En cours d integration

Bonsoir a tous,

Je me lance a vous ecrire. Je suis actuellement en train de lire "trop intelligent pour etre heureux" et c'est une revelation. Je me sens totalement concernée a un detail près... Je ne pense pas avoir un QI "supérieur".
Par contre une personnalité avec laquelle j'ai de plus en plus de difficulté a vivre. Une sensation de reussir de moins en moins a m'adapter dans le monde dans lequel je vis... j ai 42 ans je precise. On m'a deja etiquetée sauvagement de schizophrène, de bi polaire. Et j avoue que moi même je m epuise par mes paradoxes. J ai fait une rencontre il y a un an qui m a fait connaitre le terme de zèbre. On m a aussi dejà dit que j etais très intelligente,"peut etre trop", mais egalement on a largement sous entendu a mon sujet que je ne captais pas grand chose, ou que j etais lente. Pour l anecdote, ma soeur a été testée enfant a 130 de QI mais moi on n a pas jugé bon de me tester puisqu a l evidence je n etais pas une flèche. Je suis totalement dependante de l atmosphère dans laquelle je me trouve. Capable du pire comme du meilleur.
Voir mon fils grandir m interpelle. Il est hypersensible, comme moi, se sent toujours nul, comme j ai pu l etre, lent lui aussi.
Nous avons en commun aussi les grandes questions existancielles qui nous animent...
Je me sens de plus en plus decalée. Je pense avoir construit une personnalité beaucoup plus populaire, qui s adaptait a tout, qui etait un bon petit soldat et cela fait qq années que je suis en plein questionnement identitaire et que je m eloigne de plus en plus de cette personnalité. Seulement voilà, mon vrai moi ne trouve pas sa place. Il ne fait pas vraiment l unanimité dans le milieu professionnel.
Bref je suis perdue. Je n arrive pas a me concevoir comme surdouée. Je ne vois pas ce que ca m apporterait de le savoir. Et en meme temps il y a si longtemps que cela me questionne et que le decalage se creuse.
Qu en pensez vous ?

Hello,

Je n arrive pas a me concevoir comme surdouée. Je ne vois pas ce que ca m apporterait de le savoir. Et en meme temps il y a si longtemps que cela me questionne [...]
Qu en pensez vous ?

Plein de gens passent par là, certains restent dans le doute de manière plus ou moins (in)confortable, certains en arrivent plus ou moins rapidement à avoir besoin de savoir. Il n'y a pas de règle universelle et c'est très bien ainsi. Prends déjà le temps de te poser par ici, peut-être qu'un bout de chemin partagé t'aidera à mieux te (re)trouver. Je te le souhaite en tout cas.

Bienvenue !

Bonjour.

Le livre que tu lis est un début de commencement d'introduction au sujet préliminaire, et il pathologise à l'excès. 
Pour autant, contrairement à beaucoup en ces lieux, je ne le crois pas inutile. Il est la porte d'entrée vers un univers bien plus vaste.

Pour se sentir nul : la zébritude, ce n'est pas "aller plus vite" (même si c'est souvent vrai); c'est "aller autrement". C'est chercher le fond du sujet là ou la majorité cherchera le chemin le plus court. Un zèbrillon ne fera pas un bon devoir scolaire si il n'a pas compris l'intégralité du sujet - alors que d'aucuns seront performants en suivant juste la surface des choses et le chemin qu'on attend d'eux, sans creuser.  Et si ça parait un jugement sévère, je dirais que suivant les circonstances, l'une ou l'autre méthode est plus utile. Mais on a pas le choix de la méthode - dame nature donne à certains l'obligation de tout comprendre, et à d'autres des raccourcis bien utiles - mais qui les prive d'une compréhension réelle.

Puisque tu la lis, JSF parle de "pensée en arborescence". Ce n'est d'ailleurs pas aussi total qu'elle le dit, un zèbre ira parfois droit au but, et un non-zèbre fera parfois des arborescences pas ridicules. Mais, statistiquement, dans l'écrasante majorité des cas, c'est bien ce qu'elle décrit qui se passe. Exemple vécu. Ma (trop?) grande amie du bureau parisien organise un évènement d'entreprise ou toutes les branches (dont la mienne) sont invitées. Au téléphone, je lui demande si je dois mettre une cravate.

Une non-zèbre aurait répondu instantanément "oui, quelle question idiote!" ou "non, surtout pas, ou as-tu la tête?".

Elle, elle a répondu ainsi, en parlant super vite, et en se répondant à elle-même :

"_Oh, tu serais tellement plus beau, comme ça!
_Il est de quelle couleur, ton costard?
_Tu penses danser, ça peut gêner, pour danser?
_En fait, tu as un nœud papillon, ça serait trop cool?
_Je suis vraiment une fofolle, je pars dans tous les sens!!!"

Rare exemple de pensée en arborescence explicitée à l'oral. Rare à l'oral, mais quasi systématique à l'intérieur. Et oui, elle peut donner l'impression d'être lente - elle n'a même pas vraiment répondu à la question, et elle a pris bien plus de temps pour répondre que la non-zèbre. Pourtant, en termes de vitesse pure, elle va bien plus vite. C'est juste que son fonctionnement naturel est de creuser toutes les hypothèses, pas de chercher une réponse immédiate.

Donc oui, le zèbre est parfois le dernier à comprendre, et parfois "de travers", en plus. De travers, dans le sens "pas comme les autres", il n'a pas forcement toujours tort non plus (pas toujours raison non plus, sinon ça serait trop facile).

La question est donc plutôt de savoir comment toi et ton fils êtes lents. Lent, du genre, "je ne percute juste pas", ou lent, du genre "je me suis posé bien trop de questions pour arriver à un résultat qui n'était pas le résultat attendu"?

Merci pour vos reponses a tous les 2.
RonaldMacdonald, pour repondre a ta question. Pour ma part, j ai le sentiment d'avoir besoin d'intégrer comment je vais traiter la demande qui m' est faite. Est ce que j ai bien compris. C est tout a fait ca. Je comprends de travers, je remets en question. Et encore je pense que j ai su m'adapter a l univers scolaire. Mais combien de fois j ai rendu un devoir, très contente de mon travail et je suis tombée completement a coté (notamment en philo, en socio...) . Thème propice pour partir dans tous les sens. Mais je comprends mieux ce que déploie Jsf. Un autre livre a me conseiller peut etre ? J ai besoin de voir le positif de ce type de personnalité. Je le vis plus comme un handicap.

Il y a différents styles.

Fanny Nusbaum va beaucoup s'appuyer sur les recherches sur le fonctionnement du cerveau, avec imageries et tout. C'est très instructif, mais ça ne répond pas toujours à des questions existentielles. Pas sur que ce genre d'analyse soit la priorité pour toi maintenant.

Nicolas Gauvrit va compiler des stats et encore des stats. Il est un peu déprimant, dans le sens ou pour lui, être un zèbre, c'est juste un avantage. Mais il aide à remettre les choses dans leur contexte - face à une JSF qui ne voit la zébritude que comme un handicap.

Carlos Tinoco, lui, renverse la lecture habituelle : pour lui, le fonctionnement zèbre est le fonctionnement sain, et le fonctionnement non-zèbre une aberration (il ne le dit pas aussi crument, mais c'est ce qui en ressort). C'est le plus psychologue des 3; et celui qui donne le plus de clefs pour se gérer soi-même. Son premier bouquin n'est qu'un brouillon, intéressant, certes, mais autant aller directement vers le deuxième (Les surdoués et les autres, coécrit avec deux acolytes).

Je suis un grand fan de Tinoco, même si je trouve aussi plein d'avantages au fonctionnement non-zébré - que je jalouse parfois. Je suis aussi dubitatif sur la trop grande part qu'il fait à la peur de la mort dans ses analyses. Mais les conclusions qu'il en tire me semblent sans appel. Si tu préfères les vidéos, il avait une chaine, dans le temps : https://www.youtube.com/channel/UCTFSbMzp7yjguxH3eZU77CQ/videos - à regarder par ordre chronologique, de préférence. La plus ancienne, "les surdoués et la sociabilité usuelle" a été pour moi une révélation absolue. "Les surdouées et l'autorité" est aussi implacable.

Bonjour, bienvenue Astrid !

@Ronald, il aura fallu que je le voie cité souvent avant d'aller voir Tinoco, merci pour les liens ! Première vidéo \o/

pour lui, le fonctionnement zèbre est le fonctionnement sain

Mon point de vue est moins optimiste.
Une grande intelligence déplace les biais cognitif vers le registre conceptuel. Ils existent tout autant mais sont moins ridiculement visibles. Il n'en sont pas moins toxiques puis qu'ils passent inaperçus à la plupart de ses interlocuteurs qui, s'ils acceptent de sortir de leur système de croyances, vont être facile à convaincre. D'où l'induction chez le HQI d'une forme de sentiment de toute puissance et de détention de la vérité.

Et bien entendu, il restent imperceptibles à soi-même, pas plus pas moins que lors de leur expression parfois grotesque dans des cerveaux moins bien équipés.

l'induction chez le HQI d'une forme de sentiment de toute puissance et de détention de la vérité



Perso, là, je conseillerais plutôt des trucs dans lesquels on a une chance de se reconnaître même quand on se croit plutôt con.

Ici est donc la limite d'essentialisation des HQI !

On en revient à C. Tinoco.

Dans mon cas, c'est venu avec l'âge. Ben non ! c'est pas moi qui suis dingue (encore que, mais c'est un autre sujet), ce sont eux qui sont trop cons.

C'est d'ailleurs assez marrant, je me permets, que la vitesse de réaction des personnes dépendent de leurs névroses.  C'est Jung qui avait mis cela en avant en chronométrant le temps de réponse de sa femme à des demandes de synonymes.  Lorsque les termes portaient sur des sujets liés à ses complexes, il était significativement plus long.
On évolue chacun à son rythme.  Certains n'y arrivent jamais (et cherchent même encore quelle question est posée.)
Le temps de l'action prend sur celui de la réflexion et vu que la perception du temps est fonction de la conscience, je ne dirais pas sa mesure physique, quoique, ce serait vraiment intéressant de trouver le lien.

bonjour et bienvenue Astrid20

Merci pour vos réponses. Je pense que je vais me tourner vers Tinoco si . "C'est le plus psychologue des 3; et celui qui donne le plus de clefs pour se gérer soi-même." Se gerer soi même, ce serait deja pas mal.

Ben non hein ! Au contraire, faut lâcher les chevaux ...

Sinon tu finiras comme cette Astrid : https://www.dailymotion.com/video/xtxzh3 ! (lyrics ici

Quelle horreur !

Et loin d'Astrid, non prédatrice actrice, active ou castratrice, bien vite, on se perd dans un repaire d'astres tristes.

C'était ma contribution au sujet. Inutile.

PS : J'ai vu le pseudo de l'O.P., j'ai changé le près en loin et rajouté un non pour ce nom. Archiloque mais avec classe.

Merci pour vos réponses. Je pense que je vais me tourner vers Tinoco si . "C'est le plus psychologue des 3; et celui qui donne le plus de clefs pour se gérer soi-même." Se gerer soi même, ce serait deja pas mal.

Tinoco c'est effectivement extraordinaire de mon point de vue. La video "les surdoués et les autres", les 2 premieres minutes ont été ecrites pour moi . J aime beaucoup son approche, son recul aussi. Je nz comprends pas pourquoi ils se sont obstinés avec ce terme de surdoués même avec des guillemets. Le zèbre au moins c est completement détaché de cette notion de douance qui finalement poserait plus de problème qu'autre chose contrairement à ce qu en pense le plus grand nombre.