To be zèbre or not to be? that is my question.

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Message par Domtom Mer 11 Déc 2019 - 23:11

Bonsoir à tous,
Je suis nouvelle sur ce forum.
J'aimerais échanger avec vous sur ce problème de zébritude. A vrai dire, je me pose la question à savoir à quel moment vous avez eu la ferme certitude de votre douance? Pour ma part, et depuis très jeune, j'observais le monde des adultes avec méfiance et consternation quand je les voyais agir avec méchanceté, bêtise ou de façon injuste. Je ne les comprenais pas. Tout me semblait paradoxal ; ces adultes qui pour une enfant, devaient être parfaits, matures, justes et intelligents me démontraient par leur comportement (pour certains bien entendu.) qu'ils étaient tout le contraire. Pour une fillette de 7 ans, ce n'est pas rassurant et cela me confortait a rester sur mes gardes- ne pas leur faire confiance. Et j'ai vécu depuis toujours avec cette méfiance: j'observe, j'écoute, et semblable a une éponge asséchée, je me fais l'effet d'absorber tous les sentiments des gens que je croise ou que je côtoie : leur peine, leur souffrance qui finit par me dévaster, je sens leur mensonge, leur fourberie, etc. Et plus je les absorbe et plus je me sens être une extra-terrestre. Ce monde qui m'entoure ne m'enthousiasme pas et je m'en éloigne. Cette société basée sur le pouvoir, l'argent, le superflus, le rang social, etc. ne m'intéresse pas. Je le trouve vide de sens. A partir de toutes ces réflexions, je me suis posée la question à savoir ce qui pouvait bien clocher dans ma petite tête. Au départ, je me suis tournée vers des auteurs philosophiques- sociologue intéressés par des sujets sur le bonheur, la pleine conscience, le lâcher prise. Certains penseront de suite à Frederic Lenoir, entre autre, qui je l'avoue m'a aidé à chercher au fond de moi qu'est ce qui faisais sens pour moi. Mais cela ne me paraissait pas suffisant comme démarche. Je sentais qu'il me fallait aller encore plus loin dans mes recherches. Un jour, je suis tombée par hasard (mais y-a-t-il véritablement des hasards?) sur une vidéo de Jeanne Siaud-Fachin qui parlait des surdoués (un terme que je trouve vraiment pompeux et inadéquat.) Et ses propos sur les personnes HPI/HPE me correspondaient tout à fait. Inutile de vous dire que cela m'a fait cogiter inlassablement- ah ce cerveau qui ne me laisse jamais 5 mn de répis, incapable de se mettre en mode veille!- mais si je pense en être, il y a toujours cette petite voix intérieure qui me dit : "peut-être bien que non, j'en suis pas". Vous ne direz d'aller faire un test pour en avoir le coeur et vous auriez raison. Mais à quel moment étiez-vous intimement persuadés que vous souffriez de votre zébritude pour vous convaincre de faire le test ou de consulter ? Et depuis est-ce que vous avez réussi à trouver un mode de fonctionnement qui vous permet de vous épanouir, être heureux et vous imperméabiliser plus suivant les situations ? Voilà, mon premier post un peu long peut-être. Merci à ceux qui auront la gentillesse de me répondre et de partager leur expérience ou leurs réflexions. Bonne soirée à vous tous.

Domtom

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Message par siamois93 Mer 11 Déc 2019 - 23:23

Bonjour.
Pour ma part cela m'a aussi permis de découvrir d'autres problèmes comme ces fumeux PNs.
Sinon, à propos de
Je ne les comprenais pas.
certains disent qu'il s'agit aussi d'être compréhensif...
Smile
En tout cas être Z ou ne pas être Z ce n'est pas un choix délibéré.
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Message par Zonkey Mer 11 Déc 2019 - 23:37

C'est l'entrée en primaire qui a mis la puce à l'oreille à mon entourage personnellement. J'ai pas eu le "choix" de passer le test puisque j'étais encore enfant, mais honnêtement, je crois pas que mettre un nom sur cette condition a eu un impact positif sur ma vie. Je m'en suis souvent servi comme excuse pour justifier ma paresse et mon isolement au collège. Ça m'a rendu imbu de moi-même à l'époque également. En tout cas, ça m'a jamais rendu plus heureux, ni aidé à réellement savoir qui j'étais.

Ne passe ce test que si ça te branche vraiment d'être "fixée" parce qu'au fond, c'est pas très important. Je dirais que tu dois chercher à trouver un semblant d'épanouissement malgré tout ce qui te tracasse. Si ça doit passer par ce test, alors vas-y, mais peu importe l'issue tu resteras la même personne, avec les mêmes soucis.

Ça me semble ultra bateau ce que je dis... Ça se résume à "fais-le si le coeur t'en dit", mais ne t'attends pas à ce que savoir change radicalement ta vie ? Ça peut expliquer en partie l'origine de tes tracas mais ça les fera pas disparaître. En tout cas, bon courage, il en faut. Smile
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Message par RoyJade Jeu 12 Déc 2019 - 0:13

Bienvenue à toi !

Comme Zonkey, ce n'est pas de moi même que j'ai fait les tests, car j'étais très jeune adolescent à ce moment (cinquième). Contrairement à lui je n'ai pas à l'époque trouvé dans ce test un bouclier, mais une base solide pour me permettre de mieux me définir et comprendre l'extérieur. Et avec l'expérience, j'en arrive à la même conclusion que lui : ça ne changera pas celle que tu es, ni tes problèmes. Ça ne te définit pas, ça ne résout rien, c'est simplement l'identification d'un outil à la fois encombrant et au potentiel certain que tu possèdes ou non.
Si tu as besoin d'identifier comme moi, ça pourrait t'aider ; mais ce n'est pas le cas de tout le monde, ça pourrait tout autant te faire ni chaud ni froid (du style "ouais, c'est bien, mais encore ?") ou même te faire du mal (par des regrets du genre "si j'avais su", par exemple).

Pour les solutions que j'ai trouvé, la plus efficace reste d'être moi même. Je suis loin de la perfection ou de l'imperméabilité, loin de la débrouillardise parfaite et du costume de poisson qui me permettrait de nager incognito dans cet océan d'inconnu ; mais je suis globalement heureux, et j'identifie clairement le très peu de masque dont je me pare pour vivre avec les autres.

Notons que j'ai été diagnostiqué asperger il y a peu, et que pour le coup c'est entièrement ma démarche. Elle s'est imposée d'elle même dans mon esprit : il y a quelque chose d'autre que la zébritude qui me bloque parfois, donc j'avais besoin de savoir quoi pour savoir quoi faire. Je n'en souffrais (et n'en souffre) que dans des cas très précis (la recherche de boulot, la "vie sociale-professionnelle"), et vis très bien avec le reste du temps (notamment dans ma vie sociale, celle où je choisis mon entourage moi même). Et je ne le regrette pas : je peux dire sans douter que je suis ainsi, notamment dans ma vie pro, ce qui me permet de me concentrer sur ce que je peux faire malgré (et même avec) plutôt que de m'esquinter à tenter de décrypter un monde sans en posséder la clef.
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Message par timo Jeu 12 Déc 2019 - 1:01

Domtom a écrit:A vrai dire, je me pose la question à savoir à quel moment vous avez eu la ferme certitude de votre douance?

Une fois que j'ai eu le résultat du test. Avant ça bordel de questionnements.

Après dans mon cas c'est un peu plus compliqué que ça. On nous a fait passer un test de QI (simplifié) en classe de 3e. J'ai eu AA le meilleur résultat possible. La psy venue de Lille m'a reçu dans bureau pour me l'annoncer genre "bon alors tu es très intelligent, est-ce que tu t'y attendais?". Ben non. Je suis sorti de là un peu fier mais modeste, en me disant juste "super au moins je suis pas con". Elle n'a absolument pas prononcé le terme "surdoué", HPI ou autre, ni expliqué le concept. En gros je n'en ai absolument pas tenu compte.

Plus tard en faisant mes études j'ai commencé à me dire que j'avais des "blocages psychologiques", mais sans plus, rien de grave. Peut-être équivalent à ton "qu'est-ce qui peut bien clocher dans la petite tête".

Bien plus tard je suis moi aussi tombé sur cette canaille de JSF à la radio, j'étais plutôt d'accord avec son propos, mais je n'ai fait le lien avec moi et le test de 3e que plusieurs mois plus tard. S'en est suivie une période de questionnements, jusqu'à ce que j'oublie le truc.

Finalement pour faire court, c'est un combo burn-out-dépression-licenciement qui m'a conduit à passer le test. Le questionnement était revenu, et j'en avais un peu marre de cette question en suspens. En conclusion, si je n'avais pas eu de problèmes au boulot je n'aurais sans douté pas passé le test. A quoi bon? Est-ce que je suis plus avancé grâce au test? Pas des masses... Ça permet éventuellement de se comprendre un peu mieux.

Tu as peut-être regardé d'autres vidéos et parcouru la littérature... Mon avis là dessus c'est qu'il y a à prendre et à laisser. Ça a tendance à dresser un portrait assez diffus, alors que les zèbres, c'est comme les gens normaux, ils ne sont pas tous pareils entre eux.
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Message par RonaldMcDonald Jeu 12 Déc 2019 - 14:45

Pour moi, l'inverse par rapport aux autres. L'environnement - notamment scolaire - m'a identifié dès la moyenne section comme ayant un haut potentiel scolaire(c'étaient les mots). Je n'ai jamais fait de test de QI. Par contre, tout le monde attendait de moi que je tienne mon rôle : premier de la classe, toujours bosseur et sage...et tête de Turc. Ca faisait un tout que tout le monde trouvait normal me concernant, moi le premier(je ne connaissais rien d'autre).

36 ans plus tard, ma soeur m'a offert le bouquin de JSF. Je n'a fait qu'apprendre que je n'étais pas seul, au final. Si en termes de fondamentaux, je suis un zébre comme les autres, en termes d'histoire personnelle, j'ai quand même une différence majeure : j'ai toujours su pourquoi je souffrais(et les autres aussi).

Quand à mon mode de fonctionnement? Déjà, je bosse dans une boite truffée de zèbres. Je n'ai pas fait exprès, mais parfois le hasard fait bien les choses. Je ne suis pas totalement intégré, et les 3/4 des zèbres locaux s'ignorent, mais c'est quand même bien plus vivable que mes boulots précédents. Ma femme est probablement une asperger qui s'ignore(et souhaite consciemment ignorer ce genre de choses), ce qui m'épargne pas mal d'exposition aux conventions sociales et à la course au prestige personnel. Et internet me permet de communiquer avec mes semblables(enfin, presque), bien plus que le monde réel.

Dans ce cadre, non, pas besoin de test, je sais qui je suis. Mais je ne suis pas du tout dans tes bottes, tu l'auras compris.
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Message par zebu40 Lun 16 Déc 2019 - 15:27

Exactement comme mes camarades : etre zèbre ou pas, c'est se coller une étiquette, non limitative.
C'est se dire qu'enfin nous ne sommes pas seuls et que d'autres avant nous et après nous, ont été ainsi.

D'origine étrangère mais né en France, je suis passé du statut de petit CP aux difficultés de lecture à celui d'élève qualifié de surdoué par mes pairs et corps enseignant en CE2.
Je devais même sauter une classe de CM1 mais en fin d'année, les profs ont pris peur pour ma réussite en 6ième et ont préféré me laisser en CM2 (sachant que j'avais déjà fait les 2/3 du programme).
A cette époque-là, on ne voyait que le coté scolaire du surdoué, et aucunement les composantes autres de notre personnalité.

Aujourd'hui, je reconnais ce côté éponge, les énervements qu'ils peuvent provoquer chez moi, les non réussites professionnelles qu'ils m'ont donné, comme les capacités à assumer d'autres défis professionnels que j'ai relevé !
Je reconnais aussi que certains gouts, volontés ne seront pas satisfaits dans ma vie pro, mais dans ma vie personnelle.
J'essaie d'avancer Smile et enfin, je me décide à faire des tests de "zebritude" sans en attendre grand chose

Courage

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Message par Invité Lun 16 Déc 2019 - 16:12

Hello, bienvenue ici et merci pour ton témoignage.

Je crois que tu as eu des retours variés mais cohérents.
Déjà, un test bateau avec un psy pas formé ne sert à rien. Du tout.
Ensuite, faire le test ou pas n'est pas une obligation. Il peut t'aider à mettre des mots sur ce que tu vis, et prend alors un intérêt s'il est suivi d'un accompagnement, là aussi personnalisé. Mais ça ne te rendra pas forcément plus "heureuse".

Comme ça a été dit ici, l'école (et notamment l'EN) ne SAIT PAS gérer des profils comme les nôtres (tout comme elle ne sait pas gérer les profils d'élèves en difficultés). L'école est juste une machine à créer de la hiérarchie (1/3 de bons, de médiocres et de mauvais par classe), et à former des futurs bons employés qui feront gentiment ce qu'on leur demande.

Ça ne va pas te rassurer, mais la société non plus ne sait pas faire avec nous. Ce n'est pas que nous avec elle. C'est assez triste à dire, mais il faut te préparer à vivre une certaine forme de distance, voire d'isolement, vis à vis de la plupart des gens. Le mieux, est déjà de rester au possible dans sa bulle (je sors jamais sans mon casque audio). Jouer gentiment au rôle social qu'on attend de nous (dans la rue, au taf, dans les commerces...). Et chercher des pairs avec qui être vraiment soi.

Pour le côté éponge émotionnelle, je vis aussi totalement cela. J'ai 37 ans aujourd'hui. J'ai eu la chance de rencontrer un ostéopathe qui a pu mettre des mots sur ce que je vivais. En fait je capte les émotions de tout le monde, autour de moi, sans les différencier des miennes et du coup sans pouvoir sentir les miennes. Le tout se rassemble et se dissout dans une espèce de mare mélancolique. Il m'a encouragé à décoder tout cela, à apprendre à connaître et reconnaître ces émotions.
Je n'ai pas vraiment de pistes précises. Suivre des cours de théâtre, notamment d'impro, pour distinguer les émotions quand on les vit. Faire des formations (initiations à la médecine chinoise, aux interactions entre corps et émotions). Je recherche aussi de mon côté... je pense qu'il y a d'autres pistes également (danse...).

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