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Message par Luceed Lun 15 Juin 2020 - 16:46

Bonjour à tous,

EDIT: Après recherche je m'étais déjà présenté sur le forum, mais la présentation ci-dessous est beaucoup plus fraîche.

Je me nomme Yaël, homme de 31 ans, inscri depuis longtemps, je ne m'étais jamais présenté, même après avoir lu de nombreux fils car comme l'a si bien dit une personne sur ce forum "je vis ma vie de HP de façon sinusoïdale".

Enfant métisse franco-tchadien, j'ai grandis, dans ce qu'on pourrait appeler un cadre privilégié: une station de ski proche de la suisse, une mère aimante, dévoué...
Mon père, ayant eut sa volonté détruite pendant la guerre civile que mes parents on fuient (ils vivaient au Tchad), s'est plongé dans l'alcool et ainsi, ma mère s'est séparé de lui.
J'ai donc été le seul "noir" pendant de très longues années.
Cette différence était très dur pour moi, on m'a clairement dit que "l'on ne joue avec les nègres" lorsque j'étais en maternelle.
Vers le CE1, ma mère m'a fait tester, car je ne voulais plus aller à l'école, non pas à cause de brimades (je m'étais déjà assez endurci pour ne plus prêter attention aux racistes) mais car je m'y ennuyais fermement.

Les résultat de ces tests sont tombés comme un couperet sur le peu de "normalité" que j'avais: plus de 155 de QI (impossibilité de me tester plus, car, une fois n'est pas coutume, je m'ennuyais).

Et non, au lieu de me rassurer sur ce que j'étais, cette révélation m'a encore plus stigmatisé, je n'étais pas seulement "différent", un "noir", au milieu des blancs..
Non, je faisais donc partie d'une toute petite partie de la population et même parmi cette population j'étais sensé y être une élite (n'y voyez pas, je vous pris, un excès d'ego, je tente de placer de mots sur ce qui m'à été transmis à l'époque).

J'ai été quelques temps dans une classe spécialisée dans les "enfants précoces" dans un collège à Aubenas.
Expérience que je qualifierai d’extrêmement déplaisante : sur le papier ça sonne bien d’être entouré de HP, mais dans les fait on aurait dit "la classe des têtes d'ampoules" (pour ceux qui ont vu Malcolm) et donc mon sentiment de stigmatisation s'est encore plus renforcé et j'ai quitté cet établissement.

Je précise qu'a l'époque mon esprit entier était tourner vers mon objectif : devenir un tennisman professionnel. Je vivait pour cette passion, étant en sport étude et ne sortant que pour mes entrainement ou mes matchs.
Ma différence n'était donc pas la principale de mes priorités.
Cependant, une blessure assez grave au genou m'a mis devant un choix :
-Continuer le sport compétitif et avoir de très fortes chances de me retrouver en béquilles à la trentaine.
-Faire du sport pour le plaisir et abandonner mes espoirs de sportif pro.

Etant assez rationnel, le seul choix possible était le n°2.

Me voila donc du haut de mes 15 ans, mon rêve brisé, perdu au milieu des mes pensées..

J'ai donc décidé de ne plus être la personne stigmatisé, celle qui faisait des blagues ne faisant rire qu'elle, celle étant affligée par la médiocrité ambiante.
Je me suis donc "caméléonisé" en personne populaire.
Cela à été assez simple, toujours dans le fond des classes, un petit cocktail de drogues afin d'endormir mon cerveau (vente et consommation), sports de combats afin de prendre de la masse et pouvoir être un bon débile qui fait parler ses poings, comportements destructeurs, victimisation de certains de mes pairs...

Je me suis donc complu pendant le moitié de ma courte vie, dans la médiocrité, les drogues, les soirées, les "amis" et ce système capitaliste nous aliénant tous.
C'était facile, plaisant: refouler toutes mes émotions grâce aux drogues et à la suggestion mental, endormir ma réflexion, me laisser emmener à l'abatoire comme les autres.
J'ai depuis toujours utiliser des techniques de suggestion mental pour me protéger de mes émotions, car depuis enfant, du fait d'une empathie exacerbé je ne pouvais absorber les émotions des autres et contrôler les miennes, ce qui amène une situation assez cocasse dans laquelle je ressent fortement les émotions des autres mais suis incapable de ressentir les miennes... HAHAHA

Mais malheureusement, le voile s'est levé, j'avais 25ans quand j'ai rencontrer une femme qui à fait s'écrouler mon monde, je ne pensait jamais, un jour, re-éprouver des émotions mais je suis tombé fou amoureux d'elle.
Je vous passe les détails, mais comme vous devez vous en douter cela s'est assez mal fini et je n'ai, à ce jour, toujours pas digéré qu'elle choisisse "la tradition", "la famille" à ce que l'on était/aurait pu être...
Depuis ce jour, non, peut être même, surement avant ? Je ne ressent plus rien du tout, je suis vide. Un vide tellement intense que mon faux self, pourtant dopé aux hormones, n'arrive plus à cacher.
J'ai tenté de cicatrisé dans une relation pansement, avec une femme brillante, passionnée, lumineuse, que je pensait aimer, même si ce n’était pas la même passion brûlante qui m'animait... Mais je n'arrivait plus à endiguer la noirceur de mon être, de mes pensées et cette chimère planant au dessus de cette histoire y à mis fin et depuis ma vie n'est qu'un simulacre, ou, apathique à l’extrême je me laisse sombrer dans les profondeurs et j'ai honte de l'admettre mais la seule chose qui fait que je suis encore en vie est l'image de ma mère, ayant tout fait, tout donné pour moi, détruite, en larmes lors de l'enterrement de sont seul enfant.
Non pas que j'ai des pensées suicidaires, c'est plutôt que je n'ai plus de pensées de vie, plus rien n'a d'importance.

Me voila au jour d'aujourd'hui, la porte de mes 31 ans entrouverte, le feux, jadis si puissant en moi, réduit à l'état de flammèche, de retour à Lyon, chez ma mère, car je n'arrive pas à m'assumer dans ma vie de tout les jours: je n'ai plus de travail, plus d’appartement, très peu de contact avec mes proches, j'ai disparu des réseaux sociaux (depuis des années) et suis profondément ancré dans une déprime existentielle.

Je suis désormais suivis par une psy, elle même HP et spécialisé dans la douance qui me conseille de me réconcilier avec mon "self d'enfant" car étant le plus proche de mon vrai "self".
Mais mon self d'enfant voulait sauver tout le monde, il pleure devant les injustices, il veux partager les richesses, il veux que l'humanité évolue et tende à résoudre de vrais problèmes..

Cet enfant est candide, faible, inadapté au monde.  En cela, comment vouloir consciemment (re)-devenir cet enfant ?!

J'ai bien conscience de n'être personne et que, quand bien même, je serais "quelqu'un" ma vie comme ma mort ne ferait aucune différence dans la grande horloge cosmique mais une dualité m'habite et je doit donc surement souffrir d'une névrose égocentrique/mégalomaniaque car cet enfant à toujours été persuadé qu'il devait faire quelque chose pour changer cela.
Car dans sa logique, ceux qui peuvent se rendre compte de ce qu'est vraiment la vie, la société, ont pour devoir de la faire évoluer, sinon, ne sont ils pas pire que ceux qu'il deteste, ceux qui dirigent, ceux qui se laisse diriger car ils n'ont pas la capacité de raisonner ?

En bref mes pensées sont un rubixcube duquel aucune combinaison n'est gagnante.


Je vous remercie de m'avoir lu ce pavé Smile
Et m'excuse d'avance pour les fautes d’orthographe/grammaire qui ont surement dut vous rayer les rétines car bien qu'étant un grand lecteur, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec ces deux disciplines.
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Message par Ardel Lun 15 Juin 2020 - 22:41

Salut Yaël,

Merci pour ce "pavé" très digeste, 30 ans de vie en quelques lignes, un bel exploit de synthèse.

Ton "self" d'enfant, tu n'es pas obligé de te le réapproprier tout entier (et d'ailleurs ça me semble bien illusoire), mais tu peux l'accepter comme il l'était, en tirer quelques points qui te semblent convenir à ta situation, et racommoder audacieusement quelques parties de ta vie. Avant de progresser un peu pour effacer les cicatrices de ce self à la Frankenstein. Et de réessayer, parce que le racomodage, ça ne marche pas toujours du premier coup ^^

Si tu as décidé de te présenter, c'est peut-être que tu voudras t'insérer un peu plus dans le plaisant fouillis du forum et de ses émanations ? (chat, Discord) En ce cas, bons échanges, bonnes rencontres !
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Message par Invité Mar 16 Juin 2020 - 0:20

Bonjour Yael,

Je ne te souhaite pas la bienvenue, tu traines tes guêtres dans le coin depuis trop longtemps pour ca.

Sinon j'allais dire la meme chose qu'Ardel, j'aurai du ecrire la 1ere, zut.
Belle lucidité sur ta vie, je suis impressionnée.
Ca n'a pas l'air rose en ce moment.

En tout cas, t'as fait le 1er pas. Maintenant tu restes un peu avec nous ?

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Message par Invité Mar 16 Juin 2020 - 10:52

Bonjour Yaël.

Lucide, assurément !
Le retour "au sein" maternel est la solution du moment. Le retour au self enfant n'est certainement pas à intégrer complètement, mais s'en servir comme axe/support de réflexion, bien sûr.
Faire évoluer la vie passe par faire évoluer soi-même, puis le rayonner autour de soi. L'apaisement est nécessaire ainsi que l'accompagnement.
Pas facile de trouver les bons accompagnants, je sais. Pour ça demander à l'univers de placer sur ton chemin les bonnes personnes, adaptées à la problématique du moment, et positives, bien sûr.
Ça paraît bisounours, mais ça fonctionne (voir Philippe Guillemant pour la théorie).

Bref, je te souhaite le meilleur et nul doute qu'ici tu vas trouver des infos !

Very Happy Very Happy Very Happy

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Message par toutestpossible Mar 30 Juin 2020 - 15:17

Bonjour Luceed ( quel pseudo bien trouvé, à la lecture de ton texte ! )

Je ne sais même pas si je suis zèbre, et je n'aurais pas beaucoup de réponse à t'apporter. J'ai juste été attiré par l'honnêteté de ton titre, de ton texte et très touchée.

Quand je lis tout ça, je ne vois qu'un homme avec d'immenses possibilités et je suis toujours autant sidérée par le peu d'estime de soi que semble avoir les personnes avec autant de capacité.

As-tu testé l'hypnose ou l'EMDR ?

Pour le retour au self d'enfant, comme dit plus haut, c'est très en vogue mais le prendre de manière si ''intégrale'' et si 1er degré n'est sans doute pas LA voie à choisir.

Je te parle de l'EMDR, car ayant 18 ans ( à l'époque ), j'avais fait quelques séances : je pensais être folle ( ouf, je suis un peu dingue mais pas tant que ça ) et j'ai ressenti à certaines séances, ce bonheur d'enfance qui te remplie entièrement, cette joie '' pure '', lorsque tu t'amuses avec un rien, ou que tu es émerveillé par un beau paysage.

Ce n'est pas grand chose, mais comme dit teichezgégé, cela peut rentrer dans cette idée de support, de voie à emprunter sans en prendre l'intégralité.

Au plaisir de te lire ultérieurement Smile
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