J'analyse trop. Virée !
+4
Stegos
RonaldMcDonald
Chuna
Ezeckiel
8 participants
Page 1 sur 1
J'analyse trop. Virée !
Janvier, je débute un contrat de travail intérimaire en tant qu’ouvrière de maraîchage industriel.
La chasse d’eau dans les toilettes des femmes est HS. J’informe l’agent de maintenance des bâtiments. Il me demande la nature du problème.
- Le bouton est simplement bloqué en position appuyé.
- L’évacuation de la cuvette s’est-elle faite tout de même ?
- Oui, c’est juste qu’on ne peut plus tirer à nouveau la chasse, ce qui condamne le WC.
- D’accord. J’interviens dès que possible.
Premier drame. Je m’apprête à rejoindre la serre mais le chef de production qui surveillait mon échange avec François de la maintenance, m’interpelle.
- En cas de soucis, tu n’as pas à t’adresser directement aux gens. Tu dois passer par moi.
Sans filtre, j’aurai répondu : Pourquoi ? C’est toi qui vas réparer le chiotte ?
Ma réponse :
- L’information a déjà été remontée à la direction il y a trois semaines.
- L’effectif féminin est important. Les collègues râlent de faire la queue sur des temps de pause déjà courts. Il n’y a plus qu’un toilette sur deux.
- C’est le rôle du service maintenance. Je croise François par hasard. Parfait.
- Je peux lui exposer clairement le problème car j’en suis témoin. C’est mon vestiaire.
- Pourquoi complexifier la communication avec des intermédiaires inutiles ? Le chef de prod ayant mille choses à penser, peut zapper la transmission d’info. C’est visiblement ce qu’il s’est passé puisque le problème dure depuis 3 semaines. Dans la finalité, c’est de toute façon François qui interviendra.
Mister-Connard-Egocentrique me rétorque juste :
- Peu importe. Au moindre truc, tu dois passer par moi.
Je tourne les talons et lâche un « quel connard ! ». J’ignore s’il l’entend.
Le lendemain : Je suis affectée à un nouveau poste de travail. Je dois faire le piquet dans le froid, en plein courant d’air, devant une machine qui sème automatiquement des graines d’oignon dans des plaques de semis (rectangles en plastique, alvéolés remplis de terreau).
Mon rôle : Le CDI performant qui pilotait cette machine a démissionné. Le chef de prod est incapable de trouver les bons réglages machine. Les plaques de semis sont clairsemées. Chaque alvéole doit contenir 6 ou 7 graines. Hors, certaines en contiennent 2, voire aucune. Je dois compléter les manques, manuellement. Les plaques défilent rapidement sous mes yeux, sur un tapis convoyeur. L’ennui mortel.
Instructions du chef de production :
- Si la machine s’arrête, ne touche à rien, tu m’appelles.
- Ne recharge pas le compartiment à graines. Je m’en occupe.
Ma frustration – aberration :
- Il s’absente du poste sans cesse. Ne m’a pas laissé de téléphone pour le joindre.
- L’entreprise comprend 7 serres de la taille de stades de foot. Il peut être n’importe où. Je ne vais pas le chercher à pied !
- J’ai un BEP Maintenance. Je sais redémarrer une machine. Identifier la cause de l’arrêt.
- S’il n’a pas confiance, il pouvait m’expliquer quelques principes basiques, pour mon autonomie.
- J’ai en visuel le compartiment à graines sous les yeux. Tandis qu’il court partout.
- Les sachets de graines sont sur la table juste derrière moi. Je n’ai qu’à tendre le bras.
J’obéis, pensant que ce calvaire ne durera que 7h.
Il m’a collée à ce poste définitivement. Le lendemain, je suis sous la responsabilité d’une jeune collègue en CDD, visant un CDI. 20 ans, BTS Maintenance Industrielle, sortie de l’école.
Les instructions sont les mêmes : C’est Émilie qui gère tout. Tu ne bouges pas.
La veille, par observation j’ai capté le fonctionnement de la ligne de production.
Je négocie. Mes arguments auprès d’Émilie :
- La machine est bruyante, nous portons des casques anti-bruit. Un mur coupe la ligne de production en deux, t’es parfois de l’autre côté ou sur le tracteur dont le moteur rugit. Tu ne m’entends pas quand je cris « Il n’y a plus de graines ».
- Conséquence : La machine s’arrête automatiquement quand c’est vide. Perte de temps pour la production. C’est idiot.
- J’ai tout le matériel sous les yeux. Je peux gérer la tâche. Nous sommes un binôme…
Émilie accepte mais a peur de se faire réprimander par le chef de service. C’est contraire aux ordres qu’il nous a donné. Je lui explique que j’assumerai la responsabilité s’il venait se plaindre. Elle reconnaît qu’on avance beaucoup plus rapidement et que ça lui dégage du temps pour d’autres tâches. Évidemment, Chefaillon s’en rend compte. Car je ne cherche pas à dissimuler ma modeste prise d’initiative.
Il me rappelle à l’ordre. J’explique que j’ai proposé ce fonctionne à Émilie en lui citant les mêmes arguments qu’à elle. Émilie ne dit pas un mot.
Chef de Prod : Si tu fais une erreur de graines, Émilie prendra pour toi. T’es sous sa responsabilité. Donc c’est non.
1. Comment pourrais-je me tromper ? J’ai le planning de production et de commandes sous les yeux. Les références graines, toutes les infos nécessaires.
2. Il n’y a que les graines de la production en cours, sorties des cartons. Je ne peux pas inter-changer par mégarde.
3. Si j’ai un doute, j’aurai le réflexe de demander confirmation à Émilie.
4. En cas d’erreur, j’assume. Je défendrai de toute manière ma collègue.
Arguments refusés. Émilie commence à s’irriter de mon côté tête brûlé. Je me mêle de ce qui ne me regarde pas. La tension est palpable entre nous. Je tente de l’aider. Elle y voit une prétention, voire une tentative de prise de pouvoir. Elle souhaite décrocher ce CDI à tout prix. Obéis docilement au chef. Parano, je deviens l’ennemi qui veut voler sa place.
Voici les électriciens. Ils doivent intervenir en hauteur, sur une nacelle. Ils sont venus me prévenir. Je stoppe la machine et libère l’espace. Pendant qu’ils travaillent, j’attrape une pelle et ramasse les monticules de terre jonchant le sol, plus loin. Il y a du travail, question nettoyage. Le chef refuse qu’on arrête la production en avance pour rendre clean le poste, le soir avant de quitter la boîte.
Émilie revient des toilettes : Il faut reprendre le travail tout de suite. Si le patron voit la machine arrêtée, nous allons passer un sale quart d’heure.
1. Il est interdit de travailler avec le panier d’une nacelle au-dessus de la tête.
2. Comment peut-elle ignorer cette règle de sécurité avec un BTS Maintenance ?
3. Le patron n’a rien à dire. Il connaît la loi. J’ai même un droit de retrait pour danger.
4. Je travaille, je ne glande pas. Je nettoie mon poste de travail.
Quand la ligne redémarre, je la stoppe.
- Qu’est-ce qu’il y a, encore ?!!
- Ce n’est pas le bon format. Ce ne sont pas des plaques de semi 300 alvéoles.
- Je n’ai jamais utilisé les 300 mais c’est celles-ci. Il n’y en a pas d’autres en stock. Je ne vais pas m’amuser à compter les trous un par un.
- Je ne connais pas ce format non plus. Mais 24 alvéoles de long, multiplié par 16 de large, ça fait 384, Émilie…
A noter : J’ai des lacunes en math. Je ne connais pas mes tables. J’ai juste le réflexe logique d’utiliser une calculatrice pour vérifier une info, avec les éléments disponibles. Je ne suis pas un génie, c’est elle qui déconne…
Principe d’un capteur : Quand une plaque passe devant le capteur de compte sur le tapis convoyeur, la machine enregistre +1. Un capteur fonctionne en binaire. Présence ou non présence d’objet. Parce que lumière ou ombre entre l’œil du capteur et la plaque réfléchissante, placée en face. J’ai dû expliquer à ma collègue, que lorsqu’elle passe sa main devant l’œil du capteur pour bidouiller un truc sur le tapis, la machine compte +1 plaque. Refus de me croire… Obligée de lui faire la démonstration. Comment diable a-t-elle obtenu son BTS Maintenance ?
Pourquoi j’insiste ? Je constate le décalage entre le nombre réel de plaques et le compte machine. Je rattrape les erreurs d’Émilie. En fin de production, je regarde le nombre de palettes pleines + le nombre restant sur la dernière palette non complète. Je vérifie si c’est conforme à la quantité demandé par le client, sur le bon de commande. Chose qu’elle ne fait jamais. Elle se fie seulement au nombre indiqué sur l’écran de la machine. Elle "offre" parfois 7 plaques supplémentaires. Une plaque contient 1440 graines… Dans les bureaux, ils se plaignent de sachets de graines « disparus ». Des quantités injustifiables. Ils s'arrachent les cheveux et personne ne comprends.
1. Les comptes sont mauvais. On vole soit le client, soit l’entreprise. (plaques en + / plaques en -)
2. Si tu veux ton CDI, envoi le nombre exact de plaques.
3. Des plaques supplémentaires mangent de la place dans les serres, au moment de mettre les oignons à germer 1 mois avant expédition. Personne ne sait à quel client appartient ce surplus bizarre, car les employés n'ont prélevé que la quantité indiqué sur le bon de commande.
4. Des plaques en moins foutent dans la merde les préparateurs de commande qui travaillent en flux tendu. Au dernier moment, il manque 7 plaques de telle variété d’oignons. La camion part dans 1h. Ils font quoi ?
Émilie fini par me laisser contrôler les quantités. Quand elle est larguée, elle réclame même mon aide. Je suis contente qu’elle comprenne que je ne cherche pas à lui nuire. La situation s’apaise. On bosse en bonne intelligence. Parfois, elle rigole. On progresse.
Cette fois, je craque.
J’en ai marre de compléter les graines manquantes alors que dans certaines alvéoles, il y a 10 graines au lieu de 6. Les maraîchers veulent des plaques de semi homogènes. Trop de graines donnent des oignons tassés, qui seront minuscules. Les plaques défilent vite. Je n’ai pas le temps à la fois de compléter les manques et de retirer le surplus. Une graine ne mesure que quelques millimètres… Trop minutieux pour être rapide.
J’en fais part à Émilie. Cela l’indiffère. Je sais que le chef de production est absent, car en déplacement. J’en profite. Je réclame le téléphone d’Émilie. J’appelle Delphine, responsable qualité. Je lui expose le problème. Elle est médusée qu’une pauvre intérimaire la contacte directement. Elle débarque sur le poste de travail. Je m’explique à nouveau :
- Je suis payée pour un travail inutile alors qu’ils sont débordés en serre 6
- Les plaques sont non-conformes car irrégulières. J’attends tes instructions.
- Des quantités importantes de commandes sont concernées. Nous risquons des retours clients.
A noter : Le chef de production humilie régulièrement la responsable qualité, devant témoins, lorsqu’elle exprime son point de vue sur le travail. Elle aussi, doit « passer par lui ». Il fait de l’ingérence. J’ai voulu lui rendre son rôle de responsable qualité. Lui faire comprendre qu’elle est qualifiée et compétente. En position de décider l’arrêt ou la continuité d’une production, sans demander l’autorisation.
Sa réponse témoigne de son aliénation au chef de prod :
- Que t’as dit Gwen ? Compléter les graines. On reste comme ça alors.
- Gwen est absent. C’est un problème de qualité. C’est donc à toi que je me réfère. De toute façon il n’écoute et ne fait confiance à personne.
- Je sais… mais c’est lui qui décide.
- Les plaques sont mauvaises. Je refuse de continuer ainsi. C’est absurde. Je travaille pour rien. Ils sont débordés dans les serres…
- Tu n’as pas à penser.
La phrase en trop. Le ton monte. Je suis en colère. Qui donc est-t-elle pour m’interdire la réflexion ? J’ai voulu lui rendre la place qu’elle mérite, elle me crache à la gueule.
Quelle bêtise de considérer qu’à l’intérieur d’une entreprise, nous sommes de trop à penser. Que c’est l’affaire d’une quantité réduite d’employés. Comme si chaque rouage du système ne pouvait pas soulever des incohérences et ainsi participer à éviter des erreurs…
Nous sommes jeudi. Je réclame à voir le chef de prod dès le lendemain, à son retour. Ça ne va pas. Il faut qu’on s’explique. J’explique à Delphine que ce n’est pas vraiment contre elle que je suis en colère. Elle accepte, me dit qu’elle va en toucher deux mots à Gwen, (le chef) en ajoutant « on va régler cela ».
Elle demande à Émilie, toujours silencieuse, de passer la voir au bureau après le travail. Naïvement, j’imagine que j’ai été prise au sérieux.
A noter : Je n’ai jamais balancé à la direction les nombreuses erreurs commises par Émilie, rattrapées de justesse. Je n’ai rien contre elle. C’est une jeune sans expérience. Je n’ai pas besoin de démolir une personne pour faire valoir mon point de vue.
Le soir même, 17h30 : L’agence d’intérim me téléphone pour me dire qu’ils mettent un terme à mon contrat de travail aussitôt. L’entreprise qui m’emploie se plaint que j’ai « outrepassé mon rôle d’intérimaire et désobéis aux ordres. » Première fois de ma vie qu’on me fout à la porte.
1. Ils sont trop lâches pour me virer en me regardant dans les yeux. J’apprends la nouvelle après mon départ… par l’intermédiaire de l’agence intérim.
2. J’imagine donc qu’Émilie m’a descendue en flèche. Que l’entretien en aparté avec Delphine visait uniquement à savoir si j’obéis ou pas…
Je suis furax. Je me rends à l’agence pour défendre mon point de vue, ma version des faits. Cette boîte est merdique, c’est un bon débarras mais je ne souhaite pas que mon image soit ternie auprès d’autres éventuels employeurs.
Je découvre la version que Delphine a vendu à l’agence : réductrice, expéditives et d’une effroyable mauvaise foi :
- Le poste de travail l’ennui, elle refuse de le faire plus longtemps.
Ma colère est noire, je relate les faits réels à l’agence. Ils me disent juste qu’ils sont désolés.
Le client est roi. Le client d’une agence d’intérim est l’entreprise. L’intérimaire fourni n’est que la marchandise. Nous avons toujours tort.
La grosse blague. Vendredi, je suis forcée de retourner dans l’entreprise pour récupérer mes chaussures de sécurité au vestiaire. Puisque mon contrat s’est achevé brutalement avant la fin, et qu’on a attendu que je sois physiquement loin pour avoir le courage de m’en informer.
Gwen le chef de prod ainsi que le patron et Delphine discutent dans la cour. Je me dirige vers eux. Le patron tourne les talons, je l’interpelle. Il est obligé de m’écouter. « Comme vous le savez sûrement, je suis virée… » Delphine baisse les yeux, Gwen se barre. Le patron le retient pour ne pas subir tout seul l’embarras.
Je balance toutes les incohérences et le déroulement de l’affaire. Hypocrisie totale de Gwen qui devant son patron, me remercie d’avoir détecté des erreurs et agit en conséquences… d’être observatrice, investie.
Le patron affirme qu’il n’a jamais eu rien à redire sur mon travail de qualité. Je dois tout de même comprendre que « les ordres, c’est les ordres. » Je n’avais pas à « outrepasser mon rôle d’intérimaire ». Point final. « Nous t’avons assez entendue. Il n’y a pas à épiloguer sur le sujet ».
Je leur ai souhaité bon courage pour les retours clients prochains. Je suis fière d’avoir été virée pour travail de qualité.
Je trouve que ce processus de licenciement par étapes, traduit bien tout ce qui se joue dans ce genre de conflits. Les intérêts personnels ou manque de confiance qui guident les comportements, la peur, l’égo, le besoin de pouvoir…
Nous sommes pourtant sur un poste d’ouvrier non-qualifié, bas de l’échelon. Je n’ose même pas imaginer le champ de bataille chez les cadres.
Parfois j’en ai marre de ne pas savoir juste voir midi à ma porte, comme eux.
La chasse d’eau dans les toilettes des femmes est HS. J’informe l’agent de maintenance des bâtiments. Il me demande la nature du problème.
- Le bouton est simplement bloqué en position appuyé.
- L’évacuation de la cuvette s’est-elle faite tout de même ?
- Oui, c’est juste qu’on ne peut plus tirer à nouveau la chasse, ce qui condamne le WC.
- D’accord. J’interviens dès que possible.
Premier drame. Je m’apprête à rejoindre la serre mais le chef de production qui surveillait mon échange avec François de la maintenance, m’interpelle.
- En cas de soucis, tu n’as pas à t’adresser directement aux gens. Tu dois passer par moi.
Sans filtre, j’aurai répondu : Pourquoi ? C’est toi qui vas réparer le chiotte ?
Ma réponse :
- L’information a déjà été remontée à la direction il y a trois semaines.
- L’effectif féminin est important. Les collègues râlent de faire la queue sur des temps de pause déjà courts. Il n’y a plus qu’un toilette sur deux.
- C’est le rôle du service maintenance. Je croise François par hasard. Parfait.
- Je peux lui exposer clairement le problème car j’en suis témoin. C’est mon vestiaire.
- Pourquoi complexifier la communication avec des intermédiaires inutiles ? Le chef de prod ayant mille choses à penser, peut zapper la transmission d’info. C’est visiblement ce qu’il s’est passé puisque le problème dure depuis 3 semaines. Dans la finalité, c’est de toute façon François qui interviendra.
Mister-Connard-Egocentrique me rétorque juste :
- Peu importe. Au moindre truc, tu dois passer par moi.
Je tourne les talons et lâche un « quel connard ! ». J’ignore s’il l’entend.
Le lendemain : Je suis affectée à un nouveau poste de travail. Je dois faire le piquet dans le froid, en plein courant d’air, devant une machine qui sème automatiquement des graines d’oignon dans des plaques de semis (rectangles en plastique, alvéolés remplis de terreau).
Mon rôle : Le CDI performant qui pilotait cette machine a démissionné. Le chef de prod est incapable de trouver les bons réglages machine. Les plaques de semis sont clairsemées. Chaque alvéole doit contenir 6 ou 7 graines. Hors, certaines en contiennent 2, voire aucune. Je dois compléter les manques, manuellement. Les plaques défilent rapidement sous mes yeux, sur un tapis convoyeur. L’ennui mortel.
Instructions du chef de production :
- Si la machine s’arrête, ne touche à rien, tu m’appelles.
- Ne recharge pas le compartiment à graines. Je m’en occupe.
Ma frustration – aberration :
- Il s’absente du poste sans cesse. Ne m’a pas laissé de téléphone pour le joindre.
- L’entreprise comprend 7 serres de la taille de stades de foot. Il peut être n’importe où. Je ne vais pas le chercher à pied !
- J’ai un BEP Maintenance. Je sais redémarrer une machine. Identifier la cause de l’arrêt.
- S’il n’a pas confiance, il pouvait m’expliquer quelques principes basiques, pour mon autonomie.
- J’ai en visuel le compartiment à graines sous les yeux. Tandis qu’il court partout.
- Les sachets de graines sont sur la table juste derrière moi. Je n’ai qu’à tendre le bras.
J’obéis, pensant que ce calvaire ne durera que 7h.
Il m’a collée à ce poste définitivement. Le lendemain, je suis sous la responsabilité d’une jeune collègue en CDD, visant un CDI. 20 ans, BTS Maintenance Industrielle, sortie de l’école.
Les instructions sont les mêmes : C’est Émilie qui gère tout. Tu ne bouges pas.
La veille, par observation j’ai capté le fonctionnement de la ligne de production.
Je négocie. Mes arguments auprès d’Émilie :
- La machine est bruyante, nous portons des casques anti-bruit. Un mur coupe la ligne de production en deux, t’es parfois de l’autre côté ou sur le tracteur dont le moteur rugit. Tu ne m’entends pas quand je cris « Il n’y a plus de graines ».
- Conséquence : La machine s’arrête automatiquement quand c’est vide. Perte de temps pour la production. C’est idiot.
- J’ai tout le matériel sous les yeux. Je peux gérer la tâche. Nous sommes un binôme…
Émilie accepte mais a peur de se faire réprimander par le chef de service. C’est contraire aux ordres qu’il nous a donné. Je lui explique que j’assumerai la responsabilité s’il venait se plaindre. Elle reconnaît qu’on avance beaucoup plus rapidement et que ça lui dégage du temps pour d’autres tâches. Évidemment, Chefaillon s’en rend compte. Car je ne cherche pas à dissimuler ma modeste prise d’initiative.
Il me rappelle à l’ordre. J’explique que j’ai proposé ce fonctionne à Émilie en lui citant les mêmes arguments qu’à elle. Émilie ne dit pas un mot.
Chef de Prod : Si tu fais une erreur de graines, Émilie prendra pour toi. T’es sous sa responsabilité. Donc c’est non.
1. Comment pourrais-je me tromper ? J’ai le planning de production et de commandes sous les yeux. Les références graines, toutes les infos nécessaires.
2. Il n’y a que les graines de la production en cours, sorties des cartons. Je ne peux pas inter-changer par mégarde.
3. Si j’ai un doute, j’aurai le réflexe de demander confirmation à Émilie.
4. En cas d’erreur, j’assume. Je défendrai de toute manière ma collègue.
Arguments refusés. Émilie commence à s’irriter de mon côté tête brûlé. Je me mêle de ce qui ne me regarde pas. La tension est palpable entre nous. Je tente de l’aider. Elle y voit une prétention, voire une tentative de prise de pouvoir. Elle souhaite décrocher ce CDI à tout prix. Obéis docilement au chef. Parano, je deviens l’ennemi qui veut voler sa place.
Voici les électriciens. Ils doivent intervenir en hauteur, sur une nacelle. Ils sont venus me prévenir. Je stoppe la machine et libère l’espace. Pendant qu’ils travaillent, j’attrape une pelle et ramasse les monticules de terre jonchant le sol, plus loin. Il y a du travail, question nettoyage. Le chef refuse qu’on arrête la production en avance pour rendre clean le poste, le soir avant de quitter la boîte.
Émilie revient des toilettes : Il faut reprendre le travail tout de suite. Si le patron voit la machine arrêtée, nous allons passer un sale quart d’heure.
1. Il est interdit de travailler avec le panier d’une nacelle au-dessus de la tête.
2. Comment peut-elle ignorer cette règle de sécurité avec un BTS Maintenance ?
3. Le patron n’a rien à dire. Il connaît la loi. J’ai même un droit de retrait pour danger.
4. Je travaille, je ne glande pas. Je nettoie mon poste de travail.
Quand la ligne redémarre, je la stoppe.
- Qu’est-ce qu’il y a, encore ?!!
- Ce n’est pas le bon format. Ce ne sont pas des plaques de semi 300 alvéoles.
- Je n’ai jamais utilisé les 300 mais c’est celles-ci. Il n’y en a pas d’autres en stock. Je ne vais pas m’amuser à compter les trous un par un.
- Je ne connais pas ce format non plus. Mais 24 alvéoles de long, multiplié par 16 de large, ça fait 384, Émilie…
A noter : J’ai des lacunes en math. Je ne connais pas mes tables. J’ai juste le réflexe logique d’utiliser une calculatrice pour vérifier une info, avec les éléments disponibles. Je ne suis pas un génie, c’est elle qui déconne…
Principe d’un capteur : Quand une plaque passe devant le capteur de compte sur le tapis convoyeur, la machine enregistre +1. Un capteur fonctionne en binaire. Présence ou non présence d’objet. Parce que lumière ou ombre entre l’œil du capteur et la plaque réfléchissante, placée en face. J’ai dû expliquer à ma collègue, que lorsqu’elle passe sa main devant l’œil du capteur pour bidouiller un truc sur le tapis, la machine compte +1 plaque. Refus de me croire… Obligée de lui faire la démonstration. Comment diable a-t-elle obtenu son BTS Maintenance ?
Pourquoi j’insiste ? Je constate le décalage entre le nombre réel de plaques et le compte machine. Je rattrape les erreurs d’Émilie. En fin de production, je regarde le nombre de palettes pleines + le nombre restant sur la dernière palette non complète. Je vérifie si c’est conforme à la quantité demandé par le client, sur le bon de commande. Chose qu’elle ne fait jamais. Elle se fie seulement au nombre indiqué sur l’écran de la machine. Elle "offre" parfois 7 plaques supplémentaires. Une plaque contient 1440 graines… Dans les bureaux, ils se plaignent de sachets de graines « disparus ». Des quantités injustifiables. Ils s'arrachent les cheveux et personne ne comprends.
1. Les comptes sont mauvais. On vole soit le client, soit l’entreprise. (plaques en + / plaques en -)
2. Si tu veux ton CDI, envoi le nombre exact de plaques.
3. Des plaques supplémentaires mangent de la place dans les serres, au moment de mettre les oignons à germer 1 mois avant expédition. Personne ne sait à quel client appartient ce surplus bizarre, car les employés n'ont prélevé que la quantité indiqué sur le bon de commande.
4. Des plaques en moins foutent dans la merde les préparateurs de commande qui travaillent en flux tendu. Au dernier moment, il manque 7 plaques de telle variété d’oignons. La camion part dans 1h. Ils font quoi ?
Émilie fini par me laisser contrôler les quantités. Quand elle est larguée, elle réclame même mon aide. Je suis contente qu’elle comprenne que je ne cherche pas à lui nuire. La situation s’apaise. On bosse en bonne intelligence. Parfois, elle rigole. On progresse.
Cette fois, je craque.
J’en ai marre de compléter les graines manquantes alors que dans certaines alvéoles, il y a 10 graines au lieu de 6. Les maraîchers veulent des plaques de semi homogènes. Trop de graines donnent des oignons tassés, qui seront minuscules. Les plaques défilent vite. Je n’ai pas le temps à la fois de compléter les manques et de retirer le surplus. Une graine ne mesure que quelques millimètres… Trop minutieux pour être rapide.
J’en fais part à Émilie. Cela l’indiffère. Je sais que le chef de production est absent, car en déplacement. J’en profite. Je réclame le téléphone d’Émilie. J’appelle Delphine, responsable qualité. Je lui expose le problème. Elle est médusée qu’une pauvre intérimaire la contacte directement. Elle débarque sur le poste de travail. Je m’explique à nouveau :
- Je suis payée pour un travail inutile alors qu’ils sont débordés en serre 6
- Les plaques sont non-conformes car irrégulières. J’attends tes instructions.
- Des quantités importantes de commandes sont concernées. Nous risquons des retours clients.
A noter : Le chef de production humilie régulièrement la responsable qualité, devant témoins, lorsqu’elle exprime son point de vue sur le travail. Elle aussi, doit « passer par lui ». Il fait de l’ingérence. J’ai voulu lui rendre son rôle de responsable qualité. Lui faire comprendre qu’elle est qualifiée et compétente. En position de décider l’arrêt ou la continuité d’une production, sans demander l’autorisation.
Sa réponse témoigne de son aliénation au chef de prod :
- Que t’as dit Gwen ? Compléter les graines. On reste comme ça alors.
- Gwen est absent. C’est un problème de qualité. C’est donc à toi que je me réfère. De toute façon il n’écoute et ne fait confiance à personne.
- Je sais… mais c’est lui qui décide.
- Les plaques sont mauvaises. Je refuse de continuer ainsi. C’est absurde. Je travaille pour rien. Ils sont débordés dans les serres…
- Tu n’as pas à penser.
La phrase en trop. Le ton monte. Je suis en colère. Qui donc est-t-elle pour m’interdire la réflexion ? J’ai voulu lui rendre la place qu’elle mérite, elle me crache à la gueule.
Quelle bêtise de considérer qu’à l’intérieur d’une entreprise, nous sommes de trop à penser. Que c’est l’affaire d’une quantité réduite d’employés. Comme si chaque rouage du système ne pouvait pas soulever des incohérences et ainsi participer à éviter des erreurs…
Nous sommes jeudi. Je réclame à voir le chef de prod dès le lendemain, à son retour. Ça ne va pas. Il faut qu’on s’explique. J’explique à Delphine que ce n’est pas vraiment contre elle que je suis en colère. Elle accepte, me dit qu’elle va en toucher deux mots à Gwen, (le chef) en ajoutant « on va régler cela ».
Elle demande à Émilie, toujours silencieuse, de passer la voir au bureau après le travail. Naïvement, j’imagine que j’ai été prise au sérieux.
A noter : Je n’ai jamais balancé à la direction les nombreuses erreurs commises par Émilie, rattrapées de justesse. Je n’ai rien contre elle. C’est une jeune sans expérience. Je n’ai pas besoin de démolir une personne pour faire valoir mon point de vue.
Le soir même, 17h30 : L’agence d’intérim me téléphone pour me dire qu’ils mettent un terme à mon contrat de travail aussitôt. L’entreprise qui m’emploie se plaint que j’ai « outrepassé mon rôle d’intérimaire et désobéis aux ordres. » Première fois de ma vie qu’on me fout à la porte.
1. Ils sont trop lâches pour me virer en me regardant dans les yeux. J’apprends la nouvelle après mon départ… par l’intermédiaire de l’agence intérim.
2. J’imagine donc qu’Émilie m’a descendue en flèche. Que l’entretien en aparté avec Delphine visait uniquement à savoir si j’obéis ou pas…
Je suis furax. Je me rends à l’agence pour défendre mon point de vue, ma version des faits. Cette boîte est merdique, c’est un bon débarras mais je ne souhaite pas que mon image soit ternie auprès d’autres éventuels employeurs.
Je découvre la version que Delphine a vendu à l’agence : réductrice, expéditives et d’une effroyable mauvaise foi :
- Le poste de travail l’ennui, elle refuse de le faire plus longtemps.
Ma colère est noire, je relate les faits réels à l’agence. Ils me disent juste qu’ils sont désolés.
Le client est roi. Le client d’une agence d’intérim est l’entreprise. L’intérimaire fourni n’est que la marchandise. Nous avons toujours tort.
La grosse blague. Vendredi, je suis forcée de retourner dans l’entreprise pour récupérer mes chaussures de sécurité au vestiaire. Puisque mon contrat s’est achevé brutalement avant la fin, et qu’on a attendu que je sois physiquement loin pour avoir le courage de m’en informer.
Gwen le chef de prod ainsi que le patron et Delphine discutent dans la cour. Je me dirige vers eux. Le patron tourne les talons, je l’interpelle. Il est obligé de m’écouter. « Comme vous le savez sûrement, je suis virée… » Delphine baisse les yeux, Gwen se barre. Le patron le retient pour ne pas subir tout seul l’embarras.
Je balance toutes les incohérences et le déroulement de l’affaire. Hypocrisie totale de Gwen qui devant son patron, me remercie d’avoir détecté des erreurs et agit en conséquences… d’être observatrice, investie.
Le patron affirme qu’il n’a jamais eu rien à redire sur mon travail de qualité. Je dois tout de même comprendre que « les ordres, c’est les ordres. » Je n’avais pas à « outrepasser mon rôle d’intérimaire ». Point final. « Nous t’avons assez entendue. Il n’y a pas à épiloguer sur le sujet ».
Je leur ai souhaité bon courage pour les retours clients prochains. Je suis fière d’avoir été virée pour travail de qualité.
Je trouve que ce processus de licenciement par étapes, traduit bien tout ce qui se joue dans ce genre de conflits. Les intérêts personnels ou manque de confiance qui guident les comportements, la peur, l’égo, le besoin de pouvoir…
Nous sommes pourtant sur un poste d’ouvrier non-qualifié, bas de l’échelon. Je n’ose même pas imaginer le champ de bataille chez les cadres.
Parfois j’en ai marre de ne pas savoir juste voir midi à ma porte, comme eux.
Ezeckiel- Messages : 9
Date d'inscription : 19/05/2021
Re: J'analyse trop. Virée !
Va surtout falloir que tu trouves un boulot à la hauteur de tes compétences...
Courage à toi. Je ne suis même pas étonnée par leur bêtise.
Envisageable que tu reprennes les études ? Ou te lancer en indépendante ?
Courage à toi. Je ne suis même pas étonnée par leur bêtise.
Envisageable que tu reprennes les études ? Ou te lancer en indépendante ?
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: J'analyse trop. Virée !
J'ai quittée le secteur industriel début mai. Je suis en recherche de formation sur le tas, en école ou en alternance. Peu importe du moment que je trouve un métier épanouissant.
Rendez-vous Pôle Emploi à la fin du mois pour un bilan de compétences... J'ai peur d'être déçue par la prestation de service. Je fais mes recherches autonomes en parallèle.
Rendez-vous Pôle Emploi à la fin du mois pour un bilan de compétences... J'ai peur d'être déçue par la prestation de service. Je fais mes recherches autonomes en parallèle.
Ezeckiel- Messages : 9
Date d'inscription : 19/05/2021
Re: J'analyse trop. Virée !
J'ai vu ça plein de fois. Je ne peux que soutenir ma collègue ci-dessus, tu n'est pas à ton niveau de compétences. Tu vaux bien mieux que ça.
Le truc aussi, c'est que l'autoritarisme, c'est tout ce qui reste aux gens qui ne comprennent rien. Ils n'ont que ça pour exister. En fait, le truc, quand tu vois des améliorations possibles, c'est de leur faire croire que l'idée vient d'eux. Allez, séquence nostalgie.
Eté 1996. Petit Ronald est stagiaire dans une usine de câbles du Nord de la France. Il remplace les agents de maitrise de nuit qui sont en vacances. Ca se passe bien, sauf qu'à un des postes, il y a parfois des soucis. Il en parle à l'ingénieur de production. Qui lui explique "oui, depuis que pour gagner en couts de transport, notre fournisseur serre plus les fils sur les tourets, on en a parfois qui se coincent et montent avec le fil, au lieu de laisser le fil seul partir vers l'embobinage. On cherche une solution."
La nuit d'après, petit Ronald voit le phénomène, en parle avec l'intérimaire de nuit, qui lui dit texto "ils sont trop cons, à 70 mètres de là, de l'autre coté de l'atelier, ils ont la solution sous les yeux, les tourets coniques". Ronald garde l'information en tête. Le lendemain matin, il passe à l'ingénieur l'information, sous la forme la plus édulcorée possible. Et l'information a été acceptée. Deux semaines plus tard, le souci était réglé - avec une variante proche de ce qu'avait proposé l'intérimaire.
L'intérimaire connaissait le sujet - il savait que paraitre trop futé lui poserait des problèmes. Passer par un stagiaire étudiant à une prestigieuse école des Mines lui a permis de se débarrasser du problème sans s'exposer à des représailles.
Le point sous-tendu à tout ça, c'est que le pouvoir est plus important que l'efficacité. Les gens cherchent leur petit confort. Si on améliore les choses, il ne faut pas les déranger. Au même endroit, j'avais au préalable fait une partie de mon stage en sécurité industrielle. J'avais remplacé un solvant qui détruisait les poumons des ouvriers par un autre totalement inoffensif (et moins cher, et plus efficace). L'année d'après, le stagiaire qui m'a suivi m'a dit que les gens râlaient contre le nouveau solvant : mauvaise odeur. Quand tu fais un changement, il ne faut pas qu'il dérange...
Le truc aussi, c'est que l'autoritarisme, c'est tout ce qui reste aux gens qui ne comprennent rien. Ils n'ont que ça pour exister. En fait, le truc, quand tu vois des améliorations possibles, c'est de leur faire croire que l'idée vient d'eux. Allez, séquence nostalgie.
Eté 1996. Petit Ronald est stagiaire dans une usine de câbles du Nord de la France. Il remplace les agents de maitrise de nuit qui sont en vacances. Ca se passe bien, sauf qu'à un des postes, il y a parfois des soucis. Il en parle à l'ingénieur de production. Qui lui explique "oui, depuis que pour gagner en couts de transport, notre fournisseur serre plus les fils sur les tourets, on en a parfois qui se coincent et montent avec le fil, au lieu de laisser le fil seul partir vers l'embobinage. On cherche une solution."
La nuit d'après, petit Ronald voit le phénomène, en parle avec l'intérimaire de nuit, qui lui dit texto "ils sont trop cons, à 70 mètres de là, de l'autre coté de l'atelier, ils ont la solution sous les yeux, les tourets coniques". Ronald garde l'information en tête. Le lendemain matin, il passe à l'ingénieur l'information, sous la forme la plus édulcorée possible. Et l'information a été acceptée. Deux semaines plus tard, le souci était réglé - avec une variante proche de ce qu'avait proposé l'intérimaire.
L'intérimaire connaissait le sujet - il savait que paraitre trop futé lui poserait des problèmes. Passer par un stagiaire étudiant à une prestigieuse école des Mines lui a permis de se débarrasser du problème sans s'exposer à des représailles.
Le point sous-tendu à tout ça, c'est que le pouvoir est plus important que l'efficacité. Les gens cherchent leur petit confort. Si on améliore les choses, il ne faut pas les déranger. Au même endroit, j'avais au préalable fait une partie de mon stage en sécurité industrielle. J'avais remplacé un solvant qui détruisait les poumons des ouvriers par un autre totalement inoffensif (et moins cher, et plus efficace). L'année d'après, le stagiaire qui m'a suivi m'a dit que les gens râlaient contre le nouveau solvant : mauvaise odeur. Quand tu fais un changement, il ne faut pas qu'il dérange...
RonaldMcDonald- Messages : 11666
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: J'analyse trop. Virée !
Principe de Peter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Constaté à maintes reprises
Constaté à maintes reprises
Stegos- Messages : 4567
Date d'inscription : 18/02/2018
Age : 105
Localisation : 3ème planète autour du soleil
Re: J'analyse trop. Virée !
Que certains opposent au principe de Dilbert, moi je trouve qu'ils vont ensemble :Stegos a écrit:Principe de Peter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Constaté à maintes reprises
Scott Adams - quand il avait encore de l'humour a écrit:Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers
RonaldMcDonald- Messages : 11666
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: J'analyse trop. Virée !
@Ezeckiel : je comprends tes réactions, j'ai été comme ça aussi, trop longtemps
Je pense que ce que tu viens de vivre est quelque chose de positif.
Si tu arrives à comprendre que ton comportement n'était pas adapté.
Avoir raison ne suffit pas, surtout quand ce n'est pas ce qu'on te demande.
Ma première cheffe dans mon entreprise m'avait dit quelque chose de très juste : "Olivier il faut que tu restes à ta place".
C'est une des meilleures choses que l'on m'ait fait comprendre.
Je pense que ce que tu viens de vivre est quelque chose de positif.
Si tu arrives à comprendre que ton comportement n'était pas adapté.
Avoir raison ne suffit pas, surtout quand ce n'est pas ce qu'on te demande.
Ma première cheffe dans mon entreprise m'avait dit quelque chose de très juste : "Olivier il faut que tu restes à ta place".
C'est une des meilleures choses que l'on m'ait fait comprendre.
Invité- Invité
Re: J'analyse trop. Virée !
RonaldMcDonald a écrit:Que certains opposent au principe de Dilbert, moi je trouve qu'ils vont ensemble :Stegos a écrit:Principe de Peter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Constaté à maintes reprisesScott Adams - quand il avait encore de l'humour a écrit:Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers
Bah, c'est pas une opposition, le principe de Dilbert c'est la version millénium du Principe de Peter...qu'on voit aussi souvent en IT du reste.
Et les managers, si possible, on les colle en meeting...au bout d'un moment ils ne font plus que ça, et on peut enfin bosser
J'avais un poster qui disait à peu près ça derrière mon poste de travail, ça en faisait sourire certains....et j'avais droit à une carte joker...je n'étais pas employé, mais consultant...
Stegos- Messages : 4567
Date d'inscription : 18/02/2018
Age : 105
Localisation : 3ème planète autour du soleil
Re: J'analyse trop. Virée !
Merci pour votre partage d'expériences professionnelles significatives et pour le Principe de Peter, que je viens de découvrir. Je pense que ce forum est truffé de ressources utiles en tout genre.
Il est vrai que c'est positif : Je râlais de ce travail de merde tout en le poursuivant par lâcheté, par confort financier. J'y gagnais plus qu'au chômage. Le conflit m'a donc libéré de l'impasse.
Quand je n'ose pas sauter le pas (domaine pro uniquement), je déclenche le truc par le biais d'une tierce personne. On ne peut même pas dire "inconsciemment" car en faisant du zèle poussé à l’extrême, je m'attendais au résultat. Mon côté inadapté à ce qu'on attend de moi, je le saisi. Seulement, faire un abandon de poste, je n'y arrive pas. Je vais toujours jusqu'au bout des mes missions en cours quand je signe un contrat.
C'est "plus facile" pour moi d'être virée que de démissionner.
A présent, j'apprends doucement à tout simplement arrêter d'aller là où c'est une souffrance de travailler. Tout en gardant une marge de tolérance, bien sûr. Le travail idéal n'existe peut-être pas.
Il est vrai que c'est positif : Je râlais de ce travail de merde tout en le poursuivant par lâcheté, par confort financier. J'y gagnais plus qu'au chômage. Le conflit m'a donc libéré de l'impasse.
Quand je n'ose pas sauter le pas (domaine pro uniquement), je déclenche le truc par le biais d'une tierce personne. On ne peut même pas dire "inconsciemment" car en faisant du zèle poussé à l’extrême, je m'attendais au résultat. Mon côté inadapté à ce qu'on attend de moi, je le saisi. Seulement, faire un abandon de poste, je n'y arrive pas. Je vais toujours jusqu'au bout des mes missions en cours quand je signe un contrat.
C'est "plus facile" pour moi d'être virée que de démissionner.
A présent, j'apprends doucement à tout simplement arrêter d'aller là où c'est une souffrance de travailler. Tout en gardant une marge de tolérance, bien sûr. Le travail idéal n'existe peut-être pas.
Ezeckiel- Messages : 9
Date d'inscription : 19/05/2021
Re: J'analyse trop. Virée !
.
Dernière édition par My_illusion le Lun 29 Aoû 2022 - 9:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: J'analyse trop. Virée !
welcome to the jungle.
C'est amusant car je vois souvent des temoignages de zebre ainsi c'est toujours la meme chose. Les specialistes de la douance le disent souvent aussi concernant l'entreprise " le zebre reste pas a sa place"
La stabilité de la strcture est priviliegiée a la competence , creativité donc le conformisme est valorisé. a l'armée c'est ainsi aussi non ?
et ce type de boulot qui demande aucune intelligence est peut-etre parmi les pires pour un zebre mais d'autres aussi
et les grandes entreprises c'est politique et copinage (les deux vont ensemble). importance du pouvoir. Des managers et responsables sabotent parfois des subordonnés, des projets qui pourraient leur faire de l'ombre ou leur enlever des responsabilités, le travail d'autre responsables du meme rang (rivaux) pour des raisons poltiuques.
C'est amusant car je vois souvent des temoignages de zebre ainsi c'est toujours la meme chose. Les specialistes de la douance le disent souvent aussi concernant l'entreprise " le zebre reste pas a sa place"
La stabilité de la strcture est priviliegiée a la competence , creativité donc le conformisme est valorisé. a l'armée c'est ainsi aussi non ?
et ce type de boulot qui demande aucune intelligence est peut-etre parmi les pires pour un zebre mais d'autres aussi
et les grandes entreprises c'est politique et copinage (les deux vont ensemble). importance du pouvoir. Des managers et responsables sabotent parfois des subordonnés, des projets qui pourraient leur faire de l'ombre ou leur enlever des responsabilités, le travail d'autre responsables du meme rang (rivaux) pour des raisons poltiuques.
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: J'analyse trop. Virée !
Après, si je regarde ma longue carrière pas totalement ratée (même si je ne passerais jamais chef) dans le monde corporate, il n'y a que 3 occurrences ou j'ai délibérément désobéi. J'ai parfois souvent à des ordres ineptes, mais qui ne mettaient pas en danger le projet. D'une certaine manière, j'anticipais les soucis, mais aussi les soucis si je faisais comme je voulais. La plupart du temps, j'ai considéré que ça ne valait pas la peine.
Bon, mais 3 fois, on m'a donné des ordres qui avaient la même structure : le principe général fait sens (il faut faire un truc pour régler un problème, et on a pas vraiment le droit de se planter), mais les à-côtés techniques qu'on voulait m'imposer allaient, selon moi, planter le projet. Les 3 fois j'ai annoncé mon intention de faire différemment. Les deux premières fois, je jouais sur du velours - soit il n'y avait personne pour prendre ma place, soit tout le monde avait déjà refusé de prendre la place avant mon arrivée - et on m'a regardé avec des gros yeux en priant très fort pour que ça marche, sans trop savoir par quel miracle c'était possible. La troisième fois, j'ai fait l'annonce discrètement, je m'attendais à un retour de bâton (qui est arrivé bien plus tard, quand ça marchait déjà, donc sans dommages pour moi).
Le truc, c'est qu'à chaque fois, je savais que je n'avais pas ls droit à l'erreur. Si je me plantais, c'était la porte. Et pas que pour moi, d'ailleurs (en tous cas dans les deux premiers cas). C'est rigolo de désobéir, mais il faut avoir conscience des rapports de force. On se met à nu. Il faut être sur de son coup. Et en cas de doute, s'abstenir.
Ne pas faire ce qu'on a envie de faire a aussi un avantage : ça permet d'observer. Ma troisième désobéissance venait après un an de souffrances, à réparer toujours le même plantage. Et je n'avais jamais eu le budget pour mettre en place la sécurisation que je voulais. Ce temps m'a procuré deux avantages. Le premier, c'est que j'ai pu peaufiner mon plan pour qu'il soit optimal le jour ou j'avais un budget dans lequel le planquer. Le deuxième, c'est que ça a laisse à mon collègue le temps de prendre conscience de l'absurdité de la situation, et de la nécessité de faire quelques chose. Il a été de bon conseil, en plus, et a même fait le gros du boulot (sur ma conception). C'est moi qui aie pris le retour de bâton, hein, mais ça, ça n'était plus un problème, à ce stade du projet, le succès était déjà là, on ne pouvait plus me virer.
Tout ça pour dire qu'il faut jouer, parfois, et ne pas se jeter sur la première optimisation possible. Faire la tâche idiote pendant quelques temps, j'aime bien, ça me donne plus de temps pour réfléchir à comment l'automatiser. Ca me laisse le temps de connaitre les gens, de gagner leur confiance. de savoir comment les convaincre - ou comment les contourner pour les mettre devant le fait accompli.
C'est fourbe? Parfois, être professionnel, c'est être fourbe, en effet.
Bon, mais 3 fois, on m'a donné des ordres qui avaient la même structure : le principe général fait sens (il faut faire un truc pour régler un problème, et on a pas vraiment le droit de se planter), mais les à-côtés techniques qu'on voulait m'imposer allaient, selon moi, planter le projet. Les 3 fois j'ai annoncé mon intention de faire différemment. Les deux premières fois, je jouais sur du velours - soit il n'y avait personne pour prendre ma place, soit tout le monde avait déjà refusé de prendre la place avant mon arrivée - et on m'a regardé avec des gros yeux en priant très fort pour que ça marche, sans trop savoir par quel miracle c'était possible. La troisième fois, j'ai fait l'annonce discrètement, je m'attendais à un retour de bâton (qui est arrivé bien plus tard, quand ça marchait déjà, donc sans dommages pour moi).
Le truc, c'est qu'à chaque fois, je savais que je n'avais pas ls droit à l'erreur. Si je me plantais, c'était la porte. Et pas que pour moi, d'ailleurs (en tous cas dans les deux premiers cas). C'est rigolo de désobéir, mais il faut avoir conscience des rapports de force. On se met à nu. Il faut être sur de son coup. Et en cas de doute, s'abstenir.
Ne pas faire ce qu'on a envie de faire a aussi un avantage : ça permet d'observer. Ma troisième désobéissance venait après un an de souffrances, à réparer toujours le même plantage. Et je n'avais jamais eu le budget pour mettre en place la sécurisation que je voulais. Ce temps m'a procuré deux avantages. Le premier, c'est que j'ai pu peaufiner mon plan pour qu'il soit optimal le jour ou j'avais un budget dans lequel le planquer. Le deuxième, c'est que ça a laisse à mon collègue le temps de prendre conscience de l'absurdité de la situation, et de la nécessité de faire quelques chose. Il a été de bon conseil, en plus, et a même fait le gros du boulot (sur ma conception). C'est moi qui aie pris le retour de bâton, hein, mais ça, ça n'était plus un problème, à ce stade du projet, le succès était déjà là, on ne pouvait plus me virer.
Tout ça pour dire qu'il faut jouer, parfois, et ne pas se jeter sur la première optimisation possible. Faire la tâche idiote pendant quelques temps, j'aime bien, ça me donne plus de temps pour réfléchir à comment l'automatiser. Ca me laisse le temps de connaitre les gens, de gagner leur confiance. de savoir comment les convaincre - ou comment les contourner pour les mettre devant le fait accompli.
C'est fourbe? Parfois, être professionnel, c'est être fourbe, en effet.
RonaldMcDonald- Messages : 11666
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: J'analyse trop. Virée !
Ronald, je ne trouve pas ça fourbe. Ce n'est pas une stratégie mise en place afin de nuire aux collègues et à l’entreprise, au contraire. Dans ton cas, il y a de l'enjeu. Alors effectivement, même si c'est amusant de désobéir, faut bien être sur de son coup.
Dans mon cas, je ne risquais rien. Comme le dit zebrepat, nous sommes sur un poste qui ne demande aucune intelligence. Tout au plus, du bon sens. C'était un emploi intérimaire qui m'emmerdait de toute façon depuis le départ. J'avais la sécurité du chômage derrière, aucune intention de signer un CDI en maraîchage dans cette boîte, même s'il y avait eu proposition de changement de poste.
Secteur industriel, j'ai eu 4 propositions d'embauche en CDI, dans ma vie. Dont deux très insistantes, réitération de la demande par mes chefs 3 fois. J'ai parfois failli craquer car j'ai des difficultés à dire non. Finalement, j'ai refusé tous les CDI. Je ne peux pas signer si le travail me déplaît.
Dans mon cas, je ne risquais rien. Comme le dit zebrepat, nous sommes sur un poste qui ne demande aucune intelligence. Tout au plus, du bon sens. C'était un emploi intérimaire qui m'emmerdait de toute façon depuis le départ. J'avais la sécurité du chômage derrière, aucune intention de signer un CDI en maraîchage dans cette boîte, même s'il y avait eu proposition de changement de poste.
Secteur industriel, j'ai eu 4 propositions d'embauche en CDI, dans ma vie. Dont deux très insistantes, réitération de la demande par mes chefs 3 fois. J'ai parfois failli craquer car j'ai des difficultés à dire non. Finalement, j'ai refusé tous les CDI. Je ne peux pas signer si le travail me déplaît.
Ezeckiel- Messages : 9
Date d'inscription : 19/05/2021
Re: J'analyse trop. Virée !
.
Dernière édition par My_illusion le Lun 29 Aoû 2022 - 9:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: J'analyse trop. Virée !
Le probleme fondamental c'est qu'ezeckiel est pas a sa place et c'est souvent le cas des zebres qui sont deja decalé a la base
Le patron cherche qqun qui fait le boulot mais pas plus, sans remettre rien en cause le fonctionnement (c'est lui qui decide) et avec le meilleur rendement possible et actuellement la mode est au low-cost, vite fait mal fait si pas saloper le travail (meme dejours en parle dans ses videos)
Dans les grandes strctures bureaucratiques telles les grandes entreprises style CAC40, le conformisme et l'adhesion aux valeurs, codes sociaux et vestimentaires (comme a l'armée) est mis en avant. autrefois ELF ca fonctionnait comme un etat, ils avaient meme leur propre service de renseignements
j'ai exercé plusieurs metiers et travaillé en administration, grande entreprise , PME, j'ai du gerer des PMEs
dans une société parfaitement liberale, tout individu est censé pouvori exercer n'importe quel metier avec une courte formation (ayant exercé des metiers tres pointus et tres techniques destinés au inge bac+5 je me rend compte que c'est debile). Peterson en parle. les qi en dessous de 82, meme l'armee US n'en veut pas car ils savent rien en faire, meme pour des tahces basiques
je deviens de plus en plus critique avec ca, recememnt j'avais rencontré des informaticiens reconvertis en cuistots (avec la fermeture des restos il ont pas du rigoler)
Le patron cherche qqun qui fait le boulot mais pas plus, sans remettre rien en cause le fonctionnement (c'est lui qui decide) et avec le meilleur rendement possible et actuellement la mode est au low-cost, vite fait mal fait si pas saloper le travail (meme dejours en parle dans ses videos)
Dans les grandes strctures bureaucratiques telles les grandes entreprises style CAC40, le conformisme et l'adhesion aux valeurs, codes sociaux et vestimentaires (comme a l'armée) est mis en avant. autrefois ELF ca fonctionnait comme un etat, ils avaient meme leur propre service de renseignements
j'ai exercé plusieurs metiers et travaillé en administration, grande entreprise , PME, j'ai du gerer des PMEs
dans une société parfaitement liberale, tout individu est censé pouvori exercer n'importe quel metier avec une courte formation (ayant exercé des metiers tres pointus et tres techniques destinés au inge bac+5 je me rend compte que c'est debile). Peterson en parle. les qi en dessous de 82, meme l'armee US n'en veut pas car ils savent rien en faire, meme pour des tahces basiques
je deviens de plus en plus critique avec ca, recememnt j'avais rencontré des informaticiens reconvertis en cuistots (avec la fermeture des restos il ont pas du rigoler)
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: J'analyse trop. Virée !
Sorry to be brutal, but with the given facts: thinking isn't the problem!Ezeckiel a écrit:J'analyse trop. Virée !
Il n'y a qu'une compétence obligatoire en entreprise : "le savoir vivre" => savoir travailler en groupe.
Bien entendu c'est le "savoir vivre" de la majorité.
Les réciproques sont immédiates
> On t'emploiera volontiers si t'es agréable à vivre même si tu n'es pas au niveau.
> Si tu n'es pas agréable à vivre, on ne voudra pas de toi, même si tu es plus que compétent.
A new animal in a pack need to conform to the pack's norms.
Que les règles d'un groupe soient logiques/efficaces/immorales/ou autre n'a aucun lien avec l’appartenance à ce groupe.
> Si un individu ne suis pas les "règles" alors il ne fait pas partie du groupe : même s'il est bénéfique!
It's probably too "easy" for gifted to understand?
HFGL!
The Wise Duck- Messages : 208
Date d'inscription : 27/08/2020
Localisation : Entre 3 et 4 réalités.
Re: J'analyse trop. Virée !
Je viens de me faire virer d'un boulot pour lequel j'étais surqualifiée mais qui était près de chez moi et dans un secteur qui me plaît. Le chef a inventé des motifs insensés, a menti devant moi et donc devant le directeur qui l'a forcément soutenu et je suis partie. Ce petit chef avait peur de moi, de mon cv à rallonge et de mon aplomb, je le sais, je l'ai senti tout de suite. Je me suis défendue et je suis fière de moi, je n'ai jamais eu peur de me défendre face à quelqu'un placé plus haut que moi hiérarchiquement. Ca ne m'a pas toujours porté bonheur, cette fois le prouve encore. Je suis déçue principalement parce que je m'entendais bien avec mes nouvelles collègues de travail, que dans ce domaine d'activité, être vif et inventif était bienvenu et que je me sentais bien. Maintenant je suis sans boulot, pas d'offre dans ma région, des diplômes et formations à gogo sans même une perspective décente. Je vais sans doute devoir déménager, si je trouve un poste, et galérer à payer mes factures.
Je pense qu'en avançant en âge et en expérience, on n'a plus envie de jouer le jeu du monde de l'entreprise. Se taire, dire oui, se courber... la vie est ailleurs, et elle me manque.
Je pense qu'en avançant en âge et en expérience, on n'a plus envie de jouer le jeu du monde de l'entreprise. Se taire, dire oui, se courber... la vie est ailleurs, et elle me manque.
pollymaggoo- Messages : 25
Date d'inscription : 27/03/2018
Re: J'analyse trop. Virée !
Toutes mes pensées, Pollymaggoo. Je te souhaite de trouver bien plus facilement que tu ne le prédis.
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: J'analyse trop. Virée !
mdrStegos a écrit:Principe de Peter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Constaté à maintes reprises
Je dirais même plus LE syndrome d'incompétence enrobé d'une mauvaise foi comme ce n'est pas permis…
albatrosdore- Messages : 264
Date d'inscription : 18/11/2013
Localisation : Par çi par là
Re: J'analyse trop. Virée !
Le zebre doit plutot travailler en PME ou a son compte a mon avis, les atouts du zebre sont pas mis en valeur dans les grandes strctures (j'y inclus l'administration)
Dans le monde corporate, il veulent des clones dociles qui ferment leur gueule. effectivement, ces managers (ou plutot petits chefs) voyent d'un mauvais oeil qqun qui pourrait prendre leur place et reveler leur incompetence. et conformisme et respect des hierarchies sont mis sur un piedestal.
Pour info, c'est purement de la socio et n'a rien a voir avec de soi-disant faiblesses du zebre.
Je suis de plus en plus critique envers le monde corporate (grandes entreprises et multinatioanles). ce sont des bureaucraties du privé, pas beaucoup mieux que les administrations.
Dans le monde corporate, il veulent des clones dociles qui ferment leur gueule. effectivement, ces managers (ou plutot petits chefs) voyent d'un mauvais oeil qqun qui pourrait prendre leur place et reveler leur incompetence. et conformisme et respect des hierarchies sont mis sur un piedestal.
Pour info, c'est purement de la socio et n'a rien a voir avec de soi-disant faiblesses du zebre.
Je suis de plus en plus critique envers le monde corporate (grandes entreprises et multinatioanles). ce sont des bureaucraties du privé, pas beaucoup mieux que les administrations.
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: J'analyse trop. Virée !
pollymaggoo a écrit:Je viens de me faire virer d'un boulot pour lequel j'étais surqualifiée mais qui était près de chez moi et dans un secteur qui me plaît. Le chef a inventé des motifs insensés, a menti devant moi et donc devant le directeur qui l'a forcément soutenu et je suis partie. Ce petit chef avait peur de moi, de mon cv à rallonge et de mon aplomb, je le sais, je l'ai senti tout de suite. Je me suis défendue et je suis fière de moi, je n'ai jamais eu peur de me défendre face à quelqu'un placé plus haut que moi hiérarchiquement. Ca ne m'a pas toujours porté bonheur, cette fois le prouve encore. Je suis déçue principalement parce que je m'entendais bien avec mes nouvelles collègues de travail, que dans ce domaine d'activité, être vif et inventif était bienvenu et que je me sentais bien. Maintenant je suis sans boulot, pas d'offre dans ma région, des diplômes et formations à gogo sans même une perspective décente. Je vais sans doute devoir déménager, si je trouve un poste, et galérer à payer mes factures.
Je pense qu'en avançant en âge et en expérience, on n'a plus envie de jouer le jeu du monde de l'entreprise. Se taire, dire oui, se courber... la vie est ailleurs, et elle me manque.
on retrouve l'importance de la politique (et conformisme/respect des hierarchies) en entreprise et le peu de place a la competence/creativité (atouts du zebre)
- tu aurais ete mediocre , peu menacante (en sabotant ton cv a rallonge), leche-bottes (ou tout le moins cherchant a rassurer et caresser dans le sens du poil le chef) , meme en jouant au con, pas considérée comme dangereuse, tu aurais ete gardée
- tu t'es bagarée avec la hierarchie, tu es perdante meme si dans ton droit car en general la hierarchie se tient et ils sont plus forts (la DRH peut le licencier). le but de la DRH n'a jamais ete le bien-etre des employés, ... le but est de proteger la direction
s'entendre bien avec ses collegues ca aide mais ca ne te protege pas de la hierarchie
- la politique ca veut dire en effet parfois fermer sa gueule et courber l'echine (les psys et coaches sont souvent a coté de la plaque concernant l'entreprise, beaucoup n'y ont pas travaillé) surtout actuellement quand tout le monde est remplaceable et il y a 6M de gars chez paul emploi, donc aller voir ailleurs est pas evident (ce conseil que je vois partout de changer d'entreprise, est un peu leger, encore il faut pouvoir le faire avec le marché de l'emploi en France)
- les grandes entreprises sont lourdes et bureaucratiques et peu innovantes
- dans certaines PME la politique joue moins car il y a pas de strcture hierarchiques lourdes, de petits chefs (j'ai connu des PME ou il y avait pas de managers/chefs/contremaitres, juste le patron)
- une anecdote : les logociels d'entreprise evoluent moins vite que les logiciels pour particuliers pour des raisons.. politiques (le responsbable pour sauver ses fesses, a fait comme tout le monde, donc a fait aucune erreur)
certains zebres me disent cacher leur surdon en entreprise, pour se fondre dans le moule et pas deranger. tout ceci revient tres souvent
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum