Polyeucte
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Polyeucte
J'aime bien ce nom (sa consonance) et sa référence à l’Arménie (j'ai un gros faible pour ce pays) aussi je créé mon petit filou et lui donne ce nom. Ce sera mon déversoir, ma volière pour quelques mots sauvages (non non ils ne mordront pas), là où se dulcifiera ma langue. Je vous convie à voler avec moi si vous le souhaitez o âmes insurgées !
j'ai papillonné et suis tombée sur cette aile : "est tragique ce qui laisse muet tout discours". Qui a clémentement écrit cela ?
j'ai papillonné et suis tombée sur cette aile : "est tragique ce qui laisse muet tout discours". Qui a clémentement écrit cela ?
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Re: Polyeucte
Ce visage trop pâle à force de lumière
Du ciel a viré pour mieux chanter la nuit
Mais l’ange qui s’endort à l’ombre de minuit,
Ne s’éveillera plus. Il porte sa prière
Im memoriam
Du ciel a viré pour mieux chanter la nuit
Mais l’ange qui s’endort à l’ombre de minuit,
Ne s’éveillera plus. Il porte sa prière
Im memoriam
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Re: Polyeucte
Je suis encore toute émoustillée du dernier roman que je viens de lire, de déguster, de danser, je t'en laisse une phrase restée inscrite dans ma mémoire :
« Qui écrit quand j'écris ? » de EESchmitt
« Qui écrit quand j'écris ? » de EESchmitt
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Re: Polyeucte
cuicui a écrit:Je suis encore toute émoustillée du dernier roman que je viens de lire, de déguster, de danser, je t'en laisse une phrase restée inscrite dans ma mémoire :
« Qui écrit quand j'écris ? » de EESchmitt
C'est une satanée question ça qui en titille plus d'un. Récemment sous la plume d'un (Albert Cohen pour tout dire) je lisais qu'il laissait, voire abandonnait sa plume à ses personnages, sans intentions particulières donc, se laissant surprendre par la tournure et bifurcations inédites du récit.
Sinon ensuite : qui lit quand je lis ?
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Bimbang- Messages : 6445
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Re: Polyeucte
Ah non ! On va pas mêler Dieu à nos petites histoires... t'as vu ce qu'on dit qu'il aurait écrit ? C'est nul à chier. Le style est moche, c'est plein de violences, les scènes sont cruelles, autant aller voir une corrida.
Le premier lecteur de ce qu'on écrit est nous-même. Et ça fait beaucoup de monde si on compte toutes nos facettes, notre cerveau droit, notre cerveau gauche, nos limbes, nos archaïsmes reptiliformes, notre ça, notre moi, notre soi, nos inconscients divers et avariés...
Moi, j'aime ce que j'écris quand on dirait que c'est un autre qui l'a écrit. J'adore cet état où on a l'impression que la plume nous échappe. Ma doc dit que c'est l'équivalent d'un état hypnotique. Je trouve que c'est assez vrai. [non, je n'ai pas d'études pour étayer ce que j'avance].
Le premier lecteur de ce qu'on écrit est nous-même. Et ça fait beaucoup de monde si on compte toutes nos facettes, notre cerveau droit, notre cerveau gauche, nos limbes, nos archaïsmes reptiliformes, notre ça, notre moi, notre soi, nos inconscients divers et avariés...
Moi, j'aime ce que j'écris quand on dirait que c'est un autre qui l'a écrit. J'adore cet état où on a l'impression que la plume nous échappe. Ma doc dit que c'est l'équivalent d'un état hypnotique. Je trouve que c'est assez vrai. [non, je n'ai pas d'études pour étayer ce que j'avance].
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Bimbang- Messages : 6445
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Re: Polyeucte
Voui... Nous sommes les créateurs de nos histoires, de nos vies. On aspire à quelque chose, on tend vers, on finit parfois même par le créer. Comment s'est allumée l'étincelle du début, je ne sais pas et je m'en fous, par contre il m'arrive encore de trouver intéressant le processus qui fait que je fais... ou pas.
Schmitt dit que ce n'est pas l'écrivain qui fait le livre mais le lecteur.
Bobin dit qu'il y a des livres qu'on lit et des livres qui nous lisent.
C'est cette interaction entre les écrits et nous qui est fascinante, que nous soyons celui qui tient la plume ou celui qui offre son oeil à la page.
Plus jevieillis grandis, plus ce plaisir prend une nouvelle place dans ma vie. Les mots deviennent mes meilleurs amis.
Schmitt dit que ce n'est pas l'écrivain qui fait le livre mais le lecteur.
Bobin dit qu'il y a des livres qu'on lit et des livres qui nous lisent.
C'est cette interaction entre les écrits et nous qui est fascinante, que nous soyons celui qui tient la plume ou celui qui offre son oeil à la page.
Plus je
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Re: Polyeucte
C’est étrange, en présence d’un écrit je n’ai pas cette question sur le qui mais plutôt sur le quoi, le comment, le pourquoi. De même écrivant je ne me soucie pas de savoir si je tiens ferme la plume. Ça part comme un V2 sans que j’aie à participer à l’allumage. Ça part et ça explose en vol. J’aime alors contempler mon plafond constellé de mots mourants. C’est pas morbide, c’est juste une image. Sinon j’adore lire le comment dans un texte, déceler les mailles et les intentions qui sont dessous et dessus. Je me régale de ces petits exercices. Je suis extrêmement attentive aux préfaces car c’est sur cette margelle du texte que les auteurs se dévoilent un peu, mettant également à jour la manière avec laquelle ils voudraient qu’on les voit.
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Re: Polyeucte
Je suis extrêmement attentive aux préfaces
Je me souviens de deux préfaces qui n'étaient pas écrites par l'auteur lui-même mais qui ont eu un effet révélateur et ont démonté certaines de mes croyances.
Je pense notamment à une préface écrite par Michel Cazenave dans une édition du livre Ramon Llull, un mystique catalan du XIIIe. Il remettait dans le contexte sociohistorique la conversion de Llull. Ben, cette préface a totalement inversé les valeurs que je croyais qu'il fallait attribuer aux mystiques.
Ce jour-là fut le début d'une nouvelle ère dans mon espace intra-cranien.
Les mots nous façonnent. Nous façonnons nos écrits. L'impact sur la réalité de nos imaginaires est loin d'être négligeable. Et les mots sont le vecteur de ces imaginaires. C'est peut-être ce qu'avaient compris, entre autres, les psychanalystes [Vous énervez pas, bougez pas, je suis consciente que je viens de prononcer un gros mot. Je vais aller au coin toute seule, je sais où se trouve le bonnet d'âne ].
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Re: Polyeucte
cuicui a écrit:Je suis extrêmement attentive aux préfaces
Je me souviens de deux préfaces qui n'étaient pas écrites par l'auteur lui-même mais qui ont eu un effet révélateur et ont démonté certaines de mes croyances.
Je pense notamment à une préface écrite par Michel Cazenave dans une édition du livre Ramon Llull, un mystique catalan du XIIIe. Il remettait dans le contexte sociohistorique la conversion de Llull. Ben, cette préface a totalement inversé les valeurs que je croyais qu'il fallait attribuer aux mystiques.
Ce jour-là fut le début d'une nouvelle ère dans mon espace intra-cranien.
Les mots nous façonnent. Nous façonnons nos écrits. L'impact sur la réalité de nos imaginaires est loin d'être négligeable. Et les mots sont le vecteur de ces imaginaires. C'est peut-être ce qu'avaient compris, entre autres, les psychanalystes [Vous énervez pas, bougez pas, je suis consciente que je viens de prononcer un gros mot. Je vais aller au coin toute seule, je sais où se trouve le bonnet d'âne ].
Pas d'inquiétudes, les gros mots sont ici autorisés, au contraire ils ne demanderaient qu'à être brusqués que cela ne m'étonnerait pas. Oui, les préfaces sont un précieux révélateur, car écrites après coup, l'auteur s'en trouve pour le coup détendu, et donc clairvoyant sur son oeuvre et son devenir et jouant avec lui, sa fameuse scénographie auctoriale. Rédigées par un tiers, elles donnent un éclairage souvent instructif. J'aime bien les lire après avoir lu l’œuvre de sorte que je me trouve généralement devant une belle palette de couleurs dévoilant l'auteur sous trois aspects intéressants qui sont l'écrivain réel, textuel (ou « l’être de lettres », comme le nomme Valéry), et « L’écrivain imaginaire », c'est-à-dire figural et représentatif, donnant à voir l’auteur tel qu’il se représente, se fait ou se laisse représenter. Ce dernier trait intéresse car il fournit une belle clé pour comprendre la teneur des écrits et impacte par ricochet nos esprits.
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Re: Polyeucte
C'est intéressant ce que tu dis, il faut que je laisse mijoter.
J'ai toujours beaucoup aimé votre participation (Narkyss et Toi) à « explode » . Le ressenti que cela provoque en moi m'est toujours agréable, voire doux. C'est certes loin de l'académie, n'en déplaise à Blackmail, mais on s'en fout. Il y a de la musique dans la manière dont vous assemblez vos mots. De la musique et des images. Un voile qui se lève sur une brume et de ci de là, y'a une couleur qui apparait, reflet d'une émotion (?). Si j'étais peintre, ils m'inspireraient un tableau de brume claire, matinale, de celles qu'on trouve sur le lit d'une rivière au lever du soleil, qui laissent à peine entrevoir le paysage qu'elles occultent.
J'entends un peu votre réel duquel il nait, mais peu, très peu, alors je sens que mon imaginaire peut y trouver sa place. Oui, voilà, c'est ça, vous créez une sorte de tableau où mon imaginaire à sa place. Vous accueillez le lecteur, vous lui créez un espace où il peut vibrer un peu hors de la lourdeur absurde du monde qui l'entoure.
J'ai toujours beaucoup aimé votre participation (Narkyss et Toi) à « explode » . Le ressenti que cela provoque en moi m'est toujours agréable, voire doux. C'est certes loin de l'académie, n'en déplaise à Blackmail, mais on s'en fout. Il y a de la musique dans la manière dont vous assemblez vos mots. De la musique et des images. Un voile qui se lève sur une brume et de ci de là, y'a une couleur qui apparait, reflet d'une émotion (?). Si j'étais peintre, ils m'inspireraient un tableau de brume claire, matinale, de celles qu'on trouve sur le lit d'une rivière au lever du soleil, qui laissent à peine entrevoir le paysage qu'elles occultent.
J'entends un peu votre réel duquel il nait, mais peu, très peu, alors je sens que mon imaginaire peut y trouver sa place. Oui, voilà, c'est ça, vous créez une sorte de tableau où mon imaginaire à sa place. Vous accueillez le lecteur, vous lui créez un espace où il peut vibrer un peu hors de la lourdeur absurde du monde qui l'entoure.
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Re: Polyeucte
cuicui a écrit:C'est intéressant ce que tu dis, il faut que je laisse mijoter.
J'ai toujours beaucoup aimé votre participation (Narkyss et Toi) à « explode » . Le ressenti que cela provoque en moi m'est toujours agréable, voire doux. C'est certes loin de l'académie, n'en déplaise à Blackmail, mais on s'en fout. Il y a de la musique dans la manière dont vous assemblez vos mots. De la musique et des images. Un voile qui se lève sur une brume et de ci de là, y'a une couleur qui apparait, reflet d'une émotion (?). Si j'étais peintre, ils m'inspireraient un tableau de brume claire, matinale, de celles qu'on trouve sur le lit d'une rivière au lever du soleil, qui laissent à peine entrevoir le paysage qu'elles occultent.
J'entends un peu votre réel duquel il nait, mais peu, très peu, alors je sens que mon imaginaire peut y trouver sa place. Oui, voilà, c'est ça, vous créez une sorte de tableau où mon imaginaire à sa place. Vous accueillez le lecteur, vous lui créez un espace où il peut vibrer un peu hors de la lourdeur absurde du monde qui l'entoure.
C'est un instant qui se colore quand j'écris. C'est un laché que je ne maitrise pas forcément et donc oui académiquement je cogne les règles et comprends le recul de Blackmail à cet égard. J'aime bien écrire non pas pour faire valoir le bon mot ou une belle expression, c'est une approche presque inesthétique, c'est juste un combat qui n'admet aucun vainqueur, aucun vaincu, c'est soi qui bataille dans le vide pour sortir de ce panier vide un lapin. C'est magique donc. Certes le lapin n'est pas académique,voire, il ne ressemble pas du tout à un lapin, mais il est un peu là, quelque part et c'est déjà ça.
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Re: Polyeucte
Rhoooo....
Ce matin en me versant mon café, j'ai aperçu deux lapereaux devant ma porte. C'était ta magie incarnée ?
Ce matin en me versant mon café, j'ai aperçu deux lapereaux devant ma porte. C'était ta magie incarnée ?
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ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: Polyeucte
Elle est pas belle Cuicui la vie avec ces petits coucous sympathiques le matin, avec deux petits poèmes se baladant sous tes fenêtres ? Va savoir s'ils ne recherchent pas un chapeau pour s'y camoufler.
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Re: Polyeucte
Voui... même ma chienne adore ce genre de poèmes se baladant sous nos fenêtres ! C'est te dire !
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Re: Polyeucte
cuicui a écrit:C'est certes loin de l'académie
Je vais donner un nom de courant à cette poésie pour faire plus académique : le fuckisme
Izo
Like a Frog- Messages : 1151
Date d'inscription : 24/05/2018
Re: Polyeucte
fjjdbdjrksnkskcbsnsjjfvx a écrit:cuicui a écrit:C'est certes loin de l'académie
Je vais donner un nom de courant à cette poésie pour faire plus académique : le fuckisme
Oui allons à la lettre F, A ayant été pris pour nommer : Abba, B aussi, le mouvement baby cool, C également, le Cuicuisme, D comme Dada ! et E comme Euhisme ( j'ai eu une phase de euhisme aiguë ado). Donc F pour défoncer les matières, faire voler les matrices et tourner le tourbillon de l'empirie !
Polyeucte devient Fuckiste.
Allons partons
Nous voici
Fuckistons, fuckistons,
qu'un sang fuckisté
abreuve les sillons,
Que veut cette horde d'audaces,
d'alliés, de rois purs,
Pour qui ces excès d'ivresse
Ces liens si longtemps alliés ?
Fuckistes, pour nous, Quelle aventure
Quels transports il doit exciter ?
C'est qu'on ose maudire
de rendre à l'aubaine son avenir !
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Re: Polyeucte
Peu importe, comme je suis et quelles sont mes conditions, ma volonté bien qu'encore fébrile s'affirme chaque jour que dieu fait. Elle grandit et me grandit. J'en viens à désirer mordre la terre d'impatience. Chose qui m'est par ailleurs impossible à réaliser, vous allez rapidement comprendre pourquoi.
Mon nom est Palinurus. Ces quatre syllabes sont pour me désigner non pour m'interpeller. Car naissant ma composition ne présageait pas une durée de vie prolongée aussi fut il décidé de m'attribuer le premier nom venu dans l'esprit des personnes réunies autour de la chose à peine mouvante que je figurais à mes premières heures. Mon père, en grand lecteur de Virgile pensa immédiatement à ce pilote du vaisseau d'Enée, qui tombé à la mer pendant son sommeil, fut ballotté par les eaux durant trois longues journées et trois interminables nuits avant d'être rejeté sur les cotes italiennes pour finalement expirer sous les mains de véhéments barbares et finir démembré sur la plage sans plus de cérémonie. Tous me voyaient promis à ce même destin. Mais mère nature, joueuse, décida autrement de mon sort et m'insuffla le désir de continuer mon petit bonhomme de vie sur cette pente tortueuse qui se présentait à moi. Je tins bon.
Mon nom est Palinurus. Ces quatre syllabes sont pour me désigner non pour m'interpeller. Car naissant ma composition ne présageait pas une durée de vie prolongée aussi fut il décidé de m'attribuer le premier nom venu dans l'esprit des personnes réunies autour de la chose à peine mouvante que je figurais à mes premières heures. Mon père, en grand lecteur de Virgile pensa immédiatement à ce pilote du vaisseau d'Enée, qui tombé à la mer pendant son sommeil, fut ballotté par les eaux durant trois longues journées et trois interminables nuits avant d'être rejeté sur les cotes italiennes pour finalement expirer sous les mains de véhéments barbares et finir démembré sur la plage sans plus de cérémonie. Tous me voyaient promis à ce même destin. Mais mère nature, joueuse, décida autrement de mon sort et m'insuffla le désir de continuer mon petit bonhomme de vie sur cette pente tortueuse qui se présentait à moi. Je tins bon.
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Re: Polyeucte
- Spoiler:
- Mes premières années furent consumées dans la peur et la stupeur. Chaque jour comme chaque nuit, chacun et moi aussi, attendions cette fin promise et inévitable. L'angoisse des premiers jours n'était rien, était si faible, l'interminabilité qui semblait surgir de l'attente l'ayant rendu avec les années plus vaste et plus froide.
Si je me levais, si je marchais, si j'allais, je ne pouvais que faire en vacillant. Quand allait-on me prendre ? quand allais-je tomber ? cela pouvait être à tout moment, je pouvais là, soudainement, m'éteindre. La crainte de me voir m'échapper rendait mes pas et mes gestes des plus fragiles.
Et c'est ainsi qu'on me voyait, comme je portais bien mon nom, mon corps, ce navire qui vacillait au gré des vagues de la vie.
Parfois, je sentais la crainte des autres se changer au bord d'une haine, me méprisant de faire à eux aussi frémir leurs âmes, de les faire souffrir de cette fin qui ne venait pas.
Certains même commencèrent à faire courir rumeur que ce n’était que bêtise, que j’étais en pleine forme, allons voyons, j'étais bien encore là, et si je marchais tremblant ce n'était sans doute que par goût de trouver pitié et attention.
Mes parents eux, inespérément heureux de me savoir encore, louaient des forces invisibles. C'est disaient-ils, certainnement par leurs grâces et leurs bénédictions que l'être que j'étais, promis aussi vite que jour aux ténèbres, avait pu s'en échapper.
Mais parfois je les surprenais rempli d'un chagrin qui semblait allez grandissant. C'est que l'amour pris dans les filets du temps, se nouait toujours d'avantage.
Alors ils redoublèrent de prières, conjurant ainsi qu'il conjurait mon sort, leurs larmes.
Like a Frog- Messages : 1151
Date d'inscription : 24/05/2018
Re: Polyeucte
ça doit être chiant de retaper tout ton pseudo si jamais tu supprime tes coukies
Invité- Invité
Re: Polyeucte
Mdr, copier / coller.
Bonjour fjjdbdjrksnkskcbsnsjjfvx,
Vous recevez cet email parce que vous surveillez le sujet, "Polyeucte " sur "Forum ZEBRAS CROSSING", qui a reçu une réponse depuis votre dernière visite.
Like a Frog- Messages : 1151
Date d'inscription : 24/05/2018
Re: Polyeucte
Tenir a guidé toute ma vie. Je devais d'ores et déjà composer avec un corps à moitié mort. Me peinturlurer n'est pas un plaisir en soi. Je suis sourd et quasiment aveugle. Mes jambes ne valent pas mieux, gainées de muscles minuscules qui enlacent mollement les osselets, elles s'avèrent impuissantes pour me soutenir, moi qui suis aussi léger qu'une plume. Mon dos de surcroît accuse des torsions répugnantes et sont la source de maux insupportables. Malgré ces travers, je tins bon la barre, et dépassai rapidement les fameux trois jours et nuits. Cet exploit me valut une forme d'admiration de la part de ceux qui n'y croyaient pas. Je fus regardé comme un miraculé et malgré mon physique repoussant, fus décemment traité. Je devins Palinure tout court, parfois même Paly.
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Re: Polyeucte
L'attendrissement au début fut réel, car j'ai la chance de posséder un visage d'ange. A ce qu'il paraît, mes traits sont la perfection même, comme une injure à tout le reste. Mon nez fin signale une belle démarcation symétrique qui met en valeur la profondeur bleuté de mes yeux aquilins. Mon regard évoque avec force cet aspect prédateur, prompt à la capture sans résistance possible de tout ce qui se trouve à ses alentours. Hélas leur intérieur est comme mort, ne laissant passer qu'un faible rais de lumière par où je suis tenu de voir le monde. Je peine à distinguer ma peau, qui est claire et lisse comme l'opale. Mes lèvres, fines et ourlées comme une vague fougueuse offrent des replis harmonieux qui soulignent tout sourire que je peux faire. J'ai cependant ce dernier rare, tant ma vie est un gouffre. Aucune lèvre étrangère ne s'en est pour le moment intimement approché. C'est dommage car elle aurait permis l'implantation permanente de cette grimace qu'on dit ravageur. Je lui dois à ce propos la vie car c'est ainsi que je m'offris immédiatement aux miens qui me gardèrent et me présentèrent comme un membre à part entière de la famille princière à laquelle j'appartiens corps et âme.
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Re: Polyeucte
J'appartiens à une famille compliquée et tordue à l'image de mon dos. Aussi ai-je nettement l'impression de donner à voir à tous les miens, c'est-à-dire qui ils sont tandis qu'ils me regardent. Si tant est ils prennent la peine de le faire. J’incarne trait pour trait les troubles cachés de cette lignée rocambolesque dont l'histoire fut consignée dans un livre dont je suis désormais le gardien. Reclus, j'ai donc eu le loisir de le lire, voire de l'augmenter. Ma cécité étant partielle je peux à l'aide d'instruments d’optique adaptés m'abandonner dans de délicieuses et dispendieuses lectures et manier les lettres à ma guise. Me voici même un auteur prolixe sur tous les thèmes imaginables, y compris les plus complexes, malgré ma jeunesse puisque j'ai seulement vingt ans. Et pourtant j'ai l'impression d'avoir vécu plus d'une vie, en dépit des conditions autarciques qui forment mon quotidien. Je tiens ma force de vie dans mon mental qui est fort.
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