Poèmes en chanson
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Poèmes en chanson
Un nouveau sujet pour partager les chansons, dont le texte est un poème.
- Baudelaire - Le serpent qui danse:
- Que j´aime voir chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s´éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain
Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d´amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L´or avec le fer
À te voir marcher en cadence
Belle d´abandon
On dirait un serpent qui danse
Au bout d´un bâton
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d´enfant
Se balance avec la mollesse
D´un jeune éléphant
Et ton corps se penche et s´allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ces vergues dans l´eau
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants
Quand l´eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents
Je crois boire un vin de Bohème,
Amer et vainqueur
Un ciel liquide qui parsème
D´étoiles mon cœur!
- Aragon - Je tombe je tombe je tombe:
- Je tombe
Je tombe je tombe je tombe
Avant d'arriver à ma tombe
Je repasse toute ma vie
Il suffit d'une ou deux secondes
Que dans ma tête tout un monde
Défile tel que je le vis
Ces images sous mes paupières
Font comme au fond d'un puits les pierres
Dilatant l'iris noir de l'eau
C'est tout le passé qui s'émiette
Un souvenir sur l'autre empiète
Et les soleils sur les sanglots
Ô pluie, ô poussière impalpable
Existence couleur de sable
Brouillard des respirations
Quel choix préside à mon vertige
Je tombe et fuis dans ce prodige
Ma propre accélération
Invité- Invité
Re: Poèmes en chanson
.
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne
Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
.
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
.
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans
Oh ! les gens bienheureux !...
.
Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
.
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
.
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons
Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra.
.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
.
Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
.
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve
.
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne
Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
.
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
.
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans
Oh ! les gens bienheureux !...
.
Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
.
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
.
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons
Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra.
.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
.
Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
.
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve
.
paຮލຮage- Messages : 111
Date d'inscription : 12/09/2020
Localisation : Banni jusqu'au 1er janvier 2025
Re: Poèmes en chanson
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;
Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Charles BAUDELAIRE
1821 - 1867
La mort des amants
Invité- Invité
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