Bonjour :)!

Bonjour,
je suis la maman de trois enfants: deux garçons de bientôt 9 ans en juillet et bientôt 6 ans en août, et une petite fille qui aura 3 ans ce 18 mai.
Mes deux garçons ont été testés HP et autant avec l'aîné nous n'avons pas rencontré de souci majeur, hormis de fortes angoisses qui ont donné lieu à un certains nombres de tocs, autant avec son frère nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés. Bien que les crises soient circonscrites à la maison, son HP génère chez lui plusieurs comportements difficiles qui deviennent usants. Au vu de son développement actuel et en comparaison avec ses frères, je pense que la petite soeur est probablement bien pourvue aussi.
J'aimerais pouvoir aider mon grand à gérer ses angoisses autrement que par des tocs et retrouver une relation plus sereine et apaisée avec mon deuxième, c'est pourquoi je me suis inscrite sur ce forum, dans le but d'échanger à ce sujet avec d'autres parents confrontés aux mêmes difficultés. J'ai aussi de multiples peurs et me pose beaucoup de questions sur leur vie future et la façon dont ils vont se sentir intégrés dans la société (ou en constant décalage avec).
Je suis par ailleurs actuellement en réflexion me concernant, la découverte du HP de mes enfants m'a précipitée dans nombre d'interrogations sur moi-même et mon propre potentiel, et j'aimerais bien savoir si d'autres parents ont suivi ce cheminement.
Sinon je vis dans les Vosges et je suis professeur des écoles.
Au plaisir de vous lire!

Bonjour CFyan et bienvenue zici !

JE suis également maman d'un garçon de 9 ans et d'une fille de 5 ans. Mon fils a été testé, HP, parce qu'il avait pas mal de soucis de tics-tacs-tocs, un début de phobie scolaire et des crises violentes (décharges émotionnelles).
Concernant les tocs, je m'en suis beaucoup inquiétés au début (faut dire que certains étaient vraiment pas faciles à gérer au quotidien…) mais mon oncle psy m'avait dit un jour "vaut mieux que ça s'exprime de cette manière plutôt qu'il se renferme complètement dessus". Et effectivement dès qu'un toc disparaissait à force de lui faire remarquer, au bout d'un moment un nouveau toc arrivait.
Du coup, je me suis mise à regarder ces tocs comme une indication de son état émotionnel. Quand il est dans une sale période comme ça a été le cas lors de la séparation avec son père, c'était… arf… difficile, les tocs avaient explosés. Maintenant il n'en a plus beaucoup, seulement pas intermittence, et il est maintenant assez grand pour exprimer son mal-être par la parole (bon, pas toujours hein, il y a quelques rechutes, mais avec le recul, y'a quand même eu beaucoup de progrès).
Puis je lui ai aussi laissé une certaine latitude pour ses "psycho-rigidités". Il a des rituels rassurants mis en place, on y a "travaillé" ensemble, moi en lui disant quel comportement me posait problème par exemple.
Et pour l'école j'ai la chance d'avoir en face de moi une équipe enseignante top, à l'écoute, et qui a su aussi s'adapter dans la mesure du possible à sa manière de se comporter.
Qu'en est-il de votre côté ?
Bon courage en tout cas, je sais que ça peut paraître désespérant parfois mais tu es en recherche de solution, ce qui montre ton écoute au bien-être de tes pitchounes, c'est le plus important !

Bonjour Saxifrage, et merci pour ton accueil!

Tu ne peux pas savoir à quel point cela me soulage de te lire! Je crois que c'est la première fois que je croise quelqu'un dont l'enfant a développé des tocs aussi jeune.
Le mien a commencé vers 3 ans, et je confirme que quand il y en a un qui disparaît, il y en a un autre qui apparaît. Maintenant ils sont plus discrets (quoique...le précédent était de faire un mouvement d'épaule touts les 30 secondes...actuellement ce sont des mouvements respiratoires). Ton oncle a sûrement raison, mais j'ai toujours peur que les autres se moquent de lui, et comme il est très sensible en plus...
Ca m'inquiétait beaucoup aussi quand il était petit, mais je ne l'ai pas trop bridé là-dessus, il faut dire que ce n'était pas trop gênant socialement, ça prenait surtout énormément de temps au quotidien. Maintenant je lui fait remarquer parfois, mais je ne suis pas sur son dos non plus là-dessus. C'est aussi moins fréquent chez lui, mais c'est encore bien présent malgré tout: je pense aussi que le fait de pouvoir s'exprimer par la parole l'a aidé, cependant il est d'un caractère très réservé et parle assez peu de ses émotions, de ce qu'il ressent et de ses angoisses.
Je constate que chez lui aussi c'est plus marqué en période de stress (et peut-être quand il se concentre).
Il était assez psychorigide aussi, avec des rituels incontournables, mais je trouve que ça pour le coup ça s'est vachement bien atténué.

Concernant l'équipe éducative nous ne sommes pas trop aidés par contre, les enseignants sont plutôt vieille école et du genre psychorigides aussi

Tu me dis que ton fils faisait de violentes crises de décharge émotionnelle: peux-tu me dire comment tu gères ça, car je pense que c'est peut-être ce que me fait mon deuz' par contre.

Et ta pitchounette elle est HP comme son frère? Car souvent on dit que quand il y en a un, il y a de fortes probabilité que ce soit la fratrie qui soit concernée.

En tout cas encore un grand merci pour ton témoignage

Avec plaisir CFyan !

Je crois que le toc le plus handicapant de mon fils a été de … toucher le sol tous les 3 pas ! Heureusement cuilà n'a pas durer trop longtemps, un autre a pris le relais.
Ha les mouvements respiratoires ! De quel sorte ? Fiston respirait par à coup pendant un temps… Le toc le plus durable a été un raclement de gorge incessant pendant des mois..! Un peu compliqué en classe… Mais comme je l'ai dit, l'équipe enseignant est top et j'ai pu discuter avec eux pour qu'ils ne le stigmatisent pas pour autant et soient à son écoute. Comme ça n'a pas l'air d'être ton cas et que ton fils commence à être grand, tu peux en discuter avec lui, l'avertir que certains peuvent réagir bizarrement face à ses propres bizarreries et qu'il ne doit pas s'interdire de s'exprimer pour autant. Mais que si c'est trop difficile pour lui, trouver une manière mieux acceptée de tocquer… un élastique à faire claquer doucement par exemple, ou une boule anti-stress à manipuler.

Ses crises… comment les gérer ?... Ha ça, c'est plus compliqué… Petit à petit, j'apprends à lui accorder ces temps de décharges, mais on a dû beaucoup "batailler" pour arriver à faire en sorte que cette violence relâchée ne blesse ni lui ni quelqu'un d'autre (moi en l'occurrence, j'ai déjà fini avec les tibias bleus… ) Mais des discussions après les crises ont aidé, ce n'est pas immédiat ni flagrant mais avec le recul, je me rends bien compte qu'il y a eu évolution positive. Il ne se met plus en danger, ni ne me frappe. Je lui laisse plus de latence (il a loupé quelques jours d'école) et il apprend à s'isoler au calme pour éviter l'escalade. Mais c'est pas encore gagné ! C'est encore fragile mais petit à petit on va y arriver..! Je me suis fait beaucoup aidée zici, en m'ouvrant, livrant mon désespoir et laisser les autres m'aider à prendre du recul face à cette situation difficile.
Dans mon cas, le fait que je sois seule au quotidien pour m'occuper de mes enfants complique encore un peu les choses… Quid du père dans ton cas ?

Ma fille n'est pas testée bien que forte suspicion, mais aucune raison de test vu qu'elle n'a pas de souci particulier avec ce paramètre.

En espérant que ça t'aide un peu !

Re-bonjour Saxifrage!

Ha-ha-ha, je crois que je vais te faire rire -ou pas- mais le toc le plus marqué de mon grand a été d'aller taper avec sa main tous les panneaux de circulation qu'il voyait de loin avec sa main . Il avait 3 ans. J'avoue que je me suis fait beaucoup de souci avec ces tocs, à la base je lui ai fait rencontrer une psychologue parce que je craignais qu'il n'ait un trouble autistique, sachant qu'à l'époque il faisait aussi beaucoup de sélection alimentaire, qu'il a pointé du doigt après 18 mois, et qu'il a répété les jingles radio en écholalies pendant quelques temps. A côté de ça à 2 ans il connaissait et reconnaissait toutes les lettres de l'alphabet, les nombres au moins jusqu'à 10 et toutes les formes géométriques (y compris hexagone, etc...). C'est la psychologue qui nous a orienté vers un test et qui a dépisté son HQ. Pour elle pas de TA. C'est un bébé qui est né prématuré à 35 semaines par césarienne d'urgence, peut-être qu'il y a quelque chose à creuser de ce côté là aussi. Depuis tout ça a disparu, tout au plus reste-t-il un peu plus difficile que son frère et sa soeur au niveau alimentaire, mais il mange de tout quand-même, et il a revu une psychomot' et une autre psychologue qui en sont arrivées à la même conclusion qu'il ne présente pas de TA. Il reste quand-même des tocs. Pour les mouvements respiratoires du moment, il respire en deux ou trois coups saccadés rapides d'affilée en gonflant et dégonflant son ventre de manière perceptible.
J'aime bien ton approche pour lui expliquer, je pense que je vais faire pareil. Et effectivement je n'avais pas pensé à la solution de remplacement, je pense que je vais lui proposer. Oui il est bien suffisamment grand pour comprendre, je ne me fais pas de souci là-dessus. Une balle anti-stress pourrait peut-être aussi l'aider (c'est ton élastique qui m'y fait penser).

Pour les crises mon deuz' ne fait pas les mêmes, lui c'est plutôt du genre à pleurer en hurlant pendant 20 minutes, ce qui est insupportable pour moi qui n'aime pas le bruit, ou qui a force en tout cas l'est devenu, ou alors à se rouler par terre comme un enfant de 2 ans...sauf qu'il va en avoir 6. Sinon il a parfois des phases de confrontation à notre autorité très forte, de sorte qu'il faut parfois qu'on la réaffirme plusieurs fois d'affilée de manière très claire. Les gens autour nous disent qu'il ne faut pas caler, ce qu'on fait, le problème c'est qu'on a beau ne pas caler, il faut recommencer à chaque fois que ça arrive! J'en suis arrivée à trouver ça épuisant...usant...à chaque fois j'ai l'impression qu'il faut presque tout recommencer de zéro avec lui, ça me désespère, donc je comprends très bien ton ressenti dans une situation encore plus difficiles que la mienne, d'autant plus qu'en ce qui le concerne il n'agit comme ça à la maison uniquement: pas de souci à l'école, à part un tempérament bruyant, agité ou bavard qui semble supportable pour la maîtresse d'après ce qu'elle dit. Je passe beaucoup de temps à discuter avec lui, à expliquer et essayer de déminer après les crises, je pense aussi que c'est un processus efficace mais long, et qu'il y a un résultat au final...le problème étant de gérer ma lassitude et mon usure en attendant...
Ton fils est-il suivi par un(e) psychologue? Et si oui comment il/elle explique ces crises?
C'est sûr que le fait d'être seule avec tes enfants doit rajouter une difficulté supplémentaire... Je vis avec le papa de mes enfants, mais mon deuz' avait une relation conflictuelle et complexe avec lui. Depuis tout bébé jusqu'à il y a un an à peu près il ne voulait pas que son papa s'occupe de lui, et il était accroché exclusivement à moi, ce qui fait qu'il n'y avait que moi aussi qui pouvait débloquer les situations de crise. En grandissant ça va mieux, il se rapproche de son papa: maintenant quand son papa travaille le soir ça l'attriste,ouf, avant il était content d'être tout seul avec moi. Je n'ai jamais compris pourquoi il a rejeté dans un premier temps son papa comme ça.

Tant mieux pour ta fille ! je pense que la mienne aussi a de forte chances d'être comme ses frères, alors il y a peut-être un espoir que ce soit plus simple avec elle qu'avec eux !

Et merci encore pour le partage de ton expérience, ça m'aide vraiment beaucoup!