Impression de décalage permanent

Bonjour,

Je vais essayer d'être claire dans ma façon de dire les choses. J'ai 26 ans et depuis la fin de mon enfance ( période d'insouciance où je ne me prenais pas la tête et où la relation aux autres était spontanée ) je me sens en décalage.
Je ne retrouve pas dans la grande majorité des gens que je croise des similitudes, dans les centres d'intérêts, dans les valeurs... Je ne sais pas comment faire passer l'idée.
Avec quelques surdoués que j'ai croisé sur ma route les choses se passaient bien, je ressentais une forme de sympathie pour eux.
Dès fois je me compare avec les autres de ma tranche d'âge et je les envie pour leur insouciance, bien sût ils ont leurs problèmes mais la relation aux autres est plus simple pour eux.
Je préfère les relations et les discussions avec des personnes plus âgées.
Est ce que vous aussi vous ressentez un fossé entre vous et les personnes non surdouées ?
Quels mots pourriez vous mettre pour décrire cette impression ?
Merci de vos réponses éventuelles

Tangerine

Salut Tangerine, 

Un peu les mêmes que les tiens, parfois fossé, parfois léger écart et souvent incompréhension. Comme si on était sur la même piste de décollage mais qu'on n'allait pas au même endroit. J'ai souvent l'impression de ne pas pouvoir m'accorder avec certaines personnes sur le développement et la finalité des choses. Et puis, le manque d'empathie, cette sacré paire d'oeillère, et de reconnaissance mutuelle est vite usant!

Ceci dit, les surdoués ont également des jours en dedans, pas facile de généraliser complètement.

Perso, ça a toujours été un peu comme ça. Tu (ou vous) arrives quand même à avoir une vie amicale correcte?

Oui, pareil, et même enfant je préférais parler avec des personnes plus âgées que moi -par exemple, mon meilleur copain de maternelle quand j'étais en petite section était en grande section, ou en 6° la discussion était beaucoup plus naturelle avec une fille de 4° ou 3°.
Comme ça ne fait qu'un an que je me suis inscrit ici et que je pense être classable dans les "surdoués", je n'ai jamais envisagé ce décalage comme lié à un "mode de fonctionnement". Et puis j'ai croisé de jeunes surdoués avec lesquels je n'avais pas non plus d'atomes crochus, que je trouve remplis de préjugés mais peu capables de réflexion personnelle, comme des personnes de tous âges bien plus intellos/cultivés/ que moi, ou bien plus rapides que moi dans certains aspects de mon métier (mais alors moins globaux), des personnes visiblement pas Hp-je-sais-pas-quoi qui m'ont beaucoup apporté, qui sont profondes et sensibles...
Alors, j'ai plutôt conclu que nous sommes tous différents, que la société crée des moutons mais que personne n'est cela au fond de lui ; et qu'il est normal de ne pas rencontrer de clones de soi-même, qu'il est tout à fait normal de ne se nourrir que d'un aspect particulier d'une personne, d'avoir des relations enrichissantes limitées à un cadre donné -le travail, les loisirs... Et puis finalement, si l'amitié se noue autour de cet aspect, c'est un moyen d'appréhender autrement l'entièreté de la personne, d'aiguisé notre curiosité sur des choses qui ne nous intéresse pas a priori.
Cependant, parfois il est difficile de ne pas avoir de relations simples et enrichissantes, difficile de s'intégrer dans un groupe, de communiquer parfois -tant comprendre que se faire comprendre. Pour autant, le sentiment de solitude ou d'exclusion n'est à mon avis que notre propre projection, que de notre propre fait -souvent inconscient. J'ai du mal à accepter cela car je ressens encore comme un injustice le fait d'être mis à l'écart ou jugé, alors que j'ai forcément dû le provoquer.
La "reliance" s'apprend. On peut apprendre à ne plus vouloir ou attendre quelque chose d'une relation, à ne plus être demandeur, en manque de quelque chose, à n'être qu'ouverture à ce qui se présente. J'imagine bien cependant que dans des lieux très isolés, peu peuplés, on peut facilement à juste titre se sentir insuffisamment entouré.

Souvent "t'es trop loin", "je te suis pas là", "t'es bizarre" etc...

Toujours en avance pour prédire ce qui va arriver

Merci pour vos réponses

Ma vie amicale est correct sans plus. ( pour répondre à la question de Exxeme ).
Je n'ai pas confiance en moi et il me faut un certain temps , un repère dans la relation, une fois que je suis en confiance et que je vois que la personne m'apprécie je suis plus à l'aise.

La "reliance" s'apprend. On peut apprendre à ne plus vouloir ou attendre quelque chose d'une relation, à ne plus être demandeur, en manque de quelque chose, à n'être qu'ouverture à ce qui se présente. J'imagine bien cependant que dans des lieux très isolés, peu peuplés, on peut facilement à juste titre se sentir insuffisamment entouré. a écrit:

Je trouve que c'est très vrai comme raisonnement. Disons que ça me parle.
Encore merci de vos témoignages je me dis que je ne suis pas la seule...

Pas de soucis, ne t'en fais pas t'es pas seule, mais attention à ne pas devenir une addict du forum comme nous

Peut-être que ce sentiment de décalage relationnel, face à certaines amitiés potentielles, ce sentiment d'attentes parfois déçues, de "pas le même délire", pas le "feeling", est quelque chose d'assez inévitable chez le commun des mortels, même si moindre cependant que chez la personne surdouée. Et peut-être que la marque de la surdance n'est pas tant ce décalage, que le fait de vouloir l'analyser et d'en saisir les tenants et les aboutissants.