Présentation [Aldryge]

Bonjour

Je rejoins votre forum car je crois bien être concerné par la neurodiversité. J'avais entamé des démarches pour être fixé sur un possible autisme Asperger, celles-ci n'ont pas abouti à quelque chose de positif : les professionnels que j'ai vus dernièrement m'ont simplement expliqué qu'il fallait que j'arrête de tenter d'être normal. Comme je ne communique pas avec grand monde, je me suis inscrit ici en plus de quelques fora sur l'autisme.
J'ai déjà passé un test de QI et j'ai obtenu un résultat hétérogène mais plutôt au-dessus de la moyenne.

J'aime bien écrire, lire, regarder des séries, et d'autres choses.

Bon après-midi.

Salut Aldryge ! Merci de m'avoir répondu tout à l'heure. Tu as essayé d'être testé sur l'autisme et le résultat a été négatif, ou on n'a pas voulu te tester ?
Je trouve que tu communiques bien, moi, ta réponse était posée et instructive. Je te souhaite de bonnes discussions et n'hésite pas à échanger sur les séries. J'aime les mêmes choses que toi, d'ailleurs, on se recroisera.

Etre normal, c'est trop difficile
Sois le bienvenu !

Merci beaucoup Zarbitude

zebra sara a écrit:Salut Aldryge ! Merci de m'avoir répondu tout à l'heure. Tu as essayé d'être testé sur l'autisme et le résultat a été négatif, ou on n'a pas voulu te tester ?

Le résultat a été que j'ai rencontré une psychiatre qui a observé que je ne correspondais pas au stéréotype de l'autisme parce que je savais regarder dans les yeux (j'exagère, mais c'est l'idée ).

zebra sara a écrit:Je trouve que tu communiques bien, moi, ta réponse était posée et instructive. Je te souhaite de bonnes discussions et n'hésite pas à échanger sur les séries. J'aime les mêmes choses que toi, d'ailleurs, on se recroisera.

Merci Oui, on aura sûrement l'occasion de discuter

Oui, et bien moi aussi je regarde dans les yeux ; et pourtant, cela me gêne si ça se prolonge. J'ai fait un test qui demandait si on s'appuyait sur les yeux quand on est fatigué. Tu le fais, ça ? Apparemment, c'est un signe.
A très bientôt !

Ce psychiatre me semble bien mauvais...
Un autiste peut très bien regarder dans les yeux, même si ce n'est pas nécessairement intuitif: il a la capacité d'apprendre à le faire.
Se baser là-dessus pour déclarer quelqu'un non-autiste, c'est franchement n'importe quoi...

Tiens, il y a quelques jours à peine, j'ai eu un entretien dans une boite spécialisée dans le recrutement d'autistes..
J'étais avec plusieurs autres candidats autistes, nous étions sur place pour une journée de tests, et avons passé un certain temps dans une salle de détente, où nous avons fait connaissance avec certains des autistes Asperger qui travaillent là-bas.
J'en ai profité pour observer le comportement des autres autistes, notamment la façon dont ils regardent les autres, pour essayer de déterminer si mes difficultés avec le regard dans les yeux étaient du même ordre que les leurs.
Bilan: Il y a de tout, c'est très variable.
Certains ne te regardent pas du tout quand ils te parlent, d'autres maîtrisent très bien le regard, et semblent parfaitement 'normaux'.

Malheureusement, en France, l’incompétence semble régner en maître au sujet de l'autisme.
Certains professionnels sont bons, mais c'est loin d'être une généralité.
Rien que de parler du 'stéréotype' de l'autisme en dit long sur la crédibilité du diagnostic de ton psychiatre: on ne diagnostique pas sur des clichés, mais sur du concret.
Un psychiatre sérieux devrait évaluer si oui ou non tu es concerné par la triade autistique.
Si ton psychiatre ne l'a pas fait, son diagnostic ne vaut rien.

Tout ceci pour te dire que tu es peut-être autiste, peut-être pas, mais que le diagnostic que tu as reçu n'est pas fiable (même si il est peut-être bon, par pure chance).

Comme la personne a ramené tout ce que je lui ai dit pour prouver que je ne correspondais pas strictement aux critères DSM sans chercher comment et en quoi j'avais pu m' "améliorer", oui, je considère que son avis ne vaut pas grand chose. La personne n'a pas parlé de stéréotype de l'autisme, mais elle m'a expliqué que rien que le fait que je me sois posé des questions assez jeune (genre 8-9 ans) sur ma différence, et aussi que j'ai tenté de m'intégrer au collège, cela ne peut pas préoccuper un autiste, qui, selon elle, n'a pas accès à ce type de questionnements.

J'ai lu qu'il était impossible de détecter certains autistes dans les conditions d'un entretien. Je suis à l'aise, ou presque, pour discuter de façon formelle avec n'importe qui. Pour des vraies relations d'amitié ou des relations sentimentales, j'en suis loin.

Je ne collectionne ni des informations ni des objets (c'est aussi cela qui a fait que la personne a conclu que je n'étais pas concerné par l'autisme), en revanche mon imagination sociale est pauvre. Je fais toujours les mêmes choses, et je ne vais pas savoir improviser naturellement, si je vais à une fête, ou si je discute avec des collègues (qui me trouvaient mutique, d'ailleurs, malgré mes efforts).
Je pète les plombs pour des problèmes de communication. Si on me sollicite trop, dans un premier temps, je m'isole si possible (si je ne peux pas, je m'épuise à très grande vitesse), et si les problèmes persistent, je vais piquer une colère disproportionnée, avec crise de larmes dans les pires cas. Avant, je ne faisais pas le rapprochement, jusqu'à ce que je lise ce que sont le shutdown (renfermement, mutisme) et le meltdown (explosion, genre Gilles de la tourette).
Je psalmodie mentalement aussi (je ressasse, je me répète des paroles). Je me demande si ça peut être une sorte d'autostimulation... mais je n'ai pas encore bien saisi de quoi il s'agit. Je revis souvent des conversations aussi, mais ça, je crois que c'est pour m'améliorer en communication.

Merci beaucoup pour ton message, Asperzebre

Je confirme au vu du dernier message que son avis ne vaut pas grand chose.
Un autiste cherche à s'intégrer au collège, comme n'importe qui d'autre.
Et si il n'y arrive pas, un peu d'intelligence suffit à réaliser qu'il y a quelque chose qui cloche, qu'il est différent des autres, sans nécessairement savoir pourquoi, ou penser à la piste de l'autisme.

En même temps, je ne lui en veux pas trop. Je ne crois pas que je corresponde aux critères diagnostiques. Je n'en suis pas, ou j'en suis un dur à détecter, peu importe. Beaucoup d'autistes adultes doivent devenir les avocats de leur propre cause pour être reconnus... je n'ai jamais aimé me vendre, ou défendre mon cas. Je me comprends un peu, et si personne n'imagine que je vis plus intensément que ce que mon expressivité ne suggère, ça m'est un peu égal. Je sais qui je suis, comme dirait le flic barman dans True Detective.