Quand même un surdoué ne suffit pas au surdoué...

Comment se sentir autrement que mal, quand on n'est pas assez pour son premier amour ?

Pas assez, ça peut vouloir dire plein de choses. Parfois, ça parle d'implication. D'autres fois, ça parle d'intelligence, de respect, de dévouement, d'écoute, d'humour, de temps, de compréhension ou de discussion.

C'est difficile à vivre, tout autant que d'être trop.

Pourquoi le surdoué suffirait-il du fait qu'il soit surdoué ? Ne serait-ce pas suffisance de penser que cela suffirait ?

Tu n'es pas assez pour ton premier amour, tu ne serais pas assez pour bien d'autres, trop pour tout autant, et juste pour un nombre bien plus restreint. L'intelligence, la douance, ce n'est qu'un facteur parmi d'autres. Cela a peu à voir avec votre échec, je pense. C'est d'autres différences, irréconciliables, qui entrent sans doute en jeu.

Ses mots sont les siens, ce ne sont pas des faits.

Ce n'est pas parce que tu l'insatisfait que tu es insatisfaisant. Mais il faut vivre le chagrin d'amour pour le saisir.

Disons qu'il s'agit d'une personne qui a une vision très large du surdoué, dans laquelle je m'inscrivais aussi sans penser que ça n'est pas le cas de tout le monde.

Ses mots se rapprochent beaucoup de la perception que j'ai sans vouloir me le dire de la sorte.

J'aurais préféré le vivre après la rupture, au lieu de me dire que je reste sans bien savoir pourquoi.

On est toujours plus ou moins prisonnier de ses concepts si on est pas prêt à les remettre en cause. Il n'y a pas de définition listée du fonctionnement du surdoué, ni un modèle unique de celui-ci (il y a autant de type de surdoués qu'il y a de surdoués ; certains se ressemblent plus ou moins, au mieux).

Si ça peut t'aider : ce n'est pas parce que tu te sens mal ou méjugé que tu es indigne.

Bon courage quoi qu'il en soit.

Mais quelle est diable la légitimité de ta moitié pour estimer (par quelle autorité ?) que tu n'es "pas assez" ?

Ce serait, à mon humble avis, la première question. Elle remet sérieusement les choses en perspective.

et pourquoi tu restes ?

J'avais lu quelque part cette phrase qui pourrait t'aider :
"La façon dont tu t'entends qualifier renvoie à une perception et pas forcément à une réalité."

Pour enfoncer le clou, je me suis fait traiter pendant 6 ans par ma propre femme de psychotique, pervers narcissique, lunatique, et encore tout plein de mots en -ique. Jusqu'à tant que je vois tout un tas de gens qualifiés qui me confirment que je n'étais rien de tout cela, parfaitement sain d'esprit, mais juste...différent.

Ne te laisse pas faire. Qui est-il / elle pour se donner l'autorité de dire que tu n'es "pas assez" ?

Pas assez comme tout le monde, à la limite.

Et je serais toi, j'en serais fier.

J'ai mal pour toi, "someone". C'est très dur de se sentir "pas assez" pour quelqu'un.

La clef, c'est de se souvenir que ce qualificatif ne nous atteint que parce qu'on porte déjà ce même jugement sur soi-même, et de s'atteler à réviser cette image de soi déficiente.

Personne ne peut nous donner ce qu'on ne se donne pas à soi.