Relation naissante - besoin de conseils

Bonjour à tous,

Je viens de débarquer sur le forum depuis hier.
Je me suis rendu hier soir au bar à mines et ai pu rencontrer quelques zèbres très sympas et très accueillant (encore merci pour l'accueil) !

Je vois qu'on peut ici venir se confier sur ses doutes, ses angoisses etc, donc je vais vous exposer mon problème qui me "pèse" dans ma relation amoureuse.
Je suis gay, je viens de rencontrer un garçon fin février - début mars, et nous sommes ensembles depuis le 26 mars, cela fait donc 3 mois maintenant. Je sens qu'il me correspond sur de nombreux points. On a la même façon de voir l'avenir, on a de nombreux points communs malgré nos milieux différents, on a les mêmes valeurs; et on discute ouvertement de sujets graves sans pudeur, sans gêne et je pense qu'on batit pour l'instant notre relation sur des bases saines et solides. On ne s'étouffe pas l'un et l'autre et on se laisse faire des soirées ou des Week ends chacun de son côté sans se demander à rendre des comptes. Et j'aime cette liberté qu'on se laisse, j'aime qu'on garde une certaine indépendance, sinon je me sentirai vite étouffé.

On se voit régulièrement, des restos, des sorties avec sa bande de pote, il vient dormir chez moi, il m'a même présenté à ses cousins et son frère lors d'une soirée et j'ai un bon feeling avec tout le monde donc on est dans une relation qui semble partie pour durer …

Après ma dépression pèse par moments mais je fais tout pour ne pas le lui faire ressentir et qu'il ne prenne pas peur.
Mais par exemple hier soir il voulait qu'on se voit, mais je savais que je n'étais pas dans un bon mood puisque toute la journée je m'étais un peu trainé au travail ... mais j'me suis dit que ça me ferait du bien, et en fait on est partis manger au resto et arrivé là bas j'étais complétement fermé, je n'avais rien à lui dire, je tirais la gueule ... mais involontairement, ça me faisait plaisir de passer un moment avec lui, mais c'était plus fort que moi je n'arrivais pas à profiter, à me détendre et à vivre l'instant présent .... donc y avait de gros blancs, je n'avais pas trop de discussion ... et je me suis dit qu'il devait s'ennuyer avec moi et qu'il ne resterait surement pas si ça continue comme ça à chaque rdv ...
Je ne savais pas quoi faire pour m'ouvrir et être plus jovial, plus intéressé .... et je sais que ce n'est pas un manque d'intérêt envers lui parce que je commence vraiment à m'attacher et à développer des sentiments pour lui, c'est quelqu'un de très intéressant et très bien, qui me correspond sur beaucoup de points, mais malgré moi parfois mon état de dépressif reprend le dessus et je n'arrive pas à "jouer le jeu".

J'ai entamé un travail avec une psy avec qui le feeling passe super bien, et je commence à comprendre certaines choses dans mon comportement, et certains mécanismes dont je dois apprendre à me défaire, mais je n'en suis qu'au début de ma "thérapie" et j'espère qu'il pourra être patient et que mon état ne va pas lui peser et lui donner envie de trouver quelqu'un de plus léger et plus simple.

Ca vous arrive parfois d'être dans cette situation ou hormis votre journée de taff vous n'avez rien d'intéressant à raconter et ça vous mets mal à l'aise d'être aussi "ennuyeux" et du coup vous n'avez plus d'idée pour lancer la conversation, pour trouver des sujets et donner le change ?

Ah sinon, en lien avec la dépression, j'ai lu des articles sur la "remédiation cognitive", qui permet aux personnes ayant traversé un épisode dépressif de "réparer" leurs pertes de capacités intellectuelles subies durant cette phrase. Certains connaissent ce procédé ? J'aimerai bien essayer parce que je me sens clairement concerné et je pense que ça pourrait m'être utile.

Voilà désolé si ce récit est un peu désordonné, j'ai écrit comme ça venait. J'espère avoir été explicite pour que vous puissiez comprendre ma situation.

Merci par avance pour vos retours,

Kévin

Salut !

À vue de nez, dans les situations comme la tienne, il faudrait réussir à passer à l'action en ce qui concerne l'élévation du niveau de vie / hygiène de vie. Je ne suis pas certain que ta situation soit si complexe (bien que profonde), il faut réussir à épurer tes pensées et te redresser dans ton rythme de vie et de travail.

Ce n'est certainement pas la solution absolue pour supprimer définitivement tous tes tourments puis t'apporter toute la joie de vivre du monde mais si tu arrives à le faire, ça va t'apaiser au quotidien, déjà, puisque tu auras beaucoup moins de préoccupations "superficielles" qui te polluent l'esprit.
Quoi qu'on dise, c'est souvent les petites préoccupations superficielles qui font que l'on se noie et non pas les grands tourments profonds de notre vie... Cela se joue dans la gestion de la procrastination, mais aussi le sommeil, l'hydratation, l'alimentation, l'activité physique. Et, bien sûr, dans les tâches ménagères (le fait de vivre dans un environnement sain où nous sommes fiers de nous lorsqu'on arrive à le maintenir ordonné).

Je pense que ce serait, pour toi, un excellent début, déjà, si tu arrives à augmenter ton niveau d'hygiène de vie de cette manière-là.


Petit conseil que j'avais déjà écrit ailleurs (mais je me répète souvent, je sais ) : laisse-toi la liberté de te tourmenter l'esprit mais il faut que tu le contrôles ! Par exemple, si tu as des préoccupations bien plus "importantes" et profondes que les simples tâches ménagères et le fait de boire de l'eau, et tu sais que c'est important pour toi etc. et bien donne-toi une date/délais (4, 5, 6 semaines, peu importe, selon ton planning, tes capacités mais aussi tes impératifs) pour te permettre d'y repenser un peu plus tard. Te reporter les prises de tête, en gros. Ce que j'arrivais à me dire pour appliquer ça, par exemple : "OK, je ne supprime pas ces tourments en claquant des doigts, puisque ce sont des choses que je dois vraiment dénouer dans ma vie. Mais, ils ne sont pas perdus. Je les mets de côté X semaines et je me note dans le calendrier XX août 201X = repenser aux tourments. Pendant cette pause, je vais, comme un jeu, comme un challenge, augmenter mon hygiène de vie.". C'est juste un conseil perso, si ça t'intéresse, tente !
Si tu arrives à te persuader de ça, c'est vraiment magique parce que ça apaise l'esprit. Il faut pas se leurrer : mais les tourments sont "utiles" dans notre esprit ; lorsque le cerveau se prend la tête et préoccupe de certaines choses, c'est qu'on sent qu'on en a besoin. On a besoin de régler ça, on a besoin d'y réfléchir pour dénouer les situations : ça nous sécurise. Et le fait de mettre de côté, ça apaise profondément. Temporairement. Oui ; ce n'est que temporaire. Mais en attendant, si t'arrives à régler des choses + simples comme l'hygiène de vie, la date notée dans le calendrier arrivée tu verras que, souvent, les tourments n'auront plus la même dimension

Bonjour Kévin,

Pour ton petit ami, peut-être pourrais-tu lui expliquer simplement que tu as une dépression et que ça altère parfois ton humeur sans que tu n'y puisses pas grand chose, que si certains soirs tu préfères rester seul c'est pour ne pas lui faire porter ça et qu'il ne faut pas qu'il s'interroge outre mesure sur la situation. En fait, lui dire ce que tu nous as dit. Il devrait comprendre et ça pourrait éviter qu'il ne commence à imaginer tout un tas de trucs...

Et après pour la dépression je ne suis pas spécialiste alors je te souhaiterai simplement bon courage, il y a des témoignages sur le forum de certains qui s'en sont sorti...

Miss aux yeux arc-en-ciel a écrit:Pour ton petit ami, peut-être pourrais-tu lui expliquer simplement que tu as une dépression et que ça altère parfois ton humeur sans que tu n'y puisses pas grand chose, que si certains soirs tu préfères rester seul c'est pour ne pas lui faire porter ça et qu'il ne faut pas qu'il s'interroge outre mesure sur la situation. En fait, lui dire ce que tu nous as dit. Il devrait comprendre et ça pourrait éviter qu'il ne commence à imaginer tout un tas de trucs...

Ah, oui, j'ai oublié mais c'est vrai que c'est essentiel, ça !

Merci pour ces retours.
Je lui en ai déjà parlé et j'ai la chance d'être tombé sur quelqu'un de très compréhensif. Et quand je lui en ai parlé il m'a répondu "c'est toi avec toi même, je n'ai pas à interagir là dedans, je suis touché que tu m'en parles et me fasse confiance, mais tu dois aller mieux pour toi avant tout", et je suis entièrement d'accord.
Je lui ai répondu que je tenais à l'en informer pour qu'il comprenne pourquoi chaque matin au ptit dej j'avale des cachetons (anti dépresseurs) et pourquoi parfois il peut m'arriver de ne pas parler et de me renfermer un peu sur moi même. Il m'a alors dit qu'il comprenait et que c'était normal d'avoir parfois besoin de moments "off", où on se déconnecte de son environnement et où on a besoin de se mettre en retrait et que même lui qui n'est pas dépressif ça lui arrive donc il ne m'en tiendra pas rigueur.
Forcément ça rajoute encore plus à mon attachement et mon envie d'aller plus loin quand je vois comme il peut être compréhensif et patient envers moi.

Hello Kevin,

Quelqu'un parlait ci-dessus de l'hygiène de vie. C'est très important. Tu fais du sport ? Tu manges sainement ? Dors bien ?
Et pourquoi vous ne vous lanceriez pas, à la rentrée, dans une activité commune ? Ca permettrait de vous projeter un peu (quelques semaines, quelques mois) tout en forgeant un passé commun...

Tiens nous au courant

Oui j'essaie de faire de mon mieux sur l'hygiène de vie. Je fais du sport 2 à 3 fois par semaine, je mange équilibré, j'essaie de me coucher tôt (mais le piège Netflix se referme souvent sur moi), et je vois des amis, je sors, je bouge et je me plais dans mon travail etc ... donc je sais que je suis dans de bonnes conditions pour aller de l'avant et aller mieux.

Mon interrogation était plus sur ces moments de vide dont je parlais lorsque je me retrouve en tête à tête avec mon copain, quand je ne sais pas de quoi lui parler, quand je ne suis pas très loquace, .... que faîtes vous lorsque vous vous retrouvez dans ce type de situation ? Avez vous des conseils, des méthodes ...?

Après c'est peut être en grande partie dû à mon état actuel et (je l'espère) ça passera quand tout le reste passera ... je verrais bien ...

Mais merci beaucoup pour vos conseils.

Salut Kevin,

Je suis HPI pur et dur, j'ai une bulle assez étendue. Je ne suis pas très à l'aise dans les moments de conversation conventionnels (resto, diner à la maison, apéro, etc.). Je m'embête. Et je pense que ça se voit.

A une époque avec mon ex on faisait des puzzles. Je sais, ça peut prêter à sourire mais, sur le fond, la démarche est intéressante : la construction à deux de quelque chose de concret, sans réelle obligation de parler. Sinon, tu peux aussi beaucoup boire, ça désinhibe, mais là, ta santé ne suivra pas longtemps !

Tierce solution : évite les tête à tête creux, sans rien à se dire....sauf si tu sens que, lui, a besoin de ces moments ?

L'alcool aide, je confirme, je me sens beaucoup à l'aise et spontané après quelques verres ... seulement c'est pas compatible avec les anti dépresseurs, donc les lendemains sont souvent plus difficiles !

Je lui propose de faire des cinés, des soirées film à la maison avec un plateau repas, des trucs cools, posés, mais il aime beaucoup sortir et à peur de la routine, du côté pantoufflard qui risquerait de s'installer, donc c'est plus souvent resto ou bar ...

Salut Kévin,

Le problème central est la dépression. C'est compliqué à gérer au quotidien et ça demande une présence importante et une attention soutenue pour en sortir.

Tout d'abord, contrairement à ce qui est dit plus haut, je ne te conseille pas de remettre à plus tard la résolution des problèmes, mais de les hiérarchiser. Un problème à la fois, en commençant toujours par ce qui te pourrit le plus la vie au moment où tu résous le problème.
Non, on ne peut pas tout faire à la fois, mais plus tu repousses, et plus ton mal-être durera longtemps et impactera tout le reste, avec un effet boule de neige.

Ensuite, mieux vaut en parler à ton copain. Ca fait trois mois que vous êtes ensemble, tu t'attaches à lui, mais tant que tu lui caches cette part importante de ta vie (en tout cas importante pour le moment), votre relation n'est pas saine. Elle est basée sur un mensonge : toi qui prétends aller bien alors que ce n'est pas le cas.
S'il t'apprécie lui aussi, il comprendra.

Et pour finir, continue comme ça. Tu es sur les bons rails pour t'en sortir et tu as fait la plus grande partie du chemin. Tu as admis le problème, tu agis pour t'en sortir et avec des bons réflexes.
Garde courage, on s'en sort, je suis là pour en témoigner !

Lucy a écrit:Salut Kévin,

Le problème central est la dépression. C'est compliqué à gérer au quotidien et ça demande une présence importante et une attention soutenue pour en sortir.

Tout d'abord, contrairement à ce qui est dit plus haut, je ne te conseille pas de remettre à plus tard la résolution des problèmes, mais de les hiérarchiser. Un problème à la fois, en commençant toujours par ce qui te pourrit le plus la vie au moment où tu résous le problème.
Non, on ne peut pas tout faire à la fois, mais plus tu repousses, et plus ton mal-être durera longtemps et impactera tout le reste, avec un effet boule de neige.

Ensuite, mieux vaut en parler à ton copain. Ca fait trois mois que vous êtes ensemble, tu t'attaches à lui, mais tant que tu lui caches cette part importante de ta vie (en tout cas importante pour le moment), votre relation n'est pas saine. Elle est basée sur un mensonge : toi qui prétends aller bien alors que ce n'est pas le cas.
S'il t'apprécie lui aussi, il comprendra.

Et pour finir, continue comme ça. Tu es sur les bons rails pour t'en sortir et tu as fait la plus grande partie du chemin. Tu as admis le problème, tu agis pour t'en sortir et avec des bons réflexes.
Garde courage, on s'en sort, je suis là pour en témoigner !

Merci Lucy pour cette réponse et tes conseils.
Comme je le disais plus haut, j'en ai parlé à mon copain et je suis transparent avec lui sur ma situation donc ce n'est pas un problème. Justement je ne me voyais pas entamer une relation sur des mensonges etc, donc je n'ai pas pu me retenir de lui raconter.

Ca m'intéresserait d'échanger avec toi sur comment tu en es sortie et qu'est ce qui t'a aidé à passer outre cette phase. Même si je sais bien que chaque situation et chaque personne est différente.

courage