Crise d'égo.

Il y a des jours ou ça va, et puis d'autre ou la vie devient insupportable. Bien-sur, chaque jour qui passe est rythmée par la mélodie constante de l'anxiété mais la plupart du temps c'est OK.
Aujourd'hui, ça va pas. ça va pas du tout. Je souffre de ma solitude et cet état d'isolement dans lequel je m'enfonce de plus en plus me consume. Cependant, j'ai généralement en moi un immense espoir.
Mais le quotidien me pèse. Au lycée, chaque fois que j'ouvre la bouche, je me sens rejetée. Tout ce que je ressens est dénigré. Ils me disent que mes rêves sont trop hauts et que je suis "possédée" ou autiste. Avec les profs, ça se passe mal. Ils me trouvent trop arrogante et souvent, ça fritte (surtout avec les femmes). Il n'y à qu'un prof que j'admire beaucoup et avec qui ça se passe merveilleusement. Etrangement, ses cours sont vraiment passionnants, contrairement aux autres dans lesquels je me sens totalement ennuyée.
J'ai des notes moyennes et c'est pour cette raison que mon ennui n'est pas justifié pour eux.
Je suis allée voir quelque fois l'infirmière scolaire lorsque je ne me sentais vraiment pas d'aller en cours. Mais je ne sais pas comment lui expliquer que je ne ressens rien, ou alors je ressens trop. Elle m'a simplement conseillé d'aller voir un psy et m'a dit que je semblais bouillonnante.

La plupart des gens, je les trouve idiots. Les autres, je les pense trop intelligents pour me mesurer à eux.
Je me sens comme une grosse merde, je ne fais rien de ma vie. Je n'ai rien envie de faire. J'ai le sentiment d'être insuffisante et je veux du plus profond de moi être heureuse mais je souffre tellement. Je n'ai pas d'énergie pour vivre.
Ma sensibilité est également très handicapante. Je ne supporte pas, par exemple d'entendre les gens respirer. Je peux entrer dans une rage folle pour cette raison. Aussi, il m'arrive de pleurer quand une porte claque. Il m'est totalement impossible de rester dans une pièce seule avec quelqu'un plus d'une heure (même mes parents.) Cependant, lorsqu'il y a plusieurs personnes j'aime beaucoup. C'est ridicule et je me dégoute de ressentir cela. J'ai souvent des crises de larmes inexpliquées (quand je m'ennuie ou que je juge les gens idiots.)

Enfin voila. Présentement, je me sens coupée du monde, je suis fatiguée de douter tout le temps de tout.
Les vacances arrivent et je devrais me réjouir. Mais je suis terrorisée. Le vide est mon ennemi et l'ennui me plonge dans des états extrème de déprime. Je suis perdue. Je ne sais plus rien.

.

Mes parents sont également des zèbres. Mon père est dans le déni total de la sensibilité et veut vivre normalement. Quant à ma mère, elle comprend et c'est à elle que je parle. Elle m'a proposé une descolarisation à plusieurs reprise mais je pense que n'ayant aucun lien social, cela ne me serait pas bénéfique. Merci de ta réponse.

.

Ton message me parle beaucoup, car en ce moment je vis un peu la même chose que toi. Tu as bien fait d'aller parler à l'infirmière scolaire, je sais que c'est une démarche parfois difficile qui demande du courage. Je pense que le conseil de l'infirmière est bon à prendre et je te conseille de consulter un spécialiste. Mais ce que tu me dis de toi m'évoque les symptômes d'une déprime, d'un mal-être profond, qu'il ne faut pas laisser s'installer et évoluer. Je ne sais pas où tu habites ni ce que l'on t'a conseillé, mais peut-être pourrais-tu te tourner vers un CMP (centre médico-psychologique). Il y en a à peu près partout, et ça a l'avantage d'être gratuit. Je ne sais pas s'ils sont tous bons, et je sais qu'il faut parfois attendre longtemps avant de rencontrer un psychologue, mais tu peux facilement rencontrer un(e) infirmier(e) psy, à qui tu pourras parler de ton mal-être. C'est déjà un début et ça fait du bien.

La déscolarisation, j'y suis passée, et en effet, j'ai commencé à m'isoler, ce qui a rendu toute interaction avec le "monde extérieur" encore plus difficile. Mais les interactions sociales ne se résument pas qu'à l'école. Tu peux très bien ne plus aller au lycée si tu t'y sens mal, mais continuer à fréquenter des gens dans un cadre extra-scolaire. As-tu une passion, une activité, que tu pourrais exercer avec d'autres, dans un groupe ? Dans tous les cas, c'est à toi de prendre la décision.

Bon courage pour la suite.

Bonsoir Csilla, tout d'abord merci beaucoup pour cette réponse très développée. C'est à dire que lorsque je suis "capable" d'en parler à quelqu'un, je vais très bien et n'en voit donc pas nécessairement la nécessité. Quand je vais mal, je suis totalement comme coupée du reste du monde. J'avoue que l'autre de mes excuses est que j'ai extrêmement peur d'être détectée Aspie...

Pour la sociabilisation oui j'ai des passions (théâtre) et les théâtreux sont généralement des gens géniaux et passionnants.

J'ai vu que tu avais 21 ans, alors peut-être as-tu eu ton bac par correspondance?