L'art de la mélancolie
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hewi
siamois93
Hideous
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L'art de la mélancolie
Bour à tous !
Je me lance malgré une appréhension palpable. Je vous lis en silence depuis longtemps, mais ce soir j'ai besoin de prendre la parole.
Jeune femme de 25 ans, je suis devenue familière à la mélancolie, comme une veille copine qui vous tend un verre de vin, ça vous détruit mais ça vous tient compagnie, ça donne un ptit coup de reviens-y.
J'avais la rage de m'en sortir mais la rage s'étiole et peut être que certains d'entre-vous connaissent un parcours ou des sensations similaires à partager.
Depuis qu'on m'a laissé le choix de faire des choix, c'est la merde. Trop de possibilités à renoncer, l'infini des connaissances à devoir choisir, être touche à tout et bonne dans rien. Une année de sciences politiques, une de sciences cognitives, une licence de Lettres, une année de Master en RH, une formation d'assistante dentaire et maintenant d'éducatrice spécialisée. Voilà le chaos et il n'est que professionnel, je vous passe les hobbies, passions, relations et autres perigrinations. Dans tout ça, la santé mentale vacille.
L'enfer, c'est les autres. Ce qui effleure me tue, une intonation discordante me brûle , une tendresse me fait succomber inutilement. Les échanges sociaux me fatiguent, les conversations me semblent vides de sens, les HPI dont je m'étais entourée ont avancé, pas moi. Chaque année qui passe me rapproche objectivement de la mort et malgré l'empressement de devoir vivre, rien ne se passe.
Aller vois un spécialiste me direz-vous. J'y suis passée à maintes reprises et je connais l'errance diagnostique. N'arrivant pas à définir ce que je suis et ayant des traits de personnalités mouvants, quand je comprends qu'un spécialiste envisage implicitement un diagnostic, je m'y conforme comme s'il m'appartenait, je ne fais même pas semblant, je raconte ce qui est pertinent sous le prisme du trouble, pense toucher du doigt le pourquoi de ce sentiment de décalage permanent, mais évidemment, ce n'est jamais ça.
Traitée pour bipolarité pendant un an puis pour dépression un autre, on m'a dit aussi scanner et à tendance asperger. Je prends la forme de ce qu'on me donne, comme l'eau.
J'envisage aujourd'hui de passer le fameux test WAIS parce que je me reconnais dans leurs mots, dans vos maux, tout ça me parle en dedans. Ça donnerait un élément de réponse, une forme de soulagement. Je ne veux pas me terrer dans un diagnotic, dans une case, mais j'en ai assez d'avoir l'impression qu'il m'en manque une, que je suis timbrée, j'vois d'ici arriver ma quarantaine avec 4 perruches, un ara et des vieux bouquins (j'aime la littérature n'y voyez aucune offense) j'veux pas bousiller ma vie, j'veux partager avec des semblables et cesser de m'enfermer dans le mutisme. Mais je suis débordée de l' intérieur.
J'ai la sensation que c'est ma dernière carte à jouer, si ce test me révèle normée alors je suis quoi, juste secouée ?
un cheval un peu con qui se peint peut être des rayures.
Je me lance malgré une appréhension palpable. Je vous lis en silence depuis longtemps, mais ce soir j'ai besoin de prendre la parole.
Jeune femme de 25 ans, je suis devenue familière à la mélancolie, comme une veille copine qui vous tend un verre de vin, ça vous détruit mais ça vous tient compagnie, ça donne un ptit coup de reviens-y.
J'avais la rage de m'en sortir mais la rage s'étiole et peut être que certains d'entre-vous connaissent un parcours ou des sensations similaires à partager.
Depuis qu'on m'a laissé le choix de faire des choix, c'est la merde. Trop de possibilités à renoncer, l'infini des connaissances à devoir choisir, être touche à tout et bonne dans rien. Une année de sciences politiques, une de sciences cognitives, une licence de Lettres, une année de Master en RH, une formation d'assistante dentaire et maintenant d'éducatrice spécialisée. Voilà le chaos et il n'est que professionnel, je vous passe les hobbies, passions, relations et autres perigrinations. Dans tout ça, la santé mentale vacille.
L'enfer, c'est les autres. Ce qui effleure me tue, une intonation discordante me brûle , une tendresse me fait succomber inutilement. Les échanges sociaux me fatiguent, les conversations me semblent vides de sens, les HPI dont je m'étais entourée ont avancé, pas moi. Chaque année qui passe me rapproche objectivement de la mort et malgré l'empressement de devoir vivre, rien ne se passe.
Aller vois un spécialiste me direz-vous. J'y suis passée à maintes reprises et je connais l'errance diagnostique. N'arrivant pas à définir ce que je suis et ayant des traits de personnalités mouvants, quand je comprends qu'un spécialiste envisage implicitement un diagnostic, je m'y conforme comme s'il m'appartenait, je ne fais même pas semblant, je raconte ce qui est pertinent sous le prisme du trouble, pense toucher du doigt le pourquoi de ce sentiment de décalage permanent, mais évidemment, ce n'est jamais ça.
Traitée pour bipolarité pendant un an puis pour dépression un autre, on m'a dit aussi scanner et à tendance asperger. Je prends la forme de ce qu'on me donne, comme l'eau.
J'envisage aujourd'hui de passer le fameux test WAIS parce que je me reconnais dans leurs mots, dans vos maux, tout ça me parle en dedans. Ça donnerait un élément de réponse, une forme de soulagement. Je ne veux pas me terrer dans un diagnotic, dans une case, mais j'en ai assez d'avoir l'impression qu'il m'en manque une, que je suis timbrée, j'vois d'ici arriver ma quarantaine avec 4 perruches, un ara et des vieux bouquins (j'aime la littérature n'y voyez aucune offense) j'veux pas bousiller ma vie, j'veux partager avec des semblables et cesser de m'enfermer dans le mutisme. Mais je suis débordée de l' intérieur.
J'ai la sensation que c'est ma dernière carte à jouer, si ce test me révèle normée alors je suis quoi, juste secouée ?
un cheval un peu con qui se peint peut être des rayures.
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Bonjour, bienvenue
Je poste ce qui suit, cet extrait, parce que ton message, qui mêle mélancolie et identité vacillante m'a fait penser à ce "travail" mélancolique. C'est pour l'anecdote plus qu'autre chose, je ne prétends pas que cela soit très éclairant :
J'espère que tu ne désespères pas tout à fait. Rien qu'ici tu pourrais trouver des échos, notamment sur cette difficulté à choisir sa voie professionnelle, tu peux trouver des personnes qui sont passées par là où passent par là.
Personnellement, je me reconnais dans ceci dans ta présentation :
Bonne arrivée
Je poste ce qui suit, cet extrait, parce que ton message, qui mêle mélancolie et identité vacillante m'a fait penser à ce "travail" mélancolique. C'est pour l'anecdote plus qu'autre chose, je ne prétends pas que cela soit très éclairant :
- Spoiler:
- Il y a un travail de la mélancolie en ce sens qu’elle est paradoxalement très productrice, comme le savent au fond tous ceux qui ont réfléchi à la question depuis l’Antiquité, au moins depuis Aristote.
Jacques Munier : Est-ce à dire Yves Hersant, comme nous le suggère quelque part Aristote, que pour être productif, créatif, il faut être aussi un peu mélancolique ?
Yves Hersant : C’est une condition qui n’est peut-être ni nécessaire, ni suffisante. Il y a des productifs qui ne sont sans doute pas mélancoliques. Néanmoins la question demeure, le fait demeure aussi que la mélancolie, je reprends ici une expression qu’emploiera peut-être demain, Jackie Pigeaud, « la mélancolie est une maladie culturisante ». Je crois que cette expression dit tout. C’est la maladie de la culture. Elle vient de ce que nous découvrons que nous ne sommes pas un être simple. Nous sommes double, nous sommes au moins deux. C’est de là que nait la culture. La découverte de ce que l’on ne se réduit pas à soi. Beaucoup plus tard, Gérard de Nerval dira fortement : « Je suis l’autre ». ce qui est encore plus fort ce dit entre parenthèse, par l’expression de Rimbaud…
Jacques Munier : Rimbaldienne, « Je est un autre »
Yves Hersant : Oui, « Je est un autre ». Je suis l’autre. C’est autre chose et c’est plus fort. Et c’est la racine même de la culture. C’est la racine aussi de la mélancolie. Découvrir qu’on n’est pas soi. Qu’on ne réduit pas soi. Qu’on est altéré au plus intime, et c’est là qu’intervient puissamment la bile noire, considérée comme réelle à une certaine époque, comme métaphorique par nous. Cette bile noire, au fond, nous intéresse en tant que fluide imaginaire pour représenter une puissance secrète, active, dangereuse, douloureuse, sans doute, mais féconde, qui nous altère littéralement, qui fait de nous autre chose. Et c’est l’origine de la mélancolie d’une part, mais c’est aussi l’origine de l’artiste qui se découvrant autre produit, autre chose. Les Renaissants notamment ont beaucoup théorisé cette question, ont expliqué avec des raisons médicales comment cette bile noire,... Leon Battista Alberti, par exemple, a expliqué pourquoi les peintres devenaient mélancoliques. On peut trouver toutes sortes de raisons mais la base est là. Elle est dans cette altération qui elle-même résulte d’une altérité et de la conscience d’une altérité.
ww w.fabriquedesens. net/Anatomie-de-la-melancolie-LeL’idée de Burton est qu’il n’y a pratiquement pas de barrière à la mélancolie et que, c’est ce que disait le début du texte, et que vous venez de rappeler, les mélancoliques courent les rues, tout le monde risque d’être mélancolique. A ceci près que les sots, définitivement sots ne sont pas et ne seront jamais mélancoliques. Celui qui ne doute pas de soi, celui qui n’est pas travaillé par cette altérité, celui qui se raccroche à des attitudes dogmatiques, celui-là vivra dans l’ignorance de sa mélancolie, si elle existe et celui-là n’atteindra jamais le niveau culturel.
(il faut enlever les espaces insérées dans les w et avant "net" pour que l'url soit valable)
J'espère que tu ne désespères pas tout à fait. Rien qu'ici tu pourrais trouver des échos, notamment sur cette difficulté à choisir sa voie professionnelle, tu peux trouver des personnes qui sont passées par là où passent par là.
Personnellement, je me reconnais dans ceci dans ta présentation :
Sauf qu'aujourd'hui je sais que je suis changeant et que j'ai visité différentes façons d'être moi, et que j'ai souvent été "contaminé" par des façons d'être que j'ai observées chez d'autres. Ça sonne absurde, mais cela ne me dérange pas (que cela puisse sembler sot)N'arrivant pas à définir ce que je suis et ayant des traits de personnalités mouvants
Bonne arrivée
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
Merci à vous pour votre message de bienvenue !
Merci à toi pour ce partage que je vais sans conteste potasser, et digérer comme je le peux.
J'ai fait mon mémoire sur la mélancolie et ses manifestations pathologiques au XVIIIème siècle et sa littérature. C'est un sentiment qui me passionne autant qu'il m'effraie. Cela dit, je ne m'épanouie pas dans un nombrilisme de la souffrance, j'aimerais si ce n'est m'en affranchir, ne pas la laisser teinter amèrement tous les aspects d'une vie.
Mais il doit y avoir moyen d'en faire quelque chose, artistiquement et culturellement parlant du moins.
Je ne me désespère pas tout à fait, cet écrit est une bouteille à la mer qui a trouvé preneur à travers cet échange, ce dont je suis déjà reconnaissante
Merci à toi pour ce partage que je vais sans conteste potasser, et digérer comme je le peux.
J'ai fait mon mémoire sur la mélancolie et ses manifestations pathologiques au XVIIIème siècle et sa littérature. C'est un sentiment qui me passionne autant qu'il m'effraie. Cela dit, je ne m'épanouie pas dans un nombrilisme de la souffrance, j'aimerais si ce n'est m'en affranchir, ne pas la laisser teinter amèrement tous les aspects d'une vie.
Mais il doit y avoir moyen d'en faire quelque chose, artistiquement et culturellement parlant du moins.
Je ne me désespère pas tout à fait, cet écrit est une bouteille à la mer qui a trouvé preneur à travers cet échange, ce dont je suis déjà reconnaissante
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Tu vas peut-être aussi trouver des réponses concrètes en suivant ton intuition et en passant un test
Je sais que c'est difficile de retrouver de l'élan. Qu'il y a des périodes où on ressasse, ajoute du stress au stress, du chagrin au chagrin, qu'on a des flashbacks (moi, j'en avais, du moins) de moments pénibles qui nous confirment que le monde est sans pitié. On n'imagine pas l'avenir. Encore une fois, je dis "on", je généralise peut-être à tort mon expérience passée.
J'ai lu ça dans un San-Antonio, je l'ai noté comme je trouvais la formule bien trouvée :
Je sais que c'est difficile de retrouver de l'élan. Qu'il y a des périodes où on ressasse, ajoute du stress au stress, du chagrin au chagrin, qu'on a des flashbacks (moi, j'en avais, du moins) de moments pénibles qui nous confirment que le monde est sans pitié. On n'imagine pas l'avenir. Encore une fois, je dis "on", je généralise peut-être à tort mon expérience passée.
J'ai lu ça dans un San-Antonio, je l'ai noté comme je trouvais la formule bien trouvée :
"L'optimisme est aussi vital que l'oxygène. Si tu ne fabriques pas celui dont tu as besoin, personne ne t'en cédera car tout le monde en manque."
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
Ah ce test..Le sentiment d'imposteur prédomine pour l'instant.
Non non je sens ce que tu dis, j'ai tendance à attendre ou à provoquer artificiellement un déclic, l'étincelle mais rien ne se passe et en vérité, il n'y a pas d'élan vital qui va survenir suite à une révélation mystique et soudaine, un coup du destin, ce sont des constructions mentales qui servent à rendre le (mon) quotidien plus supportable en pensant que "demain pourrait être bien différent". Mais il n'y a que soi, et les mêmes combats, sous différentes formes réitérées. Il faudrait plutôt vivre comme si demain n'était pas une promesse de revanche sur hier.
Non non je sens ce que tu dis, j'ai tendance à attendre ou à provoquer artificiellement un déclic, l'étincelle mais rien ne se passe et en vérité, il n'y a pas d'élan vital qui va survenir suite à une révélation mystique et soudaine, un coup du destin, ce sont des constructions mentales qui servent à rendre le (mon) quotidien plus supportable en pensant que "demain pourrait être bien différent". Mais il n'y a que soi, et les mêmes combats, sous différentes formes réitérées. Il faudrait plutôt vivre comme si demain n'était pas une promesse de revanche sur hier.
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Je ne sais pas si c'est proche de ce dont tu parles en disant "provoquer artificiellement un déclic"... De mon côté, je me répétais des phrases que j'appelais des "martingales". C'était un peu des pensées magiques (des pensées que j'utilisais en espérant me changer, ou provoquer des choses positives), des formules plus ou moins cohérentes qui me boostaient si j'y croyais. Je tentais de réactiver l'entrain et les quelques talents que j'avais avant de subir massivement du stress, un sentiment de rejet et de ratage.
Je me doute que c'est flou ce que je dis là. Si tu ne saisis pas, ce n'est pas grave, c'est un peu tordu.
Pardon si je tente de te comprendre en lançant des idées. Je suis INFP dans les profils MBTI. Les INFP cherchent à comprendre l'autre et sont bons en communication souvent, à ce que j'ai lu.
Je me doute que c'est flou ce que je dis là. Si tu ne saisis pas, ce n'est pas grave, c'est un peu tordu.
Pardon si je tente de te comprendre en lançant des idées. Je suis INFP dans les profils MBTI. Les INFP cherchent à comprendre l'autre et sont bons en communication souvent, à ce que j'ai lu.
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
Non je comprends. Ça peut s'y assimiler. Pour moi c'était plus sous forme de résolutions, de transformation spectaculaire de traits de personnalité, ou dans les moments plus sombres, une sorte d'apathie qui me rendait indifférente aux plaisirs et déplaisirs et donc beaucoup plus malléable.
Les phrases dont tu parles peuvent-elles s'apparenter à la méthode Coué?
Quand on n'a plus de recours, que tout paraît vide, il n'est pas insensé de chercher des solutions qui marchent sur l'instant, qu'elles soient fondées ou non, induites par l'effet barnum ou non, bizarres ou pas.
Au plus profond, j'ai été capable de m'imaginer que quelqu'un était à côté de moi en permanence, scrutant mes faits et gestes, me forçant ainsi à me lever et à avoir un minimum de dignité. Un cerveau malade est un cerveau qui somatise, et qui s'accroche à ce qu'il peut.
Attention je ne dis pas que tu étais malade ni que tes martingales étaient farfelues mais bien que je pense pouvoir entendre et comprendre assez largement des attitudes entreprises sans penser qu'elles soient "tordues".
J'ai le même profil mbti
Les phrases dont tu parles peuvent-elles s'apparenter à la méthode Coué?
Quand on n'a plus de recours, que tout paraît vide, il n'est pas insensé de chercher des solutions qui marchent sur l'instant, qu'elles soient fondées ou non, induites par l'effet barnum ou non, bizarres ou pas.
Au plus profond, j'ai été capable de m'imaginer que quelqu'un était à côté de moi en permanence, scrutant mes faits et gestes, me forçant ainsi à me lever et à avoir un minimum de dignité. Un cerveau malade est un cerveau qui somatise, et qui s'accroche à ce qu'il peut.
Attention je ne dis pas que tu étais malade ni que tes martingales étaient farfelues mais bien que je pense pouvoir entendre et comprendre assez largement des attitudes entreprises sans penser qu'elles soient "tordues".
J'ai le même profil mbti
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Ça pourrait, ça a commencé comme ça : j'avais listé des traits de personnalités que j'aurais aimé avoir pour ne plus être une victime, une cible facile, une cible de moqueries, la cible des autres gamins. C'était en cinquième. Ça a évolué et j'ai gardé ce mécanisme, parce que ça marchait dans une certaine mesure : je parvenais à me rassurer moi-même, et si je me faisais à nouveau embêter, c'était que j'avais mal manié la formule ; j'en trouvais alors une autre (à tâtons, je cherchais des idées, des mots qui m'inspirent et qui fassent office de totems, de boucliers). Cela avait un aspect incantatoire comme la méthode Coué, mais le fond de la manœuvre était bien de trouver un mot ou une phrase qui rende tout facile, qui me permette d'être à l'aise comme ceux qui avaient des potes et à qui on foutait la paix. J'appelle ça de la pensée magique : utiliser ses TOCs d'une façon étrange pour avoir comme des révélations, et espérer qu'elles durent et qu'elles opèrent dans le monde réel.Les phrases dont tu parles peuvent-elles s'apparenter à la méthode Coué?
Je crois voir de quoi tu parles. J'ai à une époque changé des facettes précises de ma personnalité (ou bien cela était juste une croyance forte, mais bref...) : je piquais tel critère à tel personnage ou telle personne réelle. De toute façon, j'imitais déjà malgré moi les gens qui avaient du charisme (ou simplement des potes) pour tenter de m'intégrer. C'était bancal. Je m'appropriais des attitudes et des éléments, des TICs de langage. C'était bancal, mais c'était déjà une deuxième nature.Ça peut s'y assimiler. Pour moi c'était plus sous forme de résolutions, de transformation spectaculaire de traits de personnalité, ou dans les moments plus sombres, une sorte d'apathie qui me rendait indifférente aux plaisirs et déplaisirs et donc beaucoup plus malléable.
Les changements avaient un peu d'effets malgré tout. Par exemple, j'ai eu un gros passage à vide il y a plus d'un an, j'étais très faible, je me laissais bouffer dans les relations sociales. Je me suis mis en tête de modifier ma façon d'être pour la rapprocher de celle de numéro 5 dans Umbrella Academy. J'étais devenu bien plus hargneux, plus réactif, plus méchant (ce qui n'a pas eu de grandes conséquences puisque je ne suis jamais physiquement violent même dans les moments de ma vie où j'ai "enragé" (il y a certes quelques exceptions... rares... je m'en prends à moi si je ne contrôle plus mes nerfs en réalité)). Ce n'était pas que mon imagination. Ma méchanceté, mon esprit bien plus mesquin a fait que dans cette période j'étais bien meilleur aux échecs.
D'autres fois, je me suis identifié au personnage impassible de John dans Person of Interest. Je voulais être indifférent, plutôt que torturé dans mon esprit. J'avais envie d'en finir avec la vie, mais je ne voulais pas me suicider. J'étais en forme et je me disais que je trouverai l'occasion de me sacrifier pour la bonne cause. Que je sauverai un de mes proches du danger J'avais les yeux partout comme une espèce de garde du corps, je sollicitais aussi bien plus mes capacités pour anticiper les mouvements, anticiper les risques. C'était une période où la France avait subi des attentats. Si j'accompagnais des proches dans un lieu public, je passais en revue des scénarios catastrophes dans lesquels j'étais apte à me servir de mon esprit froid et terre-à-terre pour m'opposer à des fous armés.
Exactement comme tu as dit. Je somatisais, et ce qui pouvait m'aider à tenir était bon à prendre.
Une fois que j'ai mieux compris ce qu'était le syndrome d'Asperger, comment les personnes qui en sont atteintes peinent à avoir parfois une vision d'ensemble, comment ils peuvent persister dans des stratégies vaines (persévérations, vision en tunnel, etc.)... Bref, j'ai trouvé un nouvel axe pour me faire une opinion sur ces "martingales", sans pour autant y renoncer quand cela peut aider. Elles ont évolué. Elles sont plus basées sur des routines pour ne pas trop se laisser aller.
Pas de souci Je crois qu'on s'est bien comprisAttention je ne dis pas que tu étais malade ni que tes martingales étaient farfelues mais bien que je pense pouvoir entendre et comprendre assez largement des attitudes entreprises sans penser qu'elles soient "tordues".
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
Cette mouvance de personnalité, je me reconnais bien là dedans, c'est assez terrible quand on y pense. J'ai aussi été évidemment été la cible de harcèlement en milieu scolaire et je me suis réfugiée dans les mondes que je pouvais. Aujourd'hui encore quand la réalité est trop difficile à supporter et que les relations sociales deviennent trop compliquées, j'ai tendance à m'enfermer dans des intérêts restreints, en général je m'enferme dans le courant du stoïcisme qui pour moi est l'incarnation parfaite du détachement et de l'acceptation de ce qui vient, une distance assumée avec le monde. Sauf qu'au lieu de parler de pathologie, je dis maintenant que c'est du stoïcisme, ça passe mieux .
J'ai aussi comme toi souvent absorber les traits caractéristiques des personnes qui me fascinaient, dans la réalité ou dans la fiction. J'ai appris par la suite que les femmes asperger notamment utilisaient souvent ce genre de dissimulation. Penses-tu avoir des traits asperger ? Personnellement les démarches auprès du CRA me font peur de par leur durée, dans ma région c'est minimum 3 ans d'attentes. Je m'interroge aussi sur la viabilité du test de QI corrélé à un syndrome d'Asperger. Je ne sais pas quoi en penser. Qu'en penses-tu ?
J'ai aussi comme toi souvent absorber les traits caractéristiques des personnes qui me fascinaient, dans la réalité ou dans la fiction. J'ai appris par la suite que les femmes asperger notamment utilisaient souvent ce genre de dissimulation. Penses-tu avoir des traits asperger ? Personnellement les démarches auprès du CRA me font peur de par leur durée, dans ma région c'est minimum 3 ans d'attentes. Je m'interroge aussi sur la viabilité du test de QI corrélé à un syndrome d'Asperger. Je ne sais pas quoi en penser. Qu'en penses-tu ?
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Hello,
"Débordée de l'intérieur", j'adore.
Bienvenue !
"Débordée de l'intérieur", j'adore.
Bienvenue !
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: L'art de la mélancolie
Salut ! Merci Topsy
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Hideous a écrit:
un cheval un peu con qui se peint peut être des rayures.
Bour!
Invité- Invité
Re: L'art de la mélancolie
Barh, correcteur automatique
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
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Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Très bonne musique cela dit
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Oui, je connais aussi ça.Hideous a écrit:Cette mouvance de personnalité, je me reconnais bien là dedans, c'est assez terrible quand on y pense. J'ai aussi été évidemment été la cible de harcèlement en milieu scolaire et je me suis réfugiée dans les mondes que je pouvais.
Aujourd'hui encore quand la réalité est trop difficile à supporter et que les relations sociales deviennent trop compliquées, j'ai tendance à m'enfermer dans des intérêts restreints [...]
J'ai beaucoup aimé lire Marc Aurèle. Épictète m'avait plus plu il y a quelques années, dernièrement, c'est Marc Aurèle que j'ai trouvé agréable à lire. Je ne connais pas plus d'auteurs de ce courant. Tu lis quels auteurs sur ce sujet ?
Oui, j'ai appris ça aussi il n'y a pas si longtemps.Hideous a écrit:J'ai appris par la suite que les femmes asperger notamment utilisaient souvent ce genre de dissimulation.
Oui, je le pense, ça explique pas mal de choses pour moi. J'avais vu une spécialiste qui m'a aussi fait passer un test de QI à l'occasion de ce pré-diagnostic... Il s'est avéré que c'était plus ou moins une arnaqueuse. J'en ai plus appris par les livres et en furetant sur internet (je me suis fait ma propre compréhension) Ce pré-diag disait que j'en étais (mais avec des méthodes que je juge douteuses : l'expertise n'avait d'expertise que le prix, d'après moi (même pour le test de QI que cette personne m'a fait passé : c'était la WAIS 3 déjà dépassée à l'époque)). J'ai été reçu en CRA : la doctoresse m'a dit que comme je regardais dans les yeux et que ma voix n'était pas si monotone, et aussi que j'avais un visage assez expressif, je ne pouvais pas être autiste. Ces personnes que j'ai vues en CRA m'ont aidé à comprendre que je m'étais fait arnaquer sur le pré-diag, mais je m'en doutais fortement, à vrai dire.Penses-tu avoir des traits asperger ? Personnellement les démarches auprès du CRA me font peur de par leur durée, dans ma région c'est minimum 3 ans d'attentes. Je m'interroge aussi sur la viabilité du test de QI corrélé à un syndrome d'Asperger. Je ne sais pas quoi en penser. Qu'en penses-tu ?
Il y a des membres du forum qui sauraient te renseigner mieux que moi sur le sujet, je crois. Par exemple, Vincenz a été reçu par un CRA, et sa démarche diagnostique a été compliquée.
Selon ce que j'ai lu ici et là (peut-être que la situation s'est améliorée entre temps), et ce que j'ai vécu moi-même, ce n'est pas le fait d'être reçu en CRA qui te garantit de parler à des professionnels à jour dans leurs connaissances sur l'autisme. Ça peut paraître fou, et pourtant...
La prise en compte de la marge de progression des autistes qui ont su compenser certains aspects, et se camoufler, je crains qu'elle soit aléatoire d'un professionnel à un autre en France. Pour l'autisme au féminin, je ne sais pas où ça en est.
Je me retrouve plus dans l'autisme version féminine... cela n'a peut-être pas augmenté mes chances d'être perçu comme appartenant au spectre de l'autisme. Quand j'ai consulté le CRA, c'est une psy du travail de pôle emploi qui m'y a poussé. Je n'y tenais pas. Ça m'a en fait démoralisé de me considérer autiste (ce qui suppose certes des avantages (j'aime bien avoir le sens des détails et me plonger dans des centres d'intérêt avec un angle singulier), mais aussi une distance insurmontable avec le reste du monde : être "comme tout le monde", aspirer aux mêmes choses était sous cet angle sans doute une illusion que j'avais gardée quelque part dans ma tête). Quand j'ai revu cette psy du travail après la visite au CRA, l'ironie de la chose c'est que je m'étais documenté, et je savais que le CRA n'avait pas creusé, et pas compris des faits que j'ai compris suite à ce moment de prise de conscience pénible (j'avais lu dans cette nouvelle phase de questionnements plusieur livres, notamment en anglais, pour mieux cerner ce qu'est l'autisme à la limite haute du spectre) : cette psy du travail a été méprisante, elle m'a accusé de ne pas avoir compris, d'avoir été dans le déni de cette porte au nez qu'a été le non catégorique de la psychiatre du CRA. Entre parenthèses, je voulais juste comprendre pour mieux me comprendre... pas obtenir une reconnaissance d'adulte handicapé... Et je crois que je suis trop bon en communication pour avoir besoin d'annoncer en arrivant à un nouveau boulot que je ne suis pas câblé comme la plupart des gens.
C'est compliqué. J'ai fait long, tu feras le tri
Édition : j'ai ajouté un bout de message au début.
Au fait, dans un diagnostic d'austisme type Asperger (même si on ne dit plus ça comme ça, on dit TSA), il doit logiquement y avoir un test de QI de passé (maintenant que je me relis, je ne suis plus si sûr... Il faudrait vérifier si c'est important pour toi de le savoir)
À ma connaissance, tu peux être autiste et passer un test de QI. Ça ne va pas fausser le test : tu auras des points forts et des moins forts (à part si tu cartonnes dans tous les sub-tests). La dépression en revanche et le stress ont un impact sur la passation du test.
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
Il n'y a pas énormément d'auteurs avérés, mais beaucoup dont les pensées s'en rapproche. Je lis Marc-Aurèle, Sénèque, Aristote aussi qui a des réflexions parfois similaires, ainsi que les travaux d'André Bridoux. Je te recommande aussi le site internet Stoagallica, c'est une association qui prône l'exercice du stoïcisme appliqué à notre monde moderne, ils organisent souvent des rencontres et font paraitre des articles intéressants.
Ah oui effectivement, sacré parcours à travers ton récit du CRA et de la psychologue que tu as pu voir. C'est dommage, limité le diagnostic a "vous regardez dans les yeux, n'avez pas un ton monotone et avez un visage expressif donc non", c'est très limité et en plus incorrect. Mais je pense que tu as pu t'en apercevoir en te documentant davantage. Si c'est pour attendre 3 ans et tomber sur ce genre de professionnels, effectivement, mieux vaut-il peut être s'abstenir. C'est dommage. Je pars du principe que tous les outils qui peuvent être mis à notre disposition pour nous connaître davantage sont précieux, devoir balayer cela d'un revers de la main parce que les spécialistes sont en retard sur leur spécialité, c'est vraiment bête. Mais tu me diras il en va de même avec la plupart des psychologues qui font passer le test WAIS. Si seulement 5 années d'études suffisaient à donner une légitimité pour pratiquer une profession de santé mentale.. C'est plus affaire du thérapeute en lui-même, sa capacité et sa volonté à se former continuellement, à ne pas se reposer sur ses acquis, à élargir ses perspectives, à garder l'esprit ouvert. Mais impossible de le savoir via une pauvre description Doctolib, pas le choix que d'aller au RDV et se faire sa propre opinion (avec les dégâts psychologiques et financiers qui en découlent). Quand j'étais en sciences cognitives, le nombre d'animaux (et encore pauvres animaux je les insulte) qui étaient là comme étudiant et qui voulaient simplement se faire du fric en étant libéral ou bien "je vais là parce que comme ça je pourrai mieux me comprendre moi-même et la complexité de ma propre personne"..
Je fais un amalgame rapide j'en conviens mais tout ça pour dire qu'on n'est pas sorti du sable avec tout ça.
Ah oui effectivement, sacré parcours à travers ton récit du CRA et de la psychologue que tu as pu voir. C'est dommage, limité le diagnostic a "vous regardez dans les yeux, n'avez pas un ton monotone et avez un visage expressif donc non", c'est très limité et en plus incorrect. Mais je pense que tu as pu t'en apercevoir en te documentant davantage. Si c'est pour attendre 3 ans et tomber sur ce genre de professionnels, effectivement, mieux vaut-il peut être s'abstenir. C'est dommage. Je pars du principe que tous les outils qui peuvent être mis à notre disposition pour nous connaître davantage sont précieux, devoir balayer cela d'un revers de la main parce que les spécialistes sont en retard sur leur spécialité, c'est vraiment bête. Mais tu me diras il en va de même avec la plupart des psychologues qui font passer le test WAIS. Si seulement 5 années d'études suffisaient à donner une légitimité pour pratiquer une profession de santé mentale.. C'est plus affaire du thérapeute en lui-même, sa capacité et sa volonté à se former continuellement, à ne pas se reposer sur ses acquis, à élargir ses perspectives, à garder l'esprit ouvert. Mais impossible de le savoir via une pauvre description Doctolib, pas le choix que d'aller au RDV et se faire sa propre opinion (avec les dégâts psychologiques et financiers qui en découlent). Quand j'étais en sciences cognitives, le nombre d'animaux (et encore pauvres animaux je les insulte) qui étaient là comme étudiant et qui voulaient simplement se faire du fric en étant libéral ou bien "je vais là parce que comme ça je pourrai mieux me comprendre moi-même et la complexité de ma propre personne"..
Je fais un amalgame rapide j'en conviens mais tout ça pour dire qu'on n'est pas sorti du sable avec tout ça.
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Merci, je vais regarder ce site
J'ai commencé un livre sur le fonctionnement des INFP, si j'y trouve des infos qui m'ébaubient(marrant, ce mot), je te le dirais. Je suis très optimiste : le livre commence par souligner le fait que les INFP se sentent la possibilité d'être différentes versions d'eux-mêmes. Je peux aussi te photographier des pages si des passages valent le détour. Il a été victime de procrastination ce livre, pour le moment
Les psys comme les autres spécialistes font hélas parfois passer leurs propres intérêts en premier. Tout le monde n'est pas porté par la motivation intrinsèque : le plaisir de se plonger dans une tâche pour la tâche elle-même. (ça me rappelle mes lectures sur le flow et l'attention).
Bonne soirée,
J'espère que tu as plus le moral que l'autre jour
J'ai commencé un livre sur le fonctionnement des INFP, si j'y trouve des infos qui m'ébaubient(marrant, ce mot), je te le dirais. Je suis très optimiste : le livre commence par souligner le fait que les INFP se sentent la possibilité d'être différentes versions d'eux-mêmes. Je peux aussi te photographier des pages si des passages valent le détour. Il a été victime de procrastination ce livre, pour le moment
Les psys comme les autres spécialistes font hélas parfois passer leurs propres intérêts en premier. Tout le monde n'est pas porté par la motivation intrinsèque : le plaisir de se plonger dans une tâche pour la tâche elle-même. (ça me rappelle mes lectures sur le flow et l'attention).
Bonne soirée,
J'espère que tu as plus le moral que l'autre jour
Dernière édition par hewi le Dim 29 Aoû 2021 - 0:44, édité 1 fois (Raison : faute à ébaubi (c'est ça de vouloir frimer...))
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: L'art de la mélancolie
hewi a écrit:Merci, je vais regarder ce site
J'ai commencé un livre sur le fonctionnement des INFP, si j'y trouve des infos qui m'ébaubi (marrant, ce mot),
Il me semble que «bissent» conviendrait mieux.
Re: L'art de la mélancolie
- ”Hideous”:
- non, rien
J’ai voulu jouer le chevalier blanc et me suis lamentablement vautré dans une flaque. Pour info sur ton fil de présentation tu peux demander la suppression des messages qui t’importunent.
Dernière édition par p2m le Dim 29 Aoû 2021 - 11:39, édité 4 fois
Invité- Invité
Re: L'art de la mélancolie
Bonjour à tous !
Merci Hideous pour ce sujet, qui me parle beaucoup. La question de la mélancolie est assez centrale pour moi depuis quelque temps, avec cette impression de lunatisme constant.
Pourquoi parfois, en l'espace de quelques minutes à peine, je peux passer de la joie à une mélancolie très forte ? Personnellement, cet état implique chez moi une phase de fermeture totale au monde extérieur, et pire, à mes propres émotions. Je crois que tu as utilisé le mot d'apathie, ce qui me parle plutôt bien...
Je vais essayer de raconter comment je chemine sur le sujet, et ce que j'en ai compris. C'est ma version, avec qui je suis, mais peut-être que des échos chez d'autres se feront...
La "révélation" pour moi a été de comprendre qu'au lieu d'être un être sans émotion, ou alors que celles-ci étaient très superficielles, j'étais au contraire d'un sensibilité telle que j'ai inconsciemment développé un mécanisme de défense venant les brider constamment. Ainsi, plus de risque de m'enfermer dans des émotions négatives. J'ai aussi découvert que j'avais brider toutes les autres également... Bref, je m'écarte du sujet, revenons en à la mélancolie.
Chez moi, la mélancolie se manifeste lorsque je n'arrive plus à gérer et digérer le tourbillon interne de mes émotions. Je les refoulent, les rejettent, et tente de faire comme si elles n'étaient pas là. Mon corps et mon cerveau eux, savent que tout ne vas pas si bien, ce qui donne lieux à une espèce de lutte interne, et à cette état de mélancolie associé un des états émotionnelles très changeants (phase lunatique).
Néanmoins, je commence à comprendre quoi en faire et comment me sortir de ça. La clé ? Accepter les émotions qui restent bloquées, les laisser filtrer du barrage et les "vivre". Pour le moment, je ne peux faire ça qu'en étant seul et dans un environnement protégé, car le processus est long, et implique un état de "faiblesse" qui me fait un peu peur et donc j'évite toute interaction...
Maiiiiiis le résultat est que, après avoir "processé" tout ça, baaaah je me recentre, ma tête et mon coeur recommence à se parler, et du coup je passe de l'état de mélancolie à celui qui correspond réellement à l'émotion que je ressens et que j'essayais de brider.
C'est pas toujours facile, parfois long, parfois ça fait souffrir car si je refoule les émotions c'est pour une bonne raison, mais avoir ce sentiment d'alignement me permets d'accepter ce qui se passe pour moi et c'est toujours le premier pas pour avancer.
Et vu qu"avancer" est un des sujets principaux de ton premier post, peut-être que ce témoignage pourra t'aider.
Merci Hideous pour ce sujet, qui me parle beaucoup. La question de la mélancolie est assez centrale pour moi depuis quelque temps, avec cette impression de lunatisme constant.
Pourquoi parfois, en l'espace de quelques minutes à peine, je peux passer de la joie à une mélancolie très forte ? Personnellement, cet état implique chez moi une phase de fermeture totale au monde extérieur, et pire, à mes propres émotions. Je crois que tu as utilisé le mot d'apathie, ce qui me parle plutôt bien...
Je vais essayer de raconter comment je chemine sur le sujet, et ce que j'en ai compris. C'est ma version, avec qui je suis, mais peut-être que des échos chez d'autres se feront...
La "révélation" pour moi a été de comprendre qu'au lieu d'être un être sans émotion, ou alors que celles-ci étaient très superficielles, j'étais au contraire d'un sensibilité telle que j'ai inconsciemment développé un mécanisme de défense venant les brider constamment. Ainsi, plus de risque de m'enfermer dans des émotions négatives. J'ai aussi découvert que j'avais brider toutes les autres également... Bref, je m'écarte du sujet, revenons en à la mélancolie.
Chez moi, la mélancolie se manifeste lorsque je n'arrive plus à gérer et digérer le tourbillon interne de mes émotions. Je les refoulent, les rejettent, et tente de faire comme si elles n'étaient pas là. Mon corps et mon cerveau eux, savent que tout ne vas pas si bien, ce qui donne lieux à une espèce de lutte interne, et à cette état de mélancolie associé un des états émotionnelles très changeants (phase lunatique).
Néanmoins, je commence à comprendre quoi en faire et comment me sortir de ça. La clé ? Accepter les émotions qui restent bloquées, les laisser filtrer du barrage et les "vivre". Pour le moment, je ne peux faire ça qu'en étant seul et dans un environnement protégé, car le processus est long, et implique un état de "faiblesse" qui me fait un peu peur et donc j'évite toute interaction...
Maiiiiiis le résultat est que, après avoir "processé" tout ça, baaaah je me recentre, ma tête et mon coeur recommence à se parler, et du coup je passe de l'état de mélancolie à celui qui correspond réellement à l'émotion que je ressens et que j'essayais de brider.
C'est pas toujours facile, parfois long, parfois ça fait souffrir car si je refoule les émotions c'est pour une bonne raison, mais avoir ce sentiment d'alignement me permets d'accepter ce qui se passe pour moi et c'est toujours le premier pas pour avancer.
Et vu qu"avancer" est un des sujets principaux de ton premier post, peut-être que ce témoignage pourra t'aider.
_BiBo_- Messages : 6
Date d'inscription : 28/08/2021
Age : 32
Localisation : Isère
Re: L'art de la mélancolie
Bonjour Hidéouse
Enchanté et bienvenue à toi !, je te comprend étant passer par ces étapes.
Légitime somme toutes de vouloir ce comprendre, savoir qui tu est, mais c'est
un exercice à vie! , sache le.
Oui tu n'est pas bipolaire surement ya de grande chance que non,
les duride dit le psychiatre, s'arrêtent qu'a un symptôme de surface lol,
ça beigne pas d'intelligence mais d'une inconséquence intellectuelle, fais gaffe!.
Pour partage ; j'ai connue l’errance médicale, de faux diagnostique pour les raisons
invoquer ci haut, la je serais "apserger" HPI, c'est ce qu'il se rapproche le plus du
comment je suis et a évolué
Je ne donne pas de conseil, surtout pas , fais ton chemin, sache qu'en tout état
de cause, un jour prochain même accolé de HPI, tu laissera tout ça derrière, et te dira
"ouai c'est bien beau mais il faut avancée", il te faut tout de même des indices, ne pas
partir de rien pour t'affubler d'être surefficiente, ce n'est qu'un indice, il sèmera le reste
de ta reconquête personnelle, on n'a les réponses en nous, en toi même,
réfléchis à cela, tu est jeune c'est un passage obligé j'en dis. Le teste wais démontre
peut de choses, surtout ne crois pas, pour moi les psy aujourd'hui, énormément sont
des charlatant étiqueteurs, ils interprètent bien comprendre , ils savent rien,
juste une écoute, écoute toi plutôt, observe toi plutôt, et crois en toi plutôt et non
en des rigolos don l'appétence mercantile les stimules huhu. Bref on n'est plus qu'une
étiquette.
En lisant une de tes réponses, oui exacte, des crétins de psy s'arrêtent à des préjugés
sur l'asperger, tu ne peux regarder en face ,ou ils n'ont pas d'empathie, ou je lis ici tu
n'as une vois monocorde , pfffuuu te jure ya de ces con qui exerce
vive la France! .... j'aime vraiment pas ce pays te l'assure.
Bonne chance
Enchanté et bienvenue à toi !, je te comprend étant passer par ces étapes.
Légitime somme toutes de vouloir ce comprendre, savoir qui tu est, mais c'est
un exercice à vie! , sache le.
Oui tu n'est pas bipolaire surement ya de grande chance que non,
les duride dit le psychiatre, s'arrêtent qu'a un symptôme de surface lol,
ça beigne pas d'intelligence mais d'une inconséquence intellectuelle, fais gaffe!.
Pour partage ; j'ai connue l’errance médicale, de faux diagnostique pour les raisons
invoquer ci haut, la je serais "apserger" HPI, c'est ce qu'il se rapproche le plus du
comment je suis et a évolué
Je ne donne pas de conseil, surtout pas , fais ton chemin, sache qu'en tout état
de cause, un jour prochain même accolé de HPI, tu laissera tout ça derrière, et te dira
"ouai c'est bien beau mais il faut avancée", il te faut tout de même des indices, ne pas
partir de rien pour t'affubler d'être surefficiente, ce n'est qu'un indice, il sèmera le reste
de ta reconquête personnelle, on n'a les réponses en nous, en toi même,
réfléchis à cela, tu est jeune c'est un passage obligé j'en dis. Le teste wais démontre
peut de choses, surtout ne crois pas, pour moi les psy aujourd'hui, énormément sont
des charlatant étiqueteurs, ils interprètent bien comprendre , ils savent rien,
juste une écoute, écoute toi plutôt, observe toi plutôt, et crois en toi plutôt et non
en des rigolos don l'appétence mercantile les stimules huhu. Bref on n'est plus qu'une
étiquette.
En lisant une de tes réponses, oui exacte, des crétins de psy s'arrêtent à des préjugés
sur l'asperger, tu ne peux regarder en face ,ou ils n'ont pas d'empathie, ou je lis ici tu
n'as une vois monocorde , pfffuuu te jure ya de ces con qui exerce
vive la France! .... j'aime vraiment pas ce pays te l'assure.
Bonne chance
scorames- Messages : 201
Date d'inscription : 22/12/2019
Re: L'art de la mélancolie
Hewi, oui je veux bien que tu me le communiques si tu trouves des choses intéressantes dans ce bouquin !
Barh ça va pas fort depuis un petit moment, je ne m'attends pas à ce règle du jour au lendemain, surtout au vu de ma situation professionnelle.. Mais bon on y croit, ça va bien finir par le faire !!
Barh ça va pas fort depuis un petit moment, je ne m'attends pas à ce règle du jour au lendemain, surtout au vu de ma situation professionnelle.. Mais bon on y croit, ça va bien finir par le faire !!
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
P2m : ah oui désolée je n'avais pas vu que j'avais la possibilité de simplement corriger mon message après ton intervention hehe, novice que je suis x) Merci pour l'info
Bibo : c'est très intéressant ce que tu dis, je n'avais jamais pris ça sous cet angle ! Enfin je le doute bien que l'apathie est une protection de l'esprit, c'est toujours plus facile de ne rien ressentir que de trop ressentir. Par contre, je n'avais jalais imaginé que la mélancolie pouvait découler du même processus. Je vais tester pour voir (je dis ça comme si c'était aussi facile qu'un mode d'emploi), si ça se trouve j'enfouis encore bien plus mes émotions que je ne le pensais initialement.
Quitte à passer par des choses horribles, j'ai toujours pensé qu'il fallait accepter n'importe quelle émotion qui arrive et la laisser passer, un peu comme en séance de méditation lorsqu'on observe une pensée sans la juger, qu'on l'accueille et qu'on la laisse partir. Mais c'est loin d'être facile !
Merci en tout cas pour tes lumières, si on peut s'aider mutuellement à avancer c'est super.
Scorames : Merci pour ton aimable message de bienvenue. Oui je suis d'accord qu'il vaut mieux se faire confiance soi-même pour avancer mais malheureusement jusqu'ici ne compter que sur moi m'a apporté beaucoup de déconvenues. Et je suis jeune en effet mais depuis mes 21 ans (donc 4 ans) rien ne se passe, et ça pourrait très bien continuer ainsi jusque mes 30, puis 40, et on se retourne en se disant qu'il aurait été judicieux de se bouger et faire quelque chose avant. D'où mon post initial, d'où mes recherches concernant les divers test (hpi ou autres) qui existent.
Mais rien que de discuter avec vous est assez salvateur, ça sort du quotidien où personnellement je m'ennuie à mourir et où je suis très apathique au mieux ou en colère au pire quand je discute avec les gens et que je vis ma vie.
Bibo : c'est très intéressant ce que tu dis, je n'avais jamais pris ça sous cet angle ! Enfin je le doute bien que l'apathie est une protection de l'esprit, c'est toujours plus facile de ne rien ressentir que de trop ressentir. Par contre, je n'avais jalais imaginé que la mélancolie pouvait découler du même processus. Je vais tester pour voir (je dis ça comme si c'était aussi facile qu'un mode d'emploi), si ça se trouve j'enfouis encore bien plus mes émotions que je ne le pensais initialement.
Quitte à passer par des choses horribles, j'ai toujours pensé qu'il fallait accepter n'importe quelle émotion qui arrive et la laisser passer, un peu comme en séance de méditation lorsqu'on observe une pensée sans la juger, qu'on l'accueille et qu'on la laisse partir. Mais c'est loin d'être facile !
Merci en tout cas pour tes lumières, si on peut s'aider mutuellement à avancer c'est super.
Scorames : Merci pour ton aimable message de bienvenue. Oui je suis d'accord qu'il vaut mieux se faire confiance soi-même pour avancer mais malheureusement jusqu'ici ne compter que sur moi m'a apporté beaucoup de déconvenues. Et je suis jeune en effet mais depuis mes 21 ans (donc 4 ans) rien ne se passe, et ça pourrait très bien continuer ainsi jusque mes 30, puis 40, et on se retourne en se disant qu'il aurait été judicieux de se bouger et faire quelque chose avant. D'où mon post initial, d'où mes recherches concernant les divers test (hpi ou autres) qui existent.
Mais rien que de discuter avec vous est assez salvateur, ça sort du quotidien où personnellement je m'ennuie à mourir et où je suis très apathique au mieux ou en colère au pire quand je discute avec les gens et que je vis ma vie.
Hideous- Messages : 11
Date d'inscription : 26/08/2021
Age : 28
Localisation : Lyon
Re: L'art de la mélancolie
Hideous a écrit:Quitte à passer par des choses horribles, j'ai toujours pensé qu'il fallait accepter n'importe quelle émotion qui arrive et la laisser passer, un peu comme en séance de méditation lorsqu'on observe une pensée sans la juger, qu'on l'accueille et qu'on la laisse partir. Mais c'est loin d'être facile !
Je suis bien d'accord avec toi ! Mais je crois que le cheminement personnel n'est facile pour personne, qu'on soit zèbre ou pas. On vit et ressent les choses de manière différente, mais au final faut bien avancer, comme tout le monde.
Fais toi confiance, même si c'est pas facile en ce moment, tu as les ressources nécessaires en toi, j'en suis sûr ! Et petit à petit le chemin va s'éclairer pour toi Et en attendant, il y'aura toujours des gens sur ta route pour t'accompagner
Ca peut passer pour de l'optimisme à deux balles, mais j'y crois sincèrement !
_BiBo_- Messages : 6
Date d'inscription : 28/08/2021
Age : 32
Localisation : Isère
Re: L'art de la mélancolie
Bonsoir Hideous
Ton message initial est d'autant plus touchant qu'il fait écho à certains de mes ressentis lors de diverses périodes de ma vie. Tu l'appelles "Mélancolie". De mon côté, j'ai l'image de Macha dans "La Mouette" qui porte le deuil de sa vie. Une tristesse. Sans fond. Sans limite. Trop de réactivité, trop d'émotions et pourtant plus aucune sensation. Comme s'il y avait une saturation qui annihilait tout.
Je n'ai pas été testée et donc pas diagnostiquée HP (je n'ai donc pas expérimenté l'éventuel pouvoir libérateur du test WAIS) mais je pense comprendre cet effet caméléon que tu décris et qui laisse comme une sensation d'usurpation d'identité mais sincère, qui permettrait de se trouver, de comprendre et peut être même d'arriver à se simplifier enfin la vie...
Je te souhaite de pouvoir avancer et trouver quelques pistes de réponses à tes interrogations.
Et te souhaite la bienvenue.
Ton message initial est d'autant plus touchant qu'il fait écho à certains de mes ressentis lors de diverses périodes de ma vie. Tu l'appelles "Mélancolie". De mon côté, j'ai l'image de Macha dans "La Mouette" qui porte le deuil de sa vie. Une tristesse. Sans fond. Sans limite. Trop de réactivité, trop d'émotions et pourtant plus aucune sensation. Comme s'il y avait une saturation qui annihilait tout.
Je n'ai pas été testée et donc pas diagnostiquée HP (je n'ai donc pas expérimenté l'éventuel pouvoir libérateur du test WAIS) mais je pense comprendre cet effet caméléon que tu décris et qui laisse comme une sensation d'usurpation d'identité mais sincère, qui permettrait de se trouver, de comprendre et peut être même d'arriver à se simplifier enfin la vie...
Je te souhaite de pouvoir avancer et trouver quelques pistes de réponses à tes interrogations.
Et te souhaite la bienvenue.
Stellapin- Messages : 4
Date d'inscription : 25/08/2021
Age : 44
Re: L'art de la mélancolie
Quand deux belles plumes se rencontrent cela crée des velléités d’envol.
Invité- Invité
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