Ponchour

Ponchour, je suis W@wa.

Qui je suis exactement, je ne sais pas trop (mais je crois que c'est le cas de beaucoup de monde ici). Pourquoi je suis là ? Parce qu'il y a quelques années, ma mère (qui est enseignante) a eu une formation sur les enfants "surdoués" et qu'elle en est revenue en me disant que c'était dingue, qu'elle avait reconnu pas mal de choses qu'elle avait découvert pendant sa formation en moi. S'en est suivi une période de recherche intense sur ce qu'il y avait vraiment derrière ce terme de "surdoués" que je n'ai jamais vraiment aimé.

Depuis petite j'ai toujours eu l'impression d'être décalée, extra-terrestre, pas vraiment à ma place mais sans oser m'en créer une (de place). J'ai été bonne à l'école en primaire (un de mes professeurs de l'époque m'avait même fait sauter une classe, et avait suggéré à mes parents de me faire tester, ce qu'ils avaient refusé mais je ne l'ai su qu'à l'age adulte) mais comme ça s'est détérioré en collège puis en lycée j'ai fini par me dire que sauter une classe avait été plus un coup de chance qu'autre chose. Bref. A défaut de test, j'ai lu des ouvrages sur le sujet, de pleins d'auteurs différents, et paf ! Ces profils qu'on décrivait ça me parlait. Et pas qu'un peu. Du coup, l'extra-terrestre que je pensais être n'en était pas vraiment une. Tout d'un coup, je suis passé de "perdue au milieu des gens" à "isolée de mon groupe". En fait c'est pas que j'étais bizarre ou mal foutue ou cassée (oui c'est ce que je pensais avant), c'est juste que je n'étais pas fichue pareil, que je réfléchissais pas pareil, et que somme toute c'était comme ça, que ça changerait pas. Être juste différente au lieu d'être cassée m'a fait un bien fou à l'époque, et m'a aidé grandement à me sortir d'une dépression dans laquelle je m'embourbais. J'étais moi, je respirai pour la première fois depuis très très très longtemps et ça m'a fait un bien fou.

Mais ...

(comment ça il était prévisible ce mais ?) Ce n'est pas aussi simple que ça. Respirer m'a fait prendre conscience de plein de choses. Comme si j'ouvrais les yeux sur des choses que je tolérai avant au prétexte que j'étais cassée, et que je n'aurai pas du tolérer. Une de ces choses était ma famille. J'ai pensé longtemps que le problème était mon père, qui me demandais de faire les choses pour moi mais qui n'était pas satisfait de mes choix de vie. Qui me critiquait sans cesse en prétendant que c'était des critiques constructives  qui devaient m'aider à m'améliorer. J'ai commencé à mettre de la distance, à essayer de m'éloigner de lui, et pendant une autre période de ma vie, j'ai oublié ce côté haut potentiel / douance. Enfin pas vraiment oublié, disons plutôt mis de côté. Ca ne se passait pas bien entre mon père et moi, et ni ma mère ni ma soeur cadette n'ont essayé de me comprendre (en fait ce que je ressens n'a aucune importance pour eux, et pour aller plus loin, ce que je ressens est faux (oui oui ce sont leurs mots). Et j'en ressens des trucs...)

Une fois de plus j'étais une extra-terrestre (oooooh ce sentiment familier !) et ça n'allait plus vraiment. J'ai heureusement rencontré une personne géniale, mon meilleur ami, qui a su faire ce que ma famille n'avait jamais su/pu faire, c'est à dire m'accepter comme je suis, avec mes bizarreries (et nom d'une pipe j'en ai tellement !), mes qualités et mes défauts.

Et me revoilà sur le sentier de guerre, c'est à dire : ok c'est cool tout ça, mais au fond je suis qui / quoi moi ? (d'ailleurs est ce que c'est vraiment important ? autre débat certainement). Et paf ça fait une W@wa sur le forum de zebra crossing. Je me dis que je ne suis pas toute seule, et que si je suis bien haut potentiel (ou tout du moins dans ce spectre) je trouverai certainement ici, au travers d'échanges, des réponses ou des fragments de réponse tout du moins à mes questions.

Hello, et bienvenue

Je te souhaite en effet de trouver des réponses, ou au moins des bouts de réponse, et ptèt des pistes de réflexion. Sûrement même.

Où en es tu avec ta famille aujourd'hui ?

Bonjour W@wa

On choisit ses amis, et ils nous apprécient tel que nous sommes. Alors que la famille et surtout les parents nous aident à grandir. Les parents veulent guider.
Enfin pour dire que les roles de la famille et des amis sont différents.
Et puis y'a nous, les zèbrés de ZC, neutres parfois, drôles, piquants, rassurants et maladroits parfois. Mais attachants j'en suis sure. Bienvenue dans cette nouvelle famille

@Chuna : disons que c'est compliqué, dans la mesure où quand j'essaie de leur dire ce que je ressens, ils me disent que c'est de ma faute, et que mes ressentis sont pas bons. Du coup je met de la distance.
@Parisette : oui, on choisit ses amis mais pas sa famille. Dans mon cas, ma famille me fait plus de mal qu'autre chose malheureusement. Du coup je me constitue une famille alternative ou je me sentirai mieux ^^

J'ai hâte d'apprendre à vous connaître en retour. Et je suis bien d'accord avec tous les qualificatifs employés ^^ Merci à vous !

Ponchour, et pardon d'avance de cette opinion très noire mais je crois que s'éloigner des parents ou de toute personne qui nous fait du mal ne sert à rien SI on a internalisé les dynamiques qui nous abimaient : car on les emporte avec soi, partout, jusqu'à l'autre bout du globe.

Par contre, passer des alliances thérapeutiques pour réparer les connexions qui ont été pétées, remplacer les pièces abîmées par d'autres un peu plus fonctionnelles, et au fil du temps, crapahuter avec moins de cahots, me semble une piste.

Une autre piste : même si c'est difficile car cela casse l'image qu'on a d'eux, admettre que sa famille est peut-être limitée dans sa capacité à prendre en compte les ressentis des autres, pour cesser d'espérer qu'ils te reconnaissent : on a ce module ou on l'a pas, après tout, c'est un équipement de série en quelque sorte. La mauvaise foi, aussi. Quand on regarde froidement la réalité, ils sont souvent moins intelligents / honnêtes / bons parents qu'on voudrait qu'ils soient.

Amicalement.

@W@awa : Je te souhaite d'y arriver en perdant une minimum de plumes, ou en n'en perdant carrément pas