Que tu lises en moi ?

Comme dans un livre ouvert, comme si mes émotions, mes pensées dégoulinaient partout à l'exterieur de mon corps.. Comme une transpiration de peurs, de questions, de doutes ou parfois de bonheur...

Ca vous arrive d'avoir parfois la sensation que vous sentez tellement fort certaines choses, que ça se voie à l'extérieur ? Que les gens puissent lire en vous ? Sentir ce que vous ressentez ? J'irai mm presque jusqu'a dire : entendre ce que vous pensez ? Je sais bien que non dans le sens ou je ne pense quand mm pas être folle complètement lol mais cette sensation vous dit qqch ?

Une peur qu'on puisse lire en vous ? Je ne parle pas de peur de faire tomber un masque ou lâcher certaines barrieres mais vraiment une peur parfois presque soudaine d'avoir PEUR de faire ressentir trop de choses à l'autre mm sans rien dire ???

Je sais pas si c'est ça exactement, je pense que c'est un peu différent.

J'ai l'impression parfois que mes émotions débordent et éclaboussent les autres. Je n'arrive pas forcément à gérer, je me retrouve à être très loquace, sur moi, je me vois envahissante.
C'est pas période, je vois des fois l'incohérence de mon comportement, ça m'angoisse, j'ai honte, du coup je suis pire ^^
Et j'ai alors l'impression qu'on me juge.

Ceci dit, je me sens qd même jugée par tout le monde, à moins que je reste dans mon rôle.

Je vois bien ce que tu veux dire et merci beaucoup pour ta réponse... Je pense qu'effectivement, mon sentiment est surement un peu plus "poussé" dans le sens ou ce n'est pas une peur générale du jugement des autres me concernant mais plus précis genre je suis super anxieuse pour un truc : eh bah mon anxiété peut être tellement foooorte que j'ai l'impression qu'on l'a voit a l'extérieur en fait... que mes emotions dégoulinent...

Bonjour,

Je voyais plus cela comme un " Défaut de théorie de l'esprit". Ce que tu décris, Paradoxa, me parle beaucoup et je l'ai maintes fois ressenti. C'est assez perturbant, parce que cette impression reste vivace. Cette (souvent fausse) croyance que l'autre voit en nous, comme si il était nous presque, puisque l'on imagine qu'il peut lire nos pensées, qu'il sait qui l'on est, ce que l'on ressent, ou les émotions qui nous traversent etc. J'ai longtemps trainé cette vision des choses et puis, en mûrissant et avec l'apprentissage je dirais (en ce qui concerne la compréhension de l'autre, des limites soi/autrui, notamment), ces impressions se sont largement atténuées. Je me fourvoie peut-être mais en tout cas, tu n'es pas la seule à "subir" ce genre de choses, si ça peut te "rassurer" ^^

ca me rassure ENORMEMENT . Ta réponse m'a fait beaucoup beaucoup de bien. Merci infiniment . Comment ça s'est atténué chez toi ? Je sais pas si tu aurai envie de developper..? Le truc c'est que consciemment, à tete "froide" je suis totalement consciente que l'autre ne PEUT PAS lire en moi, ressentir mes émotions etc tu vois.. mais dans la situation meme, tellement d'émotions qu'elles m'empechent de penser correctement presque...

Pis tu vois a force de lire et de me renseigner beaucoup sur l'hypersensibilité aussi.. ( je viens de cree un poste sur ça aussi dailleurs ), bah d'avoir pu lire que les zebres et leurs empathie EN GROS , peuvent ressentir ce que les autres ressentent, bah je me dis mais... donc c'est possible qu'on ressentent ce que moi je vis ? sais pas si tu vois... du coup, ça aussi ça me perturbe beaucoup... car comme je le dis dans mon autre post, moi j'ai pas l'impression de RESSENTIR ce que l'autre en face ressent, fin ça c'est un autre sujet en fait, jv pas m'éparpiller... ( tu feras peut être pour mon plus grand plaisir un tour sur ce post la lool )

Merci en tout cas

Oui, il y a de ça aussi. J'ai souvent eu la sensation d'être capable de décrypter l'état mental d'une personne, de décoder au travers des signes non-verbaux son ressenti du moment, ou d'une manière générale, de lire en lui grâce à l'observation, l'analyse et ce côté "intuitif", alors j'ai imaginé qu'autrui pouvait également posséder ce genre d'aptitude. Sauf que, je me suis rendue compte au fil du temps que mon analyse était souvent soit incomplète, soit subjective.

Cette croyance que l'on est capable de lire en l'autre m'apparaît pour le coup aussi erronée que celle qui consiste à imaginer qu'autrui puisse le faire vis à vis de nous. Je continue à penser que cette impression tenace trouve ses racines dans un défaut d'apprentissage, sans doute mêlée à une sensibilité exacerbée qui majore la "confusion" que l'on peut ressentir face à cette limite, cette distinction entre l'autre et soi.

Je ne saurais expliquer exactement le processus qui a fait que cette sensation/croyance s'est apaisée. Je pense que c'est à force d'essai/erreur, d'apprentissages et d'acquisitions en ce qui concerne l'empathie et l'écoute de l'autre, et puis, sans doute qu'à force de se persuader que l'on n'est pas tout à fait dans le vrai, cela finit par devenir convaincant ^^ .

Ce que j'avais envie de travailler, c'est cette espèce de souffrance sous-jacente, ou plutôt de malaise, qu'apportent ces croyances subjectives, c'est ce qui m'a sans doute aidé à progresser. Une meilleure compréhension de l'autre, une certaine harmonie et une distanciation, une compréhension de ce qui est soi et de ce qui ne l'est pas, et des prises de têtes inutiles en moins, voilà quelques unes des avancées positives qu'a généré ce travail sur moi.