Je me suis acheté un piano numérique il y a 6 mois et je ne progresse pas, pire, je régresse

Je ne veux pas apprendre à lire de partitions, simplement pouvoir improviser et/ou jouer ce que je veux (et non ce que je peux).

Si au début je m'amusais vraiment, je créais des petits trucs (rien de folichon)

Spoiler:

Je commence à m'énerver car non seulement je ne progresse pas, mais en plus j'ai l'impression de régresser, ma main gauche n'arrive à rien, je ne sais jamais quoi en faire à part plaquer des accords.
Je tente de la jouer seule afin d'avoir une meilleure appréhension des distances, car quand je joue avec les deux mains, mon regard reste rivé sur ma main gauche (ce qui donc limite ma main droite) car je ne parviens pas à la mouvoir correctement, mais même en m'entrainant (cela fait déjà au moins 2h que j'y suis : faire deux do, puis un accord do mi sol à l'octave au dessus), je n'y arrive pas, suffit que je bouge la tête pour que mes doigts ne se place pas au bon endroit et se mettent sur le si ou sur le ré.
Auriez vous des conseils à me donner ?

Quand je dis que je régresse, c'est parce qu'au début, j'apprenais une tonalité (donc 5 minutes) et directement je faisais un truc comme ça :

Spoiler:

Et que maintenant, ça se rapproche de ça :

Spoiler:

J'ai l'impression d'être à la fin de Des fleurs pour Algernon :/

Moi je dis qu'il faut ramer avec les rames qu'on a. Donc jouer ce que tu peux/sais jouer.

Ensuite pour jouer ce que tu veux, je pense qu'il faut travailler, y'a pas de secret. Pour le piano je ne peux pas t'aider beaucoup, mais il existe surement des videos sur youtube (ou autre) pour t'entrainer et améliorer ta technique main gauche.

Jouer d'un instrument et composer c'est très frustrant parfois. Il faut apprendre à vivre avec. Je trouve ta musique très expressive, et je ne vois pas de différence entre avant et après. Mais je ne suis pas à ta place, je ne sais pas ce qui te gêne...

Si tu veux gagner en dextérité, la seule solution que je vois c'est de te taper des gammes. Main droite / main gauche / puis les deux en même temps.
J'ai fait du piano toute mon enfance, j'ai bouffé les exercices du déliateur, c'est chiant mais ça marche. 20 minutes par jour et ça deviendra un peu plus des automatismes. SInon, jouer avec un cache au dessus des mains pour ne pas les regarder (ou les yeux fermés), ça marche aussi.
Bon courage !

Ce n'est pas vraiment pour la délier, mais pour avoir une bonne appréhension des écarts etc, je m'entraine en fermant les yeux mais je n'y arrive pas.

C'est pour gagner en dextérité si, après appelle ça comme tu veux : délier les doigts, progresser, améliorer sa technique... "le déliateur" c'est le nom du bouquin (de la méthode) qui te permet de faire tout ça
Le piano prend beaucoup de temps, c'est un instrument difficile et peu gratifiant à court terme. J'en ai fait 9 ans pendant mon enfance, j'en ai vraiment chié pour arriver à un niveau intéressant. Accroche toi !

Je ne sais pas quelle est ta vitesse de travail, mais une des clés est de jouer trèèèèèès lentement, jusqu'à ce que tout passe. Accélérer ensuite est le plus facile.

L'important est de s’imprégner de l'atmosphère des notes, et non des notes. Pas de régression selon moi, juste un élargissement du champ d'action donc des confrontations à la difficulté.

Perso, je pense c'est juste une question de répétition : on dit souvent "travail".. le temps que le cerveau intègre, et trace les bons chemins dans les neurones, on répète.
L'impression de régression peut exister, mais faut se dire que le cerveau, malgré tout, s'imprègne ( et c'est vrai !! ). Et souvent, paf d'un coup, au bout de quelques semaines ou mois, tout semble plus facile
Faut juste pas lâcher du coup, et rester motivé, même si c'est parfois bien difficile et frustrant !
(j'ai laissé tomber, par acte non manqué (un peu par rage de cette sensation horrible de stagnation voir régression !! ) , mon sax un jour ... j'ai regretté rapidement )

Allez, courage !

Hello, si le piano ne marche pas tout à fait comme la guitare, je pense également que c'est une progression qui se fait par palier. On arrive à un niveau, on a l'impression qu'on stagne, mais si on persévère on arrive à franchir un cap sans s'y attendre. En trucs qui ont marché pour moi, il y a le fait de bosser une chanson qui nous plait vraiment, mais "très" dure techniquement. Même si ça peut sembler infaisable, le fait de la bosser peu à peu, mesure par mesure, fera avancer. Sinon une autre possibilité est de jouer avec d'autres gens. Peut-être prendre des cours pendant quelques séances ? Ou tenter des scènes ouvertes ?

Salut, si cela peut aider, 50 ans, musicien autodidacte depuis mes 8 ans pas de cours hormis quelques heures de piano classique qui m'ont gonflé je jouais d'oreille. Honnêtement le champ possible quand à jouer un instrument n'est limité que par vos émotions, peu importe la nécessité de reproduire tels ou tels morceaux aimés. Cela dit je comprends la forme de frustration, pour ma part j'utilise le PSR 9000 acheté il y a un bail, notre idylle interrompue pour diverses reprend peu à peu et aujourd'hui je n'ai pas envie de jouer particulièrement telle ou telle musique je laisse mes mains naviguer au gré de mes pensées et cela est suffisant, j'ai toujours plus envier les claviéristes que les pianistes dans l'hypothèse où je jouais avec d'autres musicos ... Utilisant la boite à rythme intégré pour reproduire le morceaux et me contentais de plaquer les accords pour bénéficier d'une ligne de basse approchante par exemple, n'utilisant alors que la dextérité de ma main droite ... Ce qui reste extrèmement plaisant ... Ce n'est pas le fait de maitriser la technique qui importe c'est le plaisir d'une ambiance, de l'émotion qu'elle suscite ... Il ne s'agit pas de vouloir à tout prix maitriser ce que des musiciens professionnels ont travaillés, travaillés et encore travaillés depuis des lustres au préjudice de ton inspiration ou de ta sensiblité ...

Salut, je vais reprendre les éléments de certaines réponses précédentes mais... prendre des cours ? J'avais essayé d'apprendre le piano seul il y a quelques années je n'avançais pas du tout, je pensais être une grosse buse . J'ai retenté il y a 8 mois en prenant des cours, toujours en me disant que j'étais sans doute une grosse buse, et j'ai progressé beaucoup plus vite que ce dont je me croyais capable, tout simplement car la prof fait aller dans la bonne direction et travailler les bons exercices.

Je pense que ce n'est pas seulement valable dans une optique "partition" de l'instrument mais aussi dans un but de création comme tu l'exprimes, avec des déliateurs et gammes pour la dextérité, et un accompagnement pour travailler de manière efficace les accords de bases, les gammes, l'harmonie, les modes : comment je compose ou j'improvise un morceau qui sonne plutôt pop, blues, plutôt celtique, plutôt oriental, etc... ?

Pour jouer de la guitare depuis une quinzaine d'années, j'ai l'impression que c'est beaucoup plus difficile d'y aller au pif avec le piano et que le piano a un travail initial plus elevé pour en sortir quelquechose (solfège, 2 mains jouant des mélodies différentes en même temps...). Mais cela dépend peut être des individus !

Hello !

Regarde donc cette chaîne : https://www.youtube.com/channel/UCidvz_O5zdX7z2mr4zkeL2g ! Pas de notes, elle montre, et tu reproduis.

Sinon à mon avis... il te faut apprendre au minimum les différentes tonalités au piano, comme cela tu pourras explorer tout le clavier !

Malheureusement sans le solfège progresser en impro va être compliqué. Surtout si tu veux pouvoir jouer de façon plus libre.

De même, progresser au niveau technique sans travailler des pièces de musique sera bien plus difficile. A moins de faire des exercices, mais c'est généralement un complément pour des points spécifique et bien moins fun...

Si tu a des difficultés à jouer les mains ensembles la polyphonie des inventions de Bach (la 8 est pas mal pour ça) peuvent avoir l'effet d'un électrochoc... Mais encore une fois sans un minimum de théorie ça va être plus ardu et le faire par soit même sans prof ça va demander plus de motivation.

Au début ça demande une certaine gymnastique mental mais à force de répétitions la "mémoire musculaire" fait le taf.

Après pour progresser au piano pas de secret. Patience, régularité, persévérance.

Ne pas confondre théorie et solfège hein. Le solfège est utile pour certaines pratiques musicales et dans certaines situations, mais pas indispensable. Louis Armstrong ne savait pas lire une partition, je pense qu'il n'en était pas moins libre avec son instrument pour autant. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. La musique était déjà mon métier le jour où je me suis dit "bon allez je taffe le solfège quand même, au cas où". Et aujourd'hui je ne me sers du solfège que dans deux situations. Soit lorsque j'ai un élève qui veut l'apprendre ou qui préfère bosser par l'écrit que par l'oral, soit lorsque dans le cadre de mes compositions un musicien me demande une partition de ce que j'ai composé parce qu'il préfère bosser comme ça plutôt que de relever à l'oreille, ce que préfèrent faire beaucoup de musiciens professionnels, moi y compris.

Déjà la première chose à faire lorsqu'en tant qu'adulte on veut apprendre à s'exprimer librement sur un instrument, c'est de désapprendre un tas d'inepties dont on nous a persuadé toute notre vie sur la musique et qui nous empêchent d'acquérir une profonde compréhension de son fonctionnement pourtant très facile d'accès car très intuitives. Nous naissons tous musiciens, juste nous perdons cette faculté en grandissant sans l'exercer et notre culture obsédée par la rigueur et le contrôle de soi n'aide en rien.

Ensuite pour s'exprimer avec un instrument il faut avoir des choses à dire. Apprendre la théorie musicale est nécessaire pour s'exprimer de manière intelligible, mais cela ne fournit pas la base de la base, à savoir le fond du message qu'on a envie de transmettre. J'ai mis beaucoup de temps personnellement à comprendre comment fonctionnait réellement l'improvisation, à comprendre pourquoi je n'arrivais pas à trouver mes improvisations intéressantes alors que j'apprenais à jouer toutes les gammes dans les bons contextes harmoniques, que j'essayais d'appliquer des règles dont je constatais qu'elles fonctionnaient, qu'elles étaient justes, mais que malgré tout mes improvisations restaient "vides" comparées à tout ce que jouaient mes improvisateurs préférés. Puis j'ai fini par comprendre quelque chose de fondamental que j'essaye de transmettre à mes élèves qui veulent apprendre l'improvisation aujourd'hui. Improviser c'est discourir. Un bon orateur ne fait pas qu'appliquer la grammaire et tenir un propos, il l'articule d'une certaine manière, il peut avoir un accent, mâcher des mots ou au contraire les prononcer de façon très nette, il respire, marque des pauses, les phrases ont du sens dans leur contexte mais pas nécessairement en dehors, il y a un fil conducteur, on peut bafouiller sans que cela ne soit dramatique pourvu qu'on ne perde pas le fil... Quand au contenu même du discours, il peut (doit même) aussi s'adapter à l'instant présent et à son ressenti. Une fois que j'ai compris tout ça, mes improvisations étaient tout de suite beaucoup plus intéressantes, car plus jamais entravées par l'idée de respecter la théorie. La transgression même des règles de la théorie devenaient un moyen d'expression, mais évidemment pour transgresser les règles efficacement, encore faut il les connaître, donc je ne renie absolument pas la nécessité de la connaissance théorique, bien au contraire. Ce que je veux dire c'est que la théorie ne se suffit pas à elle même et ne provoque pas à elle seule la nécessité de l'expression musicale.

Sinon je suis entièrement d'accord avec le fait que patience, régularité et persévérance sont la clé pour progresser, mais j'ajouterai humilité également. Il faut énormément d'humilité à un adulte pour réaliser qu'il doit faire un effort de désapprentissage, qu'il adhère malgré lui à des idées qui l'entravent. Il faut également une grande humilité pour accepter ses propres imperfections, accepter de se tromper encore et encore, de ne pas y arriver et d'essayer à nouveau. Les enfants galèrent moins à ce niveau car ils peuvent prendre du plaisir à "mal" faire sonner leur instrument dès lors qu'ils prennent ça comme un jeu plutôt que comme un travail. Les enfants sont généralement moins critiques envers eux mêmes que ne le sont les adultes. Et puis les enfants n'ont généralement pas encore été imbibés de fausses idées sur la musique et n'ont pas cet énorme effort de désapprentissage à fournir.

La dernière compréhension majeure que j'ai eu vis à vis de l'improvisation fut celle qui m'a fait embrasser mes propres lacunes comme des atouts que je pouvais cultiver comme des spécificités dans mon jeu. Depuis ce jour là je ne me "trompe" plus lorsque je joue. Je bafouille parce que je suis quelqu'un de maladroit dans la vie en général et que je m'emmêle souvent les pinceaux. Je suis capable de le prendre avec auto-dérision alors quand j'ai été capable de le faire aussi avec mon propre jeu ça a été libérateur. Quand dans le cours d'une improvsation je sors une involontairement une insanité qui n'était pas prévue, tant pis, c'est déjà arrivé, c'est déjà dans le passé, ça ne m'affecte pas, d'ailleurs je peux très bien m'amuser à répéter à nouveau exactement la même erreur dans la phrase suivante et là un miracle se produit, la répétition en musique efface l'erreur en l'intégrant au cadre. En plus des fois c'est aussi drôle qu'une bonne blague, tu peux faire marrer les musiciens qui t'accompagnent avec ce genre de "blagues" si eux mêmes sont en mesure de les comprendre.

Aujourd'hui je ne me met plus aucune pression quand je joue, je ne cherche plus à m'améliorer puisque de toutes façons ça se fait tout seul avec la pratique et l'écoute intensive et active de musiques extrêmement diverses. Tant que j'ai des choses à raconter avec la musique tout baigne, même si des fois c'est maladroit, après tout je suis quelqu'un de bordélique et maladroit, les gens m'aiment comme ça et mon jeu de musicien est plus intéressant lorsque je ne cherche pas à lui poser un cadre qui ne me ressemble pas.

@vgbass

J' ai fait un peu de musique, j' ai presque compris cela plus tôt, et puis je suis passé à autre choses.

Paradoxalement je l' ai compris en foot, même si je suis plus en club, j'aime regarder (écouter) de jolies actions où jongler ou dribbler dans le jardin en me disant que je pourrais le ressortir en situation amical.

Mais hors compétition, égo, juste le plaisir sur le moment


Merci pour la clarté de ton partage d' expérience à l' écrit.

Siegmeyer, si tu regardes encore ce thread : je pense que tu es face au terrible effet Dunning-Kruger...

Wikipedia ou cette video à 5mn50 te l'expliqueront mieux que moi.