Le cercle vicieux de l'envie de rien...

Bonjour tout le monde.

Ca fait un moment que je ne poste plus grand chose sur le forum car j'étais très pris par un emploi du temps chargé. Mais depuis une semaine, je suis "en vacances". En effet je n'ai aucun projet sérieux en vue d'ici la fin du mois, j'en ai donc profité pour faire le point sur ma situation, chose que je n'avais pas fait depuis longtemps. Et le constat est assez amer. En effet je me rend compte depuis une semaine à quel point certains aspects de ma vie se sont dégradé depuis que j'ai décidé de vivre de ma passion; la musique. Et voilà une semaine que je tourne en rond chez moi sans envie de ne rien faire, ou du moins de ne rien faire de ce qui m'est possible. Voilà un an environ que je ne peux plus faire de sport, chose qui était capitale avant pour mon bien être, d'abord à cause d'une fracture du pied gauche l'été dernier, immédiatement suivie de l'apparition d'un fibrome sous la voute plantaire droite que je traine depuis décembre (je dois passer une IRM dans un mois puis probablement me faire opérer, ce qui va encore m'handicaper un moment). Et là coup sur coup, à deux semaines d'intervalle, je me suis fracturé la main droite, puis le pied droit pas plus tard qu'hier matin, à chaque fois dans des circonstances idiotes et malchanceuses. Outre le fait qu'il soit extrêmement gênant de jouer du piano avec une fracture du cinquième métacarpe, mon métier m'oblige aussi à me déplacer énormément à pied n'ayant pas de véhicule, et en portant toujours beaucoup de matériel sur moi, ce qui rend impossible l'utilisation de béquilles. Ces perspectives assez négatives envers mon travail pour les projets qui arrivent me minent complètement le moral. D'autant que j'avais attendu ce mois d'aout depuis longtemps pour décompresser, voyager, faire des choses passionnantes de mon temps libre... Et je me retrouve seul chez moi à tourner en rond, sans aucune motivation pour quoi que ce soit. Plus rien n'arrive à me divertir, me déplacer est vraiment pénible et toute idée de m'organiser un voyage en solitaire comme je le prévoyais est tombé à l'eau à cause de mon état qui n'est pas grave en soi, mais très incapacitant.

Je ne peux rien faire pour améliorer ma condition physique dans l'état actuel des choses, mais auriez vous par hasard des idées ou des conseils pour ne pas sombrer dans cette espèce de dépression qui m'empêche de faire quoi que ce soit de constructif? J'ai pourtant de quoi m'occuper, il faut que je compose 12 morceaux de piano pour le disque d'un artiste d'ici la fin du mois, mais je n'arrive pas à m'y mettre ni à me concentrer sur quoi que ce soit. Je ne sais vraiment pas quoi faire pour retrouver ma motivation avec ces douleurs permanentes et cette solitude forcée (je suis bloqué dans la maison de mes parents depuis ma chute d'hier matin qui m'a mis le pied en compote et pour aller voir des amis, il faut que je marche 2km pour rejoindre la gare SNCF, chose dont je me sent incapable pour encore quelques jours au moins).

C'est effectivement un cercle vicieux, dont il faut arrêter la course, parce que rationnellement, tu peux rester dedans comme en sortir, sans "raison" particulière.
Je n'ai pas de solution miracle, parce que je tombe souvent, comme toi, dans ces cercles vicieux. Mais j'ai remarqué que "sortir de soi", sortir un peu de ce contexte qui tourne en rond, est ce qui me permet d'en sortir, une sorte de mini choc quoi. Est-ce que tu n'as pas quelqu'un qui pourrait venir te voir ? Est-ce que tu habites à la campagne? Si oui, ne pourrais-tu pas essayer de marcher, très lentement et en te ménageant, jusqu'à un endroit sympa (ça marche en ville, par exemple un parc), pour méditer, réfléchir, et tu peux prendre un roman avec toi, en te laissant tout le temps que tu veux.
Ne reste pas enfermé et toujours dans le même contexte, ça facilite la rotation du cercle.
Ou alors, va au cinéma, puis va manger une pizza, tout seul. Personnellement, ce sont des choses que je n'ai pas l'habitude de faire, mais peut-être que tu fais ça souvent, à ce moment là trouve quelque chose que tu n'as pas l'habitude de faire, et qui ne demande pas trop d'énergie, pour te bousculer un tantinet. Je pense que pour casser le cercle, il faut une fissure.
En fait, je pense que tout dépend de notre regard sur la vie, on peut être heureux dans n'importe quelle circonstance, et un mendiant en Inde, comme le dit le dalaï lama, peut être plus heureux qu'un américain fortuné avec dans sa pharmacie des médocs pour s'endormir et d'autres pour se réveiller. Donc, il faut que tu casses ce cercle vicieux et que tu arrives à voir ta situation en rose plutôt qu'en noir.
Tu vis de ta passion, ce qui sans être forcément facile et rose tous les jours, est déjà bien mieux qu'être ouvrier à l'usine. Tu es en vacances, et quelle que soit ta condition, ce sont des vacances ! Tu as le choix de les occuper comme tu veux, ne focalise pas sur les seules choses que tu ne peux pas faire. Tu peux te reposer, déjà.
Du coup, essaye peut-être, sinon, une autre technique : je sais que moi, je suis une grosse angoissée, et du coup, parfois, le fait de me dire "c'est du temps perdu, ce temps là est perdu", me permet d'en profiter, comme si, libérée de l'enjeu mis sur le temps, je pouvais vraiment carpe diem. Tu peux essayer de te dire "eh ben voilà, je suis bon à rien, je ne peux rien faire, donc ce mois d'août est un temps que j'ai perdu, autant en faire n'importe quoi". Et tu peux toujours faire plein de choses ! Lire des livres, par exemple : pour te cultiver sur des domaines qui t'intéressent, des classiques de la littérature que tu as toujours eu envie de lire, etc. Essaye aussi d'appeler des amis, ou même des connaissances, parfois elles peuvent arriver à nous bousculer et nous faire sortir de nos cercles. Sinon, appelle un membre du forum

Quel est ton but, au fond? Tu voudrais que la fracture ne soit pas arrivée? Ou tu voudrais faire quelque chose, simplement et tes envies ne correspondent pas à tes possibilités?

Tu parles de douleur et de solitude... La douleur est-elle prise en charge ou tu dois vivre avec elle? La solitude, c'est forcé?

Merci pour vos réponses.

En fait mon but est simplement d'arriver à retrouver la motivation de faire ce que j'aime faire d'habitude, à défaut de pouvoir faire autre chose de mon temps libre. Ma fracture du pied est arrivée avant hier seulement mais déjà avant j'avais des problèmes de santé multiples que ce soit mon autre fracture à la main, ou des problèmes de dos qui s'installent du fait que je n'ai pas eu les deux pieds réellement fonctionnels en même temps depuis un an. J'ai aussi une parotidite qui se déclenche par crises assez peu récurrentes mais très violentes dont la dernière remonte à un mois environ. Je dois aussi passer une IRM pour ça avant d'envisager un traitement. Sinon je n'ai envie de rien justement, à part peut être de me défouler, et là effectivement il m'est impossible de faire du sport. Autrefois j'étais capable de partir courir 15-20km sur un coup de tête et ça me permettait d'évacuer énormément de stress, ça me manque.
Pour la douleur, je n'ai aucune prise en charge mais en même temps je n'ai réellement mal que lorsque je sollicite mon pied et ma main, ce que je ne fait pas beaucoup en ce moment à part lorsque je joue du piano, mais justement j'en joue peu en ce moment et ça ce n'est pas cool du tout! Je voulais profiter de mon temps libre pour "geeker" le piano et m'améliorer, mais je n'en ai plus l'envie comme avant. Pour la solitude, oui c'est forcé. La maison de mes parents est dans une sorte de ville dortoir a 45 minutes de Paris en train. Normalement ça ne me dérange pas de faire l'allé-retour à Paris, de marcher de chez moi à la gare, de marcher dans le métro, mais là c'est très difficile! Et dans le bled ou je suis bloqué, il n'y a absolument rien à faire, pas la moindre infrastructure culturelle, pas un seul endroit intéressant, et je ne connais absolument personne! Tous mes amis sont sur Paris ou dans d'autres grandes villes de province.

En fait je ne vois pas ma condition en noir, je ne me sens pas désespéré ou triste, juste vide et paumé, comme si ma vie ce mois ci allait se résumer tout le long à ne répondre qu'à des besoins vitaux de base; manger et dormir. Regarder un film m'est pénible, lire un livre aussi, je n'arrive à me concentrer sur rien... C'est extrêmement frustrant parce que je me rend compte que ma vie ne se résume qu'à mon travail et que privé de ce dernier même pendant une courte durée je ne suis rien. Petit point positif, j'ai été réveillé ce matin par un coup de fil de mon producteur qui m'annonçait des plutôt bonnes nouvelles mais il veut que je remonte sur paris ce week end pour faire passer des auditions à d'autres musiciens. J'ai très envie d'y aller, mais le trajet sur une jambe avec 20 kg de matériel sur les épaules me refroidit beaucoup.

Oui, mais ça revient au même, puisqu'en réalité, tu sais bien que tu ne te résumes pas à ton travail/ton activité, et que tu n'es pas rien lorsque tu es privé de ce qui emplit ta vie ces derniers temps. C'est une manière de voir les choses, si tu retrouves le peps tu auras envie de faire plein d'autres choses, et tu arriveras à te concentrer sur un livre, un film, etc.
Je maintiens que tu pourrais essayer de casser ce cadre, un tout petit peu.
Peut-être que c'est l'occasion de faire un bilan, de prendre du recul et de reconsidérer qui tu es et ce que tu veux, puisqu'apparemment tu as eu pas mal de bouleversements dans ta vie ces derniers temps, dont cette décision de vivre de ta passion.