Déficit d'inhibition latente et rapport au corps
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Déficit d'inhibition latente et rapport au corps
Bonjour,
J'ai été diagnostiqué surdoué il y a 6 mois. Le rapport fait également mention du « déficit d'inhibition latente ». (voir la description ici).
Depuis, j'ai commencé un travail avec une psy, qui a vite mis en évidence une très forte tendance à la rationalisation, et une incapacité (ou refus inconcient) de vivre physiquement (et même à décrire verbalement mes émotions). Ayant commencé une pratique régulière de la méditation il y a deux ans, j'ai quand même commencé à identifier l'apparition de certaines émotions, mais ce n'est qu'un début timide. Récemment, j'ai consulté un osthéopate pour des douleurs dans le dos et même constat : je dois apprendre à accueillir physiquement mes émotions et à les vivre.
Le problème dont j'ai pris conscience récemment, c'est que je me coupe de mes sensations pour me protéger des émotions mais aussi du trop grand flux d'informations. Par exemple, pour pouvoir écouter quelqu'un dans un environnement bruyant, je vais résister (le mot est faible) physiquement pour maintenir mon attention sur la discussion. Souvent, je me coupe de plusieurs sens pour mieux en exploiter d'autres (pour la musique, je ferme les yeux pour me concentrer à la fois sur les sensations auditives et physiques), lors de réflexions mathémations d'ordre géométrique, il m'arrive d'avoir le regard (les yeux ouverts) dans le vide car je vois devant moi une représentation visuelle du problème, quand je réfléchis je peux ne pas du tout me rendre compte de ce qui se passe autour (même un truc assez flagrant).
Le problème pour lequel je cherche vos récits, vos conseils si vous êtes passés par là, est le suivant : pour pouvoir vivre mes émotions (et retrouver une vie équilibrée et avoir de l'énergie), je dois apprendre à ne plus filtrer mes sensations physiques (et plus généralement les perceptions issues de tous mes sens). J'ai donc commencé à faire cela, d'abord dans un environnement calme, puis sur un banc dans un place publique. A chaque fois que je m'applique à baisser mes barrières sensorielles, je commence à me sentir d'abord plus conscient de mes sensations mais cela se transforme vite en bombardement sensoriel de plus en plus fort si bien qu'un moment j'ai presque l'impression que la pression dans ma boîte crânienne augmente et que je vais finir par faire une crise d'épilepsie, si bien que la plupart du temps j'arrête l'expérience. Les deux fois où j'ai continué, la pression a augmenté de plus en plus vite, puis s'est relâchée brusquement, et alors je me suis senti plus détendu et vivant que jamais (mais la sensation s'estompe après quelques minutes, sûrement car inconsciemment je recommence à filtrer). C'est à la fois encourageant et très stressant, je me demande si c'est bon pour ma santé et si on peut apprendre à gérer cela.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà vécu cela ou se reconnaissent même partiellement dans ce récit ? Si vous avez des infos ou souhaitez juste partagé votre ressenti, je suis tout ouïe. Merci d'avance
J'ai été diagnostiqué surdoué il y a 6 mois. Le rapport fait également mention du « déficit d'inhibition latente ». (voir la description ici).
Depuis, j'ai commencé un travail avec une psy, qui a vite mis en évidence une très forte tendance à la rationalisation, et une incapacité (ou refus inconcient) de vivre physiquement (et même à décrire verbalement mes émotions). Ayant commencé une pratique régulière de la méditation il y a deux ans, j'ai quand même commencé à identifier l'apparition de certaines émotions, mais ce n'est qu'un début timide. Récemment, j'ai consulté un osthéopate pour des douleurs dans le dos et même constat : je dois apprendre à accueillir physiquement mes émotions et à les vivre.
Le problème dont j'ai pris conscience récemment, c'est que je me coupe de mes sensations pour me protéger des émotions mais aussi du trop grand flux d'informations. Par exemple, pour pouvoir écouter quelqu'un dans un environnement bruyant, je vais résister (le mot est faible) physiquement pour maintenir mon attention sur la discussion. Souvent, je me coupe de plusieurs sens pour mieux en exploiter d'autres (pour la musique, je ferme les yeux pour me concentrer à la fois sur les sensations auditives et physiques), lors de réflexions mathémations d'ordre géométrique, il m'arrive d'avoir le regard (les yeux ouverts) dans le vide car je vois devant moi une représentation visuelle du problème, quand je réfléchis je peux ne pas du tout me rendre compte de ce qui se passe autour (même un truc assez flagrant).
Le problème pour lequel je cherche vos récits, vos conseils si vous êtes passés par là, est le suivant : pour pouvoir vivre mes émotions (et retrouver une vie équilibrée et avoir de l'énergie), je dois apprendre à ne plus filtrer mes sensations physiques (et plus généralement les perceptions issues de tous mes sens). J'ai donc commencé à faire cela, d'abord dans un environnement calme, puis sur un banc dans un place publique. A chaque fois que je m'applique à baisser mes barrières sensorielles, je commence à me sentir d'abord plus conscient de mes sensations mais cela se transforme vite en bombardement sensoriel de plus en plus fort si bien qu'un moment j'ai presque l'impression que la pression dans ma boîte crânienne augmente et que je vais finir par faire une crise d'épilepsie, si bien que la plupart du temps j'arrête l'expérience. Les deux fois où j'ai continué, la pression a augmenté de plus en plus vite, puis s'est relâchée brusquement, et alors je me suis senti plus détendu et vivant que jamais (mais la sensation s'estompe après quelques minutes, sûrement car inconsciemment je recommence à filtrer). C'est à la fois encourageant et très stressant, je me demande si c'est bon pour ma santé et si on peut apprendre à gérer cela.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà vécu cela ou se reconnaissent même partiellement dans ce récit ? Si vous avez des infos ou souhaitez juste partagé votre ressenti, je suis tout ouïe. Merci d'avance
Dernière édition par JaEwOn le Lun 1 Mai 2017 - 2:02, édité 1 fois (Raison : corrections de typos)
JaEwOn- Messages : 8
Date d'inscription : 19/02/2017
Age : 34
Localisation : Lyon
Re: Déficit d'inhibition latente et rapport au corps
C'est la définition du déficit d'IL, non ?Le problème dont j'ai pris conscience récemment, c'est que je me coupe de mes sensations pour me protéger ... du trop grand flux d'informations.
Ne pas filtrer, ce ne sera pas possible, tu es comme tu es...
Maintenant, j'essaie au maximum de gérer ce qu'il y a autour de moi pour privilégier les bonnes sensations et réduire les mauvaises. L'environnement de vie est très important : je sais que je tolère mieux les ambiances avec beaucoup de sensations si je ne suis pas déjà saturée en allant affronter l'ambiance bruyante donc si mon quotidien est "calme". Je fais en sorte de choisir un lieu de vie calme, avec une vue apaisante, un peu minimaliste pour ne pas avoir trop de trucs visuels. Attention, calme mais ne veut pas dire "en caisson de privation sensorielle", il faut garder un "bruit de fond" pour ne pas que le cerveau règle le seuil de détection très bas puis sature quand le niveau remonte (cela m'a été conseillé par un audioprothésiste à qui j'ai parlé de mon hyperacousie) (métaphore pour les sons mais valable pour tout).
J'apprends aussi à "jouer avec" les mauvaises sensations pour me "dépasser", me glisser dans des rôles : les chaussures qui serrent en entretien d'embauche m'aident à me mettre dans la peau d'une pro, le jean serré qui me fait féminine, etc. Tout en contrôlant : j'ai les belles chaussures en entretien mais je les ai testés avant et j'ai une paire de baskets/ballerines en dépannage dans le sac, j'écoute de la musique mais je peux arrêter si besoin...
Shamrock- Messages : 936
Date d'inscription : 13/12/2012
Age : 39
Localisation : Alsace
Re: Déficit d'inhibition latente et rapport au corps
Attention (c'est mon troisième avertissement consécutif, ce soir : je sens que ma participation à se forum se dérègle sensiblement ! ) : je ne vais pas faire là un commentaire aussi rigoureux, précis et constructif que celui, impeccable, de Shamrock. Mais bon, sait-on jamais si mon goût prononcé et envahissant pour la cross-fertilization pouvait t'être profitable, JaEwOn.
J'en profite pour te remercier, avant d'oublier, parce que tu m'as permis, grâce à ton post, de compléter l'hypothèse de l'origine – s'il en fallait une – de cette hypermnésie qui est une caractéristique si prégnante, chez moi – et qui tend presque à cette fameuse chimère : la mémoire eidétique. Sans parler du fait qu'il m'est précieux de comprendre là que je fais apparemment partie de la population possédant un niveau d'inhibition latente oscillant entre le faible et le moyen, selon mes besoins et les nécessités contextuels. Par exemple, là, j'ai lu vos posts en poursuivant parallèlement plusieurs tâches amorcées, dont l'écoute absorbante d'un de mes albums favoris – de chanson française, très volubile en termes de paroles, donc pas si compatible avec la lecture, avec la potentialité élevée de parasitages sensoriels et autres télescopages cognitifs en perspective !
Le truc des yeux dans le vague au climax du processus réflexif, j'aime à croire que c'est assez commun, non ? J'avais lu qu'il y a même une signification spécifique à nos absences, selon que notre regard se perd vers le haut, vers le bas, la gauche ou la droite – pour dire !
En tout cas, je crois connaître ce que tu décris là : est-ce que la sensation de fixation opaque du regard s'accompagne chez toi aussi d'agréables fourmillement diffus, irradiant depuis la nuque ?
Oups, désolé, je te vole sans vergogne la vedette, JaEwOn !
Pour me faire pardonner cet égarement, je vais y aller de quelques propositions plus concrètes – enfin, façon de parler, huhu ! Tu vas voir...
Concernant cette difficulté à canaliser tes sensations, tu m'inspires ce parallèle avec Cyclope, le leader mutant des X-Men, dont le super-pouvoir consiste en un laser visuel surpuissant, qui s'active dès l'instant où ses yeux s'ouvrent ; des rafales d'énergie phénoménales qu'il ne peut juguler et orienter précisément qu'à l'aide d'un outil spécifique : une visière ou des lunettes spéciales dont les verres sont composés de quartz-rubis.
Cela va te sembler artificiel de penser la chose ainsi, mais si tu pouvais te figurer un tel instrument imaginaire pour ton propre usage – et j'aime à croire que l'adepte de la médiation que tu es pourrait mieux se prêter à cet exercice-stratagème qu'un autre –, un tel moyen de contrôler ce formidable rayonnement intellectuel qui jaillit involontairement de toi, si tu pouvais essayer de le domestiquer, de le rendre toujours plus volontaire et conscient, ce serait en quelque sorte ton amulette en quartz-rubis – et non pas ta kryptonite, celle qui annihile les super-pouvoirs de Superman. Au contraire : en te focalisant – par le biais d'exercices, pourquoi pas – sur un seul objet de réflexion à la fois, sur un seul support de pensée, tu pourrais obtenir des résultats concluants, je crois.
Je vais également te faire une autre suggestion, potentiellement libératoire : le pianiste de génie (d'aucuns parlaient d'autisme Asperger à son propos) Glenn Gould avait besoin de contraintes sonores parasitant son apprentissage et sa pratique instrumentale, comme on le découvre ici de façon assez édifiante : https://books.google.fr/books?id=mh_vluv3VPgC&pg=PA65&lpg=PA65&dq=glenn+gould+aspirateur+bobin&source=bl&ots=MofY_efeN3&sig=tu-gSzOEA6mVeR2yHl-B9Lh5O4s&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwixt-Sx9ODSAhVD6RQKHWzgCm8Q6AEILjAD#v=onepage&q=glenn%20gould%20aspirateur%20bobin&f=false
(Je t'invite ici à lire de « Nous remarquons également... » à « Cela vous met à part. (Gould) » Voire plus loin en amont et/ou en aval, si le sujet t'intéresse comme j'espère qu'il le fera.)
Pourquoi pas mettre en place, selon tes besoins et préférences, un certain dispositif pour contraindre ton intelligence encombrée de sensibilité (intelligence et sensibilité : les deux faces d'une même pièce, dans la problématique HP qui nous occupe là), pour la contrarier de telle sorte que, empêchée dans sa liberté si mal employée, elle puisse donner sa pleine puissance moins sauvagement, plus efficacement, dans un carcan paradoxalement libérateur ? André Gide le disait bien : « L'art naît de la contrainte. » Et nous pouvons sans doute penser que cette affirmation peut s'appliquer à la science et à la pensée en générale.
Dans l'espoir d'avoir pu t'être utile, ne serait-ce qu’infinitésimalement. En tout cas, tu l'auras été pour moi – considérablement – et je te remercie encore pour l'initiative de ce topic.
Juste, question bête mais : pourquoi est-ce que tu mets un lien vers l'article en anglais ? Est-ce que cela dit quelque chose de ta singularité HP ? Nan parce que je trouve personnellement que la lecture de ce texte dans sa version française est nettement plus aisée et reposante. Et comme tu parlais justement de surmenage sensoriel et intellectuel, je me disais que... Que tu devais être parfaitement bilingue, donc !JaEwOn a écrit:« déficit d'inhibition latente ». (voir la description ici).
J'en profite pour te remercier, avant d'oublier, parce que tu m'as permis, grâce à ton post, de compléter l'hypothèse de l'origine – s'il en fallait une – de cette hypermnésie qui est une caractéristique si prégnante, chez moi – et qui tend presque à cette fameuse chimère : la mémoire eidétique. Sans parler du fait qu'il m'est précieux de comprendre là que je fais apparemment partie de la population possédant un niveau d'inhibition latente oscillant entre le faible et le moyen, selon mes besoins et les nécessités contextuels. Par exemple, là, j'ai lu vos posts en poursuivant parallèlement plusieurs tâches amorcées, dont l'écoute absorbante d'un de mes albums favoris – de chanson française, très volubile en termes de paroles, donc pas si compatible avec la lecture, avec la potentialité élevée de parasitages sensoriels et autres télescopages cognitifs en perspective !
Comme l'a judicieusement noté Shamrock, il y a comme un paradoxe apparent dans ce que tu nous expliques là, cette tension entre ton déficit d'inhibition latente et, nonobstant, ta capacité à suspendre malgré tout ce « handicap » pour rester efficient sur le plan cognitif. Est-ce à dire que ton seuil d'inhibition latente reste, malgré ce déficit accusé, assez haut ? En effet, tu me sembles particulièrement performant pour un déficitaire...JaEwOn a écrit:Le problème dont j'ai pris conscience récemment, c'est que je me coupe de mes sensations pour me protéger des émotions mais aussi du trop grand flux d'informations. Par exemple, pour pouvoir écouter quelqu'un dans un environnement bruyant, je vais résister (le mot est faible) physiquement pour maintenir mon attention sur la discussion. Souvent, je me coupe de plusieurs sens pour mieux en exploiter d'autres (pour la musique, je ferme les yeux pour me concentrer à la fois sur les sensations auditives et physiques), lors de réflexions mathémations d'ordre géométrique, il m'arrive d'avoir le regard (les yeux ouverts) dans le vide car je vois devant moi une représentation visuelle du problème, quand je réfléchis je peux ne pas du tout me rendre compte de ce qui se passe autour (même un truc assez flagrant).
Le truc des yeux dans le vague au climax du processus réflexif, j'aime à croire que c'est assez commun, non ? J'avais lu qu'il y a même une signification spécifique à nos absences, selon que notre regard se perd vers le haut, vers le bas, la gauche ou la droite – pour dire !
En tout cas, je crois connaître ce que tu décris là : est-ce que la sensation de fixation opaque du regard s'accompagne chez toi aussi d'agréables fourmillement diffus, irradiant depuis la nuque ?
Je suis moi aussi – et comme, sans doute, 98% des membres de cette savane – une prodigieuse plaque sensible, perpétuellement happée par les impressions, sensations et autres stimulus vibrionnant à ma surface, pour se frayer promptement un chemin jusque dans les anfractuosités de système de traitement des émotions et données sensitives. Genre : la madeleine de Proust, chez moi, c'est à la chaîne ! Et cela ne fait que s'accentuer avec l'âge, il me semble. Je viens de découvrir, encore grâce à toi, via la lecture de la notice Wikipédia, qu' « un déficit d'inhibition latente peut survenir à la suite d'un choc post-traumatique ou psychologique (tel un accident ou une forte dépression), cela peut aussi se produire « naturellement » (comme la perte de la vue, de l'ouïe...) et ce, à n'importe quel âge, mais aussi tout simplement être naturel (dès la naissance). » Et je me demande si, dans mon cas, il ne s'agirait pas d'un combo. En effet, je suis persuadé de ma précocité dans la carrière de plaque sensitive (des souvenirs intenses, sensoriels, profondément ancrés, depuis mes primes années) ; ma vue a progressivement baissé jusqu'à l'âge adulte, pour faire de moi cette taupe myope qui semble surcompenser par une attention extraordinaire aux détails et à la narration photographique – mon œil de dessinateur exercé ? ; et cette interminable dépression, depuis une décennie, qui n'en finit plus de sculpter mes récepteurs cognitivo-sensoriels, ce joyeux maelström...JaEwOn a écrit:Le problème pour lequel je cherche vos récits, vos conseils si vous êtes passés par là, est le suivant : pour pouvoir vivre mes émotions (et retrouver une vie équilibrée et avoir de l'énergie), je dois apprendre à ne plus filtrer mes sensations physiques (et plus généralement les perceptions issues de tous mes sens). J'ai donc commencé à faire cela, d'abord dans un environnement calme, puis sur un banc dans un place publique. A chaque fois que je m'applique à baisser mes barrières sensorielles, je commence à me sentir d'abord plus conscient de mes sensations mais cela se transforme vite en bombardement sensoriel de plus en plus fort si bien qu'un moment j'ai presque l'impression que la pression dans ma boîte crânienne augmente et que je vais finir par faire une crise d'épilepsie, si bien que la plupart du temps j'arrête l'expérience. Les deux fois où j'ai continué, la pression a augmenté de plus en plus vite, puis s'est relâchée brusquement, et alors je me suis senti plus détendu et vivant que jamais (mais la sensation s'estompe après quelques minutes, sûrement car inconsciemment je recommence à filtrer). C'est à la fois encourageant et très stressant, je me demande si c'est bon pour ma santé et si on peut apprendre à gérer cela.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà vécu cela ou se reconnaissent même partiellement dans ce récit ? Si vous avez des infos ou souhaitez juste partagé votre ressenti, je suis tout ouïe. Merci d'avance
Oups, désolé, je te vole sans vergogne la vedette, JaEwOn !
Pour me faire pardonner cet égarement, je vais y aller de quelques propositions plus concrètes – enfin, façon de parler, huhu ! Tu vas voir...
Concernant cette difficulté à canaliser tes sensations, tu m'inspires ce parallèle avec Cyclope, le leader mutant des X-Men, dont le super-pouvoir consiste en un laser visuel surpuissant, qui s'active dès l'instant où ses yeux s'ouvrent ; des rafales d'énergie phénoménales qu'il ne peut juguler et orienter précisément qu'à l'aide d'un outil spécifique : une visière ou des lunettes spéciales dont les verres sont composés de quartz-rubis.
Cela va te sembler artificiel de penser la chose ainsi, mais si tu pouvais te figurer un tel instrument imaginaire pour ton propre usage – et j'aime à croire que l'adepte de la médiation que tu es pourrait mieux se prêter à cet exercice-stratagème qu'un autre –, un tel moyen de contrôler ce formidable rayonnement intellectuel qui jaillit involontairement de toi, si tu pouvais essayer de le domestiquer, de le rendre toujours plus volontaire et conscient, ce serait en quelque sorte ton amulette en quartz-rubis – et non pas ta kryptonite, celle qui annihile les super-pouvoirs de Superman. Au contraire : en te focalisant – par le biais d'exercices, pourquoi pas – sur un seul objet de réflexion à la fois, sur un seul support de pensée, tu pourrais obtenir des résultats concluants, je crois.
Je vais également te faire une autre suggestion, potentiellement libératoire : le pianiste de génie (d'aucuns parlaient d'autisme Asperger à son propos) Glenn Gould avait besoin de contraintes sonores parasitant son apprentissage et sa pratique instrumentale, comme on le découvre ici de façon assez édifiante : https://books.google.fr/books?id=mh_vluv3VPgC&pg=PA65&lpg=PA65&dq=glenn+gould+aspirateur+bobin&source=bl&ots=MofY_efeN3&sig=tu-gSzOEA6mVeR2yHl-B9Lh5O4s&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwixt-Sx9ODSAhVD6RQKHWzgCm8Q6AEILjAD#v=onepage&q=glenn%20gould%20aspirateur%20bobin&f=false
(Je t'invite ici à lire de « Nous remarquons également... » à « Cela vous met à part. (Gould) » Voire plus loin en amont et/ou en aval, si le sujet t'intéresse comme j'espère qu'il le fera.)
Pourquoi pas mettre en place, selon tes besoins et préférences, un certain dispositif pour contraindre ton intelligence encombrée de sensibilité (intelligence et sensibilité : les deux faces d'une même pièce, dans la problématique HP qui nous occupe là), pour la contrarier de telle sorte que, empêchée dans sa liberté si mal employée, elle puisse donner sa pleine puissance moins sauvagement, plus efficacement, dans un carcan paradoxalement libérateur ? André Gide le disait bien : « L'art naît de la contrainte. » Et nous pouvons sans doute penser que cette affirmation peut s'appliquer à la science et à la pensée en générale.
Dans l'espoir d'avoir pu t'être utile, ne serait-ce qu’infinitésimalement. En tout cas, tu l'auras été pour moi – considérablement – et je te remercie encore pour l'initiative de ce topic.
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
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