bloquée!

J'ai décidé le weekend dernier que je n'irai pas travailler aujourd'hui. J'ai senti que je n'avais pas envie, plus envie. J'enseigne et ces derniers mois j'ai travaillé sept jours sur sept pour préparer mes cours. Je suis épuisée aujourd'hui et je ne veux plus aller travailler. Ni même travailler chez moi. Je bloque! Je rejette. Et je ne sais pas comment faire pour y remédier, d'autant qu'un médecin trouverait sans doute cela superficiel et me rangerait probablement dans une mauvaise case; comment lui dire que j'ai juste besoin de calme car ma tête ressemble à ces boules de neige quand on les secoue. Je suis évidemment en train de tout remettre en question dans ma vie professionnelle. Je sais que je ne devrais pas et que le pré ne sera pas plus vert à côté. Mais... je bloque!
En attendant, je sais que je ne veux pas aller bosser demain, je trouverai une excuse bidon, mon maigre salaire sera affecté et j'aurai envie de tout envoyer balader. Bloquée!
Lassitude de ne pas réussir à trouver le bon métier et la bonne place.

Ce sont tes quatre derniers mots qui sont trop forts. « Bon métier, bonne place ». Les adjectifs sont de trop. La qualité du métier ne s’établit pas en solitaire, c’est comme en amour, il faut être deux.
Quant à la bonne place, elle n’existe pas. Instabilité faisant, toute place est mobile et les variables bougent avec obligeant quiconque à bouger avec, contre, si ne le peut pas. C’est un exercice peu évident et on se charge bien d’éviter d’ébruiter cet aspect peu avenant du travail. Ensuite ce qui fait le poison, c’est la dose. Le travail tue s’il est démesuré. Travailler 7j/7j est dangereux. Je te conseillerais d’appliquer la règle du 80/20. 20 % d’efforts pour une rentabilité dépassant le trois quart. Il s’agirait de moduler tes préparations pour les optimiser dans le temps et le résultat et donc d’equilibrer T’es ressources en fonction de ce que tu veux obtenir. Être en somme efficace au lieu d’efficiente. Y aller donc pas à pas et réduire tes temps de préparation pour te ménager et laisser la surprise, l’alea se glisser dans tes cours, leur donnant ainsi ce goût qui appâte qui fait que ce que l’on fait est intessant car pas donné dès son départ.
Je te souhaite de te tranquilliser.

"qu'un médecin trouverait sans doute cela superficiel "

Le médecin te parlerais du burnout surtout. Et ne trouverais pas ça superficiel du tout...

Le métier d'enseignant EST une réalité difficile, car on ne peut pas se contenter de pointer et de faire son travail dans son coin quand on n'est pas bien, fatigué(e), en pleine remise en question.
Je suis prof en collège, et l'an dernier, alors que je travaillais à plus d'une heure de route de mon domicile, j'ai pris une sortie sur l'autoroute et je suis repartie, un peu comme un mulet qui refuse catégoriquement d'avancer.
Après je suis titulaire, donc j'ai pu demander un congé longue maladie. Je comptais travailler sur une réorientation, mais le temps de gérer les RV et formalités pour simplement obtenir le congé, on était en mars. Je me suis reposée, mais par rapport à mes perspectives de carrière, ça n'a servi à rien ! Si, j'y ai "gagné" une mutation dans un collège bien plus près de chez moi, et je n'ai pas au moins ce souci-là.
C'est long de savoir ce qu'on voudrait faire d'autre, et même la conseillère mobilité ne m'a pas énormément aidée - elle m'a fait refaire un CV, par exemple.
Je suis plutôt d'accord avec izo, et compte y réfléchir davantage : essayer de moins s'épuiser, peut-être s'engager moins émotionnellement, savoir se contenter de petites réussites. J'ai du mal à nouveau cette année et je doute, mais je veux tenir, parce qu'aucun boulot n'est idéal. Même si je ne retrouve pas pour l'instant ce que j'aime dans l'enseignement, je sais que je l'ai connu, et que ça reviendra un jour.
Bon courage, et assure tes arrières administrativement, sans te mettre en danger côté salaire. Je te souhaite de te sentir mieux avec du repos, et de repenser ton travail.

zebra sara a écrit:essayer de moins s'épuiser, peut-être s'engager moins émotionnellement

Déterminant !

Lorsque je me suis reconverti sur le tard dans l'enseignement en collège, un jeune collègue m'a dit :
Si tu veux tenir, tous les soirs avant de dormir tu répètes la mantra : On s'en fout c'est pas nos gosses.

C'est sans doute le meilleur conseil qu'on m'ait donné.
Et ça n’empêche pas de faire son boulot correctement, voire au contraire, la distance affective est source de sérénité et donc d'efficacité !

Merci Confiteor.

Ben voilà, le doc m'a mise en burn out il y a presque 15jours....Là, je me suis dit qu'il y avait un souci vu les magnifiques conditions de travail (sauf pour moi).

Je me suis aussi dit que j'avais un souci...et la psy m'a expliqué que j'allais trop bien, que je trouvais mes propres solutions (j'ai un emploi à temps plein et une auto entreprise qui débute), que tout allait bien chez moi, que j'étais juste HPI..

Nous allons travailler le sujet fatigue et professionnel bientôt pour aller vers un autre emploi..Bon, ça ne fera que 5-6 fois que je change de travail. Ça fait ma richesse et c'est complémentaire..

Salut
Je suis pas prof.
Je travaille juste dans une entreprise à but lucratif dont le chiffre d'affaire est directement assis sur le.fait que le travail n'est (heureusement ou non c'est pas le sujet) pas très flexible en france.
Je veux juste vous remonter le moral
:"Essayer de moins s'épuiser, peut-être s'engager moins émotionnellement, savoir se contenter de petites réussites"
C'est exactement ce que je me dis le matin
Sauf que comme vous, je suis pas un wagon mais la locomotive de mes projets. Donc faire avancer le train sans pleurer lorsqu'un connard s'amuse à le faire dérailler

Ça me rend dingue.
Bon voilà. Je sais pas si ça apporte quelque chose au schimblik mais en tout cas je suis solidaire avec ceux qui sont dans le même situation que moi...et qui s'occupent d'instruire Nos enfants. (Je crois que je vis retourner au taff lundi avec une variante e "on s'en fout, déjà je sauvé pas des vie, et même s'il s'agissait d'enfants..et ben c'est pas les miens :-))