Un profil de violé.es?
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ortolan
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Un profil de violé.es?
Bonjour,
Je viens de visionner le téléfilm tiré du récit autobiographique de Flavie Flament " la consolation", sur l'amnésie traumatique qu'elle a vécue suite à un viol alors qu'elle était âgée de 13 ans ( affaire David Hamilton). Lors de la discussion qui a suivi la diffusion du film, il a été question de signes pouvant évoquer chez des adolescents des violences sexuelles vécues et tues ( dépression, TS, conduites à risques, scarifications...).
Les psy et médecins présents parlaient du fait que les personnes violées, compte tenu de ces types de comportements étaient les plus à même de re devenir d'éventuelles victimes de violences sexuelles. ( en adoptant des conduites à risques, en considérant leur corps comme objet, en ressentant un fort sentiment de culpabilité/honte/mésestime etc.). Il a aussi été question de prédateurs et de proies.
D'où la question qui me vient : quand on est violé pour une première fois ( c'est un peu cru de dire les choses comme ça, bien évidemment qu'il n'y a pas systématiquement de réitérations),quelle est la part du hasard ( se trouver au mauvais endroit au mauvais moment) ? Et quels signaux pourrait donc envoyer une victime potentielle aux yeux d'un prédateur sexuel? Quels types de faiblesses?
Et que penser des personnes présentant les signes évoqués précédemment alors qu'ils n'ont pas vécu de violences sexuelles? une même cause peut engendrer divers symptômes, à l'inverse des symptômes identiques peuvent être la résultante de causes différentes. Lesquelles?
Comme à mon habitude, j'ai infiniment plus de questions que de certitudes. Ce questionnement m'est bien évidemment personnel dans une certaine mesure. J'ai dépassé je crois le sentiment d'humiliation, de honte ou de peur. Mais apres 30 années, reste encore celui de culpabilité, qui pointe son bout du nez malsain de temps à autre, et auquel je m'applique de donner une bonne claque pour le repousser dans les bas-fonds d'où il vient..!
D'où mon envie d'essayer de comprendre s'il y a une ou des raisons m'incombant à ce qui m'est un jour arrivé, à ce qui est arrivé à tant d'autres personnes.
Je viens de visionner le téléfilm tiré du récit autobiographique de Flavie Flament " la consolation", sur l'amnésie traumatique qu'elle a vécue suite à un viol alors qu'elle était âgée de 13 ans ( affaire David Hamilton). Lors de la discussion qui a suivi la diffusion du film, il a été question de signes pouvant évoquer chez des adolescents des violences sexuelles vécues et tues ( dépression, TS, conduites à risques, scarifications...).
Les psy et médecins présents parlaient du fait que les personnes violées, compte tenu de ces types de comportements étaient les plus à même de re devenir d'éventuelles victimes de violences sexuelles. ( en adoptant des conduites à risques, en considérant leur corps comme objet, en ressentant un fort sentiment de culpabilité/honte/mésestime etc.). Il a aussi été question de prédateurs et de proies.
D'où la question qui me vient : quand on est violé pour une première fois ( c'est un peu cru de dire les choses comme ça, bien évidemment qu'il n'y a pas systématiquement de réitérations),quelle est la part du hasard ( se trouver au mauvais endroit au mauvais moment) ? Et quels signaux pourrait donc envoyer une victime potentielle aux yeux d'un prédateur sexuel? Quels types de faiblesses?
Et que penser des personnes présentant les signes évoqués précédemment alors qu'ils n'ont pas vécu de violences sexuelles? une même cause peut engendrer divers symptômes, à l'inverse des symptômes identiques peuvent être la résultante de causes différentes. Lesquelles?
Comme à mon habitude, j'ai infiniment plus de questions que de certitudes. Ce questionnement m'est bien évidemment personnel dans une certaine mesure. J'ai dépassé je crois le sentiment d'humiliation, de honte ou de peur. Mais apres 30 années, reste encore celui de culpabilité, qui pointe son bout du nez malsain de temps à autre, et auquel je m'applique de donner une bonne claque pour le repousser dans les bas-fonds d'où il vient..!
D'où mon envie d'essayer de comprendre s'il y a une ou des raisons m'incombant à ce qui m'est un jour arrivé, à ce qui est arrivé à tant d'autres personnes.
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
Desolee! Je ne sais pas comment déplacer ce post, je pensais l'avoir écrit dans une section plus appropriée...
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
Tu peux demander à la modération de déplacer ce sujet.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Un profil de violé.es?
Tu souhaites le mettre où?
Lainie- Messages : 3164
Date d'inscription : 22/07/2015
Localisation : Canterbury plains
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: Un profil de violé.es?
Le regard baissé et le dos courbé se retrouvent aussi chez ceux qui ont le sentiment de n'avoir aucune valeur parce que victime de violence psychologique.
Comme l'a pressenti mrs doubtfull, les mêmes symptômes peuvent se retrouver chez des personnes ayant subi d'autres types de traumatisme.
Comme l'a pressenti mrs doubtfull, les mêmes symptômes peuvent se retrouver chez des personnes ayant subi d'autres types de traumatisme.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Un profil de violé.es?
[size=39]quelle est la part du hasard ( se trouver au mauvais endroit au mauvais moment) ? Et quels signaux pourrait donc envoyer une victime potentielle aux yeux d'un prédateur sexuel? Quels types de faiblesses?[/size]
Le hasard : c'est ça. Etre au mauvais endroit et au mauvais moment.
Quels signes : AUCUN. En aucun cas, tu (pas toi toi, façon de parler) es RESPONSABLE du problème de l'autre. En aucun cas, tu es RESPONSABLE du comportement de l'autre. Une personne qui viole est un «malade mental» et ce n'est pas sa victime qui engendre sa maladie. La victime est une victime./
Faiblesses : je classe cela dans ce que tu appelles «signes».
Le sentiment de culpabilité habite toutes les victimes. Comment accepter l'inacceptable de son point de vue. Il y a forcément une raison à «pourquoi moi» et tu as sûrement appris que la réponse est non. Aucune raison si ce n'est d'avoir été là au mauvais moment et avec la mauvaise personne.
Le hasard : c'est ça. Etre au mauvais endroit et au mauvais moment.
Quels signes : AUCUN. En aucun cas, tu (pas toi toi, façon de parler) es RESPONSABLE du problème de l'autre. En aucun cas, tu es RESPONSABLE du comportement de l'autre. Une personne qui viole est un «malade mental» et ce n'est pas sa victime qui engendre sa maladie. La victime est une victime./
Faiblesses : je classe cela dans ce que tu appelles «signes».
Le sentiment de culpabilité habite toutes les victimes. Comment accepter l'inacceptable de son point de vue. Il y a forcément une raison à «pourquoi moi» et tu as sûrement appris que la réponse est non. Aucune raison si ce n'est d'avoir été là au mauvais moment et avec la mauvaise personne.
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Un profil de violé.es?
Je pense qu'il y a effectivement pas mal de hasard. Je ne suis pas sûre qu'il y aie un profil type de victime dans le sens où énormément de personnes ont subi un / des viols, et que ce sont des personnes très différentes.
Statistiquement, être une femme augmente tes chances (enfin, risques) d'être victime de violence sexuelle.
Sinon comme pour la violence physique en général, les éventuels agresseurs sont capables de déceler les conditions qui vont permettre de commettre une agression ; là je pense plus en terme de lieu, (un lieu avec moins de passage, moins de risques qu'une personne le prenne en flagrant délit, etc), en terme de vulnérabilité de la potentielle proie (personne alcoolisée, moins apte à se défendre, par exemple.) et notamment, des personnes sur qui l'agresseur a de l'emprise (exemple: les violences conjugales)
Après, certaines femmes sont des "victimes faciles", je pense par exemple aux femmes SDF. Nombreuses sont celles dont le parcours est jonché de plusieurs violences sexuelles; parce qu'elles ne peuvent pas se mettre à l'abri, mais aussi parce que la plupart des gens n'y feront pas attention même si une scène de violence se déroule sous leurs yeux. En aucun cas ce n'est la faute de la victime, mais de tels contextes favorisent l'occurrence des violences.
Statistiquement, être une femme augmente tes chances (enfin, risques) d'être victime de violence sexuelle.
Sinon comme pour la violence physique en général, les éventuels agresseurs sont capables de déceler les conditions qui vont permettre de commettre une agression ; là je pense plus en terme de lieu, (un lieu avec moins de passage, moins de risques qu'une personne le prenne en flagrant délit, etc), en terme de vulnérabilité de la potentielle proie (personne alcoolisée, moins apte à se défendre, par exemple.) et notamment, des personnes sur qui l'agresseur a de l'emprise (exemple: les violences conjugales)
Après, certaines femmes sont des "victimes faciles", je pense par exemple aux femmes SDF. Nombreuses sont celles dont le parcours est jonché de plusieurs violences sexuelles; parce qu'elles ne peuvent pas se mettre à l'abri, mais aussi parce que la plupart des gens n'y feront pas attention même si une scène de violence se déroule sous leurs yeux. En aucun cas ce n'est la faute de la victime, mais de tels contextes favorisent l'occurrence des violences.
Flaurale- Messages : 196
Date d'inscription : 12/09/2017
Age : 34
Localisation : Rennes
Re: Un profil de violé.es?
Ça fait du bien de s'entendre dire que les violeurs sont des malades et que les victimes ne sont pas coupables, toutefois je ne peux m'empêcher de penser que le hasard n'est pas le seul à invoquer.
Par exemple, entre 2 personnes agressées, l'une aura l'énergie/courage/force/??? De se défendre et pourra s'en tirer alors que dans les mêmes conditions, une autre aura le " réflexe" de se soumettre en supposant que l'essentiel est de sauver sa peau.
Bon, on peut aussi retourner la situation en se disant que dans un autre contexte, la victime n*2 aura effectivement sauver sa peau et que la 1ere en se défendant aura trouver plus fort qu'elle et qu'elle en a perdu la vie?
Autre piste: le sentiment de culpabilité peut être si prégnant que les victimes se persuadent qu'au fond, "elles l'ont bien cherché " en se comportant comme une proie facile. Incroyable quand même d'en arriver à ce poncif degueulasse
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
@lainie:
Si ça ne dérange personne, ça m'est égal de bouger le fil. Sinon, je pensais le mettre à la suite que d'autres fils plus anciens parlant de bill. Merci!
Si ça ne dérange personne, ça m'est égal de bouger le fil. Sinon, je pensais le mettre à la suite que d'autres fils plus anciens parlant de bill. Merci!
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
«elles l'ont bien cherché» aaarrrgggg je t'en supplie n'écris pas ça, même si accompagné du terme «poncif dégueulasse».
Patate- Messages : 2945
Date d'inscription : 20/01/2017
Localisation : Gaïa
Re: Un profil de violé.es?
Il faut définir le contexte de viol. Contrairement à ce que l'on pense, la plupart des viols et agressions sexuelles n'ont pas lieu en pleine nuit dans un parking ou une ruelle deserts, mais au domicile de l'un ou de l'autre.
Dans la grande majorité (80% je crois) des cas, l'agresseur et la victime se connaissent.
Je ne suis pas une victime ni une femme, mais ça doit ajouter à la pression et à la honte quand on se dit que le gars ou la fille (Car ça marche dans les deux sens, hein) a une bonne réputation et que personne ne croira la victime si elle en parle.
Il y aussi un phénomène incroyable (que certaines de mes amies ont vécu) qui est la sidération mentale (je ne suis plus sûr du nom): Le fait que l'assaut par une personne (de confiance souvent) est tellement subite et surprenante que le cerveau est saturé de signaux anarchiques qui font que la victime oblitère quasiment le viol.
Je suis sûr que des mécanismes de ce genre il en existe d'autres et que les violeurs jouent sur ce genre de phénomènes pour assurer leur mainmise sur leurs victimes.
Dans la grande majorité (80% je crois) des cas, l'agresseur et la victime se connaissent.
Je ne suis pas une victime ni une femme, mais ça doit ajouter à la pression et à la honte quand on se dit que le gars ou la fille (Car ça marche dans les deux sens, hein) a une bonne réputation et que personne ne croira la victime si elle en parle.
Il y aussi un phénomène incroyable (que certaines de mes amies ont vécu) qui est la sidération mentale (je ne suis plus sûr du nom): Le fait que l'assaut par une personne (de confiance souvent) est tellement subite et surprenante que le cerveau est saturé de signaux anarchiques qui font que la victime oblitère quasiment le viol.
Je suis sûr que des mécanismes de ce genre il en existe d'autres et que les violeurs jouent sur ce genre de phénomènes pour assurer leur mainmise sur leurs victimes.
Vesperal- Messages : 211
Date d'inscription : 29/09/2017
Re: Un profil de violé.es?
Il a été démontré que des personnes catégorisées comme "prédateurs" étaient plus aptes à repérer les personnes ayant déjà été victimes d'agression.s, pas forcément de nature sexuelle.
Invité- Invité
Re: Un profil de violé.es?
Greysome, tu as des références de ce que tu avances? Ça m'intéresse...
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
Oui : des documentaires, articles, etc... Les données sont minces du fait des profils "prédateur" pas forcément enclins à se "révéler" mais je te passe tout ça en mp dans la semaine.
Invité- Invité
Re: Un profil de violé.es?
Greysome a écrit:Il a été démontré que des personnes catégorisées comme "prédateurs" étaient plus aptes à repérer les personnes ayant déjà été victimes d'agression.s, pas forcément de nature sexuelle.
J'avais lu des articles similaires il y'a plusieurs annees. Pareil pour les manipulateurs. Ils "marquent" leurs victimes qui adoptent des comportements subtils dont elles n'ont pas forcément conscience mais qui sont "visibles" par d'autres prédateurs .
Je suis aussi preneur si tu peux me les envoyer.
Vesperal- Messages : 211
Date d'inscription : 29/09/2017
Re: Un profil de violé.es?
À suivre... merci!
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Un profil de violé.es?
Sur le site de l'association "Mémoire Traumatique et Victimologie", la psychiatre Muriel Salmona explique le mécanisme de la dissociation traumatique et de quelle façon cela crée une vulnérabilité qui peut être exploitée par de nouveaux agresseurs sexuels. C'est ici (menu déroulant en bas de la page).
Tout à fait. Il y a donc souvent des phénomènes d'emprise qui font que la victime perd confiance en elle. Elle peut de ce fait être plus vulnérable à des violences ultérieures.
D'après ce que j'ai compris, la sidération est le fait que la victime soit comme tétanisée, figée, dans l'incapacité de réagir. La dissociation est le fait qu'elle soit coupée de ses sensations et émotions, avec l'impression d'être "sortie de son corps" (cet état peut plus ou moins perdurer suite à l'agression, et donne des personnes lointaines, distantes et peu émotives). L'amnésie traumatique est le fait d'avoir oublié jusqu'à l'existence même de l'agression; je crois que c'est surtout fréquent pour des violences subies dans l'enfance. La mémoire traumatique est la mémoire de l'agression, non digérée/intégrée à cause de la dissociation, et qui peut refaire surface des années après le traumatisme.
La victime d'agressions sexuelles est donc fragilisée par ce qu'elle a vécu, et cela peut favoriser la survenue d'agressions ultérieures (ce qui est parfois appelé "revictimisation"). Mais bien sûr, en aucun cas elle n'est responsable des agressions qu'elle subit!
Vesperal a écrit:Dans la grande majorité (80% je crois) des cas, l'agresseur et la victime se connaissent.
Tout à fait. Il y a donc souvent des phénomènes d'emprise qui font que la victime perd confiance en elle. Elle peut de ce fait être plus vulnérable à des violences ultérieures.
Vesperal a écrit:Il y aussi un phénomène incroyable (que certaines de mes amies ont vécu) qui est la sidération mentale (je ne suis plus sûr du nom): Le fait que l'assaut par une personne (de confiance souvent) est tellement subite et surprenante que le cerveau est saturé de signaux anarchiques qui font que la victime oblitère quasiment le viol.
Je suis sûr que des mécanismes de ce genre il en existe d'autres et que les violeurs jouent sur ce genre de phénomènes pour assurer leur mainmise sur leurs victimes.
D'après ce que j'ai compris, la sidération est le fait que la victime soit comme tétanisée, figée, dans l'incapacité de réagir. La dissociation est le fait qu'elle soit coupée de ses sensations et émotions, avec l'impression d'être "sortie de son corps" (cet état peut plus ou moins perdurer suite à l'agression, et donne des personnes lointaines, distantes et peu émotives). L'amnésie traumatique est le fait d'avoir oublié jusqu'à l'existence même de l'agression; je crois que c'est surtout fréquent pour des violences subies dans l'enfance. La mémoire traumatique est la mémoire de l'agression, non digérée/intégrée à cause de la dissociation, et qui peut refaire surface des années après le traumatisme.
La victime d'agressions sexuelles est donc fragilisée par ce qu'elle a vécu, et cela peut favoriser la survenue d'agressions ultérieures (ce qui est parfois appelé "revictimisation"). Mais bien sûr, en aucun cas elle n'est responsable des agressions qu'elle subit!
Invité- Invité
Re: Un profil de violé.es?
Tempête a écrit:Sur le site de l'association "Mémoire Traumatique et Victimologie", la psychiatre Muriel Salmona explique le mécanisme de la dissociation traumatique et de quelle façon cela crée une vulnérabilité qui peut être exploitée par de nouveaux agresseurs sexuels. C'est ici (menu déroulant en bas de la page).
Merci beaucoup pour l'info.
Tempête a écrit:
D'après ce que j'ai compris, la sidération est le fait que la victime soit comme tétanisée, figée, dans l'incapacité de réagir. La dissociation est le fait qu'elle soit coupée de ses sensations et émotions, avec l'impression d'être "sortie de son corps" (cet état peut plus ou moins perdurer suite à l'agression, et donne des personnes lointaines, distantes et peu émotives). L'amnésie traumatique est le fait d'avoir oublié jusqu'à l'existence même de l'agression; je crois que c'est surtout fréquent pour des violences subies dans l'enfance. La mémoire traumatique est la mémoire de l'agression, non digérée/intégrée à cause de la dissociation, et qui peut refaire surface des années après le traumatisme.
La victime d'agressions sexuelles est donc fragilisée par ce qu'elle a vécu, et cela peut favoriser la survenue d'agressions ultérieures (ce qui est parfois appelé "revictimisation"). Mais bien sûr, en aucun cas elle n'est responsable des agressions qu'elle subit!
Je m'excuse de ne pas trop m'étendre car pour avoir observé tout ce que tu viens d'écrire chez une très proche amie, ça me retourne les tripes. Sans m'en rendre compte, j'ai beaucoup résumé et extrapolé. Il y a eu cette sidération mentale (le fait que son cerveau coupe et qu'elle ne réagisse pas face à l'agression) effet d'amnésie. Le plus terrible en fait, c'est qu'elle ne se rendait pas compte d'avoir été violée quand elle me parlait de l'évènement. On parle de plus de 6ans avant qu'elle finisse par refaire surface. Je trouve juste tout cela horrible et abject.
Vesperal- Messages : 211
Date d'inscription : 29/09/2017
Re: Un profil de violé.es?
Vesperal a écrit: Je trouve juste tout cela horrible et abject.
Moi aussi Et je trouve dramatique la façon dont les agressions sexuelles et leurs conséquences sont si souvent minimisées voire niées par l'entourage des victimes et par certains représentants de la santé, de la police, etc. Il y a un énorme travail de sensibilisation et d'information à faire autour des conséquences traumatiques des violences sexuelles. Je conseille aussi "Le livre noir des violences sexuelles" de Muriel Salmona (experte de référence sur ce sujet), qui est à la fois bien documenté (scientifiquement et socialement) et empathique avec les victimes.
Invité- Invité
Re: Un profil de violé.es?
mrs doubtfull a écrit:
Ça fait du bien de s'entendre dire que les violeurs sont des malades et que les victimes ne sont pas coupables, toutefois je ne peux m'empêcher de penser que le hasard n'est pas le seul à invoquer.
Par exemple, entre 2 personnes agressées, l'une aura l'énergie/courage/force/??? De se défendre et pourra s'en tirer alors que dans les mêmes conditions, une autre aura le " réflexe" de se soumettre en supposant que l'essentiel est de sauver sa peau.
Bon, on peut aussi retourner la situation en se disant que dans un autre contexte, la victime n*2 aura effectivement sauver sa peau et que la 1ere en se défendant aura trouver plus fort qu'elle et qu'elle en a perdu la vie?
Autre piste: le sentiment de culpabilité peut être si prégnant que les victimes se persuadent qu'au fond, "elles l'ont bien cherché " en se comportant comme une proie facile. Incroyable quand même d'en arriver à ce poncif degueulasse
Le hasard n'est pas tout à fait un hasard, du côté de l'agresseur, qui sait ce qu'il fait, et sait se trouver au bon moment au bon endroit pour lui.
L'agressé est juste au mauvais moment au mauvais endroit, point.
Je me suis faite agressée sexuellement, enfant, en plein jour, sur une petite route de campagne qui n'était pour autant pas inhabitée. Le type avait dû me repérer, et il était en planque et à surgi au moment où je passais. Hasard pour moi, pas pour lui.
Je m'en suis bien sortie : j'ai réussi à le mettre en fuite avant qu'il passe à l'acte. Pour autant l'agression a été extrêmement violente et traumatisante. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une énergie/courage/force. Je crois que tout se passe si vite que c'est juste un réflexe. Je ne crois pas qu'il y ait une quelconque soumission sans, auparavant, un réflexe de fuite - quand on peut- ou de violence en retour. Mais les enfants et les femmes font rarement le poids en face de prédateurs dont la pulsion augmente certainement la force à ce moment là.
Je n'ai aucune culpabilité, je ne vois pas pourquoi je devrais en éprouver.
mrs doubtfull : fais-toi aider si besoin, il y a des psy formés à la victimologie. Bon courage. On en reparle si besoin :-)
Zorglub_33- Messages : 253
Date d'inscription : 30/08/2017
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