Avancer, simplement

Comment est-ce que j’avance dans la vie ?
La question est lâchée. Et personnellement j’ai ma réponse (ma signifiant ici qu’elle s’adapte à moi mais pas forcément aux autres). Ceci est mon petit guide personnel qui a pour but de fonctionner IRL. Sur internet je pense que c’est encore un peu différent.

1/ L’autre n’est pas responsable à 100% du problème que j’ai avec lui. Ça, c’est une règle universelle. Lors d’une altercation, il n’y a que dans les films américains qu’un méchant-méchant attaque une oie blanche. Les problèmes sa ce crées et se vivent à deux (ou plus) mais ça nous implique forcément.
Exemple : vous savez qu’un de vos collègues crée/diffuse des ragots sur vous. La mauvaise solution (du moins l’une d’elle) serait très probablement d’aller le chercher et lui hurler dessus. In fine, cela n’arrangera rien. Vous voyez la scène ? Martine qui hurle sur Jérôme et Jérôme prenant immédiatement conscience de son mauvais acte ferait son mea culpa… ? Non, évidemment ça ne se produirait pas. L’humain « de base » réagira à l’agression par l’agression, cela en excluant toute notion de qui a raison ou tort.
Forte de ce constat, ça nous amène au point n°2

2/ On ne change pas l’autre. Hé non. Il faut l’accepter tel qu’il est. En revanche, il est possible de changer la situation en changeant quelqu’un… soit !
Exemple : combien de faire j’ai pu entendre une personne se plaindre de sa relation de couple et espérer secrètement un changement de comportement de la part de son partenaire… Les gens peuvent effectivement changer mais si et seulement si l’impulsion, la motivation du changement viens du plus profond d’eux même. L’humain agit avant tout par intérêt personnel avant de penser aux autres (et c’est bien normal dans une certaine limite), un changement réussit est forcément conditionnée par une part non négligeable d’égoïsme. Donc si Justine doit vider les poubelles pour conserver Sébastien dans sa vie, il est fort probable que Justine s’y astreigne un temps puis finisse par abandonner progressivement cette bonne résolution. Justine devrait donc soit entériner ce changement par une motivation personnelle (par exemple vivre dans un espace sain) ou au contraire refuser tout bonnement ce changement. On pourrait dire que le simple fait de garder Sébastien pourrait être une motivation égoïste suffisante pour Justine, en théorie ça se tient même si je pense que l’humain va plus naturellement faire le rapprochement « je change pour Sébastien » et non pas « je change pour conserver Sébastien » ; ce qui change complètement la nature de la motivation. En vrai, je n’ai jamais vu personne changer « par amour » et uniquement pour cette raison (mais je vis peut-être dans un microclimat !)

3/ Analyser la situation, m’analyser, pour savoir ce que moi je pourrais changer. Ça ne veut pas forcément dire à ce stade qu’il faut forcément le faire. En effet, il existe des situations où il est préférable de rester tel quel. Donc, l’analyse inclue aussi cela ; savoir s’il faut changer quelque chose chez soi.
Exemple : Benjamin se laisse entraîner par ses amis à dire du mal de Cédric qu’il ne connait pas vraiment. Benjamin fait cela pour être « comme tout le monde », s’intégrer. Cédric apprend que Benjamin a dit du mal de lui et le lui a reproché. Evidemment, benjamin a eu tort. La vraie problématique ici ne se situe pas tellement dans la problématique entre Benjamin et Cédric mais plutôt dans la façon de Benjamin de s’intégrer dans un groupe qui a l’air pour le moins dysfonctionnel. Est-ce que Benjamin ne pourrait-il pas s’intégrer autrement que par des actes malveillants ? Est-il souhaitable pour Benjamin d’intégrer un groupe pareil ? Est-ce que le groupe qu’il souhaite intégrer n’est pas lui-même composé de gens qui sont finalement « à coté de leurs pompes » comme Benjamin qui a du mal à trouver sa place ? C’est à Benjamin de faire un véritable bilan par rapport à tout cela et bien sûr de s’excuser auprès de Cédric.

4/ Eviter de justifier ses bêtises. Ça, je pense que c’est un peu la pire chose à faire car généralement la justification est vraiment affligeante. On peut tout à fait justifier une action de manière « correcte » mais souvent les gens choisissent d’exposer des choses qui ne vont que rajouter de l’huile sur le feu ou au mieux ne rien changer du tout. Donc dans le doute, sous le coup de l’émotion, ne pas se justifier (cela peut venir dans un second temps, après avoir bien réfléchie)
Exemple : Mathieu décide d’embrasser Sabine sur la bouche dans un élan soudain. Sabine le prend très mal et est choquée de cette attitude. Mathieu explique alors à Sabine que c’est parce qu’il se sent seul et que ça fait longtemps qu’il n’a eu aucun contact physique avec une femme. Que pourrait se dire Sabine ? Au choix (possibilité de choix multiples) :
-          Mathieu est en manque affectif, moi ou une autre c’était pareil (dévalorisation de sa personne)
-          Mathieu me fait pitié (dévalorisation de Mathieu)
-          Mathieu est un con (ce choix étant un peu « standard » lors de toutes les altercations)


5/ Faire son mea culpa (et possiblement même quand on pense avoir raison). J’aurais moi-même été choquée de lire ça encore il y a quelques années et pourtant… J’ai surtout appris ça grâce au monde du travail. En fait, un « pardon, ça ne se reproduira plus » ne coute pas si chers à dire, peut possiblement être faux mais solutionne pas mal de chose. En effet, quoi de pire pour un supérieur par exemple de voir un subordonner persister et signer dans un domaine où le supérieur pense qu’il a tort ? Evidemment, je rappelle que tout ceci est contextuel et que cela dépend de l’importance de la situation.
Exemple : Paul pense que mettre les bonbons à gauche de la caisse sera plus vendeur alors que Jacques, son boss, pense que ce sera plus vendeur à droite. L’enjeux ici est très faible, encore plus pour Paul qui n’est pas directement responsable des ventes, alors je pense que Paul devrait tout simplement « lâcher l’affaire » même s’il pense avoir raison et aller dans le sens de Jacques. Pourquoi ? Tout simplement car le potentiel d’emmerdes à suivre en cas de conflit est sans commune mesure avec le potentiel de gain. On pourrait parler ici d’un mauvais entretien professionnel, qui pourrait suivre avec une mauvaise ambiance pouvant même aller jusqu’à un licenciement pour une raison quelconque/démission de Paul qui ne supporte plus l’ambiance. Des fois, les choses peuvent aller très loin même pour des conneries.

6/ Faire le bilan des enjeux. Comme dit précédemment il faut toujours peser le pour et le contre. C’est d’ailleurs comme ça que j’en suis rapidement venu à la philosophie du bascouillisme. Intense réflexion digne des plus grands moines, j’en viens souvent à la conclusion qu’en fait, ce n’est pas si grave. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c’est libérateur. Bien sûr, cela s’accompagne en parallèle d’un recentrage de ses priorités. Il faut employer ses forces dans les causes qui nous paraissent importantes plutôt que de s’user sur du point de détail.

Exemple : Jean Paul (qui soutien Marine Le Pen) explique à Bernard (qui soutient Mélenchon) sur internet que Marine elle est génial. Bernard n’est pas d’accord et dit que c’est Mélenchon qui est génial. Ils tendent doucement mais surement vers les arguments fallacieux, discutables, s’accusent gratuitement voir s’insultent. Mais tout ceci pour quoi au final ? Convaincre quelqu’un par l’insulte fonctionne assez peu chez les gens sains d’esprit. Lorsque les opinions sont scellées et qu’elles ont été exposées, la pertinence d’y mettre toutes ses forces est pour le moins discutable.  Jean Paul ne ferait-il pas mieux de s’atteler à essayer de convaincre les indécis, si la cause lui tient à cœur ? Cela serait plus productif.

Voilà, c’est une grande partie (mais très résumée) de mes réflexions sur le sujet.

N empêche que si beaucoup pouvaient accéder à ce genre de changement de comportement et agir de cette façon, prendre du recul, se remettre en question etc y'aurait quand même plus d espoir pour un monde meilleur ou moins con...

comme Lainie (si j'ai bien compris!) je rentabilise mon énergie, investissement, implication etc...je calcule si au final ça vaudra le coup tout ça ou pas, à peu près dans tous les domaines et surtout au travail évidemment. C'est la seule façon que j'ai trouvé de conserver mon équilibre, pour l'instant ça marche assez bien...