Perfectionnisme et droit à l'erreur : postez ici vos ratés/bêtises/erreurs en tous genres

Bonjour à tous,
Après avoir cherché si des sujets similaires existaient déjà, je n'ai pas trouvé.

Ce sujet part d'un vécu : celui d'avoir été détectée tôt et d'avoir été soumise à des impératifs de performance (ce qui peut sacrément entamer la confiance en soi, quand ce qu'on attend de vous est "toujours plus", et qu'on ne tolère pas le moindre échec de votre part).
Cela passe par une "obligation de réussir" à l'école, mais aussi des petites remarques assassines quand on rate quelque chose, des remarques du style "oh c'est vrai, j'ai réussi à te battre?" (remarque venant généralement de quelqu'un qui vous battra une seule fois dans sa vie). Ces mêmes gens vous rappelleront longuement LE jour où ils vous ont battu, et n'hésiteront pas à vous faire remarquer quand vous ne comprenez pas quelque chose du 1er coup (alors que souvent eux non plus n'auront pas compris du 1er coup).

Mine de rien c'est insidieux parce que ça finit par être intériorisé petit à petit. Au départ, c'est insignifiant. Ou pas. Et à la fin on finit par ne plus accepter soi-même de faire des erreurs. On devient presque plus exigent envers soi-même que ce qui était attendu de nous.
Finalement, je me rends compte que j'en suis arrivée à un point où j'ai "dépassé" les attentes qui pesaient sur moi, et désormais c'est moi et moi seule qui me met la pression. Le perfectionnisme que j'ai mis en place pour me défendre dans un premier temps, pour ne pas "rater" et donc apaiser les conflits (et ça a marché!) s'est peu à peu retourné contre moi, aujourd'hui il est devenu bien trop envahissant.
La peur de l'échec se fait de plus en plus sentir. En fait elle a toujours été là, puisqu'on ne m'a jamais accordé ce droit à l'échec. J'étais donc paniquée dès qu'on me rendait un contrôle. A chaque fois, je suis toujours persuadée d'avoir raté, parce que je ne vois que les erreurs. Je suis finalement surprise du résultat en général. Et si le résultat a le malheur d'être moyen, j'ai l'impression d'être complètement nulle.
C'est aussi une peur de ne pas savoir, qui se manifeste chez moi comme une curiosité compulsive. Ca n'a pas que des mauvais côtés, ça permet de savoir pas mal de choses, mais cette peur a le désavantage de ne jamais s'apaiser puisqu'on ne peut pas tout savoir.
Ou encore un vague sentiment d'échec quand on n'a pas retenu une info, ou quand on n'a pas compris quelque chose du 1er coup.

Or on a tous raté des choses, fait des choses parfois très bêtes, été très maladroits à un moment donné etc
Parce qu'on est tous HUMAINS. Et que l'erreur est humaine (c'est Cicéron qui le dit, pas moi!).

Je pense ne pas être la seule ici à avoir ce genre de vécu, ce topic est donc un partage de choses très bêtes qu'on a pu faire, de "loupés" en tous genres, le but étant d'extérioriser et de dédramatiser les choses, afin de s'accorder finalement ce droit à l'erreur, au moins ici.
Et si l'anecdote est drôle, c'est encore mieux Je partagerai sûrement quelques gaffes que j'ai faites (et il y en a pas mal!).
Si vous avez un vécu similaire, n'hésitez pas à commenter et pourquoi pas à proposer des solutions si vous en avez trouvées.

PS: merci de rester courtois, le but du topic étant de pouvoir assumer ses erreurs dans la bienveillance (on peut rigoler mais gentiment), justement sans se prendre des remarques désobligeantes.

On termine en musique, c'est cadeau, bon courage pour vous la sortir de la tête!
https://www.youtube.com/watch?v=KZcZMVMicck

Ok ben je me lance alors. En quarts de finale des championnats de France d'éloquence, mon contradicteur a terminé sa plaidoirie par "Le problème, c'est que votre raisonnement est aussi tordu que votre esprit." Je n'ai pas pu me retenir, et je me suis exclamé : "Et pas aussi tordu que ma bite ?" J'ai été disqualifié sur le coup.

Excellent! Le contradicteur manquait peut-être un peu d'humour pour le coup Enfin bravo pour avoir atteint les 1/4 de finale des championnats de France d'éloquence.

Puisqu'on est dans le genre concours, un jour j'ai fait un concours de violon. La veille j'ai voulu m'entraîner, sauf que je ne m'étais pas coupé les ongles (erreur de débutant? oui oui parfaitement, et pourtant je n'étais plus tout à fait débutante). Le lendemain je me pointe au concours avec une corde qui s'effiloche dangereusement. Bonne organisation oblige, il n'y a pas de corde pour me la remplacer, et une des membres du jury coupe le bout de corde qui dépasse au coupe-ongles pour enfants (les petits trucs qui te niquent les ongles là).
Tout est bien qui finit bien, finalement j'ai été prise. Avec une corde pétée et un faux départ puisque le morceau s'était lancé trop tôt, et que j'avais dû le rattraper en catastrophe.

Dans le genre croyances erronées/esprit tordu, j'ai cru pendant longtemps qu'on buvait de l'eau parce qu'il y avait de l'oxygène dedans "bah oui c'est H2O, non?". Après qu'est-ce qu'on fait de l'hydrogène? "Bah on l'expire". Bon évidemment j'avais tout faux! Esprit tordu quand tu t'y mets!

Ayayaye... Non c'est trop long pour moi. J'ai honte de moi dans beaucoup trop de circonstances que j'enregistre soigneusement et avec perfectionnisme dans ma mémoire pour me les rappeler quand je me sens trop bien. Blague mise à part, j'ai appris à lâcher-prise avec le temps et à devenir moins pathologiquement perfectionniste, mais toutes mes "erreurs" me reviennent de temps en temps, occasionnant un moment douloureux que j'essaye d'accepter de vivre pour mieux le délester... J'essaye aussi de m'assumer et de m'affirmer en laissant derrière moi les errements du présent et à venir...

rien a voir avec la pression externe, je suis en plein dans un travail sur la pression interne

C'est important pour moi que tout ce que je fais d'un point de vue technique soit au top, et j'abuse de mes particularités neurales pour développer des paysages techniques fractals super détaillés. J'arrive à gérer les fissures dans le puzzle: ça donne un plus grand puzzle. Mais quand je m'aperçois a posteriori que j'ai fait de la merde, loupé un truc ça se passe mal. J'ai un truc dans ma tête que mon psy m'a fait nommé: il s'appelle « Monsieur Impératif ». Celui-là met la barre bien haut, de + en + haut dans les séries de trucs qui se passent bien, si bien que je me pète la figure et retourne à la case Dépression sans toucher les 20000 boules… un pattern récurrent. Celui-là accable aussi, en donnant des coups de lattes dans les dents au sol, à se sentir vraiment comme une grosse merde.

Ça colle à tes symptômes?

Depuis que je l'ai nommé et incarné ça va mieux : je suis en pleine crise d'euphorie pour le moment, et ça semble bien se passer avec des risques limités… à voir la suite

Merci pour vos réponses
@schmetterling ah oui ça colle à peu près effectivement! (même si je suis nulle en paysages fractals personnellement).
Un truc simple mais révélateur de mon "Monsieur impératif": en général quand je teste un jeu, au départ le niveau le plus facile est réglé. Trop facile! J'essaye donc quasiment systématiquement le niveau le plus dur. Je me plante. Et je me décourage en me disant "ah c'est dur en fait!". En général j'abandonne là.
Un autre truc révélateur c'est le travail en groupe. Je suis généralement aussi exigeante avec les autres qu'avec moi-même, autant dire que souvent ça se passe très mal, et que les gens ressortent un peu traumatisés. Ceux qui me connaissent bien savent qu'il vaut mieux ne pas bosser en groupe avec moi pour rester en bons termes.

@Asclépios: j'ai développé 2-3 trucs pour le travail de groupe… Il faut que je réfléchisse et fasse une synthèse. Je crois ne pas être autant atteint que toi sur ce point précis (même si j'ai été et je suis régulièrement « sur le cul » de certains problèmes d'abstraction parmi les collègues). Du coup je ne sais pas si ça va pouvoir t'aider. L'effort vaut le coup d'être tenté

Ma dernière grosse dépression a commencé avec le chef et les collègues ne voyant pourquoi il fallait réparer la grosse brêche dans le puzzle (j'ai réussi à leur faire passer la phase de déni). Ça n'allait pas du tout. Ma nouvelle dernière technique et de faire des rappels dans une réunion que j'anime de toutes les brêches et imperfections tous les 1-1.5 mois. Rôle d'alerte… check, si personne ne s'en saisi c'est le problème du chef. Maintenant les cas client grattent tous dans les brêches identifiées (bravo!). Et je peux aussi lui sauver le cul en jouant l'avocat du diable aussi

Globalement ça se passe bien depuis

De mon côté c'est essentiellement la vie pro qui pose soucis. Pas trop de surface d'attaque ailleurs. Je me suis aperçu assez vite que je pouvais me permettre certaines choses que d'autres ne pouvaient pas se permettre. Tester les limites sur le comportement accepter au travail, est une bonne façon de se distinguer et de mieux connaître son environnement. Ça défoule aussi, si je devais me contenter du comportement de l'ingé moyen à chemise à carreaux, j'aurais disjoncté depuis longtemps.

Une fois que cette étape est faite, ça devrait résoudre les problèmes d'attente par rapport aux collègues. Si tu ne respectes pas les mêmes règles/codes que tout le monde, tu ne peux pas attendre d'eux qu'ils soient au top non plus; sans pour autant être prétentieux. Être dans une approche d'aide inconditionnelle au cas où qq a un pépin, ou a besoin de prendre du recul ou simplement de parler est une bonne façon de ne pas l'être. Ça normalement les zèbres n'ont pas trop besoin de forcer avec les gens bien (les trous du cul ils peuvent creuver )

Trouver aussi des gens avec qui ont se sent bien (brillants ou non), pour partager ces expériences dépitantes en rigolant un bon coup autour d'un café.

Je vois que tu as 20 ans, il m'a fallu atteindre 37 ans pour prendre conscience de et nommer mon M. Impératif. Tout l'avenir est devant toi… M. Impératif est aussi un chic type (quand il ne met pas la barre trop haute et ne pète pas mes dents), et un moteur dont je ne me séparerait pour rien au monde. Une force morale aussi dont il faut prendre les bons côtés et être conscients des mauvais pour les surveiller sur le feu et éviter que ça déborde

Il y a deux choses ici, la honte et la perfection.
Une des causes souvent évoquées sur internet par plusieurs psy qui disent donc tous à peu près pareil, c'est que ça peut venir d'un parent pervers narcissique/manipulateur à plus ou moins haut degré.
Cette quête de perfection qui nous fait croire qu'on sera aimé si on réussit. Mais après une réussite (parce que bien sûr on réussit) le parent manipulateur nous donne un autre objectif à atteindre pour être aimé.
C'est juste un angle de vision de la chose. Voyez en quoi vous courrez après des illusions avec cette quête de perfection.

J'aimerais bien trouver une distinction intelligente entre honte et peur. A-t-on peur d'avoir honte ou cette peur fait-elle partie de la honte ?

Bon, le droit à l'erreur c'est bien mais il y a quand même au quotidien plein de cas où on n'a pas droit à l'erreur, pour notre sécurité. Rien que quand je déplace une casserole d'eau bouillante je n'ai pas le droit à l'erreur étant donné que je n'ai pas envie de m'ébouillanter.
Quand on conduit un véhicule sur la route c'est pareil, notre droit à l'erreur est limité par la capacité des autres à compenser nos erreurs.

Ma petite histoire ?
Un jour, je ne sais plus qui était à la maison mais c'est certainement une amie de ma mère, il y avait des framboises qui venaient du jardin. J'avais 5 ans peut-être. J'ai dit, hésitant un peu car je n'étais pas sûr de la signification, que c'était succulent. Ma mère s'est moquée de moi devant la personne qui était là, prétendant que je ne savais pas ce que cela voulait dire et que j'avais utilisé ce terme au hasard.
Merci maman

siamois93 a écrit:Il y a deux choses ici, la honte et la perfection.
Une des causes souvent évoquées sur internet par plusieurs psy qui disent donc tous à peu près pareil, c'est que ça peut venir d'un parent pervers narcissique/manipulateur à plus ou moins haut degré.
(...)

Ma petite histoire ?
Un jour, je ne sais plus qui était à la maison mais c'est certainement une amie de ma mère, il y avait des framboises qui venaient du jardin. J'avais 5 ans peut-être. J'ai dit, hésitant un peu car je n'étais pas sûr de la signification, que c'était succulent. Ma mère s'est moquée de moi devant la personne qui était là, prétendant que je ne savais pas ce que cela voulait dire et que j'avais utilisé ce terme au hasard.
Merci maman

Mes parents étaient involontairement toxiques, mais ni pervers ni manipulateurs, juste maladroits et pénibles, surtout ensemble (et ça n'a pas changé, mais au moins mon père s'est amélioré). Mon père était un peu violent aussi, mais ça restait dans des limites "raisonnables", et encore une fois, par manque de contrôle et maladresse plus que par méchanceté. En fait, ton exemple est le genre d'humiliations bêtes que ce type de parent peut tout à fait produire (exemple pour le sujet : une fois, je me retrouve dans un monument, sur une échelle faite pour accéder à la partie haute sur laquelle on m'a dit de monter... et à mi-chemin, alors que tout le monde me regarde, mon père me presse de descendre parce qu'en fin de compte, je n'ai pas l'âge... je me suis vraiment senti con et je n'y pouvais rien... ce n'était pas mon erreur, mais celle des adultes, mais c'est néanmoins moi que tout le monde regardait puisque j'étais exposé... ça fait un peu l'effet d'être en slip devant tout le monde et de pas savoir quoi faire, paralysé au milieu de l'échelle par des injonctions contradictoires, sans parler de la déception de ne pas pouvoir aller en haut).

Après analyse, je dirais que mon manque de confiance vient à 60% de mes parents et à 40% de difficultés relationnelles à basse fréquence à l'école (pas de harcèlement, mais beaucoup d'incompréhension et d'isolement) qui m'ont rendu très méfiant vis à vis des autres (et donc de moi-même vis à vis des autres) et sur certains points, le regard des autres m'a toujours blessé dans le sens de m'enfoncer dans ces difficultés. Pour moi, l'hypothèse principale pour expliquer tout ça s'appelle autisme léger. Ça peut aussi être une autre forme de sensibilité mal maîtrisée, mais alors il faudrait trouver pourquoi (je suis aussi spasmophile, ce qui correspondrait à une mauvaise gestion des émotions).

Merci pour vos réponses
En effet pour moi le travail de groupe est un réel problème (mais bon maintenant que j'ai passé la période collège/lycée où il faut rendre un travail "collectif", ça va un peu mieux). Maintenant je fais en général mon truc dans mon coin, et mes chefs sont plutôt contents du résultat. Sauf qu'ils "entretiennent la machine" dès qu'ils se rendent compte que je suis assez efficace, je me retrouve avec plus de travail que je ne peux faire, on retombe dans les mêmes travers d'exigence de performance.
Par exemple, dans mes stages, je me suis rendue compte qu'au début de mes stages, je repars assez tôt, et qu'au fur et à mesure, on m'en donne de plus en plus et je repars de plus en plus tard.

Dans ton cas, ton chef a su utiliser ton "Monsieur Impératif" à son avantage, pour dépister les erreurs, puisque tu étais performant là-dedans. Finalement je me retrouve assez souvent plus ou moins dans cette situation de "dépistage d'erreurs", quand je trouve les trucs oubliés au fin fond des dossiers, et que je dis "on fait quoi avec cette info là?" La réponse est en général "- Ah oui j'avais complètement oublié!". C'est l'avantage de ce genre de fonctionnement. Ca agace, mais c'est utile.

Finalement, je suis assez d'accord avec toi, et si je devais changer de fonctionnement, je ne suis pas sûre que je voudrais changer. Je n'en serais peut-être pas à dire "je ne changerai pour rien au monde", mais ce fonctionnement m'a toujours permis de plutôt bien réussir, même si ce n'est pas sans conséquences.


@Siamois, parent pervers narcissique, probablement pas. Je n'aime pas ce terme, qui ne fait d'ailleurs pas partie des classifications reconnues, et qui est un terme de psychanalyse qui a juste connu un certain succès dans le développement personnel.
Mais sans tomber dans cette vilaine étiquette, il y a un peu de ça dans mon histoire. A bas degré peut-être, n'empêche qu'un 16 en maths était un drame qui pourrissait l'ambiance sur plusieurs jours à la maison. Ca dissuade vite d'avoir des mauvaises notes! Mais c'est terriblement stressant, parce qu'il y a une réelle peur de la mauvaise note qui s'installe derrière, et si la "mauvaise note" survient (traduction: mauvaise note c'était en-dessous de 17), on sait que ce sera la double peine, que déjà ça ne fait pas plaisir, mais que derrière ça va sacrément râler.

Je me souviens de ma mère parlant d'un fils d'un de ses collègues qui n'avait "que" 15 de moyenne en 1ère avec 1 an d'avance: "ouais quand même c'est juste, toi t'avais plus, et t'étais plus jeune, pour faire les grandes écoles faut pas moins, son père qui disait qu'il était hors normes, t'as vu, il est pas si hors normes que ça, même que l'autre jour il a eu un 12, tu te rends compte? Un 12!". Au départ j'ai cru qu'elle blaguait, mais je la connaissais assez pour vite me rendre compte qu'elle ne blaguait pas.
Souvent je me demande ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas été bonne en classe. M'aurait-elle aimé quand même? Ma vie aurait-elle été un enfer? M'aurait-elle fait sentir sa déception à chaque résultat?

Ce qui est le plus étrange? Depuis que je suis en études supérieures, elle me fiche la paix. Même trop. Elle m'inciterait presque bien souvent à ne pas travailler. A croire que j'ai dépassé ses attentes. Seulement maintenant, cette pression que je me mettais dans un premier temps pour ne pas me faire disputer est restée, et s'est ancrée en moi.

C'est intéressant ce que tu dis sur la distinction entre honte et peur. Je n'avais pas forcément vu les choses sous cet angle, mais je crois que j'ai très peur d'avoir honte, bien plus que honte d'avoir peur (même si j'ai un peu honte d'avoir peur). Finalement, j'ai l'impression que les 2 s'auto-alimentent et que c'est un peu un cercle vicieux. Qu'en penses-tu?

Sinon bien sûr que notre droit à l'erreur doit être limité dans certaines situations pour notre sécurité. Mais cette limitation est, du moins je crois, acceptée par tous, afin de ne pas nous mettre en danger.
Là où cette limitation semble moins acceptable, c'est quand elle vient de l'extérieur, n'est pas forcément justifiée pour notre bien (parce que non, un 16 en maths n'est pas un drame, et beaucoup voudraient bien avoir ça). Encore faut-il bien sûr définir ce qu'est notre bien! Pour ma mère c'était probablement justifié puisqu'elle voyait ça comme ma future réussite. C'était du genre "t'as eu 19? Ah, t'as fait une faute à quel endroit?".

Et même au quotidien, on est obligés de "traquer" l'erreur avant qu'elle ne la voit. Pour elle, c'est un réel désavantage, parce que la principale conséquence est que pas mal de choses se passent dans son dos.
Dans un environnement comme celui-là, c'est presque obligé d'adopter un fonctionnement de "recherche d'erreurs". Même si à la longue ce fonctionnement est assez usant.

Concernant ton anecdote, ben sur ce coup-là t'as été victime de la bêtise de ta mère. Le genre d'humiliations bêtes mais pas forcément méchantes car involontaires (ce qui rend l'humiliation encore plus bête).
Un exemple qui me vient à l'esprit, peut-être plus méchant. Quand j'étais en primaire, les autres allaient dans les toilettes "des grands". Alors moi comme j'avais 2 ans de moins, j'allais dans celles des petits, ce qui m'avait valu quelques moqueries. Me voilà donc, du haut de mes 5 ans, à aller courageusement dans les toilettes "des grands" pour faire comme tout le monde. Sauf que c'était trop haut pour moi. Résultat, je me pisse littéralement dessus. Ma mère étant enseignante dans l'école, je vais la voir pour lui expliquer mon problème, me disant que "c'est ma mère après tout, elle va savoir rester discrète!". Pensez-vous! Elle s'est empressée de raconter ça devant toute la classe. J'étais morte de honte. Et même aujourd'hui quand j'y repense, c'est encore douloureux.
Je ne sais pas si c'était volontaire de sa part pour m'humilier, mais en tout cas ça m'avait vraiment blessée à l'époque.

@Loxceles, pour moi il y a aussi une part de difficultés relationnelles avec les autres. Autisme léger, je ne sais pas, mais la question je me la pose. J'ai quand même quelques troubles sensoriels (hyperacousie + je mange tout tiède voire froid, car ce qui est "chaud" pour le commun des mortels est pour moi brûlant + odorat assez sensible (les odeurs fortes me donnent des maux de tête très rapidement)). Par contre je suis plutôt "hyposensible" pour tout ce qui est toucher, je peux me gratter très fort sans m'en rendre compte.
Il y a aussi ma mémoire "calendaire" qui est assez particulière (je ne connais qu'une seule personne ayant cela aussi, et il est diag Asperger). Il y a aussi des difficultés relationnelles assez fortes, donc c'est possible. Dans les tests qu'on peut trouver en ligne (AQ, test de lecture dans les yeux etc), j'ai en tout cas des résultats compatibles. Mais je n'ai jamais ressenti le besoin de me faire "diagnostiquer" (ne serait-ce que les lourdeurs des procédures m'en dissuadent), et je crois que je ne suis pas prête à accepter ce diagnostic pour le moment. Peut-être qu'un jour je franchirai le pas, je ne sais pas.

Tes parents sont-ils avec des racines juives, Asclépios ?
Parce que le mot bon טוב en hébreu a pour valeur numérique de 17.
Donc une bonne note c'est 17 !

Sinon, pour ma part, j'ai très peur d'avoir honte. Au point que j'avais classé la honte dans les émotions à bannir (ne pas ressentir), comme le regret. J'estimais probablement ces émotions inutiles et nuisibles parce que je ne sais pas les gérer. Pour moi la honte est un sentiment horrible que je refoule, mais que j'ai appris à accepter depuis quelques temps. Je me suis aussi mis tout seul au tout début de l'adolescence dans des situations (enfin, au moins une ou deux) très humiliantes que je ne raconterai jamais ici. J'ai travaillé sur une des situations avec une psy, mais pour les autres je n'y arriverai pas (ou pas avant longtemps). Je pense de toute façon que je peux désormais évacuer ça... ça appartient au passé et j'étais très jeune et insouciant, en pleine montée d'hormone qui fait faire n'importe quoi, etc.

Bref c'est pour ça que j'ai du mal à partager mes expériences. Il y en a trop, et trop douloureuses. Il faudrait que j'en choisisse une légère... Je sais pas, comme la fois où, m'exprimant lors d'une assemblée générale, je parlais très fort dans le micro (je m'occupais de jeunes et d'enfants, et quand on gère un groupe, on prend vite l'habitude de parler très fort pour obtenir l'attention) sans réaliser (à cause du stress parce que j'étais impressionné par la foule) qu'un micro... ça sert à transmettre et amplifier la voix... Je plains l'assemblée. Je n'ai pas réalisé jusqu'à ce qu'une collègue me le fasse remarquer après. Les gens n'ont rien osé me dire sur le coup... pour ménager ma susceptibilité ? Parce qu'ils étaient surpris ? Après, je n'ai eu qu'une seule remarque, et souvent je constate que c'est moi qui me fait tout un plat de détails, en fin de compte...

Ta dernière phrase est super importante Loxoceles car souvent c'est nous-même qui nous enfermons, nous rattachons à un schéma, parce qu'un schéma c'est rassurant malgré tout, ou parce que notre physiologie préfère les schémas ?
Parfois ce sont les autres explicitement qui nous disent «t'as pas honte» et parfois on l'imagine cette honte.
Il y a un «salon» sur la honte toxique mais je ne sais pas si on peut lire de l'extérieur. Depuis qu'il n'est plus très usité on a eu quelques autres sujets sur ce thème çà et là.

Pervers Narcissique : Je trouve que c'est une notion qui fait réfléchir. En quoi on manipule les autres et pourquoi ? Nos relations sont-elles de l'ordre de la manipulation ? Pour ma part je tiens à ce terme car il m'a fait avancer en me rendant compte, finalement, que ce que je subissais était inacceptable et «pas de l'amour». Je n'ai pas du tout envie qu'on minimise cette chose. Évidemment il y a du business autour, mais aussi plein de personnes qui sont d'un grand soutien et de grande valeur.

La psychanalyse pour moi c'est important également car cela aborde certains aspects de nos comportements.
J'ai la faculté à prendre certains éléments mais pas tous. Donc dans la psychanalyse je ne prends pas tout. Vu l'usage que j'en fais ce ne serait pas sérieux.

Ah non ils ne sont pas du tout d'origine juive Siamois! Et merci pour l'anecdote je ne connaissais pas

La notion de PN elle fait réfléchir, mais c'est majoritairement de l'effet barnum, on ne va pas se mentir. Qu'il y ait des personnalités toxiques, oui, probablement. Mais y accoler la vilaine étiquette "PN" je trouve ça un peu facile, ça permet de se dédouaner et de se dire "c'est lui le méchant". Elle n'est pas forcément fausse en tout, sinon elle n'aurait pas eu le succès qu'elle a eu, mais j'aurais tendance à penser qu'on peut tous avoir des comportements toxiques à un moment ou à un autre, et qu'on est sûrement tous le "PN" de quelqu'un.

Sur le sujet de la psychanalyse, je n'ai pas envie de rentrer dans le débat, ça n'est pas le sujet du fil, mais on ne sera pas d'accord sur ce point. Quand on part sur des bases fausses, on n'obtient rarement quelque chose de bon. L'efficacité des psychothérapies psychanalytiques est assez désastreuse. L'exception psychanalytique française a quand même globalement fait beaucoup de mal (notamment la prise en charge de l'autisme, qui est peut-être l'exemple le plus criant à l'heure actuelle).
Peut-être que tout n'est pas à jeter, mais il y a énormément de bullshit dans le domaine.
A l'étranger, les théories psychanalytiques sont tombées en désuétude, aux USA on a viré la psychanalyse des livres de psychiatrie... dans les années 1980!

@Loxosceles, je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes.
Je crois que j'en suis encore au stade de refouler la honte, avec des tentatives d'acceptation qui se sont soldées par des échecs pour le moment.
Je suis d'accord avec Siamois sur un point: ta dernière phrase est vraiment importante. Et bien souvent on s'en fait beaucoup pour pas grand chose. Parfois je me surprenais à avoir très peur des réprimandes de ma mère, et finalement, à ma grande surprise, je ne me faisais pas disputer. Pourtant j'étais sûre que ça allait arriver. J'étais presque "plus royaliste que le roi". Et même quand on ne me fait aucune remarque, j'ai toujours tendance à penser que "même s'ils n'ont rien dit, ils n'en pensent pas moins, c'est obligé ils ont forcément vu, ils se rappellent forcément de ça etc". J'ai souvent tendance à penser que si je me rappelle de quelque chose, alors forcément les autres vont s'en rappeler aussi (sauf que j'ai la (mal)chance d'avoir une très bonne mémoire épisodique). Si à un moment j'éprouve un sentiment de honte, je me dis que les autres s'en rappelleront et que ça sera foutu. Alors que bien souvent ils ont oublié peu de temps après. Parfois, je suis tellement persuadée que les gens s'en rappellent que je reparle de la chose en question et on me répond généralement "mais tu te rappelles de ça toi?".

On a toujours tendance à projeter son fonctionnement sur celui des autres, à penser que l'autre est pareil que soi. Sauf que quand on est définitivement atypique, ben on se plante souvent en tentant de deviner les intentions des autres.

Asclépios, quoi qu'il en soit, zèbre ou tarentule, ton point de vue est unique.
«Les autres» n'ont pas ressenti les mêmes choses que toi, jamais.
Ils ne sont pas placés au même endroit, n'ont pas les mêmes soucis en tête, n'ont pas la même perception de la scène, etc etc etc etc.
Donc, leur réaction leur appartient.

Je suis d'accord avec toi. Mais certaines personnes ont des réactions plus faciles à deviner que d'autres. Et on est tous plus ou moins doués pour deviner les réactions des autres.

Asclépios a écrit:@Loxosceles, je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes.
Je crois que j'en suis encore au stade de refouler la honte, avec des tentatives d'acceptation qui se sont soldées par des échecs pour le moment.
Je suis d'accord avec Siamois sur un point: ta dernière phrase est vraiment importante. Et bien souvent on s'en fait beaucoup pour pas grand chose. Parfois je me surprenais à avoir très peur des réprimandes de ma mère, et finalement, à ma grande surprise, je ne me faisais pas disputer. Pourtant j'étais sûre que ça allait arriver. J'étais presque "plus royaliste que le roi". Et même quand on ne me fait aucune remarque, j'ai toujours tendance à penser que "même s'ils n'ont rien dit, ils n'en pensent pas moins, c'est obligé ils ont forcément vu, ils se rappellent forcément de ça etc".

Là c'est moi qui me reconnais... A l'inverse de toi, j'avais des notes médiocres au collège et au lycée, car les études me repoussaient mortellement, et mes parents ne s'en occupaient pas. Mais j'ai toujours pensé que ça allait me tomber dessus... C'est arrivé une ou deux fois, mais pas plus... Malgré deux redoublements de par mon laxisme total (et celui de mes parents). Ce qui ne m'empêchait pas de me dire que j'allais tôt ou tard en prendre pour mon grade. Mon père était plutôt imprévisible et impulsif, mais justement... il me prenait souvent à contrepied en ne réagissant pas à ces situations. Finalement, j'ai toujours été anxieux... Mais c'est ce côté imprévisible qui alimentait probablement mon anxiété.

J'ai ce genre de symptômes aussi parfois: « si on dit ça, ils vont faire 1+1=2 et se rendre compte qu'on leur dit de la merde…  » Au travail je formule ça comme ça maintenant, et ça passe, en général le chef co
prend et ajuste, parfois on me dit que je psychote. C'est aussi un bon "feedback"

Quand ça reste non dit, on est très vite dans la « paranoïa »
Des fois c'est difficile de « dire »… => pour diverses raisons (honte, méfiance, manque de confiance)
Des fois on shoote le messager => aussi, ça arrive, la plupart du temps il faut dimensionner le message
Exercice délicat
(vous connaissez tou·te·s, sans aucun doute)

(Désolé pour le contenu et le ton: en ce moment je suis en phase euphorie pré-dépression au stade « clairvoyance hyperactive », zone orange foncée; ça peut sonner « prétentieux », ce n'est pas mon intention, je suis plus sur une forme littéraire moderne à la lame acéré et à l'écrire automatique sans filtre, tu grattes là-où-il-faut)

@Loxosceles: oui, je crois que le côté imprévisible rajoute effectivement à l'anxiété.
En particulier, le coupe imprévisible + réactions disproportionnées (quand elles surviennent) me semble très générateur d'anxiété. On tente de pallier les réactions disproportionnées pour éviter qu'elles surviennent (et on y arrive souvent), mais ça a un prix: on finit par tomber dans la paranoïa, par angoisser pour des petits rien, et surtout on finit par croire que ces petits riens sont beaucoup (puisqu'après tout ils engendrent des réactions disproportionnées, ils ne sont pas des simples "petits riens").
Parfois, j'ai même peur alors qu'au final je n'ai rien à me reprocher. J'ai l'impression que quelque chose va me tomber dessus, mais quoi? Je suis bien incapable de le dire.

@schmetterling, d'après ce que j'ai compris, ton chef m'a l'air d'être ce que j'appellerais un bon chef, quelqu'un qui exploite les potentialités de chacun tout en acceptant leurs différences. Ce qui est loin d'être donné à tout le monde. Ca te permet de dire les choses, mais comme tu dis, c'est souvent difficile de "dire" les choses, d'autant plus quand on a peur de la réaction de la personne en face, et qu'on essaye de compenser en permanence pour éviter les colères de la personne en question. Dans le cas de ta relation avec ton chef, la relation est saine et basée sur une confiance réciproque.

A 52 ans je n'ai plus les mêmes peurs qu'à 25 ans.
Il y a pas mal d'artistes qui sont perfectionnistes. En fait je crois même que c'est une part de la définition d'artiste, le fait de recommencer, de chercher en permanence à faire mieux et pas seulement autrement.

Je fus comme ça. Etre premier de la classe, ça ne me suffisait pas. Il fallait faire toujours mieux. Pareil en prépa, il était inconcevable que j'échoue.

Puis je suis arrivé en école d'ingé. A l'époque, il y avait une tradition de bizutage assez particulière : le faux cours. Un vrai prof dans une vraie matière donne un cours d'une difficulté impossible pour les étudiants, en interroge quelques uns, les vire(en fait, ce sont des 3èmes années complices), et tout le monde flippe sa race. Puis le pot aux roses est dévoilé, et tout le monde fait la fête.

Sauf que.

Sauf que ayant fait une sup techno, j'étais très au point sur la Résistance des matériaux(en plus, j'adorais ça). J'avais réussi à suivre à peu près le cours, en speedant à mort, et en me demandant comment faisaient la majorité qui ne savait pas de quoi ça parlait. Je n'étais pas surpris devoir des gens échouer au tableau, en pensant que c'étaient des maths-physique, pas des technos. Mais les voir se faire virer me plongeait dans l'angoisse. Puis le prof a décidé de mettre un peu plus de pression en faisant venir un vrai première année au tableau.

Moi, sinon c'est pas drôle.

Et il me pose la même question qui venait de valoir au gars avant moi d'être sorti du cours. Je balbutie, bafouille, et sors la bonne réponse. J'ai vu comme une fureur sur son visage, mais je n'ai pas compris. Pas tout de suite. Alors il a posé une deuxième question, et d'une manière ou d'une autre, j'ai trouvé une réponse presque valable. Il a passé la vitesse supérieure, et fait appel à des connaissances de maths que je n'avais pas(du programme de spé, j'étais entré après la sup), et m'a renvoyé à ma place en me plombant "il est scandaleux que vous ne sachiez même pas ça, à croire que vous avez eu le concours dans une pochette surprise". J'étais furibard. Je savais que son niveau d'exigence n'était pas acceptable.

Quelques minutes plus tard, invasion des 3ème années, qui chantent et dansent, et se foutent de notre gueule, comme quoi on a bien flippé notre race. Et plusieurs m'ont ouvertement flambé pour avoir réussi à survivre si longtemps face au prof. J'avais failli planter leur scénario, et ça, ça les foutait en rogne.

Ca a cassé quelque chose en moi. Sans cet événement, J'aurais sans doute continué à bosser comme un taré. Mais là, je ne voyais plus l’intérêt. J'ai fait le strict minimum pour rester en milieu de classement. J'ai mis le paquet sur les matières qui me paraissaient productives pour la suite, et pas grand chose sur les autres. Je me suis recroquevillé sur mon PC et mes jeux videos. Je ne voyais pas l’intérêt de frayer avec des gens pareils, ni l’intérêt de ruiner ma santé à bosser pour les premières places du classement, et une éventuelle place de fonctionnaire qui me faisait horreur.

Je ne sais pas si j'ai foiré, au final, sur ce passage. Mais dans ma vie professionnelle, j'en garde toujours sous la pédale au cas ou, mais je ne mets pas à fond - sauf urgence soudaine et ponctuelle. J'accepte mes limites, on est que des humains.
Et puisque le sujet de base, c'est les erreurs, quelques exemples de foirades professionnelles :

-paniquer et insulter les gens la première fois que j'ai eu à traiter un incident de production informatique(pas de quoi, vraiment)
-ne parler que de technique dans un entretien pour devenir manager.
-pour arrêter un envoi de courriers à tort, faire stopper...un autre envoi de courrier.
-prêté un une autre équipe, le chef de cette autre équipe me demande si ça m’intéresse de rejoindre son équipe. Souhaitant resté diplomate,je dis que j'irais là ou on aura besoin de moi. Raté. La bonne réponse était "je veeeeeeeuuuuuuuxxxxx!!!"
-me croire plus malin que le code que je suis en train de maintenir(celle là, je l'ai faite plusieurs fois, avec toujours le même résultat : bobo)

Et bien d'autres, évidemment. Mais je ne panique plus comme avant. L'épisode du faux cours m'a montré qu'en faire trop était source d'ennuis. Donc je fais des erreurs. Les autres aussi. C'est la vie. L’échec est instructif, parfois plus que le succès. Et il y a toujours des tâches qui sont hors de portée, et des gens pour vous reprocher de ne pas savoir faire l'impossible.

Mais je comprends le sentiment, il m'a suivi jusqu'à mes 18 ans révolus. L'obsession de faire toujours mieux. Ca a ses qualités, hein. Mais ce n'est pas toujours raisonnable.

Ton anecdote est intéressante Ronald

J'avais mis un prof en rogne un peu de la même façon, mais ce n'était pas du bizutage, c'était juste... un prof sadique.
J'étais en 2e année et on avait des "ateliers": 3 longues heures à bosser par groupe de 10 (traduction: 2 ou 3 qui bossent, le reste qui s'ennuie royalement et ne fait rien), puis après correction. A chaque table un médecin diplômé pour nous aider, censé nous aiguiller sans nous dire les réponses.
Pour la correction, il y avait 5-6 tables au total (soit quand même près de 60 personnes dans la salle, je vous laisse imaginer le brouhaha infernal dans une petite salle prévue pour 30-40 personnes maximum), et chaque table devait envoyer un représentant au tableau, devant le prof. En général la personne envoyée était celle qui avait à peu près trouvé les réponses, et qui était donc capable de "survivre" face aux assauts de questions des profs.
A ma table, comme aux autres tables, généralement il n'y avait pas beaucoup de volontaires pour aller au tableau. Comme j'avais accepté au début de l'année et que les tables étaient toujours les mêmes, je me retrouvais donc systématiquement au tableau, et ça arrangeait bien les autres. J'avais beau protester, rien n'y faisait, je me retrouvais face à une 10aine de personnes furieuses, alors j'acceptais, de mauvaise grâce.

Et voilà donc M. Profsadique qui commence à m'interroger. Je réponds. Il continue. Je réponds. Ca l'énerve. Alors il passe à la vitesse supérieure. Pendant 10 minutes, il m'a posé des questions très pointues sur les récepteurs adrénergiques. Même les médecins diplômés qui étaient là pour nous aider ne connaissaient pas les réponses. En fait seul un médecin spécialiste en physiologie pouvait savoir ça (et encore!). Donc moi j'étais en 2e année, alors forcément, je rage un peu intérieurement. Je sais très bien que ça n'est pas dans nos cours, que ça n'est pas exigible pour des 2e années. Pourtant, je me suis sentie sur le moment terriblement nulle. Je suis retournée à ma place, j'ai demandé aux autres s'ils savaient, parce qu'il avait finalement réussi à installer le doute dans ma tête. Peut-être que j'étais passée à côté de ça?
Et si j'avais zappé un cours? Et s'il me demandait ça en atelier, pourrait-il demander ça à l'examen? Est-ce que d'autres gens auraient su répondre à ma place?
Evidemment, les autres m'ont rassurée, en me précisant bien que eux non plus ne savaient pas, et que là, quand même, il avait été un peu loin. Les médecins qui étaient là pour nous aider m'ont précisé la même chose.

N'empêche que comme toi, sur le moment je n'ai pas interprété la situation de la bonne façon.
Et je me suis sentie vraiment nulle. M. Profsadique avait donc réussi son coup, d'une certaine façon. Je n'ai compris que bien plus tard que son but était d'humilier, et que lui répondre bien au départ ne faisait qu'alimenter sa rage et augmenter la difficulté de ses questions.
Des gens comme ça, y compris en stage, il y en a pas mal. Plus tu réponds, plus ils t'en demandent. Jusqu'à ce qu'ils aient réussi à te coincer. C'est leur petite satisfaction: coincer un petit jeune qui est censé en savoir moins qu'eux.
J'ai beau le savoir, je me fais souvent avoir. J'aimerais tellement avoir ces gens-là à leur propre piège, leur répondre voire en savoir plus qu'eux sur le sujet, afin d'avoir le dernier mot. Ca m'arrive rarement, mais ça m'est déjà arrivé. En général la personne est obligée de rigoler. Mais ce n'est que partie remise: elle se vengera tôt ou tard.
Bataille d'égo? Peut-être.

Ca rejoint ce que m'avait dit un 6e année un jour: "si tu ne veux pas trop en faire, dis que tu ne sais rien. Et on ne te demandera rien. Si par contre ils voient que tu t'en sors, ils t'en demanderont toujours plus". Evidemment, ça se vérifie, je vous laisse deviner qui se tape régulièrement le travail de 2 voire 3 personnes en stage. Mais pour le moment j'ai du mal à faire autrement, et à penser d'une autre façon.

Un des problèmes aussi c'est que l'obsession de faire toujours mieux est bien présente dans mes études. Nos résultats au concours de fin de 6e année conditionnent notre vie future (spé + ville). Donc on n'a pas trop le droit à l'erreur, et comme c'est un concours, il faut faire mieux que les autres. En savoir plus que les autres. Raisonnable ou pas, l'enjeu est grand.
Ca n'aide pas à changer de façon de penser.
Peut-être que quand j'aurai fini mes études je pourrai enfin changer de mode de pensée, et devenir plus raisonnable comme tu l'as réussi.
Peut-être aussi qu'avec l'âge on prend de la distance.

Ce qui est terrible, c'est que je peux mettre une demi-douzaine de visages sur ce prof sadique(même si aucune de ses têtes ne connait la physiologie).

Asclépios a écrit: (.../...)Ca rejoint ce que m'avait dit un 6e année un jour: "si tu ne veux pas trop en faire, dis que tu ne sais rien. Et on ne te demandera rien. Si par contre ils voient que tu t'en sors, ils t'en demanderont toujours plus". Evidemment, ça se vérifie, je vous laisse deviner qui se tape régulièrement le travail de 2 voire 3 personnes en stage. Mais pour le moment j'ai du mal à faire autrement, et à penser d'une autre façon.

La variante que je vois en entreprise est légèrement différente. C'est plus "plus on te vois bosser, plus on te donne de quoi bosser"(et je l'a'i vu mis e'n application d'entrée, sur d'autreq que moi). Ajoute à cela cette maxime apprise à l'armée : "si on cherche quelqu'un, du n'existes pas. Si on the cherche toi, tu est là, et tu est le meilleur", et tu comprendras pourquoi j'ai survécu si longtemps en société de service. Pas de burnout quand on ne fait appel à toi qu'occasionnellement, pas de brimades pour celui qui sauve le monde deux fois par an(enfin, le monde, les managers intermédiaire ont une idée très restrictive de ce que c'est que leur monde, mais leur permettre de faire bonne figure avec des chiffres en bon ordre à la réunion du lundi matin, pour eux, ça n'a pas de prix - et ils me pardonnaient toutes mes bizarreries pour ça).

Asclépios a écrit:Un des problèmes aussi c'est que l'obsession de faire toujours mieux est bien présente dans mes études. Nos résultats au concours de fin de 6e année conditionnent notre vie future (spé + ville). Donc on n'a pas trop le droit à l'erreur, et comme c'est un concours, il faut faire mieux que les autres. En savoir plus que les autres. Raisonnable ou pas, l'enjeu est grand.
Ca n'aide pas à changer de façon de penser.
Peut-être que quand j'aurai fini mes études je pourrai enfin changer de mode de pensée, et devenir plus raisonnable comme tu l'as réussi.
Peut-être aussi qu'avec l'âge on prend de la distance.

Oui, cette compétition est mortifère.

Ah des profs sadiques, on en a tous connu malheureusement. J'en ai connu d'autres, mais qui étaient dans un genre différent que celui décrit plus haut. Celui-là est un cas bien particulier.

En stage, le "plus on te voit bosser, plus on t'en donne" est vrai aussi. Mais jusqu'à un certain point: quand il n'y a vraiment plus rien à faire, alors tu peux partir plus tôt. Je n'ai pas encore dépassé 17h30 alors que d'autres dépassent régulièrement 18h30, donc ça n'a pas que des inconvénients.
La maxime de l'armée, par contre, est vraiment intéressante, faudrait que je l'applique celle-là.
Chez nous c'est différent, on est en stage maximum 8 semaines quelque part, il faut sans cesse se réadapter à un nouvel environnement de travail (et parfois c'est complètement différent alors on rame). Même si on "sauve le monde" (très très relatif, à prendre au 10e degré), ça ne changera rien ou presque. Au mieux on sera bien notés, mais comme on n'a pas accès à nos notes de stages, qu'elles ne comptent nulle part et que tant qu'on ne fait pas trop n'importe quoi on est validés, ben... ça ne change rien en fait.

Sinon puisque le sujet est aussi les bêtises, je vous présente la bêtise du jour.
Comme Infirmière-pas-aimable (c'est une exception, la plupart sont adorables mais elle... sans commentaire) m'avait fait remarquer que je ne répondais pas au téléphone (ce qui n'est pas mon rôle accessoirement), maintenant je réponds au téléphone pour ne pas faire de vagues.
On me demande des nouvelles d'une patiente que je ne connais pas. Je vais voir vite fait la planification, et, ne voulant pas faire attendre la personne au téléphone trop longtemps, je regarde trop rapidement. Je ne trouve pas le nom. Donc je réponds que non, elle n'est pas ici. Qu'il faut repasser par le standard, et demander les soins intensifs.
Et après quand je regarde la planification pour une autre raison, évidemment je vois le nom de la patiente en question J'ai donc fait galérer une personne pour rien, en faisant une mission qui n'était pas la mienne, juste parce qu'une infirmière m'avait fait une remarque.

L'idée de ce topic est sympathique, et vos anecdotes distrayantes, illustrant la diversité de louables efforts.

Sur la dialectique perfectionnisme / honte, voici un épisode qui me revient en mémoire (j'aurais voulu retrouver un exemple scolaire, ou plus abouti en perfectionnisme, mais je ne m'en souviens pas).

Pour une soirée, je couds une robe sur un patron "vogue", une marque connue pour sa qualité. Choix du tissus, étude du patron, relecture de la découpe de la jupe car il y a une erreur d'assemblage du patron commentée sur le net...je me mobilise pour réussir ma couture...sans oublier les étapes : marquer les repères, faux-filer, etc.

La robe est décolletée dans le dos et dans la poitrine, de la nuque jusqu'à la ceinture, et des zygomatiques à la ceinture. J'étudie le positionnement des bretelles, et - c'est le détail perfectionniste - je prépare un deuxième jeu de bretelle de rechange à recoudre le jour de la soirée si jamais je veux modifier la largeur.

et...BIM...après plusieurs danses dans la nuit, le rock'n'roll a joué en faveur de l'erreur : la bretelle a glissé et mon sein dévoilé. La honte ! Je suis partie me cacher pour me rhabiller, heureusement, on est venu me chercher en me rassurant que ce n'était pas grave.

aaargh, des grands moments de solitude, j'en ai connu plus d'un.
celui-ci me revient.

Je suis au bureau et je veux photocopier tous mes bulletins de salaire.
Je les dépose d'une main machinalement en tas sur le couvercle d'une poubelle située à droite de la photocopieuse.

Et tandis que je suis concentrée à tapoter sur les touches de la photocopieuse, j'entends soudain un bruit atroce de moissonneuse batteuse... en provenance de la poubelle....   qui s'avère être en réalité une broyeuse qui est en train de me déchiqueter tous mes bulletins de salaire de l'année...

Tandis que j'essaie d'arracher mes fiches de paie en injuriant copieusement cette traîtresse de fausse poubelle (qu'on n'a pas idée de foutre là !) je lève les yeux et croise le regard .. sadique de mon patron  

@Hiron : digne d'un personnage de Pierre Richard, cette poisse ^^

Crimso a écrit:@Hiron : digne d'un personnage de Pierre Richard, cette poisse ^^

la grand blonde avec une idée noire

Voila ^^ Heureusement que tu n'as pas dit la Chèvre

Crimso a écrit: Voila ^^ Heureusement que tu n'as pas dit la Chèvre

vils moqueurs..

vous voulez que je vous raconte la merveilleuse fois où mon talon de 10 cm s'est désolidarisé complètement et brutalement de ma chaussure tandis que je me tenais debout face à mes banquiers.. avant de m'effrondrer comme une grosse m... à leurs pieds...

ou la dernière fois que j'ai fait de l' auto-stop

Pas mal vos anecdotes! J'avoue que celle d'Hirondelle m'a particulièrement fait rire
Mais qui a bien pu avoir l'idée de mettre le broyeur à côté de la photocopieuse? Tu n'as pas dû être la seule à qui c'est arrivé, c'est quand même très traître la fausse poubelle!
Ca me fait penser à une gaffe de Gaston Lagaffe avec les contrats de Maesmaker (qui ne sont jamais signés, il se passe toujours quelque chose évidemment). Là Maemasker a enfin signé le contrat, mais Gaston a inventé l'équivalent de ta fausse poubelle et les contrats se retrouvent aspirés (ou broyés je ne sais plus). Voilà t'as reproduit un gag de Gaston Lagaffe sans le vouloir Je ne trouve pas la vignette en question sur google image, mais je l'ai lu en tout cas.

Une anecdote qui me revient à l'esprit, assez compliquée à raconter, qui après coup me fait bien rire, mais sur le moment quel stress!
L'année dernière, quand je n'avais pas encore mon permis, je devais repartir avec mon père, qui était mal garé, donc il fallait faire vite pour repartir. Il part devant, et comme on a chacun un double de la clé, je crois qu'il a fermé. Vous voyez le coup se faire, lui croit que j'ai fermé. Et évidemment personne n'a fermé. La porte est même entrouverte (ça je le saurai plus tard évidemment).
Voilà donc que le lendemain, à minuit (je suis donc chez mes parents), mon portable sonne et c'est le numéro de mon appartement. Là je bug complètement. Quelqu'un est à mon appartement? J'ai très peur et je n'ose pas décrocher. C'est alors que le téléphone fixe sonne. Ma mère décroche et entend un "allô c'est la police" (sur le moment je n'entends pas ça évidemment). J'entends juste un "oui oui elle est chez nous".
En fait une de mes voisines avait appelé la police, qui était venue chez moi, avait constaté que tout était normal, avait trouvé les numéros dans le répertoire de mon téléphone fixe, et avait appelé pour finalement mettre la clé dans ma boîte aux lettres.

En parallèle (oui parce qu'il faut bien en rajouter, sinon c'est pas drôle), j'étais en train de me débattre par message avec un pote qui avait pris trop de somnifères à ce moment-là et qui tenait absolument à ce que je l'appelle (à minuit, alors que j'étais dans mon lit). Il avait surtout besoin d'être écouté, mais il tenait à parler à mes parents, et me demandait de sortir dehors puisque je n'avais pas franchement envie que mes parents voient ça. Je me demande bien comment ils auraient réagi en me voyant en pyjama dehors à minuit en train de parler à quelqu'un qui était temporairement incohérent, et qui voulait leur parler.
Alors imaginez ma réaction quand j'ai entendu "oui oui elle est chez nous" (au départ j'ai cru que c'était lui qui appelait mes parents).

Finalement, le problème s'est plus ou moins résolu, on s'est appelés (j'ai fini par céder), je descends dans la salle de bains (à l'autre bout de la maison), et là mon père descend aussi dans la salle de bains. Je raccroche en catastrophe, en espérant n'avoir pas été entendue. Je prétexte avoir envie de faire pipi (ce qui ne m'arrive jamais la nuit, mais passons, je ne suis plus à ça près).
On se rappelle et je me planque sous mes draps, en espérant ne pas être entendue, sachant que mes parents sont incapables de dormir après l'épisode des clés (et moi aussi!).
Finalement, comme ils ne m'en ont pas parlé, je suppose qu'ils n'ont pas entendu (et tant mieux).,

Autant dire que cette nuit compte parmi mes pires nuits.
Le lendemain, mon stress fait que je suis incapable d'avaler quoi que ce soit, et j'ai très envie de vomir, mon coeur a dû être dans les 150/min durant toute la nuit, j'ai des palpitations terribles, et je tremble de partout.
Je prends alors un anti-vomitif parce que vraiment, je me sens mal, et je me rends compte que le médicament est niveau 2 pour le sommeil. J'avais leçon de conduite juste après.
Le lendemain, le pote en question (redevenu cohérent) s'est excusé, et me dit "mais c'était quoi ton histoire de clés là? J'ai rien compris". Comment te dire que moi non plus sur le moment je n'ai rien compris?

EDIT: la grande blonde avec une idée noire j'adore! Ou la grande blonde avec une chaussure (à talons) noire c'est pas mal aussi non?
EDIT 2: apparemment la planche de Gaston correspondant à la gaffe d'Hirondelle est la planche 533, et c'est un cendrier pneumatique qui aspire les contrats, mais même en tapant "planche 533" ou "cendrier pneumatique" impossible de voir une image de la planche.

@Hiron : C'était un complot du patriarcat ^^

@L'ovni : prés de la Zone 51

@Asclépios : j'ai pas tout compris non plus (mais c'est normal dans mon cas ^^)

C'est pas facile à raconter, je ne sais pas si c'est compréhensible pour quelqu'un qui n'a pas vécu la situation (mais je ne sais pas comment mieux le raconter)

Tes posts sont toujours bien écrits, fallait juste pas que je saute pas une ligne sur deux à cause de ma fatigue

Enfin là vraiment je ne sais pas si c'est compréhensible, je ne suis franchement pas sûre que ça vienne de toi

merci pour ce moment Asclépios  
au collège, j'avais un prof d'histoire géo qui nous dictait son cours et nous demandait de le recracher par coeur (toujours détesté "apprendre par coeur" ). je copiais donc ses cours sur des copies doubles afin que lors des contrôles surprise (qu'il annonçait la veille ), je n'ai plus qu'à sortir discrètement la copie double, inscrire la date et lui rendre son cours.
il se mettait généralement une note de 15/20....

jusqu'au jour où je lui ai rendu la mauvaise copie double (c'était son cours... mais celui d'un autre jour sur un autre sujet)

il m'a dit que j'avais fait un hors sujet mais n'a pas reconnu que c'était son cours  

celle du livreur de pizza est bien itou

Tu parles de ce qui vient de se passer ?
Ma vie est un sketch

A l'instant, mon fils se fait livrer une pizza et j'entends le livreur lui parler dans un abominable franglais et mon fils lui répondre en anglais   Au bout d'un bon moment, le type lui dit "euh sorry aïe dont spique ingliche véri well" .. et mon fils de lui répondre bah pourquoi tu me parles anglais ?  
le livreur qui avait appelé avant était tombé sur un ricain 2 minutes avant (mon fils s'était planté en lui filant son numéro)
 

Allez, il est temps que j'aille me coucher ...

J'ai eu un prof d'histoire-géo (décidément!) assez sadique, qui donnait des "pages à copier" (une page bien longue du manuel à recopier), pour un peu tout et n'importe quoi. Une règle tombe? Page à copier! Un cahier oublié? Page à copier! Trop de bavardages? Page à copier! DM non fait? Page à copier! A la fin de l'année, tout le monde totalisait au moins une ou 2 pages à copier (et encore 1 ou 2, c'était les sages parmi les sages, les "intellos").

Un jour j'avais pris le mauvais cahier (il y en avait 1 pour histoire qui était bleu, 1 pour la géo qui était rouge, 1 pour éducation civique qui était vert). J'ai donc pris celui d'histoire à la place de celui d'éducation civique, et j'aurais donc dû récolter une page à copier.
J'ai rusé un peu de la même façon que toi: j'avais justement un cahier vert (qui était celui d'allemand), j'ai donc mis une copie double dessus et j'ai recopié le cours dessus. J'ai donc échappé à la page à copier La 1ère fois que ça m'était arrivé, je l'avais dit, j'avais donc pris une page à copier, la 2e fois je l'ai caché et je n'ai rien eu, moralité: il ne faut pas être honnête avec ce genre de personnage.

Le prof qui se met lui-même 15 j'adore, je me demande ce qu'il faut faire pour qu'il mette 20. Peut-être qu'il note sur 15 après tout! Le "hors sujet" j'adore aussi.

Dans le genre "pire examen du monde", je crois que j'ai peut-être pire que toi.
J'ai la malchance d'avoir une pathologie de la mâchoire (que je ne détaillerai pas ici) qui m'avait contrainte à prendre un myorelaxant qui... comment dire... me ralentissait un peu (et j'ai horreur d'être ralentie!). Ce médicament me faisait aussi faire des choses quelque peu incohérentes (je décompense très facilement, à mon état "de base" je suis normale, mais dès que j'ai un peu de fièvre ou si je prends un médicament de ce style, je pars en délire complet et je deviens complètement incohérente). Après m'être faite remarquer en chantant à tue tête en cours sans m'en rendre compte (si si!), j'avais examen peu de temps après.

J'ai commencé par arriver en retard, puis me tromper de place (216 au lieu de 126, ça va vite, mais ça change tout). En remontant dans l'amphi, ma voisine habituelle (big up à elle, elle a sauvé mon examen), me tire par la manche. Je me rends brutalement compte que je me suis trompée de place, mais comme je suis en retard, les sujets et les copies ont déjà été distribués... à la place 216. Et j'ai posé mon stylo place 216 aussi. Résultat: je n'ai ni stylo, ni copie, ni sujet. Les gens de la scolarité demandent "tout le monde a un sujet?" donc là je lève la main... mais on ne me voit pas. "Bon vous pouvez commencer". Je descends en catastrophe en bas de l'amphi, réclame sujet + grille, et ma voisine me prête un stylo. Sauvée? presque.
Vu mon état psychologique du moment, je suis naturellement incapable de sortir quoi que ce soit de propre. Je réponds en mode "pilote automatique", et j'ai l'impression que le surveillant (que j'ai eu le malheur de traiter de con auparavant, mais ça il ne s'en rappelle probablement plus, sauf que moi je m'en rappelle, et ça m'obsède) m'observe avec insistance. Pour le coup c'est vraiment dans ma tête, il ne me regarde pas plus que les autres. Mais impossible de me sortir ça de la tête et de me concentrer.
En retournant à la place 216, apparemment quelqu'un a pris mon stylo. J'ai donc, en plus du reste, officiellement perdu un stylo.

Ensuite, je dois aller chez le kiné (pour mon problème de mâchoire, justement).
Je suis (encore) en retard (le retard c'est ma vie, j'ai l'habitude), je prends le bus, remonte la rue en courant, monte les 4 étages et là... j'éternue en lâchant un énorme filet de morve (bien sûr, je n'ai pas de mouchoir, sinon ce n'est pas drôle!). Je m'essuie comme je peux et serre la main du kiné (ma main est pleine de morve... beurk!).
Sachant que mon médicament a comme autre effet secondaire de produire des grosses diarrhées, mon ventre gargouille fortement durant toute la séance de kiné. Ca me gêne, mais je n'y peux rien, je prends déjà des antidiarrhéiques en même temps, je n'ai pas le super-pouvoir de faire taire mon ventre. Je me demande si le kiné entend. Oui il doit entendre. Est-ce que je dois lui dire que c'est à cause du médicament? Oui mais s'il n'a pas entendu et que je lui dis? Et s'il a entendu, que va-t-il penser? Finalement je ne dis rien. Lui non plus. Mais le malaise est palpable.
Comme ça sent toujours les huiles essentielles chez le kiné, ça me donne envie de boire un thé en rentrant. Je rentre chez moi, et me fais un thé... que j'oublie dans le micro-ondes.
Ce jour-là je me suis couchée en me disant "dans mon lit, au moins, je ne peux plus faire de bêtises, j'en ai largement assez fait aujourd'hui".

Et l'examen finalement? J'ai eu 10 tout pile. Pas vraiment glorieux, c'était ma plus mauvaise note, mais vu les circonstances, je n'en attendais pas tant.

J'imagine les scènes et je suis

si vous êtes sages, un jour je vous raconterai peut etre l histoire de mon pote Jérôme le petit veau

Drôles d'histoires.

Je continue l'histoire de ma robe patron Vogue. Déjà, elle n'est pas décolletée des zygomatiques à la taille, mais des clavicules à la taille (l'émotion de l'écriture, dsl). En revanche, la jupe est longue jusqu'aux chevilles, quoique fendue sur une cuisse - bien sûr, rouge.

Après le premier épisode honteux du sein dévoilé, je retrouve confiance, et décide la reporter à un second évènement -  un festival.

Vers 3h30 du matin, le public rentre au camping. J'observe, debout,  un peu le parking, car demain je rentre 600 km en autostop.

Une fille s'arrête à ma hauteur et me propose boire du jus d'orange. J'accepte, mais elle change d'avis et refuse : bref, elle m'embrouille, tant et si bien, qu'elle décrète que je suis dans un état tel qu'il faut me confier aux pompiers (je répète, je marche debout, mes propos sont cohérents et compréhensibles, je ne suis pas ivre).

Elle lâche un peu la pression et marche à la sortie du site, je marche avec elle puisque c'est la direction du camping. Seulement, dès que le camion de pompiers est en vue, elle va les voir, me pointe du doigt dans ma jolie robe rouge, et les convainc de m'embarquer !!

Je résiste, tente de faire demi-tour, de m'asseoir, mais les pompiers m'embarquent ! Ah la jalousie des filles ! Ils ne me déposent pas au camping, mais véritablement à l'hôpital, où je n'ai pas le droit de marcher puisque je suis immédiatement placée sur une planche à roulette et sanglée aux poignets, à la taille, et aux chevilles !
J'ai pourtant toute ma tête puisque je peux réciter sans erreur mon numéro de carte vitale.

Les pompiers sont restés dans ma chambre quand l'infirmière a retiré ma jolie robe rouge pour me passer un pyjama d'hôpital : le brasier allumé dans leurs coeurs s'est étanché à la vue de ma poitrine.

...Toujours attachée en camisole sur la planche, en pyjama, sous perfusion pendant des heures...

J'ai été détachée en milieu de matinée (avec une furieuse envie de me tirer de là). Mes vêtements ayant étés cachés dans un vestiaire, je décide de m'enfuir, en pyjama, pieds nus, encore perfusée. Heureusement la sécurité ne m'a pas vue. J'ai retiré la perfusion dans la rue, et pris le tramway jusqu'au camping pieds nus, en chemise fendue dans le dos et sans pantalon.

J'ai demandé un habit à des locaux faisant sécher du linge, ils ont refusés.

Au camping, j'ai trouvé dans un sac poubelle de détritus des vêtements de rechange et des chaussures (sans lacet, mais à la bonne pointure par un hasard mystérieux)...

Bref, je m'appliquais beaucoup à réussir mes coutures.

Maintenant je suis sage et espère lire un jour l'histoire de l'ovni tender.

Ah je n'avais pas suivi le fil et j'étais donc passée à côté du message de Boabdil Baguera, mes excuses! Décidément ta robe était maudite

Ce jour, 2 anecdotes assez similaires pour le prix d'une (parce que la 2e est survenue ce soir, et m'a rappelé la 1ère).

Donc 1ère anecdote: il est 23h, je fais chauffer mes pâtes bolognaise, et je pose l'assiette sur mon lit en attendant de débarrasser le foutoir qui règne sur ma table. Et puis, en même temps, mon téléphone a fini de charger, donc je viens pour le débrancher. Il est posé sur ma table de chevet, mais c'est assez mal agencé puisque la prise se trouve derrière la table de chevet, m'obligeant à avancer la table de chevet, et, dans ce cas précis, à faire des contorsions pour accéder à la prise en question, qui est en plus un peu difficile à débrancher.
Et là le drame. L'assiette se renverse sur mon lit. Bien sûr, comme il est 11h du soir, j'avais prévu d'aller dormir juste après avoir mangé. Et là toute la bolognaise a été renversée sur mon lit, l'assiette s'étant lourdement écrasée du mauvais côté.
Pour ne rien arranger, quand je mange des pâtes à la sauce tomate (bolognaise ou pas), je mange littéralement de la sauce aux pâtes et non pas des pâtes à la sauce. La quantité de bolognaise renversée est donc... assez conséquente.
Evidemment, je ne vous apprendrai rien, la sauce bolognaise ça tache bien. A cet instant précis, je n'ai en ma possession, pour nettoyer et détacher les draps, qu'une savonnette pour se laver les mains (c'est bien maigre oui). Vu l'heure, aucun commerce ne sera ouvert pour aller acheter autre chose qui serait plus efficace. Et je n'ai pas de change de drap à mon appart.
Je frotte donc frénétiquement les draps avec la savonnette, puis je sèche tout au sèche-cheveux. Ca durera plus d'une heure, le temps de ravoir pratiquement l'énorme tache (digne des publicités pour lessive détachante) et pour sécher tout.
Heureusement, c'étaient des vieux draps, que je jetterai quelques mois plus tard, mais ma couette conservera une jolie teinte orangée en souvenir.

Le 2e épisode se déroule donc ce soir. Je viens pour faire cuire mes raviolis, et comme je suis pressée, j'ai dû mettre le feu un peu fort, ça sent un peu le brûlé. Il y a suffisamment d'eau dans la casserole, c'est le dessous de la casserole qui semble ne pas aimer le contact de la plaque réglée à fond. Je baisse un peu le feu, et je fais cuire mes raviolis. Un petit coup de passoire, et je remets les raviolis dans la casserole, en y ajoutant la sauce tomate.
Et puis d'un coup un doute me prend: je n'ai pas vérifié le dessous de la casserole. Et s'il était totalement brûlé? Ca sentait quand même fort tout à l'heure. Je retourne donc la casserole, avec les raviolis à la sauce tomate dedans, qui tombent évidemment par terre. Comme c'était prévisible pourtant! Je me demande vraiment comment j'ai pu ne pas y penser.

La sauce tomate semble ne pas m'aimer en tout cas! (mais non, ça ne peut pas être le contraire enfin, moi j'adore la sauce tomate, j'aime tellement ça que j'en mets partout!).

Voici, en réunion l'année passée avec des VIP, un invité s'offusque avec l'élégance de la bonne humeur de la lenteur des projets menés, dont ceux informatiques, pour finir par la petite phrase : "Que diable, nous sommes au 21ème siècle !" Et moi de répondre du tac au tac "Déjà !".
Ne (plus) jamais faire cela.
La raison du perfectionnisme serait-il de s'assurer de la reconnaissance objective, réitérable à volonté des destinataires du travail parfait ? Une sorte de contrôle. Je suis certaine qu'encore, j'enfonce une porte ouverte. Ce doit être mon sport préféré. Désolée,