Rent-seeking

Bonjour à tous,

Je partage des extraits d'article sur un phénomène intéressant. C'est volontairement polémique. La raison pour laquelle je le fais, c'est que j'aimerais bien contribuer, participer et échanger dans un groupe qui n'est pas sujet à ces influences et dynamiques. Qu'en dites-vous ?

Recherche de rente (Rent-seeking)

[...]

Ce qui constitue la recherche de rente

La rente économique peut être le résultat de nombreuses situations (rente héritée, monopole naturel, avantage technologique). La rente visée par le terme recherche de rente est fortement liée à une régulation politique. Ce qui caractérise la recherche de rente est l'utilisation de moyens d'influence légaux ou illégaux pour pousser un pouvoir politique à prendre des décisions créant ou contribuant à créer ou à maintenir une rente pour des intérêts économiques privés au détriment de l'intérêt général objectif.

[...]

Création de rentes formelles

Les guildes au Moyen Âge (XIe-XIVe siècle) sont un exemple typique de recherche de rente. Des entreprises privées obtiennent que le pouvoir politique de l'époque limite de manière discrétionnaire, et à leur profit, l'entrée de nouvelles entreprises privées dans une activité.

L'organisation des taxis dans de nombreuses villes dans le monde est strictement réglementée par le pouvoir politique, notamment en ce qui concerne le droit d'installation.

Création de rentes de fait

La réglementation peut aussi une source de rentes de faits. Dans de nombreux domaines, notamment dans l'agro-alimentaire, la mise aux normes peut représenter un coût important et être hors de portée technique des acteurs les moins sophistiqués. Plaider pour des normes arbitrairement coûteuses peut être un moyen pour les acteurs les plus puissants d'un secteur d'exclure de fait les entreprises disposant de moins de ressources financières, techniques ou juridiques, notamment les très petites entreprises, voire des petites et moyennes entreprises.

[...]

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherche_de_rente

Établir une position dominante dans le but d'en user et d'en abuser, tout en freinant autant que possible ce qui est perçu comme la compétition, afin de gêner les autres...c'est moche...ça se fait, mais c'est moche.

Vouloir s'attribuer, dans un but strictement égoiste, le profit dégagé par un groupe, au travers du lobbying et de la manipulation, ça se fait, mais c'est moche, très moche.

Sur le moment, ceux qui font ça obtiennent un avantage, souvent financier (~15%) mais pas toujours, or cela détruit la diversité, la compétitivité, et la vitalité du groupe.

Et souvent, cela s'obtient au travers de pratiques qui sont parfois légales (et donc parfois PAS), et en tous cas éthiquement discutable.

Certes, exclure ceux qui sont perçus comme des concurrent est facile, mais c'est une stratégie qui ne paye pas au final.

Un exemple, peut être ?

L'état s'est arrogé le droit de distribuer des fréquences de téléphonie mobile, les sociétés intéressées par l'obtention de la part du gâteau vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour y arriver.
Ça ne vous parle peut être pas, mais une fréquence, c'est un peu comme la couleur "rouge", ou la note SI. Faire payer pour une fréquence, c'est un peu comme si l'état imposait une taxe sur une couleur ou sur une note...

Au final, si l'état peut obtenir un gain financier temporaire, les sociétés vont se rembourser dans le portefeuille des clients, et les coûts vont rester artificillement hauts...les perdants sont les con-tribuables

Un autre exemple, les taxis (un peu partout en Europe), il faut payer (très cher) une licence pour avoir le droit de faire le taxi, et donc avoir une clientèle captive qui va "douiller".

C'est "sympa", mais fragile, susceptible de bugger au premier grain de sable, et au premier domino qui tombe, ouille..

Et puis, il y a ceux qui "pensent en dehors de la boîte", qu'ils soient des investisseurs étrangers, ou des états-nations.

Dans le cas de la répartition payante des fréquences de téléphonie, les états ont fait du fric, les con-sommateurs ont payé...ce qui en fait ne sont que des gigantesques taxes (qui servent majoritairement à rembourser des dettes faites par les états, la boucle est bouclée)
.
Pendant ce temps là, en Asie, des états ont DONNÉ ces fréquences, en précisant bien que le but était de rattraper et dépasser une industrie (à l'époque, européenne).

Il y a pas si longtemps, les leaders dans la téléphonie mobile c'étaient des Philips, Nokia, Ericsson.

De nos jours, c'est quoi, c'est qui ? Elles sont où les usines, ils sont où les travailleurs ?
Aux Usa, en Chine, en Asie...pas de doutes, c'est productif, le rent-seeking !!. (ok, faut-il préciser que c'est du 3ème ou 4ème degré là ?)

En clair, les états européens ont fait du rent-seeking, les sociétés de télécoms ont suivi, les con-sommateurs ont sur-payé, la production s'est délocalisée sur un autre continent, et les con-tribuables vont devoir compenser les pertes de richesse.

Dans le cas des taxis, le rent-seeking de ce business a été analysé, une société a été fondée pour en profiter, ça s'appelle Uber.

Les services étaient vieillissants, obsolètes, sans renouveau (pourquoi se renouveler quand la place est assurée), et chers.

Maintenant, les clients sont persuadés de faire des bonnes affaires en payant un truc cool et moderne.

Du coup, 30% de la somme payée (en fait, c'est plutôt 50%) part directement vers des comptes off-shore, et disparaissent de l'économie locale, et les travailleurs sont payés au lance-pierre, quand aux taxes, impôts, retraites...on ne va tout de même pas parler des sujets qui fâchent, si ?

Et, quand récemment, un chauffeur de taxi m'a fièrement affirmé qu'il détestait Uber, mais qu'en déplacement lui même n'utilisait que ça, comment dire  

En ce moment, en Europe, il y a de plus en plus de politiciens (et de loin pas tous élus), de règlements, de groupes d’Intérêt, et de lobbys.

Ce qui pose aussi des questions de société, des questions dérangeantes, est-ce qu'on ne favoriserait pas un peu trop les rent-seekers, au détriment de ceux qui produisent de la richesse, ici, maintenant, au sein de notre société occidentale européenne moderne.

Si on favorise les rent-seekers, alors, on va prétériter les producteurs de richesse, et le risque, c'est de voir ces producteurs de richesse voter...avec leur pieds, et qu'ils aillent voir ailleurs si l'herbe est plus verte et si ils se font moins taxer (financièrement, mais pas seulement).
Des pays européens qui se plaignent de la fuite de leurs cerveaux et leur élites productives devraient se poser les bonnes questions. Fuite des cerveaux, émigration des ingénieurs, des scientifiques, oui, il y à, et c'est un problème...Bizarrement, je n'ai jamais entendu parler d'une "fuite massive de fonctionnaires" qui nuirait au rendement de la société.

Briser le moule et changer de rythme, requiert un certain supplément de cran, d'audace et de ténacité, qualités qui ne sont pas données à tout le monde.

Les rent-seekers usent, abusent, fonctionnent, jusqu'au moment ou "ça casse", et après se plaignent.

"Les temps difficiles créent des hommes forts, les hommes forts créent des périodes de paix, les périodes de paix créent des hommes faibles, les hommes faibles créent des temps difficile."

La question est de savoir OÙ on se situe dans ce cycle...que ce soit à titre personnel, au sein d'un groupe, ou au sein d'une société, le film "Le déclin de l'empire américain" posait un certain nombre de bonnes questions

Cela fait un certain temps que l'on est en paix, dans une société ou la bisounoursitude est érigée au rang de qualité ultime, de but à atteindre, il ne faut surtout rien faire pour déranger, ou, quelle horreur, froisser les susceptibilités de tel ou tel groupe.

Érasme disait, "le poisson pourrit par la tête", enfin, c'est surtout la corruption de la tête qui empoisonne le reste de l'organisme, du groupe, de la société.

A partir de là, partir, refaire, ou réformer  
Partir, c'est ce qui coûte le moins, et c'est le plus rapide.
Refaire, c'est s'attribuer l'attitude de Thomas Edison après que son usine eût brûlé : "Dieu merci, nos erreurs ont brûlé. Nous pouvons tout reprendre à zéro."
Reformer, c'est le plus dur, il faut convaincre, démontrer les erreurs, et améliorer.

Quand le fruit est mûr, il faut parfois peu de choses, si peu de choses pour qu'il tombe...Voir des choses, des bâtiments, ou des sociétés tomber, c'est fascinant..

(et là, horreur, en ayant lu jusque là, certain(e)s en sont à douter de ma qualité de zèbre, herbivore, le nez dans le brin d'herbe devant moi, qui ne songe pas au lendemain).

Et si jamais, faire du feu, avoir un BOB et un plan B, j'ai aussi

Enfoncer des portes ouvertes, c'est pas mon truc d'habitude.

Nais faut-il détonner la maison pour qu'on voie que le(s) rois/reines sont nue(s) ?