut garder à l'esprit que rien n'est jamais perdu et que il y a toujours des portes qui s'ouvrent quand d'autres se referment, ils suffit juste de les trouver (et j'ai une petite expérience de contractuelle dans la fonction publique d'ailleurs, donc je vois très bien ! J'ai détesté )Kadjagoogoo a écrit:
Nos affinités de vécu et de sensibilité se déploient donc autour de ces thèmes : la rupture brutale avec le groupe amical ; le sentiment d'étrangeté parmi nos congénères (camarades de classe), qui ne sont donc pas nos « semblables » ; la désertion successive des sphères scolaire et professionnelle ; défiance à l'autorité parentale (ta mère, mon père ; une défiance qui aura trouvé sa réitération plus tardive face à ma direction) ; les institutions d’État (l'école pour toi ; la fonction publique pour moi) qui se lassent de nous, nous poussent vers la sortie, nous éjectent inexorablement...
Merci pour ces échanges en tout cas, c'était avec grand plaisir Je te dis à très vite au détour d'un topic ou ici à l'occasion ! Bien à toiKadjagoogoo a écrit:
Je comprends parfaitement qu'il faille du temps pour répondre – regarde ce délai dans ma réponse (à croire que j'ai fait aussi long et quasi-exhaustif pour compenser celui-ci, huhu !). Aussi, prends tout ton temps pour commenter éventuellement ceci, si le cœur t'en dit, si tu trouves par chance matière à résonance : je serai ravi de recevoir un écho de ta part, encore une fois.
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Re: Premiers pas dans la savane !
Merci pour votre accueil Yoda300 et Sankookai !
Merci de ce petit mot Sankookai, j'ai du voir ta présentation il me semble, je vais aller me rafraîchir la mémoire de ce pas !
Oui n'est-ce pas, on se sent moins seul quand on est compris par d'autres, quand on a des forces ou des failles en commun...
Quant à ta reconversion, dans quel domaine professionnel étais-tu avant ? Pour ma part j'étais graphiste mais je me reconvertis dans l'événementiel, envie de changer un peu car je suis arrivée au bout d'un cycle je pense, besoin de renouveau !
Au plaisir de te lire alors !
sankookai a écrit:Bonjour Hortense blue, bienvenue dans la savane,
Je trouve ta présentation très touchante. Je me retrouve dans certains de tes errements... c'est bizarre mais ça me fait du bien de lire que d'autres ont pu être touchés durablement par des professeurs "maladroits", dixit les nonhp. J'ai appris à me construire en me pensant "anormale". Maintenant j'apprends à faire le chemin inverse d'une certaine manière.
Je suis aussi en reconversion et aussi dans la com', avec plaisir pour partager avec toi sur le sujet si tu en as envie?
A bientôt!
Merci de ce petit mot Sankookai, j'ai du voir ta présentation il me semble, je vais aller me rafraîchir la mémoire de ce pas !
Oui n'est-ce pas, on se sent moins seul quand on est compris par d'autres, quand on a des forces ou des failles en commun...
Quant à ta reconversion, dans quel domaine professionnel étais-tu avant ? Pour ma part j'étais graphiste mais je me reconvertis dans l'événementiel, envie de changer un peu car je suis arrivée au bout d'un cycle je pense, besoin de renouveau !
Au plaisir de te lire alors !
Hortense Blue- Messages : 68
Date d'inscription : 28/04/2017
Age : 37
Localisation : Isère
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum