Difficultés sociales

C'est une question que je me pose depuis un moment. En lisant ce forum, je vois qu'on est un certain nombre à se questionner sur le syndrome d'asperger.
Si pour certaines personnes, la question peut se poser sérieusement, pour d'autres, c'est bien moins évident, et probablement une mauvaise piste dans la connaissance de soi.

Ce sur quoi je vois souvent bloquer, ce sont les difficultés sociales.

Ma question est la suivante : Si ce n'est point asperger, qu'est-ce qui peut expliquer des difficultés sociales ?
Je pense aux difficultés récurrentes, et/ou exacerbée, et non la déprime qui fait qu'on a plus envie de sortir de chez soi pendant 2 mois.

J'ai l'impression qu'il y a plein de possibilités, sans forcément réussir à faire le tri.

Autre interrogation, sait-on jamais : ceux qui ont réussi à gérer ce souci, avez-vous des pistes à donner ?

Ce que je constate, c'est que l'on peut beaucoup apprendre en s'intéressant à des "conditions" reconnues, sans pour autant relever de leur périmètre (quoique, tant que l'on n'est pas diagnostiqué, quelque doute peut subsister).
Je pense aussi que des causes différentes peuvent conduire au même résultat, et qu'il y a sur ces points des questions de degrés. Par exemple, je n'ai rien appris sur moi, quand j'étais adolescent, en lisant les livres sur l'adolescence normale ; en revanche, j'ai grandement profité de la lecture des sources sur la "douance" et sur le syndrome d'Asperger.

Le fait de fonctionner différemment de la norme, en soi, suscite sans doute sa part de difficulté dans les relations sociales. Si l'on a tendance à réfléchir, à réagir et à fonctionner différemment, on peut se retrouver dans des situations qui compliquent le lien aux autres...

Tout à d'accord avec Mairon. Personnellement, mon cas n'est pas très clair. J'ai pu obtenir l'année dernière un diag de TSA en libéral, mais celui-ci ne fait pas du tout consensus pour plusieurs raisons qui seraient trop longues à expliquer. (en même temps, existe-t-il réellement quelque chose comme le TSA ? Ou le SA ? Aucun marqueur biologique, rien que des "traits comportements observables". Et on a si vite fait de prendre des mots ou des constructions discursives pour des réalités).

Ce qui est certain, c'est que même si je perçois très clairement moi-même que je ne corresponds pas au SA stricto sensu tel qu'il est défini par chercheurs, médecins et coe, j'ai beaucoup appris sur moi-même en m'intéressant aux problématiques liées à l'autisme, aux troubles dys et à la neurodiversité. Je dirais que tous ces discours (savants, militants, etc.) sont d'ailleurs souvent bien plus intéressants par les questions qu'ils posent que par les réponses qu'ils apportent.

Je dirais que tous ces discours (savants, militants, etc.) sont d'ailleurs souvent bien plus intéressants par les questions qu'ils posent que par les réponses qu'ils apportent.

Probablement...
Sauf qu'au bout d'un moment, on a envie de réponses claire, à force de se questionner ^^

(dit-elle désabusée qu'elle est en ce moment, alors qu'elle bloque sur la question "comment ?" lol)

Merci de vos réponses

Les difficultés sociales ne viennent-elles pas de ce que beaucoup de gens sont hypocrites et égoïstes ? Incapables de dire la vérité et incapables de l'entendre ? Toujours à l'affût de ce qu'ils peuvent prendre et ne se souciant pas de donner ?

Est-ce que tu t'es déjà intéressée à l'anxiété sociale (ou phobie sociale)? On peut en souffrir à différents degrés, qui sont donc plus ou moins délétères.

Sur le site du CTAH (Centre des Troubles Anxieux et de l'Humeur), il y a des infos intéressantes je trouve. Sur cette page qui décrit la phobie sociale, cette phrase m'a sauté aux yeux:

Le problème de la Phobie Sociale, c’est que l’on redoute le contact des autres mais qu’on déprime de ne pouvoir les fréquenter, être libre de ses mouvements, de ses opinions, et de ses paroles.

Ah bah tiens, ce passage est pas mal non plus:

En fait, c’est la peur de tous les contacts sociaux, quels qu’ils soient. La personne a peur que ses actes ou ses paroles soient jugés nuls, mauvais, qu’elle ne soit critiquée ou humiliée et, pire encore, que l’on se rende compte qu’elle est mal à l’aise, qu’elle transpire, qu’elle rougit, qu’elle ne sait pas donner le change. Le phobique social croit qu’il ne sait pas faire, qu’il ne sait pas dire, et qu’à cause de cela on va le tourner en ridicule puis rire de son malaise. Le fond du problème, c’est la peur d’avoir honte.

Ou encore:

L’angoisse et l’évitement sont donc les deux grands symptômes de la Phobie Sociale.

Personnellement, je m'y reconnais.

Sur la page de présentation du Centre, il y a des infos sur les TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives) de la phobie sociale et de l'affirmation de soi. Ça ne m'enthousiasme pas franchement, mais y a de l'idée...

Sur cette page est indiqué le questionnaire qu'ils utilisent pour évaluer l'intensité de l'anxiété sociale. Il peut aider à mieux comprendre de quoi il s'agit mais ne donne pas de score.

Si tu veux faire un test qui te donne une idée d'où tu te situes, il y a celui-ci, du site Psychomedia, que j'avais fait l'année dernière et que j'avais trouvé pas mal.

Bon, voilà, c'est une piste... Tu me diras si tu y trouves quelques éléments intéressants?

Hortense a écrit:Les difficultés sociales ne viennent-elles pas de ce que beaucoup de gens sont hypocrites et égoïstes ? Incapables de dire la vérité et incapables de l'entendre ? Toujours à l'affût de ce qu'ils peuvent prendre et ne se souciant pas de donner ?

Quelqu'un a dit "désabusée"?  

Tempête a écrit:

Hortense a écrit:Les difficultés sociales ne viennent-elles pas de ce que beaucoup de gens sont hypocrites et égoïstes ? Incapables de dire la vérité et incapables de l'entendre ? Toujours à l'affût de ce qu'ils peuvent prendre et ne se souciant pas de donner ?

Quelqu'un a dit "désabusée"?  

Ben non, je ne vois vraiment pas pourquoi tu dis ça.

Pour les aspies qui n'auraient pas accès au 2nd degré:

je ne sais pas si ça rentre dans le fil, mais aimant m'enfermer dans l'imaginaire, le mauvais côté de la chose c'est que ça développe une sorte de phobie sociale, aussi je m'impose une hygiène sociale (un peu comme la douche!) : le café au bistrot, la lessive à la laverie (pas d'achat de prévu), le foot, se ballader juste pour croiser des gens...puis la phobie disparaît des fois je suis même "hyper" social (=celui qui dit le plus de conneries dans la soirée)

Je suis pas prête d’etre celle qui anime l’es soirée lol
Mais oui, vivre dans ses rêves je connais.


@tempête : merci encore une fois de tant de précisions, je vais aller voir tes liens.
Puis surtout le comment...
Les extraits que tu as mis me parlent, oui...
Surtout le pas envie de voir les gens mais peux pas m’en passer.

Test québécois 117 sur 140.
Je crois qu’en effet je tiens une piste sérieuse

Be happy a écrit:je m'impose une hygiène sociale (un peu comme la douche!) : le café au bistrot, la lessive à la laverie (pas d'achat de prévu), le foot, se ballader juste pour croiser des gens...puis la phobie disparaît  des fois je suis même "hyper" social (=celui qui dit le plus de conneries dans la soirée)

mon dieu, faut que j'arrête de venir sur ce forum, ya que des plagias de ma pensées, mes peurs, mes tocs ...

chuna56 a écrit:Test québécois 117 sur 140.
Je crois qu’en effet je tiens une piste sérieuse

J'avais eu 121 en novembre 2016. Faudrait que je le refasse, je me sens un peu mieux en ce moment...


Côté solutions, il y a le bouquin "Oser. Thérapie de la confiance en soi" de Frédéric Fanget que je trouve intéressant pour faire la différence entre manque d'estime de soi, de confiance en soi et d'affirmation de soi (y a des petits tests aussi ^^ ). Il est facile à lire (même répétitif sur certains points), et il y a toute une partie sur l'approche thérapeutique, basée sur les TCC (partie que je n'ai pas encore lue).

Tu l'as peut-être dans ton énorme bibliothèque numérique?

Non, j'ai pas.

Après, si c'est encore un livre qui explique qu'en s'en sort avec des TCC, ça ne m'intéresse pas.
(je suis blasée également de ce côté, les livres de développement personnel qui ne donnent pas des solutions, j'en ai assez lus)

J'arrête une thérapie, j'ai vraiment besoin d'une pause et pas franchement envie de reprendre de sitôt.

Fatiguée ce soir. Très.

après ça dépend où tu habites (ville/campagne), si tu peux être anonyme, prendre la voiture ou les transports en communs...

Je ne comprends pas ta phrase, Be Happy.


@Tempête : ben écoute, si, je l'ai!... et je sais pas d'où il sort

Bon, j'arrête de bougonner et je vais feuilleter.
Vais d'abord chercher mes chevaux.

Encore merci à toi.

chuna56 a écrit:J'arrête une thérapie, j'ai vraiment besoin d'une pause et pas franchement envie de reprendre de sitôt.

Fatiguée ce soir. Très.

Alors le mieux est sans doute effectivement de faire une bonne pause.


De mon côté je vais voir une psychologue (pour changer des psychiatres) vendredi, j'espère que ça va le faire. Elle m'a paru douce et bienveillante au tèl, et je me suis sentie plutôt à l'aise avec elle, je me dis que ce sont de bons signes. Et surtout, elle connaît ma problématique traumatique, ce qui ne peut être que bénéfique (hic!).


T'as pas un film ou un animé sympa à regarder pour te changer les idées? Les tests sur l'anxiété sociale c'est pas super pour se remonter le moral...


Edit: je viens de voir ton post suivant. J'en ai moi aussi souvent ras le bol de travailler sur moi, et puis finalement je continue parce que de toute façon le stress est toujours là et que je ne peux pas rester comme ça. Mais quand on en est capable, une petite pause c'est quand même bienvenu...

si t'es en ville tu peux sauter dans un bus pour sortir de tes idées, regarder par la fenêtre ou regarder les gens (si des fois quelqu'un est sur zebracrossing avec son mobile) mais selon ton boulot croiser des clients, des collègues, ou des élèves t'a peut être pas envie

Je vais allez chercher les bourriques et tenter de me détendre un peu. J'ai passé la journée à jardiner, dont la moitié du temps sous la pluie (sinon je finirai jamais lol), ça n'aide pas à être en forme le soir je pense ^^

Je vais attendre un peu, puis revenir sur ce sujet, je pense.

Comme tu dis, on n'a pas vraiment le choix (enfin si, mais non ^^)

HS : j'ai mon jeune mâle qui est en train de se réveiller malgré l'implant (qui a été posé ya 3 semaines, et devrait pas tarder à faire son effet et le calmer) et qui est hystérique à marquer partout. ça n'aide pas non plus à se détendre
Mon pti bébé d'amour qui devient grand et que je vais ptèt devoir castrer

@Be Happy : je suis en pleine campagne, et j'ai vraiment du mal à bouger (et au final peu de temps)

Je crois que je vais tenter de proposer une sortir sur Bayonne ces vacances...
(je peux même pas proposer quoi que ce soit chez moi vu le temps et les terrains en ce moment...)


Ce qui est étrange, c'est que devant mes élèves, aucun souci.
Devant des adultes, c'est un autre problème...

Bon, bref, pause, et je reviendrai plus tard.

Ah si, un dernier truc : j'avais fait un fil "vaincre la solitude".

En fait, je me rends compte que j'ai d'autres choses à vaincre avant ça.

Ma solitude, c'est moi qui me la suis créée.

Bref, piste intéressante à suivre.

un truc perso: j'habite un bout de la cuvette grenobloise, on y voit très peu le ciel entre les immeubles et les montagnes, ça me déprime très vite, souvent je prends ma voiture pour sortir de la cuvette (juste quelques kilomètres) et voir du ciel...ça fait un bien fou

Bon courage, Chuna. Si tu es fatiguée, c'est normal que tu broies du noir, tout le monde fait ça.
Plus ou moins fort, c'est vrai, mais la fatigue, ça n'est pas terrible pour le moral.

Alors, repos et trucs qui te font du bien.

chuna56 a écrit:Ma solitude, c'est moi qui me la suis créée.

  On n'est pas coupable de souffrir d'anxiété, qu'elle constitue un trouble psychique ou qu'elle soit à un degré moindre. On est responsables de nos actes, pas de nos états d'âme.

S'employer à se défaire de la culpabilité et à être bienveillante envers soi est aussi une bonne piste, à mon avis

L'anxiété sociale, c'est la peur des autres, et quand on a été maltraité / harcelé, que ce soit dans son milieu familial, scolaire ou autre, il y a des causes traumatiques évidentes. À mon avis, pour se défaire de la culpabilité, il faut reconnaître cette peur des autres et des blessures (notamment psychiques) qu'ils peuvent nous infliger. J'aurais bien un autre livre à te conseiller à propos de la culpabilité, mais bon...  La conclusion en est que la culpabilité est là pour faire face à un sentiment d'impuissance (l'auteur parle de toute-puissance, mais je pense qu'il reste dans la culpabilisation en faisant ça, et que derrière la toute-puissance qu'il évoque, il y a surtout l'impuissance). Je ne sais pas si c'est clair dit comme ça mais ça montre un peu l'idée...

Je ne devrais pas te parler de tout ça puisque tu as besoin d'une pause et de repos, mais ça me fait mal au coeur de te voir te culpabiliser

Bon, et pour l'heure je plussoie Hortense: repos et trucs qui te font du bien!

Merci

En fait, je culpabilise pas tant que je suis blasée lol

Le fait de me rendre compte que ma solitude vient d'un tel souci m'ouvre des portes, mais je ne sais pas encore lesquelles.

Je me doute que l'anxiété sociale est quelque chose d'acquis, et vu ma vie, ça parait juste logique.

Le truc c'est dans quel sens le prendre ?

Tout est lié : la vie blesse, on perd confiance en soi, en les gens, on rentre dans ce genre de stress/anxiété, et ensuite on se retrouve encore plus isolé ou bousculé, et puis du coup on perd encore plus confiance, etc.

Pour sortir de ça, faut ptèt se faire violence ?

Et la violence, je l'exècre. J'ai vraiment plus envie de me forcer à quoi que ce soit.

Je voyais l'autre fois un schéma qui montrait que lorsque l'on se met en situation d'insécurité, l'anxiété monte, mais qu'au bout d'un moment, on s'habitue et donc elle baisse. Alors que si l'on ne se forçait pas, on restait toute sa vie à un niveau constant d'anxiété, mais qu'à force des choses négatives se rajoutaient.
Probablement.
Mais j'en suis pas convaincue.

Je crois en la théorie des petits pas, et je n'ai vraiment plus envie de me mettre dans des situations anxiogènes.
J'ai déjà assez de mon boulot où souvent je n'ai pas le choix.

M'enfin bon, la motivation reviendra ptèt.
Méthode des petits pas.
Reste à trouver quels pas ^^

Faut pas "se faire violence", il faut "se faire douceur". C'est de ça dont tu as besoin. La douceur. Je t'en envoie un peu par télépathie.

Merci

Ben oui, j'ai l'impression que se faire douceur est plus efficace que se faire violence, mais bon, des fois je doute

J'ai jamais trouvé que mettre un coup de pied dans les fesses de qq1 pour l'aider était une bonne idée.

Tout à fait. La carotte vaut mieux que le bâton.

ça reste quand même harnaché.

Les carottes, faut voir ^^

Spoiler:

Ckomça a écrit:ça reste quand même harnaché.

Yep.
Mais je suis pas certaine de savoir être heureuse dans la totale liberté, à l'heure actuelle.

N'est pas électron libre qui le veut.

Harnaché ou acharné ?

Chuna 56, il faut que tu comprenne qu'on a moins besoin que les autres de se socialiser… Et je pense qu'on est bien seul(e), et plus de ce que tu penses… Nous sommes plus enclins à la solicitude et à l'introspection, à être dans notre boule pour réfléchir et analyser, mais aussi pour rien faire, juste profiter ainsi de la vie…
Dans un premier temps nous allons nier cette évidence, on s'entête à faire comme tout le monde… et on se ment, pour se fondre dans la masse… Mais non, on aime la solitude, notre solitude, être avec nous...