Vivre au soleil

http://www.lemondedesreligions.fr/chroniques/regard-poetique/

coucou voici le lien vers les chroniques de Bobin dans "le monde des religions"  dont cuicui parlait

Merci Biper pour le lien Tout le monde est en mode schtroumpf et je crois comprendre que c'est à cause d'un membre banni. Un désaccord avec les modos ?

coucou ..comme je te disais sur mon fil je fais une petite pause de 15 jours du forum....

C'est une manière en effet de dire notre incompréhension de la durée du ban (6 mois) et l'impression de ne pas comprendre les motifs... il semblerait qu'il y ait eu des insultes ... le soucis étant de ne pas savoir exactement mais bon je vais d'ailleurs changer d'avatar et reprendre l'ancien ou un autre

Ok. Toujours dur de savoir ou sont les limites, surtout sur un forum comme celui ci ou la consigne est justement de les dépasser. Merci de m'avoir prévenu.

Je suis assis à mon bureau au travail. Je suis fatigué et j'attends la fin de la journée avec impatience. Dehors, au travers les vitres, le soleil se couche. Un grand pin se tient devant ma fenêtre dans le jardin. Il n'y a pas de vent dehors. l'arbre se dresse de toute sa hauteur, fier et immobile. Il me regarde, sans bouger. Il n'est pas la pour me juger.

A force de l'observer j'ai l'impression de pouvoir toucher son écorce, de sentir son odeur de pin. Il a une odeur d'insouciance, une odeur de cachette secrète ou le temps s'écoulait plus lentement quand j'étais enfant. Un endroit intime. Un endroit inconnu de tous. Un endroit où un gamin de 7 ans venait se réfugier de temps en temps, entre un rire et une chasse au crapaud. Une planque ou venait s'entasser un trésor de guerre dans une malle à jouets. Une retraite ou un courageux chevalier venait se reposer à la suite d'un combat féroce avec son chien. Une cabane de petit garçon.

Mon enfance me saute alors au visage. Les poursuites interminables, les rires, le tour de france autour de la maison, les matchs de hockey en patins à roulettes cassés, les rires, les parachutes en sac en plastiques, les matchs de base-ball au rouleau a pâtisserie, et encore les rires.

Mais quelqu'un m'appelle. C'est l'heure du gouter. Un sandwich avec du beurre et de la confiture de fraise, mon préféré. Ma mère m'attend dans la cuisine.

Le petit garçon se retourne avant de partir. Il se dresse de toute sa hauteur, fier et immobile. Il me regarde, sans bouger. Il est rempli d'espoir et d'innocence. Il me dit que je suis encore vivant. Il me dit qu'il n'est pas la pour me juger et qu'ensemble, tout serait encore possible.
La nuit est tombée maintenant. Il est enfin temps de rentrer à la maison. Je prends mon sac, ma cape de superman, mes clés et je file.

On s'y croirait...

Rhaa lala, c'est pour ce genre de petits textes bijoux que j'aimais aussi venir ici.

J'aime beaucoup ton style, sans fioriture, fort pourtant.

@cuicui Merci cuicui. Pourquoi tu mets ton verbe au passé ? Tu aimes moins maintenant venir sur le forum ?
@Antinéa Merci. J'avais pas prévu d’écrire mais je crois que c'est positif pour moi

"Ca va aller.
Parce qu'on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent,
de ceux qui croient aux miracles.
Pas de ceux qui disent que lorsque les tables bougent,
c'est que quelqu'un les pousse du pied.
...
Tu nous entends, le blizzard ? Passque si tu nous entends, va te faire enculer !
...
Tu nous entends, la mort ? si tu nous entends, sache que tu nous fais pas peur,
tu peux tirer tout ce que tu veux, on avance quand même, tu pourras pas nous arrêter."

J'aime bien Fauve, les paroles. Savent écrire. Spoken words, wrotten words, words, words, words. Words against sadness, words against darkness.
Des mots, comme à la radio, tout juste un peu de bruit pour combler le silence.
Je suis triste ce soir.
J'aime trouver des mots, qui me laissent triste, mais moins seul.
Tout dire, à quelque point qu'en frémissent les hommes.
Mais on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent.

Elle est positive cette chanson. Elle empreinte à la tristesse c'est vrai.
Pour aider il faut jeter une bouée dans les parages. Et dans les parages, il y a de la tristesse.

"Tu nous entends l’Amour? Tu nous entends?
Si tu nous entends, il faut que tu reviennes parce qu’on est prêts maintenant, ça y est
On a déconné c’est vrai mais depuis on a compris
Et là on a les paumes ouvertes avec notre cœur dedans"

Je m'appelle Mohammad,

Aujourd'hui c'est la rentrée des classes. On m'a dit que dans la cours de récréation, les élèves jouaient aux billes.
Mon père m'a justement donné un gros sac de billes qu'il gardait pour moi avant de mourir. Je vais pouvoir jouer avec les autres.

Lors de ma première journée, le "grand" de la classe à vu que j'avais des billes dans ma poche et j'ai bêtement répondu que j'en avais d'autres chez moi.
Il a exigé que je lui donne des billes chaque matin. J'ai protesté mais j'ai vu qu'il n'était pas seul. Ils sont nombreux, et tous costauds.

Je paye maintenant chaque jour mon droit d'entrée dans la cour de récréation. Le problème, c'est qu'on m'en demande toujours plus.
A ce rythme, je ne vais bientôt plus avoir de billes dans mon sac.

Au bout de plusieurs mois, je ne peux plus accepter ce chantage. Je décide de ne plus donner mes billes pour rien. Peu importe la correction que je vais recevoir. Elles m'appartiennent. Elles m'ont été données par mon père. Suite à ça dans la cours, pas de raclée. Ils ont par contre décidé de m'interdire l'accès à la cantine tous les midis en guise de leçon et jusqu'à ce que je leur donne à nouveau mes billes.

Malgré la faim, je ne cède pas. Je n'ai pas le droit de céder, pour mon père.

Les autres enfants dans la cours évitent de me parler car on leur a dit que j'étais dangereux. Personne ne veut jouer avec moi. Le "grand" leur revend les billes qu'il me vole. Leur seule préoccupation est d'avoir assez de billes pour continuer à jouer. Aujourd'hui ils ont mis des gilets jaunes et bloquent la cours de récréation en signe de protestation. Les billes sont trop chères.

Cette manifestation aura un impact pour moi c'est certain. L'embargo à la cantine ne sera pas levé et je ne suis pas prêt de manger le midi.

Comme je ne cédait pas, ils sont venu chez moi, dans ma propre maison, en Iran. Il on trouvé ma cachette, là ou je mettais mes billes à l'abri. Il m'ont enfermé dans ma chambre. Ils gardent maintenant mon sac de billes à disposition pour se servir à volonté. La maison des Mossadegh devient ma prison.

Ici, je reste longtemps et personne ne vient me chercher.
Ici je meurs, dans ma maison, seul et sans billes.

Les gilets jaunes défilent.

Peu importe, j'aurais essayé de me défendre, c'est tout ce qui compte.
J'étais peut être trop grand pour cette cours de récréation.

Mr météo, je n'ai jamais pris le temps ou eu la générosité de mettre un mot sur ce fil que je lis depuis le début mais ton dernier post impose de te dire : quel talent !!! Et Merci !!! Merci de partager ton univers et ta poésie intérieure :-)
Merci !

Je rejoins l'école des fans ! 
Et j'ajoute ma voix à ceux et celles qui te le demandent : Encore ! Encore ! 

@Orangebleue @Hirondelle123
Je ne sais pas trop ce que j’essaye de faire avec ces textes Merci pour vos encouragements. Ça me touche, vraiment.

Mr météo a écrit:
Je ne sais pas trop ce que j’essaye de faire avec ces textes

Nous non plus, sans doute.
Fais.


Advienne que pourra.


Fais.

Couché dans mon lit, je me lève ce matin encore fatigué et l'esprit embrumé.

J'allume la télé. Une chaine d'information en continu débite un flot ininterrompu de scoops affligeants, faits de résumés vulgaires et de généralisations blessantes. Le son est beaucoup trop fort et j'ai mal à la tête. Cette télé ne veut plus s'arrêter. J'ai beau changer de chaine, le discours ne change pas et vocifère toujours et encore les mêmes raccourcis mesquins.
L'indifférence banalisée me brise. La complaisance à la douleur d'autrui me touche en profondeur.

Il faut que je sorte maintenant. Il faut que je quitte cette vie sous perfusion.
Il faut que je parle à quelqu'un de vivant.

Je cours pour sortir de ma chambre. La porte est fermée. La serrure est faite d'un alliage solide. Un mélange de normes sociales et de honte.
Je casse la porte et piétine la serrure. Cette foutue porte est juste dans ma tête.
Tant pis pour ma quête de reconnaissance. Tant pis pour la honte.

A l'extérieur c'est la consternation. Des milliers de chambres fermées à clé s'étalent à perte de vue.
De l'extérieur elles ressemblent à des prisons. Les barreaux sont visibles. A l'intérieur de chaque chambre, un humain travaille à améliorer sa propre cellule.
Tous travaillent à fabriquer des choses futiles. Les actions n'ont plus de sens. les émotions ne sont plus réelles. Il n'y a plus que des réactions imprimées artificielles.

Dehors le vide est abyssale. Il faut déterminer par nous même qui nous voulons être.
Dehors il fait froid et je suis seul.

Se voir en prison est peut être finalement la pire des prisons.

Je retourne me coucher. Il est tard et je travaille tôt demain.

Fait beau par ici

Rhhhôôô ! Le retour de Mr Météo !

Dehors le vide est abyssale. Il faut déterminer par nous même qui nous voulons être.
Dehors il fait froid et je suis seul.

La meilleure des chaleur est celle qui vient de l'intérieur, celle qui irradie ces barreaux, ces entraves que nous mettons nous-même en place, jusqu'à les faire fondre comme neige au soleil.

A l'extérieur c'est la consternation.

Et à l'intérieur, c'est une constellation.
"Souffle le vent, emporte donc ces nuages cachant mes étoiles !

@p2m pas encore lu celui là. J'achète le coupe file dès que possible. Comme ça je pourrai griller tout le monde dans ma fougueuse course à la déprime.

Désolé pour le texte. Pas vraiment le top en ce moment. Surement un peu trop bouffé par l'actualité.
Faut absolument que je me trouve un truc positif à faire. Faut aussi que je change de lectures.

Il y a bien ce bouquin "Le pouvoir de l'instant présent" d'Eckhart Tolle qui trône depuis un moment sur mon étagère.
J'en ai lu un bref résumé. Je le regarde hautainement du haut de mes minuscules principes. Pas encore réussi à m'auto-convaincre de l'ouvrir.

Quels principes s'opposent?

Je suis à fond dans la zetetique. Pour lire ce type de livre il faut que je mette au placard mon esprit critique. Pas que ce bouquin ne m’attire pas mais j’ai peur de ne pas le lire comme il faut.

Il n'y a pas de "comme il faut" ou pas dans la Lecture à mon avis. Tu le liras avec ton état d'esprit du moment, rien te t'empêche de le reprendre plus tard quand tu auras besoin d'en avoir une nouvelle lecture…

Reste toujours cette première impression tenace. Celle que tu gardes quand tu rencontres un truc pour la première fois. Ce bouquin identifie une partie de mes problèmes. Faut juste que je m’auto-manipule pour recevoir un contenu dogmatique sans que l’alerte rouge anti-intrusion ne s’allume à chaque page... J’ai déjà acheté le livre. Suis sur la bonne voie

Saxifrage* a écrit:Tu le liras avec ton état d'esprit du moment

Comment tu peux être sure? S'il a envie de choisir l'esprit d'un autre moment? Tu le connais pas Mr Météo... Il semble avoir des pouvoirs quand-même...

Certes p2m, météo rime souvent avec changeant mais il n'empêche..!! ^^

Mr météo a écrit:Reste toujours cette première impression tenace. Celle que tu gardes quand tu rencontres un truc pour la première fois. Ce bouquin identifie une partie de mes problèmes. Faut juste que je m’auto-manipule pour recevoir un contenu dogmatique sans que l’alerte rouge anti-intrusion ne s’allume à chaque page... J’ai déjà acheté le livre. Suis sur la bonne voie

Ok je comprend ça. C'était le "comme il faut" qui m'avait fait tiquer. Mais en effet, il est des livres qui nécessitent le bon moment pour être lu.

Mr météo a écrit:un contenu dogmatique

Je dirais pas ça. Mais ma lecture date d'il y a quelques années. C'est plus un genre de "psychologie intuitive" ou sensitive, avec certains ressorts puissants. Même si j'ai un gros problème avec la culture de l'image de guru qu'il entretient. Il y y a des "outils mentaux", intéressants. Mais du dogmatisme, non, aucune souvenance de ça.(ou alors j'ai filtré automatiquement)

p2m a écrit:Je dirais pas ça. Mais ma lecture date d'il y a quelques années. C'est plus un genre de "psychologie intuitive" ou sensitive, avec certains ressorts puissants. Même si j'ai un gros problème avec la culture de l'image de guru qu'il entretient. Il y y a des "outils mentaux", intéressants. Mais du dogmatisme, non, aucune souvenance de ça.(ou alors j'ai filtré automatiquement)

Ok merci pour l'entrée en matière. Ça me rassure un peu sur le type de livre. Faut juste que ça ne parte pas trop dans l'ésotérisme.

p2m a écrit:Comment tu peux être sure? S'il a envie de choisir l'esprit d'un autre moment? Tu le connais pas Mr Météo... Il semble avoir des pouvoirs quand-même...

Saxifrage* a écrit:Certes p2m, météo rime souvent avec changeant mais il n'empêche..!! ^^

Et je suis assurément fier d'avoir hérité d'un pouvoir aussi pourri

Le grand Tout dirait protéiforme...

Mr météo

Si ce livre t'attire un peu et que tu l'as acheté c'est peut-être qu'il peut t'apporter un ou deux trucs bénéfiques ...ça c'est quand on ne croit pas au hasard

Je me demandais où tu étais et tu es là

Pas le moral ....bon égoïstement je dirais que ça donne un beau texte mais sinon , m'enfin Mr météo ! bon sang mais c'est bien sûr qu'il faut couper la télé...c'est tout sauf de l'info ..ça fait mal au bide , à la tête et à l'humanité ce truc ...(bobin dans l'inespérée en parle bien d'ailleurs..elle est sale )

Salut Biper. Content de te revoir

Biper a écrit:m'enfin Mr météo ! bon sang mais c'est bien sûr qu'il faut couper la télé...c'est tout sauf de l'info ..ça fait mal au bide , à la tête et à l'humanité ce truc ...(bobin dans l'inespérée en parle bien d'ailleurs..elle est sale Smile )

Oui c'est vrai. J'ai juste le sentiment d'être encerclé par une information uniforme. Même si tu éteins la télé, le même discours te reviens via la radio, les réseaux sociaux ou au travers de discussions à la machine à café ou avec tes voisins.

Faut que j'arrive à ne plus réagir physiquement à tout ça, puis ça ira

Parfois un rayon de lumière vient vous sortir de votre torpeur. Une éclaircie au milieu du brouillard.



Dénoncer une institution corrompue, un modèle économique défaillant et des médias qui ne sont que des machines à cash sur France 2, le tout en citant du Edgar Morin (10:00)...
La profondeur du discours opposée aux questions simplistes du journaliste est d'un contraste effrayant.

Et je me demande si ce n'est pas toi le rayon de soleil
Merci