Elle est où la sortie ? (Parce que moi j'avais pas vraiment signé pour ça, à la base...)

Bonjour !

Je ne sais pas vraiment ce que je cherche en commençant ce message, à par peut-être juste vider mon sac... Mais bon, j'y vais.

Je me suis inscrite ici il y a déjà quelque temps (un an et demi ?! ) et j'avais seulement laissé une petite présentation. Je me souviens que découvrir et parcourir le forum m'avait fait du bien dans une période où le moral n'était plus si bon. Je m'étais contentée de parcourir les différentes sections, et lire les messages de personnes qui me ressemblaient m'avait donné un sacré coup de fouet. Et puis j'ai un peu oublié le forum, sans doute parce que ça allait mieux.
Mais je reviens et je redécouvre le bien que ça me fait, parce que (vous me voyez venir) si ça allait mieux, aujourd’hui on est reparti dans le creux de la vague.

Je suis allée relire la présentation que j'avais faite, ça m'a fait rire. Je disais que j'avais 18 ans, que je faisais des études pour devenir éditrice, que j'étais totalement perdue et que la seule certitude qui me restait, c'était que je ne voulais plus devenir éditrice.
Aujourd'hui, j'ai 20 ans, j'ai fini mes études... et je suis éditrice.

Quand j'ai écrit cette présentation, je venais d'entrer en deuxième année de DUT et j'étais totalement découragée (les études ne m'ont jamais trop bien réussi, même si je les réussissais bien). Mais j'ai tout de même continué, en serrant les dents, parce que l'édition, ça restait un rêve et que je voulais avoir ce diplôme et aller au bout (question d'orgueil). Et puis, tout s'est enchaîné : je dégote un stage de fin d'étude dans une petite maison d'édition, il parait que je suis douée, que je fais des merveilles, qu'il ne faut pas me laisser filer. Je termine mon stage en juin 2017, valide mon DUT dans la foulée et en juillet, je signe un CDI dans l'entreprise qui m'avait accueillie en tant que stagiaire. C'est une petite boite, même si plutôt connue dans la région, nous ne sommes que 3 employés, je remplace l’éditeur qui part à la retraite.
Pour moi, c’était une aubaine magnifique. Un poste d’éditrice en CDI après seulement un DUT ? Ca n’arrive jamais. Un poste d’éditrice à seulement 20 ans ? C’est rare, et la presse locale s’en est donné à coeur joie. Tout le monde me dit à quel point c’est merveilleux, à quel point ils sont fiers, à quel point je suis douée.

Sauf que j’ai découvert le syndrome de l’imposteur. Il est là et il me tient. Après tout, j’ai seulement eu de la chance. Après tout, qui je suis du haut de mes vingts ans pour aider les auteurs, pour m’imposer auprès de mes collègues ? Trop peur de mal faire, trop peur de tout rater, travailler est devenu un calvaire. Je suis totalement paralysée par cette peur irrationnelle de décevoir tout le monde. Et je sais que leurs attentes sont moins grandes que les miennes, qu’un petit rien pour moi, devient très vite une prouesse pour mes collègues (ils sont pas bien vifs, il faut dire…), que je me monte la tête toute seule, mais c’est plus fort que moi...

Mais le pire, c’est l’ennui. L’ennui et le décalage avec mes collègues. (En même temps, je pense que j’ai touché le pactole. Mais je ne m'attarderai pas sur leur mollesse, j’y passerais des heures…) J’ai très vite réalisé que j’allais trop vite. Beaucoup trop vite. Et je me suis vite fatiguée à essayer vainement de pousser tout le monde, alors j’ai ralenti le rythme. Beaucoup. Sont arrivés la lassitude, le découragement et la frustration de ne pas faire les choses comme il faut. J’ai commencé à passer des après-midi entières à ne rien faire, à traîner sur internet, à faire semblant de m’activer. Je suis entrée dans une sorte d’apathie dont je n’arrive plus vraiment à me défaire, si bien que je suis passée de trop rapide, à beaucoup trop lente. Mais je n’arrive plus à me remettre au travail, je suis à bout, je crois, après à peine 10 mois.

Je sais que je ne suis pas faite pour la vie en entreprise, j’ai compris dès le lycée que si je ne voulais pas être en souffrance au travail, il faudrait que je travaille seule. Signer ce CDI était pour moi un moyen de gagner quelques années d’expérience, de mettre de l’argent de côté pour envisager l’avenir sereinement et monter tranquillement ma boite.
Une petite boite comme celle-là, après tout, ce n’était pas si terrible pour débuter. Je pouvais être relativement autonome et le relationnel était très bon. C’était juste l’histoire de quelques années. Mais aujourd’hui, j’ai déjà fait le tour.

Je pourrais partir maintenant, avant de craquer définitivement, et lancer mon projet, mais j’ai une trouille monstre. Pas de ne pas y arriver, ce ne serait pas un drame. Mais de réaliser que l’édition, ce n’est pas fait pour moi. Que même en étant seule, en faisant ce que je veux, je me lasse, comme à chaque fois. J’ai peur de ne jamais réussir à gérer ma procrastination maladive et cette idée profondément ancrée que, de toute façon, tout ce que je fais, ce n’est pas assez bien. Parce que si ça arrivait, alors je ne saurais plus quoi faire d’autre. J’ai peur aussi de m’enfoncer davantage dans la solitude qui me bouffe déjà petit à petit depuis que j’ai arrêté les études. Et puis également de ne plus avoir de temps, parce que ma passion et ce qui me fait du bien c’est l’écriture et qu’avoir des horaires de bureau aussi souples, c’est quand même bien pratique...

Mais il va falloir que je me remue. Et vite. Parce que cette situation n’est plus vivable. Mon patron me parle de l’avenir, il me voit faire ma carrière ici, redresser la boîte (parce qu’on est quand même un peu beaucoup dans la merde). Je ne sais plus comment lui faire comprendre que je ne resterai pas là (pour lui, comme pour mes collègues, c’est absolument inconcevable de vouloir bouger, de chercher ailleurs alors qu’on a déjà un poste avantageux ici), qu’à moyen voire à court terme, je partirai, parce que je m’ennuie profondément, parce que je déteste les bouquins qu’on édite, parce que je ne supporte plus mes collègues (vraiment, vraiment plus. Je crois que je vais écrire un livre sur leurs exploits, c’est absolument hilarant quand on ne travaille pas tous les jours avec eux), parce que je sens déjà mon cerveau qui ramollit.

Mais bref, tout cet étalage (qui fait un bien fou !) pour en arriver à cette question : S’il vous plait, vous pouvez me donner un coup de pied au derrière ?
(L’objectif premier de ce pavé, c’était de raconter ma vie pour faire retomber la pression, mais je me rend compte en écrivant tout ça, qu’un bon gros coup de pied au cul, c’est ça qu’il me faut. Parce que bordel, qu’est ce qui m’empêche de tout laisser tomber et d’enfin me dire “bon ok, stop, on arrête tout, je démissionne”, à part toutes les fausses barrières que je dresse toute seule ?)

Je suis désolée pour la longueur de ce vidage de sac inutile (enfin je crois qu'en fait il l'a été un peu pour me remettre les idées en place, et c'est déjà bien). Je vais m'arrêter ici, sinon on pourrait en avoir pour des heures... Et je vous souhaite un très bon week-end qui arrive !

Là où certains mettent des années, il est possible pour toi de faire le tour de ton job en beaucoup moins de temps ?

C'est  ce qui m'a été répondu dernièrement à une réunion de "zèbres" où apparemment c'est un problème récurrent.

J'ai eu la même impression dans mon parcours pro. Pourtant, je n'ai que 3 emplois à mon actif d'un an max...

Du coup, je cherche une carrière où mes emplois peuvent évoluer rapidement et dont les tâches sont suffisamment diversifiées.
Est-ce possible dans ton domaine ?

Es-tu capable éventuellement de faire tes preuves rapidement pour rester crédible dans tes demandes d'évolution ?
Si tu as des facilités à accomplir les objectifs que l'on te fixe, chercher une entreprise qui te donnera cette possibilité ? Tu as une vision du job dans l'entreprise où tu es actuellemnt, ailleurs ce sera peut être différent...

Peut être que tu peux demander à plus t'investir dans ton entreprise, et avoir de nouvelles responsabilités ? Surtout qu'ils ont l'air demandeurs.

Je pense, qu'au lieu de vouloir tout plaquer, tu devrais te poser la question de ce que tu pourrais faire pour mieux apprécier ton boulot. Dans le cadre pro et en dehors. Car si tu es passionnée d'écriture, tu peux vivre ta passion sans en tirer forcément une rémunération.

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CPAC CPAC et CPAC pour toi. Ne me remercie pas, c'est mon jour de bonté aujourd'hui !

WinstonKing a écrit:Wesh envie,

déjà l'édition c'est un peu mon job et c'est un métier de tocard de base. Surtout pour les gens qui pense différent. Je te le dis de suite. Donc pas étonnant que tu te sentes comme ça. Moi aussi ça m'arrive et tout le temps.

Les gens sont débiles. Je suis désolé pour eux mais c'est le cas. Tu prends un livre à chier, mal écrit, avec une histoire à la con : jackpot, si ça fait mouiller de la mamie alors tu l'édites. Ça marche. 50 shades de retour.

Inversement, les livres bien écrit, différent, penser, saigner à l'intérieur. Ça vend pas, le lecteur mouille pas assez, trop dur le style à la Céline ou Nobokov. Faut qu'il ait la reconnaissance du Goncourt mes fesses pour être lu et apprécié. Les gens => des moutons.

Maintenant, le bon coup de pied il est simple, t'es éditrice, alors c'est à toi à définir la ligne éditoriale, à toi de changer les codes de la maison, à toi de tout rebâtir. Ça marche pas ? Ok c'est ton challenge. Et je te le garantis ça va être hyyyyyyper duuuuuur de tout relever. Car si tu veux marcher dans l'éditions et qu'en plus t'es éditeur il te faut faire 50 métiers, chef marketing, apprendre les réseaux sociaux, connaître les normes d'éditions pour les modifier à ta guise, travailler sur la monétisation de son site, travailler sur les offres, le media management, la pub, etc.

Pousser le monde c'est la merde, comme je t'ai dis les gens sont débiles (c'est beau euh) mes fesses ! J'ai été et je suis CEO aussi... les collaborateurs mollassons c'est relou. Ceux qui émettent des ondes négatives pareil, etc et etc, on en a marre à force. Du coup pas hésité à les bouger, voir même les éjecter. Comme je le dis souvent le CEO ou boss, il doit prendre les décisions qu'aucun serait capable de prendre. C'est chiant, tu passes pour le con de base mais... t'es pas l'abbé Pierre. Si le type à pas ta philosophie et celle de l'entreprise alors soit il change soit il éjecte.

En fait t'as tout les problèmes qu'on les problèmes de gens qui commence à diriger. Et qui se sente over seul face à tant de bouleau, surtout quand il voit que ça marche pas. C'est la misère j'en connais un rayon. Mais dit toi une chose, y a des tips et des trucs pour faire que ça marche pour tout relever à toi toute seule.

Si tu veux plus parler de ça tell me it's my job.

Après dis toi que tu as une chance monstre c'est justement de tafer en entreprise justement, car t'as déjà toute une sphère, financière, juridique, collégiale, etc qui te permet de partir sur du solide. Maintenant il faut justement que tu évolue sur 2 points :

- ta façon de pensée
- ta capacité à dire aux gens ce que tu penses vraiment (ça c'est hyper important, si un collaborateur hyper sympa fait de la daube ou sert pas à l'entreprise et que par peur de le froisser tu le mets pas en porte à faux ou t'as pas une discutions franche envers lui, c'est toute l'entreprise qui peut chuter...)

Je suis pas du métier et c'est pourtant la réponse que j'allais te faire ... maintenant question à vous deux : vous embauchez? parce que ça m'intéresse (mais comme on le disais dans un autres sujet en France quand tu n'as pas le diplôme tu n'as que tes rêves) parce que quitte à bosser , bosser avec des zèbres cela doit quand même être bien plus interessant qu'avec des moutons.

Sinon je n'ai rien de plus à ajouter WinstonKing à dit ce que je voulais dire ... c'est frustrant quand même ...

je en pourrais mieux dire que notre ami WinstonKing, et puis je rajoute, profite de ton âge comme on me la si souvent répété dans mon cas a ton âge (droit a l'erreur, omissions, severité de jugement..) et profites en pour surfer sur la vagues bats le fer tant qu'il est chaud et fais toi un nom dans le domaine.

bis

Je ramène mon grain de sel. Ouvre grands tes yeux, je fais faire court (et sec).

1. Ce poste, tu le mérites. Oui, tu mérites ta place, parce qu'ils t'ont gardée après ton stage, parce que tu as fait des preuves.
C'est tout. Tu fais tes preuves, tu as le job, il n'y a rien à ajouter. Ce poste, tu le mérites.

2. Tu t'ennuies ? Et bien du balai ! Dégage, ouste, du vent !!

Soit tu n'as pas encore acquis assez d'expérience pour te vendre ailleurs (même si un RH pas trop con verra tout de suite que stage + CDI = employé exceptionnel), et dans ce cas, tu serres les dents et tu essaies de grapiller le boulot des autres. D'abord, ça va te varier les plaisirs, tu te feras moins chier. Ensuite, ça va t'ajouter des lignes à ton CV et si j'ai bien compris le début, ça ne peut être qu'un plus vu le marché de l'édition. Tu peux aussi en profiter pour effectivement redresser la barre (c'est mieux que de leur laisser un navire qui prend l'eau), ça te fera voir d'autres choses. Ou tu peux varier ton job d'une façon ou d'une autre, quitte à surfer sur ZC pendant tes heures de travail (ils ne s'en rendront même pas compte, je suis sûre que tu es déjà 5 fois plus efficace que les vieilles carnes).

Soit tu as déjà acquis assez d'expérience et là... mais bordel, qu'est-ce que tu fous ? Tu remets à jour ton CV, tu l'envoies partout, et tu prends la première offre qu'on te propose (de préférence en CDD, cette fois, tu as compris le piège du CDI ou faut te faire un dessin ?).

1/  Est-ce que le zèbre s’ennuie parce que les jobs sont objectivement ennuyeux, et qu’avec sa rapidité, le zèbre, comme cité, en fait « vite le tour » ?
Ou bien
2 / Est ce que le zèbre s’ennuie parce  qu’il a plus de mal que les autres à renouveler, de manière créative, son travail ?
A / observation : de grands scientifiques et créateurs, interrogés sur ce qui les avaient motivés, expliquaient qu’ils se souvenaient, enfant, s’être « beaucoup ennuyé » - ce qui, pour eux, avait été un « moteur ».
Changer de job dès qu’on a l’impression d’en avoir fait le tour (après 1 an, à 20 ans tout juste !) cela me pose un tas de questions. Je trouve que s’ennuyer, au travail, on ne peut y échapper… Ceci accepté, si le travail en question reste  plutôt stimulant intellectuellement (exit, donc, un job d’ouvrier à la chaine.) et laisse un peu d’autonomie, de l’ennui peuvent sortir des choses positives : pour reprendre A / cela oblige à se bouger, à redevenir créatif, à approfondir….
Parce que « faire le tour », justement, ce n’est pas approfondir ! Changer de job dès qu’on a l’impression d’en avoir fait  le tour, cela me fait furieusement penser à une fuite en avant…
En tout cas, heureusement que les grands scientifiques n’ont pas arrêté leurs recherches dès qu’ils « s’ennuyaient »….  car l’humanité aurait perdu beaucoup…

Y'en a qui pratiquent aussi le concept de "fuite en avant" dans leurs relations amicales ou amoureuses. Et qui se sentent profondément seuls, du coup. Parce qu'ils cherchent la relation parfaite alors qu'elle n'existe pas, et refusent de se montrer créatifs pour la rendre vivante.

1% d'inspiration et 99% de transpiration... Faut pas compter uniquement sur le premier pourcent !